Chapitre 53 - Anniversaire
J'étais rentrée en taxi vers quatre heures du matin. Je sentais encore l'alcool me monter à la tête et mes jambes s'engourdir. Mon esprit était encore très, très confus.
Ç'avait été une super soirée, riche en émotions aussi. Je m'y étais tellement bien amusée que je n'avais pas vu les six appels en absence de mon compagnon.
J'essayais d'être discrète en entrant dans mon appartement mais tout cela était compliqué.
Évidemment, Sasha se réveilla.
« Bella ? » s'alarma-t-il.
« Oui, c'est moi. »
« Que fais-tu si tard ? Tu viens de rentrer ? »
Il était sorti du lit et m'attendait dans le salon. Cela devait se voir à ma tête que je venais de rentrer, non ?
« O-oui, » dis-je, trébuchant sur mes propres pieds.
Il me rattrapa et m'entraina au lit. Je me déshabillais rapidement, gardant uniquement mes sous-vêtements.
« Heureusement que je t'avais demandé de ne pas rentrer trop tard, » soupira-t-il.
« Tu es fâché ? »
Il grogna.
Je m'approchais de lui et lui fis un gros câlin. Joueuse, je l'embrassais la joue et la mâchoire, avant de me diriger vers sa bouche.
Il se laissa faire et finit par rendre les armes.
Il m'entraina sur le lit et approfondit le baiser.
Finalement, nous avions fait l'amour ce soir-là, même mon esprit embrumé et douloureux pouvait s'en souvenir, le lendemain au réveil.
Gentil comme il est, il m'avait déposé un médicament et de l'eau sur la table de nuit. Il me laissa une note – il était partit faire les courses.
Je pris le médicament avant de regarder mon portable. J'avais un message.
« Bonjour Bella, j'espère que tu vas bien. Je voulais t'inviter à ma soirée d'anniversaire au bar ce lundi, on en avait brièvement discuté hier... J'espère que tu es toujours partante. Edward. »
Je soupirais. Je me souvenais avoir un peu parlé de ça et je lui avais dit oui.
Je réfléchis. Que faisais-je mardi prochain, après la soirée ?
Lundi, j'écrirais un nouvel article pour le journal.
Mardi, je devais continuer de corriger un bouquin pour jeunes adultes. J'avais déjà bien avancé sur celui-ci, si je travaillais un peu aujourd'hui, je pourrais l'avoir fini pour mercredi après-midi ce qui était parfait. Je n'aurais pas à travailler mardi si je finissais mes corrections aujourd'hui.
J'envoyais une réponse au message d'Edward, le prévenant de ma présence lundi pour ses trente et un ans.
J'étais tellement exaltée à l'idée de le revoir !
Je fis part de mes plans à Sasha mais cela ne le dérangea pas le moins du monde. Il devait partir lundi matin vers l'université d'Oxford, pour faire des recherches pour l'un de ses cours dans la bibliothèque de l'université. Il revenait seulement mercredi.
Il ne partait évidemment pas seul, il avait quatre autres collègues qui l'accompagnait. Je lui avais dit de bien s'amuser, je savais qu'ils allaient en profiter pour sortir.
Et, bien que ce soit étrange, je n'étais pas du tout jalouse. Alors que, avec Edward… je l'étais un peu.
Enfin bref, je ne devais pas penser à cela. Je sortais avec Sasha, c'est avec lui que j'habite et avec lui que je veux vivre.
Je finis donc mon travail de mardi ce samedi et un peu du dimanche afin de me préparer à lundi soir.
J'étais heureuse, joyeuse et impatiente ! Comme une gamine de quinze ans, exactement ça.
oOo
Je sortais du taxi et regardai autour de moi. Le bar était placé à un endroit magnifique. Le crépuscule annonçait la fin de la journée, et pourtant elle venait seulement de commencer. Je regardais une dernière fois ce lac, je pouvais déjà y voir la lune se refléter sur ses eaux magnifiques.
Moonlight Sky.
Le nom du bar était bien choisi, en corrélation avec l'endroit. Je rougis en me souvenant de la raison qu'il m'avait donnée – un souvenir.
Je pouvais entendre la musique de la rue mais elle n'était pas tellement forte, les murs devaient être un minimum insonorisé.
