Helloooooow !
De retour pour vous jouer un mauvais tour !
Voilà enfin la suite, et on dit tous un grand merci à Sarachan202, qui est ma nouvelle bêta-lectrice et sans qui ce chapitre serait beaucoup moins bon ! Je veux voir tous le monde à ses pieds parce qu'elle est toujours aussi patiente et gentille avec moi, même après avoir vu mes fautes déplorables et stupides ! (D'ailleurs Sarah, si jamais tu vois des fates dans cet intro merci de ne pas m'égorger dans mon sommeil. Coeur sur ta figure ! )
Bisous sur vous, on se retrouve dans les commentaires !
La déesse de la mort tendit son bras valide devant elle, pointant du doigt les deux garçons.
- Prenez garde, mortels…
- Ça va Hela, pas la peine de nous faire ton cirque, c'est nous, intervint Jörmunganð en la coupant.
Elle releva brusquement la tête fixant ses deux frères, incrédule.
- Oh, c'est vous ! s'exclama-t-elle.
Aussitôt la grande silhouette s'effaça et ce fut une petite fille d'environ dix ans qui se jeta dans leurs bras avec un rire de grelot.
- Je suis contente de vous voir ! Mais pourquoi vous m'avez invoqué comme ça ? J'aurais répondu par télépathie !
- Non justement, tu réponds pas ! s'écrièrent les deux garçons d'une même voix.
La fillette recula en faisant la grimace.
- Oui, bah ça va c'est pas la peine de crier. Excusez-moi d'avoir des trucs à faire, ajouta-t-elle en posant les mains sur ses hanches. Si vous saviez combien les humains sont stupides et meurent de façon idiote ! J'ai autre chose à faire que de vous répondre pour des trucs pas importants ! Qu'est-ce que vous avez encore fait ?
- Mama est morte, déclara Jör en croisant les bras.
Hela se figea.
- Non. C'est impossible. Sinon elle serait venue me voir.
- Eh bah pourtant si.
La petite fille fronça les sourcils.
- C'est pas normal. Si elle était vraiment morte, je l'aurais su... Elle ne serait pas restée bloquée... Elle ne s'est jamais gênée pour passer devant tout le monde avant…
- Hela, tenta Fenrir en s'approchant d'elle.
- Vous restez là, je vais voir !
- Hela ! appela Jör à son tour.
Mais la fillette avait déjà disparu.
- Tu crois vraiment que c'est important la manière dont Mama est morte ? C'est pas comme si elle était morte en se battant…
- Je sais pas, j'ai jamais compris comment ça marchait leurs histoires de morts...
—
Les jumeaux étaient tous les deux assis par terre au milieu du gymnase, Fenrir endormi contre Jörmunganð qui continuait de fixer l'endroit où leur jumelle avait disparu.
Le soleil allait se lever dans une paire d'heures et la première équipe arriverait avec lui. Si jamais on les trouvait ici, au milieu des tatamis brûlés, Monsieur Fils de Coul ou pas Monsieur Fils de Coul, il était bon pour être renvoyé.
Le cercle se remit à fumer et Jörmunganð secoua son frère pour le réveiller.
- Fen ! Debout ! Hela arrive !
Le petit garçon se redressa en se frottant les yeux alors que leur sœur apparaissait devant eux, toujours sous sa forme de petite fille. Elle avait le visage grave et tirait de sa main valide sur ses doigts décharné, les phalanges claquant entre elles quand elles se remettaient en place.
- Mama aime pas quand tu fais ça, grogna Fenrir mal réveillé.
- Oui ben pour l'instant elle est pas là, contrecarra la fillette. D'ailleurs elle est pas non plus au Hellheim. Vous êtes sûr qu'elle est morte ?
- Certain. Monsieur Fils de Coul a dit qu'elle était morte quand notre petite sœur est née.
Le claquement s'arrêta et Hela regarda ses frères à tour de rôle avec de grands yeux.
- Mais vous pouviez pas le dire avant ?! Les femmes mortes en couches ne vont jamais au Hellheim ! Elles vont rejoindre le hall de Freya ! Est-ce que vous savez à quel point ça va être dur de récupérer son âme ?!
- Tu préfères qu'elle reste morte ?! s'écria Jörmunganð en se mettant debout. Et puis c'est toi qu'es partie sans nous écouter !
- Oui bah excuse-moi d'avoir d'autres choses à faire que de courir après vos bêtises !
