Jour 430

Cela aurait pu être un jour comme les autres alors que le soleil commençait à se lever, mais aujourd'hui allait être un jour unique pour deux personnes et plus particulièrement pour Sakura Haruno. En effet, c'était le dernier matin où Sakura se réveillait en tant que jeune fille portant le nom Haruno, car dans le milieu de la journée sa condition féminine allait changer. Comme beaucoup d'autres avant elle, elle allait vivre ce que beaucoup de femmes chérissaient et rêvaient d'avoir : un mariage. De ce fait, elle allait donc passer du statut de jeune fille à celui de femme mais par contre, Sakura savait qu'elle faisait partie des rares à pouvoir affirmer qu'il ne s'agissait pas d'un mariage de raison ou encore politique.

Toutefois, comme de nombreuses fiancées avant elle, Sakura était prise d'une multitude de questions. Très tôt, elle s'était levée et elle s'était dirigée vers la muraille de Heiwa : son lieu de prédilection pour la méditation et comme à son habitude, elle était assise sur la muraille à regarder la ville en train de se réveiller lentement sous les rayons du soleil. Mais aujourd'hui, la méditation n'était pas de rigueur car elle savait qu'elle n'avait pas l'esprit assez détaché pour y parvenir. Sakura n'échappait pas à cette règle commune de toutes les jeunes filles dans sa situation : elle était prise de doutes et d'interrogations alors qu'elle allait s'engager pour le reste de sa vie avec cet homme.

Était-ce la bonne chose à faire ? Serait-elle heureuse auprès de lui ? Voulait-elle vraiment se marier ? Les questions étaient les plus légitimes et d'autant plus pour la jeune fleur de cerisier qui réfléchissait intensément pour trouver les réponses aux interrogations qui lui emplissaient la tête.

Elle aimait Uchiha Madara, elle en avait la certitude depuis maintenant quelques mois. Elle était heureuse de vivre ce qu'elle partageait avec cet homme unique en son genre, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander si lui aussi l'aimait autant qu'elle. Madara comme la grande majorité des hommes de l'ère Sengoku n'exprimait pas oralement leur attachement et leur amour. De ce fait, jamais il ne lui avait prononcé cette simple phrase, mais tant désirée par les jeunes femmes et surtout considérée comme la preuve ultime des sentiments d'un homme : « Je vous aime ».

Pourtant, au fond d'elle, elle savait qu'il l'aimait. Restait à savoir comment il définissait lui-même l'amour, mais encore une fois Sakura restait sans réponse et elle ne voyait pas tenir ce genre de propos avec cet homme bien qu'il lui ait prouvé à maintes reprises qu'il pouvait être ouvert à tout type de discussion. La fleur de cerisier eut encore une fois cette constatation personnelle : elle était seule et personne n'était là pour la guider, la réconforter ou même lui dire que tout irait bien.

Elle aurait tellement voulu avoir sa mère auprès d'elle en ce jour si unique. La voir pleurer de joie car sa chère fille allait se marier, voir sa meilleure amie Ino la taquiner car elle avait enfin trouvé un homme pour elle, voir son maître l'encourager et probablement menacer son futur mari. Cette pensée lui tira un petit rire en imaginant Tsunade Senju en train de menacer Uchiha Madara.

— Ne devriez-vous pas être en train de vous préparer pour la cérémonie au lieu d'être là ? Dit la voix d'Ashina Uzumaki.

Sakura sursauta en entendant la voix du vieil homme, elle ne s'attendait pas à trouver quelqu'un par ici d'aussi bonne heure.

— Ohayô, Ashina-san.

— Navré de vous avoir fait peur, dit Ashina avant de s'asseoir aux côtés de Sakura en bord de muraille. A quoi pensez-vous ?

— A tout et à rien Ashina-san...

— Voulez-vous en parler ? Demanda Ashina qui se doutait de ce que traversait la jeune femme. Il ne se souvenait que trop bien de l'état dans lequel était sa fille Mito quand était venu le jour de son mariage avec Hashirama Senju. Ce souvenir lui enserra le cœur mais il n'en laissa rien paraître. Il avait beaucoup de respect pour cette jeune femme qui allait vivre une étape importante de sa vie et il ne voulait pas lui gâcher ce moment avec ses propres souvenirs.

— Des craintes de femme Ashina-san, je ne voudrai pas vous ennuyer avec cela, dit la rose avec un doux sourire.

