Bonjour à tout le monde, je tiens d'abord à m'excuser de mettre si peu à jour ma fic, mais franchement ce Covid m'enlève pratiquement toute inspiration ! J'écris à pas de fourmis, je jette certaines de mes idées et je réécris parfois quatre fois la même chose mais avec des mots différents ...

Comme pour beaucoup de gens, ma vie n'avance pas et ça me mine le moral, même si il y' a pire que moi - les étudiants et les personnes atteintes du Covid, toutes mes pensées vont pour vous, j'espère que vos situations vont s'arranger.

Bref, sans plus de blablas je vais vous laissez profiter de ce nouveau chapitre, mais Trigger Warning car le contenu est sombre et relativement violent ... néanmoins je vous souhaite une très bonne lecture !

Chapitre 60 - Dans les profondeurs des forets albanaises

Alors que le soleil se couche paisiblement sur un obscur village au nom imprononçable, caché dans les hauteurs et encerclé d'une foret épaisse, pourvu de vieilles maisons en pierres et d'habitants aux mœurs traditionnelles - fatigués par une énième journée de travail -, un magasin en particulier ferme tout juste ses portes peintes en vert.

C'était le commerce de chaussures et de cordonnerie tenu par l'aimable et vieux Artan, qui n'est pas dans sa boutique pour des raisons de santé la place c'est son apprenti (et futur successeur) le jeune et souriant Florim qui ferme le modeste établissement avec un soupir de contentement. Les affaires ont été très bonnes et sa fiancée va pouvoir avoir le mariage dont elle rêve.

Bien que petit et assez reculé, ce charmant petit village est renommé grâce à ses artisans et à leur savoir-faire : Les villages plus grands et même les petites villes, sans compter les touristes aimant le folklore des terres reculées de l'Albanie, apportent de la vie à la petite agglomération de pierres et de tuiles.

Pour en revenir à Florim, c'est un charmant jeune homme de 20 ans tout juste, qui est follement heureux en cette période d'été pour la raison citée plus haut. Dans une semaine il épousera son amour d'enfance, son âme-sœur et la femme de sa vie, sa belle Katarina qui a son âge et dont le caractère pétillant lui fait entrevoir un futur ensoleillé.

La cérémonie sera toute simple mais conforme aux souhaits de sa belle : une robe héritée de sa mère, mais pourvue de quelques broderies bien modernes, des fleurs sauvages venant de la rivière où il a fait sa Demande, du bon vin (car c'est la fille du vigneron) et de la musique vitaminée leur rappelant la soirée où ils se sont embrassés pour la première fois.

Oui, cette journée sera parfaite et il voit déjà toute leur vie défilant sous ses yeux : une maison qu'il vient tout juste de bâtir avec l'aide de son futur beau-frère, avec bien sur un jardin où son aimée pourra faire pousser des tournesols et un potager, des matins et des nuits pleines de douceur et de passion amoureuse qui conduiront d'ici quelques années à avoir des enfants.

Il sait bien que sa Katarina voudra explorer le pays et pour ça il prévoit d'acheter une calèche et de louer un cheval. Sa fiancée est une femme aimant l'aventure (chose qui lui a toujours plût !), leurs enfants recevront la meilleure éducation et tout l'amour parental, tant qu'ils ne sauront pas quoi en faire et ils vieilliront ensemble bien entourés de leur famille.

Le regard rêveur, il imagine sans peine à quoi ressemblera l'heureuse mariée, dans sa belle robe blanche à la coiffe bouclée pour l'occasion, avec un bouquet de fleurs sauvages dans les mains et un sourire aussi éclatant que son regard, il s'y voit déjà Florim … comme par automatisme amoureux. Il répète mentalement ses vœux en souriant d'un air énamouré.

Il sort alors son alliance de mariage, qu'il garde toujours sur lui par peur de la perdre : non seulement c'est un bijou magnifique bien que simple (un rubis de la taille d'une abeille sur un anneau en or blanc), mais aussi un héritage familial ayant appartenu à sa grand-mère bien-aimée. La pauvre femme l'a élevé lorsque ses parents sont morts quand il avait 10 ans.