- T'as pas le droit de dire ça ! s'exclama Fenrir en se mettant debout à son tour. C'est pas de notre faute si Mama est morte !
- Oui bah c'est pas de la mienne non plus ! Et c'est encore moi qui vais devoir tout réparer ! J'en ai marre !
- Et de quoi t'en marre ?! hurla Jörmunganð alors que ses poings s'illuminaient d'une lueur verte. T'ES JAMAIS LÀ QUAND ON A BESOIN DE TOI !
- VOUS AVEZ QU'À M'APPELER ! répliqua Hela en amassant également sa magie autour d'elle.
Loin de la pâle couleur de son frère, la sienne avait une couleur sale, sombre et presque grise de la couleur de la pourriture. Contrairement à ses frères, sa magie ne se concentrait pas autour d'elle en un halo lumineux mais semblait ramper sur le sol, couler sur les murs et goutter du plafond, comme incapable d'exister par elle-même.
Des fissures apparurent dans le plâtre et la mousse des tatamis se nécrosa sous les pieds nus de la déesse de la mort.
- MAIS TU RÉPONDS JAMAIS QUAND ON T'APPELLE ! ON T'A APPELÉ PENDANT DES JOURS QUAND THOR EST ARRIVÉ ET T'ÉTAIS PAS LÀ ! ON T'A APPELÉ PENDANT DES SEMAINES QUAND ON S'EST RENDU COMPTE QUE FEN POUVAIT PAS FAIRE DE MAGIE ! ET T'ÉTAIS PAS LÀ ! ALORS NOUS DIS PAS DE JUSTE T'APPELER ! PARCE QUE T'ES JAMAIS LÀ !
Le rayon de magie vert pâle fusa vers Hela et la jeta contre le mur. Un énorme bout de plâtre tomba sur elle et Fenrir poussa un cri.
- Arrêtez !
Hela surgit de sous les décombres, couverte de poussière et lévitant au-dessus des débris, dans une bulle malsaine de magie. Tout ce qui était touché était automatiquement détruit, les équipement d'entraînement rouillaient et tombaient en pièces, les murs tombaient en lambeaux et le sol craquait sous leurs pieds. Fenrir dû sauter sur le rebord d'une fenêtre dont le verre ternissait et se recouvrait de mousse pour éviter les trous qui apparaissaient dans le sol.
Loin dessous, un grondement se fit entendre alors que Jör s'élevait également dans les airs, et toutes les lumières se mirent à clignoter. Sa magie brillait autour de lui, forçant Fenrir à détourner les yeux.
- Mais arrêtez ! tenta une nouvelle fois le louveteau en vain.
Hela et Jörmunganð lancèrent leur attaque tous les deux en même temps, leurs magies se percutant au milieu de la salle dans un bruit de fin du monde.
Complètement paniqué, Fenrir se changea en loup et fila comme le vent hors de la pièce.
—
Depuis la mort de Loki, Tony errait entre les murs de la Tour tel un fantôme, incapable de rester plus de dix minutes dans la même pièce. Il n'en pouvait plus de s'attendre à la voir passer les portes dès qu'il entendait quelqu'un arriver derrière lui. Pendant une fraction de seconde, il s'apprêtait à entendre son pas léger, sa voix l'appeler, mais le pas suivant était toujours trop lourd, trop lent, trop traînant, lui rappelant douloureusement que Loki ne se promènerait jamais plus dans les couloirs de la Tour. Il évitait consciencieusement sa chambre et même son labo, qui représentait tout ce qu'il aurait pu construire avec Loki et qui lui avait échappé alors qu'il l'effleurait à peine du bout des doigts. Il était empli du souvenir de leurs baisers, de leurs rires... de leurs enfants, puisque c'était ce que représentaient les robots après tout.
D'ailleurs ces derniers s'étaient désactivés et avaient repris leurs corps à roulettes. Tony étaient parti dans une formidable crise de colère et de larmes la dernière fois qu'il les avaient vus dans leurs corps androïdes, terrassé par la douleur de l'absence de Loki à leurs côtés. Depuis les trois petits se faisaient les plus discret possible, aidés par Jarvis qui évitait soigneusement de croiser son créateur avec son corps androïde.
Quelque part Tony était content de ne plus les voir. Ils ressemblaient trop à Loki avec leurs cheveux noirs et leurs sourires en coins.