Soupirant et m'apprêtant à entrer, je défis les plis de ma robe avant d'ouvrir enfin la porte.
Les vitres étaient noires de l'extérieur mais je savais qu'une fois à l'intérieur je pourrais toujours contempler ce lac et cette plage à travers les grandes baies vitrées.
Un élan de bonheur me traversa au moment même où la porte se ferma derrière moi. L'ambiance était folle, des gens dansaient sur la piste, les tables étaient pleines à craquer, les deux barmen – Riley et une femme que je ne connaissais pas – étaient très occupés.
Sur la scène, Edward jouait au piano accompagné par Garrett. Ils faisaient le show, et ils s'amusaient, c'était certain.
Edward ne me vit pas directement, trop occupé à interpréter un morceau rock que je ne connaissais pas.
Je regardais rapidement autour de moi, recherchant une autre tête connue.
« Hey, Bells »
Je sursautais, quelqu'un venait de me glisser ses mots dans mon oreille, derrière moi.
Je me retournais et souriais.
« Salut Emmett ! »
« Content que tu sois venue ! »
Il me prit dans ses bras.
« On n'a pas encore eu l'occasion de se voir, depuis, » ajouta-t-il.
« Non c'est vrai. Edward m'a dit que tu étais la secrétaire ? »
Il rit.
« Je vais le tuer ! Il t'a vraiment dit ca ? »
Il rigola encore avant de m'expliquer réellement quel était son rôle ici.
Et je ris encore lorsqu'il me raconta toutes les tâches administratives qu'il doit faire – une secrétaire aussi musclée qu'un bœuf.
Je lui racontais brièvement mes occupations actuelles et la raison de ma venue ici.
« Tu viens uniquement pour voir Edward ? » dit-il, suggestif en haussant ses deux sourcils.
« Emmett ! » m'emportais-je.
« Quoi, ce n'est pas le cas ? »
« Non ! »
« Mais… Je pensais que vous… » bredouilla-t-il, confus.
« Qu'on quoi ? »
Il fronça les sourcils et ses yeux bruns me sondèrent.
« Tu sais qu'il a toujours été amoureux de toi ? »
« Quoi ? Mais non, il a… »
« Il peut dire ce qu'il veut, il n'a jamais été amoureux d'Elyanna. Il me parlait encore souvent de toi. »
Je le regardais, choquée.
Il reprit rapidement.
« Alors, je pensais que le jour où tu es revenue, où tu es arrivée ici, vous alliez vous remettre ensemble… »
« Non, Emmett je dois t'arrêter tout de suite. »
Il semblait aussi confus que moi.
« Je suis en couple depuis trois ans. On habite ensemble. Je… je ne suis plus amoureuse d'Edward. C'est du passé. »
Il était encore plus perdu qu'alors.
« Pourquoi venir, dans ce cas ? »
J'haussais un sourcil.
« Pour fêter l'anniversaire d'un ami ? » demandais-je, regardant Edward derrière le piano.
Ce dernier venait de finir son morceau et m'aperçut. Un immense sourire se dessina sur ses lèvres et il me fit un signe avant de descendre de la scène.
Une musique de jazz sortait des baffles à présent que plus personne ne jouait sur scène.
« Mouais… un verre ? Je t'invite ! » proposa-t-il.
« Volontiers. Un mojito s'il te plait. »
« Et quelque chose de frais et de rafraichissant, tout de suite ! »
Il partit avec une œillade alors qu'Edward venait vers moi.
« Bella ! Je suis si heureux que tu aies pu venir ! »
Je lui souris. Il était vrai que ses yeux verts m'ensorcelaient dès qu'il me regardait et que je le trouvais magnifiquement beau mais… c'était fini entre nous.
« Joyeux anniversaire ! » criais-je.
Je le pris dans mes bras. Son odeur et sa chaleur était toujours aussi divine et confortable que dans mes souvenirs.
Cela ne changera rien.
Je le relâchais rapidement après cette dernière pensée. C'était comme si son contact m'avait brûlée. Je ne comprenais toujours pas vraiment mes réactions, tout était tellement confus, contradictoire.
« Merci ! »
« Trente et un ans ! Tu te fais vieux, attention aux cheveux blancs. »
Il rit avec moi.