Elle a fait du bon travail, disent les gens qui connaissent le jeune homme, et en effet la vieille dame a veillé à ce que Florim soit un homme bien avec des valeurs ! D'un état amoureux, le jeune homme passe dans un état attendri pour cette femme pleine de caractère et de force. Il s'est promis de ne jamais la décevoir, jamais.

Il rend la clef du magasin à la femme du commerçant et s'enquit des nouvelles : elle lui apprit qu'il a eut un gros vertige ce matin même, chose devenant de plus en plus fréquente à mesure que le temps passe selon le médecin il ne devra pas tarder à prendre sa retraite. Néanmoins il encore toute sa tête car il gère toujours aussi bien les comptes de la boutique et de la famille.

Pour preuve, l'enveloppe qu'elle lui donne en échange est aussi épaisse qu'à l'accoutumée, Florim n'est pas un homme qui court après l'argent. Mais comme il va bientôt se marier et avoir sa propre maison – sans plus dépendre de sa grand-mère ayant des sous de réserve -, il veut pouvoir subvenir aux besoins de sa belle et de la future famille qu'ils construiront.

Son apprentissage finira dans à peine 6 mois, puis comme il fait visiblement du bon travail, il est sûr et certain que le vieux commerçant le prendra comme successeur. Mais cela est trivial comme pensée, il doit dans l'immédiat se marier et profiter de ce temps avant les noces pour bricoler encore un peu la maison il doit terminer de défricher le jardin et réparer deux-trois choses.

Alors qu'il sort du village pour rentrer chez sa grand-mère, qui habite un peu plus loin dans les bois jouxtant la chapelle et le cimetière du village, le soleil termine sa course en dispersant ses rayons dorés au travers des feuillages épais, et la forêt est étrangement silencieuse … ce qui est étonnant pour un tel endroit !

Mais Florim y songe à peine, car il faut dire qu'il est fatigué par sa journée : se réveille du matin pour aider sa grand-mère à faire divers travaux, puis entretenir son futur foyer, ensuite aller son travail au magasin après un repas rapide avec toutes les tâches qui incombent et enfin, ce trajet en côte qui est un peu épuisant tout de même.

Tout pressé qu'il est et avec la tête ailleurs, Florim ne voit pas une racine sortant du chemin de terre servant de raccourci. En revanche, il la sent très bien heurter son pied et il ne chute pas grâce à ses réflexes rapides. Il a attrapé la branche d'un chêne encore petit afin d'éviter une chute douloureuse.

Néanmoins, son pied n'a pas échappé à une sourde douleur et il retient le râle éponyme qui va avec en serrant les dents. Il s'assoit sur la pierre la plus proche et il peste des jurons en Roumain qu'il a appris lors de son dernier voyage scolaire en Terminale : au moins rien n'est cassé ou foulé, c'est déjà ça, mais il est contraint d'enlever sa chaussure pour soulager son pied.

En l'inspectant, il voit un bleu se former entre le dessus du pied et l'articulation de la cheville, il se dit tout de même qu'il a de la chance car il arrive à bouger le pied et la douleur – si elle a été foudroyante sur le moment – est maintenant en sourdine. Il faudra qu'il mette le baume anti-douleur de sa grand-mère avec un tissu juste humide.

Avec ce remède très efficace et une nuit de repos, la douleur disparaîtra et l'articulation sera comme neuve, quant au bleu ce n'est pas grand-chose et le fameux baume soulagera ce dernier. Là pour l'instant il doit se masser l'endroit endolori comme lui a appris Monsieur Karov, le médecin du village.

Cela dura bien cinq minutes, mais Florim tient à faire les choses comme il faut car il lui reste à finir de monter la colline, mais aussi traverser le domaine du curé – qui n'est pas au village en ce moment -, puis le cimetière où en général il ralentit respectueusement l'allure et enfin rentrer de nouveau dans les fourrés sur 800 mètres pour revenir chez lui.

