Note de l'auteur : Merci à Wounaya, la seule personne à avoir laissé une review, alors que vous êtes 111 (au moment où j'édite ce chapitre) à avoir lu le chapitre précédent. Ce n'est pas la seule personne à avoir commenté depuis le début ou à me laisser des MP mais c'est à se demander pourquoi on fait des efforts pour éditer et publier quand on a si peu de retours. Parce que 78 reviews pour plus de 5800 vues... Ca donne franchement plus envie de publier.

Mais comme je n'aime pas les abandons, je terminerai de publier cette fanfiction jusqu'au bout !

Avertissement : il y a coupes et des morts par exécutions dans ce chapitre ! Cette partie est signalée alors, si vous ne voulez pas la lire, ne lisez pas !

Voici le dernier chapitre de la saison 3. Bonne lecture !


Chapitre 22 : saison 3

Clarke descendit de sa selle et attacha les rênes du cheval à un arbre. Dans une des sacoches, elle prit deux carottes et prit le temps de nourrir sa monture. La pause était autant pour elle que pour le cheval.

Les infirmiers envoyés aux quatre coins de Trikru revenaient dans la journée à l'Exodus, ayant fait toutes les prises de sang. Leur dernière mission serait d'informer les derniers natifs de leur groupe sanguin pour qu'ils puissent se le faire tatouer.

Les proches des victimes de Jaha et ses complices arriveraient probablement avant elle à Polis. Les exécutions étaient prévues pour le lendemain matin, au lever du soleil, et en tant que représentante de son peuple à Polis, il était important qu'elle y assiste du début à la fin.

Elle reprit la route et arriva une heure et demi plus tard à la capitale. Il y avait du monde au marché, les commerçants et les marchands ambulants devaient servir du monde puisqu'il était l'heure de manger, les ateliers étaient même fermés pendant quelques minutes le temps que leur propriétaire mange.

Clarke n'était pas d'humeur à aller travailler aujourd'hui, les exécutions du lendemain occupant toutes ses pensées. Et elle se demandait dans quel état d'esprit se trouvait son meilleur ami depuis qu'il avait appris ce qu'avait fait son père et le sort qui l'attendait.

Elle avait besoin d'un endroit calme pour réfléchir. Sa chambre aurait fait l'affaire si elle ne savait pas que des servantes venaient astiquer les bibelots, allumer les bougie, s'occuper du feu et changer les draps du lit pour son arrivée. La seule autre pièce vide où personne ne devait se trouver avant au moins plusieurs heures, c'était la salle-à-manger où elle mangeait habituellement avec Murphy, Charlotte, Wells et les deux premiers groupes Maunkru. Le groupe actuel étant composé de quarante personnes, Clarke supposa qu'ils mangeaient dans une autre salle.

En arrivant près des écuries, Clarke donna les brides de son cheval à l'un des écuyers présents puis elle suspendit ces sacoches sur son épaule et entra dans la tour. Le hall d'entrée était vide et silencieux mais, dans l'ascenseur, les deux gardes habituels attendaient avec les portes ouvertes. Elle entra dans la cage de l'ascenseur et demanda à ce qu'il monte jusqu'au vingtième étage.

Les couloirs étaient également vides à cet étage même si elle croisa deux servantes portant des paniers de linges avant d'arriver dans la salle-à-manger. Elle s'assit à sa place habituelle posant son menton sur son poing puis ferma les yeux. Le silence lui permet de réfléchir longuement à l'avenir de son peuple, à son avenir à Polis et aux événements du lendemain.

Une heure passa sans qu'elle ne soit dérangée puis les porte s'ouvrirent brusquement, la faisant sursauter. Wells portait un plateau de nourriture qu'il s'empressa de déposer sur la table lorsqu'il la vit.

- Clarke ! S'exclama-t-il, surpris. Je ne savais pas que tu étais déjà revenue !

- Je voulais profiter du calme avant la tempête, lui avoua-t-elle en grimaçant.

Son ami hocha la tête, l'air sombre.

- J'ai essayé de le voir, tu sais.

Il était inutile de demander de qui il parlait.

- On te l'a interdit ?

- Le gardien de la flamme m'a empêché d'avoir une audience avec le Commandant et, sans son accord, je ne peux même pas l'approcher, lui expliqua-t-il. Je ne sais plus quoi faire Clarke, ajouta-il avec désespoir. J'ai su ce qu'il avait fait et je veux croire qu'il y a une explication à ses actions. C'est quand même mon père ! Il est la dernière famille qu'il me reste ...

