Bonjour tout le monde ! Je tiens d'abord à remercier ceux qui gardent un soutien assidu à cette histoire. Cela me touche beaucoup, y compris les commentaires que vous pouvez me laisser.
Je tiens à vous dire également que j'ai fait un saut dans mon histoire la semaine dernière et que j'ai pris une décision majeure que j'espère vous accepterez. En relisant mon premier chapitre, je me suis dit, Livia raconte un souvenir à son fils. Toute l'histoire EST un souvenir. Il appartient au passé. J'ai donc pris la décision de changer le temps de l'histoire. J'ai fait toutes les corrections la semaine dernière ( plus quelques autres petites choses, comme des répétitions, des virgules...ECT) et ce nouveau chapitre fait donc partie de ce renouveau temporel. C'est un choix personnel d'écriture que j'ai fait et je ne compte pas revenir en arrière. J'espère en tout cas qu'il ne vous bouleversera pas trop. Le sens de l'histoire ( même dans les anciens chapitres) ne changera pas. Il n'y a que le temps qui a changé rien de plus, c'est promis.
La dernière chose que je voulais vous dire, c'est que j'ai publié la fameuse nouvelle dont je vous avais parlé. Elle s'appelle La dame du lac et je vous invite à la lire si vous aimez mon style d'écriture :) J'espère de tout cœur qu'elle vous plaira si vous aller y faire un tour et j'attend vos retours avec impatience.
Sur ce, bonne lecture et on se retrouve la semaine prochaine :)
Chapitre 28 : Froid de Décembre
Il était 18h lorsque Livia avait envoyé les deux parchemins à leur destinataire respectif. Marlène l'avait tellement harcelée qu'elle l'avait fait à la va-vite. Elle était plus forte en réalisation d'avions en papier lorsqu'elle n'était pas pressée par une petite sorcière fantasque. Cachée dans un des cachots (qu'elle avait choisi pour être celui le plus loin de la salle de potion qui se préparait pour l'évènement), Livia avait enchanté les parchemins pour qu'ils volent jusqu'à la salle commune des Gryffondors. Elle espérait que Marlène s'était chargée du portrait de la grosse dame sinon ils n'allaient pas aller bien loin.
« C'est parti » s'était dit Livia en rangeant sa baguette en bois de peuplier dans la poche arrière de son pantalon. Elle avait suivi les avions jusqu'à l'entrée de sa salle commune, laissant la magie faire le reste. Le salon des serpents était rempli d'élèves qui discutaient calmement et Livia avait trouvé Regulus qui lisait un livre à côté de Zéphyr Bulstrode. L'expression de la sorcière s'était durcie. Elle avait eu une discussion avec lui quelques temps après sa dernière soirée alcoolisée et ça ne s'était pas très bien passé. Le confronter était censé faire partie de sa guérison intérieure. Et bien c'était plutôt raté. Ça l'avait plus énervée qu'autre chose.
« Ils m'ont forcé à le dire ! Et puis… J'ai essayé de te prévenir ! Tu ne m'as pas écouté, c'est de ta faute ! » lui avait dit le garçon lorsqu'elle lui avait demandé pourquoi il l'avait dénoncée à Mulciber et Avery.
« Tu m'as vendu à tes copains et tu oses me dire que c'est de ma faute si je n'ai pas écouté Guertruda Bolfort ? » lui avait répliqué Livia, furieuse.
Au moins, elle savait de qui il tenait question maladresse. Ça devait être un trait de famille. D'ailleurs, comme avec son aîné, Livia avait été un peu violente avec lui (verbalement bien sûr, elle réservait ses poings à l'autre Black). Elle l'avait suffisamment été pour qu'il reparte dans son dortoir les larmes aux yeux. Depuis, Livia lui envoyait des regards haineux et lui se recroquevillait sur son siège dès qu'il la voyait.
Cette fois-ci n'avait pas dérogé à la règle. Elle était passée devant lui avec un regard de mort, avant de se diriger vers son dortoir où elle devait se préparer pour la fête. Livia avait un peu tardé pour le faire, elle devait l'avouer. Elle trainait sur son lit et regardait le parchemin de l'infirmerie qu'elle avait copié quelques jours plus tôt. D'un geste, elle avait passé son doigt sur l'une des deux lignes qu'elle avait surligné.
« Vaticanus Avery : Admis pour coup à la tête le 3 Mai 1977 à 17H32 ».