Une fois que son pied allait mieux, il remit sa chaussure de marche en ne la serrant pas trop. Il allait se remettre en route quand soudain, un bruit à sa droite attire son attention et il tourne sa tête avec un air inquisiteur, plissant les yeux face aux étranges sons car cela ne ressemble pas à un être humain, ni à un animal domestique ou de ferme l'animal serait trop loin de chez lui.

Cela ressemble plutôt à une bête sauvage, comme un cervidé dans le meilleur des cas ou un sanglier – dans le pire -, pas un ours ou un loup car il est encore proche de la civilisation et il sait bien que les reptiles ou les lapins ne font pas ce genre bruits. Ces animaux ne s'approcheraient d'un humain d'aussi prêt dans tout les cas.

Cela aurait pu être le vent dans le feuillage, car après tout il y a toujours un petit vent quand on habite dans les hauteurs … et là le bruit recommence ! Plus fort et dans le sens opposé à ce qu'il regarde depuis tout à l'heure, le cœur de Florim se met à battre plus vite et le jeune homme se met alors à courir dans la montée sans plus réfléchir.

Lorsqu'il atteint la clôture de la petite église, il escalade rapidement cette dernière avec une agilité toute relative et avec une roulade en guise d'atterrissage, il piétine sans se faire prier les légumes et terrifie les poules du saint habitant des lieux, avant de ré-escalader la clôture jouxtant le perron du bâtiment.

Il atterrit lourdement sur le chemin de terre, s'égratignant les mains, les genoux, se récoltant des bleus sur tout son corps et son souffle est couper sous le choc … il se relève péniblement en ahanant à cause de cette course inattendue et cette chute assez violente et il prend le temps de se demander pourquoi il a couru ainsi !

Pourquoi était-il si terrifié et surtout, pourquoi il a fuit ainsi sous l'alarme de son instinct ? Il n'est pas du genre à être téméraire mais il n'est pas peureux non plus (il réfléchit avant d'agir de nature), mais la question qui prédomine également c'est aussi pourquoi l'est-il encore ? Il est de nature rationnelle, bien que comme tout le monde dans ses contrées, il croit à certaines légendes.

Sans plus attendre il se remet à marcher en direction du cimetière et il remarque soudainement, chose qui vient de lui revenir là tout de suite, que lorsqu'il était dans la forêt il y avait eu un épais silence, même là encore ce dernier est toujours là comme si toute la forêt était morte ou apeurée par un prédateur inconnu.

Le jeune homme blêmit et il accélère le pas, entrant dans le cimetière qui lui paraît d'un coup beaucoup plus sinistre sous ce soleil couchant, dont les ombres des tombes paraissent chimériques et où les portraits des défunts semblent le suivre de leurs yeux d'encre immobiles, Florim se met alors à trembler de tous ses membres.

Vient-il de basculer dans l'un de ces films d'horreur ? Si oui, depuis combien de temps, de minutes maintenant ? Pourquoi a t'il l'impression que la chose dans la forêt l'a suivi jusqu'ici ? Parce qu'il est diablement certain que ce n'est pas animal, sauvage ou non, ou même un brigand (que viendraient t'ils faire ici ?), ou encore un enfant farceur avec sa bande.

Ou alors se faisait-il peut-être des idées ? Après tout, ces temps-ci, il ne dort pas trop, entre le travail en surplus et le mariage qui se profile, et il aime bien la science-fiction ainsi que les romans du genre thriller ou fantastique. Puis il est Albanais aussi, les légendes sont légions en Europe de l'Est !

« Oui ça doit être ça, j'affabule, mon pauvre Florim il faudra que tu te couche tôt ce soir ! » songe pauvrement le jeune homme, alors que de la sueur coule sur son visage encore un peu juvénile.

Il se l'éponge et note distraitement que ses cheveux bouclés sont également trempés, que sa chemise bleue et le fin collier de barbe sont mouillés par le liquide corporel, les éraflures sur ses mains saignent un peu, ce qui contraste avec sa peau bronzée. Il doit avoir de beaux bleus sur son corps encore svelte d'adolescent.