Clarke se leva et prit son meilleur ami dans ses bras. C'était probablement la chose à faire à en croire la force avec laquelle il la serra.

- Il y a quelque chose que tu dois savoir, lui dit-elle ensuite en s'asseyant afin qu'il s'assoie aussi. Ma mère n'a pas pu lui faire passer d'examen mais elle a établi un diagnostic par rapport à son comportement et... ce que nous a raconté Octavia ne fait que le confirmer.

Elle le regarda dans les yeux, essayant de lui transmettre tout le réconfort qu'elle pouvait à travers son regard.

- Il souffre de démence, Wells.

Son ami détourna les yeux, fronçant les sourcils.

- Quoi ? Murmura-t-il. Non, je l'aurai remarqué, dit-il en regardant à nouveau Clarke.

- Ce n'était pas facile à voir, lui répondit la blonde. Ma mère n'en était même pas certaine quand elle en a parlé la première fois mais... Quand il a attaqué le groupe de seconds et aidé les guerriers d'Azgeda, il n'a même pas reconnu Octavia.

- Elle se tresse les cheveux, elle met de la peinture de guerre et mon père ne peut pas reconnaitre tout le monde ! Essaya-t-il de justifier en se levant de chaise. Ce ne veut pas dire qu'il est dément ! S'exclama-il en haussant la voix, les bras levés.

Il soupira puis s'assit de nouveau, passant sa main sur son visage.

- Tout ce que je demande, c'est à lui parler... lui dit-il, la voix rauque.

- Titus est une teigne, acquiesça la blonde, la voix douce. Mais je vais voir ce que je peux faire.

Le garçon hocha la tête. Il savait que sa meilleure amie ne pouvait rien lui promettre mais il lui était reconnaissant d'essayer.


Il est proche de minuit lorsque Clarke entend du bruit dans le couloir. C'était très sourd : des paroles lointaines, des pas et une porte qui s'ouvre puis se referme.

Si après vingt-deux heures trente, Clarke va habituellement se coucher sachant que Lexa ne viendra pas frapper à sa porte, ce soir elle avait des difficultés à fermer l'œil. Elle le regretterait probablement le lendemain mais elle savait que son sommeil ne serait pas tranquille, ses pensées ne cessant de revenir sur les exécutions qui se feraient dans quelques heures. Et puis, elle devait à tout prix parler au Commandant.

Elle se leva, jetant un dernier coup d'œil sur Charlotte qui dormait à poings fermés puis quitta la chaleur de sa chambre pour les couloirs froids menant à la chambre de Lexa. Les gardes ne lui barrèrent pas le chemin, Lexa n'ayant donné aucun ordre contre sa venue, et elle entra dans la chambre de la brune.

Le plastron et ses nombreuses sangles était posé sur la chaise dans un coin et les bottes de Lexa étaient posées juste en-dessous de l'assise. Mais la brune n'était nulle part en vue. Les bruits d'eau venant de la salle de bain lui indiquèrent que sa petite-amie devait s'y trouver alors elle s'assit sur le canapé et l'attendit patiemment.

La brune apparut dans la pièce principale deux minutes plus tard, les cheveux tombant librement sur son épaule. Un fin sourire illumina son visage lorsqu'elle aperçut la Skaikru.

- Tu ne dormais pas ?

- Je ne pense pas pouvoir dormir cette nuit, dit Clarke avec regret.

- Mon lit et le confort de mes bras te permettront peut-être de trouver le sommeil, suggéra Lexa en l'approchant pour l'embrasser chastement.

Clarke posa une main sur la nuque de la brune et approfondit le baiser.

- Tu m'as manquée, révéla la blonde quand elle se séparèrent pour reprendre leur souffle.

- Je vois ça, répondit le Commandant avec malice.

Clarke lui frappa l'épaule, faussement outrée.

- On prend de l'assurance, Heda ? Je peux encore retourner dans ma chambre, tu sais ? Ajouta-t-elle en se levant et en se tournant pour partir.

Mais Lexa l'attrapa par la taille et déposa un baiser dans son cou.

- Tu m'as manquée aussi Clarke, murmura-t-elle.

La Skaikru se retourna et prit son amante dans ses bras, respirant son parfum à plein poumon et oubliant une minute le but premier de sa visite.

- Je ne suis pas juste venue pour passer la nuit dans tes bras, l'informa Clarke en soupirant. Mon ami Wells a essayé d'avoir une audience avec toi et Titus l'a empêché de t'approcher.

