Bonjour/Bonsoir à tous,
après une longue absence (ça commence à devenir une fâcheuse habitude), voici la suite, j'espère que vous saurez me pardonner.
Je compte sur vous pour me soutenir, en review, et me laisser vos impressions, c'est vraiment important pour moi de savoir/
Je remercie mes revieweurs, PoneyRose, Guest et tous les anonymes ayant lu sans laisser de trace, ne soyez pas timides, c'est mon seul salaire et c'est gratuit pour vous !
Bonne lecture !
Ce livre, il commençait à en être convaincu, était la clé de ce qui allait lui permettre de sortir de son trauma et il allait de page en page avec une excitation chaque fois nouvelle.
Heureusement que Severus avait insisté.
Et à cette pensée, il eût un regard coupable vers Sirius qui semblait batailler contre une dissertation en Histoire de la Magie. L'estomac noué, Rémus repartit dans sa lecture.
Alors que ça faisait plus d'une heure que Rémus n'avait pas lâché son livre, une question soudain le tarauda.
Comment Severus connaissait-il cet ouvrage ?
Chapitre 58
Rémus revint sur la page de garde, à l'intérieur, le nom et les dates d'emprunts des précédents élèves. Peu d'entre eux s'étaient penchés sur ce livre. Cinq qui dataient d'années antérieures à son entrée à Poudlard, mais le quatrième nom, juste au-dessus du sien, avait emprunté trois fois ce livre, trois fois pendant sa deuxième et troisième année. Années qui correspondaient à ses propres années à Poudlard. Et ce nom… il ne le connaissait que trop bien.
Severus Rogue avait emprunté par trois ce livre à la bibliothèque. Voilà comment il en connaissait l'existence. Cela le mit soudain mal à l'aise, il tenait son livre bizarrement, les mains tremblantes, mal à l'aise d'avoir cet objet en commun avec Severus Rogue. Mais cette révélation entraîna bientôt une autre question… Pourquoi le garçon en avait-il eu besoin ?
- Rémus !
Le garçon, tout pris dans ses pensées, sursauta.
- Calme-toi, la voix de Sirius semblait amusée, je t'appelais juste pour savoir si ça te va qu'après on aille à l'infirmerie, chercher des potions ?
Les épaules de Rémus se contractèrent. Si ça le gênait ? Bien sûr ! Il en avait marre d'être assisté et d'inspirer la pitié, mais il comprenait que ses cauchemars à répétition excèdent ses amis.
- Encore désolé pour cette nuit, s'excusa-t-il en marquant la page de son livre avant de le fermer.
- Ça, ce n'est pas un souci, lui répondit James, ce qui nous inquiète c'est que tu revives ça sans cesse !
Rémus grimaça. Ses amis ne lui en voulaient même pas… comment pouvait-il refuser alors même qu'ils n'étaient qu'inquiétude pour lui !
Il était presque dix-sept heures, le soleil déclinait dans le ciel, ils décidèrent donc d'aller à l'infirmerie puis de rejoindre leur dortoir.
Quand Madame Pomfresh les vit arriver, son air se fit inquiet. Qu'arrivait-il encore à son petit protégé ?
- Bonjour Madame, Sirius prit la parole en traînant derrière lui un Rémus las d'inquiéter son monde, on avait juste oublié de demander hier quelques potions de sommeil pour Rémus.
Les sourcils de la vieille dame se froncèrent.
- Tu cauchemardes encore beaucoup ?
Rémus n'eût pas besoin de répondre, James et les autres qui hochaient bêtement la tête le firent pour lui.
- Ce n'est pas si grave, tenta-t-il, arrêtez un peu, c'est qui est surtout le plus gênant c'est que je vous réveille !
- Tu te trompes mon garçon, intervint l'infirmière, tu dois arriver à dépasser tes traumatismes et je pense que tes amis se préoccupent moins que tu les réveilles, que tu ne cesses de cauchemarder.
Rémus haussa les épaules, toute cette sollicitude… l'agaçait. Il abdiqua cependant et ils repartirent les poches pleines de potions. Cependant, Madame Pomfresh les mit en garde, cette potion rendait vite dépendant si consommée régulièrement. Il allait donc falloir à Rémus vite une solution efficace pour venir à bout de ses perpétuels cauchemars.
- Je vous répète qu'un sort de silence, ça peut être la solution toute trouvée ! Rémus, installé dans leur dortoir depuis une heure, cherchait à convaincre ses amis.
