Les événements décrits ne se passent pas tous dans la série, certains sont modifiés et la temporalité est différente, certains événements se produisent à un autre moment que dans la série.

Je ne suis pas médecin, je ne connais absolument rien aux procédures de réanimation, de chirurgie ou de quoi que ce soit d'autre. Je m'inspire de ce que j'ai vu dans Grey's Anatomy pour écrire les scènes qui contiennent des détails médicaux, je sais donc que ce que j'écris n'est pas nécessairement réaliste ou correct !

Les personnages et Grey's Anatomy en général ne m'appartiennent pas et je ne gagne pas d'argent en écrivant cette fanfiction.

Cette fanfiction est la mienne, merci de ne pas la copier sans ma permission. Si vous souhaitez la traduire, demandez-le-moi. Soyons respectueux les uns des autres.

« Et donc là, il entre, comme si de rien n'était. »

« Qu'est-ce que tu aurais voulu qu'il fasse de spécial ? Entrer en marchant sur les mains ? »

« Je m'attendais à ce qu'il fasse tout sauf venir à Seattle ! »

« C'est sa sœur, c'est plutôt normal qu'il vienne. »

« Oui eh bien sa sœur aurait pu s'écraser dans un autre état. »

« Qu'est-ce qu'il a de spécial ? à part un cul d'enfer et des mains en or, je veux dire. »

« Ce n'est pas une histoire très intéressante. »

« Dans ce cas, une tequila pour Grey et une vodka pour moi, s'il-vous-plait. »

Sur le comptoir devant les deux jeunes femmes, une petite dizaine de shots vides s'étalaient, déjà vides. Meredith avait été plus qu'étonnée de la capacité de sa cheffe à descendre verre après verre, elle-même n'étant pas aussi enthousiaste.

« Alors, raconte-moi tout sur ce mec. D'ailleurs, ça commence à faire beaucoup, non ? D'abord le chef de la cardio, maintenant Shepherd et j'apprends qu'il y a un autre ex de l'autre côté du pays ! »

« Je ne suis pas une salope ! »

« Ce n'est pas ce que j'ai dit. »

« Vous ne seriez pas la première, de toute façon. »

« Non, je crois juste que tu as un truc pour les chirurgiens, et je te comprends, ils sont tellement attirants quand ils tiennent un scalpel. »

« Je pensais que vous aimiez les femmes. »

Margot haussa les épaules.

« Femme, homme, c'est le scalpel le plus excitant. Allez, raconte-moi avant que j'aie fini mon verre. »

« Je vous l'ai dit, ce n'est pas une histoire très passionnante. On s'est rencontrés à Johns Hopkins, c'était le chef de la neurochirurgie, on est sortis ensemble quelques mois mais je n'étais pas à fond. Je ne voulais pas m'engager dans quelque chose de sérieux. Donc il a couché avec une infirmière, je l'ai quitté et je ne l'ai pas revu depuis que je suis partie de Baltimore, quelques semaines après. »

« Tu as raison, ce n'était pas très passionnant. »

« Si vous cherchez du sensationnel, ce n'est pas à moi que vous devez demander. »

« Je n'en crois pas un mot. »

« Si je vous le dis. »

« Qui est plus sensationnel que toi, Grey ? »

Mer se pencha sur son tabouret et observa rapidement l'intérieur du bar. Puis pointa quelqu'un du doigt.

« Lui, là. »

« Mark Sloan ? Sérieusement ? Qu'est-ce qu'il peut bien avoir fait à part coucher avec des infirmières dans tous les coins de l'hôpital ? »

« Vous seriez surprise. »

« Raconte-moi. »

Elles se penchèrent vers le comptoir, tentant d'être un minimum discrètes.

