Chapitre 27 - F : Et après ?

Les mois puis les années passèrent. Fíli régnait avec l'aide de son frère et de multiples conseillers. Grâce à leurs richesses obtenues avec la reconquête d'Erebor, les nains de la compagnie s'installèrent confortablement sous la montagne. Étant en période de paix, les Nains d'Erebor profitaient pour le mieux de leur montagne. Les elfes de la Forêt Noire réussirent à chasser les araignées géantes petit à petit et leur royaume devint plus paisible. Dale avait été reconstruite en majeure partie par les humains mais aussi grâce à l'aide de leurs voisins.

Un soir, Aghäte avait fini son travail plus tard que prévu et elle était en retard pour rejoindre son amie Tauriel. Elle lui avait donné rendez-vous à la taverne d'Erebor. Elle savait que son amie n'était pas à l'aise dans ce genre d'endroit alors elle se dépêcha. Pour se faire pardonner, elle lui offrit un verre de vin et s'en prit un autre pour elle.

- Quelle journée ! Je ne sais pas lesquels sont les plus têtus ! Les humains ou les nains ?, lança Aghäte en s'installant en face de Tauriel.

- Crois-moi. Les elfes ne sont pas faciles non plus. Essaie de négocier à un roi qui t'as chassé de son royaume et on en reparlera, soupira-t-elle. Sinon, pourquoi as-tu voulu qu'on se voit ce soir ?

- Juste pour boire et un verre !

- Tu penses que je vais te croire ? Que veux-tu savoir ? Les ragots, ce n'est pas mon truc. Tu n'as qu'à rester ici au lieu de vivre à Dale.

- Toi et Kíli !, chuchota-t-elle avec un grand sourire. Où en êtes-vous ? Allez, dis-moi tout !

- Q-quoi ?!, s'écria-t-elle en faisant sursauter tous les nains de la taverne. Cela ne te regarde pas !

- Allez quoi ! On est amies !

- C'est quoi tout ce raffut ?, demanda Kíli en s'asseyant à côté de Tauriel. Vous faites plus de bruits que tous les nains réunis ici. C'est pour dire !

- Kíli, tu tombes bien ! Tu-

- Aghäte !, coupa Tauriel. Je t'en prie, tais-toi…

- D'accord…, dit-elle en croisant les bras.

- Tu finis toujours par bouder, se moqua le nain. Sinon tout se passe bien avec les humains ?

- Bof. Heureusement que Bard est là. Il est très fort pour convaincre les gens, disait-elle sans remarquer le nain qui venait d'arriver derrière elle. Je l'admire vraiment ! En bref. Pourquoi tu me poses la question ?

- Parce que mon frère est derrière toi et que j'étais sûr qu'il ne serait pas content de t'entendre parler de Bard !, dit-il en ne pouvant s'empêcher de rire.

- Il est si impressionnant que cela ?, demanda le nain derrière Aghäte avec une pointe de colère.

Elle se retourna et vit Fíli fronçant les sourcils. Il n'aimait déjà pas que sa semi-humaine passe son temps à Dale mais cela l'énervait encore plus lorsqu'elle parlait de l'humain qui la dirigeait. Elle savait qu'il était jaloux de Bard alors qu'il n'y avait aucune raison.

- Oui !, dit-elle pour le provoquer.

- Je vous rappelle que nous sommes toujours dans la taverne, dit Tauriel après s'être raclée la gorge.

- Si c'est pour qu'on se dispute, tu n'as qu'à retourner à Dale !, s'emporta le nain roi avant de quitter la taverne.

- Ouch. Le roi est énervé, lança Kíli. Bravo Aghäte !

- Kíli…, souffla Tauriel. Tu ne peux pas arrêter cinq minutes ?

- Non ce n'est pas de sa faute. Je l'ai un peu cherché… Bon, je vais aller me coucher. Heureusement que j'ai une chambre pour moi !, sourit-elle. Bon, je vais aller me coucher. Demain, j'ai encore du travail ici.

Elle se leva de la chaise et chancela un peu. Kíli se leva brusquement pour la tenir.

- Tout va bien ?, s'inquiéta Tauriel. Tu as trop bu ?

- Je vais bien et je n'ai bu qu'un verre. Je suis juste fatiguée en ce moment avec tout le travail. Je devrais peut-être partir en vacances.

Elle demanda à Kíli de la lâcher et elle les laissa seuls tous les deux. Elle alla directement dans sa chambre. Elle n'était pas très éloignée de celle de Fíli - ce qui était pratique pour le rejoindre les soirs où elle restait à Erebor - mais elle n'était pas non plus dans la section réservée à la famille royale. Dís avait repris sa chambre d'origine dès qu'elle était revenue des montagnes bleues. À peine dans son lit, elle s'endormit aussitôt.

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Le lendemain, Aghäte avait toute une journée de réunion. S'occuper de la paperasse, elle adorait mais les longues assemblées où tout le monde parlait, voire criait, n'était pas ce qu'elle préférait.

Le midi, elle prit une pause dans le grand salon dans lequel la compagnie se rassemblait quand Thorin était encore vivant. Elle aimait cette pièce calme et nostalgique. Quand elle entra, elle trouva Fíli assis devant la cheminée. Le printemps était bien installé mais il y avait toujours un petit feu dans cette salle.

