Point de vue : Mia

"DEBOUT HARRY, ON VA RATER LE FERRY !", j'étais tirée brutalement de mon sommeil au petit matin par les cris de Liam derrière la porte mais je refusais de me réveiller.

"Je peux savoir ce que tu fais dans mon lit, Princesse ?", je soupirais paisiblement, en entendant Harry émerger aussi de sa nuit et me chuchoter ces mots à l'oreille. Je le sentais au même moment commencer de douces caresses dans mes cheveux et je continuais de fermer les yeux pour en profiter. C'était la première nuit que je passais de cette façon dans ses bras et je pouvais affirmer que j'adorais ça, j'y avais trouvé tout le réconfort que j'étais venue chercher et je ronronnais.

Je me sentais nettement mieux puis je me tourmentais de nouveau en réalisant qu'il venait de me poser la question à laquelle je n'avais pas encore réfléchie. Harry m'avait fait promettre de ne plus lui mentir sur ce sujet mais je refusais de le contrarier, de l'inquiéter mais surtout de l'exciter. J'avais bien en tête la dernière expédition qu'il avait menée avec Charlie contre Adrien et je refusais qu'il se retrouve de nouveau dans la même pièce que cet homme. Les choses s'étaient peut-être très bien terminées pour lui la dernière fois mais je ne voulais pas prendre le risque d'une nouvelle confrontation en présence de deux hommes aussi sanguins qu'eux. J'en avais la boule au ventre et encore plus en repensant au coup de sang glaçant qu'il avait eu au Mexique.

"Il y avait un fantôme sous mon lit...", j'avais choisi de mentir et je le faisais subtilement avec une voix d'enfant. Je sentais les tremblements de son torse sous mon visage à cause de son rire et Harry se contentait de cette réponse, il continuait de me cajoler silencieusement et je continuais d'y prendre autant de plaisir. Du moins, j'essayais, jusqu'à ce que Liam reparte de plus belle avec ses cris et ses coups à la porte.

"ALLEZ DEBOUT LA DEDANS", et je grognais cette fois de contrariété. Je kidnappais les mains de Harry qui étaient dans mes cheveux pour les poser sur mes oreilles dans l'espoir de ne plus entendre Liam. Harry en riait encore de plus belle et déposait des baisers dans mes cheveux en me pressant dans ses bras et en couvrant un peu plus mes oreilles. Cette étreinte me faisait de nouveau oublier Adrien.

"Tu as pas vu Mia, chéri ?", j'étais définitivement réveillée par contre en entendant Olivia me chercher. J'avais relevé ma tête avec malice pour tendre l'oreille et je posais mon doigt sur les lèvres de Harry pour l'obliger à garder le silence. Je faisais de mon mieux au même moment pour m'enlever de la tête à quel point je le trouvais séduisant et tentant sous ses airs matinaux.

"HARRY !", cette fois je pouffais de rire aussi mais je continuais de me taire parce que je commençais à prendre un malin plaisir à énerver Liam.

"DIS MOI QUE TU ES RÉVEILLÉ SINON JE DÉFONCE LA PORTE !", Harry continuait de rire en me tenant toujours dans ses bras. Je ne voulais vraiment pas mettre un terme à ce moment de tendresse mais Liam commençait à être assourdissant.

"OUI, LIAM ! ON T'ENTEND ET ON ARRIVE !", Harry était très amusé par la situation et il était à l'affût de la réaction de son cousin.

"Comment ça "on" ? Mia ? Qu'est-ce que tu fais dans cette chambre ?….Oh non, NON, ne répond pas, je ne veux pas savoir ! Juste dépêchez-vous, on va être en retard", je riais une nouvelle fois et je me laissais retomber encore dans les bras d'Harry avec un entrain très limité car la perspective de devoir quitter son lit et ses bras me contrariait au plus haut point. J'aurai aimé que Harry prolonge aussi ce réveil en douceur mais il décidait au contraire de mettre un terme à toutes ses cajoleries.

Je le sentais poser ses mains fermement sur ma taille et me retourner complètement sur le lit avec beaucoup de vivacité et d'agilité. J'avais laissé échapper un léger cri puis un rire sous la surprise mais ils laissaient place rapidement à de l'inquiétude en voyant Harry s'installer trop confortablement au-dessus de moi mais surtout entre mes cuisses. J'étais paralysée de le sentir aussi intimement contre moi, uniquement vêtu de son boxer. C'était le deuxième arrêt interdit en l'espace de vingt-quatre heures et celui-ci était beaucoup plus éprouvant que celui d'hier matin entre mes seins. Mon premier réflexe était de tenter de le repousser mais Harry jouait de sa force et m'immobilisait complètement sous son corps alors je m'interrompais car mes gestes de résistance n'avait que pour effet de nous rapprocher davantage.

