Le titre de ce chapitre dit tout.
Juste un rappel pour les plus distraits, non ce n'est pas la suite directe du chapitre précédent. Il s'agit d'un extra, un aperçu d'un potentiel futur.
Une bonne lecture !
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Spécial Saint Valentin
Date: 14 février 1976
Localisation: Poudlard, Grand Hall
POV : Marchosias
Il prêta à peine attention aux murmures excités (et agaçants) autour de lui, se dirigeant directement vers la table des serpentards afin d'y prendre son petit-déjeuner. Cette journée était celle qu'il redoutait plus que tout, aussi bien lors de son ancienne vie que dans la nouvelle : la Saint Valentin. Le jour où il serait assailli par une foule d'élèves qui tenteraient de lui offrir leurs chocolats. Bien évidemment, il les donnerait (pour s'en débarrasser) à Marcaunon en fin de journée.
La stupidité de cette célébration moldue, que Dumbledore avait amené dans leur communauté, ne cesserait jamais de l'étonner. Pourquoi les moldus considéraient-ils le jour de la mort de Sant Valentin comme le jour de l'amour ? Était-ce à cause de la lettre d'adieu du saint, que celui-ci avait signé avec « Ton Valentin » ?
Les moldus avaient-ils simplement décidé que signer une carte avec « ton valentin » et de l'offrir à la personne qu'ils aimaient, comme le martyre qui s'était sacrifié, était branché? Le dit sacrifice et le défunt n'étaient pas restés longtemps dans les esprits.
Ses propres pensées le firent rire tout bas. Il alla s'assoir à proximité de la table des professeurs afin de pouvoir mieux observer (disons, espionner) les enseignants.
Ses camarades le saluèrent quand il s'assit et il leur retourna leurs salutations, ne laissant pas le dégout qu'il éprouvait envers la majorité d'entre eux apparaître sur son visage. Il était bien trop vieux que pour les ménager ou pour parler de quidditch (bien qu'il le pouvait s'il le désirait), un sport qu'il avait toujours détesté. Il savait voler sans balai, après tout; pourquoi risquer sa vie sur l'une de ces versatiles brindilles ? Sans oublier que c'était loin d'être confortable pour les hommes. De nombreux sorts de confort n'avait pas encore été inventés à cette époque.
Plongé dans ses pensées, il saisit un toast et le beurra d'un geste mécanique. Un faux sourire était constamment plâtré sur son visage tandis qu'il écoutait d'une oreille distraite la conversation des autres élèves, répondant uniquement lorsque c'était nécessaire. Marchosias ne croyait pas à l'amour véritable, bien que plusieurs créatures magiques aient quelque chose qui s'en rapproche, comme un compagnon ou un partenaire à vie. Il considérait les humains trop avides et envieux que pour réellement se poser avec quelqu'un. Les divorces et les affaires en étaient la preuve, après tout. Un humain n'épouserait un autre humain que s'ils avaient quelque chose à y gagner : l'argent, la célébrité, le savoir, le corps, les gènes, la lignée, ou tout ce qu'il venait de citer. C'était-là la conclusion à laquelle il était parvenue dans son enfance.
Malheureusement, il savait parfaitement que son plus jeune alter ego rentrait dans toutescles catégories. Ils étaient une seule et même personne après tout. Il pouvait comprendre l'intérêt de Riddle pour Marcaunon. Si Marc n'avait pas été sa mère, il aurait lui-même été intrigué et aurait également souhaité que Marc donne naissance à son héritier. C'était la raison pour laquelle il ne souhaitait pas que Riddle poursuive Marcaunon. Cette relation serait nocive pour sa mère car Riddle ne l'utiliserait que comme une fabrique à bébés (il en était convaincu, car il aurait fait la même chose).
Il soupira silencieusement en lançant un regard exaspéré à sa mère. Il se demanda vaguement si sa mère était déjà tombé amoureux et, si c'était le cas, s'il pourrait expliquer cette émotion à Marchosias qui semblait incapable d'appréhender le concept même d' « amour ».
« E-excuse-moi, Gaunt? » Une petite voix s'éleva derrière lui. Il regarda par-dessus son épaule, un sourire curieux aux lèvres.
« En quoi puis-je t'aider, Abbott? »
La jeune poufsouffle se dandina un instant avant de se redresser et de lui tendre une boite rouge, les yeux bruns plein de détermination. Si ce n'était pour l'écharpe jaune et noire autour du cou d'Abbott, il aurait cru qu'il s'agissait d'une Gryffondor.