— Je pense que je serai dans le même état que vous si je savais que je devais épouser Madara... quoi que je préfère ne même pas imaginer... ajouta l'homme en grimaçant d'avoir pu oser dire une telle chose.

Mais cette remarque eut le don de détendre Sakura qui ne put s'empêcher de laisser un rire s'échapper de sa bouche.

— C'est évident que cela serait quelque chose de vraiment incongru de vous voir tous les deux mariés, taquina volontiers Sakura.

— Arrêtez, je vais avoir des cauchemars ! Rétorqua le vieil Uzumaki avec une mine mi-amusée, mi-dégoûtée.

Sakura avait appris à apprécier cet homme au combien différent de tous ces chefs de clan et politiciens pompeux. Ashina était quelqu'un de simple, de sympathique et de drôle... il lui rappelait énormément Naruto. Elle le remerciait intérieurement d'avoir détourné ses angoisses par ce moment surréaliste avant d'ajouter un peu plus sérieusement :

— Je me demande comment se porte Madara.

Elle s'inquiétait pour son futur époux car ils ne s'étaient pas vus depuis la veille. Tradition oblige, Sakura n'avait pas eu d'autres choix que de faire chambre à part la nuit précédente et elle n'avait donc pas croisé son bien-aimé au lever du jour.

— Probablement pire que vous, répondit Ashina en regardant l'horizon.

— Vous êtes sûr ? S'inquiéta la rose devant cette affirmation aussi franche. Elle avait dû mal à imaginer le grand Madara Uchiha être aussi angoissé qu'elle et surtout se posant le même type de questions.

— Je me souviens encore de comment j'étais avant d'épouser ma défunte femme, je ne savais plus où donner de la tête et je ne faisais que tourner en rond, confessa l'homme avec une pointe de nostalgie dans la voix. Alors, pour m'occuper l'esprit, j'ai fait ce pour quoi j'étais doué : je suis allé m'entraîner.

La jeune femme sourit à l'évocation de ce souvenir que l'Uzumaki voulait bien partager avec elle. Elle appréciait encore plus cet homme et la confiance qu'il lui accordait pour lui faire ce genre de confidences personnelles.

— J'avoue que je ne sais pas trop quoi penser de cette journée Ashina-san, concéda Sakura en regardant ses mains par appréhension.

Décidément, cette femme lui rappelait tellement sa propre fille mais bien que la situation fût bien différente, le patriarche agit alors envers elle comme il l'aurait fait avec Mito si les circonstances avaient été similaires à aujourd'hui.

— Sakura-san... commença-t-il avec ce ton paternaliste que Sakura n'avait jamais entendu.

— Hai ?

— La seule chose que je peux vous dire c'est que vous avez cette chance d'avoir un mariage d'amour et non politique, donc ne vous tracassez pas la tête. C'est tellement rare de nos jours de voir ce genre d'union...

En disant cela, Ashina Uzumaki eut cet amer regret d'avoir marier son unique fille à ce Senju. Il aurait tellement voulu remonter le temps et empêcher cette union.

— Arigato Ashina-san.

Le vieil homme hocha la tête silencieusement et tous deux laissèrent encore quelques minutes s'écouler, profitant de ce lever de soleil sur la cité.

— Vous devriez rentrer, les servantes doivent probablement vous chercher afin de vous préparer, rajouta Ashina avant de se lever.

— Qu'allez vous faire ? Questionna la rose par curiosité.

— Moi ? Je vais aller botter le cul de ce gougnafier de Madara afin de lui occuper l'esprit... A tout à l'heure Sakura-san, dit Ashina avant de disparaître dans un Shunshin No Jutsu.

Sakura resta encore quelques minutes sur la muraille, elle remercia intérieurement cet homme qui lui avait un peu soulagé le cœur par sa présence, ses conseils et son humour. C'était donc plus sûre d'elle que Sakura sauta de toit en toit en direction de la demeure du Daimyô où Amaya, Hana et Hitomi l'attendaient probablement.

A peine arriva-t-elle dans les couloirs du domaine qu'elle entendit la voix d'Amaya qui s'exclama :

— Sakura-sama ! Mais où étiez-vous donc passée ? Nous vous cherchons partout !

— Gomen Amaya-san, j'avais besoin de prendre l'air, ajouta-t-elle la mine désolée d'avoir inquiétée ses amies.

