Chapitre 42 : Décision
Après cette soirée, j'avais passé ma nuit à essayer de prendre une décision. Comment l'annoncer, comment lui dire, comment faire sans lui… J'essayais de retrouver ma vie, de donner un sens à une vie sans lui telle la briseuse de cœur que je suis devenue.
Je devrais le voir, décrétais-je. Je me donnais cependant le temps. Il fallait que j'aie le courage.
En soi, nous étions heureux quand nous étions à deux. Mais c'était là le problème – quand nous étions à deux. Or, nous n'étions plus jamais à deux…
Les cours avaient repris rapidement et la routine continua doucement son chemin.
Je m'amusais et sortais plus souvent avec Angela et Senna. Charlotte restait plus souvent avec moi également. Elle était en couple avec Peter que j'avais finalement rencontré. Ils étaient parfaits tous les deux. Ils s'aimaient vraiment, ça se voyait.
Je travaillais toujours avec Mike à la bibliothèque, tout comme ce soir. Il m'avait raconté son histoire avec une certaine Jessica lorsque je lui racontais la mienne – cette dernière l'avait quitté pour un mec plus musclé. Seul le physique comptait pour elle d'après lui. Il avait été malheureux un temps puis s'y était remis.
Je discutais avec Mike. La conversation était toujours agréable, joyeuse et j'étais de bonne humeur en sa présence.
Effectivement, nous nous entendions à merveille.
Il était lui aussi boursier, c'est pourquoi il avait besoin de ce job. Il était étudiant dans la même année que moi. Il venait de Los Angeles.
« Alors, tes résultats ? » me demanda-t-il après quelques minutes de silence. « Je ne pense pas t'avoir posé la question à la soirée. »
Nous devions tout ranger et nettoyer avant la fermeture.
« J'ai tout réussi ! Tu te rends comptes ! »
« C'est génial ! »
« Trop ! Et toi ? »
« Aussi. » il avait un sourire immense dessiné sur ses lèvres.
Nous continuâmes de nettoyer un peu avant qu'il reprenne la parole
« Bella ? »
« Oui ? »
« Je me demandais si je voulais fêter notre réussite ce soir, tu sais. Autour d'un verre. »
J'eus un pincement au cœur. Que cela signifierait-il ?
« Je... Je ne pense pas que ce soit une bonne idée... » l'éconduis-je.
« Oh. Pas de soucis, je comprends. »
Deux heures plus tard, la bibliothèque était rangée, soignée. Nous pouvions voir notre reflet sur le sol – un miracle !
J'avais réfléchi à la proposition de Mike. J'avais le droit de m'amuser sans penser aux conséquences... Pourquoi refuser ? Il avait demandé si gentiment. Ce n'était pas un méchant, il était respectueux, drôle...
Vraiment drôle. Il me faisait toujours rire.
Bon, pourquoi pas ? me dit ma conscience.
« Hé Mike ? » ?
« Ouais ? »
« Ça tient toujours, ce verre ? » demandais-je me mordant la lèvre.
Il me contempla, médusé.
« Carrément, aller, viens fêter ça ! »
Il mit son bras sur mes épaules.
Et nous sortîmes.
« Où veux-tu aller ? » me demanda Mike.
« Je ne sais pas, tu connais un endroit sympa ? » le questionnais-je.
« Il y a un bar à quelques minutes. On peut y aller si tu le souhaite. »
« D'accord. »
Mike m'entraina vers The Bube, un bar juste à côté de la bibliothèque.
Je n'avais jamais été à l'aise dans ce genre d'endroit mais de toute façon, aucun alcool ne pourrait m'être servi et pour Mike non plus d'ailleurs.
Nous passions un bon moment à discuter autour d'une limonade.
« Hé Bella ! » dit une voix, s'approchant de moi.
Sans que j'aie le temps de dire un mot, Emmett me fit un énorme câlin.
« Comment tu te sens ? » me demanda-t-il.
« Bien » répondis-je sincèrement.
« Tu fous quoi ici ? » demanda-t-il.
« Oh, on sort fêter la réussite de nos examens. Et toi, tu es tout seul ? »
« Ouais, je travaille ici maintenant. Je ne t'avais jamais vue. »
« Tu es barman ? »
« Depuis cet été, ouais » sourit-il.
Je lui souris aimablement et lui présenta Mike. Il ne resta pas très longtemps, devant commencer à travailler.
« Et pas d'alcool pour toi, jeune fille ! » plaisanta-t-il avant de partir.
Mike me dévisagea.
« C'était un ami, Emmett. »
Je n'avais présenté que Emmett à Mike, comme une idiote, oubliant de dire à mon ami comment s'appelait cette espèce d'ours-humain.
« Oh. »
Et nous continuions de discuter, de tout et de rien.
Il aimait beaucoup l'Italie, tout comme moi. Il n'y avait cependant jamais mis les pieds. Il aimait étudier leur histoire et surtout la période étrusque. Il aimerait visiter la Toscane un jour.
Je lui dis que je parlais Italien et il parut surpris.
Nous avions parlé longtemps. Il était presque deux heures du matin lorsque nous nous séparions. Il m'accompagna à mon dortoir et me passa son numéro.
C'était bien d'être avec lui. Jamais il n'eut cette espèce d'ambiguïté bizarre qui pourrait me faire croire qu'il voudrait plus ou quelque chose.
Je l'aimais bien.
Nous sommes sortis quelques fois entre amis également. Je lui dis ce que je pensais – c'est-à-dire que c'était bien d'avoir un vrai ami.
Le temps passa rapidement et bientôt je sentais la pression peser sur mon cœur. Je devais dire la vérité à Edward, arrêter de le faire espérer que quelque chose arrivera encore entre nous.
La fin de janvier arrivait doucement. Trois semaines que j'y pensais, trois semaines que j'essayais de lui en parler en douceur. Je savais que c'allait être difficile, je devrais lui dire ce week-end.
Je devrais lui dire demain soir… avant qu'il ne prenne son avion, retour à New York.
Je dois lui dire…
Je dois le quitter demain soir…
Comment passez un week-end entier avec quelqu'un alors que je sais que je vais devoir le quitter ?
