Salut, salut ! Oula, ça fait un looong moment que je n'ai pas posté et j'en suis désolé ! J'ai été un peu dépassé avec les cours, les partiels et tout et tout. J'espère que ce chapitre vous plaira, je ne sais pas quand je pourrais poster la suite, sûrement fin avril mais je ne promets rien !
Un grand merci à tous ceux qui prennent le temps de laisser des supers commentaires, ça fait super plaisir ! Cœur sur vous !
Bonne lecture et à la prochaine ! :)
Chapitre 40 : Défaite ou conquête ?
Lily sentait une brise légère chatouiller ses épaules découvertes, le soleil caressait sa peau nue dans une sensation agréable. Elle marchait à côté du lac noir, un léger sourire aux lèvres. Elle fronça les sourcils. Il faisait étonnamment chaud pour un mois de janvier, surtout après les températures qu'ils venaient d'essuyer. Elle se souvenait encore des nuages gris et de la pluie des jours précédents. Elle baissa son regard émeraude sur sa tenue et remarqua qu'elle portait une robe d'été d'une couleur blanche assortie de petites fleurs rouges qui juraient atrocement avec ses cheveux. Et, à sa plus grande surprise, elle ne portait pas de chaussure. Que lui était-il passé par la tête en s'habillant se matin ? Ses pensées s'envolèrent alors qu'elle croisa un regard pétillant à quelques mètres d'elle.
Un garçon aux cheveux ébènes qui semblaient indisciplinés avançait vers elle. Son visage aux traits marqués lui souriait avec sincérité, et ses yeux couleur chocolat chaud ne semblaient ne voir qu'elle. En quelques secondes le garçon ne fut plus qu'à quelques centimètres d'elle, il était proche, très proche, et pourtant Lily trouva qu'ils étaient encore trop éloignés l'un de l'autre. Pendant un cours instant elle se dit qu'elle avait des pensées bizarres, et que la scène n'était pas réelle. Puis le garçon lui sourit avec une telle douceur qu'elle n'eut plus qu'une idée en tête, l'embrasser. Rapidement elle parcourut la distance entre ses lèvres et celles du garçon, l'embrassant avec douceur.
- Lily, chuchota la voix rauque du garçon contre ses lèvres entre deux baisers.
- Oh, James, répondit-elle sur le même ton.
James ?
Brusquement, le souffle court, Lily ouvrit les yeux. Elle papillonna légèrement, le cœur battant à tout rompre. Elle ne croisa pas un regard marron, mais la couleur familière d'une jaune chaleureux. Elle reconnut ses draps, et l'environnement familier de son dortoir, mais rien ne semblait atténuer sa panique.
Elle venait de rêver de James Potter. Un rêve terriblement niais où elle l'embrassait. Elle avait rêvé qu'elle embrassait James Potter. Et elle n'arrivait même pas à caractériser cet épisode de son subconscient comme un cauchemar. C'était bel et bien un rêve.
Son corps semblait peser une tonne, elle était incapable de bouger, le cœur battant alors que toutes sortes de pensées incohérentes traversaient son esprit. Elle sentit son ventre lui rappeler combien elle avait bu la veille et elle crut qu'elle allait vomir. Soudainement la lumière se fit dans son esprit, ce rêve étrange était la faute de l'alcool, c'était évident. Elle ne boirait plus jamais, c'était acté. Le visage de James apparut lentement dans son esprit, mais cela n'avait rien avoir avec son rêve, ils étaient dans la salle commune et ses yeux s'ouvrirent d'horreur lorsque les mots qu'il avait prononcés avec tant de sérieux se gravaient une nouvelle fois dans son esprit.
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Y'a pas à dire, les lendemains de cuites sont difficiles pour tout le monde. Les maraudeurs avaient même osé déserter leur cuisine pour profiter du beau temps, et surtout prendre l'air, et débriefer la soirée de la veille.
Peter lançait mollement des cailloux dans le lac, une moue perplexe sur le visage. Remus était allongé sur le dos, les bras sur les yeux tentant de se cacher de la lumière. Sirius fumait une clope, l'air hagard. Quant à James, malgré les grands cernes semblables à celles de ses camarades qui ornaient son visage, il abordait un léger sourire.