- Je l'ignorais, révéla la brune alors qu'elle faisait des va-et-vient dans le dos de la blonde avec ses mains. J'ai été tellement occupée entre l'organisation des exécutions, les réunions avec les ambassadeurs et les audiences avec mon peuple que je n'ai pas vu Titus de la journée.

Elles restèrent dans les bras l'une de l'autre, trop confortables pour bouger.

- Pourquoi ton ami veut-il une audience ? Demanda Lexa dans le cou de la blonde. Son père est coupable et son sort est scellé, je ne peux rien y changer.

- C'est la dernière famille qui lui reste. Il veut juste lui parler une dernière fois pour essayer de comprendre, pour lui faire ses adieux, expliqua Clarke. Je sais que ça peut sembler être du favoritisme : je n'ai pas demandé d'audience et je profite de notre temps ensemble pour te faire cette demande mais je ne le ferai pas si ce n'était pas aussi important, insista-t-elle.

- L'exécution de Jaha est la première à se faire : lorsque le soleil se lèvera et que ses rayons atteindront la place du marché.

Lexa se recula, les mains sur la taille de son amante.

- Dormons, suggéra-t-elle. Je vais ordonner aux gardes de me réveiller plus tôt pour vous conduire Wells et toi jusqu'à Jaha. Il aura trente minutes et pas une de plus.

- Merci, dit Clarke en la serrant dans ses bras.

- Les prisonniers n'ont pas le droit de voir leur famille le jour de leur exécution mais puisque ce n'est pas sa demande mais celle de son fils, je l'y autorise. Mais, Clarke, si ça venait à se savoir, on risque de contester ma position. Ton ami devra être discret et n'en parler à personne, compris ?

- Il ne dira rien, acquiesça la blonde.

Le Commandant attira Clarke par la main jusqu'à son lit puis termina de se déshabiller avant de la rejoindre. La Skaikru avait juste enfilé un pantalon pour compléter sa tunique de nuit, elle l'enleva rapidement.

- Profitons du peu de temps de sommeil qu'il nous reste, lui dit Lexa. Demain sera une longue journée.


- Clarke...

La jeune femme sentit une main sur son épaule qui la secouait doucement.

- Clarke, il est temps.

Elle ouvrit un œil et la seule bougie allumée de la pièce lui permit de voir Lexa, habillée de son armure simple et portant ses peintures de guerre sur le visage. Elle s'assit et s'étira avant de se lever rapidement et de s'habiller. Elle n'avait pas une minute à perdre.

- Tiens, met-ça dit la brune en lui tendant un espère de toge ouverte brune avec un capuchon. Il fait froid dans les cachots et ça nous permettra de nous déplacer sans attirer les regards.

Si l'extérieur de la toge paraissait être fait d'un matériau rudimentaire et rugueux, l'intérieur était doublé d'une fourrure chaude et douce. Le Commandant avait déjà enfilé la sienne, prête à partir, n'attendant plus que Clarke.

- Et ta seconde ? Demanda Lexa avant d'ouvrir la porte.

Clarke sourit et embrassa chastement Lexa, émue par son inquiétude pour Charlotte.

- Elle sait qu'elle ne me verra pas de la journée et que je ne serais pas là à son réveil. Elle et Murphy vont rester avec Wells ce matin, pour qu'il ne reste pas tout seul.

Le Commandant acquiesça puis ouvrit la porte.

Remontant le capuchon sur leur tête, elles marchèrent jusqu'à l'ascenseur et descendirent de quarante-huit étages. Seuls les gardes postés aux portes par lesquelles elles passaient ou ceux postés dans l'ascenseur savaient que leur Commandant avait quitté sa chambre mais leur accoutrement cachait leur identité des yeux des rares serviteurs de nuit. Lexa lui tendit la toge supplémentaire qu'elle avait à son bras puis attendit près de l'ascenseur que Clarke aille chercher son ami.

La blonde savait où se trouvait le dortoir et heureusement, quand elle y entra, une bougie était encore allumée, lui permettant de voir un peu devant elle. Elle prit une bougie éteinte et l'alluma afin d'éclairer son visage. Elle ignorait où dormait Wells mais elle savait que les Maunkru ne se mélangeaient pas à son peuple quand il s'agissait des lits. Quand elle trouva Murphy, elle trouva Wells en-dessous. Elle le secoua doucement, prête à mettre sa main devant sa bouche au cas où il crierait mais il ne fit qu'ouvrir grand les yeux, paniqué avant de la reconnaitre.