— C'est un jour important pour vous et nous avons beaucoup de travail à faire, ne traînons pas ! Dit la brunette avec sérieux avant de saisir le poignet de la rose et de la traîner dans les couloirs.

Sakura n'eut pas d'autre choix que de se plier aux actions de ces femmes qui semblaient tout à coup investies d'une mission précise : la sublimer pour la cérémonie du mariage. L'atmosphère était particulière et n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait déjà connu auprès de ces femmes qui aujourd'hui comptaient parmi elles une femme de plus : Hitomi.

A peine était-elle entrée dans la salle destinée à sa préparation que Sakura se trouva entourée d'Amaya, d'Hana et d'Hitomi qui l'encerclèrent de sorte à l'aider à se déshabiller.

— Alors Sakura-sama, pas trop nerveuse ? Demanda Hana alors qu'elle aidait à enlever les vêtements de la rose.

Du coin de l'œil Sakura pouvait voir la tenue qu'elle allait devoir porter. C'était très traditionnel, mais c'était fait pour embellir celle qui la portait et ce quelle que soit sa corpulence. Elle avait d'ailleurs été confectionnée sur mesure et à première vue, Sakura trouva que le rendu n'était pas si mal. Il s'agissait d'un kimono blanc pur à manches longues permettant ainsi de camoufler ses sceaux de Fûinjutsu. A cela s'accompagnait un sur-kimono qui normalement aurait dû être rouge, mais il avait été décidé que celui-ci serait rose pâle afin d'évoquer la chevelure de Sakura. Le tout était parsemé de motifs brodés au fil d'or... Ces détails étaient le signe de l'importance du rang auquel elle allait être placée : il n'aurait pas pu en être autrement puisqu'elle allait devenir la future matriarche d'un des plus grands clans au monde.

— Un peu, chuchota Sakura toute timide alors qu'elle était entièrement nue devant les trois femmes.

— Tenez Sakura-sama, vos sous-vêtements, présenta Amaya en tendant de la lingerie très finement travaillée.

Cela n'avait rien à voir avec des sous-vêtements classiques et en voyant ces morceaux de tissu Sakura ne put s'empêcher de rougir : ils étaient clairement destinés à susciter le désir chez un homme.

— Uchiha-sama ne pourra pas te résister, taquina Hitomi qui portait une ravissante robe qui lui avait été confectionnée pour l'occasion en tant que mère de substitution.

— Hitomi ! S'exclama Sakura, gênée qu'on puisse aborder ce sujet avec autant de désinvolture.

— Elle a raison Sakura-sama, affirma à son tour la plus jeune.

— Hana !

— Elles vous taquinent Madame, rassura Amaya avec néanmoins un doux sourire sur les lèvres.

Il était évident que Sakura avait encore du mal à se sentir à l'aise sur de tels sujets et elle ne trouva rien de mieux comme répartie que de faire la moue avant d'enfiler les sous-vêtements présentés devant elle.

— Lui en as-tu parlé Sakura ? Demanda Hitomi en voyant le ventre de la future épouse qui commençait à légèrement s'arrondir.

— Je compte le lui dire ce soir... comme cadeau de mariage, annonça calmement la fleur de cerisier.

— Je pense qu'il ne pouvait pas rêver mieux comme cadeau, une descendance, remarqua Amaya qui avait saisi avec Hana le kimono blanc.

— J'ai tellement hâte de voir sa petite bouille, se réjouit Hana qui avait sauté dans tous les sens après que Sakura lui ait fait la confidence de sa grossesse.

— Et moi donc, acquiesça Sakura en passant sa main sur son ventre tout en ayant un doux sourire sur les lèvres. Elle avait tellement hâte de serrer dans ses bras son enfant, une partie de son âme et de son futur époux.

— Levez les bras Madame, demanda Amaya afin de pouvoir bien attacher le kimono autour de la future maman. Il fallut bien deux minutes pour ajuste la tenue pour que Sakura soit le plus à l'aise avant de mettre le sur-kimono rose.

— Tu es tellement belle Sakura, dit Hitomi qui depuis tout ce temps observait la jeune femme comme une mère regarderait son enfant.

— Arigato.

— Asseyez-vous s'il vous plait, demanda Amaya avant de s'adresser à la plus jeune, Hana je te laisse t'occuper du maquillage.

— Tout de suite Amaya-chan, s'enthousiasma la blondinette avant de poser quelques questions. Penses-tu qu'on devrait faire quelque chose de traditionnel ?