- Oui, bien sûr et on te laisse hurler et supplier pendant que nous, on dort sur nos deux oreilles ? demanda, avec ironie, Sirius.
C'était un sujet vain. Ni Rémus ni ses amis n'étaient prêts à lâcher, et c'est quelque peu frustré que chacun vaqua à ses occupations.
Rémus s'empara de son livre. Il s'était installé dans l'un des fauteuils du dortoir, recouvert d'un plaid bien chaud et semblait perdu dans l'analyse de la couverture. Elle était d'un rouge sombre, plutôt sobre, le cuir jouait d'entrelacs en contournant le titre. Le livre était encore bien neuf, le cuir brillait et Rémus sentait des secousses électriques parcourir ses doigts, alors qu'il caressait la tranche du livre. Severus Rogue l'avait lui aussi touché, ouvert, lu… Et c'était maintenant son tour. Comme si le destin avait décidé que leurs vies seraient liées…
En ouvrant le livre sur la page de garde, il perdit son regard sur l'avant dernier nom sur la feuille d'emprunt collée dedans. Aucun doute, c'était bien l'écriture du garçon, l'encre était vieillie, signe qu'il ne s'agissait pas d'une mauvaise blague. Il aurait peut-être préféré. Parce que maintenant, Rémus avait besoin de savoir. Qu'était-il arrivé à Severus Rogue pour qu'il réussisse à dénicher ce livre ?
Il était revenu à la page qu'il avait marquée. Incapable de lire, il ne cessait de passer et repasser sur la même phrase sans en comprendre le sens. Pourtant, ce passage lui aurait plutôt bien servi. Le livre abordait dans ce chapitre une technique de relaxation proche de la méditation moldue. Inspiration, concentration, souffle régulier. Mais Rémus ne lisait pas, il laissait courir ses yeux sans voir, perdu dans ses pensées.
Il dormit mal cette nuit-là, et celles qui suivirent furent identiques. Pas de cauchemar grâce à la potion, mais l'esprit en proie à une agitation qui tournait autour du livre et de son ancien emprunteur.
C'est plus de dix jours plus tard alors qu'ils prenaient leur petit déjeuner dans la grande salle, que Rémus mit le nom sur les sensations qui l'habitaient. Il voulait rencontrer Severus Rogue, le confronter, l'interroger.
Il avait tourné la question, encore et encore. Mais chaque fois, il en venait à cette issue. Bien que son estomac se retournait trois fois sur lui-même à l'idée, d'encore, se retrouver face à Rogue, de mentir à ses amis.
D'être replongé dans tous ces souvenirs.
- Et c'est quand déjà votre prochain entraînement ? demanda-t-il en tâchant de garder un ton normal.
James leva le regard vers lui, mais Sirius fût le plus rapide.
- Dimanche… On aura à ce qu'il paraît bientôt des dates fixes !
James à ces mots pouffa. Leur entraîneur et capitaine ne cessait de changer les dates de leur entraînement, avancement un entraînement, reculant un autre. Les deux garçons en avaient conclu que cela lui permettait, de façon discrète, de permettre à Gryffondor quelques heures de plus d'entraînements que les autres.
Rémus hocha la tête, feignant une simple curiosité.
- J'irai étudier alors à la bibliothèque, le regard de Sirius le sonda, j'ai des devoirs à faire, et j'aimerais prolonger la location de mon livre. Il tapota sa sacoche à côté de lui.
- Bah voilà, fit James d'un ton enjoué, tu vois Sirius, les bonnes habitudes reviennent !
Sirius n'aimait toujours pas que Rémus soit seul, mais face à ses amis, il n'avait pas le choix, il donna donc son accord, plus de principe que d'autorité, et ils gagnèrent leur salle de cours.
Mais Rémus n'était pas d'humeur studieuse, il cherchait à élaborer un plan pour avertir Rogue de venir le rencontrer à la bibliothèque.
Peut-être qu'une fois qu'il saurait que les emprunts du Serpentard n'était lié à rien d'autre qu'une envie de savoir, il serait rassuré… Mais pour ça, il fallait le prévenir.
Or il n'avait jamais un moment seul, Sirius James et Peter allaient partout avec lui, et si à son arrivée à Poudlard cela l'avait beaucoup sécurisé, aujourd'hui cela l'étouffait un peu. Heureusement, il respirait à chaque entraînement de Quidditch, où il partait chaque fois seul à la bibliothèque. Son alcôve était toujours libre, il suspectait Madame Pince d'y être pour quelque chose sans pouvoir le prouver et il passait ainsi du temps tranquille, dans ce lieu… qu'il n'avait jamais cru revoir.
