Le soir, en plein cœur de la ville de Mahora, Nikita marche dans les rues du "fashion district". Elle porte dans chacune de ses mains un sac en papier contenant ses emplettes et elle est actuellement sur le chemin du retour pour rentrer à l'internat de l'académie. Mais alors qu'elle est insouciamment en train de marcher, au moment où elle passe devant une petite ruelle, des mains surgissent tout à coup de l'ombre pour la kidnapper et l'entraîner au fond, à l'abri des regards indiscrets. Elle se fait brutalement jeter contre un mur, lui faisant perdre l'équilibre et tomber au sol. Elle reprend ses esprits et lève les yeux vers son agresseur, ou plutôt ses agresseurs : trois jeunes hommes.
- Alors ? Tu fais moins la maligne maintenant qu'y a plus ta pote rouquine avec toi ! lance le leader d'un ton narquois.
Nikita les reconnaît, ce sont les trois voyous qui l'avaient importunée, elle et ses amies, il y a quelques mois de ça, alors qu'elles étaient en train de se balader. Elle se relève péniblement en s'appuyant contre le mur son cœur bat la chamade et tout son corps tremble. Elle est littéralement dos au mur, dans l'incapacité totale de fuir.
- Tu sais, j'ai pas des masses apprécié la façon dont ta pote m'a humilié la dernière fois, dit le chef de la bande. Même encore aujourd'hui j'ai toujours autant les boules, alors j'ai bien envie de me passer les nerfs.
Il flanque un coup de pied dans le ventre de la pauvre jeune fille qui retombe alors à terre, puis il la saisit à la mâchoire pour la faire se relever.
- Tu sais, mes potes et moi on est un peu frustrés sexuellement, révèle-t-il en approchant son visage un peu trop près de celui de sa victime, on s'est dit que tabasser une gonzesse aussi mignonne serait du gâchis, alors à la place on va se vider les couilles en toi. C'est pas une vengeance si terrible, tu devrais nous remercier. Et puis te faire baiser comme une chienne au fond d'une ruelle sombre est tout ce que tu mérites.
Le voyou glisse sa main sous le t-shirt de Nikita pour lui tripoter les seins. Elle pourrait crier pour alerter quelqu'un, elle a envie de le faire, mais elle n'y arrive pas, elle est complètement tétanisée par la peur.
- Venez m'aider à la tenir, les gars, ordonne le leader, pendant que je lui défais son froc.
Ses deux comparses viennent et saisissent chacun un bras de la jeune fille pour entraver ses mouvements.
- Hé hé, c'est vrai qu'elle est super mignonne, cette meuf, dit l'un d'eux en caressant le visage de Nikita avec ses doigts boudinés.
- Ouais, et regarde, elle a pas les yeux bridés, c'est une occidentale, fait remarquer le second. On m'a toujours dit que les meufs occidentales étaient de vrais canons, bah putain mon cochon c'est carrément vrai !
Le leader du trio déboutonne le pantalon de Nikita, puis le baisse lentement.
- Belles gambettes, siffle-t-il.
Il s'apprête ensuite à baisser la culotte de la fille, mais il est interrompu in-extremis par l'arrivée de quelqu'un.
- Hé, les gars, les interpelle une voix masculine, plutôt que vous en prendre à une jeune fille sans défense, pourquoi ne pas vous frotter à un adversaire de votre taille ?
Le trio de voyous se retourne pour faire face à leur interlocuteur, qui est... William Faunus !
- Tiens tiens tiens, mais qui voilà-je ? Un bouffon qui veut se faire passer pour un super héros, lance le leader d'un ton insolent.
- C'est à cause de connards comme vous que des gens sont obligés de jouer les héros pour que les autres aient la paix, réplique William, révolté.
- C'est ça, cause toujours. Allez les mecs, cassons la gueule à ce plouc.
Les trois voyons foncent sur l'homme-chat pour le passer à tabac, mais ce dernier les met tous K.O en un coup.