Ne pouvant plus se retenir, et se moquant du fait qu'il soit (se trouve) dans un cimetière, Florim s'accroupit soudainement et pleure nerveusement d'une façon qu'il ne comprend pas lui-même, se demandant pourquoi même l'image de sa bien-aimée ne suffit pas à calmer ses soubresauts il n'a plus pleuré ainsi depuis son enfance.

Il devait rentrer, maintenant ! Cela peut paraître stupide, mais il est sûr que sa grand-mère saura le rassurer, et il éprouve un grand besoin de boire un verre afin de se détendre, lui qui ne boit pas normalement. Là cela va lui permettre de bien dormir dans un sommeil sans rêves.

Soudain, une ombre passe juste à côté de lui, il en est sûr cette fois ! Pas de doute, la chose est réelle, il la voit bien maintenant ! Et par Dieu Tout-Puissant, il se remet à courir comme un dératé en sortant du cimetière, se fixant pour objectif de revenir chez lui ça paraît stupide mais il ne réfléchissait plus, seule comptait sa survie.

Ce qui compte là maintenant, c'est courir ! Courir le plus vite possible, même si son cœur va exploser s'il continue ainsi, ses jambes sont en feu, sa vue est floue tant il va vite, il n'a plus de souffle et il a une terrible sensation de froid sur tout le corps il ahane de peine et de peur tel un animal affolé.

Mais ce que Florim ne pouvait savoir, c'est que la chose en question n'est pas juste une ombre sinistre : comme vous l'aurez compris . Lord Voldemort – affamé de pouvoir ne serait-ce que survivre – poursuivait sans relâche ce pauvre jeune homme, lui jetant en quelque sorte le sortilège de confusion afin qu'il ne retrouve pas son chemin.

Mais il ne faisait pas que cela, il s'attache petit à petit au jeune fiancé, comme pour une marionnette dévoyée, le Lord déchu met des « fils » sur les extrémités du corps du jeune Albanais : les mains et les pieds d'abord, puis les genoux et les épaules. Enfin les fils deviennent peu à peu des chaînes, l'adrénaline et l'agitation mentale l'aidant, cela est rapide comme processus.

Bien sur sa victime ne le sait pas, toute prise dans les sensations elle ne ressent pas encore les effets de la Possession, mais Voldemort ne compte pas avoir ce faible Moldu sous son emprise trop longtemps, il préfère amplement Nagini – qui a trouvé une tanière où il peut se cacher après s'être nourri.

Florim ne sait donc pas que l'être maléfique s'est attaché à lui, mais une soudaine crampe qui semblant provenir de son dos, le fait tomber à genoux et le paralyse. Le jeune homme a l'impression que son corps ne répond plus, tandis que la chose se dresse alors devant lui et le pauvre villageois retient à grande peine un cri.

Ce démon, car ça ne pouvait être que ça, le regarde dans les yeux de toute sa hauteur, mais voilà il n'avait pas de yeux clairement dessinés : juste une paire de rubis sans pupilles et rondes comme des orbites, vides de toutes émotions, avec une profondeur brillante et abyssale… le tout sur un faciès sans traits.

Il est juste triangulaire, sans bouche, nez, oreilles ou menton, il avait devant lui un esprit vengeur entièrement noir et faisant deux mètres de hauteur, un mètre de largeur et très opaque, mais Florim ne se leurre pas cette malfaisance spectrale n'a pas de corps, et en plus de ne pas avoir de prunelles et de visage, ne semble pas avoir d'âme.

Surmontant cette paralysie, le jeune homme se relève et se remit à courir dans le sens opposé, tandis que cette sensation de froid interne grandissait et qu'il a la chiche impression de mourir, il court en direction de l'église pour quérir désespérément l'aide d'un Saint ou de Dieu lui-même il ne veut pas amener ce monstre chez lui ou au village !

Une fois entré dans le bâtiment – qui n'est jamais verrouillé -, il sent que le démon l'a soudainement lâché. Pourquoi ? Il en a aucune idée, sans doute que le lieu sanctifié l'a chassé ou a affaibli son emprise sur sa personne, mais il se sent terriblement faible. Il s'adosse contre la porte avec des poumons sans souffle, le teint pâle et le regard hagard.