C'était l'information la plus importante qu'elle avait récoltée sur l'incident Katherine depuis un mois. Ça et le fait que Mulciber avait effectivement rendu une petite visite à la Serpentard quelques heures après son admission (le 6 Mai à 13H45 précisément). Elle était en train de réfléchir à ce qui s'était passé après le match des Serpentards contre les Poufsouffles (comme elle le faisait depuis plusieurs semaines) lorsqu'Alicia avait sauté sur son lit, la faisant sursauter.
-Aller viens on va te coiffer, avait dit la jeune femme avec un sourire carnassier.
-Mais non, je t'ai dit que je me ferais une natte tout à l'heure, avait ronchonné Livia en rangeant son parchemin dans son livre ouvert de potion.
-Ce n'était pas une question, lui avait répondu la jeune femme en l'entraînant vers la salle de bain sous les protestations de Livia.
Bien sûr, Freya et Rebecca étaient à l'intérieur et l'attendaient avec un peigne (le pire cauchemar de sa chevelure) et un sourire qui faisait légèrement peur à la victime de ce complot capillaire.
Pendant presque une heure, les filles s'étaient démenées à regrouper ses cheveux en un chignon mi-fait mi-défait, ce qui, avec ses cheveux, était assez compliqué. Pas bouclés, pas lisses, pas droits, ils étaient anarchiquement sauvages (sans aucune zone de calme droite et lisse sauf sur le sommet de son crâne) et volumineux ce qui représentait un défi à regrouper. Pourtant, les filles avaient réussi tout en la maquillant. Quand elle s'était regardée dans la glace, elle avait failli ne pas se reconnaître. Avec ses cheveux coincés en un chignon qui caressait sa nuque, ses lèvres réhaussées d'un rouge à lèvre discret et ses yeux colorés avec un fard à paupières mate, elle était assez loin de son eyeliner passe partout, ses cheveux en liberté et ses fringues simples. Mais ça lui allait plutôt bien.
Ses trois colocataires avaient observé le résultat et s'étaient tapées dans les mains. Rebecca avait souri comme une petite fille puis elle lui avait donné des boucles d'oreilles argentées pendantes et sa robe rouge qu'elle ne s'était pas gênée pour déballer.
-Tu as deux minutes pour tout enfiler et sortir, lui avait-elle ordonné en poussant ses amies vers la sortie.
Livia avait soupiré puis avait obéi sans enthousiasme. En sortant de la petite salle de bain, elle avait provoqué la même réaction chez ses partenaires de dortoir que chez les Gryffondors dans la boutique de Chapichoipeaux.
-Tu es sublime, avait alors comment Freya parlant pour ses trois camarades.
Livia ne voulait pas se vanter, mais effectivement elle était particulièrement jolie ce soir. Cependant, à dire vrai, elle s'en moquait bien. Lorsqu'elle s'était regardée dans le miroir avant de sortir de la pièce de bain, elle n'avait vu qu'une image d'elle-même, pas ce qu'elle était réellement. Mais bon, c'était comme se déguiser en Vélane. Tant que ce n'était que pour une soirée…
À 20H10, Livia était sortie et avait essayé tant bien que mal de se dépêcher pour accéder à l'escalier du deuxième étage sur ses talons. Ses trucs étaient pires que des instruments de torture pour ses pieds.
Quand elle avait passé la tête derrière une statue pour observer la scène, elle avait été surprise de voir James, qui était déjà là, faisant nerveusement des allers-retours sur le perron de l'escalier. Il avait un costard et une cravate qu'il n'arrêtait de desserrer puis resserrer énergiquement, comme s'il hésitait entre la chaleur que son anxiété lui faisait ressentir et son aspect présentable. Lorsque Lily était arrivée par le haut des escaliers du troisième étage, elle ressemblait à une apparition divine et James s'était figé. Avec sa robe blanche qui lui arrivait aux genoux, ses cheveux tressés avec de petites feuilles de houx et son maquillage discret mais travaillé, elle avait l'air d'un ange ou d'une mariée de Noël.
La jeune préfète avait rejoint le Potter qui était resté figé sur place, ne pouvant pas s'empêcher de la dévorer du regard. Après avoir souri, Livia avait décidé que c'était le moment d'aller retrouver Mary qui devait l'attendre devant les cachots.
