LE VENT SE LÈVE


Ils étaient face à face, chacun sur une rive. L'eau coulait sans bruit entre eux, comme une brume qui s'enfuyait en emportant des soupirs.

Arthur savait que c'était peut-être sa seule chance d'échanger avec son alter ego, mais rien de pertinent ne lui venait.

- Tu n'es pas blond, finit-il par dire bêtement.

L'autre eut un petit reniflement moqueur.

- Non. Ce n'est pas parce que c'est la tradition dans les chansons de geste que je devrais l'être.

Il jeta un bref coup d'œil agacé derrière lui, en direction du chevalier monté sur un cheval blanc, puis son regard revint sur le Traqueur.

- L'heure approche, dit-il. "Quand les premiers flocons tomberont, toi et moi combattront dans la plaine."

Arthur hocha la tête, le cœur serré.

Quelques mois à peine. Et il ne savait toujours pas qui était l'ennemi qu'ils affronteraient, ni pourquoi la guerre allait commencer…

La longue cape d'Artos se gonfla dans la brise et son visage se fit grave.

- Tu le sauras bien assez tôt, dit-il. "Prépare-toi. Le premier à mourir ne sera pas du camp adverse et c'est toi qui devras le tuer."

Arthur voulut protester, mais la brume qu'exhalait la rivière se fit soudain plus épaisse, engloutissant dans son linceul blanc l'armée massée sur l'autre rive : les milliers de soldats, les étendards écarlates brodés d'un ours d'or, le dragon, la Reine sur sa haquenée et le cerf à cinq bois dressé sur la colline.

Arthur voulut se retourner pour savoir qui se tenait derrière lui depuis le début, mais une nuit aussi opaque que de l'encre l'engloutit.

Il reprit conscience lentement, par paliers, comme s'il nageait vers la surface d'un lac de feu. Tout était rouge derrière ses paupières. Il faisait chaud, terriblement chaud, et son corps était incroyablement lourd, sa tête oppressée, son estomac noué comme s'il s'était convulsé pour vomir pendant des heures.

- Arthur ? C'est bien toi ?

Une main fraîche se posa sur son front et il gémit involontairement.

- Courage, mon garçon.

Il essaya d'ouvrir les yeux, mais ses cils étaient collés, encroûtés.

Avait-il pleuré ?

Quelqu'un passa un linge mouillé sur son visage, on le fit boire, très doucement – une potion, sans doute. Ce n'était pas de l'eau, mais ça n'avait pas non plus le goût d'un de ces breuvages amers que le médicomage du MACUSA lui avait prescrit pour ses migraines.

C'était frais, réconfortant et cela avait une odeur qui lui rappelait sa mère…

Menthe poivrée.

Mais Wendy ne pouvait pas être là. Elle ne devait pas être là, elle ne devait surtout pas savoir ce qu'il…

Il s'agita, s'efforça d'ouvrir les yeux, gémit quand la lumière, pourtant tamisée, l'éblouit et envoya une décharge de douleur sous son crâne, hoqueta un sanglot quand la nausée violente qui l'avait secoué s'arrêta enfin.

Quelqu'un essuya sa bouche, enleva le drap souillé et le remplaça par un autre, aussi léger qu'une aile. Il réalisa qu'il était torse nu quand une vague de frissons courut sur sa peau humide de sueur.

- Tout va bien, dit la même voix qui avait parlé plus tôt et la main fraîche serra la sienne brûlante, comme une ancre dans ce lac de lave où il se noyait.

Une seule personne au monde avait des mains si froides et un accent traînant comme celui-ci.

Arthur se calma. Il attendit que l'obscurité piquetée d'étoiles revienne sous ses paupières et que son estomac cesse de se tordre, enroulant ses doigts faiblement autour de cette main forte qui le retenait au bord de l'oubli. Puis il tenta à nouveau d'ouvrir les yeux et cette fois, il y parvint.