- Pff, même pas capables d'opposer un minimum de résistance à trois contre un... les méprise-t-il.
Il se précipite ensuite vers Nikita, qui a pu remonter son pantalon.
- Hey, est-ce que ça va ? demande-t-il, soucieux.
- Oui, ça va, affirme la jeune russe qui est encore sous le choc.
- Tant mieux, soupire alors William, soulagé. C'était vraiment un coup de chance que je passe dans le coin à ce moment-là...
Sans crier gare, Nikita serre très fort son sauveur dans les bras. En relâchant d'un coup toute la pression accumulée, elle se met à pleurer très fort.
- Merci ! dit-elle en sanglotant. Merci du fond du cœur !
- Y a pas de quoi, répond l'homme-chat elle lui frottant le dos pour la réconforter après de telles émotions.
Le temps que Nikita se remette de ce qu'elle vient de vivre, ils sortent de la ruelle.
- Est-ce que... Tu peux me raccompagner au foyer des élèves, s'il-te-plaît ? demande-t-elle à William, ne se sentant pas de rentrer seule.
- Oui, bien sûr, accepte-t-il tout naturellement.
C'est donc à deux qu'ils prennent le chemin pour retourner à l'internat.
Une fois arrivés à bon port...
- Bon, ben nous y voilà, déclare William. Sur ce, je vais te laisser, je te souhaite une bonne soirée.
- Attends, le retient Nikita. C'est bien toi qui a combattu lors du tournoi d'arts martiaux ?
- Ouais, c'est bien moi. Ah mais quel idiot, je me suis pas présenté ! Mon nom c'est William Faunus. Et toi ?
- Nikita. Nikita Saïgonovitch. Merci encore infiniment de m'avoir secourue.
- De rien, c'est normal, j'ai horreur des gens qui s'en prennent à plus faible qu'eux.
Nikita lui lance dernier un sourire avant de partir.
- Au revoir, William, dit-elle, j'espère qu'on se reverra.
- Si l'occasion se présente, pourquoi pas, approuve le garçon.
Et ainsi, la jeune fille s'en va pour rejoindre l'internat. William la regarde partir, puis s'en retourne vaquer à ses occupations. Mais en mettant ses mains dans ses poches il sent quelque-chose dans l'une d'elles. Il en sort un petit bout de papier plié. Intrigué, il le déplie et voit qu'il y a des choses inscrites dessus : un numéro de téléphone accompagné de « Appelle-moi pour qu'on se donne rendez-vous. Signé Nikita ». En lisant ceci, William se sent un peu embarrassé. De son côté, Nikita arrive dans sa chambre.
- Ben alors, t'es rentrée tard, lance Naruko, étonnée.
- Ouais, désolée, répond Nikita, qui n'arrive pas à dissimuler sa gaieté, j'ai eu un contretemps.
- Qu'est-ce qui t'est arrivé ? l'interroge ensuite Nakami. T'as l'air aux anges.
- Eh ben, comment dire... Est-ce que vous avez déjà été sauvées par un prince charmant ? les questionne-t-elle en jubilant.
Soudain, quelque-chose tape contre la fenêtre de la chambre. Les yeux de Nikita s'écarquillent lorsqu'elle s'aperçoit qu'il s'agit de William qui lui fait signe d'approcher. Bien que très embarrassée, elle s'exécute et ouvre la fenêtre.
- Pardon pour l'intrusion, dit William, lui aussi un peu gêné, mais... j'ai pas de portable, du coup je préférerais qu'on se donne directement rendez-vous à l'oral. Ça te va ?
- Oui, oui, pas de problème, répond la fille en cachant son embarras derrière un sourire forcé. Disons lundi devant le foyer des élèves à 16h, d'accord ?
- Ça me va, acquiesce l'homme-chat. Encore désolé pour le dérangement.
- Y a pas de mal, t'inquiète, lui assure alors Nikita.