Si Tony ne les avaient pas encore vu sous leur forme réelle, il était persuadé que ce serait encore pire avec les jumeaux. En plus de ressembler physiquement à leur mère, ils avaient la même manière de bouger, de parler, ils avaient les même expressions, le même sourcil qui se levait en une arche gracieuse quand ils se moquaient gentiment des gens... Il les avait trouvé par hasard dans le couloir menant à la chambre mortuaire de Loki. Il savait qu'ils étaient dans la Tour parce que Jarvis lui avait annoncé quand ils s'étaient téléportés. Il avait reconnu Jör dans le petit garçon blond à sa manie de passer sa main dans ses cheveux pour dégager son visage et Fenrir dans celui à la peau noire qui tirait sur ses manches pour couvrir ses mains. C'était des tics que l'ingénieur connaissait par cœur parce que Loki avait les mêmes, et que les enfants n'avaient probablement même pas conscience d'avoir eux aussi. Il avait pu les prendre dans ses bras pour les consoler uniquement parce qu'ils n'avaient pas leur apparence normale.
L'ingénieur ne pouvait pas prendre le risque de s'effondrer devant les gosses. Pas devant eux alors qu'ils étaient les plus à plaindre et que la chute était certainement plus douloureuse pour eux que pour lui. Ils avaient besoin de quelqu'un sur qui ils pourraient s'appuyer, quelqu'un qui pouvait les consoler quand eux s'effondraient. Ils n'avaient pas besoin de quelqu'un qui était prêt à s'écrouler à tout bout de champ, dès qu'il croisait son reflet dans une vitre. Dès qu'il remarquait un détail lui rappelant Loki. Un de ses lourd tome en cuir qui traînait encore dans le salon, le pot de pâte à tartiner au chocolat dans la cuisine. Les biberons sur le bord de l'évier.
Melewhynn.
Encore une raison de pleurer. Il avait promis à Loki de prendre soin d'elle. Il lui avait juré sur son lit de mort. C'était la seule chose qu'il lui restait de Loki et pourtant il ne pouvait pas voir cette gamine.
Il la détestait et il se haïssait de la détester.
C'était la dernière chose que Loki lui avait laissé et il ne pouvait même pas s'en occuper. Il ne pouvait pas la regarder, il ne pouvait pas la prendre dans ses bras et il ne voulait pas en entendre parler.
Il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle lui avait volé Loki. Qu'elle était responsable de sa mort. Pire, que c'était elle qui l'avait tué.
Si elle n'avait pas été là, si elle n'avais pas existé, tout aurait été différent. Loki serait encore là ! Si elle n'avait pas décidé de naître à ce moment précis, alors qu'il était loin de Loki !
Chaque fois qu'il entendait parler de ce bébé, qu'il voyait quoi-que ce soit en rapport avec elle, il avait envie de hurler. Parfois il en voulait même à Loki de ne pas l'avoir appelé plus tôt. De ne pas lui avoir demandé de rester avec lui.
Il s'était retrouvé plusieurs fois dans la chambre mortuaire de Loki, à lui hurler dessus avant de terminer le plus souvent prostré à ses pieds, en lui demandant pardon. Il aurait dû être près d'elle, au lieu de partir se battre contre ces guignols ! Il aurait dû être là dès le début !
Dans ces cas-là, il fallait l'intervention de Bruce ou Steve pour réussir à le faire sortir de la pièce.
Il s'effondra sur le fauteuil du salon, le visage dans les mains.
Il ne pouvait pas s'occuper des enfants. Ils avaient besoin d'un père et il ne pouvait pas être cela pour eux. Pas sans Loki. Il avait besoin d'elle. Il avait besoin d'elle pour vivre, pour respirer... Pour s'occuper des gosses.
Sans elle il ne savait pas de quoi il était capable. Tout ce qu'il avait comme modèle en dehors de Loki c'était une mère absente et un père violent. Des maux il faut choisir le moindre, il préférait être absent plutôt que de faire du mal aux gosses. Tout sauf faire du mal au gosses. Ils étaient encore jeunes et avaient des milliers d'années encore devant eut pour l'oublier une fois qu'il aurait disparu de leur vie. Ça leur ferait probablement un peu mal au début, surtout à Fen. Bon sang ce gosse était le meilleur apprenti qu'il ait jamais eut. Intelligent, rapide, curieux, il n'avait aucune limite. Il transformait toutes ses faiblesses en forces, et quand il ne pouvait pas il passait au-dessus, comme pour sa dyslexie. Ou son manque de magie. Tony savait que sa rage de vaincre venait de là. Il voulait prouver qu'il valait autant que son frère, même s'il ne pouvait pas faire de magie comme lui. Que même s'il ne pouvait pas changer le monde en claquant des doigts, il pouvait le faire autrement.