- Vous pensez que quand on lance des cailloux dans l'eau ça fait comme un tremblement de terre pour les poissons ? Un tremblement d'eau quoi… demanda Peter le regard fixé sur la surface du lac noir.
- Sûrement, réfléchit James qui étant de bonne humeur était même disposé à répondre aux questions les plus stupides de Peter, contrairement à Remus qui grogna.
- T'en as encore des questions connes comme ça en stock ?
Sirius pouffa.
- Le sage Poufsouffle a abusé de l'alcool hier soir à ce que je vois…
Remus leva un bras et un œil vitreux se posa sur Sirius. Il fronça des sourcils en le méprisant du regard avant de reprendre sa position initiale.
- Bon, Potter, tu vas finir par nous raconter pourquoi tu es d'aussi bonne humeur aujourd'hui ? grogna Remus.
- Je ne suis pas de si bonne humeur, fit remarquer James avec une mauvaise foi évidente.
- Arrête ton char rayon de soleil, coupa Sirius avec sérieux.
- Oh, lumière de ma vie, sourit un peu ça te ferait du bien. Surtout que tu t'es réconcilié avec Dorcas.
- James, tu es vraiment bizarre aujourd'hui, fronça des sourcils Peter en détachant ses yeux du lac pour la première fois.
- Les filles, ce n'est pas que j'adore discuter potins et compagnie, mais j'ai bien envie d'aller me foutre au pieu et dormir jusqu'à demain, alors James est-ce que tu peux nous raconter ton bonheur oui ou merde ? s'agaça Remus en perdant patience.
Le châtain se redressa, le visage pâle, les yeux éclatés et les cheveux qui partaient dans tous les sens.
- Tu as vraiment une sale gueule, commenta Peter en plissant des yeux pour mieux observer le Poufsouffle.
Le visage pâle du garçon rougit sous la colère, il leva son majeur dans la direction du Gryffondor, avant de reposer son regard sur James. Le Serdaigle roula des yeux, d'un air amusé, et se décida enfin à parler.
- J'ai déclaré mes sentiments à Lily.
Un grand silence accueillit l'annonce de James. Sirius, la clope à quelques centimètres de ses lèvres, fixait son ami comme s'il ne l'avait encore jamais vu, Peter abordait une expression de fierté, et Remus… bon Remus était de mauvaise humeur.
- Mais encore ? claqua sèchement le lycanthrope.
- Ce que t'es impatient, râla James, il va falloir te détendre mon vieux…
- James raconte la suite, parce que j'avoue que ton comportement est réellement flippant. Depuis quand es-tu aussi positif ? fit Sirius d'une voix lente.
James adressa un sourire mutin à ses amis et se décida à arrêter son manège.
- Elle était complètement perturbée. Elle ne m'a évidemment pas répondu, il fallait s'y attendre. Mais, ce qu'il faut retenir, c'est que j'ai enfin réussi à faire réagir Lily. Elle était toute rouge, et par Merlin, je ne l'avais jamais vue aussi confuse. Alors, je me dis que cette fois, j'ai peut-être une chance.
Sirius tira une nouvelle taffe en hochant la tête d'un air pensif.
- Et qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? demanda finalement le Serpentard sous les regards attentifs des deux autres.
- Rien.
- Rien ? s'étouffa Peter avec surprise.
Remus fit les gros yeux à James et Sirius fronça des sourcils, perplexe.
- J'ai passé les dernières semaines à la draguer de manière plus ou moins pitoyable, voire franchement ridicule, mais surtout j'ai enfin dit tout ce que j'avais sur le cœur. Je lui ai tout avoué, alors maintenant c'est à son tour de faire un pas vers moi. Je lui ai dit que je n'attendais pas spécialement de réponse, mais elle est au courant.
- Donc tu vas te la jouer mi-passif mi-intéressé maintenant quand tu vas la voir ? Parce que vous allez forcément vous croisez, vous êtes tous les deux préfets-en-chef, vous êtes binômes en potion… résuma Sirius.
