Les événements décrits ne se passent pas tous dans la série, certains sont modifiés et la temporalité est différente, certains événements se produisent à un autre moment que dans la série.
Je ne suis pas médecin, je ne connais absolument rien aux procédures de réanimation, de chirurgie ou de quoi que ce soit d'autre. Je m'inspire de ce que j'ai vu dans Grey's Anatomy pour écrire les scènes qui contiennent des détails médicaux, je sais donc que ce que j'écris n'est pas nécessairement réaliste ou correct !
Les personnages et Grey's Anatomy en général ne m'appartiennent pas et je ne gagne pas d'argent en écrivant cette fanfiction.
Cette fanfiction est la mienne, merci de ne pas la copier sans ma permission. Si vous souhaitez la traduire, demandez-le-moi. Soyons respectueux les uns des autres.
« Meredith ! »
Elle se retourna pour voir Jackson avancer vers elle à grandes enjambées, les bras surchargés.
« Ça va ? Tu as besoin d'aide ? »
« Euh ouais, en fait. »
Il lui tendit un maxi-cosy.
« Oh. Et il y a un bébé dedans. »
« April et moi on a un rendez-vous important, on ne peut vraiment pas le prendre avec nous. On comptait sur la crèche mais il a juste un peu trop de fièvre pour qu'ils le prennent. Tu crois que… »
« Euh ok, bien-sûr, pas de problème. »
Il lui fourra un sac dans la main et dans l'autre, le maxi-cosy.
« Merci beaucoup, on te revaudra ça. »
« Et April, elle va bien ? Pas d'inflammation, d'infection, ni rien ? »
« Elle va vraiment bien. La cicatrice est parfaite, on pourra enlever les agrafes demain ! T'as été géniale. Bon, je dois y aller. Ça va prendre quelques heures, je crois. Merci encore ! »
« Quelques heures ? » elle gémit avec désespoir.
Mais rapidement, ce fut remplacé par une immense joie. L'opération d'April avait été parfaite. Elle avait réussi. La mère allait bien, le bébé était en vie.
Meredith regarda Adam, profondément endormi dans ses couvertures. Elle ne l'avait pas vu depuis la césarienne. C'était un beau bébé, les yeux de son père, le nez de sa mère.
« Eh, il sort d'où ce bébé ? »
Elle sortit de sa contemplation pour remarquer Alex, debout à côté d'elle, observant le bébé.
« C'est celui de Kepner et Avery. »
« Ils te l'ont refilé ? »
« J'ai pas vraiment eu le choix, en fait. »
« Amuse-toi bien, moi j'ai été appelé pour un trauma. »
« Un trauma ? Quel genre. »
« Du genre pas pour toi. Je crois que Kepner te truciderait si tu emmenais son gosse dans une salle de trauma. Désolé. »
Il s'en alla avec un grand sourire victorieux. Meredith soupira et se dirigea vers le vestiaire des résidents. Là, elle déposa le sac rempli de langes, de petits pots et d'autres brols et sortit Adam du maxi-cosy. Elle se débrouilla pour l'enrouler dans une écharpe de portage, serrée contre sa poitrine, histoire de pouvoir le trimballer plus facilement.
Une fois bien entortillée, la résidente sortit du vestiaire et se dirigea vers le service de post-op. Durant son trajet, elle fut heureuse de remarquer que le bébé n'était pas du genre à pleurnicher toute la journée, sinon quoi elle aurait dû aller s'isoler dans une chambre de garde et passer à côté de tous ses patients.
Une fois arrivée au troisième étage, le docteure Bailey l'aguicha.
« Tu es en retard pour les visites, Grey. »
« Désolée, j'ai eu imprévu. »
Elle montra Adam du menton.
« Bon. Le docteure Paulson est au bloc, elle m'a chargée de te dire de faire ses visites ce matin. Trouve tes internes et dépêche-toi de commencer. »
« Très bien, docteure Bailey. Oh, Wilson. Approche. »
Première interne harponnée, il n'en manquait plus que quatre.
« Où sont tes petits copains internes ? Les visites ne vont pas se faire toutes seules. »
« Oh, ce bébé est tellement mignon ! C'est le vôtre ? »
« Wilson. »
« Oh, euh oui, on vous attendait au poste des infirmières. »
« On commence par la chambre de monsieur Lynch, dis-leur de se ramener. »
Au moment où le docteure Grey s'apprêtait à entrer dans la première chambre de la journée, sa troupe d'internes sa matérialisa dans son dos.