« Le docteur Shepherd était marié. Depuis dix ans. »

« Était ? »

« Vous allez comprendre. Donc il arrive à Seattle sans sa femme, il y a… cinq ans, je crois. Ouais, cinq ans. Il commence à sortir avec une interne qui, évidemment, ne connaissait pas madame Shepherd qui, elle, était encore à New York. Une interne très belle, très douée et intelligente. »

« Oh non, Grey. Ne me dis pas… »

« Laissez-moi finir. »

« Tu ne vas t'en tirer comme ça, je veux des détails. »

« Plus tard. Donc, madame Shepherd finit par débarquer ici. Elle commence à travailler en néonat, vous la connaissez peut-être, Addison Montgomery. »

« Addison ? J'ai beaucoup travaillé avec elle, une superbe femme. »

« C'est elle. Donc elle commence à travailler ici et un jour… »

« Attends, où est le rapport avec Mark Sloan ? »

« Laissez-moi parler, je vous dis. Un jour, Mark Sloan arrive. Entretemps, Shepherd avait cruellement et lâchement largué son interne et avait essayé de refaire fonctionner son mariage. Entre nous, c'était une comédie. Mais bref. Il s'est avéré qu'à New York, Addison avait trompé Shepherd avec Sloan, Shepherd les a surpris et s'est enfui à Seattle. Le truc, c'est que Sloan était le meilleur ami de Shepherd. Finalement, Sloan a aussi commencé à travailler ici et puis quand Shepherd a enfin ouvert les yeux, il a quitté sa femme. Elle est partie à Los Angeles, dans une clinique privée. Mais ce n'est pas fini. Sloan l'a suivie peu après pour lui demander une seconde chance. Ils étaient vraiment amoureux, je crois. Il lui a même offert une bague, à Los Angeles. Mais elle a dit non alors il est rentré à Seattle. Et voilà. »

« Je n'avais jamais travaillé dans un hôpital avec autant de drames et de sexe, crois-moi. »

Margot fini la dernière moitié de son verre en une gorgée avant d'en commander un autre.

« Vous buvez comme un trou. »

« J'ai arrêté pendant un moment mais c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. »

« D'habitude, c'est moi qui ai le rôle de l'alcoolique, c'est pas mal de changer. »

« J'ai une tonne de questions sur ton histoire. »

« Vous n'arrêtez jamais de penser à moi ? »

« Jamais. Je me lève en pensant à la fabuleuse, la merveilleuse Meredith Grey, et je me couche en pensant à elle. Tu te prends pour qui, Grey ? »

Elles rirent aux éclats, aidées par l'alcool.

« Si vous voulez que je réponde à vos questions, payez-moi un autre verre. »

La brune fit un geste de la main au barman et se reconcentra sur sa voisine de tabouret.

« D'abord, tu es vraiment sortie avec Clive Luddington ? Le dieu de la neuro qui a publié genre des milliards d'articles ? »

« À moins qu'il ait falsifié son identité, je crois que oui. »

« Tu es sortie avec lui pour son nom ? Ou parce que c'était un titulaire et toi une résidente ? »

« N'importe quoi. On avait des amis en commun. »

« Ç'a duré longtemps ? »

« Ça vous intéresse vraiment ou vous faites ça par curiosité malsaine ? »

« Je ne suis pas sans cœur, Grey. Je t'aime bien. »

« J'en ai fini, de sortir avec des supérieurs, ça n'a jamais bien fini. »

Margot éclata de rire.

« Je ne veux pas sortir avec toi, Grey. »

« On est d'accord. »

« Je t'aime bien parce que tu me rappelles moi à ton âge, peu d'amis, concentrée sur le travail, faite pour la chirurgie. »

« J'ai plein d'amis ! »

« Ah oui, cette fille que tu regardes avec des couteaux dans les yeux ? D'ailleurs, c'est une vraie conne, talentueuse mais terriblement prétentieuse. »

« Vous avez tout faux. »

« Pauvre petite docteure Grey abandonnée par tous ses amis. Enfin bref. Clive Luddington. »

« Ç'a duré un peu moins d'un an. »

« Tu as dit que tu ne voulais pas de sérieux. »

« C'est vrai. »

« Mais vous êtes restés ensemble un an. C'est long, pour du « pas sérieux ».

