Hello ! J'espère que vous allez bien. Je tenais à vous remercier chaleureusement, vous avez je pense pour une large partie entendu mon message sur le précédent chapitre ! J'ai arrêté de compter mais je crois qu'on était à un peu plus de 50 retours sur le chapitre 49 et c'était vraiment cool ! Ça m'a permis de voir que vous êtes une super communauté de lecteurs et j'ai pris plaisir à lire chaque retour et à y répondre personnellement pour ceux qui ont des comptes sur le site. Ils m'ont permis de me motiver à écrire le chapitre 50 et voir ce que chacun pouvait attendre. Qui sait si un jour je proposerai cette histoire à un éditeur donc vous êtes officiellement mes bêtas readers en attendant :) J'espère que vous ne serez pas déçu par ce nouveau chapitre :) L'action est de retour, je me suis un peu cassée la tête au dernier moment pour l'enchaînement de certaines scènes. Je vous souhaite une bonne lecture, merci à Esys et Mag pour la relecture.

Guest : Si tu as stressé sur le 49, le stress va être à son comble dans celui-là :)

Criketz : Haha je vois que tu as bcp d'espoir en Lexa ! La chair de poule sera au rdv dans ce chapitre je pense :)

Morgane : Dona le retour ? Réponse dans ce chapitre ! :D Merci pour ton soutien depuis le début :)

Rxn : Salut petite ghost reader ! Il y a toujours qq chose à dire ne serait ce qu'un merci ça prend deux secondes :) Je compte sur toi !

Nana : Haha il y a de tout dans ce chapitre pour user les nerfs, je te laisse découvrir ça !

Legane : Oui il fallait briser ce petit cocon parfait ;) Et oui je compte m'attarder sur le Octaven avec Matteo mais quand je ne sais pas :)


Chapitre 50 : L'héritière


- Vous avez pas le droit de nous retenir ici ! Hurla l'adolescente en frappant du pied contre la porte en bois de la chambre.

Edda expira d'agacement. Cela faisait approximativement deux heures qu'elles étaient enfermées. Elle s'était fiée à la montre qu'elle portait au poignet. Montre qui appartenait à sa grand-mère maternelle Cecilia Zanetti et que sa mère lui avait donnée avant qu'elle n'intègre le collège de Syracuse.

Elle savait qu'elle allait s'épuiser à frapper sur cette porte mais elle cherchait à analyser la patience de leur geôlier, qui jusqu'ici n'avait pas bougé d'un pouce alors qu'elle tapait dans la porte depuis une bonne demi-heure.

- Sale bâtard de merde ! Tu vas voir quand mes parents vont t'attraper ! T'auras beau supplier ils vont te tuer !

- Tu me donnes mal à la tête… Soupira Madi qui avait fini par délaisser son coin pour se recroqueviller sur le matelas du lit.

- C'est à lui que j'aimerai donner mal à la tête ! Mais cet enculé de merde en a RIEN À FOUTRE ! Ma mère va te couper les couilles et mon père va te les faire bouffer par les trous de nez !

Madi lâcha un petit grognement face à la vulgarité de sa camarade. Déjà que la situation était loin d'être agréable, l'entendre brailler des insultes à tout va ne risquait pas d'améliorer leur condition. Les larmes avaient fini par se tarir contrairement à ses pensées qui s'entrechoquaient durement en elle, développant un début de mal de crâne. Elle baissa les yeux sur la broche qu'elle portait sur sa veste d'école. Observer la rose que sa mère lui avait offerte la réconforta légèrement et elle leva les yeux vers la vitre noire, se demandant si ses mères faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour la retrouver en ce moment-même…


Lexa faisait les cents pas dans le salon, passant d'un appel à un autre dans l'attente d'avoir des nouvelles du kidnappeur. Depuis la photo, plus aucune nouvelle de Madi ne lui était parvenue ce qui l'inquiétait de plus en plus. La police avait quitté leur domicile pour se mettre à chercher les deux jeunes filles dans tout Syracuse et ses alentours. Une alerte kidnapping était diffusée régulièrement à la télévision, invitant tout témoin à appeler en cas de possession d'information.

-Non tes hommes ne font pas assez ! Reprocha la brune d'une voix coléreuse à l'un de ses contacts dans la police italienne.

Sa notoriété de politicienne ces dernières années lui avait permis de s'entourer d'un cercle solide de professionnels œuvrant dans différentes professions : police, justice, politique, santé…

-Ma fille est introuvable alors qu'elle était au musée avec tous ses camarades de classe ! Comment expliques-tu ça ?! Non ! Je n'ai reçu aucune demande de rançon ! Moi aussi j'aimerai bien savoir pourquoi elle a été enlevée ! Pour de l'argent ? Pour du chantage politique ?! Bien sûr que j'ai des ennemis ! Qui n'en a pas ?! Qu'ils m'attaquent directement au lieu de s'en prendre à ma petite fille innocente !

Non loin d'elle, Clarke se rongeait les ongles de stress, sa jambe faisait des petits sauts rapides contre le sol. Elle avait appelé discrètement Victor pour lui demander s'il était l'auteur du kidnapping mais le dealer ne répondait pas ni sa sœur. Plus les heures défilaient plus la cruelle vérité se dessinait : retrouverait-elle Madi en vie ?

Elle secoua la tête pour se sortir cette question fatidique de la tête. Racoon était rentré et avait montré son mécontentement face à toute cette agitation dans la maison et il s'était mis à miauler avec insistance après avoir remarqué que sa petite maîtresse n'était pas là. Il ne cessait d'aller et venir entre Lexa et Clarke tout en se plaignant. Ses miaulements étaient aigus signe qu'il était stressé.

- Clarke ! Fais-moi taire ce maudit chat ! Je suis au téléphone ! S'agaça la brune, loin d'être d'humeur alors qu'elle se bouchait une oreille pour entendre son interlocuteur.

La médecin se leva mécaniquement du canapé pour venir attraper Racoon qui se blottit contre elle tout en continuant à miauler.

- Et vous trouvez ça normal de ne pas réussir à remonter le téléphone de cet enfoiré ?! Il a bien borné quelque part ! Trouvez-moi une zone géographique même si elle fait cent kilomètres je m'en fous ! Oui je sais ce qu'est un téléphone prépayé ! Ne soyez pas condescendant avec moi !

Les miaulements continuèrent ce qui fit froncer les sourcils de la sicilienne qui continua malgré tout sa conversation.

- Utilisez ce que vous voulez, des drones, des hélicos je m'en contre-fous je vous paierai ! Je veux que ma fille soit à la maison avant ce soir ! Je… J'ai un double-appel, restez-en ligne !

Après une manipulation, Lexa accepta le second appel :

-Madame Donati, c'est la directrice de l'école privée, je venais aux nouvelles…

-Aux nouvelles ?! La seule nouvelle que j'ai à vous donner c'est que je vais vous coller un procès au cul à vous et à tous les guignols qui…

-Miaaaou ! Miaaou ! Miaaaaiu !

-Clarke bon sang ! SORS-MOI CE PUTAIN DE CHAT DEHORS !

Surprise par le cri de sa compagne, Clarke tenta de se contenir mais fondit finalement de nouveau en larmes, toujours assise sur le canapé, incapable de faire face à la colère et l'exigence de sa femme. Racoon s'échappa de ses bras et fila à quelques mètres tout en continuant ses miaulements stridents, visiblement mécontent du hurlement de sa seconde maîtresse.