Il faisait sombre dans la pièce éclairée seulement par quelques bougies, mais il reconnut sa chambre – pas celle de la Coccinelle, mais celle de la Pantoufle Rose.

C'était bien ce qu'il craignait.

L'homme assis à son chevet eut un petit rire ironique, presque silencieux.

- La plupart des gens seraient soulagés de se réveiller chez eux, dit-il.

Ses yeux gris tourterelle étaient très doux, mais il y avait comme un reproche dans les reflets que les bougies y jetaient. Et, au fur et à mesure que les yeux d'Arthur s'ajustaient à la pénombre, il distinguait les traits tirés de son parrain, le pli creusé par l'angoisse sur son front, le tremblement de sa mâchoire restée trop longtemps rivetée.

- Tu as été très malade, expliqua Scorpius. "Suffisamment malade pour que ta sœur cesse de croire qu'elle était capable de prendre soin de toi toute seule et qu'elle se rappelle qu'elle n'était pas supposée le faire."

Un éclair de contrariété passa rapidement dans ses prunelles et Arthur grimaça intérieurement : il y aurait des comptes à rendre, plus tard – et on ne leur ferait pas crédit pendant un moment. Ils avaient été naïfs de croire qu'ils pouvaient cacher ce qui se passait à leurs parents… qui en savaient de toute façon beaucoup trop pour ne pas s'inquiéter constamment pour eux.

- Nick Cave a prévenu le MACUSA, qui t'a fait évacuer à Saint-Timon. Après ça, il n'était plus possible de cacher quoi que ce soit à ta mère, évidemment. Il a suffi de quelques jours pour qu'elle obtienne l'autorisation de te ramener à la maison et, depuis, nous nous sommes occupés de toi à tour de rôle.

Scorpius passa une main sur son visage las et soupira.

- Est-ce que cette presque noyade l'année dernière ne t'avait pas suffi ?

Maman n'est pas au courant, voulait protester Arthur.

Son parrain eut à nouveau un petit reniflement ironique.

- Comme si on pouvait cacher quoi que ce soit à ta mère !

Il redevint grave.

- Depuis combien de temps savais-tu qu'il était en train de se réveiller ?

Arthur se mordit les lèvres et s'aperçut qu'elles étaient sèches et gercées. Il haïssait la faiblesse qui le clouait au fond de ce lit, la confusion qui embrumait encore son cerveau, la culpabilité qui lui mordait le cœur.

- Euphrosine nous a dit que cela faisait des mois que tu endurais ces migraines. Il ne t'est pas venu à l'idée de nous en parler ?

Colère et angoisse rétrospective se disputaient dans le ton rauque de Scorpius. Il reprit avec effort le contrôle de lui-même et s'obligea à inspirer profondément.

- Arthur… ta mère et moi aurions compris avant vous : Al avait des symptômes similaires quand le dragon a commencé à se manifester… tu n'aurais pas dû laisser les choses s'aggraver à ce point…

Arthur voulait riposter que savoir que le guerrier endormi était sur le point de se réveiller n'aurait pas empêché que le processus suive son cours et qu'il était plus important de comprendre ce qui avait pu provoquer cela. Qui faisait résonner les tambours ? Qui était l'ennemi ? Ne pouvait-on pas l'arrêter avant de devoir l'affronter ? Tout ceci était bien plus pressant.

Scorpius croisa les mains sous son nez pointu et ferma les yeux un instant. Ses longs cheveux blancs et lisses étaient noués derrière la tête et la lueur des bougies faisait ressortir encore davantage ses traits anguleux. Il avait rasé le bouc qu'il portait à Noël et cela le rajeunissait. Avec cette chemise noire au col entrouvert, dans cette posture, il rappelait à Arthur le jeune homme désespéré qui s'asseyait au chevet de son père, autrefois.

Il chercha le genou de Scorpius, le pressa faiblement.

Tout ira bien, dirent ses yeux verts que les flammes mordoraient.