« Enfin. J'ai failli vous attendre, » elle leur marmonna.
« Bonjour, Augie. »
« Ah, doc, je vous attendais. Tiens, vous m'auriez menti ? Vous aviez dit ne pas avoir d'enfant. »
« Oh, ce n'est pas le mien. Cross, présente le cas. »
« Augustin Lynch, soix… »
« Appelle-moi Augie, fiston. »
« D'accord. Augie Lynch, soixante-neuf ans, à une semaine post-op de l'ablation d'un adénome abdominal de grade 4. Constantes stables, débit… »
Tandis que son interne déblatérait un discours qu'elle connaissait par cœur, le docteure Grey caressa doucement le dos du bébé à travers l'écharpe. Son cœur battait fort, elle pouvait le sentir sous sa main. Sa respiration était lente et régulière, ses yeux fermés, ses poings recroquevillés. Il se blottit davantage contre elle. C'était un moment dont Meredith n'avait jamais pensé avoir besoin avant de perdre ses enfants. Depuis la première fausse couche, ses fantasmes n'étaient plus sexuels mais maternels. Sentir un nouveau-né paisiblement assoupi contre sa poitrine, inspirer son odeur et lui caresser le dos, voilà ce dont elle rêvait depuis des années. Cette idée était devenue douloureuse, bien trop abstraite après la mort d'Alexandra.
« Docteure Grey ? »
Elle releva la tête, arrachée à sa torpeur.
« Oui ? »
« Euh, on a fini. Je n'ai rien oublié ? »
« Tu n'as pas parlé du drain. »
Même perdue dans ses pensées, elle avait un esprit aiguisé.
« Oh euh oui, le… le drain… »
« Bon, tais-toi, Cross, la prochaine fois, connais tes dossiers avant d'entrer dans une chambre. »
« Désolé, docteure Grey. »
« Arrête de t'excuser. »
Elle voulait sortir d'ici, retourner trois ans avant, faire un test de grossesse avant de quitter Seattle, épouser Derek, construire leur maison de rêves, et être heureuse. Avoir ces dizaines de bébés qui leur étaient promis. Permettre à sa fille d'avoir une chance de voir le monde avant de mourir.
« Le drain thoracique a été retiré hier et depuis, nous n'avons constaté aucune complication. Je vais donc autoriser votre sortie dès demain matin, Augie. Vous serez sous antibiotiques et il faudra revenir tous les deux jours pour faire contrôler vos constantes et votre incision. Les agrafes pourront être retirées d'ici une semaine, d'après moi. Des questions ? »
« Aucune, doc. Merci de m'avoir sauvé. »
« Avec plaisir. Mais ne revenez pas dans quelques années avec un adénome encore plus grand, vous m'avez compris ? »
« Compris. »
« Très bien. On va vous apporter les papiers de sortie et je repasserai demain matin, pour un dernier contrôle. Je vais vous adresser à un confrère pour le suivi, une infirmière vous donnera ses coordonnées. Je ne suis pas de garde mais si vous avez des questions, vous pouvez demander à l'un de mes internes ou me faire biper jusqu'à vingt-et-une heures ce soir. »
« Attendez, doc, j'ai quelque chose pour vous. »
Le vieil homme chercha dans sa sacoche, sur la table de nuit, et en sortit un livre format poche.
« Tenez, la première édition de mon prochain roman. J'imagine que vous n'avez pas le temps de lire beaucoup, encore moins des romans de guerre, mais il serait temps de vous y mettre. Je vous l'ai même dédicacé. »
Elle fit un grand sourire.
« Merci beaucoup. »
Les médecins sortirent de la chambre.
« Cross, quand tu rentres dans la chambre d'un patient, tu dois être prêt. Et ça vaut pour vous tous. C'est votre patient, il est sous votre responsabilité, donc vous devez connaître son cas, ses constantes, sa condition actuelle sur le bout des doigts, c'est compris ? »
« Oui, docteure Grey, » acquiescèrent les internes en chœur.
« Bon, maintenant on va voir madame Perez. »
« Euh, docteure Grey, »
« Quoi, DeLuca ? »
« Il n'y a pas de madame Perez dans le service. »
« Voilà un interne qui connaît ses patients ! Prenez exemple sur DeLuca. Et non, en effet, il n'y a pas de madame Perez. »
Ils entrèrent dans la chambre suivante.