Elle s'avança vers lui, s'assit sur un autre fauteuil et mangea ce qu'elle avait amené.

- Excuse-moi pour hier, commença le nain. J'étais un peu à cran à cause de ma journée.

- Ne t'excuse pas. Je l'ai cherché aussi...

- Quand repars-tu pour Dale ?, demanda-t-il en se tournant vers elle.

- Demain matin. J'ai plein de papiers à faire !, dit-elle en appuyant sur le mot « plein ».

- Tu es bien pâle, dit-il en glissant sa main sur la joue d'Aghäte. Tu manges assez ? Rien ne t'oblige à courir dans tous les sens. Tu devrais ralentir un peu.

- Oui. Ou prendre des vacances ! Oh je pourrais aller voir Bilbon ! Les rois ont-ils le droit de prendre des vacances ?

- Je ne sais pas. J'imagine que oui, sourit-il à l'idée de partir en voyage. Mais ce n'est pas la peine d'éviter le sujet. On reparlera ce soir.

Il se leva doucement avec sa jambe boitante et vint embrasser rapidement Aghäte. Ils appréciaient ces moments de calme où ils pouvaient être tous les deux. À peine séparés, ils entendirent la porte s'ouvrir. Fíli quitta la pièce et Aghäte en fit de même quelque temps après.

La journée de travail était enfin terminée. Sa dernière réunion enfin finie, elle marchait dans un couloir pour aller prendre l'air en haut des remparts. Dans un couloir, elle commença à avoir des vertiges et elle dut se tenir pour pouvoir rester debout. Elle sentit alors une main la tenir par le dos. La vue encore un peu trouble, elle reconnut tout de même Dís. Elle l'aida à s'asseoir.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Vous allez bien ?

- Oui. Ce sont juste des vertiges… Je n'ai peut-être pas assez mangé ces derniers jours…

- « derniers jours » ? Mon fils ne vous donnerait-il pas trop de travail ? Roi ou pas, je vais lui toucher deux mots à celui-là !

Aghäte insista pour dire qu'elle allait bien mais la naine l'obligea à la suivre jusqu'à Oín, le vieux guérisseur d'Erebor. Dís resta avec la semi-humaine pendant la consultation. Le nain posa de nombreuses questions. Après quelques minutes de réflexion, il lui donna son verdict.

- Cela peut vous paraître indiscret, mademoiselle Aghäte, mais êtes-vous en relation avec quelqu'un en ce moment ?

- ah. Hum. Oui... , articula-t-elle gênée par la présence de la mère de Fíli qui écoutait attentivement la discussion.

- Alors, hésitait Oín, je ne peux pas vraiment vous le confirmer car vous êtes … particulière.

- Semi-elfe, on sait tout cela Oín !, s'impatientait Dís. Alors ?

- Les symptômes que vous me décrivez correspondent à une grossesse, mademoiselle Aghäte.

Elle n'entendit pas la suite de sa phrase. Comme si on venait de l'enfermer dans une bulle, elle n'entendait plus rien. Abasourdie par ce qu'elle venait d'apprendre, ses vertiges reprirent. Une fois qu'elle reprit ses esprits, Aghäte se tourna vers la naine.

- Puis-je vous demander un service ? Je devais m'entretenir avec votre fils, Fíli, ce soir. Pouvez-vous lui indiquer que je suis rentrée chez moi plus tôt que prévu ?

- Oui bien sûr ! Allez vous reposer ! C'est une merveilleuse nouvelle !

Ravie de cette nouvelle, la naine souriait chaleureusement à la semi-humaine. Aghäte se dit que si elle savait qui était le père de cet enfant, elle serait peut-être moins ravie. Enfin avant de parler d'enfant, il fallait consulter d'autres médecins. Elle partit récupérer ses affaires dans sa chambre et quitta Erebor aussitôt.

Le soir, Kíli et sa mère discutaient dans le grand salon au calme autour d'un breuvage chaud. Fíli entra dans la pièce et demanda s'ils n'avaient pas vu Aghäte.

- Ah oui j'avais totalement oublié, commença sa mère. Je l'ai rencontrée en fin de journée. Elle a fait un malaise et elle a dû rentrer plus tôt chez elle. Elle m'avait demandé de te prévenir.

- Un malaise ?! Elle va bien ?

- Oui, très bien ! Vous gardez cela pour vous mais Oín nous a dit qu'elle était certainement enceinte ! Quelle bonne nouvelle, n'est-ce pas ?

Kíli regarda son frère qui avait commencé à chanceler suite aux paroles de sa mère. Le brun se leva et fit rapidement le tour de la table pour soutenir son frère. Il l'aida à s'asseoir pendant que sa mère observait ses fils.

- Tu es certaine de ce que tu dis ?, articula difficilement le blond en se passant une main sur son visage.

- En vérité, elle doit le confirmer par un médecin humain ou elfe mais…

- Il faut que j'aille la rejoindre, affirma Fíli.

- Attends un peu, mon frère. Laisse-là consulter d'autres médecins. Elle reviendra dans quelques jours.