- Clarke ? Chuchota-t-il.

- Suis-moi, lui dit-elle avant de se lever et de l'attendre près de la porte du dortoir.

Elle le vit enfiler un pantalon et mettre ses chaussures avant de la rejoindre et elle lui donna la toge.

- Enfile ça et met le capuchon sur ta tête.

Il ne lui posa pas de question. Clarke savait que Wells avait une confiance aveuglante en elle. Elle ignorait si, sur Terre, c'était une bonne ou une mauvaise chose mais, pour le moment, ça leur servait à tous les deux.

Ils rejoignirent Lexa devant l'ascenseur et le Commandant montra son visage au garçon qui dû comprendre ce qu'ils faisaient si l'on en croyait les expressions de son visage : surprise, confusion puis reconnaissance. Ils prirent l'ascenseur pour atteindre le hall du rez-de-chaussée en silence puis Clarke arrêta Wells avant qu'ils ne quittent le bâtiment.

- On doit rester en silence jusqu'à la cellule de ton père et même chose pour le retour. Tu n'as le droit qu'à trente minutes, pas plus, l'informa Clarke. Et cette visite n'a jamais été organisée, tu comprends ?

Son meilleur ami hocha la tête avant de s'adresser au Commandant.

- Mochof Heda, murmura-t-il.

Le Commandant accepta ses remerciements d'un hochement de tête avant d'ouvrir la porte. Ils sortirent de la Tour, les cellules se trouvant dans le sous-sol n'étaient accessible que par une porte à l'extérieur. Aucun garde ne se trouvait devant cette porte : le sous-sol était un véritable labyrinthe pour tous ceux qui n'avaient pas appris le chemin menant aux cellules et donc le Commandant préférait laisser entrer les personnes indésirables afin qu'elles s'y perdent. De toute façon, une inspection des lieux était organisée tous les dix jours et cela arrivait souvent qu'un proche d'un des prisonniers soit retrouvé mort de faim et de soif.

La brune prit l'un des flambeaux accrochés au mur juste en bas de l'escalier pour éclairer leur voie car le reste du chemin était dans le noir complet afin de ne pas diriger les inconnus dans la bonne direction. Clarke resta derrière elle, ne s'accrochant qu'à sa toge. Au cas où un garde reviendrait vers la sortie, elles ne se feraient pas surprendre la main dans la main et Wells posa une main sur l'épaule de la blonde. Ils marchèrent en silence pendant ce qui sembla une éternité à Clarke avant qu'ils n'arrivent enfin dans un couloir avec une porte et un garde devant celle-ci. Une torche tenait sur un poteau à son côté, n'éclairant que quelques mètres devant lui. Le garde se redressa, la main posée sur la garde de son épée, attendant probablement de connaitre l'identité des personnes face à lui.

- Dauntaim bloka, lui dit le Commandant en retirant sa capuche pour lui montrer son visage avant de la remettre. Oso sin honon. (Repos, garde. Nous venons voir un prisonnier).

Le garde hocha la tête, ne répondant pas à voix haute pour garder l'identité du Commandant secrète. Clarke ignorait s'il y avait beaucoup de gardes et de prisonniers derrière cette porte mais c'était apparemment une précaution nécessaire.

Derrière la porte, il y avait un long couloir. Il y faisait sombre et Clarke n'en voyait pas le bout. A sa gauche et à sa droite, il y avait de nombreuses cellules, la plupart vides alors qu'elle suivait Lexa qui semblait savoir où ils devaient se rendre. Leur flambeau n'éclairait pas grand-chose mais la blonde vit que sur les douze premières cellules devant lesquelles ils étaient passés, seules trois étaient occupées, et qu'un garde était posté toutes les cinq cellules. Ils arrivèrent finalement tout au bout du couloir après avoir compté qu'il y avait trente cellules et vu que quatre autres cellules étaient occupées. Un dernier garde était posé devant eux, n'ayant qu'une bougie avec des marques pour connaitre l'heure pour s'éclairer ; une torche aurait donné beaucoup trop de lumière et les prisonniers devaient rester dans le noir.

Avec son propre flambeau, le Commandant alluma celui à côté de la cellule de Jaha afin de permettre à Wells de voir son père pendant leur discussion. L'ex-Chancelier avait une chaine à la cheville avec assez de mou pour qu'il soit debout devant la grille mais trop courte pour qu'il en franchisse la porte si cette dernière était ouverte. L'homme était allongé sur un lit de paille mais ne semblait pas dormir puisqu'il releva immédiatement la tête lorsque la lumière éclaira l'intérieur de sa cellule.