- Pas vraiment, disons que je vais lui parler normalement, je vais peut-être forcer sur les allusions, maintenant que je sais que je ne la rends pas totalement indifférente.
- Mais qui êtes-vous et qu'avez-vous fait du Saint-des-coincés-en-chef ? s'exclama brutalement Peter.
Même Remus se dérida, et ils éclatèrent de rire.
- C'est sûrement à cause de vos coachings à la con… ça m'est rentré dans le crâne.
Ils échangèrent des regards complices.
- Vous vous rendez compte qu'on s'expose en plein jour-là ? reprit Sirius d'un air nonchalant en balayant le parc d'un regard.
- Les maraudeurs nocturnes… ah la belle époque quand on était encore anonyme, railla Peter.
- Les maraudeurs tout court maintenant, fit Remus en se rallongeant au sol.
- Tu ne devais pas partir faire la sieste toi d'ailleurs ? demanda James en se rappelant les lamentations du garçon d'il y a quelques minutes.
Remus grogna pour toute réponse, son visage caché dans ses bras.
- Il nous adore, il ne peut plus se passer de nous, chantonna Peter la bouche en cœur.
Remus leva un bras et adressa un doigt d'honneur à ses amis, sous leurs rires.
- Taisez-vous, je veux dormir, gémit Remus.
Sirius, James et Peter se mirent à faire le plus de bruits possible, hurlant au lieu de parler. Ils attiraient tous les regards des élèves à quelques mètres d'eux, mais il n'en avait rien à faire. Quelques minutes plus tard, Remus se leva en les insultants de tous les noms, maugréant qu'il ne pouvait pas être tranquille. Les garçons le poursuivirent dans le parc en l'appelant et en riant.
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- Je ne savais pas qu'ils étaient amis ces quatre-là.
- J'ai cru comprendre depuis la soirée chez Poufsouffle qu'ils étaient plutôt proches, répondit Charlotte en observant Sirius, James et Peter courir après Remus en hurlant jusqu'au château.
- C'est plutôt improbable, commenta Josh en haussant les sourcils.
Charlotte sourit doucement et laissa poser sa tête sur l'épaule de son petit-ami.
- Nous aussi c'était improbable, et regarde où on en est maintenant ?
Josh la regarda avec son regard pétillant qui la faisait rougir comme une débile à chaque fois. Ils étaient ensemble, il était son petit-ami et elle était sa petite-amie. Elle n'avait jamais été la petite-amie de quelqu'un, pour de vrai, et c'était la meilleure sensation au monde.
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Lily allait devenir folle. L'unique responsable de cette folie étant ce crétin de James Potter avec ses cheveux décoiffés et son sourire à deux balles.
Le matin, quand Willow et les filles s'étaient levées elles lui avaient toutes sautées dessus pour en savoir davantage sur James et elle. Lily n'avait répondu à aucune de leurs questions, incapable de formuler une pensée cohérente quand il s'agissait de James.
Elle avait croisé James toute la journée. Il semblait être toujours sur son passage. Elle avait l'impression d'être victime d'un coup monté, ou pire d'un complot. Et l'attitude de James mettait son esprit sans dessus dessous. Il lui adressait des légers sourire, la saluait doucement à chaque fois en prononçant son prénom d'une telle manière qu'elle était incapable de répliquer. Bordel, elle ne savait pas comment il faisait pour la déstabiliser en lui adressant un simple "Bonjour Lily". Parce que oui, elle n'était pas butée à ce point, elle l'avouait, James la déstabilisait. Son cœur s'emballait, ses mains devenaient moites et son estomac faisait des loopings.
C'était toute sa vision de James qui était remise en question. Certes, James était beau garçon, c'était un fait qu'elle n'avait jamais nié. Cependant, elle l'avait toujours trouvé trop coincé pour être attirant. Et pourtant, au fil des semaines, depuis le bal, elle avait remarqué un changement quand elle posait son regard sur James. Et depuis la veille c'était une catastrophe. Il s'était ridiculisé pour elle. Il avait oublié toute sa réserve et son image de préfet parfait, et s'était montré drôle, et surtout touchant lors de sa déclaration.