- Moi aussi je l'aime bien cette petite, continua la naine. Mais ce n'est pas la peine de se mettre dans ces états là.

- Hum, je pense que tu n'as pas compris la situation, dit Kíli après avoir regardé son frère, qui ne digérait toujours pas la nouvelle, dans les yeux.

Dís s'approcha alors de ses fils et observa le plus blond des deux. Le voyant en pleine réflexion, elle comprit enfin.

- Je vais être grand-mère ?!, s'écria-t-elle en frappant des mains d'excitation. Quelle bonne nouvelle ! Par contre, il va falloir vous marier ! Quelle histoire ! Je n'étais pas prête à tout cela en me levant ce matin !

La naine continua son exaltation un bon moment jusqu'à ce que Fíli prenne la parole.

- Plus facile à dire qu'à faire. Elle ne veut pas que l'on se marie…, soupira-t-il. Entre nos deux races et le fait que je sois devenu un roi, elle pense qu'on ne peut pas.

- Sottise ! Ton père était un nain sans rien de spécial pourtant je l'ai épousé.

- Oui mais il est roi, non ?, répéta Kíli.

Leur discussion dura jusque tard dans la nuit. Fíli ne put dormir de la nuit. Tant qu'Aghäte ne sera pas revenue, les jours à venir seront longs et fatigants…

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Grâce à son cheval, Aghäte arriva en plein milieu de la nuit à la Forêt Noire. Après l'avoir déposé dans l'écurie la plus proche des appartements de son père, elle alla le retrouver. Elle toqua doucement à sa chambre puis entra. Elle réussit à le réveiller. Quand il vit qu'il s'agissait de sa fille, il paniqua.

- Aghäte ! Mais que fais-tu ici ! Et à cette heure de la nuit ? Tout va bien ? Tu es blessée ?

- C'est pire que ça, dit-elle en s'asseyant à côté de lui. Il est possible que je sois enceine…

- Et c'est pour ça que tu me réveilles ?, demanda-t-il fatigué et prêt à se recoucher.

- Mais papa !

- Cela peut attendre demain. Si tu es enceinte, tu en as pour plusieurs mois. Alors autant te recoucher. Allez, viens je te fais une place avec moi.

Sachant que cela ne servait à rien d'argumenter, Aghäte céda et s'allongea à côté de son père. Elle s'endormit aussitôt.

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Le lendemain, son père l'emmena à un médecin elfique qui avait aussi suivi la grossesse de sa mère lorsqu'elle était enceinte d'elle. Le soigneur confirma la supposition d'Oín. Il expliqua aussi que gérer une grossesse humain/elfe était dans ses compétences mais une grossesse humain/elfe/nain devenait plus compliqué.

La concernée soupirait. Assis sur un banc en extérieur, son père et elle prenaient un thé frais.

- Il faudra que tu me le présentes un jour, ton Fíli, dit son père l'air de rien.

- Mais chut ! Et si quelqu'un t'entendait !

- C'est la vérité, répondit-il en haussant les épaules. Cela fait plusieurs années que vous êtes ensemble et je ne l'ai jamais rencontré.

- Il faut déjà que je rentre à Dale. J'ai accumulé deux jours de retard à rester ici...

- Comme tu voudras. De toute façon, tu sais où me trouver !, sourit-il.

Aghäte partit le jour même pour Dale avec des fioles et des recettes données par le soigneur. Elle resta deux jours de plus dans la ville humaine avant de revenir à Erebor.

Elle arriva sous la montagne au milieu de l'après-midi et enchaîna les réunions.

Elle partageait un espace de travail avec d'autres personnes, telles Tauriel ou Balin, où ils avaient des bureaux à disposition pour faire des papiers au calme. Aghäte s'y rendit en fin de journée et y trouva Tauriel, travaillant sur un dossier.

- Aghäte ! Je suis heureuse de te voir enfin !, dit-elle en posant ce qu'elle était en train de faire et s'approchant de la concernée.

- Moi aussi. Dure journée ?

Sans avoir le temps d'en dire plus, Tauriel prit son amie dans les bras. Aghäte se raidit sous l'incompréhension de son geste.

- Félicitation Aghäte ! Je suis si heureuse pour toi !

- Attends, de quoi parles-tu ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Pour le bébé voyons ! Je-

- P-pardon ? Mais comment le sais-tu ? Qui d'autre est au courant ?

Elle commença à perdre pied quand elle entendit la porte s'ouvrir à grand fracas. Fíli, suivi de son frère et sa mère, entraient à grand pas. « Je savais que je te trouverais ici ! », dit-il avant de la prendre dans ses bras.

Tout allait bien trop vite pour que la semi-humaine comprenne ce qu'il se passe. Elle commença à être prise de vertige mais Fíli la retint.

- Hum, Fíli. Aide-moi à m'asseoir s'il te plait…

- Maintenant que je vous vois ensemble, je me demande comment j'ai pu être aussi aveugle tout ce temps, lâcha Dís pendant que son fils aidait la future maman.

Fíli s'assit sur la chaise à côté d'Aghäte et lui prit une main. Il lui glissa l'autre sur son visage pâle. Elle n'osait pas encore le regarder alors il lui caressa la joue pour la rassurer.