Le Commandant donna pour ordre au garde d'éteindre le flambeau dans une demi-marque de bougie –ce qui correspondait à une trentaine de minutes- et de faire sortir le garçon du couloir. Clarke posa une main sur l'épaule de Wells et lui fit un signe vers l'autre bout du couloir et il hocha la tête. Lexa et elle sortirent, dépassant le premier garde de plusieurs mètres et attendirent en silence dans le sous-sol que le Skaikru parlent à son père.

Toujours le flambeau à la main, la brune passa le temps, le regard plongé dans celui de Clarke. La Skaikru essaya de garder son sérieux mais l'affection qu'elle pouvait lire dans les yeux de Lexa la firent sourire malgré elle. A chaque fois qu'elle s'en rendait compte, elle devait se reprendre et, au bout de quelques minutes de ce petit manège, elle détourna les yeux du Commandant, ne pouvant supporter son regard alors qu'un garde était non loin.

Elles entendirent deux ou trois cris venant des cellules derrière la porte puis plus rien. Quand la demi-heure fut passée, la porte s'ouvrit et un Wells au regard larmoyant les rejoignit. Son meilleur ami tournant son regard vers le sol, Clarke lui prit la main pour lui transmettre du réconfort et Lexa montra le chemin jusqu'à la sortie.

A l'extérieur, Clarke en profita pour prendre Wells dans ses bras et le garçon renifla mais ne pleura pas. Le Commandant s'éloigna de quelques pas pour leur laisser une certaine intimité et ne pas écouter leur conversation.

- Il ne m'a même pas reconnu au début, dit-il, la voix tremblotante. J'ai dû lui dire qui j'étais et puis il s'est énervé : il ne comprenait pas où il était et pourquoi il était enfermé.

Il se tut quelques secondes et Clarke le sentit resserrer sa prise sur elle.

- Le garde a dû l'assommer parce qu'il s'est mis à crier, ajouta-t-il. Cet homme n'est pas mon père, dit-il ensuite en bougeant la tête de gauche à droite. Je l'ai perdu, bien avant tout ça, bien avant les meurtres.

Il se recula et une larme dévala sa joue, larme que Clarke effaça avec son pouce.

- Je suis désolée, Wells.

Elle ne savait pas ce qu'elle pouvait bien dire à un moment pareil.

- Il est ma dernière famille par le sang, mais je ne suis pas tout seul, dit-il en la regardant dans les yeux.

- Tu n'es pas tout seul, acquiesça la blonde avec un petit sourire. Murphy et Charlotte vont rester dans le dortoir avec toi pour que tu ne sois pas seul aujourd'hui mais ils te laisseront tranquilles, lui dit-elle. Je te reverrai ce soir, d'accord ?

Il acquiesça et ils rentrèrent dans la Tour.


Clarke fixa son regard sur Jaha. Elle n'aimait pas l'ex-Chancelier mais sa mort ne la réjouissait pas même si elle reconnaissait que ses crimes ne pouvaient pas rester impunis. Elle pensa à Lexa, qui devait exécuter elle-même le prisonnier, non pas en enfonçant son épée dans son cœur comme elle l'avait déjà vu faire avec Gustus dans sa première vie, mais en lui coupant la tête.

Elle ignorait comment la brune se sentirait. Le fait que Jaha soit un criminel Skaikru atténuera-t-il les sentiments désagréables et sombres qui obscurciraient le cœur du Commandant ou la procédure lui rappellerait-elle la façon dont son premier amour était mort ? Clarke savait que son amante, bien qu'elle paraissait dure et impitoyable à cause de son statut de Commandant, ne prenait aucun plaisir à tuer que ce soit pour sauver sa propre vie, que ce soit pendant une guerre ou lors de l'exécution d'un criminel.

Les citoyens de Polis encerclaient la place où les cinq criminels Skaikru se trouvaient. Les quatre complices de Jaha étaient attachés à des poteaux, les bras levés au-dessus de leur tête. Trois d'entre eux injuriaient les natifs, les traitant de sauvages, disant qu'ils le payeraient. Le dernier pleurait et suppliait le Commandant de ne pas le tuer, l'informant qu'il avait une famille et qu'elle devait avoir pitié de lui.

La foule autour d'eux ne cessait de croitre, les gardes étaient nombreux afin d'empêcher tout mouvement de foule. Seuls le Commandant et les proches des victimes étaient autorisés à s'approcher des prisonniers. Clarke elle-même étaient dans la foule mais au-devant de la scène, non loin des ambassadeurs.

