Chapitre 24 : Qui se faufile ici ?
Heureuse que Thorin se soit un peu calmé, Aghäte décida d'aller prendre l'air sur les remparts. Dale était toujours aussi lumineuse grâce aux reflets des armures de l'armée du roi des elfes. Quelque chose lui disait qu'il ne tarderait pas à rencontrer Thorin. « Si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera certainement demain. Thranduil n'est pas du genre patient. », se disait-elle en observant la ville.
Elle soupira puis décida de retourner à l'intérieur. Dans un couloir, elle croisa Fíli et Kíli qui sortait du grand salon en plaisantant. Elle leur fit un petit signe de la main et voulut continuer son chemin mais le jeune nain blond l'interpella. Il demanda à son frère de les laisser discuter et de partir devant. Kíli accepta et Aghäte suivit le jeune nain. Il l'emmena dans un coin tranquille et prit la parole.
- Hum, Aghäte. J'aimerais que l'on discute de quelque chose.
- Oui bien sûr. Tu as l'air sérieux. Est-ce que tout va bien ?, demanda-t-elle un peu surprise de l'attitude du nain.
- Ah oui ne t'inquiète pas. C'est juste que-
- Oh attends !
La semi-humaine coupa le jeune nain lorsqu'elle vit Bilbon au loin. Elle pensait qu'il était parti la veille. Que faisait-il encore ici ? Elle ne pouvait pas attendre. Précipitamment, elle expliqua à Fíli qu'elle devait parler à Bilbon et qu'ils discuteraient plus tard.
Aghäte accourut vers le hobbit et le prit dans ses bras. Au premier abord, Bilbon se raidit de surprise puis referma ses bras. Fíli observait la scène de loin sans comprendre ce qu'il se passait. Vexé qu'Aghäte ait coupé court leur conversation pour sauter dans les bras du hobbit, il préféra partir rejoindre son frère.
- Bilbon, je pensais que vous étiez parti !, dit-elle en le serrant fort.
- Et bien non, je suis toujours là ! Je ne pensais pas que l'idée que je parte d'ici vous peinerait autant.
- Bien sûr que si ! Avec qui est-ce que je pourrais discuter normalement si vous n'étiez pas là ? Et je pense que tout le monde ici serait triste si vous nous quittiez. Après, je pourrais le comprendre avec l'armée d'elfes qui attendent dehors…
- J'ai compris, Aghäte. Merci.
Aghäte se détacha du hobbit et lui sourit. Elle ne pensait pas elle-même qu'elle s'était autant attachée à lui. En vérité, ce n'était pas étonnant. Entre Fondcombe, le séjour partagé chez les elfes sylvestres et même à Erebor, ils avaient passé du temps ensemble.
Quand elle fut rassurée de la présence de Bilbon, Aghäte regarda derrière elle mais Fíli était déjà parti depuis longtemps. « On va bien finir par se recroiser. », se dit-elle en haussant les épaules.
Bilbon et Aghäte se dirigèrent vers la chambre des nains et du hobbit. Bilbon avait quelque chose à récupérer et Aghäte l'accompagnait pour faire la conversation. Arrivés dans la chambre, ils trouvèrent les jeunes neveux assis sur un lit à discuter. Ce qui semblait étrange pour la semi-humaine, c'est qu'ils étaient bien calmes pour une fois. Elle s'approcha d'eux pendant que le hobbit fouillait ses affaires. Les jeunes frères arrêtèrent de parler quand elle arriva à côté d'eux.
- Ah je vous dérange peut-être, dit-elle gênée en comprenant qu'ils devaient certainement discuter de quelque chose de personnel. Je vais vous laisser alors-
- Non, ne t'inquiète pas !, lui sourit légèrement Kíli en se levant. Fíli voulait te parler de toute façon.
Kíli commença à partir et Aghäte regarda Fíli qui la fixait intensément dans les yeux. À cause de son regard sérieux et assuré, ses joues rougirent en même temps que la gêne qui lui apparaissait. Elle ne savait pas de quoi il voulait lui parler mais elle commençait déjà à douter si elle souhaitait vraiment l'écouter. Il ouvrit la bouche pour parler quand la porte de la chambre s'ouvrit subitement. Óin, le nain guérisseur, entra et le soulagement se vit sur son visage quand il regarda Aghäte.
Il lui expliqua qu'il avait besoin d'un de ses baumes car Ori s'est blessé en s'entrainant. Rien de grave mais il voulait soigner ça le plus rapidement possible. Sans attendre, elle le suivit.
.