- Bon, allez, bonne soirée.
Et il repart en sautant de toit en toit... Nikita referme la fenêtre, affichant sur son visage une grande honte. Ses deux camarades la regardent avec des yeux de merlan frit.
- C'était lui le prince charmant ? suppose Nakami.
Le lendemain en fin de matinée, au sanctuaire Kaminari...
- Dis, Raigen, le sollicite Nuparu, y a une question que je t'ai encore jamais posée mais qui me trotte dans la tête depuis un moment : comment tu as rencontré mes parents ?
- Ah, eh ben je peux te raconter, si tu veux, répond naturellement l'homme.
~ Flash-back ~
Nous remontons le temps pour arriver en 1997. À cette époque, Aslan n'a que 21 ans, et cela fait à peine quelques jours qu'il a aménagé au Japon. Il ne connaît rien de ce pays et est un peu perdu avec toute cette nouveauté. De plus, depuis la mort de son père, dont il garde un souvenir traumatisant, il traverse une grande phase de dépression. La raison de son départ de la Suède pour aménager au Japon est qu'il cherche à prendre un nouveau départ pour oublier ce traumatisme qui le hante et qui lui a même valu de se faire destituer de sa fonction de magister.
- On dit qu'au Japon, prier dans un sanctuaire shinto apporte la bonne fortune, se dit Aslan, qui déambule dans le quartier où il a élu domicile. Peut-être que les dieux locaux seront favorables à ma bonne intégration si je leur témoigne mon respect...
Il se met alors en quête de trouver un sanctuaire auquel aller prier. Il demande son chemin aux passants et ceux-ci lui indiquent alors le sanctuaire Kaminari, qui se trouve dans la périphérie de Mahora, à quelques kilomètres du quartier où il habite. Il retourne chez lui pour prendre le seul moyen de transport dont il dispose : un vespa couleur blanc crème (il ne peut pas se permettre d'utiliser sa magie pour se téléporter, le risque d'être remarqué est trop grand).
Après avoir parcouru les quelques kilomètres qui le séparent de son objectif, Aslan arrive devant les hauts murs du sanctuaire Kaminari. Celui-ci se trouve au bord du lac, à la lisière de la forêt, ce qui offre un cadre parfait pour chercher la sérénité. Il pousse la grande porte en bois et s'introduit ainsi à l'intérieur du temple. Son regard est immédiatement happé par la beauté du jardin qui s'étend derrière ces murs. Il marche le long du chemin de pierre, avançant vers le bâtiment qu'il voit au loin : le haiden, là où l'on peut exercer sa prière aux dieux. Mais alors qu'il vient tout juste de passer le pont traversant le ruisseau...
- Excusez-moi, jeune homme, l'interpelle une voix masculine, pourrais-je savoir ce que vous faites ici ?
Aslan se tourne alors vers son interlocuteur. C'est un homme d'âge mûr vêtu d'un kimono, portant des geta aux pieds, un sabre à la ceinture et des lunettes ovales à monture marron. Il a un visage assez sévère, des yeux bleus et des cheveux courts argentés présentant une calvitie avancée. Il s'approche d'Aslan en le fusillant du regard.
- Eh bien... Je me trouve bien au sanctuaire Kaminari ? demande alors le jeune suédois, intimidé.
- C'est juste, confirme l'homme en kimono d'un ton toujours aussi farouche. Mais qu'est-ce qui vous a autorisé à pénétrer chez moi comme ça ? C'est une propriété privée, ici, je vous signale. Vous êtes un touriste, c'est ça ? Vous avez des traits occidentaux.
Aslan, qui ne s'attendait pas le moins du monde à entrer dans un domaine privé, devient confus.
- Oh ! E-excusez-moi ! balbutie-t-il, honteux. J-je ne pensais pas que c'était un endroit privé, ici ! J-je vous assure, ce n'était pas mon intention de m'introduire chez vous sans autorisation ! J-je suis vraiment désolé !