- Je dois vous laisser, coupa sèchement la brune avant de rejoindre sa femme et de s'accroupir devant elle. Je suis désolée… Pardon… Je ne voulais pas te crier dessus… Je suis à cran… On l'est toutes les deux… Tu me connais je crie mais je ne le pense pas… Excuse-moi…Dit-elle en attrapant ses mains pour les caresser.

- C'est de ma faute… C'est de ma faute…

- Mais non, pourquoi tu dis ça… Nous sommes toutes les deux conscientes du danger que notre famille coure depuis que nous avons fait le choix de nous battre ici… C'est pour ça que nous avons des gardes du corps et…

- J'ai menacé Victor de le dénoncer à la Police s'il n'arrêtait pas d'utiliser le dispensaire pour soigner illégalement ses hommes ! Lâcha rapidement la médecin, se libérant d'un poids énorme.

Cacher cette information depuis plusieurs semaines avait été plus pesant qu'elle ne l'aurait pensé et maintenant que Madi avait été kidnappée, elle mesurait pleinement les conséquences qui pouvaient découler de ce secret. Lexa n'avait cessé de lui dire qu'elle ne faisait pas partie du monde de la pègre et pourtant c'était sûre d'elle qu'elle avait confronté un chef de clan qui voulait à tout prix garder son business sous contrôle.

- Qu'est-ce que tu as dit ? Qu'a fait Victor ? Demanda Lexa, incrédule.

- Ça pourrait très bien être lui ! J'y pense depuis tout à l'heure...Ce matin, j'ai donné l'identité de deux jeunes qui sont morts cette nuit dans une fusillade… Le dispensaire a été vandalisé… Je voulais t'en parler mais tu es si peu présente à la maison… J'ai préféré faire passer notre vie de famille en priorité… Je… Bon sang c'est de ma faute… Madi a été enlevée parce que j'en ai sûrement trop dit…

Le visage de la sicilienne s'était fermé tandis que tout son corps s'était raidit. Elle dégagea ses mains de celles de sa compagne avant de se lever.

- Lexa ! Je suis désolée... Jamais je n'aurai pensé que... Tenta d'expliquer Clarke.

- Lorsque tu as décidé de me refaire confiance tu m'as très bien fait comprendre qu'aucun secret n'aurait sa place dans notre nouvelle vie... Et j'ai tout fait pour ne plus rien te cacher Clarke, répondit la Donati, coléreuse. Comment as-tu pu croire que tu pouvais garder ça pour toi ?!

- C'est vrai, je ne pensais pas que garder...

-Peu importe ce que tu pensais, aujourd'hui notre fille va peut être mourir à cause de ton secret ! Car je te signale que nous ne savons toujours pas pourquoi elle a été enlevée ! Et par qui ! Tu vas rappeler cet agent de police et lui expliquer ce que tu viens de me dire !

-Mais...

-Tout de suite ! A moins que tu ne veuilles risquer la vie de notre fille encore un peu plus ?!

La blonde se prit la cruelle vérité en pleine figure et les larmes reprirent de plus belle tandis que Lexa partait d'un pas raide à l'extérieur de la maison, faisant claquer la porte avec fracas derrière elle.

- Je suis désolée... Murmura entre ses larmes la médecin.


Le tabac lui procura une sensation d'apaisement un court instant. Lexa était sous le porche de la maison et fumait en silence dans cette attente détestable de nouvelles. Elle leva les yeux du sol quand elle entendit une voiture arriver et passer le portail principal. De celle-ci sortirent Raven, Octavia et Matteo qui se précipitèrent pour la rejoindre.

- Salut... Où est Clarke ? Demanda Octavia.

-A l'intérieur, répondit l'héritière, peu amène à discuter.

La brune ne manqua pas le ton amer de la sicilienne mais se précipita à l'intérieur pour rejoindre sa meilleure amie tandis que Raven et Matteo n'avaient pas bougé. Raven tourna un regard intrigué vers son beau-fils qui finit par murmurer :

-C'est de ma faute... J'aurai dû être là pour la protéger tante Lexa... Confia-t-il, empli de culpabilité.

Malgré sa colère envers sa femme, l'ancienne mafieuse leva un regard vers l'adolescent et planta ses émeraudes dans ses saphirs à lui. Elle posa une main sur son épaule pour la lui serrer affectueusement :

-Tu as donné l'alerte Matteo, tu as déjà fait beaucoup, tenta-t-elle de le rassurer.

-Tu ne comprends pas... Madi, moi et Edda, on était dans le même groupe de travail... Edda et moi on faisait les imbéciles... Ça l'a énervée donc elle est partie toute seule dans ce musée... C'est qu'une petite Camarón... Elle n'avait aucune chance...

-Edda...? C'est comme ça que s'appelle la camarade qui a été enlevée avec Madi ? Demanda Lexa alors que le prénom éveillait chez elle un désagréable frisson.

-Oui Edda Giordano, acquiesça le garçon ce qui eut pour effet de paralyser pour de bon la brune.

Lexa avait comme été frappée par la foudre. Plus aucun son ne sortit de sa bouche ce qui questionna le jeune Salomon.

-Tante Lexa ?

-Matteo, va voir ta mère et Clarke tu veux ? Demanda la mécanicienne, comprenant le trouble de son amie.

-Ne me dis pas ce que je dois faire, grogna l'adolescent avant de s'exécuter malgré tout.

Raven soupira face à l'agressivité de l'adolescent et attendit que la porte se soit refermée pour demander :

-Tu penses à la même chose que moi ?

-Oui. Il faut que j'appelle la directrice de l'école immédiatement, souffla d'une voix blanche la brune.

-Bella... Tu crois vraiment que c'est utile ? Edda Giordano... C'est forcément la fille d'Anya et Gustus... Impossible que ce soit une coïncidence... Vérifie ce que tu veux mais tu sais déjà qui est cette jeune fille. Tu as encore leur numéro ?

La sicilienne secoua la tête négativement : avec leur nouveau départ, elle avait coupé tous les ponts avec les familles mafieuses et de façon définitive cette fois. Elle ne voulait plus avoir affaire avec quiconque travaillant dans la pègre même si cela voulait dire renier son père adoptif et le peu de famille qu'il lui restait. Elle était tellement abasourdie par la nouvelle qu'elle n'entendit pas la voiture qui était arrivée entre temps.

-Lexa ! Appela une voix qui lui était familière.

La brune tourna la tête et reconnut immédiatement Gaïa Salomon, son ancienne collaboratrice. La métisse monta rapidement les marches d'escalier et vint enlacer chaleureusement la brune qui ne réagit pas à l'étreinte, encore sous le choc de la nouvelle qu'elle venait d'apprendre.

-Je suis venue dès que j'ai appris la nouvelle... C'est terrible, est-ce qu'il y a du nouveau ? J'ai passé quelques appels mais ça n'a rien donné.

-Gaïa... Qu'est-ce que...

-Il y a du nouveau ? L'interrompit la maire de Syracuse.

-Non... Rien de nouveau...

-Lexa, la secoua Raven qui n'était pas d'accord avec la réponse de son amie.

-Quoi ? Qu'est-ce que vous avez appris ?

-Matteo dit que la camarade de classe qui a été enlevée avec Madi s'appelle Edda Giordano...

Il ne fallut que quelques secondes pour que Gaïa fasse le lien. Elle regarda Lexa, cherchant à comprendre ce à quoi pouvait bien penser la brune dans son silence.

-Dis-moi ce que tu penses Lexa, indiqua la maire de Syracuse, en attrapant une de ses mains.

-Je... Je n'en sais rien... Répondit tristement la sicilienne. Je vais demander à Matteo de me décrire cette Edda... Peut-être qu'on se trompe mais c'est trop gros pour moi... Des familles s'appelant Giordano il y en a des milliers...