« Il voulait qu'on emménage ensemble, qu'on commence à penser au futur et tous les trucs du genre. Un jour il a parlé de fiançailles. »

« Et c'était quoi le problème ? »

« Je suis pas quelqu'un comme ça ! J'ai un complexe d'abandon, et toutes les merdes familiales qui vont avec. Je suis pas quelqu'un qui fait des plans d'avenir, qui pense à une jolie maison dans la campagne avec des enfants et un mari parfait. Je suis sombre et torturée. Un enfant des ténèbres. »

« Il était vraiment à fond à ce point-là ? »

« Il a dit qu'il m'aimait. »

« Ah. Et toi, tu l'aimais ? »

« C'est compliqué. On peut dire que j'étais attachée à lui. »

« Oh, tu en aimais un autre ! Tu es pleine de surprises. »

« Ce n'est vraiment pas quelque chose dont je veux parler. »

« Tu sais, quand on m'a dit que tu allais travailler dans mon service, je m'attendais à une fille ennuyeuse qui ne mérite pas les louanges que j'ai entendues sur elle dans tout le pays. »

« Merci ! » répondit ironiquement Mer.

« Ce que je veux dire, c'est que tu es plus intéressante que ce que je croyais. Et crois-moi, je te fais un compliment, là. »

« Très bien, maintenant, je veux en entendre plus sur vous. »

« Une deuxième vodka, dans ce cas. »

Le serveur déposa un verre devant elle et un prépara un autre pour Meredith. Margot prit une longue gorgée et reposa sèchement son verre sur le comptoir.

« Qu'est-ce que tu veux savoir ? »

« Allison. C'était sérieux ? »

« Quatre ans. On peut dire que c'était du sérieux ? »

« Et vous l'avez quittée avec un message ?! Après quatre ans ? C'est franchement cruel. »

« Tu ne connais pas toute l'histoire. »

« Non, c'est sûr, mais j'ai sérieusement tendance à me ranger du côté d'Allie, là. »

« On était dans une relation à distance. Moi à Boston, elle à Baltimore. On se voyait l'été, le plus souvent possible. Mais j'ai commencé à me poser des questions. Et c'est devenu trop dur d'être loin d'elle. »

« Ne me dites pas que vous l'avez trompée. Je vous jure que je ne vous pardonnerai jamais. »

« Quoi ? Non, c'est pas ce que je voulais dire ! »

« Tant mieux. »

« Non, ça s'est juste terminé. »

« Franchement, cette histoire est encore moins passionnante que mon histoire de tromperie. »

« Il ne s'est pas passé énormément de choses intéressantes dans ma vie. »

« Arrêtez, ça devient trop triste. »

« Ah, j'ai entendu plein de rumeurs sur toi, Grey. Voilà un sujet de discussion plus intéressant. »

« On arrête de parler de moi, ça devient embarrassant. »

« Bon. En tout cas, je peux te dire que Shepherd est fou de toi. Tu vois, ce truc qu'on dit sur la grossesse ? L'aura naturelle ou je sais pas quoi. Eh bien il rayonne. Littéralement. »

« N'importe quoi. »

« Je peux te poser une question ? » demanda Margot, de but en blanc.

