Bonjour,
J'espère que vous allez tous bien ?
Nouveau chapitre qui entame une nouvelle semaine dans le sanctuaire.
Athéna parle avec Méthos et Aphrodite.
J'espère que vous aimerez.
Bonne journée à bientôt Peace'.
Chapitre 53 : J + 16 (1)
Ce lundi matin-là, le soleil brillait de mille feux et ses premiers rayons réchauffaient les lève-tôt, comme ceux qui étaient depuis huit heures sur les différents chantiers qui venaient de reprendre.
La plupart des chevaliers étaient allés aider les entrepreneurs.
En cette presque fin du mois de juin, l'été s'installait peu à peu et tous profitaient de la semi-fraîcheur du matin avant les grosses chaleurs de l'après-midi.
Malgré tout, les derniers retardataires s'éveillaient tranquillement sauf dans une chambre où deux personnes dormaient encore profondément quand une voix les réveilla.
- Eh bien quelles marmottes ! Vous ne nous avez jamais habitués à cela, déclara la voix d'un jeune adolescent.
- Mouais ! fit le trentenaire. Besoin de me ressourcer.
- Moi aussi, énonça la jeune adolescente dans le lit voisin.
- Ok ! bon avec Artémis on y va.
- À plus tard, Seigneur Arès. Appelez-moi si besoin, rappela Méthos.
Le Dieu de la Guerre fit « oui » de la tête, agrippa doucement la main de sa sœur Artémis et quitta la chambre. Ils vagabondèrent dans les couloirs du treizième temple en se moquant des deux marmottes et se retrouvèrent rapidement dans la salle des repas.
Après avoir récupéré un plateau et de quoi manger, Camus du Verseau les interpella et leur proposa de s'asseoir à sa table.
- Avec grand plaisir « oncle Camus », répondit Arès en souriant. On peut vous appeler ainsi ? demanda le Dieu.
- Bien sûr ! Votre sœur Aphrodite le fait déjà, rigola le chevalier d'Or. Elle m'a dit qu'elle avait toujours eu l'impression de me connaître et que j'étais un peu comme un « oncle » pour vous trois. J'en suis très honoré, dit sérieusement le trentenaire. De plus, avec votre sœur, on se tutoie désormais, et j'aimerais que vous en fassiez autant avec moi.
- Avec plaisir si vous… tu nous tutoies aussi, sourirent les deux adolescents.
Camus opina du chef, et tous les trois prirent place autour de la même table, telle une famille, et poursuivirent leur conversation.
Ensuite, le trio fut rejoint par d'autres soldats de tout ordre ainsi que par les Dieux Evander et Asclépios.
- Bonjour Père. Bonjour à tous, salua Evander.
- Bonjour à vous deux, vous allez bien ? demanda Arès, heureux d'être ainsi appelé « père » par son fils.
- Bien et vous ? Où sont Méthos et Aphrodite ? demanda en retour Asclépios qui trouvait bizarre de ne pas les voir.
- Ils avaient besoin de dormir mon cher neveu, lui répondit alors Artémis en rigolant.
Ces derniers échangèrent un sourire. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas été aussi complices, peut-être ne l'avaient-ils jamais été.
Il est vrai que les Olympiens n'étaient pas très réputés pour être des personnes très « famille ». Mais en cet instant ce sourire leur fit plaisir et les rassura pour l'avenir. Ainsi rassérénés, ils se joignirent au reste de la conversation.
Deux heures s'étaient écoulées dans la chambre de Méthos et Aphrodite qui se réveillaient doucement, quand tous deux s'étirèrent et baillèrent fortement pour la énième fois. Mais ce fut le seul bruit dans la pièce.
Il fallait reconnaître qu'ils étaient trop gênés par ce qu'il s'était passé la nuit dernière. Même si le fait d'avoir couché avec Hadès leur avait fait du bien à tous les deux, avoir à mettre des mots là-dessus était plus difficile.
Dans ce silence presque angoissant, chacun écoutait la respiration de l'autre, réfléchissant à quoi dire et comment, et attendant désespérément que l'autre parlât en premier. Ce fut finalement Aphrodite, ne supportant plus ce silence gênant, qui prit la parole la première.
- Méthos merci. Mais…
- Je ne veux pas en parler, la coupa-t-il tout en s'étirant encore plus dans le lit. J'ai fait ce qui devait être fait, n'en parlons plus.
- Méthos, je comprends… J'aimerais juste te demander d'être… Il t'aime et je sais qu'il ne t'est pas indifférent. Alors…
- J'ai compris, miss « fleur bleue ». Je vais être plus doux, se moqua Méthos en la coupant une fois de plus.