« Si tu pouvais accepter ceci... »
« Merci, Abbott. » Il se leva et accepta le cadeau avec un petit sourire. « Ils sentent très bon. » C'était la vérité. Sa mère serait ravi de déguster des chocolats à l'odeur si appétissante.
La fille de dix-sept ans rougit et sourit, tout à fait honnête contrairement à lui. Elle s'excusa en bégayant et retourna s'assoir à la table de sa maison où l'attendait un groupe de filles. Celles-ci la félicitèrent avec enthousiasme lorsqu'elle prit sa place.
Il se rassit et redirigea adroitement la conversation vers un autre sujet. Il mit les conversations du reste de ses camarades (où se trouvait Severus, d'ailleurs?) en sourdine et retourna à son petit-déjeuner. Il attendait avec impatience la fin de cette journée: il avait cette sensation dans son ventre, comme si quelque chose de terrible allait arriver.
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POV : Marcaunon
« Marvolo. » Dit-il en guise de salut, un sourire nonchalant aux lèvres malgré la surprise que s'avéra être la présence du politicien dans leur sofa.
Il venait de terminer son repas et se dirigeait vers la salle où devait avoir lieu sa prochaine classe quand il avait remarqué qu'il avait oublié la majorité de son matériel dans ses quartiers privés. Il avait donc fait demi-tour. Lorsqu'il était entré dans sa chambre, ignorant le clin d'œil amusé de Serpentard, Marvolo l'y attendait, attablé à son bureau.
« Quelle belle matinée, n'est-ce pas, Marcaunon? » Ronronna l'homme en quittant son siège.
« Je suppose. » La température était bonne, en effet, malgré le petit vent frais.
« Aurais-je le plaisir de ta compagnie pour profiter d'une si belle journée? »
« J'ai du travail, Marvolo. » Une expression navrée apparut sur son visage.
Marvolo se contenta d'humer nonchalamment, s'arrêtant à à peine un pas de Marcaunon. Il se demandait parfois si son cousin ignorait ce qu'était l'espace personnel. Ou peut-être s'agissait-il d'un comportement normal entre cousins? Sa relation avec Dudley n'avait pas été un exemple en la matière, après tout.
« S'il-te-plait? » Insista le Seigneur des Ténèbres en penchant la tête sur le côté, faisant tomber une ou deux mèches de cheveux devant ses pommettes d'une façon séductrice.
Marcaunon résista à l'envie de se perdre dans ces magnifiques yeux pourpres. Son cœur battait à la chamade, comme s'il venait de courir un marathon, et il gémit intérieurement. Il soupçonnais Marvolo de lui avoir jeté un sort car il ne ressentait cela qu'en présence de l'homme. Mentalement, il prit note de rechercher les sorts qui impactaient le cœur.
« Je ne peux pas disparaître comme ça, sans prévenir quelqu'un d'abord. » Avec un peu de chance, cela suffirait à décourager Marvolo et pousserait celui-ci à partir. Il appréciait la compagnie de son cousin, vraiment, mais parfois il le détestait également. Les humains – s'il rentrait toujours dans cette catégorie – étaient des paradoxes ambulants, se dit-il.
« Alors, si Dumbledore était prévenu, tu pourrais t'absenter? » Il ignora l'animosité qui accompagna le nom du directeur, en ayant l'habitude.
« Oui. Si je l'informe une semaine à l'avance… »
« Je lui ai déjà envoyé un hibou. » Marvolo sourit et se pencha en avant. Leurs nez se touchaient presque. « Il était hésitant, ce qui est compréhensible étant donné que je suis à l'origine de la demande, mais j'ai réussi à obtenir sa permission au final. Tu peux prendre un jour de congé. Peut-on donc nous mettre en route ? »
« Je… hum…ce… D'accord. Laisse-moi juste aller chercher mon manteau. » répondit-il d'un air gêné
Alors que Marcaunon s'apprêtait à tourner les talons, un épais manteau brun se posa sur ses épaules. Marvolo leva simplement un sourcil lorsqu'il lui lança un regard incrédule. Il soupira et murmura un remerciement avant d'enfiler le manteau. Il ne bougea pas d'un poil quand Marvolo entoura une écharpe de Poufsouffle autour de son cou, s'y attendant déjà.
On l'escorta ensuite jusqu'à la cheminée. Au moment précis où Marvolo lança une poignée de poudre dans celle-ci, il vit son adorable fils entrer dans le salon. Il avait probablement fini de déjeuner. Marcaunon ouvrit la bouche afin de saluer Marchosias, mais Marvolo passa un bras autour de sa taille et s'avança dans la cheminée, le forçant à lui emboîter le pas.