Mis entre de bonnes mains, le gamin ferait des merveilles.
Entre de bonnes mains. Pas les siennes.
Jarvis le sorti de ses pensées en faisant vibrer le StarkPad sur la table du salon.
- Monsieur, il semblerait que nous ayons une invitée, dit-il en projetant les images des caméras de sécurité.
- Qui ça ? demanda Tony en récupérant la tablette.
Sur l'écran, trois gardes robots tenaient en joue une créature noire, nimbée de flammes, à la chevelure d'un blanc d'os.
- Lady Sigyn est revenue, Monsieur, répondit Jarvis.
⸺⸺⸺
Bruce s'assit sur la chaise laissée par Steve. Il observa la tiare sur son front, ses cheveux noirs et brillants, sa peau trop blanche. Il regarda sa robe tendue sur son ventre encore rond et qui, même si c'était invisible sous le tissu, était traversé par une longue ligne rouge qui lui avait prit la vie et dont il s'estimait responsable.
- Je suis désolé… Je suis vraiment, et sincèrement désolé. J'aurai dû faire mieux. On aurait dû appeler une ambulance. On aurait dû vous emmener à l'hôpital.
Il enleva ses lunettes pour se passer la main sur le visage. Ses cernes s'étaient agrandies et ses joues creusées.
- Mais vous êtes tellement différente ! Qui aurait pu vous prendre en charge ? Même Melewhynn ! On lui donne presque dix biberons par jour et elle est toujours aussi carencée. On ne peux définitivement pas lui prendre de nourrice parce que je doute que qui-que ce soit accepte de donner son sein à un bébé bleu. Elle est très faible, elle pleure sans arrêt et a constamment de la température. Je ne sais plus quoi faire… Vous... Franchement, je n'aurais jamais pensé dire ça un jour mais vous me manquez. Je sais que nous étions loin d'être amis, mais vous me manquez.
Il avait déjà la mort de Loki sur la conscience, et il sentait qu'il en aurait bientôt deux autres. Celle du bébé d'abord, parce qu'elle était de plus en plus faible et qu'il n'avait rien pour substituer le lait maternel de Jotun.
Ensuite il y avait celle de Tony.
L'ingénieur lui faisait de plus en plus peur. Il était de plus en plus pâle, de plus en plus maigre et s'il continuait ainsi, il ne resterait bientôt de lui plus qu'une ombre, prisonnière des quatre murs de la Tour et des souvenirs de Loki.
- Il va falloir penser à organiser votre enterrement, aussi, finit-il par continuer. Je ne pense pas que Tony participe à son organisation. Steve et Coulson ont déjà commencé à faire des recherches sur les traditions scandinaves, mais il va falloir qu'on trouve des équivalent parce que je ne suis pas sûr que le port de New York nous laisse faire flamber un bateau complet dans le but de vous incinérer. Même s'il s'agit d'un de ceux de Tony. On peut peut-être vous faire incinérer et répandre vos cendres en mer. Coulson évoque l'idée depuis déjà plusieurs jours.
C'était la solution la plus acceptable qu'ils aient trouvée. Bruce avaient tenté de glisser à Thor de ramener Loki à Asgard pour qu'il y soit inhumé selon son rang mais le prince d'Asgard avait été très clair sur le sujet : Loki a été banni et ne fait plus partie de la famille royale. S'il devait revenir à Asgard, se serait pour être jeté dans une fosse commune ou donné à manger aux chiens.
Pourtant en voyant l'anneau d'argent qui ceignait le front du Jotun, Bruce savait que Thor ne faisait que répéter ce qu'on lui demandait de dire.
Il soupira encore une fois et finit par se lever.
- J'aurais aimé que ça se termine autrement. Vraiment, ajouta-t-il avant de quitter la pièce.
Sur le pas de la porte, il se retourna une dernière fois, et sous la lumière brillante et froide des néons, il lui semblait presque la voir respirer.