Mais alors qu'il s'incline en signe de pardon, il reçoit un coup sur la tête qui le fait sursauter. C'est l'homme qui l'a frappé avec le fourreau de son sabre.
- On ne s'excuse pas plusieurs fois, c'est impoli ! dit-il d'un d'un ton sec. Si je vous ai entendu vous excuser la première fois, il est inutile de le répéter, c'est superflu.
- Hmm, vous avez raison... admet Aslan avec honte. C'est que je suis très embarrassé par la situation, vous voyez... Ça fait seulement quelques jours que je suis arrivé au Japon, j'ai aménagé dans la ville de Mahora et je cherche un sanctuaire où prier pour me débarrasser de quelques tourments.
- Je vois... fait l'homme en kimono d'un ton plus calme. Si je puis me permettre, qu'est-ce qui vous tourmente ?
- Eh bien, j'ai perdu mon père il y a maintenant 2 ans, explique le jeune suédois. Cet événement m'a beaucoup affecté, alors j'ai voulu prendre un nouveau départ en venant ici, au Japon. Je caresse l'espoir de trouver la paix intérieure...
- Hmm, vous êtes honnête, jeune homme, conclut l'homme, vous m'avez l'air d'être quelqu'un de respectable. Mon nom est Hizashi Kaminari, maître de l'école du sabre Kaminari.
- Enchanté, M. Kaminari, je m'appelle Aslan.
- Aslan, que diriez-vous de prendre le thé ? J'aimerais que nous fassions plus ample connaissance, vous me semblez être d'une grande sagesse pour votre jeune âge.
- J'accepte avec joie.
Hizashi conduit donc Aslan dans son dojo, qui est caché par la végétation luxuriante du jardin. À l'intérieur, deux autres personnes sont assises autour d'une table dressée dans un coin de la salle. L'une d'elle est un jeune homme aux yeux bleus dont les cheveux sont d'une blancheur éclatante, et l'autre est une jeune femme aux cheveux indigos et bouclés et aux yeux de couleur améthyste. À l'instar de Hizashi, le jeune homme porte un kimono. La jeune femme quant à elle, est vêtue d'un fin t-shirt à manches longues de couleur beige et d'une longue jupe noire. Elle porte également un collier de perles noires et blanches autour du cou.
- Ben alors, Papa, qu'est-ce que tu faisais ? demande le jeune homme aux cheveux blancs.
- Je suis allé accueillir un invité arrivé à l'improviste, répond Hizashi en désignant Aslan de la main.
- Bonjour, je m'appelle Aslan, se présente-t-il en s'inclinant respectueusement. Je suis un suédois récemment arrivé au Japon.
- Enchanté, Aslan, moi c'est Raigen ! Je suis le fils de M. Kaminari ici présent.
- Et moi je m'appelle Aya Torikawa, ajoute la jeune femme, je suis la fiancé de Raigen.
- Ravi de faire votre connaissance, répond Aslan en s'inclinant à nouveau.
- Prenez place, Aslan, l'invite Hizashi, je vais préparer le thé.
Le maître des lieux s'éloigne pour aller faire du thé, ce qui laisse le loisir à Aslan de faire connaissance avec Raigen et Aya.
- Vous êtes donc le fils de M. Kaminari, Raigen ? dit-il. D'après ce que j'ai compris, votre père enseigne des techniques au sabre. Je dois en déduire qu'il vous les a transmises ?
- Ouais, pendant 5 ans j'ai suivi ses enseignements en même temps que d'autres élèves, confirme celui-ci. J'ai choisi de dévouer mon sabre à la protection des personnes qui me sont chères, comme mon père ou ma bien-aimée Aya.
Cette dernière sourit en entendant son nom. Raigen lui fait alors un bisou.
- Pourriez-vous me montrer vos techniques, s'il-vous-plaît ? demande ensuite Aslan. Je suis curieux.