Alors quand elle le regardait à présent, ses yeux bruns ne lui paraissait plus si banal, son sourire semblait éclatant, elle avait même l'impression qu'il était musclé. Alors que James ne pratiquait aucun sport, c'était physiquement impossible, et pourtant elle mourait d'envie de parcourir son torse et ses épaules avec ses mains.
Elle était convaincue que c'était uniquement physique. Voilà, elle était attirée physiquement par James. C'était tout. C'est donc avec cette idée en tête, qu'elle se retrouva assise à côté de lui le samedi de la semaine suivante pour assister au match de Quidditch opposant Serdaigle à Serpentard.
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Evan donna un grand coup de pied dans la porte des vestiaires des verts et argents, il esquissa un sourire moqueur en entendant quelques joueurs de l'équipe de Severus hurler de peur. Evan était plutôt satisfait de son effet de surprise. Il ignora les regards éberlués que les joueurs posaient sur lui et se posta devant un Severus rouge de colère. Ah il l'avait bien mouché sur ce coup, jamais ce crétin n'aurait pensé qu'il puisse être capable de venir le voir dans un tel moment, et surtout en public.
- Je te préviens Severus, si tu perds ce match, je fais du feu de bois de ton balai pour me faire un beau feu de cheminée dans la salle commune des Gryffondors. Pigé ?
Severus roule des yeux, et claqua la langue dans un geste agacé.
- Ton intervention est parfaitement inutile, et surtout tu déranges Rosier. Je suis en plein milieu de mon briefing d'avant match alors casse-toi.
Evan esquissa un sourire en coin et pointa un doigt censé être menaçant sur son camarade avant de tourner les talons, et sous la stupéfaction générale il souhaita bonne chance aux Serpentard.
- Capitaine ? C'est quoi ce bordel ?
- Il est tombé sur la tête le Bouffondor ?
- Il se drogue ?
- Y'a moyen de lui faire passer un test de dépistage dans ce cas ?
- Tu te tapes Rosier ?
Les joueurs de Severus se mirent à parler en même temps, chacun y allant de son petit commentaire. Il finit par frapper bruyamment dans ses mains pour ramener le silence alors que la voix du commentateur, Benjy Fenwick, commençait à résonner dans le stade.
- Préparez-vous, ordonna Severus.
Ses joueurs se turent et se placèrent en file indienne derrière lui.
- On va bouffer du piaf !
Les exclamations de ses joueurs résonnèrent dans son dos alors Fenwick scandait le nom des joueurs de Serpentard dans le micro.
- ça ne répond pas à ma question, est-ce qu'il se tape vraiment l'ennemi ? grommela un joueur dans le dos de Severus.
Le capitaine se retourna et adressa un clin d'œil à son coéquipier, un léger sourire au coin des lèvres.
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James était assis à côté de Lily dans les gradins et c'était, honnêtement, une pure coïncidence. Accompagné de Greta, comme d'habitude, il avait croisé Remus en venant au stade et ils avaient fini par discuter ensemble et une chose en entraînant une autre ils s'étaient retrouvés dans les mêmes gradins.
Sur le terrain les équipes étaient enfin arrivées, les deux capitaines, Severus Rogue et Marlène McKinnon, se faisaient face et échangeaient une poignée de main musclée.
James resta silencieux, et hormis une brève salutation à laquelle Lily lui avait répondu aussi brièvement, il ne parla pas davantage. Le match venait de commencer, et James s'amusait à bouger naturellement les bras frôlant le coude de sa voisine. Il lui lançait des coups d'œil en coin, et ils croisaient presque systématiquement le regard de Lily. A chaque fois il lui adressait un large sourire et elle détournait le regard en marmonnant des paroles incompréhensibles.