Il ne remarqua pas la pâleur qui gagna le visage de Marchosias, ni l'horreur dans ses yeux rubis lorsque ce dernier vit les deux adultes Gaunt disparaître dans un éclair de poudre verte
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Ils sortirent de la cheminée avec grâce, sans la moindre trace de suie sur leurs manteaux. Il regarda Marvolo d'un air curieux lorsqu'il se rendit compte qu'ils se trouvaient au Chaudron Baveur. Le bras autour de sa taille resserra momentanément son emprise avant de se retirer. Marvolo lui souriait d'un air confiant et satisfait, du charisme à l'état pur suintant de sa personne. Ignorant son regard inquisiteur, son cousin mena Marcaunon, une main dans le bas du dos, vers la zone d'apparition.
Sans un avertissement, Marvolo les transporta quelque part. Leurs environs immédiats ne révélaient rien quant à leur destination, et ceci éveilla encore plus la curiosité de Marcaunon. La première chose dont il prit note furent les arbres recouverts de neige. Ensuite, ses yeux se posèrent sur un lac gelé.
« As-tu déjà fais du patin à glace, Marcaunon? » lui demanda son cousin avec un petit sourire. C'était une expression rare, qu'il n'abordait qu'en sa présence et celle de Chaos.
« Non. » Il se retourna vers le lac, émerveillé par toute la beauté que la nature avait à leur offri.
Son envie et sa résolution d'exterminer les parasites en furent ravivés. Il ne pouvait pas les laisser détruire une telle merveille.
« Je vais t'apprendre. Tu verras, c'est merveilleux. »
« Tu as amené des patins à glace? »
Marvolo se contenta de rire calmement, comme si la réponse à la question de Marcaunon était évidente.
« Nous sommes des sorciers, mon cher. » Son cousin sortit sa baguette, la jumelle de celle de Chaos, et la pointa vers leurs bottes. Celles-ci se transformèrent en patins. « Et je suis maître dans l'art de la métamorphose, si je puis dire. »
En guise de réponse, Marcaunon tendit les bras et agrippa fermement son cousin afin de garder l'équilibre. Celui-ci le regardait d'un air amusé. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus été aussi maladroit en face de quelqu'un. Il aurait juré que ses rouges étaient rouges à cause de l'embarras, et non du froid.
« J'apprécierais un petit avertissement la prochaine fois. » Grogna-t-il.
« Ne t'en fais pas, cher cousin. Tu vas rapidement t'y habituer et je promets de ne pas te laisser tomber. »
« Ce n'est pourtant pas passé loin. » Fit-il remarquer en fronçant les sourcils.
Les prochains mots furent susurrés à son oreille, « Je serai toujours là pour te rattraper. » Le souffle chaud qui accompagna cette déclaration le fit frissonner. « Toujours. Fais-moi confiance. »
Marvolo l'emmena ensuite sur le lac gelé. Il chancela et raffermit sa prise sur son cousin, ne se souciant pas de leur proximité. En réalité, la chaleur corporelle de ce dernier était bienvenue. Il faisait sacrément froid. En plus, il ne voulait pas tomber sur son arrière-train. Quelle disgrâce se serait là.
Son appui disparut soudainement et il balança brusquement les bras en l'air afin de rester debout, avant que deux mains ne se saisissent des siennes. Il lança un regard noir à l'homme qui se riait de lui.
« Je ne comprends pas pourquoi je devrais apprendre à patiner. Ce n'est pas comme si je comptais traverser un lac glacé dans le futur. » Se plaignit-il tout en tentant de conserver son équilibre et de suivre son cousin qui le guidait lentement en faisant de la marche-arrière.
« Allons, ne dis pas ça. » Répondit Marvolo. « C'est relaxant. En plus, j'ai l'intention de t'inviter à patiner chaque année. Sois sûr de garder la date du quatorze février libre à l'avenir, d'accord ? »
« Ai-je seulement le choix? » L'air innocent sur le visage du sorcier en face de lui ne le trompait pas.
« Pas vraiment, non. » Dit Marvolo en souriant, glissant sur la glace avec une grâce que Marcaunon ne pouvait qu'envier.
Ils continuèrent à glisser sur la surface gelée en silence, profitant simplement de la présence de l'autre. Marcaunon pensait avoir trouvé son équilibre mais, lorsqu'il quitta le sol des yeux (il avait précédemment eu trop peur de trébucher pour cela), il faillit s'étaler quand il vit le doux sourire sur les lèvres de Marvolo. C'était une vision magnifique, encore plus que le décor autour d'eux, et il se demanda à quoi son cousin pouvait bien penser.