- C'est bon ! Tu as quand même su te retenir visiblement... Et je ne suis pas « FLEUR BLEUE » ! s'énerva la Déesse de l'Amour.
Après lui avoir tiré la langue, la jeune fille s'empara de nouveaux vêtements avant de disparaître dans la salle d'eau. Elle se regarda dans le miroir et fut surprise de se voir si colorée. Si on le lui avait demandé, elle aurait certainement dit qu'elle avait les traits tirés par la fatigue et qu'elle était blanche comme un linge, mais elle sourit que ce ne fût pas le cas. Ces quelques heures de plus au lit lui avait fait du bien.
Elle se dévêtit en vitesse, se doucha rapidement et en profita, après s'être rhabillée de ses beaux habits propres, pour se maquiller légèrement.
L'homme qui attendait son tour dans la pièce voisine lui répétait toujours qu'une jeune fille n'avait pas besoin d'artifices pour se faire plus belle qu'elle ne l'était au naturel ! Eh oui, dans sa propre demeure, Méthos était un partisan de la « beauté au naturel », aussi avait-il proscrit toute forme de maquillage chez lui. Toutefois, pour l'occasion, il acceptait un minimum de « couleurs » pour égayer les visages.
Elle ressortit une demi-heure plus tard fière d'elle. Elle regarda l'homme assis en face d'elle qui sourit devant ses efforts, avant de lui-même s'engouffrer dans la salle de bain.
N'ayant rien d'autre à faire, elle s'allongea sur le lit et l'attendit pendant qu'il se douchait. L'attente ne fut pas si longue car il ressortit presque aussitôt. Pour lui se doucher et s'habiller ne prenait pas plus de vingt minutes.
Prêts à partir, tous deux se dirigèrent vers la porte de la chambre, mais furent surpris quand ils entendirent toquer à celle-ci. Aphrodite hâta son pas pour ouvrir, mais quand elle voulut le faire, Méthos l'en empêcha en la retenant fermée d'une main ferme. La Déesse de l'Amour le regarda avec incompréhension.
- Cela pourrait être n'importe qui, même un ennemi, expliqua alors à voix basse Méthos. Qui est là ? demanda-t-il d'une voix forte.
- Pardon de vous déranger, c'est Athéna. J'aurais aimé vous parler à tous les deux. Artémis et Arès m'ont dit que vous seriez encore dans votre chambre, expliqua alors Athéna.
- Et qui me prouve que c'est vous ? questionna Méthos en souriant.
- Arrête idiot ! s'énerva Aphrodite. Désolé parfois il est stupide, déclara Aphrodite à Athéna.
- Non, pas de problème, je comprends. Il te protège. Méthos, je ne sais pas quoi vous dire pour vous prouver mon identité, mais sachez que je suis venue afin de reparler de ce projet de cours sur la sexualité pour les chevaliers de mon temple.
Méthos souriait en entendant la Déesse présenter sa requête. Il se disait que cette discussion allait être ennuyante car il n'avait aucune intention de traiter ce sujet et donc de lui céder quoi que ce fût, toutefois il pensait que ce serait amusant de la tenir avec cette Déesse en particulier, elle qui prônait toujours la vertu !
Aussi, d'un geste doux il ouvrit la porte pour la laisser entrer. Aphrodite, heureuse de revoir sa sœur et gênée de l'attitude de son chevalier, se jeta dans ses bras en lui demandant pardon pour lui.
« C'est touchant de les voir ainsi » pensa-t-il.
La Déesse de l'Amour pouvait parfois en faire trop se disait-il. C'était une véritable actrice, mais pas dans le mauvais sens, car il voyait bien qu'elle était sincère dans les sentiments qu'elle éprouvait pour sa sœur. Elle voulait vraiment se rapprocher d'Athéna.
Lui en revanche voulait surtout aller déjeuner, alors il mit vite fin à ce moment d'émotion.
- Et donc ? demanda Méthos.
- Oh oui pardon ! Je ne vous dérange pas ? s'inquiéta d'un coup la Déesse de la Sagesse.
- Non, on allait sortir pour manger, si c'est encore possible, expliqua Aphrodite.
- Oui vous pouvez encore. Vous pouvez demander ce que vous désirez à toute heure de la journée et de la nuit, dit alors Athéna.
- Wouah ! Et on a droit à un room service aussi ? demanda Méthos. Car moi, je veux bien être servi par un beau gosse bien foutu et si on peut avoir un petit extra à croquer, je ne cracherai pas dessus, rigola le trentenaire.
Tout le corps d'Athéna se figea net en entendant ces mots. Surprise, une gêne progressive se manifesta sur son visage qui devint écarlate en un instant puis, tout en triturant ses doigts, elle baissa la tête pour regarder autre chose que le visage de ses invités.