Lily avait la furieuse envie d'étrangler James. Il lui lançait des sourires idiots en la frôlant avec son bras ou son genou, plus ou moins subtilement, toutes les cinq minutes. Sérieusement, qui faisait ça ? Elle visage la brûlait, elle n'arrivait pas à le regarder dans les yeux et elle n'arrivait plus à formuler une seule pensée cohérente. Elle n'en pouvait plus, elle sentait son estomac se contracter et ses mains devenir moites. Il était le pire dragueur de tout le monde sorcier et pourtant il lui faisait de l'effet, c'était impensable.
James finit par arrêter son petit manège. Il voyait bien qu'il la dérangeait, elle s'écartait de lui, et lui lançait des regards noirs, le visage rouge de colère. Peut-être qu'il avait été trop loin ? Oh par Merlin, peut-être qu'il était devenu un gros lourd ?
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Severus adressa un sourire malveillant à la petite brune qui lui faisait face. McKinnon résista bravement à sa poigne forte, ce qui le fit hausser un sourcil. Elle n'était pas faible, il le savait, mais elle ne semblait pas déstabiliser pour un sou.
- On va vous écraser, menaça Severus avec simplicité.
Le rire clair de la jeune fille résonna dans ses oreilles alors qu'ils continuaient de se serrer la main.
- Si toi et Rosier croyez m'avoir avec vos jeux stupides vous êtes bien moins stratèges que je le pensais, annonça McKinnon d'une voix joyeuse en retirant sa main de celle de Severus.
Bouche-bé, le Serpentard regarda McKinnon s'éloigner en direction de son équipe, non sans lui avoir adressé un large sourire moqueur. Bordel, ils ne s'étaient pas fait avoir quand même ? Il n'était pas un habitué de l'échec, et ce n'est pas aujourd'hui qu'il allait commencer. Avec rage, il se retourna pour faire face à son équipe et enfourcha son balai au coup de sifflet pour décoller.
Marlène McKinnon ? Aujourd'hui tu vas perdre.
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Evan était littéralement prêt à tomber de la barrière. Les jointures de ses mains étaient blanches tellement il serrait la barre de fer, et son visage exprimait la concentration et l'énervement.
- Mais bordel ! Bouge-toi le cul Rogue ! hurlait-il.
Il était incapable de se contenir. Il savait que ses amis et la plupart de ses camarades de Gryffondors le regardaient d'un œil étrange. L'air de se demander s'il n'avait pas définitivement perdu la tête. Effectivement, la situation semblait plutôt porter dans cette direction. Depuis que le match avait commencé, il n'avait pas cessé d'encourager les Serpentard, et plus particulièrement son ennemi de toujours, Severus Rogue, lui hurlant à la fois des insultes et des conseils.
Tracey se pencha vers Dorcas, un air inquiet sur le visage elle murmura à son amie.
- Tu penses qu'il a définitivement perdu la tête ?
Dorcas haussa des épaules.
- Il a toujours été bizarre, répondit-elle de sa voix grave.
- Il me fait peur, avoua Eliott en se penchant vers les deux filles.
- Je crois qu'il fait un burn-out, ajouta Peter.
- Avec tout ce stress de la compétition, tu m'étonnes qu'il perde les pédales, renchérit Kat.
- Vous devriez le voir aux entraînements, depuis que le match contre Serdaigle approche, il est encore pire qu'avant, se plaignit Cynthia avec une moue d'horreur.
- Taisez-vous ! siffla Evan en se retournant vers ses amis. Vos jérémiades m'empêchent de me concentrer ! SEVERUS REGARDE A TA DROITE MERDE !
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Severus était sous la douche, il avait envie de mourir. De honte, de rage, de tristesse. Ils avaient perdu. McKinnon avait gagné. Il entendit vaguement ses coéquipiers quitter le vestiaire, mais il ne répondit pas à leurs salutations ou leurs questions. Evidemment qu'il n'allait pas bien. Il venait de perdre la première place. A présent il ne restait plus que le match opposant Gryffondor à Serdaigle pour clore le championnat. Avec les points qu'ils avaient accumulés, les Serpentard pourraient éventuellement terminer second, mais certainement pas les premiers. Gryffondor n'était pas loin derrière eux, et Serdaigle avait une avance phénoménale.
