Chapitre 34
PDV Floireans
J'avais peur. Je tremblais de la tête aux pieds. Je n'arrivais plus à respirer correctement. Me revoilà à six ans dans cette salle de classe sombre et lugubre avec des mains bouillantes essayer de dégrafer mon pantalon. Un rire résonnait dans mes oreilles. Ses yeux... non...
Je reculai encore et encore alors que le rire sadique résonnait toujours en moi.
-Floireans ! Attention derrière toi !
PAF !
Mon dos percuta quelque chose de dure et chaud. Mon souffle fut coupé. Paralysée par la peur, je tournai la tête jusqu'à ce que je vis... Yoongi ?
Qu'est-ce qu'il faisait là ? Pourquoi ? Était-ce une hallucination ?
Alors que je me posais toutes ses questions, une paire de bras réconfortante et une fragrance fraîche et aquatique emplissait mes narines. Mon champ de vision se limitait à une écharpe aux motifs scottish aux couleurs plutôt sombre.
-Florieans ? Qui... qui est ce jeune homme ? Ton petit-ami ?
-Vous... vous le voyez ? Dis-je de ma voix tremblante de pleur. Je... je n'hallucine pas ?
-Difficile de ne pas voir trois beaux jeunes hommes dont un qui refuse de te lâcher. Accompagnés aussi par un très bel homme.
Je sentais un désir dans le ton de Mme Martin qui me rappelait Fiona quand elle parlait de ses boys band.
-Vous les voyez...
Mon cœur se réchauffa instantanément. Un soulagement se rependit en moi et le sentiment d'être en sécurité me fit lâcher un rire. Je serrai à mon tour dans mes bras ce Yoongi qui n'était pas une chimère. Il était bien réel, bien présent.
Je savourai ce moment de pure réconfort et bonheur.
Une seconde...
Je m'éloignai de force de l'emprise de Yoongi. Et le regardais.
Un teint laiteux. Des cheveux qui avaient dû être impeccablement coiffés à une époque pas si lointaine. Des lèvres et des joues rougies par le froid. Des grands yeux onyx brillants. Pas de doute c'était bien Min Yoongi, alias Blanche-Neige, alias le coureur de jupon.
-Flo, dit-il avec le plus grand sérieux du monde. Tu m'as tellement manquée. Il faut absolument que je te parle de nous.
Mon cœur rata un battement et mes poumons se vidèrent de leur oxygène. Je fis un pas en arrière.
-Yoongi, on t'a dit de ne pas lui faire peur, soupira Namjoon.
Je remarquai enfin la présence du leader de BTS et de l'aîné ainsi que du directeur Kwang.
-C'est... c'est un cauchemar ? Dis-je sentant une autre forme de panique monter.
-Alors on ne se voit pas pendant cinq mois et ça y est on est ton pire cauchemar ? Plaisanta Namjoon.
-Floireans.
Mme Martin posa une main sur mon épaule me faisant sursauter.
-Tu me présentes à tes amis étrangers ?
Mon regard sauta entre Mme Martin, les trois BTS et le directeur Kwang. Puis sentant que cette boule étouffante que je ressentais plutôt était toujours présente je respirais un bon coup avant de déclarer suffisamment fort en français.
-Mme Martin, je vous présente mais très très très bons amis de toujours.
-De toujours ? Fit amusé le directeur Kwang. Je pense qu'on ne doit pas avoir la même notion du temps.
-Qu'est-ce que tu dis ? Demanda Seokjin en coréen.
L'horrible sensation disparut et j'eus l'impression de pouvoir à nouveau respirer. La fatigue prit le dessus et je n'avais pas envie de jouer les interprètes. Après une courte conversation entre le directeur Kwang et Mme Martin en français, elle nous laissa partir, ayant une classe à assurer.
-J'espère que tu emmèneras tes jeunes amis charmants à la soirée.
Nous étions seuls dans la rue enneigée. Je me tournais vers eux et m'approchais de Yoongi. Je lui tapotais les joues avec mes doigts, mes poings tâtais son estomac, le bout de mes chaussures touchaient ses jambes.
-Hé ! Qu'est-ce que tu fiches ? Mais arrêtes ! Ça fait mal !
Je me stoppai.
-Tu es bien réel.
-évidemment que je suis réel ! C'est comme ça que tu traites ton mari ?!
Je regardais tout autour de moi à la recherche de quelque chose.
-Un mari ? Où ça ? Celui de qui ?