En prenant le tournant vers les escaliers du sous-sol, Livia cherchait son invitation dans son sac à main lorsqu'elle avait vu une masse sombre devant elle. Elle s'était arrêtée au dernier moment et le garçon s'était retourné en sentant l'approche d'une collision.
-Désolée, avait-elle dit en voyant le visage de Remus se dessiner devant elle.
Livia n'avait aucune idée du pourquoi il était là, caché à ce tournant. Mais vu la proximité avec le lieu de rendez-vous de James et Lily, elle ne doutait pas une seconde que les deux informations soient potentiellement liées.
-Pas de soucis, avait répondu le garçon en la regardant avec des rougeurs qui s'étaient installées sur ses joues lorsqu'il avait aperçu sa tenue.
Livia avait eu un petit sourire fuyant, puis elle s'était décidée à avancer. Elle et le garçon n'avaient pas discuté depuis longtemps et elle s'était resignée. Cependant, au lieu de laisser Livia partir, Remus Lupin en avait décidé autrement cette fois.
-Pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'on se rencontre toi et moi, il faut que ce soit par surprise ou par collision ? avait-il demandé avec une voix presque amusée.
Livia s'était retournée et l'avait regardé profondément. Avec ses petites plaques rouges qui continuaient à maquiller ses joues et son petit sourire gêné, la jeune femme avait du mal à réaliser que c'était à elle qu'il adressait ces mots.
-Je ne sais pas, avait-elle fini par dire. Peut-être que c'est écrit comme ça.
Elle allait tourner les talons, mais, encore une fois, Remus Lupin avait décidé, pour une quelconque raison obscure, que c'était le soir pour lui parler à nouveau.
-Je n'ai jamais eu l'occasion de te dire à quel point je suis désolé pour ton frère, avait-il dit en triturant les manches de sa cape.
« Pourquoi maintenant ? » s'était-elle demandée en l'épiant étrangement.
-Tu n'as pas à être désolé Remus, avait répond Livia après quelques temps de réflexion. Si tu attendais Lily et James ils s'apprêtent à partir à la soirée ensemble aux dernières nouvelles, alors à la prochaine, avait ajouté la jeune femme en espérant mettre un terme à la conversation.
-En réalité c'est toi que j'espérais voir en venant ici, l'avait interpellée Remus dont le rouge illuminait un peu plus le visage à présent. Je me suis dit que tu serais sans doute avec Lily avant qu'elle retrouve James…et que tu passerais peut-être par ici…
-Remus tu te sens bien ? avait-elle demandé, de plus en plus remplie par l'incompréhension en le voyant vriller sur ses pieds.
-Oui. Je me sens très bien, avait-il répondu en osant la regarder dans les yeux. C'est juste que… Quand j'ai vu James recevoir la lettre de Lily et décider de sauter le pas… Je me suis dit qu'il était temps que je me lance moi aussi, pour toi et moi…
-Remus mais de quoi tu parles ? Toi et moi on ne se parle plus depuis des semaines ! avait-elle dit, subjuguée par la surprise. Tu me détestes !
-C'est faux ! s'était alors exclamé le garçon en s'approchant d'elle. Je ne t'ai jamais détesté… J'ai essayé, pour Sirius, pour tout ce que tu avais fait, mais je n'ai jamais pu parce que… Parce que je… avait-il bégayé avec un tremblement dans la voix. Je t'…
-Remus arrête s'il te plaît ! l'avait interrompu Livia aussi doucement que possible. Arrête.
Elle avait regardé les rougeurs qui camouflaient presque entièrement ses cicatrices maintenant ainsi que les tremblements qui parcourraient ses mains et, d'un geste doux, elle avait attrapé l'une d'elle. Avec son autre main, elle avait redressé le visage de Remus qui s'était soudainement abaissé vers le sol. Elle voulait voir ses yeux mais il refusait de la regarder à nouveau.
-Remus regarde-moi, avait-elle dit avec douceur. Je ne suis pas quelqu'un qu'on aime, avait-elle expliqué d'une voix plus sincère qu'elle ne l'avait encore jamais été avec personne dans ce château. Je croyais que tu l'avais compris après tout ce qui s'est passé.
-Et pourtant je t'aime, avait dit le garçon avec une voix triste.
-Non, avait soufflé Livia d'un ton qui se voulait toujours aussi doux. Remus non. Un jour tu tomberas amoureux de quelqu'un de fantastique et tu comprendras à quel point tu te trompes sur ce que tu ressens pour moi. Je suis une personne dure et froide comme un détraqueur tu te souviens ? Et on n'aime pas un détraqueur.