La journée passa, sans qu'il ne puisse exécuter son ébauche de plan… le faisant s'endormir frustré.
Les potions de sommeil l'aidaient beaucoup, il se rendait bien compte qu'il était moins irritable et ressassait moins chaque fois qu'il en avait pris. Mais les recommandations de Madame Pomfresh avaient effrayé la bande des Maraudeurs.
Ils s'étaient mis d'accord pour que Rémus n'en boive que la moitié de la dose prescrite, cela aurait pour effet de limiter l'effet de dépendance, le temps que l'idée-miracle ne leur saute aux yeux.
Vendredi passa, long et morne au goût de Rémus qui faisait tout pour cacher sa frustration aux autres. Hors de question que Sirius apprenne quoi que ce soit, il en était sûr, cela en allait de la vie de Severus.
C'est à l'intercours de l'après-midi que la bonne humeur de Rémus revint.
Alors qu'ils se rendaient au dernier cours de la journée, Rémus vit entrer aux toilettes de l'étage ce jeune garçon qui ne lâchait jamais Severus. Comment s'appelait-il déjà… Rémus chercha dans son esprit et le prénom lui revint ! Benjamin ! C'était ça, Benjamin serait la clé qui lui permettrait de voir Severus le surlendemain.
- Heu, vous m'attendez un instant ? Je vais aux toilettes ! annonça Rémus en ralentissant.
S'il y avait bien un endroit où ils ne se suivaient pas au pas, c'était bien là-bas. Rémus vit James et Sirius s'arrêter, lui faire signe de la tête, et il se lança.
Les WC étaient à dix mètres, il priait en chemin pour que Benjamin ne ressorte pas d'ici là.
Heureusement pour lui, quand il arriva, le garçon sortait juste de la cabine, se dirigeant vers les lavabos.
- Benjamin ? l'interpella-t-il
Le jeune enfant se tourna vers lui, l'air sitôt un peu méfiant.
- Je ne te veux pas de mal, écoute, j'ai besoin que tu me rendes un service !
- Un service ? répéta Benjamin en haussant un sourcil, je te connais, tu es le garçon que Severus surveille tout le temps ! affirma-t-il
-Severus me surveille ? Ouais, enfin, peu importe.
Rémus était nerveux à l'idée que Sirius ne le trouve trop long et débarque.
- Tu veux bien faire ça pour moi ?
Benjamin finit de s'essuyer les mains avant de les croiser sur son torse. Brave petit Serpent, tes camarades t'auront bien appris, mais je ne suis pas le danger, pensa Rémus devant son attitude qui ne collait pas avec le personnage.
- Dis à Severus, discrètement, surtout, que j'aurais besoin de le voir, dimanche à quinze heures, là où on s'est déjà vus
- Et c'est où ça ? demanda Benjamin
- Peu importe, lui il saura ! Mais Benjamin, s'il te plaît, n'en parle à personne, on ne s'est jamais parlé toi et moi et tu ne répètes ça qu'à Severus, compris ?
- Et j'aurais quoi en échange ? il bomba fièrement le torse
Bien sûr ! C'était un gosse ! Rémus se pinça l'arête du nez. Que voulait-il lui en arrivant à Poudlard à onze ans ?
- J'ai du très, très bon chocolat d'Honeydukes ! Ça pourrait t'aller ?
- Et comment ! les yeux du petit serpent brillaient d'envie
- Ok, alors passe le mot à Severus et quand je le vois, je lui donnerai une grosse tablette, pour toi, marché conclu ?
- Deal !
Et le garçon partit en chantonnant.
Ouf !
- Tout va bien là-dedans ? Sirius venait d'entrer dans les WC, j'ai vu ce petit con qui traîne toujours avec Servilo.
Rémus faisait mine de s'essuyer les mains, avant de passer un peu d'eau sur son visage.
- Ah bon ? Je viens de sortir de la cabine, je ne l'ai pas croisé, dit-il avec un aplomb qu'il ne se ne connaissait pas.
Il sembla à Rémus que le temps fût interminable jusqu'à dimanche, quatorze heure trente, heure à laquelle Sirius et James le laissèrent à la bibliothèque.
Il avait rapidement espionné Severus pendant les repas, mais aucun signe qu'il avait mis au courant par Benjamin… qui était pourtant toujours à côté de lui à table. Une bouffé de stress avait envahi Rémus qui craignait que l'appât du chocolat n'est pas suffi au garçon pour venir en aide à un Gryffondor.