Scorpius secoua la tête, la gorge obstruée par une soudaine envie de pleurer.

Pas toi aussi…

Il tendit la main et posa sa main sur l'épaule moite du garçon, la serra brièvement, puis se redressa, passa à nouveau une main sur son visage et toussota.

- Tu dois encore te reposer, dit-il d'une voix légèrement enrouée. "Rendors-toi. Je vais aller leur dire que tu as repris conscience. Elles seront sûrement là la prochaine fois que tu ouvriras les yeux."

Arthur essaya de parler, mais ne réussit qu'à émettre un gargouillement.

Scorpius se pencha pour lui donner à boire, mais lui fit signe de se taire quand il eut reposé le verre sur la table de nuit.

Arthur, frustré, lui lança un coup d'œil qui se voulait furieux mais que l'épuisement rendait vaseux.

Combien de temps ? voulait-il demander.

Son parrain hésita. Il avait deviné la question. Il mordilla le coin de ses lèvres, borda le drap, déplaça un ou deux objets, puis se redressa, enfonça les mains dans ses poches.

- Six semaines, dit-il finalement. "On est le huit août. Tu as manqué le documentaire des moldus à l'occasion de l'anniversaire de ton grand-père. Ça valait le coup d'œil."

Horrifié, le Traqueur resta figé.

- La bonne nouvelle, ajouta Scorpius, "c'est que la Bibliothèque n'est pas accessible à des agents de votre niveau. Vous n'auriez jamais pu y entrer – ou en tout cas aller fouiller dans la section où le livre est sûrement rangé."

Il sourit, mais le pincement entre ses sourcils était toujours là.

- Il n'a fallu que trois semaines à Euphrosine pour réaliser que moi, j'y étais autorisé. Je vous y emmènerai dès que tu seras sur pied."

Il sortit et referma la porte derrière lui, sans attendre.

Arthur se renfonça dans son oreiller. Sa tête était pleine de coton et des doxys menaient à nouveau une sarabande dans son estomac, mais il se sentait bizarrement soulagé, pour quelqu'un qui avait perdu autant de temps à rester inconscient.

Scorpius et Wendy allaient les aider.

Il n'était plus seul pour veiller sur Euphrosine et le reste du monde.

Un peu étourdi, il sentit quelque chose chatouiller le fond de sa gorge – un bout de rire ou un sanglot ironique, peut-être – et s'autorisa à le laisser échapper.

Tout irait bien.

Rien ne pouvait arrêter les Malefoy et les Potter lorsqu'ils s'unissaient.


oOoOoOo


La plaine était rase à perte de vue, au-delà de la triple rangée de barbelés, aussi il n'était pas possible de deviner aux feuilles des arbres quel mois il pouvait être. Le ciel était bas, mais il ne faisait pas froid.

Septembre, peut-être ?

Il avait fait très chaud pendant plusieurs semaines, et l'herbe qui poussait dans la fêlure du béton près du soupirail était toute jaune.

Quelques corbeaux passèrent en croassant au-dessus du mirador, trop haut pour qu'on leur jetât une pierre et que l'un d'eux puisse servir de casse-croûte. Plusieurs des prisonniers les suivirent des yeux, puis retournèrent à leurs occupations silencieuses.

Il y avait rarement du bruit à l'extérieur des bâtiments.

Certains jouaient dans la poussière à un jeu avec des cailloux peints. D'autres fumaient. Une ou deux personnes lisaient les journaux rachetés aux gardes quelques semaines auparavant. Quelqu'un tapait régulièrement sa tête contre le mur à côté des lavabos – un son un peu sourd, qui résonnait curieusement entre les hautes parois de béton. Personne n'avait la force de jouer au ballon ou de faire les cent pas. Les plus faibles s'étaient contentés de se laisser tomber dans un coin, recroquevillés.