-Je n'aurais jamais dû dire ça, avait soupiré Remus en se détachant de la jeune femme. Ce n'est pas vrai.
-Si c'est vrai. Et ce n'est pas parce qu'aujourd'hui tu as compris pourquoi que les choses ont changé, avait-elle ajouté en sachant qu'il avait très bien fait le rapprochement avec son frère.
-Mais tu n'es pas dure et froide ! Tu es courageuse, belle, forte et lumineuse ! avait répliqué Remus en s'approchant du visage de Livia qui s'était soudainement raidie. Tu es la personne fantastique dont je suis amoureux et je…
C'est à ce moment-là, au moment où Remus Lupin allait essayer maladroitement de l'embrasser, que la voix de Sirius Black s'était faite entendre à quelques mètres d'eux.
-Remus tu es où bon sang ? Ils vont arriver d'une minute à l'…
Livia avait tourné le regard vers le garçon qui devait les voir à présent, mais la main de Remus Lupin s'était emparée de son visage et l'avait tourné vers lui afin de lui donner un baiser. Il avait été court. Livia l'avait instinctivement repoussé. Elle avait essayé d'être délicate mais elle l'avait tout de même poussé loin d'elle. Elle était tellement déstabilisée qu'elle avait une seconde oublié que Sirius avait assisté à toute la scène.
-Remus ! s'était-elle exclamée alors qu'il la regardait droit dans les yeux.
C'est à ce moment précis que Livia avait vu à quel point il avait l'air presque malade et fébrile, comme s'il avait bu. Pourtant il n'y avait aucune trace d'alcool dans son souffle et son attitude. Il devait juste être fatigué mais il n'était pas alcoolisé c'était sûr. Une larme avait perlé sur sa joue en voyant que Livia avait l'air plus que choquée par son acte. Ensuite, il avait regardé son meilleur ami qui était resté immobile, puis, il s'était enfui en courant.
-Non Remus attends ! avait tenté Livia en faisant quelques pas vers l'embouchure du couloir où il s'était précipité mais il était trop tard.
Livia avait mis une main tremblante devant sa bouche qui n'avait pas perdu son maquillage. Elle était bouleversée. Elle ne s'attendait tellement pas à ça, qu'elle se demandait si ça venait vraiment d'arriver. C'est Black, toujours là derrière elle, qui lui avait fait prendre conscience que oui, c'était bien arrivé.
-Quel bourreau des cœurs, avait-il sifflé d'une voix ternie par une colère sourdre.
Livia avait tourné le regard vers lui. Il avait les bras croisés et les sourcils froncés ce qui lui donnait un air d'hippogriffe auquel on avait manqué de respect. Livia était trop bouleversée pour tenir une conversation avec lui, alors elle lui avait offert une réponse courte, directe et qui exprimait bien ses sentiments à son égard à cet instant précis.
-Va te faire foutre, lui avait-elle craché avec un regard noir avant d'avancer vers l'entrée des escaliers.
-Ah bah j'avais l'impression que c'est toi qui étais sur le point d'y aller, avait-il répliqué pour la retenir, ce qui avait très bien fonctionné parce qu'elle s'était immédiatement stoppée.
Elle s'était ensuite tournée vers lui et l'avait épié avec un regard à faire trembler les morts. Cependant, le renégat Black semblait tellement énervé qu'il se moquait du mauvais augure que ce regard annonçait.
-C'est censé être drôle ? avait demandé Livia sur le qui-vive, bien qu'elle voulait laisser une chance à ce crétin de se rattraper.
-Non pas du tout, avait-il sèchement répondu. J'espère juste que cette tenue te permettra de trouver un lot de consolation. Evite les professeurs cette fois par contre, ce serait dommage que tu te fasses renvoyer après une si belle déclaration d'amour.
Sur le moment, Livia ne s'était même pas demandée comment il avait su pour Chase et elle. D'ailleurs, elle n'avait même pas tenté de réfléchir à une réponse correcte. Elle avait laissé le coup partir tout seul, sans même penser à tous ces paramètres.
Le son de la gifle s'était répercuté contre les murs comme un écho.
-Espèce de connard ! lui avait-elle dit après avoir poussé un soupir encore bouleversé par tout ce qu'il venait de se passer.