Il a atrocement peur, et au fond de lui, il sent qu'il ne s'en sortira pas, mais il se refuse à avoir cette pensée plus que quelques secondes : il est promis à un avenir radieux auprès de sa Katerina, leur maison avec jardin au bord de la rivière, leurs futurs enfants et la perspective de vieillir et mourir aux côtés de la femme qu'il aime.

Non il ne va pas mourir ! Certainement pas comme ça et aujourd'hui, il a 20 ans et il est pourvu d'un corps en bonne santé, avec un avenir tout tracé et des rêves pleins la tête. Sa douce Katerina aux yeux et rire clair, au parfum floral et à la peau de soie, Florim imagine clairement leurs matinées douces et lumineuses.

Et puis sa grand-mère, si brave et forte, qui lui a toujours réparé ses blessures de nourrisson, d'enfant et d'adolescent avec bonté et patience, qui est l'image même d'un passé paisible, bien qu'il y ait ses parents, présents comme des fantômes ou des images presque effacées, son mentor également, qui est fier et à confiance en lui.

Tant de gens auquel il pense avec ferveur, se remémorant tout d'eux : l'apparence, le son de leur voix, les odeurs qui les représentent, les événements heureux qu'il a vécut … tant de lumière et de chaleur pour contrer l'obscurité et la froideur, tant d'espoir et de rires pour enterrer les larmes et la peur dévorante.

Au bout d'un moment qui lui parut une éternité, alors que la nuit vient tout juste de tomber, Florim se relève et avec un sourire heureux, constate que l'esprit malfaisant est parti loin de son âme et de son corps, il se met alors à rire d'un son tendre et soulagé il a le sentiment d'être une âme en peine ayant trouvé la Paix d'un oasis !

Il adresse une prière de remerciement à Dieu, réajuste sa chemise et se décide à rentrer enfin chez lui, avec un sourire grand et étincelant (qui rendait Katarina encore plus amoureuse de lui) et une allure nonchalante de celle qui appartient à un jeune homme heureux de vivre le feu de la panique l'a déserté à présent et maintenant son être est semblable à une source d'eau fraîche.

Bien sur, si sa grand-mère l'interroge sur son retard, il brodera la vérité : un fieffé brigand l'a attaqué non seulement pour sa bourse, mais aussi pour sa vie et comme il porte une capuche il n'a pas pu voir son visage. Par contre, il a pu lui échapper en se cachant dans l'église, mais il ne parlera pas de mauvais esprit, ah ça non !

Il serait bon pour l'asile sinon, et il aime trop la vie qu'il mène et qu'il va mener pour faire un grand bruit de cette sinistre et étrange affaire : il dira juste que ce brigand avait un physique semblant hors-norme, qu'il était vêtu de vêtements noirs et qu'il semblait malsain d'esprit car il poussait des râles et grognements cette histoire est déjà bien terrifiante en soi !

Mais il décide de ne plus y repenser, la foret semble revivre autour de lui et l'air ne lui a jamais semblé aussi pur qu'à cet instant, il y a un léger vent et il imagine sans peine la pluie à venir.

Sa grand-mère lui fera quelques remontrances et son repas sera tout juste tiède, mais il lui tarde tout de même de rentrer dans la petite maison qui l'a vu naître, grandir et devenir un jeune homme accompli : un verre de vin le requinquera assurément, de même qu'un bon repas et une nuit de sommeil.

Et sa Katarina ! Il se fait le vœu d'aller lui porter des fleurs sauvages dès demain avant la messe, comme le lendemain c'est Dimanche, il aura toute la journée de libre pour la passer auprès de la femme qu'il aime, bien qu'ils seront chaperonnés bien sur mais cela ne le dérange guère : son futur beau-frère n'est pas envahissant et sa grand-mère détourne le regard de temps en autre.

Il est si fou de joie, qu'il pourrait danser la gigue et chanter une chanson si paillarde qu'elle ferait rougir le plus dévoué des piliers de bar : il a beau être un homme plein de valeurs, son beau-frère et leurs amis aiment s'amuser et profiter de leur jeunesse tant qu'ils ne sont pas parents et il est certain que les jeunes femmes font la même chose ou presque.