Est-ce que patiner avec lui était si agréable que ça? À tel point que Marvolo pouvait sourire sans la moindre trace de malice ou de moquerie? Au plus profond de lui, il l'espérait.
« Tu vois? Tu commences à y prendre la main. »
Il se contenta d'humer son accord, sans quitter des yeux la personne en face de lui.
Les doigts de Marvolo sur sa main se détendirent, et il interpréta cela comme un encouragement pour continuer tout seul. Il lâcha complétement la main de son cousin et s'élança en avant, fier de ne pas s'être ridiculisé en s'étalant devant son compagnon. Si cela devait arriver, il se téléporterait en un instant.
« Tu te débrouilles bien. » Le complimenta Marvolo. « Est-ce que tu t'amuses? »
« Est-ce que TU t'amuses ? ». Il renvoya la question à son cousin, avançant lentement sa jambe.
Il perdit l'équilibre et battit à nouveau des bras. Juste avant qu'il ne tombe pour de vrai, Marvolo le rattrapa en passant un bras autour de sa taille.
« Oui. Beaucoup. » Un souffle chaud effleura sa joue lorsque le sorcier noir le serra plus fermement contre lui.
Les joues rouges, il détourna le visage afin de ne pas se perdre dans ses yeux pourpres.
« Je-je c-commence à avoir soif par contre. » Bégaya-t-il, tentant d'éviter du regard la personne en face de lui.
« Un chocolat chaud? »
« Si ça ne te dérange pas. » Malheureusement, il avait oublié la fiole que lui avait offert Chaos à Poudlard.
« Pas du tout. Nous reprendrons par la suite. »
Ils glissèrent tous les deux jusqu'au bord du lac. Lorsqu'ils atteignirent la terre ferme, leurs patins se retransformèrent en bottes. Marvolo sortit ensuite quelque chose de sa poche, qu'il laissa tomber au sol. Sous leurs yeux, une couverture se déplia, révélant un panier à piquenique, deux thermos et des coussins.
Son cousin lui fit signe de s'installer et ils prirent chacun place sur un coussin, côtes à côtes, s'appuyant presque l'un sur l'autre pour garder la chaleur. Marcaunon se demanda brièvement s'il n'aurait pas été plus simple de jeter un sort de chaleur, mais laissa cette idée de côté lorsque le panier s'ouvrit. Celui-ci était remplie de délices chocolatés.
Rien qu'à leur vue, il sentait déjà la salive lui monter à la bouche. Il déglutit discrètement tandis que Marvolo sortit les différents gâteaux et les disposa sur la couverture. Son cousin lui présenta une assiette et une fourchette avant de poser une tranche de gâteau au chocolat sur celle-ci. Béni soit cet homme.
« Cheesecake au chocolat. » Expliqua simplement Marvolo.
Aussitôt que son cousin fut également servi (il avait des manières après tout), Marcaunon coupa un morceau de sa part avec sa fourchette et le prit en bouche. La saveur qui se répandit sur ses papilles faillit le faire fondre. Il ne put retenir un gémissement de , merci Circé, ou Mort en fait, qu'il ne puisse pas attraper de maladie naturelle comme le diabète.
Alors qu'il finissait ce gâteau, une autre douceur apparut sur son assiette. Il remercia son cousin en lui souriant.
« Fondant au chocolat. Est-ce que tu aimerais du chocolat chaud en accompagnement, ou un café ? »
Ils répétèrent le rituel: manger et discuter. Lorsqu'ils eurent fini tous les gâteaux (il en avait mangé la majorité, Marvolo s'étant contenté de le regarder), un confortable silence s'installa.
Cette sortie n'avait pas été gênante, loin de là. Il sourit à l'idée de recommencer l'année suivante. Cependant… pourquoi le quatorze en particulier?
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« Rappelle moi pourquoi nous sommes ici de nouveau? » marmonna Marcaunon alors que son cousin le dirigeait, s'étant saisi de sa main, vers une cabane de parasite en bois.
« Afin de nous détendre. » Répondit Marvolo pour la énième fois sans se démunir de son calme.
« Mais pourquoi ici spécialement… parmi tous les endroits que tu aurais pu choisir ? » protesta-t-il, grimaçant à l'idée d'être à proximité de ces insectes.
Il fronça les sourcils quand Marvolo choisit de l'ignorer et se contenta de pousser l'épaisse porte en bois. Il y avait plusieurs cabines alignées à l'intérieur. Marvolo le dirigea vers la plus proche. Il jeta un coup d'oeil par-dessus l'épaule de son cousin et soupira silencieusement en voyant les essuis fournis.