Amaya regarda attentivement le visage de Sakura ainsi que les couleurs de la tenue qu'elle portait. Elle réfléchit un court instant avant de décider :

— Hmm, je pense que nous allons changer.

— Sur quel point ?

— Pas de blanc, Sakura n'a pas les yeux foncés comme beaucoup de femmes de Ta No Kuni, donc ce serait dommage de contraster sa peau à ses yeux.

— J'accentue donc son regard ? Demanda la jeune servante.

— Oui, essaye un zeste d'oranger histoire d'illuminer sa peau de manière unifiée, dit Amaya en dégageant le visage de Sakura de tous ses cheveux afin de voir l'entièreté de celui-ci.

Sakura était complètement en terrain inconnu et n'avait aucune idée de quoi pouvait bien parler les deux femmes. Elle ne s'était jamais maquillée de sa vie et les seules fois ou elle eut du maquillage c'était dû à un Hengen ou grâce à ces deux servantes. Mais elle n'était pas inquiète car elle savait qu'elles feraient quelque chose d'extraordinaire pour elle.

— Pour les yeux tu préconises quoi Amaya-chan ?

— Du rosé... pâle... oui ça ira très bien, analysa Amaya qui ne semblait pas en être à sa première fois question maquillage.

Et durant près d'une heure, Sakura s'en remit complètement à ces femmes et au fur et à mesure, elle se sentait beaucoup plus en confiance. En effet, elle se faisait maquiller, coiffer, chouchouter comme jamais on n'avait pu le faire pour elle. De plus, ces trois merveilleuses femmes avaient les mots justes, les petites attentions nécessaires pour la réconforter et l'encourager. Elle était entourée d'Hitomi qu'elle pouvait pratiquement considérer comme une mère, elle avait Hana qui était l'équivalent d'une amie et elle avait Amaya proche d'une grande sœur. En pensant à tout ceci, Sakura eut envie de pleurer de tristesse et en même temps de bonheur. D'ailleurs ses yeux commencèrent à s'humidifier et à briller.

— Pas de larmes ! S'exclama soudainement Hana qui avait pratiquement fini son maquillage.

— Tu auras tout le luxe de pleurer demain mon enfant, rajouta Hitomi en prenant la main de Sakura dans la sienne.

— Je sais...mais... c'est juste que j'ai de la chance de vous avoir toutes les trois...

C'était difficile pour Sakura car en se regardant dans le miroir, elle aurait tellement voulu que d'autres visages soient à la place de ces trois femmes. Mais elle ne pouvait pas se laisser aller au chagrin de ce futur perdu. Elle devait se concentrer sur le bonheur qu'elle ressentait à l'instant présent : elle était heureuse de les savoir auprès d'elle en ce jour si particulier.

— Nous aussi nous sommes chanceuses de t'avoir Sakura, réconforta Hitomi avec un doux sourire. Maintenant ressaisis-toi ! Ordonna la quadragénaire qui se doutait très bien des tourments que pouvaient éprouver la jeune femme. Tu ne peux tout de même pas apparaître devant ton futur époux le regard empli de larmes !

— Hai !

Ce fut donc une Sakura toute souriante mais aussi très stressée qui se leva pour se diriger vers la cérémonie qui ferait d'elle une femme, une épouse et une matriarche.

D'ailleurs, ce genre de cérémonie était généralement privée et était réservée aux personnes proches et à la famille. D'une certaine manière cela arrangeait les volontés de Madara qui ne souhaitait pas encore révéler à la face du monde son grand retour. Du coup, il n'y avait qu'une dizaine de personnes qui avait été conviées étant donné que ni Sakura ni Madara n'avait de famille présente à cet événement.

Hitomi saisit le bras de Sakura et la réconforta d'un large sourire avant d'avancer à ses côtés jusqu'à l'autel où se trouvait déjà le Daimyô en tenue officielle qui discuter avec Madara. Celui-ci était vêtu d'une tenue traditionnelle de l'ère Sengoku, un Hakana, une sorte de longue jupe culotte dans les gris sombres accompagné d'une veste noire où étaient clairement affichées ses armoiries : Uchiha.

Les rares invités s'inclinèrent quand ils virent la future épouse approcher de l'autel. L'ambiance était totalement différente de ce qu'avait connu Sakura dans son futur : il n'y avait ni musique, ni rires, ni cris... au contraire, c'était un mariage plus discret, plus sincère... beaucoup plus intimiste car seuls ceux qui méritaient d'y assister étaient présents.