« Euh oui, je suppose. »

« Est-ce qu'elle va bien ? Allie. »

« Eh bien, depuis que j'ai quitté Baltimore, je ne l'ai vue qu'une seule fois. Mais on s'appelle plusieurs fois par semaine et honnêtement, elle a l'air d'aller très bien. »

« Tu sais si elle voit d'autres gens ? »

« Vous voulez vraiment savoir ça ? »

« Je me sens déjà assez coupable de lui avoir fait du mal, je ne veux pas avoir ruiné toutes ses chances d'être heureuse. »

« À vrai dire, je crois qu'elle a commencé à voir un homme, un oncologue qui travaille dans un clinique privée de Baltimore. Il parait qu'il est très drôle et cultivé. Elle a l'air de bien l'aimer. »

« C'est bien. Vraiment bien. Pour elle, je veux dire. »

« Et vous ? Vous vous en sortez ? »

« Disons que je sors la tête de l'eau. Mais ça fait du bien, d'être seule. »

Le téléphone de Meredith vibra dans sa poche arrière.

« C'est lui, » commenta-t-elle après avoir observé l'écran.

« Lequel ? »

« L'infidèle. »

« Ne réponds pas. Il devrait penser à sa sœur, s'il t'appelle, c'est soit qu'elle est morte soit qu'il s'en fiche. Et dans ce cas-là, c'est un infidèle doublement détestable. »

« Vous vous entendez parler ? » sourit Mer, amusée.

« Je réponds, je reviens dans dix minutes. »

« Mauvaise tactique, Grey. Une vodka tonic, s'il vous plait. »

Lorsqu'elle descendit de son tabouret, Meredith eu besoin de quelques secondes pour contrôler le tournoiement de la pièce autour d'elle. Elle prit une profonde inspiration, ferma les yeux quelques secondes et s'efforça de marcher droit jusqu'à la sortie du bar.

Frappée par un vent glacial, elle s'abrita sous la galerie de pierre percée de grandes arches qui laissaient passer plus de courant d'air qu'elle ne l'aurait cru possible.

Grelottant, elle appuya sur son téléphone et rappela Clive.

« Meri ? J'ai essayé de t'appeler. »

« Ne m'appelle pas comme ça. »

« Tout va bien ? Tu as l'air bizarre. »

« Devine. »

« Tu sais bien que je déteste les devinettes. »

« Qu'est-ce que tu fous ici, Clive ? »

« Je suis là pour ma sœur. Alicia. »

« Je le sais, ça. Je veux dire pourquoi ? Pourquoi de toutes les putains de villes du pays ta sœur s'écrase à Seattle ? »

« Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? »

« Plus rien. Tu sais très bien ce que je pense de toi, ça n'a pas changé. Alors ne me parle pas, ne me regarde pas, ne t'approche pas de moi jusqu'à ce qu'Alicia aille mieux et que tu t'en ailles. »

« Ça va prendre un moment avant que je parte. Ils vont devoir l'amputer. »

« Vraiment ? »

À ce moment-là, elle avait oublié toute sa colère.

« Tu n'es pas allée lui rendre visite ? Vous vous entendiez plutôt bien, à Baltimore. »

« Je ne savais pas que c'était elle. »

« On pourrait se revoir, un de ses jours ? Aller boire un verre ou… »

« T'es sérieux ? Ta petite sœur est sur le point de subir le plus gros traumatisme de sa vie et toi tu veux aller boire un verre ? »

« Alicia est forte, vraiment forte. Elle va se relever. »

« Dans tous les cas, il est hors de question qu'on se voie. »

« Tu me manques, Meri. Beaucoup. »

« Eh bien moi je n'ai pas pensé à toi une seule seconde depuis longtemps. »

« Je sais que tu mens. »

« Tu ne sais rien. »

« Allez, Meri. Juste une fois. »

« Arrête de m'appeler comme ça ! Si tu tiens tellement à moi, tu aurais dû y réfléchir plus tôt avant de fourrer ta queue dans la première venue. »

« C'était une erreur. Je m'en veux terriblement, je te le jure ! »

« Peu importe ce que tu ressens, ne t'approche pas de moi, ne me parle pas, ne me regarde pas avec tes yeux de chien battu. »

Elle raccrocha, coupant court aux protestations de Clive.

« Quel enfoiré, » elle marmonna en rentrant dans le bar.