"Non moi j'ai vraiment envie de savoir ce que tu as fait de moi cette nuit. Recommence Mia, ce sera bien plus intéressant maintenant que je suis réveillé", Harry souriait encore et cette nouvelle réplique diabolique de sa part faisait grimper le mercure encore plus dangereusement. J'étais incandescente mais j'essayais de rester parfaitement immobile pour ne pas faire de mouvement susceptible d'aggraver la situation. Je luttais de toutes mes forces pour ne pas exercer ce coup de bassin dont je mourrais d'envie car je savais que la moindre friction délicieuse entre nos deux mon sexes pouvait me faire franchir la ligne rouge.

"Bouge, Harry", et je comprenais à son sourire pervers que je venais de commettre une très grosse erreur de langage. Et effectivement, Harry bougeait, mais absolument pas comme je l'ordonnais, il bougeait son bassin très suggestivement et lentement en restant parfaitement blotti entre mes cuisses. Alors je fermais les yeux et me mordais les lèvres aussitôt pour étouffer mon gémissement de plaisir. J'avais fait au plus vite en le sentant arriver mais j'avais réagi trop tard et une partie du son s'était échappé de ma bouche. Je me maudissais car cette réaction primitive était en train de faire perdre le contrôle à Harry. Je venais de clairement l'encourager malgré moi et j'en avais la confirmation à deux niveaux. D'abord au niveau de son visage qui venait de passer de rieur à terriblement ténébreux et ensuite au niveau de mon entrejambe qui était maintenant douloureusement collé à son membre gonflé et dur. Il n'y avait donc aucun doute possible, Harry était très sérieux et la situation venait de basculer en code rouge. La panique devenait plus forte que tout et je trouvais donc la force surhumaine de faire abstraction de mes pulsions et de le repousser de nouveau verbalement et physiquement.

"Ce n'est plus drôle, Harry ! Tu sors de LÀ tout de suite"

"Là... ?", je priais pour qu'il soit réceptif à l'ordre mais Harry désobéissait davantage en m'infligeant un autre mouvement pendant qu'il se léchait les lèvres et me fixait de façon beaucoup trop sensuelle.

"Tu veux dire entre tes cuisses, Mia... ?", j'étais réellement au bord de l'évanouissement en entendant mon prénom et ces mots sortir de sa bouche avec autant d'obscénité. Harry était en pleine démonstration de force, ses avances étaient redoutables, je ne pouvais pas être mise plus à l'épreuve mais je tenais bon, tout à fait exceptionnellement parce qu'il s'agissait justement de lui. Mon cerveau restait en état de marche, parce que c'était Harry. L'appel de la chair était une mélodie à laquelle je ne résistais jamais habituellement mais je refusais de prendre ce sujet à la légère avec lui. Donc je me contentais de prendre acte de sa proposition et je décidais de m'offrir le temps de la réflexion. Harry refusait de me libérer en faisant usage de sa force alors je n'avais plus que ça à faire également de mon côté. C'était un pas risqué et jamais testé en situation réelle et encore moins avec un homme aussi vif et charpenté que lui mais je n'avais rien à perdre à essayer. Alors dans un geste très appliqué et concentré, j'essayais d'exécuter parfaitement les derniers enseignements de Tom. Et contre toute attente, je parvenais dans la seconde qui suivait à inverser nos positions et à me maintenir à califourchon sur Harry. Je jubilais et je riais à gorge déployée désormais d'avoir réussi, et je riais encore plus en voyant son visage choqué et interdit. Son air abruti valait de l'or mais je me dépêchais surtout de sauter du lit et de quitter la chambre en riant avant qu'il ne reprenne ses esprits.

"Oh, ta tête Mia !", c'était Olivia qui me croisait à mon arrivée au salon pendant qu'elle quittait la pièce. Je lui répondais avec méfiance car je ne savais pas si elle parlait de mon sourire ou s'il était écrit sur mon visage que j'avais pleuré cette nuit.

"Quoi ? ! Qu'est-ce qu'il y a avec ma tête... ?", je me laissais surprendre de nouveau par Harry que je n'avais pas entendu arriver derrière moi.