-Ouch ! Tu blesses ma fierté, Cendrillon.
-Et toi ma patience. Qu'est-ce que vous fichez là ? Vous vous êtes perdus ?
-On te cherchait, dit tranquillement le directeur Kwang.
La culpabilité me prit en repensant à mon comportement envers cet homme qui avait essayé d'aider mes bébés. Je laissais de côté ce coureur de jupons pour m'intéresser à des affaires plus importantes.
-Vous me cherchez ? Pourquoi ? Comment avez su que... ah oui In Su.
Je ne manquerai pas de dire à Sora, qu'ils étaient vraiment montés dans le premier avion. In Su attend que je t'attrape pour avoir moucharder !
-Yoongi avait quelque chose à te dire.
-Vous avez traverser la planète juste parce que Blanche-Neige a quelque chose à dire ? J'ai un portable vous savez.
-On se demande bien à quoi il te sert ! S'exclama Yoongi. Tu ne réponds même pas quand je t'appelle !
-Tu me harcèles toute la journée et tu m'insultes sur mon répondeur, le fusillai-je du regard. Tu crois vraiment que j'ai envie de parler à quelqu'un comme ça ? En plus tu devrais avoir honte de passer tout ton temps au téléphone pour parler à une fille alors que tu es en couple ! Tu n'es qu'un goujat !
-Goujat ? Tu te crois au Moyen-Âge ? Se moqua le directeur Kwang.
Et voilà ! Moi qui me sentais super coupable de mon comportement, le revoilà qui se comporte en connard !
-Goujat ! Oui ! Oui vous avez un problème avec ma façon de parler dîtes-le franchement au lieu de vous moquer !
-Moi j'ai rien dit, se défendit le directeur Kwang.
-Hé ! Flo ! Pourquoi tu me traites de goujat d'abord ? Reprit Yoongi.
-Pourquoi ? Tu te fiche aussi de moi ?
-C'etst à cause de cet article qui est paru ? À cause de Suran ? Alors tu est vraiment au courant.
-Dur de ne pas l'être quand l'information a tourné en boucle pendant une semaine.
-C'est faux.
-Hein ?
-Cet article est complètement faux, dit-il avec sérieux. La seule chose de vraie est que nous avons collaborer que quelques fois ensemble sur des chansons mais il n'y a rien de plus. Suran a déjà quelqu'un.
Mon cœur semblait bizarrement flotter.
-Pourquoi tu me dis ça ?
-Pour ne pas que tu te fasses des idées !
Yoongi me prit les mains. J'ouvris de grands yeux surpris.
-Je ne sors pas avec Suran. Je tenais absolument à te le dire.
-Tu... tu veux dire que tu as fais des milliers de kilomètres juste pour me dire ça ?
Mes joues rougies par le froid chauffèrent.
-Si tu daignerai répondre je n'aurai pas eu besoin de le faire ! Mais il y a autre chose !
-Quoi donc ? En plus pourquoi me le dire directement ? On n'est même pas si proche que ça.
-Ce que tu peux être dense ! Tu ne comprends vraiment rien !
Seokjin toussota. Yoongi se reprit.
-Pardon. Je ne voulais pas te crier dessus.
Mon regard alterna entre Seokjin et Yoongi plusieurs fois.
-Okay... dis-je lentement en retirant mes mains de l'étreinte de l'idole. Ça devient extrêment trop bizarre pour moi.
-Flo...
Je me détournai totalement de Yoongi et commençais à marcher.
-Hé ! Tu vas où ?! On n'a pas fini de parler !
-Je rentre chez moi. J'ai froid.
-Attend on vient avec toi !
Je marchais aussi vite que possible à travers le village. J'entendais les autres derrière moi me suivre. En arrivant à la boulangerie je m'arrêtai et y entrait pour le deuxième fois de la journée.
-Oh ! Encore toi ? Décidément je comprend pourquoi il y a du soleil.
Mme Panir était en extase devant une photo que je ne pu pas bien voir. Elle était d'une excellente humeur ce qui contrastait grandement avec son comportement plutôt.
-Euh... je voudrais du pain s'il vous plaît.
-Mais bien sûr mon trésor. Il t'en fait combien ?
J'eus un mouvement de recul. Mon trésor ? Étais-je tombée dans un monde parallèle ? Ça ne m'étonnerai qu'à moitié.
-Oh Minki tu es de retour aussi ! Tu as donc réussit à trouver la petite Floireans.
La cloche de la porte avait retentit et le directeur Kwang suivit des trois autres garçons entrèrent.