La mécanicienne jeta un dernier coup d'œil à la main de Lexa entre celles de Gaïa. Visiblement la maire de Syracuse même mise sur le banc de touche, espérait reprendre du terrain.

"Elle a toujours eu les dents longues" Songea la latina en soupirant.

Il ne valait mieux pas que Clarke voit ça. Alors qu'elle s'apprêtait à entrer, la porte d'entrée s'ouvrit à la volée sur la médecin qui tremblait de tout son être, un portable à la main. Elle ne manqua pas le rapprochement de sa femme avec la métisse mais elle n'était pas en état pour piquer une crise de jalousie. Gaïa se dégagea le plus discrètement possible de la brune. Lexa tourna un regard vers le portable dont le haut parleur était activé.

-Elle vous écoute... Tremblota la blonde.

-Madame Donati... Où devrai-je dire Madame la Sénatrice...

-Arrêtez ce petit jeu ! Je veux que vous me rendiez ma fille ! Je veux lui parler ! S'enflamma aussitôt la brune.

-Vous n'êtes pas en position d'exiger quoique ce soit ! Lui répondit abruptement la voix déformée.

-Que voulez-vous alors ?! Dites-le moi !

-Prenez le téléphone et désactivez le haut-parleur.

La Donati s'exécuta et colla le portable à son oreille :

-C'est fait.

-Je veux que vous abandonniez les lois que vous avez présentées ce matin au Sénat.

Un silence suivit tandis que le couperet tombait enfin : Madi avait été kidnappée pour punir la brune de son audace en politique. Elle ferma les yeux tandis qu'elle sentait son cœur se serrer. D'un côté elle se détestait d'être la responsable directe de l'enlèvement de sa fille et d'un autre côté, céder à ce genre de personne la faisait se détester au plus haut point. Cela lui rappela la fois où Quint l'avait kidnappée pour la torturer. Sa vie lui importait peu aussi lui avait-elle résisté jusqu'au bout, le rendant fou de rage ce qui l'avait amené à sa perte. Aujourd'hui pourtant, elle ne pouvait se montrer aussi têtue car si en tant que Dona elle avait toujours refusé de mêler la vie d'enfants pour obtenir ce qu'elle voulait, elle savait très bien que d'autres n'avaient aucun scrupule. Elle connaissait d'ailleurs le pourcentage de chance de retrouver sa fille en vie même en cédant à l'exigence de son interlocuteur.

- Je m'engage à le faire, je démissionnerai si vous le souhaitez mais rendez-moi ma fille... S'il vous plaît, supplia la brune.

- Votre démission n'est pas nécessaire. Faites vos preuves rapidement, à moins que vous ne souhaitiez enterrer un nouveau Donati dès demain. Vous avez l'habitude maintenant non ? Pour information, elle fait un mètre quarante cinq...

-NON ! NE LUI FAITES PAS DE MAL ! Cria-t-elle mais la communication s'était coupée.

Elle serra sa main tremblante sur le portable, se laissant tomber au sol, en pleurs. Clarke s'agenouilla face à elle et la prit par les épaules pour la secouer :

-Qu'est-ce qu'il a dit ?!

-Ils vont la tuer... Ils vont la tuer... Sanglota-t-elle.

-C'est ce qu'il a dit ?!

-Il veut que j'annule mes propositions de lois anti-mafia... C'est la Mafia qui l'a kidnappée Clarke ! Souffla-t-elle, incapable de croire encore un seul instant que Madi avait une chance de s'en sortir.

Elle connaissait beaucoup trop bien l'enjeu de ces kidnappings orchestrés par la Mafia : faire pression sur les parents, les laisser croire en exigeant quelque chose puis une autre avant de les briser puis disparaître. Relâcher l'enfant ne représentait aucun intérêt pour la Mafia. Alors qu'elle sentait cette douleur insinueuse lui enserrer le cœur à l'idée de récupérer sa fille dans un cercueil, elle sentit soudainement une douloureuse pression au niveau de ses clavicules.

- Je t'interdis d'abandonner Lexa ! Tu m'entends ?! Hurla soudainement la médecin. Pas une seconde fois !

Le hurlement de la blonde surprit tout le monde mais eut le mérite de sortir Lexa de son désespoir quelques secondes. Seule la sicilienne avait compris pourquoi la médecin avait dit « seconde fois ». Le temps de quelques secondes, elle fut ramenée des années en arrière dans cet aéroport, hésitant entre sa compagne et leur fille ou Gustus. Elle avait amèrement regretté le choix qu'elle avait fait ce jour-là et Clarke avait raison : elle n'avait pas le droit d'abandonner. L'ancienne mafieuse leva les yeux vers sa compagne qui encadra ses joues de ses mains pour enserrer son visage et la regarder droit dans les yeux :

-Tu vas te lever et nous allons faire ce qu'il faut pour que notre fille dorme avec nous ce soir Lexa. S'il faut que nous allions dans les rues de Syracuse jusqu'à avoir les pieds en sang et plus de voix, on le fera ! Tu m'as bien comprise ? Ne refais pas l'erreur d'abandonner une seconde fois je t'en supplie. Peu importe le prix, nous ramènerons notre fille à la maison, lui ordonna la blonde. Tu peux me crier dessus, me détester, tout ce que tu veux mais je t'interdis de nous abandonner une nouvelle fois !

Lexa ferma les yeux de douleur. Au plus profond d'elle-même, elle savait ce qu'elle avait à faire pour maximiser leurs chances de retrouver Madi. Seule la Mafia était assez rapide pour se contrer elle-même. Son cœur était douloureux à l'idée de rompre sa promesse faite à la médecin il y a dix ans mais Clarke avait raison : elle n'avait pas le droit d'abandonner.

-Gaïa, est-ce que tu peux appeler ta mère ? J'ai besoin qu'elle me rende un service…Je vais contacter mon cabinet pour faire annuler mes lois anti-mafia en attendant…

-Tu vas vraiment céder à leurs exigences Bella ? S'exclama Raven.

-Je n'ai pas le choix.

-Si tu as le choix Lex', assura sa compagne. N'annule rien, on utilise toutes nos options, ensuite on verra pour tes lois. Tu as travaillé trop dur et… Madi serait en colère que tu cèdes au chantage… Assura-t-elle malgré une voix fêlée.

Les lèvres de la sicilienne se mirent à trembler d'émotion. Elle serra la mâchoire, pesant le pour et le contre avant de soupirer en acquiesçant.

-D'accord… Je vais attendre un peu…


Edda jeta un coup d'œil à sa montre, inquiète de voir les heures défiler depuis son réveil. Frapper dans la porte avait fini par l'épuiser et elle s'était assise sur le matelas près de sa "cousine" pour respirer quelques minutes. Bien qu'elle tente de les repousser, le doute et la peur commençaient à la saisir lentement.

"Un Giordano n'a jamais peur ma chérie, répète-le-toi. Tu vas tous les mater" Entendit-elle au fond d'elle-même. La voix de sa mère lui procura un réel réconfort le temps d'un instant ce qui la décida à se relever. Si ses parents ne venaient pas la chercher, c'est elle qui s'échapperait par ses propres moyens pour leur prouver qu'elle était bien l'héritière des Giordano.

-Qu'est-ce que tu fais ? Souffla Madi, effrayée à l'idée qu'elle recommence à crier et taper dans la porte comme une sauvage.

Elle tremblait légèrement de froid à présent.

-Un Giordano n'a jamais peur, répondit Edda, sûre d'elle.

-Tu as trop regardé de films... La rabroua la Griffin.