- Je suis désolée Fíli, murmura-t-elle. Ce… Ce n'était pas prévu.

- Tu es vraiment enceinte ?, demanda-t-il doucement sans faire attention à tout le brouhaha à côté d'eux.

Pour simple réponse, Aghäte regarda le futur papa dans les yeux et fit timidement un signe « oui » de la tête. Le visage du nain s'illumina alors. Il ne peut s'empêcher de la prendre dans ses bras et de crier sa joie.

..

Un mois plus tard, une grande cérémonie royale fut organisée pour le mariage du roi Fíli et de sa reine Aghäte. Le nain avait réussi à la convaincre d'accepter. Comme elle le craignait, de nombreux nains s'étaient opposés à leur union mais cela n'était rien en comparaison de ceux qui l'approuvaient.

La préparation du mariage fut compliquée mais le résultat fut plus impressionnant qu'elle ne l'aurait pensé ; surtout en si peu de temps. Les festivités durèrent plusieurs jours. Bilbon n'avait pas eu le temps de se déplacer pour le mariage mais il envoya tous ses vœux de bonheur par lettre.

Quelques mois plus tard, leur fils vit le jour. Fíli lui donna le nom de Thror, le 2ème du nom. Il fut accueilli par tous les Nains avec allégresse. La venue d'un nouvel héritier au trône d'Erebor réjouit les Nains ; d'autant plus qu'il ressemblait plus à un nain qu'à un humain ou un elfe.

...

Quelques années passèrent et le petit Thror courait déjà dans tous les sens. Désormais reine à temps plein, Aghäte avait vu son quotidien changer plus qu'elle ne l'aurait pensé.

Peu de temps après son couronnement, il fut décidé de lui retirer son poste de médiatrice entre les Nains et les Hommes pour remplir entièrement sa fonction de reine. Ses journées ne consistaient plus à gérer des dossiers mais à participer à une multitude de réunions plus triviales qu'auparavant. Son bureau qu'elle partageait avec Balin et Tauriel lui manquait. Pourtant ce qui la gênait le plus était les exigences comportementales, vestimentaires et statutaires qui lui étaient imposées. En vérité, les Nains n'avaient pas d'aussi grands protocoles que les elfes mais elle devait respecter un minimum de règles et ses libertés s'étaient grandement diminuées.

Il en était de même pour son fils. Élevé comme un nain et surtout un prince, elle passait peu de temps avec lui. Elle prenait sur elle et essayait de rester elle-même lorsqu'elle avait une journée de repos. Elle allait régulièrement voir Thror lorsqu'il était avec d'anciens membres de la compagnie de Thorin ; quand il s'entraînait avec Dwalin ou qu'il étudiait avec Ori.

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Un jour d'hiver, Aghäte relisait un document avec Fíli dans son bureau. Ils étaient seuls et il lui demandait son avis pour un nouveau traité au moment où un garde frappa à la porte.

En ouvrant la porte, il laissa entrer un homme de Dale qu'Aghäte connaissait déjà. Elle avait déjà traité de nombreux dossiers avec lui quand elle habitait encore Dale.

Elle lui sourit et lui dit de s'approcher. À la vue de son visage, elle comprit que quelque chose n'allait pas. Fíli l'invita à parler. Après s'être raclé la gorge difficilement, il leur annonça le décès de Bard et l'annonce du nouveau roi, son fils Bain.

Heureusement qu'elle était assise car Aghäte fut prise de vertige. La nouvelle lui fit un choc. Depuis qu'elle avait été couronnée reine, elle n'avait pas revu Bard. Vieillissant plus lentement que les humains, elle n'avait pas vu le temps passé. Elle regrettait de ne pas l'avoir revu une dernière fois.

L'homme leur annonça la date des funérailles et celle du couronnement de Bain. Fíli ne pouvant être disponible pour la première date, il fut convenu qu'Aghäte irait seule mais ils iraient ensemble à la deuxième date.

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Trois jours plus tard, Aghäte alla à Dale pour les funérailles de Bard. Ce fut plus dur qu'elle ne le pensait mais elle prit sur elle.

Le couronnement fut un événement plus joyeux. Les habitants de Dale purent tourner la page et Bain était déjà prêt pour être roi. Même le roi Thranduil avait fait le déplacement.

Aghäte alla discuter avec les filles de Bard puis prétextant que Thror était fatigué, elle demanda à rentrer tôt. En vérité, elle n'arrivait pas à faire la fête avec le décès de Bard qui la hantait toujours. Fíli accepta et ils repartirent chez eux après avoir félicité le nouveau roi.

Le soir même, une fois que Thror était couché, Aghäte et Fíli s'assirent sur leur fauteuil près de la cheminée de leur chambre. Le nain voyait bien que quelque chose n'allait pas depuis quelques jours mais il n'arrivait pas à comprendre.

- Tout va bien, Aghäte ? Je veux dire, c'est bien la première fois que je te vois quitter une fête sans goûter au vin, plaisanta-t-il.

- C'est au sujet de Bard…, soupira-t-elle.