Elle l'avait regardé quelques secondes, puis, elle était partie en battant rageusement ses talons sur le pavé, sans réaliser que Lily et James, bras dessus bras dessous, avaient assisté à la gifle monumentale que Sirius Black venait de recevoir. Ils avaient ensuite regardé Livia partir le plus vite qu'elle pouvait vers la salle de potion où la fête commençait déjà à battre son plein. Des larmes de rage montaient toutes seules jusqu'aux yeux de Livia et elle avait intérieurement juré contre le garçon aux yeux gris.
« Qu'est-ce que t'as encore fait !? » avait entendu Livia en écho derrière elle alors qu'elle s'apprêtait à descendre le dernier escalier. Lily semblait ne pas être contente, mais Livia s'en moquait. Elle voulait arriver à cette fête, y trainer quelques minutes et aller se réfugier dans son lit pour ne plus en sortir avant le lendemain.
Cependant, verte de rage, elle s'était arrêtée au milieu de l'escalier du sous-sol en repensant à la phrase que Sirius Black venait de lui dire.
Il savait. Livia n'en avait parlé à personne et, dans son pays, les professeurs avaient fait en sorte que cela reste à l'état de rumeur pour préserver la réputation de tout le monde, pourtant il savait. La seule explication logique à cette connaissance, c'est que ce salaud avait profité de son coup dans son dortoir pour lire les lettres que ses parents lui avaient envoyé au cours de l'été pour la tenir informée de sa situation vis-à-vis d'Illvermorny. Cet enfoiré avait fait pire que toucher à ses affaires. Il avait fouiné !
-Livia ? lui avait demandé Mary de loin en l'apercevant.
L'Américaine n'y avait porté aucune attention. L'information était remontée jusqu'à son esprit et la rage grandissait dans son thorax comme un feu dévorant.
« Il a fouiné ». Cette phrase n'arrêtait pas de tambouriner dans son esprit. Elle avait l'impression que ses jambes l'avait faite revenir sur ses pas sans lui demander son réel avis. Sur le chemin, elle avait croisé Lily qui courait vers elle, mais Livia l'avait envoyée paitre d'un geste de la main.
Dans le couloir qu'elle avait quitté plus tôt, James et Sirius étaient en vive discussion l'un avec l'autre. Lorsqu'ils avaient entendu le son des talons de Livia retentir sur le sol, ils s'étaient tous les deux retournés et une trace de peur était née chez les deux jeunes hommes. Livia s'en fichait royalement. Elle était arrivée près des deux garçons et James s'était immédiatement interposé.
-Livia eh, du calme ! lui avait dit le préfet en levant la main vers elle tandis que Lily apparaissait non loin de la jeune femme.
-Dégage Potter ! lui avait sifflé la Serpentard, furieuse.
-Livia, c'était qu'un petit malentendu ! Garde ton calme !
-Je ne me répéterai pas James. Dégage de mon chemin et prends Lily avec toi ! Ça ne concerne que Sirius et moi.
-C'est bon Livia. Tu l'as giflé, il a eu ce qu'il méritait, maintenant c'est fini, avait-il insisté sans vouloir lâcher le morceau visiblement.
-James je peux parler pour moi-même merci ! Je gère la harpie, s'était alors risqué Sirius en sortant de l'ombre de son meilleur ami pour confronter la belle sorcière Blackwood.
-Tu te prends pour qui pour me parler comme ça ? avait craché Livia dont la colère s'était ranimée à l'instant où elle avait croisé le regard de l'idole des jeunes.
-Je ne fais que te dire la vérité si tu n'es pas assez mature pour la recevoir c'est ton...
-Maturité ? l'avait interrompu Livia en faisant un pas vers lui. Tu oses me parler de maturité toi ? Le garçon le plus mal élevé, le plus débile et le plus irresponsable que je connaisse !
James, voyant qu'il avait perdu la bataille, avait reculé d'un pas vers Lily qui regardait la scène avec une tristesse dans les yeux.
-C'est quoi ton problème Blackwood ? avait rageusement répliqué le garçon en se rapprochant à son tour de la jeune femme. J'ai interrompu ton rencard de la soirée alors tu t'en prends à moi pour compenser ?
-Mais tu es vraiment qu'un sale minable ! Crétin ! avait-elle rugi. De quel droit tu te permets de me parler ? De faire des commentaires sur qui je suis et ce que je fais ? Toi tu n'es qu'un pauvre type qui se prend pour un rebelle parce que tu fumes et que tu portes des blousons rocks, alors que tu n'es qu'un abruti qui n'a jamais rien fait de dingue dans sa vie, à part quitter ta pauvre famille de cinglé et pourtant je ne te l'ai jamais craché à la figure !