Emmett revint assez vite avec la boisson et nous avions continué à discuter pendant un moment.
Nous étions souvent coupés par des amis souhaitant un bon anniversaire à mon ami ou lui offrant des verres.
On lui en proposait tellement qu'il nous en donnait à moi et à Emmett.
Je ne su dire combien exactement j'en avait bu mais je sentais déjà les effets de l'alcool. La tête qui tourne, cette euphorie caractéristique et, curieusement, ma langue et ma bouche endormie.
J'avais toujours cette sensation étrange lorsque je buvais. Cela me donne envie de me mordre les lèvres, d'ailleurs, et le lendemain elles sont toutes enflées.
Alice et Jasper ne sont pas parmi nous ce soir, ils ont dû retourner à New York cet après-midi. Ils avaient passé la journée avec Edward, cela me consola quelque peu. Il n'avait pas été seul une seule seconde et était entouré de ses amis les plus proches.
Il avait raconté comment Alice l'avait réveillé à dix heures du matin en lui chantonnant : 'C'est fini la grâce matinée, on a des choses à faire pour ton anniversaire mon petit frère préféré !'
Alice était née dix jours plus tard mais elle aimait toujours autant l'ennuyer en l'appelant le 'petit' frère. Elle savait que ça énervait toujours Edward, même encore maintenant.
Minuit passa et tout la musique avait changé pour passer une vielle chanson d'anniversaire. Edward s'était caché le visage avec ses mains et il était tout rouge.
C'était mignon.
Une – ou deux ? le temps passait affreusement vite tant je m'amusais – heure plus tard, Edward m'invita à danser avec lui. Il insistait depuis un moment et j'avais irrémédiablement fini par rendre les armes.
Il me prit par la main et m'entraina vers un petit coin à côté de la scène.
Il mit ses mains sur ma taille et je plaçai les miennes sur ses épaules.
Il sourit.
« Quoi ? »
« Tu te souviens de notre première danse ? »
Je rougis. C'était vrai, il avait été la première personne à me faire danser.
« Je n'avais jamais dansé avant. »
« Et maintenant tu as plus d'expérience, je peux le remarquer. »
Je fis un demi-sourire, amusée.
« Et toi, tu es toujours aussi doué. L'âge ne change rien. »
Il sourit, dévoilant une belle rangée de dents blanches.
« Tu es toujours aussi belle. L'âge n'y changera rien non plus. »
Je rougis et regardais mes pieds.
Il plaça son index sous mon menton, sans cependant exercée une quelconque pression. Simplement pour me demander de relever la tête.
Je souris et rencontrais ses yeux.
« Tu préfères toujours que je te regarde. »
« Tu as de si jolis yeux. »
Mes joues rougirent encore. Je ne sus si c'était l'alcool ou la tension présente entre nous deux mais je ne pensais plus à rien. Mon esprit était embrumé et je ne pouvais que me concentré sur ses yeux pour ne pas chanceler. Nous bougions à peine et pourtant c'était comme si le monde tournait autour de moi.
Petit à petit, le bar se vida. Nous avions encore bu un peu, dansé ensemble. Et, cette fois, j'avais placé ma tête sur son épaule.
Je sentais vraiment l'alcool me monter à la tête et je tenais à peine debout. Edward paraissait plus sobre que moi mais – sérieusement – qui étais-je pour juger ?
Je savais qu'Emmett s'occupait de la fermeture avec Garrett, ils étaient toujours là à discuter près du bar avec Riley. Il ne restait plus grand monde dans la salle et il me semble même que les baffles sont moins fort qu'à mon arrivée.
« Il vaudrait mieux qu'on rentre, tu dors debout. »
Je souris.
« J'ai déjà entendu ça quelque part. »
Il rit.
Il me tint par la taille tout en se dirigeant vers la sortie. Nous avions dit au revoir à nos amis avant de sortir.
« Je t'invites chez moi pour ce soir, ça sera plus sûr. »
« Pas la peine, je peux rentrer en taxi… »
« Bella. J'habite à deux minutes à pied. Sérieusement, j'ai une chambre d'ami si tu veux. »
« J'ai un lit chez moi ! » négociais-je mais il m'entraina quand même vers son appartement.