Pendant un certain temps, Fíli fut jaloux de Bard. Il était resté à ses côtés à Dale pendant plusieurs années. Mais le nain avait fini par faire totalement confiance à Aghäte et sa jalousie s'était progressivement envolée. Il savait qu'elle était proche de lui mais il ne pensait pas que sa mort la toucherait autant.

- J'ai l'impression qu'hier encore je travaillais avec lui, continua-t-elle doucement. Tout est passé si vite. Le mariage, le couronnement, Thror… J'ai déjà été proche d'humains mais pour Bard et sa famille, c'est différent. Je me rends vraiment compte que je vieillis beaucoup plus lentement que les humains.

Fíli laissait parler son épouse. Elle avait besoin de parler et il avait besoin de la comprendre. Il se leva de son fauteuil pour s'avancer vers elle. Il lui prit les mains pour la rassurer.

- Le décès de Bard m'a aussi rappelé celui de Thorin…, dit-elle sans lever la tête. Et je me disais qu'il fallait peut-être profiter de ce que nous avons pendant que nous l'avons.

- C'est normal que le temps passe, dit-il en glissant sa main sous le menton d'Aghäte pour qu'elle le regarde. Nous n'allons pas trop vite. Regarde Thror, il sait à peine se servir d'une hache !

Fíli plaisantait pour essayer de remonter le moral de la femme qu'il aimait mais il n'y arrivait pas. Voyant qu'elle fuyait encore son regard, il se demanda si elle n'avait pas une idée en tête.

- Il y a autre chose. De quoi veux-tu me parler ?

- À vrai dire, j'aimerais que nous prenions une pause tous les trois avec Thror, expliqua-t-elle en regardant enfin son époux dans les yeux.

- Une pause ?

- Oui. Nous pourrions partir ensemble quelque part où personne ne nous reconnaîtrait. Des vacances en famille pour se reposer et profiter de notre fils. Pourquoi n'irions-nous pas rendre visite à Bilbon ? Le temps passe si vite. Balin a déjà été le voir lors d'un voyage et puis, j'aimerais lui présenter Thror. Je suis sûre qu'il sera ravi de le rencontrer !

Aghäte avait expliqué sa proposition avec un enthousiasme calme. En vérité, elle avait envie de s'éloigner de cette montagne depuis un moment. Elle était très heureuse d'être l'épouse de Fíli et de ce qu'elle avait mais elle étouffait depuis qu'elle était reine.

Elle fixait son nain toujours debout devant elle. Il reprit ses mains et les croisa sur son torse. Il prit une mine sérieuse avant de lui répondre.

- Nous ne pouvons pas quitter Erebor, soupira-t-il. Nous sommes le roi et la reine, nous ne pouvons pas partir quand bon nous sommes.

- Nous ne sommes pas obligés de travailler tout le temps, Fíli ! Erebor est complètement reconstruite maintenant !

- De plus, Thror est trop jeune pour voyager, continua-t-il sans prendre en compte la remarque d'Aghäte. Et la Comté est très loin d'ici.

- Donc nous allons rester ici, sous cette montagne, toute notre vie ? Sans jamais bouger ?, demanda-t-elle en montant le ton et se levant.

- Nous en discuterons plus tard. Mais pour le moment, oui nous restons ici. Sous cette montagne.

- Non…

- Pardon ?

- Non ! Je ne resterai pas ici tout le temps !, explosa-t-elle en serrant ses poings. Je n'en peux plus de toutes ses obligations ! Je peux à peine voir mon fils ! Je n'ai jamais demandé à être reine !

- Crois-tu que j'ai demandé à être roi ?, s'écria-t-il à son tour.

- Depuis que tu es né, tu as grandi et été éduqué pour l'être ! Moi je ne suis qu'une semi-humaine qui a grandi à Dale parmi les humains ou avec les elfes… Et maintenant, je me retrouve reine d'un peuple qui n'est même pas le mien.

Sa dernière phrase avait l'air d'avoir blessé Fíli car elle le vit froncer des sourcils. Il prit le temps de respirer et de se calmer. Aghäte attendait sa réponse.

- Si tu tiens tant que cela à partir, pars.

Elle le fixait car elle savait que ce n'était pas fini. Il soupira puis continua.

- Pars si tu y tiens tant mais je n'irai pas avec toi. Et Thror reste ici.

- Mais non tu-

- Tu veux partir ? Et bien pars seul où que tu veux ! Pars ce soir si tu es si pressée !

- Fíli, tu t'entends parler… ?

En proposant de passer du temps avec lui et son fils, Aghäte n'avait pas du tout prévu qu'il réagirait ainsi. Elle avait l'impression qu'il la chassait. Ses larmes lui montaient aux yeux mais elle se retenait de pleurer.

Aucun des deux ne parlait puis ils entendirent quelqu'un toquer à la porte. Fíli alla ouvrir et vit qu'il s'agissait de son frère.

- Tout va bien, mon frère ? On t'entend crier de l'autre bout du couloir.

Kíli vit alors Aghäte sortir en courant de la chambre et remarqua ses larmes. Il regarda ensuite son frère d'un air énervé.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Rien de grave ?

- Rien qui te concerne, Kíli. Laisse-moi s'il te plait.

L'aîné ferma la porte au nez du cadet. Ce dernier décida de les laisser tranquilles tous les deux et de retourner dans sa chambre.