La blessure d'Ori soignée, Aghäte alla dans sa chambre avant d'aller déjeuner. Elle réfléchit au comportement du nain blond. « J'espère qu'il n'a rien de grave. Pourquoi veut-il absolument me parler ? Et seul qui plus est. C'est étrange.», se disait-elle.
« À moins que… ». Ses joues rougirent instantanément et son pouls s'accéléra. « Non ce n'est pas possible. On s'était mis d'accord, non ? C'est un nain et tu es une semi-elfe. Et en plus, c'est un héritier d'Erebor ! ». Elle secoua sa tête pour chasser ses pensées. Elle claqua même légèrement ses joues pour reprendre ses esprits. « Bon, il faut juste éviter d'être seul avec lui et ça ira ! »
Elle sortit de sa chambre une fois que ses joues avaient repris une couleur normale.
Pendant le déjeuner, elle s'assit entre Bilbon et Glóin. À la fin du repas, elle retourna voir Ori pour surveiller sa blessure. Toute la journée, Aghäte fit en sorte d'être accompagnée ou d'être hors de la vue de Fíli. Elle n'était pas fière de son attitude mais personne ne semblait l'avoir remarqué ; sauf le jeune nain blond qui ne cessait de l'observer, espérant pouvoir lui parler.
.
L'heure du dîner arriva. Tout le monde était dans le grand salon sauf Thorin. Balin avait précisé qu'il mangerait plus tard dans la soirée. Étonnamment, le repas s'était passé dans la bonne humeur au vu de la situation. Le dîner terminé, Aghäte n'était pas de corvées de vaisselle alors elle en profita pour aller se laver. Elle prit un bon bain chaud et prit le temps de laver ses longs cheveux.
Détendue, Aghäte marcha en direction de sa chambre. Elle avait encore un peu de mal à se repérer alors elle prit le même trajet qu'elle avait l'habitude de prendre ; même s'il était plus long.
Au tournant d'un couloir, elle vit Fíli et Kíli qui discutaient en riant. Avec le vacarme qu'ils faisaient, ce n'était pas difficile de les remarquer. Quand elle les vit, elle s'arrêta net puis fit quelques pas en arrière. En la voyant, les deux jeunes nains s'arrêtèrent de parler. Kíli frappa dans un dos de son frère qui sursauta avant de s'avancer vers elle.
Quand elle comprit qu'il avançait dans sa direction, Aghäte fit demi-tour. Le son des pas de Fíli s'accéléra derrière elle. Instinctivement, elle courut et au tournant d'un couloir elle entra dans une salle qu'elle avait déjà visité. Une vieille bibliothèque poussiéreuse. La première fois qu'elle était entrée dans cette pièce, elle avait voulu ranger les livres mais étant tous écrits en khuzdul, elle abandonna. À cette heure-ci, la pièce était sombre mais les fenêtres laissaient entrer les rayons de la lune et elle pouvait tout de même voir où elle mettait les pieds.
Alors qu'elle allait prendre un livre pour faire passer le temps - le temps que Fíli passe son chemin, Aghäte entendit la porte s'ouvrir lentement avec un craquement de vieux bois séché. En se tournant vers le bruit, elle vit le jeune nain blond entrer. Il prit le soin de fermer la porte derrière lui.
Aghäte savait qu'elle ne pouvait plus fuir. Ils étaient maintenant seuls dans une pièce. « Peut-être qu'il veut simplement me demander son avis sur quelque chose. », se disait-elle en essayant de se rassurer. « Mais cela m'étonnerait qu'il ait apprécié que je l'esquive toute l'après-midi… ».
- J'étais sûr que je te trouverais ici, disait Fíli en avançant vers elle.
Avec le peu de lumière qu'il y avait, elle ne pouvait pas encore distinguer l'expression de son visage. En revanche, elle reconnut une certaine lassitude dans sa voix.
- Je ne me savais pas si prévoyante…, répondit-elle avec un sourire gêné.
- Soit c'est cela, soit je te connais bien.
- Ou peut-être les deux.
Aghäte savait que la conversation n'avait pas de sens mais elle la continuait pour qu'il ne change pas de sujet. Elle n'avait plus de doute sur la raison pour laquelle il avait essayé de lui parler toute la journée. En pleine réflexion, elle ne vit pas Fíli arriver tout près d'elle. Elle sursauta quand il lui prit ses deux mains. À cette distance, elle pouvait voir son visage. Son regard était doux mais inquiet.
- Il faut que nous parlions. Aghäte, je-
- Non !, le coupa-t-elle. Je ne veux pas !