Méthos, quant à lui, était très satisfait de son effet et il était très heureux de constater que la déesse avait très bien compris son sous-entendu et qu'elle en était surtout si embarrassée.
Il manifestait un certain contentement de la situation. « La discussion allait vraiment être très divertissante » pensa-t-il.
- MÉTHOS ! Ça suffit maintenant tes bêtises ! le gronda Aphrodite pour ses allusions.
- Oh oui, pardon ! s'excusa Méthos. Alors vous désiriez ?
- Oui... Je venais vous demander un coup de main pour mettre cet atelier en place. Hier soir, avec Camus, on s'est dit que ce serait bien de faire des cours sur la sexualité comme on en avait déjà parlé, expliqua une fois de plus Athéna. Dans la mesure du possible, Méthos vous vous occuperiez des hommes et toi Aphrodite, tu pourrais t'adresser aux femmes ?
- C'est faisable en effet. On peut le faire mercredi après-midi, déclara Méthos. Il nous faut un peu de temps pour pouvoir regrouper quelques documents. Réservez-nous deux salles, une pour Aphrodite et les femmes et une pour moi et les hommes.
- Bien, merci, remercia la Déesse de l'Intelligence.
L'estomac de Méthos commençait à gargouiller légèrement et en fin de compte la faim prit le pas sur l'amusement. C'est pour cela qu'il céda si facilement à Athéna.
La Déesse de la Sagesse ayant eu ce qu'elle était venue chercher, elle quitta la chambre après les avoir chaudement remercier.
Elle ne les embêta pas davantage et leur permit donc d'aller déjeuner. Quant à elle, elle se dirigea vers le bureau du Grand Pope. Arrivée devant la porte, elle trouva Camus qui s'engouffrait dans celui-ci et elle décida de l'y suivre.
- Pardon de vous déranger. Je voulais juste vous dire que Méthos et Aphrodite ont accepté de faire les cours sur la sexualité. Il leur faut deux salles pour mercredi après-midi, expliqua Athéna.
- C'est génial ! J'étais sûr qu'il dirait « oui » ! Et si en plus votre sœur accepte de le faire pour les femmes, c'est encore mieux, sourit Camus.
- De quoi parlez-vous ? demanda Shion, étonné.
La jeune Déesse et son amant échangèrent un regard complice et se mirent d'accord pour lui raconter plus en détails certains moments passés lors de leur fameuse escapade en ville, un après-midi il y a peu de temps. Et notamment une discussion sur les rapports qu'entretenaient les adultes – les chevaliers de surcroît – avec la sexualité. D'après ce qu'ils avaient compris, Méthos et les Dieux s'inquiétaient un peu du devenir des chevaliers du sanctuaire, car ces derniers n'avaient jamais reçu d'éducation sur ce sujet.
Aussi, ce jour-là, ils avaient suggéré que Méthos organisât comme un cours de « biologie », mais plus axé sur la sexualité. Cependant, le trentenaire n'était pas très enthousiaste à l'idée d'aborder ce sujet.
Athéna et Camus étaient finalement très heureux qu'il eût changé d'avis.
- Très bonne initiative, les félicita Shion. Pour mercredi après-midi, c'est noté. Nous pourrions mettre les femmes et la déesse Aphrodite dans les jardins du treizième temple. Et Méthos et les hommes…
- Dans mon temple ou le jardin d'Aphrodite, le coupa Camus.
- Dans ton temple alors, c'est le plus frais donc le plus agréable pour rester quelques heures sans bouger, déclara Shion. Et on verra où mettre le groupe des femmes s'il venait à faire trop chaud.
- Je vous laisse donc vous occuper de tout cela, conclut Athéna avec un petit sourire entendu avant de repartir à ses occupations.
Elle se savait de trop. Quand ils se mettaient à discuter d'un sujet, on voyait bien à leur engouement et à leur complicité que rien d'autre n'existait autour d'eux.
De plus, elle leur faisait entièrement confiance pour tout organiser à merveille.
Quand elle fut sortie, les deux hommes se regardèrent en souriant. Ils avaient tous les deux une idée derrière la tête et savait que c'était la même.
- On devrait aussi y assister. On pourrait apprendre des choses intéressantes, s'amusa Shion.
- Pourquoi pas, mais on pourrait aussi s'entraîner en fin d'après-midi dans mon temple si tu veux. J'ai une heure à tuer de dix-sept à dix-huit. J'étais aussi venu te voir car j'aimerais te montrer quelques-unes de mes recherches, expliqua Camus.
Pour toute réponse, Shion l'embrassa et le chevalier du Verseau, heureux, repartit vaquer à ses occupations.