Sakura sentit son coeur s'emballer alors qu'elle s'approchait de cet homme qui allait devenir son époux. Celui-ci s'était retourné et la regardait d'une telle façon que cela la déstabilisa : elle rougissait de gêne. En effet, elle avait l'impression qu'il était en train de la déshabiller des yeux. Jamais elle n'aurait pensé qu'un jour, elle rencontrerait un homme capable de la regarder ainsi : aussi amoureusement. Son cœur battait si fort dans sa poitrine à cet instant qu'elle sût qu'elle ne faisait pas d'erreur : elle aimait vraiment cet homme et était prête à sceller son destin avec le sien.

De son côté, Madara qui avait pu éprouver quelques interrogations par rapport à cet engagement n'en avait plus aucune. Déjà, le fait de s'être battu amicalement avec Ashina dans la matinée lui avait permis de ne pas se laisser aller à des inquiétudes inutiles, mais de voir Sakura si magnifiquement vêtue s'avancer jusqu'à lui, le regard brillant d'émotions, finit de convaincre l'Uchiha qu'il ne faisait pas d'erreur. Il était temps pour lui de franchir cette étape de sa vie et il le faisait de sa propre volonté et non pas pour répondre aux exigences du clan.

Hitomi présenta Sakura devant le brun avant de s'écarter sur le côté afin que la cérémonie commence. Madara saisit alors délicatement la main de sa fiancée. Il lui caressa lentement et en douceur la main à l'aide de son pouce : d'une certaine manière, il voulait qu'elle sache qu'il était prêt à devenir son époux et qu'il la voulait elle à ses côtés.

Il se tourna ensuite vers le Daimyô qui allait officier en tant que maître de cérémonie. C'était d'ailleurs un très grand honneur que d'être uni par une personne de son statut. Rares étaient les Daimyô à célébrer ce genre de cérémonie et quand cela arrivait cela concernait des membres de la très haute noblesse.

— Personne pour témoigner de votre union Uchiha-dono ? Demanda Hashuba en regardant les futurs mariés.

— Non, répondit doucement Madara mais avec un regard légèrement fermé.

— Vous avez besoin de quelqu'un pour vous représenter... Ajouta le Daimyô qui était bien embêté par cette entorse au protocole.

— Je n'ai malheureusement personne, rajouta Madara.

Un silence s'installa pendant quelques secondes avant qu'un mouvement eut lieu et que Madara vit une personne se tenir debout à sa droite. Il tourna la tête dans la direction de cette personne et reconnut Ashina Uzumaki.

— Je témoignerai pour lui, dit le vieil homme à l'attention du Daimyô.

L'Uchiha ne prononça aucun mot mais il fit tout de même un signe de tête de remerciement à l'attention du vieil homme pour accepter d'assumer ce rôle.

La cérémonie de mariage put alors commencer et elle se déroulait selon plusieurs rites au cours desquels le couple devait se purifier et se promettre de diverses manières fidélité et amour pour le reste de leur vie.

A cette époque, la mariée ne choisissait pas les alliances à échanger car c'était à l'époux de les fournir. Il lui fut alors présenté un magnifique anneau d'or qu'elle mit sur l'annulaire gauche de Madara qui avait un tendre sourire sur les lèvres. Quand vint son tour de tendre sa main gauche, Sakura fut subjuguée par la beauté de la bague que Madara était en train de faire glisser lentement le long de son doigt. Le bijou était splendide, tout en finesse et surtout le symbole du clan Uchiha y était représenté par un subtil assemblage des pierres précieuses sur l'anneau d'or.

Après près d'une demi-heure de rituel, Hashuba Shôta prononça la phrase qui concluait cette cérémonie :

— Vous êtes désormais époux et épouse.

Puis Madara s'inclina vers Sakura afin de déposer délicatement ses lèvres sur celle de sa femme dans un léger baiser.

Elle était désormais Sakura Uchiha.