Lorsqu'un premier rayon de soleil atteint Jaha, à genoux devant un bloc de pierre, le Commandant appuya un pied sur son dos pour l'obliger à se pencher. L'ex-Chancelier se débattit, hurlant contre le Commandant.

- Mon peuple finira par vous voir tel que je vous ai vu ! Cracha-t-il. Et alors ils me vengeront ! Ils vous anéantiront tous !

- Ton peuple t'as livré à nous ! Répondit la brune, implacable. Jus drein jus daun !

- Jus drein jus daun ! Jus drein jus daun ! Jus drein jus daun !

ATTENTION ! EXECUTIONS ! DEBUT !

La foule leva le poing, répétant leur dogme. Clarke se joignit à eux, alors que le Commandant levait son épée avant de l'abattre d'un geste vif, réduisant alors la foule au silence. Clarke fixa la pierre, à défaut de regarder le cou tranché et la tête sans vie qui roula au sol. Le souvenir de la tête d'Aden roulant dans la salle du trône revenant avec force à l'avant de son esprit. Elle serra le poing. Ce n'était que le début mais elle espérait que plus aucune exécution ne concernerait son peuple après aujourd'hui.

Les victimes étaient au nombre de vingt-et-une et les proches étaient quatre fois plus nombreux. Pour que chacun ait la justice qu'il méritait, ils furent divisés en quatre groupe, chacun devant donner une coupe à un prisonnier. La foule fit entendre son enthousiasme à chaque blessure.

L'un des quatre Skaikru s'évanouit après douze coupes et il fut brutalement réveillé lorsque le Commandant le gifla. Il fallut recommencer lorsque les natifs du chaque groupe eurent tous infligé une blessure aux prisonniers. Deux s'étaient évanouis et un troisième, toujours conscient et les yeux ouverts, ne bougeait plus et crachait du sang en respirant. Le quatrième avait toujours le regard plissé et dirigé vers le Commandant : il ne partirait pas après ces quelques blessures.

Les groupes changèrent de prisonniers, les poignards et les épées ouvrirent le peu de peau intact qu'il restait et le Commandant garda les yeux fixés sur le prisonnier encore totalement conscient. Elle ne leva la main pour arrêter les coupes que lorsque le Skaikru s'avoua vaincu, s'évanouissant sous le coup de la douleur, lorsque les groupes eurent changé de prisonnier pour la deuxième fois.

Clarke suivit la brune du regard alors qu'elle gifla chaque prisonnier pour les réveiller. A demi-conscient, gémissant de douleur, ils avaient les yeux à peine ouverts mais, au moins, ils étaient conscients. Elle se plaça devant le premier et leva son épée puis tourna sur elle-même pour regarder la foule autour d'elle avant de refaire face au prisonnier.

- Jus drein jus daun ! S'exclama-t-elle en enfonçant son épée en plein dans la poitrine du Skaikru.

La tête de l'homme tomba en avant.

ATTENTION ! ICI EXECUTIONS ! FIN !

Le Commandant répéta le même processus pour les trois autres Skaikru puis, lorsque les gardes vinrent délier les cordes, la foule commença peu à peu à se disperser. Les ambassadeurs Adriel et Ama –respectivement de Trishana Kru et d'Ouskejon Kru- approchèrent Clarke et le jeune ambassadeur posa une main sur son épaule alors que les corps étaient enlevés de la place. Lorsque les poteaux seraient enlevés, le bucher serait construit.

- Il n'est jamais facile de voir son peuple être puni de la sorte, dit-il. Mais la justice est nécessaire et Trikru a été généreux avec le premier prisonnier.

- Mon peuple est en paix avec le Peuple des Arbres, répondit Clarke en regardant Adriel. Ces gens étaient des traitres. Pour moi, ils ne faisaient pas partie de mon peuple.

- Vos paroles sont sages, Klark kom Skaikru, intervint Ama.

La blonde appréciait l'ambassadrice : elle était compatissante et avait la voix douce. Ses cheveux gris parsemés de blancs donnaient une idée de son âge mais, malgré ces cinquante ans, sa peau était aussi lisse que celle d'un enfant.

- Elles sont surtout réalistes, répondit Clarke avec un sourire peiné.

Au soir, la foule fut moins nombreuses. Quelques curieux, les proches des victimes, le Commandant et Clarke. Wells était là, lui aussi. Les corps étaient cachés par du tissu, on ne savait pas qui était qui, et cela rassura Clarke dans un sens : ainsi son ami ne voyait pas son père dont la tête était séparée de son corps.