Aghäte n'avait finalement pas réussi à retenir ses larmes. Elle alla se réfugier dans le grand salon où il n'y avait jamais personne. Elle y passa la nuit, dans un fauteuil près de la cheminée.

Le lendemain, Aghäte fit comme si de rien n'était. Elle reprit son statut de reine et continua son rôle.

...

Les mois puis les années passèrent. Elle s'était résolue à ne jamais quitter Erebor et c'était une cité où il faisait tout de même bon vivre. Elle avait fini par avoir ses petites habitudes pour filer en douce à Dale et profiter de sa liberté de temps à autre. Son fils était toujours ravi de la suivre ; que ce soit à Dale ou à la Forêt Noire.

Un jour, elle eut un déclic lorsqu'elle reçut une lettre de Bilbon. Il l'invitait à venir lui rendre visite. Ils s'échangeaient régulièrement des nouvelles mais jamais dans ses lettres, il ne l'avait directement invité. Devait-elle en parler à Fíli ou devait-elle partir sans le prévenir ? C'était bien lui qui lui avait dit qu'elle pouvait partir si elle le voulait. Par contre, il était hors de question qu'elle laisse son fils ici.

Même si elle savait que ce n'était pas la meilleure décision, elle choisit de partir sans le prévenir avant. Elle en parla à Tauriel et Kíli. L'elfe la comprenait et était de son côté. En revanche, le nain lui confirmait que c'était une mauvaise idée. Son frère sera furieux quand il l'apprendra.

N'en faisant qu'à sa tête, elle s'organisa discrètement pour organiser son départ. Matériel, nourriture, itinéraire et chevaux, tout était près pour qu'elle parte avec son fils. Ce dernier réussit à garder sa langue tout le temps des préparations. Pour lui, c'était tellement excitant de partir à l'aventure qu'il ne voyait pas les conséquences de ce départ. Peut-être que Fíli ne les laisserait plus jamais revenir mais Aghäte avait pris sa décision.

Elle rédigea une lettre pour Fíli. Elle lui expliqua ses raisons, leur destination et l'itinéraire s'il voulait les rejoindre. Elle savait qu'il ne les rejoindrait jamais mais elle préférait être transparente avec lui.

Le jour du départ arriva. Après avoir déposé sa lettre sur l'oreiller de Fíli, Aghäte et Thror quittèrent Erebor. Elle était très inquiète des conséquences qu'auraient ses actes en revenant mais elle était si heureuse de parcourir la Terre du Milieu avec son fils qu'elle regarda devant elle et lança son cheval au galop.

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Leur voyage fut long mais sans difficulté. Aghäte montra à son fils de nombreuses villes et lieux intéressants qu'elle avait déjà visités. Sortant pour la première fois d'Erebor, Thror était exalté par tout ce qu'il découvrait. Elle voyait en lui le Fíli qu'elle avait rencontré à Fondcombe il y a tellement d'années. Elle regrettait qu'il ne soit pas à ses côtés pour voir cela.

Une fois passés à Bree pour acheter de ramener à Bilbon, ils prirent la direction de la Comté. Ils arrivèrent à Cul-de-Sac une fin de matinée fraîche mais agréable. Bilbo fut ravi de voir Aghäte et de rencontrer Thror.

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Ils restèrent plusieurs jours. Ce n'était peut-être pas la meilleure saison pour visiter la Comté mais la pluie incessante calmait la semi-humaine. Elle était déjà passée dans cette région quand elle était plus jeune et elle l'aimait beaucoup.

Bilbon et elle avait beaucoup de choses à se dire. C'est pourquoi, elle autorisa son fils à sortir et visiter les villes aux alentours. La Comté était l'une des terres les plus calmes et sans danger qu'elle connaissait.

Un après-midi où la pluie tombait si fort que Thror était resté dans la maison toute la journée, quelqu'un frappa furieusement à la porte d'entrée. Bilbon se dépêcha d'aller ouvrir et découvrit une de ses connaissances. De loin, Aghäte vit que le vieux hobbit tenait un jeune hobbit dans les bras. D'où elle était, elle ne pouvait pas entendre tout ce qu'ils disaient mais de toute manière, cela ne la concernait pas.

Une fois le vieux hobbit parti, Bilbon s'approcha de la cheminée qui était dans la même pièce où se trouvaient Aghäte et son fils. Il déposa le petit hobbit près du feu et alla lui chercher une couverture. La semi-humaine prit plusieurs coussins et les disposa autour du petit.

Une fois calé bien au chaud, Bilbon proposa un chocolat chaud au petit. Il accepta timidement. Pendant que Bilbon préparait le chocolat et les biscuits, Aghäte restait près de l'enfant. Elle se doutait que quelque chose n'allait pas mais elle attendait que Bilbon lui en parle.

- Frodon. Voilà ton chocolat. Attention, il est très chaud !, dit-il en le posant à côté de lui.

- Merci oncle Bilbon, dit-il d'une petite voix timide.

- Thror, peux-tu lire une histoire à Frodon s'il te plait ?, demanda sa mère.

Son fils accepta et les adultes en profitèrent pour s'éloigner des jeunes tout en restant dans la même pièce.

