On espère que ça vous plaira !

-Aka-Shoto

POV Katsuki

J'avais réfléchis une partie de la nuit a ce qu'on s'était dit hier. J'avais beau être énervé, je m'étais également couché plutôt excité... Quand on s'est retrouvé le matin à 5h, mon cœur battait fort. Au fond de moi je me demandais si ça serait différent. Mais non, nous avions pris un café sans un mot l'un pour l'autre. Nous nous sommes lancé quelques regards. Mais le reste du temps se passa dans l'indifférence la plus totale.

En ce moment j'avais sans arrêt mal au cœur. Une douleur qui ressemblait à ce que j'avais ressenti à son départ, mais un peu plus sourde. J'avais du mal à respirer correctement.

J'ouvris mon application de message à midi, juste pour regarder, comme si quelque chose avait pu changer depuis hier. Comme si ça allait faire venir le prochain message plus vite... Je marchais à côté de Deku en direction du réfectoire. En ce moment, il me jetait sans arrêt des regards, comme s'il attendait quelque chose de ma part sans oser demander. Je tournais la tête vers lui et lui lançais un "quoi ?". Il me regarda droit dans les yeux avec une lueur d'amusement face à mon apparente mauvaise humeur.

Je l'attrapais par le bras et le tirais brusquement sur le côté. Il eut l'air surpris un instant avant de se rendre compte que je l'avais empêché de se payer les casiers.

- Je sais que je suis irrésistible, mais tu devrais faire gaffe où tu marches, grognai-je.

Il rougit légèrement.

- On dort ensemble ce soir ? Me demanda-t-il.

- Si tu veux.

Il fit une petite moue.

- Parce que toi t'as pas envie ? insista-t-il.

- C'est pas ce que j'ai dit.

- Hmmm

- Roh oui je veux, ça va, t'es content ?

Il haussa les épaules. J'attrapai sa main et la serra dans la mienne. Il avait besoin de plus de tendresse et malgré mes progrès depuis le départ de double face, c'était pas encore ça. D'autant plus que nous nous voyons moins en ce moment avec les heures de colle et que je ne pouvais m'empêcher d'avoir l'esprit occupé par l'autre demi-froid et totalement arrogant.

Et puis... même si j'étais content de passer la nuit avec Deku... un tout petit bout de moi aurait voulu être seul pour se concentrer sur la conversation de ce soir.

Le soir devenait un supplice ces derniers jours. Un délicieux supplice. Mais étrangement, nous étions encore plus silencieux qu'avant. La tension entre nous était tangible et nous savions qu'il fallait être prudents.

Une fois notre travail terminé, je rejoins Deku qui se trouvait comme prévu dans ma chambre. Je me douchais le plus rapidement possible et le rejoins. Lui était assis sur mon lit contre le mur, alors que moi je m'allongeai dedans. Il me demanda comment ça s'était passé puis se remit à fixer son téléphone. Il lisait un truc, surement un article sur un super héros vu comment il était concentré.

Je prenais mon téléphone mais, conscient de la présence Deku à quelques centimètres de moi, ne rédigeais rien.

Celui-ci finit par vibrer dans ma main.

De Double Face à 21:35
J'espère que je te manquerai pas trop ce soir. Profite d'Izuku

A Double Face à 21:37
Visiblement c'est moi qui te manque.

De Double Face à 21:39
Ah ça... Je ne sais même plus si je peux faire autrement. En même temps... au vu de l'effet que ça me fait d'être en manque de toi, je suis pas sûr de vouloir arrêter.

A Double Face à 21:40
Non, tu peux juste subir et j'avoue que ça me plait assez.

De Double Face à 21:44
En parlant de choses plaisantes, c'est incroyable le nombre de fois où je t'ai imaginé torse nu contre moi cette semaine. Où je me suis imaginé me coller à toi. Confondre ta chaleur et la mienne.

Je jetais un œil à Deku. Il était toujours aussi concentré. Il ne voyait même pas le trouble qui pouvait se passer en moi à ce moment. Ça avait quelque chose d'excitant de faire ça sans qu'il le sache alors qu'il était si près... J'étais incapable de m'arrêter. Comme si mon cerveau était incapable de considérer que c'était autre chose qu'un besoin primaire.

A Double Face à 21:47
A me chauffer comme ça le glaçon, tu vas te brûler...

De Double Face à 21:50
C'est trop tard. Depuis que je t'ai dans la peau, la brûlure reste vive. Comme un feu qui refuse de s'éteindre. Mais aujourd'hui, je n'ai qu'une envie, c'est de le nourrir ce feu.