⸺⸺⸺
Fenrir courait de toute la vitesse de ses pattes à travers le SHIELD. Autant dire que les seuls personnes qu'il croisait à cette heure matinale, eux, ne voyaient passer qu'une vague forme blanche qui faisait tout voler sur son passage.
Le louveteau était en panique. Son frère et sa sœur étaient en train de se battre à grands coups de magie au sous-sol et personne ne pouvait les arrêter ! Il ne sentait personne digne de confiance, personne qu'il connaissait, personne avec assez d'autorité pour réussir à/
Il s'arrêta net, devant un groupe de cadets ébahis.
Son odorat hypersensible venait de capter une odeur qu'il connaissait bien. L'odeur de la seule personne capable de stopper Jörmunganð. Et s'il pouvait arrêter Jö, il saurait arrêter Hel !
Il fit volte-face et se précipita vers l'entrée du bâtiment. Coulson venait d'arriver.
Ses griffes rayèrent le carrelage sur une quarantaine de centimètres lorsqu'il il freina brusquement devant l'Agent qui eut pour seule réaction le réflexe de lever les dossiers qu'il avait dans les mains hors de portée de la truffe humide du louveteau.
- Fenrir ? Mais que se passe-t-il ? Où est ton frère ?
- Il est... au sous-sol, haleta-t-il après s'être retransformé en garçon. Il est... en train de... se battre…
- De se battre ?! Mais avec qui ?! s'exclama Coulson en commençant à se diriger vers les ascenseurs à grandes enjambées.
- Avec... avec Hela ! s'exclama Fen en tentant de le suivre.
L'Agent pila et fit volte-face vers Fenrir pour lui parler, mais au même instant le sol se mit à vibrer sous leurs pieds et toutes les vitres explosèrent autour d'eux.
Quand Couslon leva les yeux vers le gamin, il s'était retransformé en loup, cette fois-ci beaucoup plus grand, et couinait en piétinant. Comprenant rapidement, Coulson agrippa une poignée de poils au niveau de son encolure et sauta souplement sur son dos. Fenrir s'élança aussitôt.
⸺⸺⸺
Clint entra dans la pièce et s'approcha de la table, sans pour autant lever les yeux sur Loki.
Ça lui faisait trop mal.
Il déposa une flèche, toute simple, toute noire, le long du bras trop blanc et trop mince du Jotun.
- C'était celle que je te réservais. Depuis que tu avais essayé de prendre New York. Je devais te la planter dans le genou.
Il leva finalement les yeux et prit une inspiration tremblante. Il fit quelques pas et se retrouva devant la tête de l'autel, pour prendre le visage de Loki en coupe entre ses mains.
- Je voulais... Je voulais te l'offrir le jour où tu te marierais avec Tony. Parce que c'était comme ça que ça devait finir non ? Avec un énorme mariage à Central Park, parce que Tony est incapable d'être discret, et... et puis toi non plus d'ailleurs ! Avec tes cornes à la con et ton sens du spectacle !
L'archer pleurait franchement maintenant.
- Et puis vous auriez eu plein d'enfants parce que... parce que tous les contes de fées terminent comme ça ! "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants." C'était comme ça que ça aurait dû finir ! Pas... pas comme ça... Jamais comme ça... Vous auriez dû avoir plein d'enfants parce que... c'était évident quand on vous voyait avec Tony et les gosses... Parce que vous étiez toujours constamment entourés d'eux ! Parce que vous étiez faits pour ça !
Il hoquetait, et sa respiration se fit hachée alors qu'il continuait de déverser tout ce qu'il n'avait pas réussi à dire à Loki avant qu'elle ne parte.
- Je voulais... Je voulais parler de ce qui s'était passé avec le Tesseract. Que si tu savais tout ce qui se passait dans mon cœur, je savais tout ce qui se passait dans le tien aussi... Et que j'aurais pu faire tellement mieux que ce qui t'es arrivé... Parce que je voulais faire tellement mieux que ton frère... Je voulais... Je voulais que tu vois que Fen et Lila sont faits pour être ensembles... Je voul... je voulais que tu viennes à la maison pour voir Laura...
Il s'effondra à genoux, le visage dans les mains, à déverser son chagrin et son deuil, ses pleurs résonnant longtemps dans la pièce quasiment vide.
- Je voulais juste que tu vives...
Sur les joues de Loki coulaient encore les larmes qu'il venait de verser, comme si le Jotun lui-même pleurait sur ce qu'aurait pu être sa vie et qui lui avait été refusé.