"Absolument rien, ta tête est à croquer", je frissonnais et souriais en l'entendant murmurer cette phrase à mon oreille et me mordiller le cou pour illustrer ses propos. Je le regardais maintenant s'arrêter à côté de moi et me fixer avec un sourire particulièrement pétillant et craquant. Contrairement à mes habitudes, je notais que je n'étais absolument pas mal à l'aise à la suite à nos précédentes sorties de route, comme si cette situation était en train de devenir des plus naturelles et normales alors que c'était très loin d'être le cas.

"Je peux savoir où tu as appris cette prise de catch ?"

"...Tom a insisté pour m'enseigner quelques bases de self défense", j'étais très fière de moi et je répondais innocemment à sa question.

"Mmh. La conscience professionnelle de cet homme me laisse sans voix", j'avais attendu des félicitations ou des flatteries de sa part donc j'étais assez perturbée de l'entendre me faire une réflexion sur Tom en retour. Sa réplique me laissait un goût en bouche qui commençait à devenir familier ce weekend. Cette théorie me traversait de nouveau l'esprit mais je n'arrivais toujours pas à y croire. C'était inconcevable que Harry soit encore poussé par de la jalousie car c'était une émotion qui lui était parfaitement étrangère. Je connaissais par cœur le rapport de Harry avec les femmes. S'il n'était question que de sexe avec moi, Harry aurait vu dans la concurrence une source de fantasme et de jeu supplémentaire. S'il était question de plus, la jalousie était aussi une hypothèse peu crédible car il n'avait jamais envoyé le moindre pic assimilable à Victoria. Mais peut-être qu'il avait changé ? Peut-être que c'était ce qui était en train de se passer avec moi ? Qu'il me voulait physiquement à un point qui était en train de lui faire perdre la tête et ressentir ces émotions extrêmes ? En tout cas, je commençais à en devenir folle alors je décidais courageusement de malmener Harry une bonne fois pour toute pour confirmer ou infirmer cette théorie.

"Mmmh parfaitement. Et tu n'imagines pas le nombre d'essais et de mises en situation qu'il m'a proposé pour maîtriser le mouvement. Surtout la partie où je chevauche mon agresseur…", il n'y avait jamais rien eu entre Tom et moi mais l'opportunité tendue par Harry était trop belle. Alors je lui lançais mon sourire le plus provocateur pour lui confirmer le sous-entendu.

"...Tu n'es pas assez stupide pour te taper l'inspecteur en charge de ta sécurité", le ton de Harry n'était plus à l'humour. Il était en train de réagir avec la même autorité et fermeté que l'avant-veille. Si j'avais été plutôt impressionnée la première fois, j'étais aujourd'hui très émoustillée. Son ton viril et dominateur me donnait particulièrement chaud et j'étais prise d'une pulsion irrésistible en me rapprochant de lui, en me collant à lui et en passant mes bras autour de sa nuque.

"Tu vas encore me gronder ? Pourtant Tom n'est pas le premier venu ?", pour mon plus grand bonheur, Harry me prenait également par la taille en retour et encore une fois, je frissonnais mais je tâchais de me concentrer sur ses réactions plutôt que sur les miennes. J'attendais car pour l'instant, Harry restait neutre et me fixait encore sans ciller.

"Peut-être mais il est payé pour te protéger, pas pour se faire chevaucher. Donc dis-moi que tu n'as pas été assez bête pour le détourner de son travail ?", je restais silencieuse pour l'agacer.

"Réponds", je le fixais avec un sourire moqueur cette fois face à son impatience pour encore plus le titiller et j'évitais aussi volontairement de répondre pour le tracasser.

"C'est moi ou tu es particulièrement tendu ces temps-ci sur ces sujets de sécurité ?", je continuais avec toujours plus de malice pour le pousser à bout.

"Tu veux dire depuis que j'ai appris que tu étais devenue la proie d'encore plus de prédateurs ?", Harry campait derrière ce statut d'ami protecteur qui ressemblait de plus en plus à une mascarade.

"Prépare-toi alors à avoir beaucoup de cheveux blancs le weekend prochain"

"Et toi à manquer d'air puisque je ne compte pas te lâcher d'un millimètre. Tu vas m'avoir sur le dos H24", Harry me souriait maintenant. Son ton était détendu, il était en train de reprendre de l'assurance et de baisser sa garde. C'était le moment parfait pour mon coup de grâce et mon dernier bluff, c'était le moment d'être attentive plus que jamais à tous son langage corporel et je ne pouvais pas être mieux placée pour le faire, là dans ses bras et aussi proche de son visage.