Sans plus d'histoire, il commença à se déshabiller. Il ne savait pas ce qui l'avait poussé à accepter l'invitation de Marvolo et à se rendre dans un sauna Finlandais situé en territoire parasite. Le petit malin l'avait même convaincu d'enlever tous ses glamours lorsqu'ils se trouvaient encore aux abords du lac. Stupides serpentards et leurs techniques de persuasion.
Il sursauta lorsqu'il sentit des doigts effleurer la cicatrice dans le bas de son dos.
« Marvolo? » N'ayant pas encore fini de déboutonner son pantalon, il fit une pause et regarda par-dessus son épaule.
Les yeux de Marvolo restèrent insondables tandis que celui-ci parcourait son dos du bout des doigts.
« Quand vas-tu enfin laisser ton serviteur effacer toutes ces cicatrices? » demanda finalement Marvolo après une minute de silence.
Il soupira. Ce n'était pas la première fois que Marvolo abordait le sujet. Il se retourna et croisa les bras, une expression agacée sur le visage.
« C'est toi qui m'as dit de défaire mes enchantements. » Il n'aimait pas être sans glamours car cette conversation ne manquait jamais de suivre.
« Je m'excuse, Marcaunon. » Chuchota Marvolo en s'avançant, sans quitter le torse de Marcaunon du regard. « Mais cela me peine de… »
« Je sais. » L'interrompit-il avec un soupir résigné. « Nous ferions peut-être mieux de retourner à… »
Un éclat traversa les yeux de Marvolo.
« Je suis navré d'avoir abordé le sujet, mais puisque nous sommes déjà ici, autant en profiter. »
Sur ces mots, Marvolo se débarrassa de son manteau.
Ils se déshabillèrent tous les deux, gardant uniquement un essui enroulé autour de leurs hanches. Marcaunon baissa les yeux afin de ne pas examiner le corps finement sculpté de son cousin, hyper conscient de son propre corps, frêle et recouvert de cicatrices. Marvolo était tout le contraire: des épaules larges, des muscles dessinés mais pas trop gonflés, et une peau douce et dépourvue de la moindre marque.
Ils entrèrent dans le sauna-même. Il ressentit rapidement l'effet bénéfique de la chaleur sur ses muscles douloureux.
Plusieurs parasites mâles et femelles se trouvaient sur les bancs, des serviettes enroulées autour de leurs hanches et de leur corps. Il grimaça par automatisme et dû se retenir de les réduire en bouillie, littéralement.
« J'ai jeté un sort répulsant-moldu sur le périmètre. Ils devraient évacuer les lieux dans moins de cinq minutes. Je suis sûr que tu peux supporter leur présence entretemps. » Chuchota Marvolo à son oreille en le menant vers le banc le plus éloigné des parasites.
Quelle générosité de la part de son cousin. Marvolo avait peut-être décidé de ne pas tuer ces parasites parce qu'il était en vacances? Il haussa les épaules et s'assit, croissant les jambes. Comme l'avait prédit son cousin, les parasites quittèrent tour à tour le sauna, les yeux vitreux et sous l'influence du sort de Marvolo.
Lorsque le dernier s'en alla, la tension de Marcaunon le déserta également. Sentant ses épaules se relaxer, il soupira et s'appuya contre le mur en bois. D'un mouvement de main, il lévita le seau d'eau jusqu'aux pierres chauffantes et y déversa une partie de son contenu. De la vapeur se répandit dans la pièce.
Ils restèrent un moment assise en silence, profitant de la vapeur et de la chaleur, avant que Marvolo ne saisisse les joues de Marcaunon et le force à se tourner vers lui. Il leva un sourcil, ignorant les papillons qui s'agitaient dans son ventre.
L'homme caressa ses joues avec son pouce. Marcaunon ferma les yeux afin de savourer la sensation.
« Cela faisait longtemps que nous ne nous étions plus vus. » Le murmure lui fit ouvrir les yeux. Il faillit sursauter en constatant la proximité du visage en face du sien. Faillit. Cependant, il ne put s'empêcher de loucher brièvement.
« As-tu été occupé? » demanda-t-il tout bas, ne désirant pas ruiner l'atmosphère entre eux.
« Plus ou moins. » Marvolo s'approcha davantage. « Et toi, cher Marcaunon? »
« Comme d'habitude. »
« Vraiment? »
« Oui… » une paire de lèvres sur les siennes l'interrompit.