Jour 431

La journée avait été mine de rien éprouvante et surtout très intense en émotions. Mais ils étaient officiellement mariés : Sakura était à présent une Uchiha. Certes, elle n'avait pas épousé celui qu'elle avait toujours cru devenir l'épouse, mais étrangement, cette idée ne lui avait pas traversé l'esprit. Autant sa famille et ses amis pouvaient lui manquer de temps en temps et particulièrement en ce jour de joie intense, mais elle n'avait plus pensé à Sasuke Uchiha depuis qu'elle avait compris les sentiments qu'elle éprouvait pour Madara. Même si elle savait que Sasuke avait fait partie de sa vie et qu'elle l'avait aimé d'une manière ou d'une autre, Sakura avait pour ainsi dire oublié Sasuke.

Après tout, Madara lui avait fait découvrir l'amour dans toutes ces définitions. Elle avait découvert ce que cela faisait d'être aimée et forcément, l'amour qu'elle ressentait pour l'Uchiha n'avait strictement rien à voir avec ce qu'elle avait cru éprouver dans le passé. C'était un tout autre niveau et elle pouvait affirmer aujourd'hui, alors qu'elle avait prononcé ses vœux quelques heures plus tôt, que c'était bien avec Madara qu'elle voyait sa vie. Elle voulait marcher à ses côtés, elle l'avait choisi pour ce qu'il était totalement, avec ses côtés lumineux tout comme ses parts d'ombres.

Le couple rejoignait donc leurs appartements pour célébrer leurs noces en privé alors qu'il était minuit passé. Madara était silencieux et profitait du calme retrouvé pour mettre de l'ordre dans ses propres émotions. Il n'aurait jamais pu imaginer un jour trouver l'amour et il ne pouvait s'empêcher de repenser aux paroles de sa mère bien-aimée : * Quand tu la trouveras, tu comprendras. *

Alors oui, il savait qu'il avait fait le bon choix en la personne de Sakura. Elle était tout ce qu'il cherchait sans jamais l'avoir jamais défini auparavant. Et même si la cérémonie était nécessaire à ce que Sakura soit officiellement reconnue comme son épouse, Madara la considérait comme telle depuis bien plus longtemps. Mais le protocole l'exigeait et même tout Madara Uchiha qu'il était, il ne pouvait pas modifier en un claquement de doigt les façons communes de penser.

Alors qu'il refermait la porte de leurs chambres derrière eux, le brun ne put s'empêcher de souffler bruyamment :

— Enfin cette journée se finit, je n'ai rien contre les histoires de protocoles, mais cela m'ennuie assez rapidement, confia-t-il en regardant la jeune femme devenue son épouse.

— La journée se finit ainsi Madara ? Vous ne souhaitez pas fêter vos noces avec votre épouse ? Demanda malicieusement la rose.

Le brun leva un sourcil devant la proposition de la jeune femme, ô que oui il l'aimait. Sakura était la femme parfaite pour lui, elle était talentueuse sur bien des domaines et elle s'était révélée au fil du temps une amante particulièrement délicieuse. Un sourire carnassier s'étira alors sur le visage de l'homme qui s'approcha de son épouse, tel un félin sur sa proie.

—Qu'avez-vous à me proposer Sakura ? Demanda Madara alors qu'il lui saisissait la taille d'une main et lui soulevait le menton de l'autre afin d'y déposer délicatement ses lèvres sur les siennes. Le baiser s'enflamma rapidement entre les deux et alors qu'ils se séparaient difficilement pour reprendre leur souffle, Sakura eut un léger rire.

— Heureusement pour vous que nous avons déjà eu de nombreux entraînements par le passé pour que cette journée se finisse dans les meilleures conditions.

L'homme rit à son tour à la remarque avant de tous deux se laisser aller à la passion qui les consumait à chaque fois qu'ils s'étreignaient.

Une fois comblés et épanouis l'un de l'autre, Sakura s'était blottie contre le torse nu de son époux pendant qu'il la tenait fermement contre lui. Ils étaient heureux et comblés mais Sakura sentit qu'elle devait lui dire la vérité sur son état. A force d'y avoir réfléchi, elle réalisa qu'il n'y avait pas de meilleur moment pour le faire.

— Madara ?

— Hmm ?

— Il faut que je vous avoue quelque chose, dit-elle en caressant lentement les contours des muscles du brun.

— Qu'avez-vous à me dire Sakura à cette heure tardive de la journée ? Interrogea-t-il subitement plus inquiet qu'il n'aurait souhaité le montrer. Après tout quand Sakura commençait ses phrases de cette façon c'était pour parler d'un sujet important.

— Je ne vous ai pas offert de cadeau de mariage, énonça Sakura avec une voix calme mais pourtant très sérieuse.