"Mmh, Ricardo risque de ne pas être d'accord avec ça", tous mes sens étaient en alerte après ma réplique et effectivement, je sentais ses bras se tendre autour de moi, je voyais sa mâchoire se crisper, je voyais sa glotte déglutir avec difficulté. Le sourire de Harry avait disparu et son regard précédemment pétillant était en train de se voiler. Je savais que tous ces signes étaient des marqueurs de contrariété et je comprenais, sans le moindre doute possible, que Harry était définitivement jaloux. C'était absolument inédit et surréaliste de sa part et ce constat me réchauffait l'âme au lieu de m'effrayer. Je détestais pourtant ça, j'avais horreur des crises de jalousie des hommes pour de tristes raisons historiques, mais aujourd'hui, face à celle de Harry, j'étais euphorique et charmée. Je continuais de regarder Harry qui était inversement bloqué dans cette émotion négative et visiblement pénible alors je décidais de lui porter secours dans un élan de tendresse et d'empathie charitable.

"C'est une blague pour Tom et Ricardo", je lui souriais maintenant très tendrement en resserrant mes mains autour de son cou. J'attendais qu'il se décrispe mais Harry n'en faisait rien, il me regardait en fronçant ses sourcils maintenant parce qu'il se doutait de mes motivations et surtout de mes conclusions. Alors je me dépêchais de l'affronter et de lui confirmer car je n'avais plus envie de jouer aux devinettes avec lui. Si les langues avaient su se délier sur notre attirance physique, nous étions en capacité de gérer ce point anecdotique aussi.

"C'était en train de te contrarier ? Ça mais aussi Charlie et Jérémy…Seigneur, tu en as envie au point d'en perdre la tête et d'en devenir jaloux...Toi ! L'heure très...très...grave...", je souriais toujours, j'étais rêveuse plus que moqueuse et Harry était parfaitement immobile et muet. Je prenais donc son silence et son air abruti du moment pour un aveu implicite.

"Puisque je suis une amie très aimante et que je n'aime pas te voir aussi tendu, je te promets au moins de réfléchir à ta proposition", je le regardais toujours avec ce même air moqueur puis je décidais de quitter la pièce après un dernier baiser aguicheur à la commissure de ses lèvres.

Nous étions devant les portes d'embarquement à attendre le décollage de nos avions respectifs. Celui pour Londres et celui de Harry pour Paris. J'étais en ce moment terriblement bien, assise sur le banc à ses côtés avec mon buste complètement basculé contre lui et soutenue par ses bras Je n'avais aucune envie de monter dans cet avion mais les minutes défilaient à toute allure.

"Tu as réfléchi à la façon dont tu allais tenir le choc cette semaine sans moi ?", Harry continuait de me travailler au corps avec ce regard et cette réplique de séducteur mais j'avais décidé de rester joueuse depuis ce midi.

"Mmmh. Lundi, Jérémy ? Mardi, Tom ? Mercredi, Charlie ? Jeudi, peut-être encore Tom ?...", je souriais très largement face à ses airs faussement impressionnés. Je m'amusais et j'allais poursuivre mon énumération mais Harry m'interrompait en murmurant subitement à mon oreille.

"Vendredi, Harry…", je frissonnais inévitablement à cause des images qu'il venait de déclencher dans mon esprit, je gérais péniblement une décharge très intense entre mes cuisses mais je me pinçais les lèvres pour lui tenir tête.

"Tu es si sûr de toi...J'ai une idée. Je t'offre trois secondes pour argumenter autour de cette proposition absolument indécente et contraire au règlement", je souriais, je luttais même pour ne pas rire mais Harry semblait faire un effort très intense de concentration. C'était son moment visiblement et il allait s'appliquer.

"Parce que tu es une femme intelligente. Tu chercheras la valeur sûre après ce défilé de tocards"

"Est-ce que tu as conscience que Ricardo sera aussi à Londres après ce défilé de tocards ? C'est plutôt lui la valeur sûre", et je riais cette fois ouvertement et je le voyais aussi s'amuser de la situation et réfléchir à toute allure pour me contrer.