- D'accord, accepte Raigen. Mais attention, ça risque de vous en mettre plein la vue !
Il se lève et va se placer au centre de la salle. Il se met en position, la main posée sur le pommeau de son sabre, et se concentre. Aslan l'observe avec attention, c'est alors qu'il voit et ressent de l'énergie se dégager du corps de Raigen : le ki. D'un coup vif et net, Raigen fend l'air avec son sabre, projetant une vague d'énergie en forme de croissant qui traverse toute la pièce à grande vitesse avant de se dissiper.
- Woh, c'était impressionnant ! déclare Aslan, épaté. (Quelle est donc cette énergie qu'il dégageait ?) Comment avez-vous fait produire un tel souffle avec un simple coup d'épée ?
- C'est grâce au ki, explique Raigen. Dans les contrées extrême-orientales, les combattants les plus aguerris maîtrisent le ki, l'énergie spirituelle. On peut la matérialiser et lui faire prendre diverses formes. L'école du sabre Kaminari est connue dans toute la région pour ses techniques de vent, dont le fameux « Kamaitachi », la technique que je vous ai montrée à l'instant. Pour l'effectuer, il faut concentrer son ki le long de la lame, puis, au moment de lancer l'attaque, le convertir en énergie de vent. Apprendre cette technique n'est pas une partie de plaisir, mais les praticiens les plus virtuoses peuvent l'exécuter en une fraction de secondes.
En repassant la scène au ralenti, on peut remarquer qu'à l'instant où Raigen commence à dégainer son sabre il infuse la lame d'un flux de ki. Et au moment où il fend l'air, il projette l'énergie accumulée sous forme de vent tranchant.
- Les techniques de l'école Kaminari ne sont pas aussi efficaces que celles de la renommée école Shinmei, ajoute Hizashi qui revient en apportant un plateau avec le thé, mais elles n'en restent pas moins redoutables, et de nombreux guerriers issus de cette école se sont illustrés à travers l'Histoire, notamment le célèbre Kobayashi Kuma, qui combattit lors de la bataille de Sekigahara et dont on dit qu'il tua à lui seul une centaine d'hommes, avant de mourir par la lame de Shimazu Toyohisa. De plus, les techniques de l'école Kaminari, basées sur le vent, ont l'avantage d'être efficaces à longue portée, et de ce fait, sont efficaces contre les magiciens.
Aslan se fige.
- Excusez-moi, vous avez bien dit « magiciens » ? demande-t-il, stupéfait.
- Papa, bordel ! grommelle Raigen, mis dans l'embarras. Qu'est-ce qui te prend de raconter ça ?!
- Oh misère, fait Hizashi en prenant conscience de sa bourde, je n'ai pas su tenir ma langue, honte à moi...
- Bah oui, rajoute-s'en une couche, histoire de bien tout cramer ! l'engueule son fils de plus belle.
Aya, qui ne comprend pas bien de quoi ils parlent, les regarde d'un air ahuri.
- A-attendez, il y a méprise ! objecte Aslan. Comment avez-vous appris l'existence de la magie ?
- La magie ? demande Aya d'un air hébété. Vous voulez dire la sorcellerie ?
- Quel enfer... soupire Raigen d'un air désespéré.
- Au point où on en est, autant tout vous dire... se résigne Hizashi. Les membres de la lignée Kaminari connaissent l'existence de la magie depuis toujours, mais comme partout dans le monde nous avons prêté serment dans le but de préserver son secret. Et vous, Aslan ?
- Eh bien, comme je ne savais pas que vous étiez au courant pour la magie, je l'ai gardé pour moi, mais je suis moi-même un magicien, déclare ce dernier. Et pour être plus précis, je suis un Arcaniste.