— De cadeau ? S'étonna le brun qui ne comprenait pas où elle venait en venir. Il était même plutôt perplexe concernant cette coutume qu'elle semblait évoquer.

— Cela fait quelques semaines que je dois vous le dire, mais nous avons été occupés entre la fin de la guerre, l'agrandissement de la cité et la préparation de notre mariage. Et nous n'avons pas vraiment eu le temps de discuter de ce que nous comptions faire par la suite...

— Vous souhaitez vraiment que nous parlions de la suite des évènements ? S'étonna encore le brun.

— D'une certaine manière oui je souhaiterai que nous parlions de ce que nous allons faire puisque d'ici quelques mois nous ne serons plus deux mais trois, annonça-t-elle sans trop savoir comment aborder le sujet de sa grossesse.

Les deux étaient désormais en position assise et l'homme la regarda perplexe, il était franchement en train de se demander si son épouse n'avait pas abusé du saké durant le banquet en l'honneur de leur mariage. Pourtant il était persuadé qu'il ne l'avait pas vu boire d'alcool de la soirée. Il était même en train de se demandait si ce n'était pas lui qui était ivre ou peut-être endormi et que cette conversation surréaliste n'était qu'un tour de son esprit.

— Trois ? Répéta-t-il tout de même pendant que Sakura lui attrapait délicatement les mains pour les poser paumes à plat sur son bas ventre.

— Oui... nous trois Madara.

Elle n'avait pas quitté Madara du regard alors qu'elle accomplissait ses mouvements afin d'observait sa réaction.

Madara avait laissé la jeune femme lui prendre les mains et les poser sur son corps nu et alors que son cerveau analysait la phrase : « Nous trois, Madara », il comprit immédiatement ce qu'elle était en train de lui faire admettre.

Son cœur se mit à battre à un rythme effréné : cela était-il possible ? Bien évidemment se dit-il intérieurement, cela faisait des semaines qu'elle et lui avaient des relations intimes mais ils n'avaient jamais abordé la question des enfants. En rencontrant Sakura et en apprenant à l'aimer, l'idée de perpétuer sa descendance lui avait évidemment traversé l'esprit mais ils étaient en pleine guerre mondiale, ils n'étaient pas encore mariés et surtout ils n'en avaient jamais parlé.

Au contact de la jeune femme, il avait compris qu'elle n'était pas comme toutes les femmes de son époque et qu'elle n'était sûrement pas disposée à enfanter à tout prix pour répondre aux exigences qu'imposait la société à la condition féminine. Madara était prêt à attendre qu'elle décide d'elle-même à porter ses enfants. Mais avec ce qu'elle lui annonçait à l'instant, cela bouleversait complètement tout ce qu'il avait imaginé mais cela le rendait encore plus heureux encore.

Il ne put empêcher le sourire de s'étirer sur son visage, et lorsque Sakura le vit sourire, elle se sentit immédiatement soulagée.

— Vous en êtes certaine Sakura ?

— Oui, je porte notre enfant et cela remonte à la destruction d'Uzushio.

— Pourquoi ne me l'avez-vous pas dit à ce moment-là ? Je ne vous aurai jamais laissé venir au combat avec moi si...

— Mais je ne le savais pas encore à ce moment-là. Je pensais que mon corps n'était pas disposé à concevoir une vie. Je ne l'ai su qu'à notre retour justement, interrompit Sakura afin de remettre les choses dans leur contexte.

L'homme sonda la jeune femme et son cerveau tournait à plein régime :

— Vous le saviez avant que je parte pour Kumo, n'est-ce pas ?

— Oui, je n'ai pas voulu vous encombrer l'esprit avec cela. Je savais que vous deviez accomplir certaines choses et vous n'auriez pas été suffisamment concentré si je vous avais dit la vérité à ce moment-là.

— Hn ! Fut la seule chose qu'il émit à l'évocation de cette vérité. Sakura le connaissait bien et il ne l'aimait que d'avantage.

— M'en voulez-vous de vous avoir caché cela ? Interrogea quand même la jeune femme, inquiète que son époux lui reproche cette petite cachotterie.

Pour toute réponse, Madara, qui avait ôté ses mains du ventre de son épouse, rapprocha son visage du sien et l'embrassa passionnément.

— Vous faites de moi le plus heureux des hommes, Sakura, et peu importe que cet enfant soit une fille ou un garçon, vous êtes la femme que je veux pour engendrer ma descendance.