- Laisse-moi t'expliquer..., soupira-t-il sans lâcher ses mains. Je-
- Non Fíli !, le coupa-t-elle une nouvelle fois en le regardant dans les yeux. Tais-toi !
- Non Aghäte ! C'est toi qui va te taire et m'écouter !, dit-il en haussant la voix et fronçant les sourcils. Aujourd'hui est peut-être la dernière fois où nous pouvons parler seul à seul. Je ne sais pas ce qu'il nous attend demain mais je ne crois pas que les elfes attendront un jour de plus. Et je ne pense pas que ça finira bien pour tout le monde.
- Fíli, murmura-t-elle en serrant ses mains dans celles du nain.
- Une part de moi voudrait que tu partes d'ici tout de suite et que tu évites cette guerre… Mais l'autre part ne veut pas te laisser partir. Je sais que c'est égoïste mais j'ai besoin de toi ici, avec moi. Aghäte, je…
Le nain lâcha une de ses mains pour la lever vers le visage de la semi-humaine mais il fut interrompu. Aghäte éternua bruyamment et frissonna. Fíli s'aperçut alors qu'elle avait encore les cheveux mouillés.
- Excuse-moi je n'avais pas remarqué que tes cheveux étaient mouillés. En plus, il fait froid ici ! Il faut les sécher avant de continuer notre conversation.
Fíli recula et semblait réfléchir à un endroit où ils pourraient discuter sans être dérangés. Aghäte soupira en lâchant récupérant sa main. Elle passa devant le nain en lui disant « Allons dans ma chambre… ». Elle savait qu'elle ne pouvait l'éviter plus longtemps. Sortant de la pièce avec elle, Aghäte en déduisit qu'il était d'accord.
Le trajet se passa plus silencieusement qu'Aghäte ne l'aurait pensé. Fíli restait à ses côtés mais ne disait rien.
La chaleur de la chambre d'Aghäte lui fit du bien. Elle se félicita d'avoir pensé à réactiver le feu de la cheminée avant d'aller prendre son bain. Fíli lui proposa son aide pour lui sécher les cheveux et de lui faire une tresse une fois qu'ils seraient secs. Elle accepta timidement.
Avant de s'asseoir sur une des deux petites chaises près de la cheminée, elle alla chercher une brosse à cheveux dans un tiroir. Le nain blond sourit à la vue de l'objet qui devait appartenir à sa mère quand elle était jeune et s'installa derrière Aghäte.
- J'aurais pu me sécher les cheveux toute seule mais merci, commença-t-elle pour briser la tension.
- Je n'en doute pas, lui répondit-il calmement.
- Mais avec une tresse, ce serait plus facile si nous devons combattre demain, dit-elle sur un ton amusé.
- Je ne pense pas que ce soit un sujet sur lequel il faut plaisanter.
Le ton sérieux et froid fit taire Aghäte. Elle n'osait plus parler ; de peur de dire encore une bêtise.
- Que feras-tu une fois que tout sera fini ?
- Hum, je ne sais pas vraiment. Tout dépendra de comment cela se finira. Je n'ai rien de spécial… Je veux dire que comparé à toi, qui est un descendant de Durin, je ne suis qu'une semi-elfe. Donc soit je retourne avec mon père à la Forêt Noire, soit je m'installe à Dale, soit je continue à voyager comme je l'ai toujours fait.
- Tu pourras rester ici. Je ne pense pas que mon oncle sera contre, dit-il en restant concentré sur le séchage de cheveux. Bon tes cheveux sont pratiquement secs. On passe à la tresse.
- D'accord !
Fíli commença à peigner à la longue chevelure puis passa au tressage. En regardant les flammes de la cheminée, Aghäte recherchait un sujet pour reprendre la discussion. Après un petit moment, elle prit la parole doucement.
- Je suis contente de vous avoir rencontrer à Fondcombe. Toi et ton frère, Thorin et tout le monde. Je-
- Et Bilbon ?
- Oui Bilbon aussi. Il est vraiment courageux ce hobbit !
- C'est pour ça que tu l'as pris dans tes bras ce matin ?
- Pardon ? Ah non, pas du tout. Je m'inquiétais pour lui… Mais tout va bien, souriait-elle chaleureusement.
Elle entendit alors Fíli grogner comme le fait son oncle. Ne pouvant se retenir de pouffer, elle continua de parler.
- Tu es jaloux ? Tu veux que je te prenne aussi dans mes bras ? Ah non, c'est vrai que les nains ne montrent pas de signes d'affection devant tout le monde. En vérité, c'est pareil pour les elfes ! Tauriel, elle- Oh tu as fini ma tresse ! Laisse-moi voir !