Et surtout, le plus important restait à savoir comment McKinnon avait deviné que c'était lui et Rosier qui la malmenait subtilement depuis quelques semaines ? Il était connu pour sa discrétion, certes Rosier l'était moins, mais il avait fait de sacrer effort sur ce point. Alors comment avait-elle sur ? L'avait-il sous-estimé ? Non, ce n'était pas possible. Il ne sous-estimé jamais un adversaire, il était toujours conscient des moindres forces et faiblesses de celui-ci. Il n'y avait qu'à regarder Rosier, il le connaissait par-cœur. Parce qu'il l'avait observé, et avait bien mené son enquête pour, quand ils étaient encore en guerre (ah nostalgie), il puisse taper là où ça faisait mal.
Quand il ne sentit plus ses extrémités, ni l'eau qui tombait sur lui, Severus se décida à sortir de la douche. Il se sécha rapidement, et enfila un caleçon propre. Il se frottait les cheveux avec sa serviette en entrant dans la partie du vestiaire où était ses affaires, il se stoppa dans ses mouvements en reconnaissant le garçon assis sur un banc. Le regard perdu dans le vide, Evan semblait l'attendre, sa jambe droite était parcourue de tic et il se mordait l'ongle du pouce. Severus esquissa un léger sourire. Il était mignon, avec ses cheveux châtains ébouriffés, et son expression soucieuse sur le visage.
- Bah alors Rosier on peut plus se passer de moi ?
Evan arrêta de se mordre l'ongle du pouce, il se redressa en posant son regard marron clair sur Severus. Il fronça des sourcils, et détourna légèrement le regard devant la tenue de son camarade. Severus ne se formalisa pas d'être presque nu devant son camarade. Il n'était pas pudique de nature, et il adorait déstabiliser Evan.
- Comment tu te sens ? D'après tes coéquipiers tu étais en train de pester sous la douche, certains avaient peur que tu te sois noyé. Ils sont persuadés que tu tombes en dépression.
Severus roula des yeux en imaginant les commentaires plus stupides les uns que les autres de ses coéquipiers. Jamais il ne se serait abaissé à un tel niveau. Certes il était resté sous la douche pendant un long moment, mais il avait besoin de décompresser et de ruminer en paix, ce n'était pas compliqué.
- Evidemment, ce n'est absolument pas ce qu'il s'est passé, railla Evan avant que Severus ne puisse répondre.
Il posa son regard sombre sur le Gryffondor, qui lui souriait d'un air mesquin.
- Evan, ce n'est pas le moment de se moquer de moi. Alors retourne jouer avec tes petits copains.
- Ah, on passe au prénom maintenant ?
Severus s'apprêtait à répliquer que non, avant de réaliser. Il venait, naturellement, et sans moquerie, de l'appeler par son prénom. Il croisa le regard amusé d'Evan, et pendant quelques secondes il fut incapable de s'en détacher.
- Erreur de parcours. Je ne suis pas dans mon assiette, marmonna-t-il pour se justifier.
Le sourire d'Evan s'accentua. Il se leva, et d'une démarche souple s'approcha du Serpentard pour lui donner une tape dans le dos. Avant de partir, il chuchota à son oreille.
- Les Gryffondors vont réussir là où tu as échoué aujourd'hui.
Severus resta quelques secondes figées, des légers frissons lui picoter la joue à l'endroit ou le souffle d'Evan l'avait chatouillé. Il entendit le ricanement du capitaine s'éloigner de lui, et avant qu'il ne quitte le vestiaire il se reprit.
- Dans tes rêves, connard !
La porte claqua, signifiant le départ d'Evan. Severus secoua la tête, légèrement agacé, et pourtant il pouvait sentir un sourire percer sur ses lèvres en repensant à l'arrogance dont venait de faire preuve Evan. Une information lui revint en tête, il fronça des sourcils. Merde, il avait oublié de le prévenir que McKinnon était au courant de tout.
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Lily venait de rentrer de sa ronde avec James. Il avait été souriant, il avait parlé de tout et de rien malgré le semi-mutisme dans lequel elle était plongée, incapable de répondre par autre choses que des onomatopées.