C'était à elle, en tant que représentante Skaikru à Polis, d'allumer le bûcher. Un garde alluma une torche qu'il remit au Commandant et cette dernière la donna à Clarke devant le tas de bois. Clarke ne sentait pas que les mots d'adieu de son peuple fussent appropriés étant donné leurs crimes, bien qu'elle entendît Wells les prononcer pour son père, et se décida à dire les mots sobres mais justes des natifs.

- Yu gonplei ste odon, murmura-t-elle de sorte que seule Lexa l'entende avant d'allumer le bûcher.

Quatre autres natifs autour du bûcher l'enflammèrent à leur tour, une seule torche ne suffisant pas à l'enflammer rapidement.

La blonde ne resta que quelques minutes de plus que son amante. Elle posa une main sur l'épaule de Wells et la serra mais ce dernier lui dit qu'il allait rester encore un peu. Les proches des victimes, satisfaites que justice ait été rendue, partirent ensuite. Seuls les gardes devaient rester jusqu'à la fin pour prévenir tout danger puis éteindre le bûcher une fois que les corps n'étaient plus que des cendres.


Deux jours plus tard, deux messagers arrivèrent à Polis, apportant des nouvelles différentes au Commandant.

Clarke le sut à deux moments différents.

La veille de l'arrivée des deux natifs, sa mère l'avait prévenue que les sept assassins d'Azgeda avaient été trouvés, combattu et capturés, bien que l'un d'eux soit mort dans la bataille. Elle lui avait également parlé d'un nouvel arrangement que leur peuple voulait proposer au Commandant, que c'était Raven qui en avait eu l'idée et que, par conséquent, elle viendrait à Polis pour l'expliquer. Les Conseillers Fudji, Moure et Cole avaient aussi eu une idée pour permettre à leur peuple de commercer dans l'immédiat certains produits avec les clans et Monty s'était proposé pour expliquer l'idée aux ambassadeurs à Polis avec l'aide de Clarke.

La blonde avait été étonnée que les Conseillers Fudji et Moure soient aussi coopératifs et qu'ils désignent Monty pour expliquer leur idée mais elle comprit rapidement que les Conseillers ne voulaient pas risquer leur vie en venant eux-mêmes à Polis. Elle se demanda ce que son peuple avait décidé de marchander.

Bien sûr, le soir-même, Clarke donna les nouvelles des recherches des assassins d'Azgeda à Lexa et donc l'arrivée du messager le lendemain matin ne les étonna pas.

Ce fut l'arrivée d'un deuxième messager, en même temps que le premier, qui les surpris. Ou plutôt, c'est son message qui surprit, puisque c'était le Commandant qui l'avait envoyé sur les terres d'Azgeda quelques jours plus tôt.

Il était à peine cinq heures du matin quand un des gardes se trouvant devant la chambre toqua plusieurs fois à la porte avant de l'entrouvrir pour réveiller Lexa.

- Commandant, deux messagers viennent d'arriver devant la Tour. Ils disent que c'est important.

La brune l'informa qu'elle avait entendu et que les deux messagers devaient être escortés jusqu'à la salle du trône où elle les rencontrerait. Elle n'eut pas besoin de réveiller Clarke qui avait aussi entendu le garde et sortait déjà du lit. La blonde s'habillait alors que Lexa allait se brosser les dents dans la salle de bain. Ni l'une ni l'autre ne pourrait faire davantage, devant descendre au plus vite.

- Attends ! Dit Clarke en la tirant à elle par le bras alors qu'elle revenait dans la chambre.

Elle l'embrassa et posa une main sur sa nuque, Lexa posant ses mains sur sa taille alors qu'elle approfondissait le baiser.

- C'est pour quoi ça ? Demanda la brune alors que Clarke reculait.

- Parce qu'on en aura plus l'occasion avant ce soir, ou peut-être même avant demain si les réunions s'éternisent.

- Ne parle pas de malheur niron, la réprimanda Lexa avec un sourire en coin avant de l'embrasser chastement.

Après que Clarke soit passé par la salle de bain et que Lexa eut terminé de s'habiller, elle descendit les dix étages les séparant de la salle du trône.

- Heda, ai no vout in em gaf in , dit Titus en parlant de Clarke lorsqu'elles entrèrent dans la salle. (Commandant, je ne pense pas que sa présence soit nécessaire.)