-Peut-être mais en attendant c'est moi qui vais nous sortir d'ici, assura la blonde.

- Si tu le dis...

-Il me faut juste de quoi le blesser... Réfléchit-elle en observant une énième fois la pièce dans laquelle elles étaient enfermées.

Son regard s'arrêta sur l'ampoule sale qui éclairait faiblement leur geôle.

- Ça pourrait le faire... Souffla t-elle.

-Tu vas te brûler est allumée depuis qu'on est ici. Tu n'arriveras jamais à la dévisser de un et de deux, la casser ne te donnera sûrement pas un bout de verre assez solide pour faire ce que tu veux... Oublie... Expliqua dans un soupir las la Griffin.

-Putain ce que tu peux être agaçante à toujours avoir raison ! Je meurs d'envie de t'en coller une Einstein !

-Excuse-moi d'avoir été à l'école et non dans les toilettes pendant les cours... Répondit Madi, acerbe.

- T'as dit quoi ?! Je vais te défoncer ! Sale petite bourge coincée ! Tu connais rien de ma vie ! Cette fois-ci j'en ai marre de te protéger ! Je vais t'en coller une ! Cria l'adolescente en se jetant sur la petite brune qui l'esquiva de justesse en criant avant de se faire coincer rapidement contre un mur.

Edda leva le poing pour l'abattre sur le visage de Madi quand la porte de la chambre s'ouvrit brutalement sur l'homme de tout à l'heure.

-Qu'est-ce que vous foutez toutes les deux ?! Toi ! Lâche-là immédiatement ! Ordonna-t-il en saisissant Edda par les cheveux pour l'envoyer valser sur le lit tandis que Madi se protégeait d'un possible coup de sa part avec un petit gémissement peureux.

L'homme s'écarta de la brunette avant de revenir vers la porte. Il fusilla les deux filles du regard :

-La prochaine fois que vous vous battez j'en tue une c'est clair ?!

Madi se recroquevilla encore plus sur elle-même tandis qu'Edda vit dans la menace une possible sortie.


Lexa se mordit la lèvre en récupérant le numéro écrit sur un bout de papier que Gaïa lui tendit avec une mine soucieuse. Clarke ne loupa aucunement ce regard dégoulinant d'empathie et souffla d'agacement avant de s'avancer, se mettant entre les deux femmes, faisant reculer de plusieurs pas la métisse qui baissa le regard de gêne. C'était plus fort qu'elle, dès que Lexa allait mal, elle voulait la rassurer et ce malgré qu'elle sache qu'elle n'avait d'yeux que pour Clarke. D'ailleurs, elle grimaça légèrement en voyant la blonde caresser les doigts de la brune qui tourna un regard interrogateur vers elle.

-On y va ? Demanda Clarke.

-Je peux le faire Lexa si tu préfères… Proposa Gaïa, inquiète.

-Non Gaïa c'est à moi de le faire, assura l'ancienne mafieuse.

-Allez Lexa… C'était ton idée, il faut aller jusqu'au bout, affirma sa compagne.

Raven qui observait la scène offrit un petit sourire se voulant rassurant pour son amie avant que le couple ne s'isole dans le bureau de la politicienne.


Clarke observait sa compagne en silence. Elle pouvait lire sur son visage que passer ce coup de fil la terrifiait et la contrariait. Elle se permit de l'enlacer pour la réconforter.

-Je te promets que je ne t'en voudrai pas Lexa. On le fait ensemble, tu n'es pas seule. Ce n'est pas similaire à l'affaire d'Aden.

-Quelle est la différence à part que je t'implique ? C'est pire… Je peux peut-être contacter plus de monde pour les recherches…

-Je sais que tu es capable de retourner ciel et terre Lexa mais si tu as eu cette idée c'est parce que tu sais qu'il y a une chance pour que ça fonctionne.

-Rien n'est sûr… Et je te rappelle que Gustus a tenté de te tuer… Comment lui faire confiance ?

-Lexa, c'est du passé, assura la médecin. Ils étaient tous les deux tes lieutenants de confiance en plus d'être des membres à part entière de « La Famille ». Je t'avais fait du mal en te quittant, il a voulu, j'imagine te protéger…

-Te tuer n'allait pas me protéger, reprocha l'ancienne mafieuse.

-Je sais… mais lui ne le voyait pas sous cet angle et je pense qu'il a compris la leçon avec ce que tu as fait cette nuit-là... Allez…

Lexa expira pour chasser le stress qui tentait de prendre possession d'elle. Elle serra une dernière fois Clarke contre elle avant de composer le numéro de téléphone, effritant pour la première fois sa promesse de ne plus avoir aucun contact avec la mafia.


Gustus et Anya ne répondaient plus au téléphone excepté aux appels pour le business ou pour la Famille. Étant coupé de la famille Donati depuis que Lexa les avait reniés officiellement, le business n'était plus que leur quotidien puisque Gustus n'avait plus Becca et Anya n'avait plus ni Cécilia ni Tristan. Chaque jour passant était une nouvelle journée de guerre pour les territoires et la distribution de leurs produits en parallèle des jeux d'argent générés par leur casino.

Aussi, alors qu'ils recomptaient les recettes de leurs dernières ventes de produits stupéfiants, ils furent plus que surpris qu'un de leurs employés leur apporte un portable en indiquant un prénom et un nom dont ils pensaient ne plus entendre la voix un jour si ce n'était à la télévision « Lexa Griffin ».

Le cœur de Gustus s'était légèrement emballé bien qu'il avait pris garde de masquer toute émotion à l'idée de répondre face à sa femme qui était bien plus dure que lui sur certains sujets. Il activa le haut-parleur afin qu'Anya entende la conversation.

-Lexa ? Interrogea-t-il, croyant encore à une plaisanterie.

Pourquoi la jeune politicienne entrerait-elle en contact avec un vieux couple de mafieux collés par la police italienne comme de la confiture a du pain ? Ça n'avait aucun sens. Pourtant, il reconnut sans mal la voix de l'héritière Donati.

-Gustus... Je ne vais pas aller par quatre chemins... J'ai besoin de toi et d'Anya.

-A quel su...

-Je ne vois pas pourquoi nous t'aiderions. Tu es sénatrice maintenant, tu peux faire ce que tu veux non ? Répondit Anya, acerbe.

-Malheureusement non... C'est loin d'être aussi simple. Soupira la brune. Je dois d'abord vérifier quelque chose. Est-ce que votre fille Edda est chez vous ?

-Depuis quand tu te préoccupes de notre fille ? S'agaça la mafieuse, peu ouverte à l'idée de communiquer avec leur ancienne Dona.

-Anya... Crois-moi cet appel me met dans une position très inconfortable pas seulement vis-à-vis de ma carrière mais surtout vis-à-vis de vous, de ma femme... Je sais que je n'ai pas fait les choses correctement mais...

-Accélère Lexa ! Anya ! Gustus ! Cria soudainement la voix de Clarke. Est-ce que votre fille Edda Giordano est inscrite à l'école de Syracuse ?!

Immédiatement, les yeux des deux mafieux se levèrent de leur recette pour s'interroger mutuellement.

-Qu'est-ce que ça peut vous foutre ?! S'énerva pour de bon Anya.

- En effet, Edda est inscrite dans cette école depuis la rentrée, reprit son compagnon.

-Bon sang ! C'est donc elle ! Dit Clarke, sa voix se teintant d'un stress certain.

-De quoi parle-t-elle ?! Interrogea Anya, dont le ventre s'était noué d'une étrange inquiétude malgré sa rancœur.