-Et là tu fais quoi exactement ? lui avait-il demandé d'un ton plus menaçant. Tu m'apprends une recette de cuisine ? Où peut-être que tu veux m'apprendre comment séduire puis briser le cœur mon meilleur ami ? Tu nous as fait une merveilleuse petite démonstration tout à l'heure après tout.
- Tu n'en as pas marre de te mêler de choses qui ne te regardent pas ? Ce qui s'est passé avec Remus ne te concernait absolument pas, tu n'avais pas à me gratifier de tes commentaires !
-Remus est mon meilleur ami alors…
-ALORS QUOI ? avait-elle crié plus fort que le garçon en se rapprochant de lui d'encore un pas. Alors ça te permet de faire des commentaires déplacés sur moi ? Tu n'es qu'un abruti ! Un abruti qui ne mérite pas d'avoir des personnes aussi gentilles que Remus à tes côtés !
-C'est toi qui ne le mérites pas ! avait alors craché Sirius dont les narines tremblaient de colère désormais. C'est mon rôle en tant qu'ami de le protéger contre des garces dans ton genre ! Le genre de garce qui l'a manipulé deux fois sans aucun état d'âme et dont il continue d'être fou amoureux apparemment !
-Et à ton avis pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi est-ce que j'ai été obligée de me servir de lui ? avait-elle ironiquement questionné en fusillant Sirius du regard.
-Parce que tu n'es qu'une garce manipulatrice peut-être ? avait répondu le garçon sur le qui-vive. Ou parce que tu as un léger complexe de supériorité ? C'est pour ça que tu t'es envoyée ton professeur de défense contre les forces du mal d'ailleurs non ?
Une larme de rage avait coulé sur le visage de la jeune femme déformé par la colère. Livia savait que ce n'était pas original et qu'on la prendrait bientôt pour la fille la plus violente de Poudlard. Mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle le fasse une deuxième fois. Alors, elle l'avait fait, et beaucoup plus fort cette fois. Une seconde gifle s'était abattue sur le visage du très désiré Sirius Black qui avait reculé d'un pas sous la violence décuplée du coup. Lily et James n'avaient même pas protesté. C'était mérité comme la dernière qu'elle lui avait mise et ils le savaient. Ce n'était pas très malin de la chauffer de nouveau sur le même sujet.
-Avises toi de parler de ça encore une fois et ce n'est pas une troisième gifle que tu recevras mais une noyade dans le lac noir, avait déclaré Livia entre ses dents tandis que Sirius se redressait difficilement.
Il l'avait fixée, stupéfait qu'elle ait osé le frapper une seconde fois, et Livia lui avait lancé un regard de mort. Ensuite, elle s'était retournée, avait fait quelques pas, mais, en voyant les regards scotchés de Lily et James, elle s'était retournée une nouvelle fois vers le renégat de la famille Black.
- Non tu sais quoi en fait ? avait dit Livia dont une nouvelle larme avait perlé sur sa belle joue blêmie par l'émotion. Adresse-moi la parole encore une fois et je te tuerai, avait-elle ajouté avec une expression si haineuse que Sirius, la joue encore plus rosée que quelques minutes plus tôt, n'avait pas osé répondre et elle avait donc définitivement tourné les talons vers l'escalier où tout un petit groupe d'élèves, attirés par les cris, était apparu pour assister à la bataille de coqs.
« Ah ma petite guerrière ! Tu es comme tes ancêtres, née pour la bataille ! Quel praetorii tu aurais fait, si la stupide règle qui exclut les filles n'existait pas ! Tu aurais sans doute été la plus féroce d'entre tous ! » lui aurait sans doute dit son père s'il avait pu voir cette scène. Malheureusement, il n'était pas là et sa fille était verte de rage. A tel point que, si elle avait un Glafreim dans la main, elle s'en servirait volontiers pour tester sa férocité de praetorii sur Sirius Black.
Pour qui il se prenait au juste ? S'il pensait qu'après la petite soirée de novembre il pouvait tout se permettre avec elle, il se trompait lourdement et Livia espérait que la trace rouge qui subsisterait sur sa joue jusqu'au lendemain, servirait de piqure de rappel.