Mon cœur se serra. Je savais qu'il ne fallait pas répondre. C'était un piège qui allait me mener exactement où j'avais décidé de ne pas aller. C'était stupide et une mauvaise idée. Ça ne mènera qu'à des emmerdes et ... c'était une mauvaise idée bordel.

A Double Face à 21:53
Je suis très fort pour mettre le feu aux poudres il paraît...

Et merde

De Double Face à 22:00
Comme cette fois où tu es venu me rejoindre dans mon lit. Me dire que t'avais envie de moi. A ce moment j'ai su que tu avais marqué une page de ma vie... Et ce moment m'a hanté.

Je repensais à ce moment aussi. Ce moment où en effet ce n'était pas le nerd que j'avais voulu toucher, mais bien le glaçon. Ce moment où je réalisais que le fils du numéro 1 me plaisait de façon à part entière. Cette fois où j'avais prononcé son prénom juste pour le plaisir de le troubler.

Je repensai à mon corps dans le sien, à ses mouvements, à son visage.
Je me concentrai pour ne pas bander tellement les sensations remontaient.
Pour me calmer, je fis défiler dans ma tête les visages de gens qui ne m'excitaient pas du tout. Pikachu, Tête d'ampoule, Face de Hamster...

Ça fit relativement vite effet et je me calmai juste quand mon téléphone vibra encore.

De Double Face à 22:06
Je me suis longtemps menti à ton propos. J'ai longtemps repoussé cette attirance que tu provoquais en moi. Mais après avoir goûté à ta présence, ton absence à un goût amer. Ou non. Elle n'a pas de goût. Comme si j'avais perdu un peu ce sens. Izuku est ce goût sucré et doux, là où tu es épicé et brulant.
Et je recherche partout cette sensation... mais je ne la retrouve que dans mes souvenirs.

Je serrai les dents tellement fort. J'avais mal. Mal de ces mots. Mal de cette situation. Mal de ne pas vouloir souffrir encore. C'était stupide, j'essayais de garder mon visage impassible malgré ce que je pouvais ressentir. Malgré cette boule qui me serrait le bide.

A Double Face à 22:08
Crève.

Je pouvais pas. Je n'en pouvais plus pour ce soir.

De Double Face à 22:09
Moi aussi j'ai envie de toi... mais rejoint Izuku. On se voit demain. Bonne nuit Katsuki.

Je ne répondis pas et posai mon téléphone. L'enflure... Pourquoi il faisait ça ? Loger tous ces souvenirs en moi.

Je m'allongeai dos à Deku. Mon ventre me faisait mal et j'avais envie d'être seul. Mais le nerd avait l'air tellement heureux de passer la nuit avec moi, je ne voulais pas le décevoir. Je me sentais un peu mal. Ça ne me ressemblait pas et ça m'agaçait d'autant plus.

Je sentis Deku se pencher au dessus de moi pour éteindre la lumière et s'allonger à mon côté. Il se colla à moi et embrassa mon épaule.

Je me retournai face à lui. Il fixait mon visage de manière insistante, comme pour y déceler quelque chose, mais j'avais appris à ne plus faire attention à son regard d'adoration qui parfois me mettait mal à l'aise.

- Tu vas bien Kacchan ?

- Hum...

- Tu as l'air... ailleurs.

Il passa ses doigts juste sous mes yeux, surement sur les poches de fatigue qui s'étaient creusées ces deux dernières semaines.

- Tu as l'air fatigué aussi, ajouta-t-il.

Je reniflais de dédain en guise de réponse à sa question insultante. Rien à foutre de la fatigue. Je suis bien plus fort que ça.

- Je suis désolé c'est ma faute si vous êtes collés...

- Putain mais arrête de t'excuser pour n'importe quoi. Combien de fois je vais devoir le dire ? Ralais-je.

- Toute la vie ? Dit-il d'une voix mignonne tout de même

Je souris légèrement à l'idée de ce que ça signifiait.

- Dors le nerd, lui ordonnais-je. Tu va être fatigué sinon demain.

- Bonne nuit Kacchan, me dit-il avant de déposer un baiser sur mes lèvres.

Il s'endormit au bout de quelques minutes pendant que je restais éveillé. J'étais épuisé, oui, mais impossible de trouver le sommeil.

Mon esprit s'égarait sur les émotions que j'avais ressenti ce soir. Désir, amour, colère, doute... mon ventre me faisait mal. Je ne savais toujours pas ce que je foutais, pourquoi je continuais de répondre au glaçon, pourquoi j'arrivais pas à l'ignorer simplement et je savais que plus j'attendais plus je m'enfermais dans une situation merdique.

Et voilà. allez, faites de beaux rêves ;)

-Aka-Shoto