-L'école nous a appelées il y a deux heures pour nous informer que Madi et une camarade du prénom d'Edda avaient disparu du musée ! Lexa vient de recevoir un appel qui exige le retrait de ses lois anti-mafia en échange de Madi ! Edda doit être avec elle ! Expliqua précipitamment la médecin.

Un silence suivit avant qu'Anya ne se lève précipitamment pour aller chercher un portable qui en silencieux affichait une trentaine d'appels en absence. Elle écouta un des messages sur le répondeur avant de culpabiliser : elle avait coupé le téléphone il y avait déjà plus d'une semaine car l'école ne cessait de les harceler concernant le comportement inapproprié d'Edda.

-Bordel ! Gustus ! Bouge-toi ! Entendirent la médecin et la politicienne avant que l'appel ne se coupe.


- Alors ? Demanda Gaïa qui attendait que Lexa et Clarke sortent du bureau.

Grâce à Indra Salomon, elles avaient pu obtenir le numéro de portable des deux mafieux. Lexa secoua la tête négativement.

-Ils n'aideront pas ? C'est ce que tu veux dire ?

-Je ne sais pas Gaïa... Ils ont raccroché avant que...

-Ils sont partis chercher, j'en suis sûre, affirma Clarke.

-On ne peut pas en être sûres... Rebondit Lexa, lasse d'avoir brisé sa promesse pour ce résultat.

- Si pour toi ça voulait dire un non je te fais confiance mais on aura au moins essayé, la rassura Clarke en lui caressant le dos avec affection.

Elle avait soutenu sa compagne concernant l'initiative d'appeler ses anciens lieutenants même si Lexa ne croyait pas en eux. Un silence pesant s'installa quelques instants avant que Clarke ne reprenne la parole :

- Maintenant, mets ton manteau, on va chercher nous-mêmes !

-C'est de la folie…

-Il faut qu'on bouge Lex' sinon on va exploser toutes les deux, tu ne crois pas ?

- Tu as raison… mais par où commencer ?

-Par le musée, affirma la médecin. Je dois d'abord passer quelques coups de fil.

-Qui vas-tu appeler ?

-Victor et Alissa… Ce qu'ils ont fait était mal mais je pense qu'ils seront d'accord pour nous aider…Ils apprécient Madi.

La sicilienne acquiesça silencieusement. Malgré sa fatigue et son stress, la ténacité de Clarke ne cessait de l'impressionner. Au fond d'elle, elle aurait aimé effacer toutes ses connaissances sur la mafia pour se sortir de la tête l'inévitable. Elle ne savait pas ce qui était le pire : connaître d'avance le résultat de ce kidnapping, ou bien, être dans l'espoir jusqu'à la dernière seconde à l'idée de récupérer leur fille adorée. Ce qu'elle savait c'est qu'elle ne se pardonnerait jamais si Madi mourrait à cause d'elle. Elle observa une dernière fois son portable, relisant tout de même le texte qu'elle avait écrit pour annoncer le retrait de ses lois anti-mafia. Tout était prêt à être publié sur son fil Twitter, Facebook, Instagram et à être envoyé à tous ses contacts professionnels.

-Bella, donne-moi ce téléphone, dit Raven en tendant sa main ouverte.

Lexa baissa les yeux en se mordant la lèvre. Après quelques secondes, elle déposa le portable dans la main de son amie qui le verrouilla avant de le lui rendre.

-Ne le regarde plus ok ?

-Oui.


Deux heures s'étaient écoulées depuis que leur kidnappeur était entré dans la pièce pour les calmer. Edda espérait encore que ses parents viennent la sauver mais plus elle attendait, plus elle se rendait compte que leur fuite risquait d'être un échec. Il devait faire nuit à présent ce qui leur permettrait d'échapper plus facilement à leur kidnappeur une fois dehors.

-Il faut que je pisse ! Cria Edda à travers la porte en cognant dessus.

Il fallut qu'elle réitère sa plainte cinq fois avant d'obtenir une réponse :

-Pisse par terre je m'en tape ! Maintenant FERME TA GUEULE ! Cria leur kidnappeur en frappant du pied la porte de l'autre côté.

La Giordano arrêta de taper contre la porte, la réponse de l'homme la confortant dans son idée. Jusqu'ici malgré ses plaintes, ses insultes et ses provocations, il n'avait pas ouvert. Il était entré uniquement lorsqu'il avait entendu qu'elle allait faire du mal à Madi. Cela voulait dire qu'il devait la garder en vie et en bon état. Elle attendit de longues minutes pour s'assurer que l'homme s'était éloigné et n'écouterait pas ce qu'elle allait expliquer à sa "cousine".

-Madi, souffla-t-elle en s'approchant de la petite brune.

-Laisse-moi... Tu voulais me frapper tout à l'heure... T'as vraiment un problème...

-C'est bon, on est tous un peu impulsifs dans ma famille, je suis désolée ok ?

-Ok...

-Madi.

-Quoi ?

- J'ai un plan pour qu'on se barre d'ici.

-Tu es complètement folle...

-C'est vrai ce que m'a dit Matteo ?

-Quoi ?

-Que tu cours très vite quand tu es en colère ?

-J'en sais rien... Peut-être...

-Je prends ça pour un oui, sourit Edda. Il me faut juste de quoi le planter pour le distraire t'as pas une idée Einstein ?

La brunette se mit à parcourir la pièce comme l'avait fait avant elle la Giordano avant que celle-ci ne touche la broche accrochée à sa veste, la sortant de sa réflexion.

- Ça pourrait faire l'affaire. Donne-moi ta broche et je t'explique le plan.

Madi fronça les sourcils et porta rapidement sa main à la belle broche représentant une rose sur sa veste d'école.

-Non ! C'est ma mère qui me l'a offerte...

-Justement. Ta mère est géniale. Donne-la moi.

Non sans regrets, Madi détacha la broche de sa veste, la tendant à Edda qui la prit en main, tordant l'aiguille qui permettait de l'accrocher pour qu'elle reste droite alors qu'elle gardait en main la partie bijou.

-Qu'est-ce que tu fais ! Tu es en train de l'abîmer ! Geignit la Griffin.

-Quand je te dis de courir, tu cours Madi t'as bien compris ?

-Quoi mais... AAAAHH ! Hurla soudainement la brunette en portant sa main au-dessus de son sourcil droit.

Edda venait de la griffer douloureusement à l'aide de la pointe de la broche avant de courir pour sauter sur le lit et se cacher dans le coin de la pièce. Le cri de la brunette fit immédiatement venir leur geôlier qui laissa la porte ouverte derrière lui.

-Vous comprenez rien quand on vous parle ou quoi ?! Cria-t-il, furieux en avançant de quelques pas.

-Madi COURS ! Lança Edda tout en sautant du lit.


-Tu es certaine qu'elle est là ? Interrogea Gustus en observant un bâtiment visiblement désaffecté.

-Oui, l'application dit qu'elle est ici, insista sa compagne.

L'endroit semblait idéal pour cacher quelqu'un. La ville de Catane était grande et surchargée de bâtiments abandonnés au niveau du port. Gustus fit signe à ses hommes d'inspecter les lieux en leur indiquant la position donnée par le téléphone de sa compagne. Celui-ci avait le mérite de fonctionner de manière très précise, la cible se rapprochant ou s'éloignant en fonction de leurs propres mouvements. Edda n'était plus qu'à cinq cents mètres d'eux ce qui voulait dire qu'elle se trouvait au deuxième ou troisième étage. Ils devaient pourtant rester prudents car Catane ne faisait pas partie de leurs territoires et ils pouvaient très bien déclencher une guerre de clans en tentant de sauver leur fille et leur nièce.

-Anya.