Il se figea, ne sachant pas comment réagir tandis que les lèvres de son cousin s'éloignaient. Il vit un éclat d'émotion traverser les yeux de Marvolo, si rapidement qu'il n'eut pas le temps de déchiffrer cette dite-émotion.
Marvolo sourit d'un air désolé et replaça une mèche folle de Marcaunon derrière son oreille. Il s'excusa de l'avoir surpris de la sorte et lui expliqua que les membres d'une même famille montraient souvent leur affection les uns envers les autres avec des baisers.
Il se détendit et rendit son sourire à Marvolo, confirmant que Chaos l'embrassait souvent sur les joues quand il était plus jeune. Toutefois, il remarqua une pointe de déception dans le coin de son esprit. Pourquoi serait-il déçu ? Il n'en avait aucune idée
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Après une vingtaine de minutes, ils quittèrent le sauna et allèrent se rafraichir dans les douches qui faisaient face aux casier. Une fois rhabillés, Marvolo lui tendit la main.
« Où allons-nous maintenant? » demanda-t-il d'un air curieux.
« Un de mes serviteurs m'a donné l'adresse d'un restaurant, mais j'ai une meilleure idée. »
« Était-ce Abraxas? » Il se saisit de la main offerte.
« Tu connais bien mes serviteurs. »
"Tes esclaves, tu veux dire. »
« Allons, ne sois pas grossier. Ce n'est pas parce qu'ils se comportent comme tel que cela en fait des esclaves. » Le corrigea Marvolo sans pour autant prendre la peine de dissimuler un sourire cruel. « J'ai beau être un tyran, j'ai bon fond en fin de compte. »
Il rit. Si Marvolo avait bon fond, Grindelwald ne logerait pas à Nurmengard en ce moment-même.
« Bien. Assez perdu de temps. Tu dois avoir faim. »
« Je suis affamé, pour tout te dire. »
Ils disparurent aussitôt dans un craquement à peine audible.
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Ils apparurent dans une prairie enneigée. Une couverture de piquenique y était déjà installée, ainsi qu'un panier, une bouteille de vin et deux verres. Il cligna des yeux. Un autre piquenique? Il se demanda qu'est-ce qui poussait Marvolo à agir si bizarrement aujourd'hui.
Lorsqu'ils s'assirent sur la couverture, il sentit de la chaleur se répandre dans son corps. Ah, un sort de réchauffement pour les garder confortables. Une merveilleuse idée, en particulier avec la tombée de la nuit qui approchait. Ils s'installèrent l'un à côté de l'autre, comme lors de leur repas précédent au bord du lac, et le sorcier noir sortit deux assiettes.
Une délicieuse odeur s'échappa du panier. Marvolo agita sa baguette : la nourriture apparut sur leurs assiettes et le vin se versa dans leurs verres.
« Santé. » Dit Marvolo en levant son verre de vin.
« Santé. » Il sourit et fit cliquer son verre contre celui de son cousin.
Il but une gorgée et huma de plaisir lorsque la saveur sucrée se répandit sur son palais. Juste à son gout. Il déposa son verre et trois huîtres apparurent devant lui. Voyant que Marvolo s'apprêtait déjà à gober celles qui se trouvaient sur son assiette, il en fit de même.
« C'est bon. » Commenta-t-il en en prenant une autre. « Cependant, ça ne goûte pas la même chose que ce que préparent les elfes de maison. »
« C'est parce qu'ils n'ont pas cuisiné ce repas-ci. » Répondit Marvolo avec un sourire satisfait.
« Oh? Laisse-moi deviner… tu t'en es chargé? » Rétorqua-t-il avec un ton sarcastique, un sourire taquin sur le visage.
« Exactement. »
Il faillit laisser tomber la fourchette qu'il tenait en main .
« Vraiment? » demanda-t-il en lançant un regard sceptique à Marvolo.
« T'ai-je jamais menti, très cher? »
« Excuses-moi d'être un peu sceptique. C'est toi qui disait que seuls les serviteurs étaient supposés cuisiner. » L'air faussement contrarié, il goba l'huître suivante. L'assaisonnement était tout simplement brillant.
« En effet. » Avant qu'il ne puisse répondre, Marvolo continua. « Mais il n'y a rien que je ne ferais pas pour toi. »
Il sentit le sang monter dans ses joues et avala rapidement la dernière huître afin de se distraire. Marvolo l'observa d'un air amusé, à sa grande irritation. Avant qu'il ne puisse exprimer ce sentiment, un bol de bisque de homard apparut devant lui. Il se saisit du récipient et de la cuillère qui flottait à côté de celui-ci.