Aghäte avait senti que Fíli lui avait lâché sa tresse. Elle se retourna vers lui et prit sa longue tresse dans ses mains. Le travail du nain était parfaitement réussi ! Elle l'examina en partant du haut pour arriver au bout. C'est justement au bout qu'elle bloqua. Elle prit la fin de sa tresse et la rapprocha des yeux. L'artefact qui terminait sa tresse lui était familier. Elle réfléchit quels instants avant de porter son regard sur le nain.
Il la fixait attentivement avec un sourire doux et affectueux. Son cœur manqua alors un battement. Aghäte examina alors les cheveux et la barbe de Fíli. Elle passa ses doigts dans les cheveux du nain comme si elle cherchait quelque chose. Amusé par la situation, il la laissait faire.
Elle comprit alors qu'il lui avait fermé sa tresse avec un de ses bijoux de cheveux ! Sans plus attendre, elle se leva et essaya de le retirer. Aussitôt, Fíli se leva pour l'en empêcher.
- Laisse-le !, s'exclama-t-il en prenant les mains d'Aghäte pour qu'elle lâche ses cheveux.
- M-mais tu… Pourquoi as-tu mis ça dans mes cheveux ?, demanda-t-elle paniquée en commençant à s'agiter. Enfin je veux dire, tu ne devrais pas me donner ça !
- Bien sûr que si !, s'écria-t-il en retenant les poignets d'Aghäte pour qu'elle se calme. Pour moi c'était évident mais si tu ne comprends pas pourquoi je vais te le dire ! Je-Je t'aime Aghäte !
Ses joues étaient plus rouges que jamais mais il soutenait le regard de la semi-humaine. Aghäte l'écoutait mais ne disait plus rien. Ce n'est pas qu'elle ne voulait pas mais elle ne pouvait pas. Que pouvait-elle bien lui répondre...
- Je ne peux plus rester sans rien dire, reprit-il plus calmement. Après Fondcombe, je pensais que mes sentiments pour toi passeraient avec le temps. Mais quand je t'ai revu dans les cachots de la Forêt Noire, j'ai compris que je ne pourrais plus faire semblant. Tu ne te rends pas compte à quel point j'ai souffert quand nous étions sur la rivière que tu étais blessée ! Quand je t'ai revu à la Ville du Lac, je-
- F-Fíli s'il te plaît arrête, l'interrompit-elle en prenant ses mains dans les siennes mais en regardant le sol. C'est impossible pour nous deux. Il y a trop de choses qui nous séparent.
Le nain la laissait parler ; souhaitant qu'elle lui dise tout ce qu'elle avait sur le cœur. Aghäte releva ses yeux remplis de tristesse vers ceux de Fíli.
- C'est absurde. Tu es un héritier d'Erebor. Tu es un nain. Je ne suis rien et à moitié elfe. Je ne sais même pas si je vieillirai ! Tu te rends compte que je suis plus vieille que ta mère ?!
- Je me fiche de tout ça. Je m'en fiche totalement ! Et tu n'es pas rien. Tu fais partie de cette compagnie ! Et pas n'importe laquelle, celle de Thorin ! Futur roi d'Erebor !
Reprenant leur souffle, ils se calmèrent avant de se rasseoir enfin sur leur chaise. Fíli soupira avant de reprendre le fil de la discussion.
- Tu es déjà acceptée par tous les nains de cette compagnie. Alors de quoi as-tu peur ?, demanda-t-il en posant sa main droite sur la joue gauche d'Aghäte.
- Je…, hésita-t-elle avant de décider de lui dire tout ce qu'elle ne voulait pas lui avouer à lui mais aussi se l'avouer à elle-même. J'ai peur de tout perdre. La perte de ma mère a été très dure pour moi. Alors même si je t'aime de tout mon coeur et que je ne pensais même pas que je pouvais ressentir ça un jour, je ne veux pas m'engager dans une relation qui ne mènera nulle part. Que ce soit à cause de la guerre, de tes responsabilités ou d'autres choses encore...
Les yeux brillants de larmes qu'elle ne voulait pas laisser couler, Aghäte fixait le jeune nain dans ses yeux. Caressant sa joue du bout de ses doigts, il l'écoutait plus attentivement que jamais. Fíli lui sourit, soulagé et heureux.
- Mais elle a déjà commencé…
Il attira doucement le visage d'Aghäte vers le sien et leurs lèvres se frôlèrent. Laissant la possibilité à la semi-humaine de fuir si elle le voulait, il attendit quelques secondes avant de poursuivre le baiser.
Elle le laissa faire et répondit même au baiser. Lentement ils se séparèrent, tous les deux plus rouges que jamais.