-Hm ?

-On va les trouver. Reste concentrée.

Anya inspira aussi silencieusement que possible : après l'appel de Clarke et Lexa, ils avaient sauté avec quelques hommes dans l'hélicoptère privé du casino pour arriver le plus vite possible sur le lieu où Edda était retenue. Lui donner la montre de sa mère n'avait pas été sans arrière-pensée. Évidemment sa fille méritait d'avoir ce bijou de famille mais au-delà de donner l'heure, la mafieuse l'avait emmenée chez un horloger pour qu'il y installe une puce GPS. Elle avait confiance en sa fille, Edda n'avait jamais vraiment été bien loin lors de certaines de ses escapades mais elle connaissait sa fille et la transférer dans cette école l'avait blessée et énervée au plus haut point. Le risque qu'elle fugue et se mette en danger étant bien trop probable, elle avait fait installer ce système en cachette. Aujourd'hui, elle ne regrettait pas son choix même si au fond, elle espérait que sa fille aille bien car elle aurait clairement préféré qu'Edda fugue quelque part plutôt qu'elle soit enlevée par des fous furieux à cause du statut de politicienne de sa tante.

-Tout est de la faute de Lexa, grommela-t-elle.

-Qu'est-ce que tu dis ?

-Quand elle était Dona, elle n'en faisait qu'à sa tête et maintenant qu'elle est sénatrice c'est pareil… ! Edda a été enlevée parce qu'elle était proche de Madi !

- Et tu ne crois pas que notre fille cherche à connaître sa cousine tout simplement et que cet enlèvement est le fruit d'un terrible hasard ?

-J'emmerde le hasard, ma version est meilleure que la tienne.

Gustus soupira à la réponse de sa compagne, se concentrant de nouveau sur leur future entrée dans le bâtiment. Il ne semblait pas gardé ce qui leur faciliterait la tâche. Le tout était de ne pas faire de bavure en laissant un corps notamment.

Anya détourna la tête un instant, observant le petit marqueur qui indiquait cinq cents mètres. Depuis le décollage de l'hélicoptère, elle était assaillie de pensées, ses souvenirs de grossesse lui revenant en tête. Elle ne voulait pas d'enfant, pourtant elle avait fini par tomber enceinte de Gustus. Elle avait longtemps réfléchi à l'idée d'avorter avant de finalement changer d'avis. Elle ne regrettait en rien d'avoir été au bout de sa grossesse même si elle avait été pénible et éreintante. Edda avait bouleversé sa vie. Malgré cela, pour rien au monde, elle ne voudrait d'un deuxième enfant, elle s'était d'ailleurs assuré que Gustus refasse une vasectomie. À présent, rien que l'idée qu'Edda puisse disparaître de sa vie la terrifiait. Elle, Anya Giordano, anciennement Zanetti, elle avait peur. Peur que quelqu'un ait fait du mal à sa fille, à sa petite fierté, à l'amour de sa vie, à celle qui incarnait à présent son futur.

-T'es prête ? La coupa Gustus.

-Oui. Je vais défoncer ces connards. Un aller simple en Enfer aurait été bien plus doux, assura-t-elle, déterminée.

Gustus fit un mouvement de tête avant d'avancer rapidement avec ses hommes et sa compagne vers l'entrée du bâtiment. Il indiqua à chacun comment se placer avant d'entrer en silence et de prendre un vieil escalier en ferraille qui ne manqua pas de couiner sous leur poids respectif.

-Merde. Les gars, restez-en bas, indiqua le mafieux.

-Vous êtes sûr boss ?

-Oui, je veux que vous soyez prêts si jamais ça devient compliqué.

-Ok.

Gustus sortit son arme de sa ceinture, sa femme faisant de même avant de le suivre. Ils montèrent le plus silencieusement possible l'escalier en ferraille, arrivant à l'étage où Edda devait se trouver. Ils s'arrêtèrent face à la porte derrière laquelle le point cible clignotait sur l'application d'Anya. Ils se paralysèrent lorsqu'ils entendirent des hurlements de douleur et des cris venant de derrière la porte.


-Cours Madi ! Sauve-toi ! Cria de nouveau Edda.

Sa souplesse lui permit d'attraper l'homme par le cou, s'accrochant à lui de toutes ses forces avant de lui enfoncer à plusieurs reprises la pointe de la broche dans le cou ce qui le fit hurler de douleur. Madi en profita pour se faufiler entre lui et la porte pour sortir de la pièce.

-Petite salope ! Hurla-t-il, douloureux, réussissant à se débarrasser de l'adolescente qui termina au sol.

Le dos de la Giordano heurta avec fracas le parquet sale et abîmé de la chambre ce qui lui fit lâcher un geignement de douleur. En moins de trois secondes, il était déjà au-dessus d'elle :

-Toi je vais te massacrer !


Le cœur d'Anya et Gustus se serra rapidement d'inquiétude à la suite des cris. Alors qu'ils allaient entrer de force, la porte s'ouvrit à la volée pour laisser passer une petite fille terrifiée qui hurla de peur en se retrouvant face à eux. Elle tenta de les esquiver mais Anya fut plus rapide qu'elle et la récupéra entre ses bras, la retenant fermement.

-Lâchez-moi ! Lâchez-moi !


Malgré les cris de douleur d'Edda qui tentait de se protéger comme elle pouvait, l'homme, furieux, lui infligea encore plusieurs coups de pied dans le ventre avant de sortir précipitamment de la chambre pour poursuivre la plus jeune, retirant la pointe de la broche encore plantée dans sa peau pour la jeter avec rage par terre. Il remarqua rapidement la porte d'entrée entrouverte, aussi se précipita-t-il pour l'ouvrir afin d'essayer de récupérer sa proie.

-Putain ! Jura-t-il.

Seulement, lorsqu'il ouvrit la porte, c'est le canon d'une arme à feu qui se posa sur son front. L'homme resta bouche bée devant le canon de l'arme. Le coup de feu fut immédiat et laissa entre ses deux yeux un trou de quelques centimètres tandis qu'un cri apeuré s'échappait des lèvres de Madi qui s'était recroquevillée entre les bras de la femme fine et grande qui lui cachait la vue en la serrant contre elle.

-EDDA ! Hurla la voix de celui qui avait tiré tout en s'engouffrant dans l'appartement. EDDA !

-Tu la trouves ?! Demanda sur un ton inquiet celle qui l'accompagnait.

-Je l'ai ! Ma chérie ! Est-ce que ça va ?!

Des bruits de pas se firent entendre de nouveau avant que l'homme ne sorte sur le pas de la porte, enjambant quelque chose.

- Papa... T'es là... Marmonna l'adolescente entre les bras de l'homme, encore trop douloureuse.

-Oui... Ne crains plus rien... Je suis là...

-T'en as mis du temps... Grogna-t-elle.

-Boss ?! Tout va bien ?

-Ça va ! Ça va ! On dégage maintenant ! Répondit celui qu'Edda avait appelé son père.

Les yeux de Madi étaient toujours cachés par le corps de la femme qui l'avait réceptionnée avec surprise alors qu'elle tentait de fuir. Elle avait cru un instant qu'ils allaient l'empêcher de partir mais ils l'avaient visiblement protégée de celui qui menaçait de leur faire du mal.

-Vous... Vous êtes de la police ...? Demanda-t-elle, tremblante.

Un petit rire étouffé s'échappa de la gorge de la femme qui lui frotta le dos affectueusement.