- On vient de m'annoncer que ses parents viennent de périr dans un accident. Je vais le garder le temps d'organiser les funérailles…

- Le pauvre… Il est si jeune. Je vais rester ici pour vous aider.

- Mais non ne vous en faites pas. J'imagine que Fíli vous attend…

- Humf !, grogna-t-elle. Il peut attendre une ou deux semaines de plus ! Vu ce que vous avez fait pour Erebor, je peux bien faire cela pour vous !

- On dirait vraiment une reine !, plaisanta-t-il pour détendre l'atmosphère.

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Les jours qui suivirent Aghäte aida Bilbon à s'occuper de Frodon. Lors des funérailles, Aghäte et Thror gardèrent Frodon pour que Bilbon puisse sortir. Aghäte comprit que Bilbon garderait le petit hobbit le temps qu'il lui trouve une nouvelle famille.

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Le lendemain des funérailles, le temps était plus agréable. Il faisait frais mais assez ensoleillé pour sortir.

Thror était parti de son côté pour explorer la Comté. Aghäte voyait que Bilbon était épuisé alors elle lui proposa de sortir avec Frodon pendant qu'il dormirait. Il accepta volontiers et Aghäte quitta la maison.

Elle prit la petite main de Frodon en l'emmenant à l'extérieur. Ils marchèrent d'abord vers l'Arbre de la Fête où d'autres petits hobbits virent jouer avec lui. Ensuite, ils se promenèrent dans les allées de HobbiteBourg. Ils prirent leur déjeuner à l'Auberge du Lierre Touffu puis continuèrent leur chemin.

Après avoir bien marché, il était presque l'heure du thé. Aghäte et Frodon prenait le chemin vers Cul-de-Sac lorsqu'ils entendirent des sabots de chevaux derrière eux, arrivés à toute allure. Ayant peur pour le petit hobbit, elle le prit rapidement dans ses bras et se retourna.

Elle vit deux poneys foncer vers elle. Sur le premier, elle vit son fils et sur le deuxième derrière lui se trouvait Fíli. Elle cligna plusieurs fois des yeux pour être sûre. N'étant pas certaine que la présence de son époux ici soit une bonne chose, elle serra Frodon dans ses bras et continua de marcher jusqu'à la maison de Bilbon.

Devant la maison de Bilbon, elle déposa Frodon sur un banc et attendit que les autres arrivent. Son fils arriva en premier. Il l'accrocha à une barrière et son père, juste derrière lui, fit de même.

Aghäte n'était pas du tout à l'aise. Elle avait presque envie de s'enfuir. Son fils s'avança vers elle avec le sourire.

- Père vient d'arriver ! Je l'ai trouvé à l'est d'Hobbitebourg. Je lui ai déjà expliqué pour Frodon, dit-il en caressant les cheveux du petit.

Aghäte n'osait pas lui répondre. Elle fixait Fíli qui était descendu de son poney pour l'attacher. Il se dirigeait vers elle d'un pas décidé malgré sa jambe. Lui prenant la main et la tirant vers lui, il ne dit que « Suis-moi. Nous allons parler seul à seul. » Sa voix était neutre, ni en colère ni triste. Elle demanda à Thror de rentrer dans la maison et de donner le goûter à Frodon, puis elle suivit le roi d'Erebor.

Ils montrèrent la colline. Fíli la conduisit dans la forêt et ils s'assirent derrière un arbre. À l'abri de tous les regards, elle commençait à s'inquiéter. Aghäte laissait la parole à Fíli. Elle n'osait pas lui parler.

- Tu es encore partie du jour au lendemain sans me prévenir, dit-il en la regardant.

- Encore ?

- Après la reconquête d'Erebor, tu t'étais enfuie à la Forêt Noire.

- Je ne m'étais pas enfuie, j'étais partie me soigner, ronchonna-t-elle en croisant les bras. Et je pensais que tu l'avais compris.

- Et là, tu ne t'es pas enfui ? Avec Thror ?

- Oui…, avoua-t-elle en décroisant ses bras. Là, je me suis enfuie. Je sais que m'excuser ne changera rien mais n'en veut pas à Thror s'il te plait. Il était si heureux de voyager. Je regrette que tu n'aies pas vu son visage quand nous sommes arrivés à Fondcombe. Il avait les mêmes yeux que toi lorsque je t'ai vu la première fois là-bas.

Aghäte s'était progressivement tourner vers Fíli. Elle avait d'abord caressé quelques mèches blondes de ses cheveux avant de glisser sa main sur sa joue. Etonnamment, le nain ne la repoussa pas. Elle s'attendait à ce qu'il lui renvoie sa main mais il la regardait dans les yeux, sans rien dire.

- Tu m'as tellement manqué pendant le voyage, continua-t-elle. Tout le long, j'ai espéré te voir nous rejoindre…

- Je suis là, dit-il en approchant sa main vers elle.

Elle le vit porter sa main dans son cou et en sortir le collier qu'elle cachait toujours ; celui avec son bijou de cheveux. Il sourit à la vue de l'artefact.