James lui plaisait. Pas que physiquement. Elle avait arrêté de se torturer l'esprit à ce sujet. Elle avait arrêté d'être aveugle. Elle se sentait bien avec lui, et ce depuis le début. Elle adorait le taquiner, discuter avec lui, il la faisait rire avec ses manières, mais elle aimait aussi discuter avec lui pendant des heures sur des sujets qui n'avaient parfois aucun sens.
Le truc, c'était que depuis qu'elle avait compris que James l'appréciait plus que comme une amie, et surtout depuis la soirée où il lui avait fait sa grande déclaration, elle était incapable de penser à autre chose que son histoire avec Remus. Et si James faisait la même chose ? S'il la trompait ? S'il perdait patience et allait voir ailleurs parce qu'elle ne répondait pas à ses avances ? Ces pensées parasites la bouffaient depuis la soirée, et elle se sentait envahie par l'angoisse.
Elle croisa Willow dans la salle commune et marmonna faiblement qu'elle devait lui parler, à elle et Harrison. Elle fouilla rapidement la salle du regard mais ne trouva pas son ami, uniquement Amycus qui discutait avec Rachel autour d'une table. Elle se dirigea rapidement vers eux, et tapota l'épaule de son ami.
- Harrison ?
Lily fixait Amycus d'un air perturbé. Son ami haussa les sourcils, surpris par son attitude fébrile, et lui indiqua le dortoir. La rouquine s'y dirigea d'un pas rapide, connaissant le chemin par-cœur. Willow la suivait, un léger sourire sur les lèvres. Lily ouvrit brutalement la porte du dortoir, découvrant Remus et Harrison en pleine discussion au milieu du dortoir. Willow referma doucement la porte, alors que les deux garçons regardaient Lily avec des gros yeux.
Elle se dirigea automatiquement vers le lit de Remus, et s'y laissa tomber en poussant un grognement plaintif. Willow intima au garçon de la rejoindre, et bientôt tous les quatre furent sur le lit de Remus, plus ou moins bien installés.
- C'est à cause de James ? osa demander Remus après plusieurs minutes de silence.
Lily cessa de fixer la tête de lit comme si elle allait y foutre le feu, son regard furibond se posa sur Remus et elle se redressa le visage rouge de colère.
- Tout est ta faute ! explosa-t-elle en le pointant d'un doigt accusateur.
Remus se redressa, il voulut répliquer mais Willow plaqua une main sur son visage pour l'en empêcher. Elle lui adressa un regard équivoque. Il devait laisser Lily parler. Elle s'exprimait d'abord, et ensuite il pourrait répliquer autant qu'il voulait.
- Depuis que tu m'as trompé, dès que je remarque un garçon qui pourrait potentiellement me plaire, comme Severus par exemple, je fuis. Parce que dans un coin de ma putain de tête je ne peux pas m'empêcher de me dire : est-ce que lui aussi ira voir ailleurs ? Est-ce que lui aussi en aura marre de moi ?
La voix de Lily se brisa légèrement, et les larmes perlaient aux coins de ses yeux.
- Et j'arrivais à vivre avec. Parce qu'aucun garçon ne me faisait suffisamment d'effet pour que ces pensées restent plus de cinq minutes dans ma tête. Maintenant il y a James. Avec ses sourires débiles, ses yeux couleurs boues, ses cheveux en pétard, ses lunettes d'intellos, et, bordel, son caractère de merde. Et-et… il ne veut pas sortir de ma tête. Quand j'essaye de ne pas penser à lui, je le croise et il revient dans mes pensées. Depuis sa déclaration à la con à la dernière soirée, il m'obsède. Je deviens rouge comme une tomate, j'ai mal à l'estomac, j'ai les mains moites, je rêve même de lui ! Des rêves horriblement niais ! Il me plaît, j'ai arrêté d'essayer de me convaincre que c'était normal, que c'était purement physique, parce que c'est faux. Tout me plaît chez lui. Mais je suis incapable d'imaginer aller le voir et lui dire que je veux sortir avec lui. Parce que je repense à ce que tu m'as fait Remus, et même si Willow ou Harrison n'arrête pas de me répéter que James n'est pas comme toi, je ne peux pas m'empêcher de me dire que toi aussi au départ tu m'aimais, tu me regardais comme il me regarde, tu me faisais des déclarations, et tu voulais de moi. Et pourtant ça ne t'a pas empêché d'aller voir ailleurs, alors qui me dit que James ne va pas faire pareil ? Je-je ne veux pas revivre ça.