-En quelque sorte... C'est fini… Tu rentres chez toi maintenant…


Elles avaient marché depuis le musée. Cela faisait des heures que Clarke et Lexa menaient un véritable cortège malgré la pluie battante, appelant sans faiblir le prénom de leur fille, interrogeant des passants, des commerçant dans l'espoir d'avoir ne serait-ce qu'un indice.

Les habitants des nouveaux quartiers sociaux leur avaient prêté main forte, Victor et Alissa les mobilisant pour aider leurs deux amies. La nuit avait fini par tomber, leur cortège commençant à se dissoudre petit à petit, chacun rentrant pour retrouver sa propre famille, ne laissant que les deux compagnes ainsi que leurs amis les plus proches.

Victor qui les avait rejointes malgré sa mésentente avec Clarke au sujet du dispensaire, s'approcha de Lexa, murmurant :

-Je suis désolé pour ta gosse... Vraiment jamais ça m'aurait effleuré l'esprit de lui faire du mal pour obtenir quelque chose du Doc'...

-Par contre utiliser le dispensaire et compromettre ma femme dans sa carrière de médecin pour ton business ça n'a pas fait que t'effleurer l'esprit, s'agaça la brune.

-Lexa je pense que tu sais qu'en affaires tous les moyens sont bons. Ce dispensaire c'est qu'un local... Clarke ne se fera jamais attraper pour quelques points de suture sur une blessure par balle.

-Tu n'en sais rien Victor. Il y a quelques heures j'étais persuadée d'avoir enfin fait quelque chose d'utile pour notre pays. Le résultat ? On kidnappe ma fille ! Elle va sans doute mourir à cause de moi ! Encore une fois !

-Encore une fois ?

-Nia Barzetti...

-Ah oui... Cette vieille folle...

-Boss, l'interrompit un de ses lieutenants.

-Quoi ?

Une information lui fut chuchoter à l'oreille avant qu'il ne se stoppe dans sa marche, s'excusant :

-Désolé. Je vais devoir vous laisser... Les affaires...

Lexa fronça les sourcils, déçue que Victor ne les abandonne. La cloche de l'église se mit à sonner, annonçant vingt-et-une heure trente. Le dealer offrit une tape sur l'épaule de la politicienne avant de quitter le cortège. Raven se rapprocha de la brune, soufflant :

-Bella...

-Je sais Raven... Répondit la sicilienne, retenant difficilement ses larmes.

-On peut continuer mais...

-Rentre avec Octavia et Matteo... Vous allez attraper froid. Merci de nous avoir soutenues...

- Ça va aller avec Clarke ?...

-Je vais devoir lui annoncer que son bébé ne sera pas là cette nuit ni les autres nuits... Comment penses-tu qu'elle va réagir ?... Dit-elle non sans difficultés alors que cette cruelle vérité devenait de plus en plus réelle.

-C'était une question stupide... Désolée.

-J'aurai du poster mon annonce d'abandon… C'est sans doute trop tard maintenant… Chantage ou pas, la vie de ma fille n'a pas de prix…

-Non Lex', tu ne peux pas te blâmer pour ça. Tout le monde était d'accord pour que tu ne fasses pas ça.

La brune acquiesça en silence mais la latina savait qu'elle regrettait déjà de ne pas avoir cédé au chantage. Elle la serra dans ses bras quelques secondes avant d'inviter discrètement sa compagne et son beau-fils à s'éloigner du petit groupe. Matteo fit quelques secondes de résistance pour le principe avant d'abandonner et suivre sa mère.

-Clarke, appela l'héritière.

La médecin tourna la tête, incapable de se stopper, appelant encore une fois sa fille à travers les rues détrempées de Syracuse. La brune accéléra le pas, attrapant la main de celle qu'elle considérait comme la femme de sa vie. Elle l'obligea à s'arrêter et à la regarder. Elle encadra son visage de ses mains. Le geste fit immédiatement tiquer la blonde qui tenta de se dégager, suppliante :

-Non ! NON ! On ne peut pas abandonner ! Lexa je t'en prie ! Pleura-t-elle.

-Je ne veux pas abandonner non plus mon amour, confia-t-elle tandis que les larmes se libéraient enfin sur ses joues, se joignant à la pluie.

-Non... Mon bébé est dehors quelque part ! On doit la trouver...! Lexa pitié !

- Ça ne sert à rien Clarke... Nous ne la trouverons pas en marchant et en criant son nom... Tu le sais... Ça nous fait juste du bien pour garder espoir... Et je te promets qu'on va garder espoir... Jusqu'au bout je vais mobiliser ciel et terre pour qu'on nous rende notre fille... Mais il faut que l'on rentre maintenant... Tout le monde est exténué Clarke...

La tête de la blonde balança de droite à gauche, refusant d'abandonner mais elle était elle aussi à bout. Sa compagne l'enlaça avec force, la faisant fondre de douleur et de tristesse.


Chacune avait pris une douche chaude pour se réchauffer avant de changer de vêtements. Clarke fixait tristement les flammes gourmandes dans la cheminée du salon principal. Ses yeux avaient fini par se tarir contrairement aux heures qui se succédaient avec lenteur. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander où pouvait bien se trouver Madi. Avait-elle mangé et bu ? Avait-elle froid ? Peur ?

Elle sursauta lorsque la main douce de sa compagne se posa sur son épaule comme pour la conforter. Lexa avait passé une bonne partie de fin de soirée au téléphone, quémandant des miettes d'informations aux services de police. La brune avait refusé catégoriquement qu'une patrouille reste sur place pour les protéger, insistant pour que chaque patrouille cherche leur fille. Leur famille avait bien assez de gardes du corps ainsi qu'un système de sécurité des plus perfectionnés pour se protéger.

L'odeur d'un thé brûlant monta aux narines de la médecin qui tourna légèrement la tête. Lexa fit le tour du canapé pour déposer sur la table basse un plateau avec deux tasses de thé brûlantes. Elles n'avaient pas réussi à avaler quoique ce soit depuis la disparition de Madi.

Clarke se réfugia contre sa compagne, cherchant sa chaleur et son réconfort pour faire taire sa propre détresse. La sicilienne entoura sa compagne d'un bras, la serrant contre elle avant d'elle-même plonger son regard triste dans les flammes.

Sans qu'elle ne puisse se retenir, de grosses larmes se mirent à rouler le long des joues de la brune qui tourna la tête pour que la médecin ne la voit pas pleurer. Elle avait le cœur lourd de culpabilité. Bien qu'elle essaye de se cacher, elle sentit la main de la blonde caresser sa joue mouillée. Elle avala difficilement sa salive, se refusant de craquer devant Clarke. Elle se devait d'être forte pour elle. Après tout elle était la Dona intouchable de la décennie précédente.

-Regarde-moi Lexa... Souffla la médecin.

Lexa répondit d'un faible mouvement négatif du visage avant de se lever pour fuir afin de se calmer. Elle se réfugia dans la cuisine, s'appuyant sur un plan de travail pour reprendre ses esprits.

-Lexa, appela sa compagne.

-Laisse-moi cinq minutes Clarke s'il te plaît… Répondit-elle difficilement alors qu'elle sentait l'angoisse la saisir.

La brune sursauta quand elle sentit le corps de Clarke se coller contre son dos et l'enlacer à l'en étouffer. Ce fût le geste qui ouvrit le barrage qui retenait difficilement ses larmes.

-C'est ma faute… C'est ma faute… Pleura la sicilienne, anéantie.

-Non… Ce n'est pas vrai… Tenta de la consoler la blonde.