Une fois les visites matinales terminées, le docteure Grey monta aux soins intensifs. Y amener des bébés était totalement interdit alors sa visite fut rapide, juste le temps de faire un petit signe de la main à Alicia, qui venait visiblement de se réveiller. Clive était assis à ses côtés, deux beaux bleus sur le visage. Sous les couvertures, la jambe gauche de la patiente manquait. Mais sur son visage, un sourire. Elle était heureuse d'être en vie, de pouvoir recommencer à vivre.
Après avoir quitté L'USI, Meredith s'attela à mettre à jour les dossiers de plusieurs patients, chose grandement négligée par ses internes qui avaient visiblement encore beaucoup à apprendre. On la bipa pour recoudre une plaie à la mine et pour une consultation. Elle attrapa Wilson dans les couloirs de l'hôpital et l'envoya recoudre la plaie puis se chargea de la consultation.
Dans la pièce d'examen, elle tomba sur une petite fille sagement assise sur la civière, un homme et le docteure Yang.
Dès que son amie entra, Cristina entama la présentation du cas.
« Hayley Simpson, 7 ans. Hayley souffre d'une Tétralogie de Fallot depuis sa naissance. Aucune opération n'a été pratiquée pour corriger la déformation mais avec le docteur Russel, nous avons prévu une reconstruction complète du ventricule droit avec une pose de patch pour la CIV. Hayley a été admise ce matin en pré-op mais a commencé à se plaindre de maux de ventre. »
« Hayley, je suis le docteure Meredith. Je vais essayer de comprendre pourquoi tu as mal au ventre. D'accord ? »
« D'accord. »
L'homme derrière s'avança et serra la main de Meredith.
« Ottis, le père d'Hayley. Est-ce que c'est grave ? On va tout de même pouvoir pratiquer l'intervention, n'est-ce pas ? »
« Je ne peux pas vous répondre maintenant, monsieur Simpson, j'ai besoin de faire quelques examens avant. Bon, Hayley, comment te sens-tu maintenant ? »
« J'ai mal au ventre mais ça va un peu mieux qu'avant. »
« D'accord, et depuis quand as-tu mal ? »
« Je sais plus vraiment. »
« Deux jours. Je pensais que c'était le stress de l'opération alors je lui ai donné des anti-douleur. Est-ce que j'ai mal fait ? »
« Ça n'a pas l'air très grave, est-ce que tu as eu d'autres symptômes ? Vomissement, fièvre, mal de tête ou dans les autres parties du corps, fatigue, diarrhées ? »
Hayley secoua la tête.
« Juste mal au ventre. »
« C'est bon signe. Tu veux bien t'allonger ? Je vais t'ausculter. »
La petite fille se coucha sur la civière et Mer enfila des gants, sous le regard de Cristina.
« Cette gamine attend d'être opérée depuis trois ans, » murmura-t-elle.
« Je ne peux pas faire de miracles, Cristina, mais je pense que l'opération peut être maintenue. Ç'a l'air de symptômes mineurs, peut-être du stress. »
« Ouais. Oh, et c'est quoi ce truc ? » elle demanda en montrant le bébé, toujours profondément endormi, du menton.
« Ce truc, c'est à Kepner et Avery. Ils me l'ont refilé. »
Elle se tourna en souriant vers la petite fille et commença à lui palper le ventre.
« Est-ce que tu as mangé quelque chose de bizarre récemment ? »
« Non. »
« D'accord. Je vais te faire une échographie. Le gel va être un peu froid. »
Mer fit doucement passer l'instrument sur l'abdomen de la patiente et sourit d'un air satisfait.
« Je ne vois rien d'anormal. On va te donner des médicaments et si ça ne va pas mieux, je reviendrai. Est-ce que tu es stressée par l'intervention ? »
Hayley hocha la tête et Mer s'assit sur la tabouret à côté d'elle, la main distraitement posée sur le dos d'Adam.
« Eh bien, crois-moi, tu n'as pas de quoi. Le docteure Yang, qui va s'occuper de ton cœur, est vraiment très douée et elle va faire de son mieux pour te soigner. »
« Docteure Meredith ? »
« Oui ? »
« C'est votre bébé ? »
« Non, c'est un ami qui m'a demandé de prendre soin de son bébé pendant qu'il était occupé. »
« Il est tout petit. »
« En effet. Il est né il y a un peu plus d'une semaine. Et c'est moi qui l'ai aidé à naitre. »
« Vraiment ? C'est vous qui avez fait ça ? »
« Oui. Toute seule. »
« Wouaw. Vous êtes forte ? »
« Eh bien, il se trouve que je suis très forte. »
Hayley ouvrit grand des yeux émerveillés.