-Charlotte, dis avec raideur le directeur Kwang.
Il y avait anguille sous roche. Je n'eus pas besoin d'en dire plus que Mme Panir contourna son comptoir et s'approcha de moi pour me montrer une photo.
-Regarde ma petite Floireans. Cette photo est très bien ressortie !
Il me fallu quelques secondes pour comprendre ce que j'étais en train de regarder. Un druide vêtu de laine blanche. Oh... mais ce visage... J'essuyais un coup mes lunettes avec mon écharpe avant de les remettre sur le nez.
-Mais c'est...
-Minki ! Et oui ! Je savais que tu illuminerais ma journée dès que tu es passée en début d'après-midi ma petite Floireans.
-Si vous le dites, dis-je d'une voix tremblante.
-Minki regarde comme tu es splendide !
Le directeur Kwang était froid et stoïque comme à son habitude.
-Hahaha !
-Floireans ! Aboya-t-il en colère. Je t'interdis de rire !
Je riais de plus belle. C'était vraiment trop drôle !
-J'ignorai que vous aimiez autant la culture celtique, lui dis-je.
-Il ne faut pas croire, mon trésor, déclara Mme Panir. Minki est très calé sur notre culture. Il est un fervent admirateur ! Il a juste du mal avec les tenues traditionnelles.
-Floireans ! Aboya le directeur Kwang rouge de colère. Ne crois-tu pas que tu me dois respect et excuse ?
-A cause de cette photo ? Je trouve que ça vous va plutôt bien, dis-je avec un sourire.
Nous étions sortis de la boulangerie. Mme Panir, visiblement passant une très bonne journée, m'avait donnée non seulement trois pains, mais quatre parts de quiche, six pains au chocolat et quatre cent grammes de bugnes. Bon je n'allais pas me plaindre car ses produits étaient vraiment délicieux et j'étais incapable de résister aux bugnes.
J'étais toujours suivie par la joyeuse troupe alors que je rentrais les bras chargées de viennoiseries.
-Je pensais plutôt à ton comportement insolent de Séoul juste avant ton départ.
Je m'arrêtai. J'avais oublié. L'histoire avec la boulangère m'avait complètement vidée la tête. La culpabilité revint en force. Je me tournais vers l'homme prête à m'excuser. Mais à l'instant où mes yeux rencontrèrent ceux du directeur Kwang, sa photo en druide vint se superposer et je me retins à grand peine d'éclater de rire à nouveau. Pour cacher mon fou rire je m'inclinais profondément comme je le faisais en Corée du Sud.
-Je... je suis désolée de ne pas vous avoir compris et de vous insulter par tout ce qui me sortait de la tête. J'aurai dû vous faire confiance.
-Floireans, dit le directeur Kwang pas du tout convaincu par mes excuses. Réessaie sans te marrer.
Les autres garçons étaient stupéfaits par la scène. Ils étaient silencieux. Ce qui était un exploit pour Yoongi vu qu'il n'avait pas arrêter de me harceler.
Je me relevai après avoir chassé de mon stupide cerveau le comique druide qu'aurait pu être le directeur Kwang.
-Voilà ce que je vous propose pour me faire pardonner. Passez quelques jours chez moi. La maison est grande et est très agréable. Le chauffage doit s'être mis en route à l'heure qu'il est. Vous serez comme un loir et bien choyé. Il faut juste que je passe à l'épicerie avant prendre de quoi vous restaurer pour ce soir.
-Si tu le proposes si gentiment, j'accepte, dit le directeur Kwang satisfait.
-Vous pouvez aller chercher vos affaires à votre hôtel ou au gîte, dis-je, pendant ce temps je vais faire les cour...
Nous étions arrivés devant ma maison et il y avait une grosse voiture sombre garée juste devant le portail. Je regardais aux alentours. Il n'y avait pas vraiment de voisins à proximité et les quelques maisons présentes étaient habitées par des petits vieux que je voyais mal conduire e genre de véhicule. Cette voiture avait tout d'une voiture de gangsters.
-Nos affaires sont déjà là. Ne t'inquiète pas pour ça.
Le directeur Kwang déverrouilla la voiture et ouvrit le coffre. Les trois BTS l'aidèrent à sortir leurs bagages. La réalité me frappa soudainement.
-Vous... Vous aviez déjà prévus de séjourner chez moi ?!
Le directeur Kwang sortit la dernière valise et me tapota le sommet de la casquette.