Il prit une cuillère de la bisque et fut émerveillé par son goût. Si Marvolo savait cuisiner, est-ce que cela signifiait que Chaos en était également capable? Il prit mentalement note de poser la question à son fils lors de leur retour à Poudlard avant de retourner à sa soupe.
« C'est vraiment une surprise… une très plaisante surprise que tu saches cuisiner. »
« Pas toi? J'ai du mal à imaginer qu'un maître de Potion aussi renommé ne maîtrise pas également l'art des fourneaux. Il n'y a pas tant de différence entre la cuisine et la préparation de potions après tout. »
« Je ne prépares que des plats simples, cher cousin. Rien d'aussi spectaculaire que toi. Quand et pourquoi as-tu appris à cuisiner, si ça ne te dérange pas de me le dire ? »
« Comme tu le sais, j'ai beaucoup voyagé durant ma jeunesse »
« Tu es encore jeune. »
« … et je préférais préparer mes propres repas plutôt que de dépenser de l'argent en mangeant à l'extérieur. Je n'étais pas aussi riche à l'époque, vois-tu. » Continua-t-il comme si Marcaunon n'avait rien dit.
Une fois leur soupe terminée, un filet mignon saupoudré de fromage bleu apparut sur leur assiette. Il se saisit du plat, de sa fourchette et de son couteau, avant de regarder Marvolo avec un sourcil levé.
« Tu as des goûts de luxe. »
« Dit la personne qui dépense la moitié de son salaire en friandises et chocolat. »
« Touché. »
Ils continuèrent à discuter tout en coupant leur viande. Il remarqua à quel point elle était tendre et senti la salive lui monter à la bouche rien qu'à l'odeur. Quant au gout… tout simplement divin. S'il n'avait pas été aussi bien éduqué, il aurait simplement englouti le tout.
Lorsqu'ils furent à la moitié de leur assiette, Marcaunon fit une pause et se tourna vers le ciel. Le soleil avait déjà à moitié disparu à l'horizon. La neige qui reflétait sa lumière rose-orangée conférait à l'endroit où ils se trouvaient une apparence irréelle.
La vision qui s'offrait à eux était magnifique et il en eut le souffle coupé. Il laissa échapper une exclamation de surprise. Admirant le coucher de soleil, il se dit que répéter cette expérience avec son cousin ne le dérangerait pas. En fait, la prochaine, fois, ils pourraient peut-être même inclure Chaos et Mort, afin d'en faire une sortie familiale.
Des chandelles flottantes apparurent soudainement devant eux. La considération de son cousin le fit sourire.
« L'endroit est parfait si on désire observer les étoiles. » Fit remarquer Marvolo d'un ton nonchalant. Marcaunon perçut néanmoins la question sous-jacente; resterait-il là avec lui un peu plus longtemps?
Il offrit un sourire affectueux au Seigneur des Ténèbres. Si différent, et pourtant si semblable à son fils. Silencieusement, il se promit de ne jamais laisser Harry Potter vaincre Voldemort dans cet univers alternatif. Si le faux Harry y parvenait d'une façon ou d'une autre, Marcaunon ramènerait son cousin à la vie… avec toute sa tête, bien évidemment.
« Je vais te prendre au mot, cher cousin. »
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Localisation: Poudlard, un coin de la bibliothèque
POV : Marchosias
Il se mordillait la lèvre inférieure, inconscient des marques que son ressentiment et son irritation yavaient déjà laissé. Comment est-ce que ce sale gamin osait avoir un rendez-vous avec sa mère! Le jour de la Saint Valentin, rien de moins! Comment osait sa version plus jeune célébrer cette fête moldue! Comment osait-il! Une maudite célébration moldue!
Il serra les dents et enfouit son visage dans le creux de ses bras qui reposaient sur la table en bois. Il détestait la colère brûlante qu'il sentait parcourir l'ensemble de ses veines. Dans le passé, il s'était abandonné à cette sensation de rage, et elle l'effrayait. Il ne voulait pas perdre l'esprit à nouveau.
C'était la faute de ce gamin! Si seulement Riddle n'était pas intéressé par sa mère. Si seulement il avait tué Riddle dès qu'il avait eu connaissance de son existence. Si seulement Riddle n'était jamais né dans ce monde-ci! Alors tout aurait été parfait! Il aurait eu une mère parfait, une figure paternelle parfaite, une vie parfaite, un monde parfait ! Mais non. Riddle avait tout ruiné en existant !
« Je ne serai pas second. Je ne te laisserai pas prendre ma place! » se promit-il dans un murmure.
Il se leva brusquement, sans se soucier des livres que son mouvement soudain fit tomber.