Dans sa poche, le téléphone de Mer se mit à sonner.
« Bon, il faut que j'y aille. Le docteure Yang me préviendra si tu as encore mal au ventre. Mais ne vous inquiétez pas, monsieur Simpson, je pense que l'intervention peut être maintenue sans aucun problème. »
« Merci beaucoup, docteure Grey. »
Elle sourit poliment et s'éclipsa pour décrocher.
« Docteure Grey. »
« Salut Meredith, c'est April. »
« Ah, Kepner. Tout va bien ? »
« Oui, par contre, le rendez-vous va durer considérablement plus longtemps que prévu. Jackson et moi on est vraiment désolés de te demander ça mais est-ce que tu penses que tu pourrais veiller sur Adam encore quelques heures ? Si on avait su, on aurait appelé ma mère et avec sa fièvre, impossible de le faire admettre à la garderie. »
« Aucun problème, c'est un bébé très sage. Il n'a fait que dormir jusqu'à maintenant. »
« Oh, c'est génial. Merci beaucoup, on te revaudra ça, compte sur nous. »
« Prévenez-moi quand vous avez fini. »
« Très bien, à tout à l'heure. »
À l'autre bout du fil, April raccrocha.
« Merci d'être venue, » dit Cristina en sortant de la pièce d'examen.
« Eh bien, ce n'est pas comme si j'avais eu le choix, tu m'as appelé moi en particulier. »
Yang sourit.
« Ouais, j'avais envie qu'on se voie. On ne passe pas beaucoup de temps ensemble ses derniers temps. »
« Je sais. »
« Tu m'évites ? »
« En quelques sortes, oui. »
« Moi aussi je t'évite. »
Meredith leva un sourcil.
« Ah bon ? »
« Oui, parce que je ne veux pas qu'on se fâche. Alors j'évite le problème. Remarque, on a adopté la même stratégie, toutes les deux. »
« Par problème tu veux dire Derek ou moi ? »
« Meredith, ce n'est pas… »
« Peut-être que ce n'était pas ce que tu voulais dire mais moi, c'est ce que j'ai compris. »
« Mais pourquoi tu te prends autant la tête ? On s'est disputées et depuis, j'ai l'impression que tu n'as pas cherché une seconde à arranger les choses. »
« Je me prends la tête parce que ça compte pour moi, Cristina. C'est important à mes yeux, ce que tu penses, mais Derek aussi, est important. Et je sais très bien ce que tu penses de ce qu'on fait tous les deux en ce moment. Donc je ne peux pas arranger les choses avec toi parce que je vais continuer à savoir ce que tu penses de moi, et ça va rester dans un coin de ma tête. »
« Mais, honnêtement, est-ce que tu as essayé de te remettre en question depuis que je t'ai dit ce que je pensais. Est-ce que tu as envisagé une seconde que, peut-être, je pouvais avoir raison ? »
« Me remettre en question ? Je n'ai fait que ça durant toute ma vie, est-ce que je vais plaire à ma mère ? Est-ce que j'étudie de la bonne manière ? Est-ce que ce gars me trouve jolie ? Peut-être que j'ai mis une jupe trop courte. Peut-être que je n'aurais pas dû dire ça, que je n'aurais pas dû commencer à sortir avec lui. Mais j'ai arrêté de me remettre en question depuis un moment, maintenant. »
« D'accord. J'ai compris. »
« Je ne veux pas que tu le prennes mal, Cristina, ce n'est pas contre toi en particulier, je veux juste que tu saches ce que je pense. »
« Tu ne vas pas lâcher l'affaire ? Avec Shepherd. »
Meredith haussa les épaules avec un air impuissant.
« Je ne peux pas. On s'est déjà fait assez de mal comme ça. »
« Mais tu ne crois pas que vous vous faites encore plus de mal en recommençant à vous voir ? »
« Honnêtement, non, je ne crois pas. »
« Bon. Si tu ne lâches pas l'affaire. »
« Est-ce que tu veux toujours de moi comme témoin pour ton mariage ? »
« Qui est-ce que je choisirais d'autre, de toute façon ? »
Adam commença à remuer et à chouiner.
« Désolée, il faut que j'aille m'occuper du truc. »
« Tu m'avais manqué. »
« Toi aussi. »