-Il est tellement facile de te manipuler. Je n'arrive pas à croire que tu sois la fille de Judwal et de Sonia. Eux sont impossibles à manipuler.
Et moi qui me sentait coupable ! C'était vraiment un connard ! Ne pouvant plus revenir sur ma parole sans trahir mes principes et ceux de mes parents, je les laissais entrer chez moi.
Je voyais Namjoon, Seokjin et Yoongi continuer à avancer dans le vestibule avec leurs chaussures hors de prix mouillant tout.
-Yah ! M'énervai-je alors qu'ils avaient un pied dans le salon. Enlevez vos chaussures ! Vous vous croyez où au juste ? Vos bonnes manières sont restées à l'aéroport ?!
-Oups ! Excuse-nous.
Les mains occupées par mes produits sentant terriblement bons, je tapais du pied comme le faisait Mme Panir.
-Est-ce vraiment nécessaire de les enlever, fit le directeur Kwang enregardant d'un air dégoûté le sol. On dirait qu'il y a de la poussière partout.
-Si vous avez un problème avec ça, vous pouvez toujours allez voir ailleurs, répliquai-je de mauvais poil en lui passant devant et allant dans la cuisine.
-Finalement tu es bien la fille de tes parents, fit-il amusé.
-Vous voulez que je sois la fille de qui au juste ?
Je posai dans un grand fracas mes achats et enlevait veste, écharpe et casquette.
-Oh ! Fit Seokjin en me pointant du doigt.
-Quoi ? Lui demandai-je en posant mon attirail sur une chaise de le cuisine.
-Le pull de Hopie, Kook et Jiminie.
Je baissais les yeux. Je portais le pull Hedwige que j'avais eu à mon anniversaire. Il était trop grand pour moi mais il était super doux et chaud.
FLASH !
Je clignais des yeux.
-Qu'est-ce que tu fais Yoongi ? Demanda Namjoon.
-Rien. Une photo du pull pour les gars.
Je levai les yeux au ciel en même temps que Namjoon.
-Bon je vais vous montrer où vous allez dormir.
Ils me suivirent à l'étage. Je leur présentaient les différentes portes qui avaient chacune une plaque en bois pyrogravé indiquant la pièce. Un collègue de mon père c'était éclaté à faire ça un jour.
-Là c'est la salle de bain, là les toilettes, de toute façon c'est écrit...ouvrez les portes et vous vous en sortirez.
J'avais oublié qu'ils ne parlaient pas français.
-Là c'est la chambre de ma mère, leur dis-je. Interdiction d'entrer.
-Pourquoi ? Fit curieux Yoongi.
-Parce que je l'interdit. À moins que pénétrer dans les chambres des mères soit un de tes passe-temps chelous.
Les deux autre éclatèrent de rire, pendant que Yoongi rougissait jusqu'à la racines des cheveux.
-Là ce sont les chambres d'amis. Vous avez du bol on en a deux. Vous pouvez dormir deux par chambre.
Un silence s'ensuivit. Je les regardais étonnée. Puis je compris. L'un d'eux devra dormir avec le directeur Kwang. Quel dommage que la troisième chambre potentielle soit celle de ma mère dont j'avais interdit l'accès. Décidément que le monde était cruel.
En vrai ? Ça me faisait bien marrer intérieurement. J'étais curieuse de savoir qui allait se sacrifier.
-Les lits sont suffisamment grands pour que vous puissiez dormir tous les trois, trancha le directeur Kwang. En plus je déteste partager mon lit.
Déception ? Non. Je dirai que je ressentais plus de la frustration. Moi qui espérais une petite vengeance pour la manipulation du directeur Kwang. Tristesse.
-Je vous laisse vous installer.
-Attend et toi ? M'arrêta Seokjin.
-Quoi moi ?
-Oui. Toi. Tu dors où ?
-Dans ma chambre, lui dis-je comme une évidence. Tu veux que je dormes où ? Sur le canapé ?
-Je veux dire, où se trouve ta chambre si on a besoin de te trouver.
Je ne sais si c'était vraiment une bonne idée de le dire devant un Yoongi qui était très très bizarre aujourd'hui. Je désignais la porte en bois décorée par un dragon d'eau au fond du couloir. J'avais dessiné sur la porte quand j'étais au collège et l'ami de mon père, un fana de pyrogravure avait suivi le dessin après avoir démonté ma porte. J'avais trouvé le travail stupéfiant. Mon père avait tenté de la remettre en place mais son ami l'avait remplacé. Une porte détruite n'était pas très utile pour une chambre.