Lily se laissa tomber sur le lit, et elle fondit en larmes. Elle avait craqué. Tous ce qu'elle retenait en elle depuis le début de l'année, quelques semaines ou même quelques jours sortaient à flots de sa bouche. Willow fusilla Remus du regard et enlaça sa meilleure amie, tout comme Harrison. Ils avaient tous compris, même Remus, qu'elle n'avait plus aucune confiance en l'amour, ni en elle. C'est pour ça qu'elle se mettait autant de barrière, et qu'elle refusait d'admettre depuis quelque temps que James lui plaisait.
Remus prit une légère inspiration, en tentant de calmer les pulsations effrénées de son cœur. Il ne pouvait pas craquer maintenant. La culpabilité lui nouant la gorge, il réussit cependant à parler d'une voix douce. Il devait le faire, pour Lily, et pour James.
- Je suis désolé Lily, je suis vraiment désolé, et je sais que je pourrais m'excuser encore et encore, que ça ne changera pas ce que je t'ai fait. Mais je peux te promettre, pour avoir passé des heures à écouter James parler de toi, qu'il ne te fera jamais une chose pareille. Je crois, non je le sais, qu'il t'aime, et sûrement plus que je ne t'aimais, termina-t-il dans un murmure plongeant le dortoir dans un silence partiel, uniquement perturbé par les reniflements de Lily.
Il croisa le regard perdu de Lily, et il se décida à tout avouer.
- Ça fait des semaines que ça dure. Avec Peter Pettigrow et Sirius Black on conseille James pour qu'il sorte avec toi. Tous les trucs bizarres qu'il a fait ces derniers temps c'était partiellement à cause de nous. Il était complètement désespéré, et il a accepté notre aide pour pouvoir sortir avec toi. Toute cette histoire était stupide, mais j'ai appris à connaître James. Presqu'autant que toi tu le connais Lily. J'ai fait des conneries, et j'en connais des mecs qui vont voir à droite et à gauche, mais James, il n'est pas de ce genre. Il ne regarde que toi, tu es la seule qui l'obsède, et il est bien trop honnête pour penser qu'une seule seconde à faire une chose pareille. Lily, sérieusement, est-ce que depuis le début de l'année tu as vu James embrasser une autre fille ? Ou même parler à une autre fille que toi, Greta, les filles de Serdaigle, Charlotte, ou à la limite Mary ?
Au fur et à mesure du discours de Remus, Lily avait senti le poids qui lui écrasait la poitrine s'évaporer légèrement.
- Tu devrais en discuter avec James, conseilla Willow avec évidence.
- Depuis la soirée il est sur un petit nuage, parce qu'il a compris qu'il t'avait déstabilisé, et ça lui donne de l'espoir, mais Willow a raison, tu devrais lui dire ce que tu ressens. Il ne va pas tarder à replonger dans ses doutes, et un James malheureux est particulièrement casse-couille, crois-moi, ajouta Remus en tentant un petit sourire.
Lily ne put s'empêcher de rire nerveusement. Elle n'avait aucun mal à imaginer les réactions de James.
- Je n'oserais pas, murmura-t-elle.
- Il le faut. Depuis que tu connais James tu es pleine de vie, tu ris constamment, tu es toujours heureuse quand tu reviens d'une ronde avec lui. James est quelqu'un de bien, et tu le sais, fit Harrison.
Lily hocha la tête et s'allongea sur le lit, agrippant les mains d'Harrison et Willow dans les siennes.
- D'accord, j'irais lui parler.