- C'est à moi de m'excuser, commença-t-il en levant ses yeux vers ceux de son épouse. Je pensais que mes responsabilités envers Erebor passaient avant moi. Je me suis laissé dépasser par mon statut à en oublier ce qui était vraiment essentiel. Je m'en suis rendu compte une fois que tu étais partie. Comme après la reconquête d'Erebor…

Heureuse qu'il ne lui en veuille pas, Aghäte se jeta dans les bras de Fíli. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'il lui avait dit. Elle le serra fort contre lui.

- Pas besoin de me serrer aussi fort, je ne vais pas m'enfuir !, rit-il.

- Penses-tu vraiment ce que tu dis ?, demanda-t-elle en se reculant et prenant le visage du nain dans ses mains.

- Tu connais les nains, non ? On est têtu mais pas menteur !

- Pour les connaître, je suis leur reine ! Alors imagine !, sourit-elle.

Fíli sourit de plus belle et attira les lèvres de son épouse sur les siennes. Il se recula un peu pour reprendre la parole.

- Et une très bonne reine !, dit-il en lui caressant la tête. Je crois que je ne te l'ai jamais dit mais tu gères très bien le rôle de reine et encore mieux de mère. Et éduquer un nain, ce n'est pas la chose la plus facile ! Crois-moi !

- Surtout ton fils !, enchérit-elle en souriant. Mais toi aussi tu es un bon roi et un bon père.

Aghäte était très heureuse. Les paroles de Fíli l'avaient rassuré et apaisé. Seuls en plein milieu d'une forêt de la Comté, il était juste un nain et une semi-humaine. Ils pouvaient discuter librement.

- Je te promets que nous partirons voyager avec Thror plus souvent. Mais pour l'heure, il va falloir que nous rentrions au plus tôt.

Fíli rit à la vue de la moue que faisait son épouse.

- Nous devons rentrer parce que Kíli me remplace. Et surtout parce que Tauriel va avoir besoin de ton aide.

- Pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ?

- Rien de grave. Mais elle m'a demandé de te ramener le plus vite possible. Tu vas bientôt être tata et elle va avoir besoin de toi.

- C'est vrai !? Qu'est-ce qu'on attend alors ?

Elle commença à vouloir se lever mais Fíli la retint. Il la regarda dans les yeux un moment avant de parler.

- Une dernière chose, Aghäte. Tu n'as pas à douter de tes compétences de mère ou de reine. Je te rappelle que même Thorin t'avait accepté dans la compagnie.

Il lui sourit gentiment et Aghäte ne put s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux. Elle s'essuya le coin des yeux avant d'embrasser son époux.

Leurs baisers s'intensifièrent et Fíli fit tomber progressivement Aghäte sur le dos. À califourchon sur elle, il continuait de l'embrasser. Aghäte posa doucement ses mains sur le torse du nain pour qu'il la laisse respirer.

- Fíli arrête Si quelqu'un nous voit, nous-

- Personne ne viendra ici, assura-t-il avant de l'embrasser de nouveau. Que dirais-tu de faire une petite soeur à Thror ?

Le nain lança un sourire plein de malice à la semi-humaine qui ne put lui résister plus longtemps.

.

À son arrivée chez Bilbon, Fíli expliqua la situation à son ami hobbit. Ils partirent le surlendemain en promettant de revenir le voir. Malgré leur impératif vis-à-vis de Tauriel et Kíli, ils prirent leur temps pour rentrer. Fíli voulait montrer certains lieux à son fils avant de rentrer.

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Un mois après leur retour, Aghäte reçut une lettre de Bilbon lui expliquant, entre autres, qu'il avait pris la décision d'adopter le jeune hobbit qu'il avait recueilli chez lui. Elle était très heureuse de cette nouvelle. Elle aimait beaucoup Bilbon et elle ne voulait pas qu'il reste seul toute sa vie.

..

Quelques mois plus tard, Kíli et Tauriel eurent une petite fille. Elle était aussi belle que sa mère.

Le temps continua de filer pour tous. Après de nombreuses années à épauler le roi, Balin partit reconquérir la Moria avec Óin et Ori. Les autres nains de la compagnie profitaient toujours de leur richesse à Erebor.

Vivant ensemble à Erebor, Kíli et Tauriel eurent un deuxième enfant : un petit garçon ressemblant beaucoup à son père.

Deux enfants naquirent après Thror II, une fille qui ressemblait à son père puis un garçon qui tenait de sa mère. Le roi Fíli et la reine Aghäte profitèrent longtemps des années de paix.

...

Les années puis les décennies passèrent et la guerre de l'anneau ne les épargna pas. Dale fut totalement détruite une nouvelle fois. Lors de la bataille contre les Orientaux envoyés par Sauron, le roi Brand de la ville de Dale, petit-fils de Bard, périt en défendant sa ville. Le roi Fíli, accompagné de sa reine, moururent ensemble au pied d'Erebor en défendant leur montagne. La bataille dura trois jours et les Hommes de Dale finirent par se réfugier chez les Nains.

À la chute de Sauron, les Nains et les Hommes retrouvèrent leur courage et leur motivation pour se battre. Les nouveaux rois, Bard II, fils de Brand, et Thror II, fils de Fíli, vainquirent l'envahisseur et ainsi leurs royaumes retrouvèrent enfin la paix.

Fin