« C'est à mon tour de t'inviter, » murmura-t-il. « Ne t'inquiètes pas, on va juste dormir. »
Je me laissais entrainée par ses bras autour de ma taille, ma tête contre son torse, mon esprit embrumé et mes yeux endormis vers son appartement.
Il avait raison. Il habitait à deux minutes à pied, c'avait été la marche la plus rapide au monde. Où alors j'avais perdu la notion du temps, ce qui était plus que probable.
Je découvris une belle petite maison, juste en face de cette magnifique plage.
« Woah. »
« Tu aimes ? » demanda-t-il en fermant la porte.
Je pouvais voir les grandes baies vitrées face à la digue, ce salon et la cuisine ouverte.
« C'est la maison de mes rêves. »
Pas trop grande, mais assez spacieuse. Un étage avec deux chambres et deux salles de bain. Une maison confortable, posée, et surtout au bord du lac.
Il me porta pratiquement dans les escaliers comme je ne marchais plus très droit. Je ne peux pas dire qu'il soit très sobre non plus, vu comment le moindre de mes gestes le rend hystérique ! Je me sentais tellement bien auprès de lui. J'aimais son rire, son odeur, sa douceur, sa générosité, sa bienveillance…
Sa peau était si douce. Son visage si proche et pourtant trop loin du mien…
Je savais qu'il était aussi bourré que moi et que ce n'était probablement pas la meilleure idée du monde. Mais, dès que son regard s'est encré dans le mien en face de la porte de sa chambre, dès que ma main à touché sa joue…
Je n'ai pas pu m'en empêcher. J'ai plaqué mes lèvres contre les siennes.
D'abord ahuri, il ne répondit pas. Alors, je l'embrassais encore une fois et il répondit à mon baiser, prenant mes joues en coupe avec ses deux mains.
Les miennes, elles, baladeuses, passaient sous sa chemise et je sentis sa peau lisse, douce, chaude et musclée de son torse. J'entrepris de déboutonner sa chemise tandis que nous nous embrassions encore.
Il tenta de m'arrêter, me disant que nous commettons une erreur, mais je ne l'écoutais pas et l'intimai même à se taire.
Je n'étais que sensations, je ne répondais plus de la raison. Seul mon cœur me dictait ce que je voulais et je le voulais lui, et ce maintenant.
Je retirais sa chemise et il ouvrit la porte de sa chambre.
Ma bouche toujours collée à la sienne, je l'y rejoins et je le plaquais contre la porte, à présent fermée.
Je glissais mes mains contre son torse tandis que ses mains épousaient les formes de mon corps.
Tout à coup, ma main empoigna son érection contre son pantalon noir. Je pouvais déjà voir à quel point je lui faisais de l'effet. Il siffla au contact et me retourna violemment dos à lui.
Il défit la tirette derrière ma robe tout en embrassant mon cou, mon épaule, descendant lentement vers ma clavicule.
La robe tomba et je me retrouvais en sous-vêtements devant lui. Injuste, il était plus habillé que moi.
Je déboutonnais son pantalon et il le retira, en même temps que ses chaussures et ses chaussettes.
Sans plus attendre, je l'entrainai vers le lit. Je retirais mon soutien-gorge tandis qu'il retira ma culotte.
Lorsqu'il regarda mon corps, nu, puis mon visage, une émotion nouvelle traversa ses pupilles émeraudes. Je n'eus le temps de l'interpréter correctement parce qu'il vint m'embrasser, retirant son dernier sous-vêtement.
Il m'embrassait pendant qu'il jouait avec mon centre de feu, mon clitoris, il me doigtait, me léchait, me mordis même mais toutes ses sensations n'étaient que pur plaisir.
Il continua jusqu'à ma jouissance, jusqu'à ce que je le supplie de me faire sienne.
Et ce n'est qu'à ce moment là qu'il entra en moi et qu'un orgasme s'abattit sur nous en même temps.
Épuisée par ces jouissances, je ne savais plus bouger. Je le sentis me nettoyer de sa semence et mettre la couverture sur moi. Il s'installa à mes côtés et, avant qu'il n'ait plus réfléchir à faire quelque chose, je posais ma tête contre son torse. Ses bras vinrent entourés mes épaules.
« Joyeux anniversaire, » soupirais-je avant de m'endormir pour de bon.
Nous penserons aux conséquences plus tard, décidais-je.