"Primo, je suis beaucoup plus sexy que Ricardo. Deuzio, tu sais que j'excelle toujours quand il s'agit de te faire plaisir. Tertio, je t'ai déjà dit que ce serait bien plus dévastateur avec moi, Mia", Harry avait terminé sa réplique en murmurant contre mon oreille et je n'arrivais plus à réfléchir. J'étais bien sûr très excitée par sa promesse mais j'étais surtout bloquée par son dernier assaut et surtout son choix de mot tout sauf anodin. J'étais ramenée brutalement à ce souvenir d'il y a plusieurs mois, je revoyais Harry allongé au-dessus de moi sur ce canapé avec cet air indescriptible sur son visage, je venais de lui faire ces confidences sur Ricardo, il m'avait surprise dans une position compromettante la veille avec Charlie. Je me remémorais parfaitement la scène et je savais maintenant, pour l'avoir lu sur son visage ce matin, que Harry avait été très sérieux ce jour-là contrairement à ce que j'avais pensé sur le moment. Donc j'étais figée, je n'arrivais pas à le regarder, ni à répliquer car cela voulait dire que le projet de Harry mûrissait depuis bien longtemps que je l'avais soupçonné. Je ne savais pas comment gérer cette information et je n'avais plus aucune envie de jouer en conséquence, donc je coupais court, rapidement et comme je savais si bien le faire.

"Temps écoulé. Tu n'as plus le droit d'en parler maintenant et au moins jusqu'à ce que tu montes dans cet avion", Harry souriait docilement pour mon plus grand bonheur. Je savais que j'avais son accord implicite ensuite puisqu'il se mettait à me prendre tendrement dans ses bras, en mettant de côté son offensive et son instinct prédateur.

"Tu vas me manquer", mon cœur se réchauffait de nouveau à cette parole tendre imprévue. Je retrouvais mon meilleur ami au moins le temps d'une réplique et je fermais les yeux pour en profiter et surtout me vider l'esprit. Je comprenais en l'entendant me l'avouer aussi que j'allais cruellement ressentir le manque. Je le sentais à la pointe au cœur que j'avais déjà à l'idée de quitter ses bras et je le savais encore plus avec son programme de la grimpe prévu avec Philippe qui m'angoissait au plus haut point.

"...Je t'en supplie, sois prudent pour la reprise", j'avais resserré mes bras autour de sa nuque et rapproché mon corps instinctivement du sien. C'était viscéral, j'étais en train de céder à l'angoisse et aux craintes car le moment tant redouté allait arriver.

"Je le serai", je le sentais m'enlacer encore plus aussi en retour et déposer des baisers dans mon cou et sur mes cheveux pour me rassurer mais sa réponse était largement insuffisante. Alors je l'obligeais à me regarder en lui rappelant volontairement une scène familière récente.

"Avec plus de conviction ! Promets que tu prendras le temps de te remettre en condition avant de faire ta tête brûlée"

"Promis", Harry était tout aussi sérieux que moi en ce moment. Je le croyais, alors je soupirais un peu de soulagement et je retournais à mon moment de tendresse en me blottissant de nouveau dans ses bras.

"Seigneur, c'est la dernière ligne droite. Je ne vais pas réussir à fermer l'œil de la semaine, je vais mourir d'angoisse et je ne serais jamais prête pour vendredi", et je l'entendais rire à mon oreille face à mon cri de détresse. J'avais tout intériorisé jusqu'ici mais à ce moment précis, dans ses bras et à l'approche de son départ, j'avais plus que besoin d'entendre ses encouragements et ses paroles rassurantes.

"Non. Tout sera absolument parfait vendredi et tu seras absolument parfaite vendredi"

"Reste à Londres pour me le répéter tous les jours. Je vais me liquéfier si tu n'es pas là", j'avais changé de ton, j'étais taquine et faussement boudeuse puisque je savais parfaitement que c'était impossible avec ses engagements. Harry s'en amusait en retour et me répondait aussi sur le même ton en pinçant mes joues et mon nez.

"Je t'appellerai tous les soirs pour m'assurer que tu tiennes le choc. Et tu auras peut-être droit à une berceuse si tu as vraiment tant de mal à t'endormir"

C'est à ce moment là que j'entendais ensuite l'appel de son vol au sein du terminal. Je soupirais de frustration et de désapprobation. Je l'entendais en faire de même et je me redressais sagement pour le laisser partir. Je le regardais très tristement prendre son sac de voyage et me serrer une dernière fois dans ses bras.

"A vendredi, pour cette soirée parfaite, Mia, je compte sur toi !", je souriais après son dernier clin d'œil de motivation et je le regardais partir avec le cœur lourd, après lui avoir rendu son étreinte et un dernier baiser.

Oui la semaine allait définitivement être épuisante avec toutes ces choses à gérer : les dernières répétitions, les dernières réunions d'organisation, le manque et la solitude loin de lui mais aussi et surtout mon arbitrage à prendre concernant la proposition d'Harry.