Je laissai les garçons s'installer pendant que je me rendais dans la petite épicerie tenue par le père Clément. Il avait bien la soixantaine mais était toujours là. Il me reconnu en voyant mes yeux et se tapa la discute tout seul. Après avoir fait des courses pour avoir de quoi manger ce soir et demain matin, je retournais à la maison. Bon elle était toujours là. Au moins, ils n'y avait pas mis le feu.
La fatigue du voyage commença à me rattraper, et je baillais alors que j'étais en cuisine en train d'allumer la gazinière. Ma casserole d'eau portée à ébullition je tendis la main pour y mettre les ingrédients quand une main saisit mon poignée.
-Il me semble, qu'on t'avais interdit de cuisiner pour BTS, fit le directeur Kwang m'empêchant de mettre...
Des steaks hachés ? Pourquoi des steaks hachés dans de l'eau bouillante ? Pourquoi mon paquet de pâtes s'est transformé en viande ?
-Mais je ne travaille plus à Big Hit, dis-je histoire de contredire alors que j'étouffai u autre bâillement.
-Cause toujours. Va t'asseoir dans le salon avec les gars je m'en occupe.
-Mais vous êtes un invité...
-Un invité, pas une victime d'empoisonnement. Hors de ma vue !
Les garçons étaient installés dans le salon et avaient allumés la télé histoire d'avoir un bruit de fond. Ils regardaient autour d'eux les livres de mon père, les photos encadrés et les bibelots en tout genre de ma mère. Je me laissais tomber sur le canapé. Mon chausson nounours vola et attérit quelque part dans un bruit sourd derrière moi. Je fermai les yeux.
-Flo, fit la voix de Yoongi à ma droite.
-Hum.
-Ca va ? Tu as l'air fatiguée.
-Parce que je le suis, dis-je complètement endormie.
-Flo. Je peux te poser une question ?
-C'est ce que tu es en train de faire, dis-je en mettant un bras sur mes yeux.
-De quoi avais-tu peur ?
J'ouvris les yeux et le regardais. Yoongi avait laissé tombé toute attitude désinvolte et sarcastique. Il y avait de l'inquiétude sur son doux visage.
-Pardon ?
-Tu avais l'air tellement effrayée tout à l'heure devant ton école. Tu peux me dire ce qu'il s'est passé ?
Cette horrible impression d'étouffement était encore palpable. Je n'avais pas encore pris le temps de réfléchir à ce que j'allais faire. Il était indéniable que j'étais incapable de faire face à mes démons. J'étais trop faible mentalement. Une marque indélébile avait été laissé sur mon esprit me rendant inapte à toute action.
Je voyais bien que Yoongi s'inquiétait sincèrement tout comme Seokjin et Namjoon. Je m'en voulais mais j'étais incapable de parler. Je ne pouvais pas revivre le calvaire que j'avais vécu au tout début de ma vie. Pourtant les garçons m'avaient beaucoup aidés et avaient eu la gentillesse de risquer leur carrière pour sauver les TXT. Ils étaient même venus dans ce trou paumé pour me voir. Je ne pouvais pas leur tourner le dos au moindre soucis. Le docteur Shim me l'avait déjà dit. Je devais lâcher prise et accepter de m'ouvrir aux autres.
-Je... tentai-je. Je...Je...
-Oui ? Dit Seokjin doucement à ma gauche.
-Je...Je...
Yoongi posa une main sur mon bras en signe d'encouragement.
-Je...
Rien à faire. J'étais bloquée.
Je poussai un soupir vaincue en baissant la tête.
-Désolée. Je n'y arrive pas.
-Tu n'arrives pas à quoi ? Demanda Yoongi en s'approchant de moi.
Je ne pouvais pas. J'en étais incapable. La colère monta en moi ! Elle n'était pas tournée vers la curiosité des trois chanteurs mais vers moi. Si je le pouvais je révélerais tout ! Mais mon problème était le manque de confiance aux autres. Même à Fiona je ne lui faisais pas suffisamment confiance pour tout lui raconter alors qu'elle a toujours été dans ma vie.
-Désolée de ne pas réussir à lâcher prise.
Je me levai et me dirigeais vers ma chambre.
-Où vas-tu Floireans ? Questionna le directeur Kwang depuis la cuisine ouverte.
-Dans ma chambre.
-Et le dîner ? Il est presque prêt.
-Je n'ai pas faim. Régalez-vous. Bonne nuit.