- Je pense que ça vaut le coup de voir où cela nous mènera. Même si notre relation sera compliquée, je sais qu'elle en vaudra la peine.
Fíli recula un peu pour la laisser réfléchir. Le temps passait et Aghäte ne disait toujours rien. Le nain comprit qu'elle ne voulait pas aller plus loin alors il se leva de sa chaise.
- Si tu ne veux pas continuer, je ne vais pas te forcer. Je vais-
Aghäte se leva soudainement, prit le col de Fíli et l'attira vers elle pour l'embrasser. Surpris, le nain n'osait plus bouger. Il avait peur qu'un seul de ses gestes la fasse revenir à elle et mette fin au baiser. Pourtant, la semi-humaine continuait à l'embrasser passionnément et commençait à lui caresser délicatement les cheveux.
- Tu as raison. Nous n'avons pas de temps à perdre à réfléchir où cela nous mènera. Profitons du moment présent !
Aghäte avait mis fin au baiser avec un grand sourire mais le regard gêné par ce qu'elle venait de faire. Au contraire, Fíli était plus qu'heureux de la voir agir ainsi. Les yeux brillants de joie et le sourire jusqu'au oreille, il prit Aghäte dans ses bras.
Il la relâcha pour prendre le visage de la semi-humaine dans ses mains et l'embrasser de nouveau.
Les baisers continuaient et s'amplifièrent progressivement. La passion du nouveau couple se ressentait par leur difficulté à respirer. Le jeune nain arrêta leur baiser pour descendre dans le cou de la semi-humain tout en la serrant fortement contre lui. Elle le laissait faire tout en lui caressant les cheveux.
- J'ai bien fait de te tresser les cheveux. Ton cou est totalement dégagé, plaisanta-t-il.
Aghäte rit à sa remarque. Fíli reprit ses baisers dans le cou d'Aghäte et commença à parcourir son corps de ses mains. Il sentit qu'elle se raidissait de plus en plus alors il s'arrêta et recula pour la regarder.
- Tu veux que j'arrête ?
- N-non c'est juste que… Je n'ai pas l'habitude. Et c'est plutôt embarrassant !, dit-elle en cachant son visage avec ses mains.
Elle entendit rire Fíli. Pas un simple rire : un vrai éclat de rire ! Pensant qu'il se moquait d'elle, elle croisa ses bras sur sa poitrine.
- C'est pas gentil de se moquer !, bouda-t-elle.
- Mais-, essayait-il de dire en riant toujours. Mais c'est tellement mignon !
Il l'attira doucement dans ses bras et l'embrassa. Reprenant son souffle, il recula un peu et prit une main d'Aghäte. Il s'avança lentement vers le lit et tira son bras pour qu'elle le rejoigne. Son regard interrogeait la semi-humaine. Elle hocha de la tête avec un grand sourire et le rejoignit.
.
Le lendemain matin, Fíli se réveilla en premier mais resta à côté d'Aghäte ; comme s'il voulait s'assurer qu'il n'avait pas rêvé. Ouvrant ses yeux difficilement, elle mit du temps à se réveiller et se rappeler de la veille. Peu vêtue, elle se cache sous les draps jusqu'aux yeux. Fíli ne put s'empêcher de rire.
- Hey c'est pas gentil de se moquer !
- Mais je ne me moque pas, répondit-il gentiment. Bien dormi ?
- Très bien oui ! Tu es réveillé depuis longtemps ? Ne me dit pas que tu m'as regardé dormir toute la nuit !
- Ce n'est pas l'envie qui m'en manquait mais non. J'ai agréablement bien dormi !
Aghäte voyait le sourire radieux qui illuminait le visage du nain et lui rendit son sourire. Il la prit dans ses bras et la serra un bon moment.
- Bon, il va falloir que j'aille me préparer. On se retrouvera sûrement pour le petit-déjeuner.
Il était évident qu'ils n'allaient pas montrer leur affection devant toute la compagnie. Alors ils eurent du mal à se séparer ; ne sachant pas quel serait leur prochain moment d'intimité.
Fíli se rhabilla rapidement et alla quitter la pièce mais il revint vers Aghäte. À quelques centimètres d'elle, il lui dit une dernière phrase.
- N'oublie pas que quoi qu'il arrive, je t'aime et je t'aimerai toujours !
Sans lui laisser le temps de répondre, il quitta la chambre. Une fois qu'elle réalisa et accepta ce qu'il lui avait dit, Aghäte se dit qu'il était temps aussi pour elle aussi de se préparer.
.
La suite au chapitre 25