-Si… Quoique je fasse, je suis punie… J'en peux plus Clarke…! Quand j'étais la Dona, je te perdais, quand je suis politicienne et dans le droit chemin je perds Madi… ! C'est à se demander quel est l'horrible marionnettiste qui s'amuse à me torturer depuis ma naissance ! Je suis maudite ! Tu aurais dû partir à New York avec elle… Elle va mourir à cause de moi ! Cria la brune en se défaisant de l'étreinte et en s'éloignant légèrement.

-Ne dis pas n'importe quoi…Elle n'est pas morte… Tu ne peux pas abandonner... Tu as réussi à te sortir des pires situations alors pourquoi tu n'arriverais pas à sauver Madi ? Demanda la médecin bien que sa voix avait du mal à rester neutre.

La sicilienne secoua la tête, ses larmes glissant en cascade sur ses joues. Elle serra les poings avant de se laisser glisser au sol, le dos contre l'îlot sur lequel elle était précédemment appuyée, ses genoux ramenés contre elle.

-Je ne pourrai jamais me le pardonner… Impossible que je vive avec ça sur le cœur… Je suis désolée… Je ne veux pas t'abandonner mais je ne pourrais pas Clarke… Je suis épuisée… Détruite… Confia-t-elle, se laissant complètement aller.

Clarke s'agenouilla et se mit face à elle :

-Regarde-moi Lexa, ordonna Clarke, émue par la détresse de sa compagne.

Depuis sa tentative de suicide, Lexa n'avait jamais évoqué l'idée de mettre de nouveau fin à sa vie. La médecin savait que sa compagne avait été durement fragilisée durant cette période de sa vie. La brune gardait le visage baissé, saisie par la honte, la fatigue et la culpabilité. Clarke se serra contre elle, l'enlaçant avec force de nouveau, ses larmes s'échappant à son tour de ses yeux tandis que son cœur se serrait à l'idée que la brune pense à se faire du mal.

-Je t'aime Lexa… C'est notre faute à toutes les deux… Pas que la tienne… Je ne peux pas t'autoriser à dire ça… Ok les lois anti-mafia ont déclenché de l'hostilité mais j'aurai très bien pu insister auprès de l'école pour qu'un garde du corps la surveille dans le musée. J'aurai aussi pu proposer de participer à cette sortie… Je suis autant consciente que toi que nos vies peuvent être menacées… Nous sommes toutes les deux responsables car Madi est notre fille et nous sommes toutes les deux ses mamans. Nous avons baissé notre vigilance car tout allait bien dans notre vie depuis un certain nombre d'années donc je ne peux pas te laisser dire que tout est de ta faute ok ?

-J'ai été horrible avec toi… Je t'ai dit que c'était à cause de toi… Pourquoi est-ce que tu me défends ?... Pleura-t-elle.

-Lex'… Souffla la médecin en serrant sa compagne. Je ne t'en veux pas…J'espère qu'on aura d'autres disputes si tu veux savoir. C'est ce qui cimente notre couple… Les bons et les mauvais moments que l'on partage… Tu étais en droit de dire que c'était de ma faute, nous n'avions aucune information sur qui retenait Madi… Je n'aurai jamais dû te cacher cet incident au dispensaire… J'ai été égoïste de croire que je pourrais gérer ça seule alors qu'au contraire j'aurai dû m'appuyer sur toi. Le pouvoir et l'argent peuvent faire faire tout et n'importe quoi à l'homme. Je sais que Victor n'est pas à cent pour cent fiable et pourtant je suivais mon instinct. Si je te l'avais dit, je suis certaine que tu aurais insisté pour que notre protection soit augmentée. Tu n'as jamais plaisanté à ce sujet… Quitte à ce que ça nous gonfle moi et Madi… Se permit-elle de plaisanter.

La sicilienne releva son visage à la petite blague, se rappelant bien les plaintes quotidiennes de Madi d'être suivie ou accompagnée par des gardes du corps. Un baiser mouillé se posa sur ses lèvres et elle fixa ses yeux verts dans ceux bleus de sa compagne.

-Je t'aime Lexa. Il faut qu'on soit fortes toutes les deux d'accord ?...

-Je t'aime aussi… Je ne sais pas ce que je ferai sans toi… Confia-t-elle, fragile.

-Peut-être terroriser la Sicile entière ?

Un petit souffle amusé sortit des lèvres de la brune qui se serra contre sa compagne, l'embrassant avec amour.

-Merci d'être là…

-Et si on allait boire ce thé que tu as préparé ? On a toutes les deux besoins de se réchauffer le cœur, hm ?...

-Oui…

La médecin se releva, aidant la brune à se lever à son tour pour l'emmener vers le canapé. Elles s'installèrent de nouveau ensemble sur le luxueux canapé, attrapant chacune une tasse. Clarke se laissa glisser contre sa compagne qui embrassa affectueusement son front. Elles se mirent à boire la boisson à présent tiède en silence, leurs larmes se séchant au fil des minutes.


-Madame Griffin, appela un garde du corps, faisant sursauter Clarke qui s'était assoupie depuis quelques minutes entre les bras de la sicilienne qui fuyait le sommeil.

La brune tourna un regard agacé envers son employé qui s'excusa :

-Veuillez m'excuser... Une voiture demande à entrer dans la propriété. Le conducteur dit être de la famille. Un certain Gustus Giordano ?

Clarke et Lexa échangèrent un regard avant de se lever :

-Laissez-le entrer !

Les deux femmes coururent vers la porte d'entrée, oubliant de mettre des chaussures toutes les deux. Elles sortirent, déclenchant le détecteur de mouvement qui alluma la lumière du perron. Dans la pénombre, elles mirent quelques secondes à distinguer la voiture sombre qui s'avança jusqu'à la fontaine, se stationnant au bas des escaliers. Les phares de la voiture se coupèrent ainsi que son moteur, la portière arrière droite s'ouvrant sur Madi qui se jeta littéralement dans les bras de ses mères.

- MAMANS !

- Madi ! Mon amour ! Oh mon dieu ! Pleura Clarke en serrant sa fille à l'en étouffer.

-Maman ! Maman ! Cria la jeune fille, se réfugiant entre les bras de la médecin puis de la politicienne qui s'était mise à la palper pour vérifier que la petite allait bien, inversant les rôles un court instant avec sa compagne. Elle remarqua rapidement la coupure au dessus de son sourcil mais se retint de tout commentaire pour le moment : Madi semblait aller bien.

Alors que mères et fille se retrouvaient enfin, elles ne remarquèrent pas que les occupants de la voiture les avaient rejointes sur l'escalier, restant à un mètre de distance : Gustus, Anya et leur fille Edda observaient la scène de retrouvailles en silence.

-Rentre avec ta mère, tu veux ma chérie ? Souffla Lexa en embrassant de nouveau sa fille à plusieurs reprises.

Elle attendit que Clarke et Madi soient à l'intérieur pour franchir la distance la séparant de ses anciens lieutenants. Les trois mafieux se fixèrent en silence avant que les lèvres de l'héritière ne se mettent à trembler. Rapidement les larmes se mirent à couler de nouveau, ses épaules s'affaissèrent légèrement tandis qu'un murmure s'échappait dans la nuit noire de cette horrible journée :

-Je suis tellement désolée... Merci… Merci…

Pour seule réponse, la main de son père de cœur se posa sur son épaule, la serrant affectueusement.


Et voilà le chapitre 50 est terminé ! 50 chapitres qui l'aurait cru ? Moi je voyais cette histoire bouclé en une 15 aine de chapitres quand je l'ai commencée et finalement... Bref... Avec la mafia il y a de quoi faire :) Alors comment avez vous trouvé ce chapitre ? Frissonnant ? :) J'attends tous vos retours avec impatience ! Auriez vous céder au chantage de la Mafia ?

À bientôt !