Depuis ce jour, Aslan est devenu réellement proche de la famille Kaminari, et plus particulièrement de Raigen. Par la suite, il a fait la rencontre d'Ayumi, dont il est tombé amoureux. Le couple est devenu pour Raigen des amis sincères et ils ont tissé ensemble des liens de confiance mutuelle et indéfectible. Lorsque Raigen a perdu sa fiancée Aya après que celle-ci ait donné naissance à leur fils Yugo, Aslan et Ayumi ont été présents pour le réconforter. Lorsque ça a été au tour d'Ayumi de donner naissance à Nuparu, Raigen les a félicités pour cet heureux événement. Et enfin, quand Hizashi, le père de Raigen, est décédé tragiquement en 2012, malgré le déchirement, Aslan a encore consolé son ami.
~ Fin du flash-back ~
- Tu sais Nuparu, dit Raigen, ton père et moi sommes pareils. Nous avons vécu un ou plusieurs événements tragiques à différents moments de nos vies qui ont laissé des marques indélébiles en nous, et pouvoir compter l'un sur l'autre a été primordial pour tourner la page. Ton père avait beau être fort, son plus grand point faible était qu'il ne pouvait rien contre les atteintes morales. Pourtant, en situation de crise il savait toujours garder son sang-froid et faisait face aux problèmes sans se laisser démonter... Mais il restait un humain quoi qu'il arrive, et comme tout humain il pouvait ressentir de la peur et de la tristesse...
~ Flash-back ~
- Raigen... Ton père, Aya, Ayumi et toi êtes mon salut, dit Aslan d'un ton solennel.
- Qu'est-ce que tu veux dire par-là ? s'étonne ce dernier.
- Vous rencontrer m'a permis de dissiper le voile de ténèbres qui m'entourait, affirme le suédois. La mort de mon père a été un véritable traumatisme pour moi, au point où j'ai été dans l'incapacité de poursuivre mon travail de magister. J'ai beau maîtriser le pouvoir le plus puissant de la planète, je reste un simple humain avec ses faiblesses... Si je n'avais pas rencontré des personnes aussi formidables que vous, je n'aurais peut-être pas eu la force de continuer à vivre... Alors c'est pour ça que je tiens à vous remercier tous les quatre pour tout le bonheur que vous m'apportez.
- Décidément, t'as le don de réussi à tout rendre dramatique... badine Raigen, ému par le discours de son ami. Aslan, sois certain qu'aussi longtemps qu'on sera amis, je ferai tout mon possible pour t'apporter de la joie et du réconfort.
- Merci, sincèrement, se réjouit-il en ayant du baume au cœur. Moi aussi, en tant qu'ami, je me démènerai pour que tu sois heureux.
~ Fin du flash-back ~
- Aslan était pour moi un ami sacré, dit Raigen d'un air rembruni, j'aurais vraiment tout fait pour lui apporter mon aide... Et j'ai beau savoir que son meurtrier était un adversaire dont la puissance dépassait le commun des mortels et que je n'avais pas la moindre chance contre lui, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'en n'ayant pas pu agir j'ai failli à ma mission, que j'ai échoué en tant qu'ami...
Nuparu pose sa main sur l'épaule de Raigen.
- Je comprends ce que tu ressens... compatit-il. Ce sentiment d'avoir été inutile et impuissant, c'est ce que mon père redoutait le plus quand il avait appris le retour d'Aduard Vlatislovitch Viskov. Il craignait plus pour la vie des personnes auxquelles il tenait que pour la sienne. Donc je pense que même si tu avais pu intervenir, il t'aurait certainement défendu de le faire pour te protéger.
- En effet, ça lui ressemblait bien, ça... reconnaît Raigen.
- Quoi qu'il en soit, Raigen, sache que ma mère, Yugo et moi sommes toujours là pour toi, conclut le jeune homme. Je sais que tu as beaucoup perdu, alors il faut que tu saches que tu as toujours des personnes autour de toi qui t'apportent de l'amour et du soutien.
- Oui, tu as raison, approuve-t-il, réconforté. Merci, Nuparu.