- Tu as tout ce qu'il te faut alors ? lui demanda Sirius en le voyant déballer ses affaires.
- Tout ! J'irai chercher des livres après, mais l'essentiel est là. Vous pouvez aller vous entraîner tranquilles, je vous rejoins d'ici deux bonnes heures ?
- Oui, fit James sur un ton las, en espérant que Mackannon cette fois-ci ne nous retienne pas plus longtemps, ça commence à devenir une habitude, non pas que je m'en plaigne, mais cet hiver ça ne sera pas la même chanson ! râla-t-il
Les deux derniers entraînements avaient traîné en longueur, et Rémus avait fini par les attendre sur les gradins aux côtés de Peter pendant au moins une demi-heure.
Quand Severus approcha de l'alcôve, il remarqua deux choses : que ses mains devenaient moites, de plus en plus, et que les essuyer sur son uniforme se révélait être totalement inefficace.
Il n'avait pas dormi de la nuit, il avait eu le mot de Rémus par Benjamin quand il était revenu à la salle commune. Et il était inquiet, nerveux. De quoi sa malheureuse victime voulait bien lui parler ?
Il n'avait plus de temps pour les questions, ses pas l'avaient mené dans la petite salle qu'il connaissait maintenant parfaitement et Rémus était assis face à lui, le regard droit, dur, brillant aussi un peu, de nervosité sans doute, appuyé raide contre le dossier de sa chaise.
- Bonjour, articula Severus en notant combien les cernes qu'il avait ne valaient rien à côté de celles de Rémus.
- Bonjour Severus, répondit Rémus en le regardant à peine.
Il avait la désagréable impression que ses poumons n'avaient pas assez d'oxygène, qu'il allait tomber dans les pommes d'une seconde à l'autre, que la terre n'exerçait plus sur lui la gravité. Alors il se félicita d'être assis, et s'efforça de respirer longuement.
- Tu voulais me voir ? demanda doucement Severus qui ne sût pas s'il devait s'approcher, s'assoir, rester debout ou partir en courant, comme la dernière fois, sans aucune dignité.
Sans lui répondre, Rémus sortit doucement de sa besace le fameux livre qui était la cause de sa rencontre ce dimanche venteux et gris avec son bourreau, météo de circonstance. Et, à l'instar de Rogue la dernière fois qu'il s'étaient rencontré, il le posa devant lui, dans son sens de lecture.
- Amusant, fit le jeune homme en tâchant d'apaiser le tremblement de ses mains, j'ai cru que tu avais entendu parler de ce genre de livres en faisant des recherches pour m'aider. Alors quelle ne fût pas ma surprise de découvrir, qu'en fait, tu le connaissais parce que tu l'avais déjà toi-même emprunté, Rogue.
Tout en parlant, Rémus avait ouvert la page de garde, tiré la fiche contenant le nom des élèves emprunteurs et tapotait à présent du bout du doigt le nom écrit noir sur blanc.
Il lui sembla, à ses mots, que le Serpentard face à lui avait perdu quelques couleurs. Il tira rapidement une chaise et décida de faire face à Rémus, s'appuyant de ses deux mains sur le dossier
- Simple lecture de curiosité, affirma Severus en plissant les yeux, les sourcils froncés.
Rémus avait prévu ce type de réaction. Il avait imaginé dans son esprit sans doute tous les scénarios probables qui pourraient se déroulaient pendant cette rencontre. Alors il inspira doucement et prit sur lui pour tenter de lever les yeux vers Rogue et fixer son regard dans le sien. C'était électrisant parce qu'il se revoyait tant de fois plonger ce regard dans ces orbes onyx, si loin d'ici, en si mauvais état. Et là voilà là tous les deux, dans la bibliothèque de leur école, lieu ô combien pacifique, et c'était lui qui mènerait la danse.
- Faux, répondit Rémus d'une voix tranquille, Tu ne te rappelles pas chez Tomson ? Tu m'avais avoué une fois, rongé par la culpabilité sans doute, pendant que tu me soignais après une nuit d'enfer que j'avais passé entre vos mains, que tu avais toi-même subi la violence, que tu la connaissais très bien. Alors, ne me fais pas croire que tu n'as emprunté, quand tu n'avais que douze et treize ans, cet ouvrage uniquement comme objet de curiosité et ton besoin insatiable de savoir, Severus.
Voilà ! j'espère que ce chapitre vous aura plu, s'il vous plaît, si cette fic vous plaît, laissez un mot, une infime review, simplement pour m'aider, m'encourager à la continuer, c'est important !