Je montai m'enfermer dans ma chambre comme je le faisais depuis toute petite. J'enlevai mon pull que je jetai sur la chaise de mon bureau et attrapait un de mes vieux pyjamas dans la commode. Il avait des rennes à nez rouges partout. Changée, je m'assis sur mon lit et regardai Siwgr. Il était toujours là. Son petit air rassurant m'avait consolée durant les plus sombres moments de ma vie. Je m'allongeais sous les draps en serrant fort contre moi ce petit extraterrestre biscornu.
Trois heures du matin. J'avais les yeux grands ouverts. Je n'arrivais pas à dormir. Je m'étais tournée et encore tournée dans mon lit sans parvenir à trouver le sommeil. Rien à faire. Mon esprit était torturé par l'ombre de Lohan Lebesque. Ce nom me hantait comme un mauvais esprit.
Assise sur mon lit, je serrai Siwgr contre ma poitrine avec le bras gauche et je tripotais entre mes doigt de l'autre main le cadeau de Xiao Zhan. Les rires et l'allégresse ressentis plutôt faisaient comme partir d'un rêve.
L'angoisse continua à monter. Je n'arrivai plus à rester immobile. J'arpentai ma chambre. Mes pieds nus sur le parquet glacé me rattachait d'un certaine façon à la réalité.
Toc. Toc. Toc.
Des petits tapotements contre ma porte se fit entendre. Je me dirigeais vers la porte pour voir l'auteur de ces grattements.
Yoongi.
Il se tenait là en train de se frotter les yeux, en pyjama et robe de chambre tellement plus matures que le mien. Ses cheveux étaient hérissés comme s'il sortait du lit. Ce qui devait certainement être le cas.
-Yoongi, dis-je en chuchotant. Qu'est-ce que tu fais là ? Tu devrais dormir.
-Je te retourne la question. Je t'entend marcher depuis une heure. Qu'est-ce qui se passe ?
-Ri...
-Et ne me dis pas rien ! Je sais que c'est faux. Tu es terrifiée ! Je le vois !
-Parle moins fort, lui dis-je en l'attrapant par le bras et le faisant entrer dans ma chambre. Tu vas réveiller les autres !
-Alors dis-moi ce qu'il y a.
Je m'assis sur le bord de mon lit, Siwgr et la gourde Wu Lou reposant sur mes genoux. Yoongi était face à moi.
-Pourquoi tu veux le savoir ? Je t'ai assez attiré d'ennuis comme ça.
Ma voix tremblait. J'avais de plus en plus de mal à me contrôler.
Le visage de Yoongi apparu dans mon champ de vision. Il s'était accroupi et avait posé ses grandes mains chaudes sur les miennes froides.
-Il me semblait te l'avoir déjà dit cet été.
-Quoi donc ?
Une douceur infinie émanait de Yoongi me prenant au dépourvu. Il pencha la tête sur le côté. Il sourit. Il se releva à demi et s'approcha de mon oreille. Son odeur fraîche envahit à nouveau mes narines.
-Je t'aime.
J'arrêtai de respirer. Mon visage brûla. Mon cœur accéléra. Une nouvelle boule apparue dans mon ventre an plus de celle de l'angoisse que je ressentais. Je m'éloignai de lui.
-Que... dis-je tremblante. Qu'est-ce que tu racontes ? C'est encore une nouvelle façon de me taquiner ?
Yoongi ne souriait pas. Il était très sérieux. Mes yeux se perdaient dans cet océan onyx de tendresse. J'étais à deux doigts de craquer. Je le sentais.
Yoongi leva sa main droite et la posa sur mes joues. Je me rendis compte qu'il essuyait les larmes qui s'échappaient.
-Je ne plaisante pas. À partir de maintenant tes problèmes sont les miens. Je ne te ferais jamais de mal. Je ne te ferais jamais souffrir. Je vais te protéger et pour ça j'ai besoin que tu me dises tout. Floireans.
Je fini par faire tomber mes dernières défenses dans les bras de Yoongi. J'explosai en sanglot alors que ma langue se déliait et que je revivais mes pires cauchemars.
Bonjour/Bonsoir.
J'espère que vous allez toujours bien !
Nous arrivons à la toute fin de l'histoire des aventures de Floireans Saunier. Il ne nous reste plus que trois chapitres pour avoir la conclusion finale. J'espère que vous prenez autant de plaisir à lire que moi à écrire ! Laissez une review !
À la prochaine !