Si quelqu'un avait été près de lui et avait vu son expression, cette personne aurait immédiatement prit la fuite.
Il s'agissait d'une expression de pure malice, qui faisait briller ses deux yeux pourpres.
Il n'avait jamais ressenti une telle rage. Pas même envers Harry Potter. Était-ce parce qu'il avait peur de perdre la seule personne qu'il ait jamais vraiment aimé?
« Tom Marvolo Riddle. » Dit-il d'un voix douce, mais lourde de sombres intentions. « Je vais te tuer. Si lentement, que tu me supplieras de mettre fin à ta maudite existence. »
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À son grand soulagement, sa crise à la bibliothèque était passée inaperçue. Il avait eu besoin de plusieurs heures pour regagner le control sur ses émotions, mais grâce à son entrainement en occlumencie, il y était finalement parvenu.
De justesse, mais il y était parvenu.
Lors de son trajet vers la cour extérieure, de nombreux camardes l'interpellèrent, filles et garçons, afin de lui offrir des chocolats pour lui et sa mère. Il avait adopté un masque sympathique et reconnaissant, sans jamais confirmer qu'il y goûterait. Un grand sourire aux lèvres, il était content de les laisser se bercer d'illusions. Il n'aimait pas mentir, même à ses ennemis.
Lorsqu'il fut enfin seul, il laissa tomber son masque et soupira. Merci Merlin pour les sorts rétrécisseurs. Autrement, ses bras seraient pleins de boîtes de chocolats en cet instant.
« Marchosias? » Une voix familière s'éleva derrière lui.
La masque qu'il avait précédemment laissé de côté revint se coller sur son visage.
« Quelle belle après-midi, n'est-ce pas Severus? »
« En effet. Je ne crois pas avoir vu ton père dans les parages… j'ai du mal à imaginer que Professeur Gaunt puisse manquer l'occasion de baigner sous une montagne de chocolats ou, pour reprendre ses propres mots, de bonheur chocolaté. »
« Il est sorti. » Il ne put contenir une grimace, révélant son ressentiment le temps d'une seconde. Il se hâta de relaxer son visage et de calmer son esprit. Severus leva un sourcil mais choisit de ne pas commenter la perte de control à laquelle il avait assisté. Le futur Maître des Potions le connaissait depuis la plus tendre enfance de ce corps, après tout.
« à en juger par ton humeur… Ton oncle doit l'avoir kidnappé. »
« Brillante déduction, Severus! Pas étonnant que l'on te considère comme un jeune prodige. » Se moqua-t-il, le ton lourd de sarcasme.
« Et quel merveilleux ami je fais, à ne pas m'offusquer d'être injustement la cible de ta colère. »
Il passa une main dans ses cheveux et soupira, un air désolé sur son visage.
« Mes excuses, Severus. Tu sais comment je suis lorsque mon cher oncle décide de nous visiter de manière impromptue. »
« Tes excuses sont inutiles, Marchosias. » Dit Severus. « Je me demande cependant pourquoi cet homme se montre si agaçant en ta présence. La seule raison qui me vienne à l'esprit est qu'il te hait corps et âme. »
« Un sentiment réciproque, je t'assure. » Répondit-il sèchement. « Et donc, pourquoi es-tu ici? Je sais que tu préfères l'obscurité des donjons à la lumière du jour. »
Severus lui lança soudainement une petite boîte enrobée de papier vert qu'il attrapa d'une main.
Il leva un sourcil, mais lorsqu'il leva la tête pour lancer un regard inquisiteur à son ami, Severus était déjà retourné là d'où il venait.
Aussi curieux qu'un enfant, il déballa le cadeau et ouvrit la boîte.
« Oh… quelle gentillesse de ta part, Severus. » Dit-il en riant avant de passer un chocolat noir entre ses lèvres, savourant la saveur. Celui-ci n'était pas trop sucré (plutôt amer, en vérité), mais c'était exactement sa préférence. Il n'était pas comme sa mère après tout.
Le coeur plus léger, il se redirigea vers la bibliothèque, finalement décidé à terminer ses devoirs là-bas.
...
Le prochain spécial sera celui pour la fête des mères... il faudra donc patienter un peu.
En attendant, si vous ne savez pas quoi lire et si ce n'est déjà fait, pourquoi ne pas jeter un oeil à mes autres traductions et fanfictions ? (self promotion? noooooon).
à bientôt,
Et joyeuse Saint Valentin (plein d'amour pour vous, que vous soyez en couple, célibataire ou "c'est compliqué" )
Yepmissis