Le tigre seul allait et venait, battant la queue, le long du grillage, comme un chat qui réclame à sortir. De temps à autre, il se couchait, les flancs palpitants, bâillait largement, puis restait là à regarder la cour, les yeux mi-clos.

La lumière terne donnait à toutes choses une teinte grisâtre.

- Il va peut-être pleuvoir, dit le plus jeune des deux hommes qui se tenaient dans le coin ouest de la cour, l'un adossé à un pilier de fer et l'autre assis sur un banc.

Il gratta pensivement les écailles qui formaient comme un gantelet sur son bras. La manche de sa chemise rayée était coupée au-dessus du coude pour laisser passer cette excroissance. Sur son crâne rasé, une membrane humide mouchetée palpitait doucement.

- ça ne changera rien, Laurens, dit l'autre homme, qui roulait une cigarette sur son genou.

Celui-là avait un visage long et maigre, avec des yeux très enfoncés dans leurs orbites, qui s'étiraient comme des demi-lunes. Un tic nerveux soulevait de temps à autre le coin de sa bouche, montrant une molaire recourbée comme un croc. Une masse de poils bruns tirant sur le gris lui retombait sur la figure. Ses oreilles pelucheuses frémissaient parfois, attentives.

- Je disais juste ça comme ça, dit le jeune en haussant les épaules.

Il fit claquer sa langue une ou deux fois, distraitement, les bras croisés, promenant ses yeux sur la cour – pendant que son compagnon allumait sa cigarette et faisait signe ensuite au garde planté devant la porte du baraquement avec son allumette noircie – puis son regard revint sur le grand félin qui se roulait sur le sol, frottant son échine sur une bouche d'égout, puis se redressait et se grattait le cou de la patte arrière, agacé par ses puces.

- Est-ce qu'on emmène vraiment le tigre ?

- Je ne pars pas sans le tigre, dit l'autre homme d'un ton sans réplique.

Laurens soupira.

- Okay. Et qu'est-ce qu'on fait pour l'Angliche ? ajouta-t-il en baissant encore la voix. "Le tigre pourra courir, mais lui, ils l'ont amoché plus que n'importe qui. Il va falloir le charrier."

- Je ne pars pas sans lui non plus.

Laurens fit rouler ses yeux.

- D'accord, d'accord. Je ne faisais que soulever la question, Stan. Quel entêté, on ne te change pas, sérieusement.

L'homme aux oreilles pointues tapota posément sa cigarette contre le bord du banc.

- Je me chargerai de le porter. Il ne pèse rien, de toute façon.

- Et si on se fait prendre ?

L'autre releva les yeux – ils étaient réduits à une bille noire sur fond jaune, comme ceux d'un loup.

- Alors je le tuerai. Puis je tuerai le tigre, je te tuerai toi et ensuite je ferai en sorte qu'un maximum de ces bâtards crèvent avec moi.

Laurens hocha le menton plusieurs fois, en humectant ses lèvres comme s'il venait d'entendre quelque chose de particulièrement sensé.

Ils restèrent un moment silencieux. Le tigre avait entrepris de faire sa toilette. Quand il eut terminé, il alla laper un peu d'eau dans la bassine posée sous une gouttière rouillée. Il fit ensuite un tour de la cour, frotta sa grosse tête contre certains dos, laissa une ou deux personnes le gratter sous le menton, puis recommença son manège devant le grillage. Mais cette fois, après un premier va-et-vient, il s'arrêta et laissa échapper un miaulement grave. Un des gardes lui cria de se taire, mais au lieu d'obéir, le tigre gratta le grillage et lâcha une autre plainte rauque.

- Milo ! Viens ! appela Laurens à voix basse. "Psst ! Dépêche, minou. Tu vas avoir des ennuis."

Le tigre l'ignora. Il se coucha par terre et miaula à nouveau, avec une persistance qui vrillait les nerfs. Le garde lâcha une bordée de jurons et il traversa la cour à grands pas en déclipsant son arme de sa veste militaire.