- Yun nida Fleimkepa ba yu na set raun, lui répondit froidement Lexa. (La vôtre non plus Gardien de la Flamme mais vous pouvez rester.)

La brune alla s'asseoir sur son trône ne jetant pas un regard aux deux hommes se trouvant au centre de la salle et Clarke vint se positionner à côté de Lexa. Elle était intérieurement ravie de la façon dont Lexa avait répondu à Titus, même si l'homme devait encore plus la détester pour ça. Le Fleimkepa était de l'autre côté du trône et les deux gardes gardant la double porte la fermèrent avant de se poster à l'intérieur puisque Gustus, le garde habituel du Commandant n'était pas présent.

L'un des messagers était un Trikru que Clarke ne connaissait pas mais elle pouvait reconnaitre son appartenance au Peuple des Arbres grâce à sa tenue. L'autre était celui envoyé par Lexa sur les terres d'Azgeda.

- Monir, Ravier, salua sobrement le Commandant d'un signe de tête.

- Heda, salua Monir en s'inclinant.

- Heda, Wanheda, s'inclina ensuite Ravier.

Clarke vit du coin de l'oeil la surprise sur le visage de Titus avant qu'il ne la regarde. Clarke détourna le regard et se concentra sur ce qu'il se passait devant elle. Le messager de Polis la regardait avec étonnement.

- Quelles nouvelles apportes-tu Monir ? L'interrogea le Commandant en Gonasleng, faisant fi de la réaction de son Gardien de la Flamme et de son messager.

Lexa lui avait appris que les messagers officiels de Polis devaient parler les dialectes de chaque clan en plus du Trigedasleng et du Gonasleng. Elle lui parlait dans cette dernière car Clarke était présente et n'était pas censée comprendre tout ce qu'ils disaient en Trigedasleng.

- Le roi Roan était en convalescence Heda, commença Monir, la voix forte et claire malgré la fatigue qui se voyait sur son visage. Il a dit que les conseillers de sa mère, l'ancienne reine Nia, lui étaient restés fidèles et l'avaient attaqué avant de fuir il y a trente-huit jour, continua-t-il. Il a fait rechercher les traitres sur tout le territoire d'Azgeda mais ignorait qu'ils avaient traversé la frontière avec Trikru.

- Et quand sera-t-il à Polis ?

- Dans deux jours, Heda, répondit Monir.

Lexa hocha la tête, satisfaite de sa réponse.

- Rentre chez toi et repose-toi Monir, lui dit-elle alors.

- Sha, Heda.

Monir s'inclina et sortit de la salle.

- Ravier, je t'écoute, dit le Commandant au second messager.

Comme sa mère l'avait annoncé à Clarke, après de nombreux jours de recherches dans les forêts de Trikru, les assassins d'Azgeda avaient été trouvés. Malheureusement, ils s'étaient battus férocement, emportant la vie de deux guerriers Trikru avec eux, et l'un des guerriers de la nation des glaces étaient aussi morts. Son corps ainsi que les six prisonniers arriveraient en début d'après-midi.

Lexa le renvoya se reposer avant de se tourner vers Clarke.

- Je ne dois pas aller m'entrainer avant une heure. Tu veux te joindre à moi pour le petit-déjeuner Skaiprisa ?

- Avec plaisir Commandant, accepta la blonde.

- Heda ! Il me faut vous parler en privé, l'interpella Titus.

- Si c'est à propos du titre utilisé par Monir à l'encontre de Clarke, il n'y a rien à dire, le rejeta Lexa avec un geste dédaigneux de la main.

Clarke vit Titus serrer les dents.

- Ce n'est pas un titre à utiliser à la légère, essaya de la raisonner Titus. Wanheda est...

- Les guerriers Trikru ont décidé d'appeler Clarke ainsi étant donné son rôle dans la chute de la Montagne, lui révéla le Commandant en se dirigeant vers les portes avec la blonde. Et je trouve qu'il est mérité, ajouta-t-elle en se tournant vers Titus pour lui jeter un regard froid.

Clarke jeta un dernier regard vers Titus. Elle ignorait s'il poserait problème à l'avenir mais elle préférait se concentrer pour l'instant sur les problèmes qui allaient arriver prochainement : l'hiver qui approche, la survie de son peuple, sa relation avec Lexa et surtout le maintien de la paix dans la Coalition.


Qu'avez-vous pensé de la justice appliquée sur les Skaikru et particulièrement sur Jaha ?

Et qu'avez-vous pensé du reste ?

Le prochain chapitre sera une transition entre la saison 3 et la saison 4.