- Il va lui filer un coup de crosse, Stan, fais quelque chose, dit Laurens.

- Milo n'est pas si bête.

Le tigre avait couché les oreilles. Pendant un instant il bascula en arrière, levant une patte pleine de griffes, puis il sauta de côté, cracha et s'enfuit se réfugier d'un bond sur le petit toit des latrines.

Le garde renonça à le poursuivre et revint vers les collègues qui se gaussaient de lui, rassemblés pour fumer près de la guérite. La plupart des prisonniers avait suivi la scène d'un air indifférent et tous retournèrent à leurs mornes occupations quand elle se termina.

Le prisonnier assis dans le coin ouest n'avait pas bougé, mais la cigarette, entre ses doigts calleux, s'était pliée.

Ça ne l'empêcha pas de continuer à apprécier chaque bouffée de ce mauvais tabac qu'il était l'un des seuls à réussir à obtenir.

- Tu es sûr de ton type ? demanda-t-il au bout d'un moment.

- Ham' ne me laisserait jamais tomber, dit Laurens avec ferveur.

- Hum, grogna l'homme aux yeux de loup, et son regard glissa rapidement vers la rangée de fenêtres barricadées au premier étage.

- Je n'aime pas son contact.

- Moi non plus. Je n'ai aucune confiance en Burr, mais c'est notre meilleure chance, marmonna Laurens. "De plus, il ne nous aurait pas transmis le message s'il n'avait rien à y gagner."

Il haussa les épaules.

- Ou qui sait ? Peut-être qu'en fait c'est une sorte d'hybride, lui-aussi. Genre, il a une âme, mais elle n'apparait que le mardi soir entre seize heures et dix-huit heures.

L'autre renifla avec ironie.

- ça, c'est les horaires d'ouverture de la poste à Portland.

Il tira une longue bouffée sur sa cigarette, puis souffla et regarda s'envoler la fumée.

Le tigre dormait, roulé en boule, sur le toit des latrines. Le bout de sa queue tressautait de temps à autre, comme si les relents pestilentiels l'incommodaient. L'heure de paix tirait à sa fin. Bientôt, la sirène retentirait et les gardes s'ébranleraient pour rassembler les prisonniers, ramasser ceux qui ne tenaient pas trop sur leurs jambes et ramener tout le monde à l'intérieur, dans les souterrains éclairés d'une lueur verdâtre où les échos des cris ne se taisaient jamais vraiment.

- Tu es sûr de toi ? demanda l'homme aux yeux de loup au bout d'un moment.

- C'est finalement une bonne chose qu'ils soient si acharnés à faire ressortir nos… qualités, ricana Laurens. L'horrible cicatrice sur sa mâchoire se plissa affreusement quand son sourire s'élargit sur des dents acérées. "Aucun grillage, aucune serrure, même magique, ne résisterait à ce genre de râtelier."

L'autre mâchouilla le mégot pendu au coin de ses lèvres.

- Rappelle-moi ce que tu étais, avant qu'ils te prennent ?

Laurens rit.

- Ténor, dans une chorale gospel.

Il fredonna légèrement.

- 'Go down, Moses…'

Puis sourit encore, dangereusement.

- Et, accessoirement, un garou alligator.

- Hum, dit l'autre.

Et il ôta le mégot de sa bouche, l'écrasa dans la boîte de conserve qui lui servait de cendrier et rangea celle-ci sous le banc.

Le ciel s'était assombri. Il allait sûrement pleuvoir. Le tigre s'était réveillé. Il sauta du toit des latrines et retourna boire. L'herbe jaune se couchait au-delà de la troisième rangée de barbelés.

- Le vent se lève, dit l'homme-loup en humant l'air.

- "Il faut tenter de vivre", compléta machinalement Laurens.

Puis il eut un petit rire amer, alors que la sirène retentissait.

- Ou au moins mourir avec class'.