Soudain, une nausée étrange et violente le prend soudain, semblant venir au plus profond de ses tripes : il ne se pose pas de questions et il s'appuie contre un arbre, avant de se pencher en avant et expulser le poids en question ses oreilles sifflent comme le train traversant la contrée au loin, ses tempes pulsent comme un tambour, des larmes lui montent aux yeux.

Par le ciel, cette histoire l'a vraiment remué ! Ses oreilles sifflent de plus en plus fort et le sang semble bouillir dans son corps comme si on faisait cuire des pâtes avec … il semble très fiévreux aussi – ses vêtements sont trempés, tout comme son corps et sa coiffe sombre, sa tête lui tourne en faisant des vagues il se croirait presque sur un bateau !

Il se racle la gorge et il sent comme une boule se former dans son œsophage, il se rend compte que malgré son envie de vomir que rien n'est sortit si ce n'est un liquide sombre et métallique assez épais. Avec horreur Florim voit que c'est du sang qui s'écoule en filet de sa bouche et son nez tandis qu'il crache comme un dératé.

Alors qu'il souhaite s'éponger le sang de son menton, le jeune apprenti constate avec horreur que son bras ne lui répond plus, tout comme sa jambe même côté et il n'a plus aucune force pour rester debout : il s'écroule lamentablement à la base de l'arbre – témoin silencieux de son agonie désormais bien évidente.

Il s'efforce de respirer, mais il a l'impression d'avoir du plomb dans ses poumons et un cœur en coton, cela lui rappelle alors la grosse grippe qu'il a attrapé quand il avait 8 ans : ses parents et sa grand-mère étaient si inquiets qu'il puisse trépasser qu'ils ont prié le Seigneur et l'ont soigné sans relâche avec tous les médicaments à leur disposition.

La brûlure et lourdeur présentes dans sa poitrine sont si fortes, que le jeune homme arrive – il ne sait comment – à s'ouvrir brutalement la chemise, dévoilant un torse fin au thorax trop dilater pour être sain sur le plan médical, ainsi qu'un abdomen distendu et bleuâtre signe d'une hémorragie interne.

Florim essaye alors de hurler, il n'est pas loin de chez sa grand-mère (à peine 200 mètres à sa gauche) et elle a encore de bonnes oreilles malgré la vieillesse, mais il constate vite qu'il ne peut que pousser un râle de douleur, il essaye également de se relever mais sa colonne vertébrale semble s'être changer en compote.

L'air autour de sa personne semble vicié, la forêt est aussi silencieuse qu'un tombeau fait de bois et verdures, à l'air libre avec une Lune blanche et des étoiles scintillantes le narguant presque d'une sinistre manière, et soudain il le revoit de nouveau ! Le Spectre maléfique aux yeux de rubis et à la silhouette ressemblant à un Dolmen Celte. Il est là !

Avec une terreur maintenant bien revenue, Florim voit de ses yeux le Démon lui faisant face de manière prédatrice : la chose le regarde fixement en penchant sa « tête » d'un côté, comme animer par une curiosité malsaine, ressemblant chichement à un chat devant une proie blessée mais le dit félin est assurément moins terrifiant que ce Spectre malfaisant !

Florim retient à grandes peines des supplications, d'une part car cela ne servirait à rien car la Bête enténébrée semble n'avoir aucune raison et puis il ne peut que pousser des râles misérables le nœud dans sa gorge grossissant encore et encore, le sang envahissant tout tel une colonie de termites.

Le jeune homme remarque alors que des filaments (non des cordes plutôt !) sortent de certaines parties de son corps : de ses doigts jusqu'aux coudes, des orteils aux genoux, de son cœur et de son front comme si la créature démoniaque se nourrissait de lui !

Florim se sent si faible, si fatigué, que malgré la peur qui lui tenaille l'estomac et la certitude qu'il ne verra plus ni la prochaine aube, ni les gens qu'il aime (sa malheureuse Katarina !), le jeune homme s'abandonne dans la monstrueuse étreinte de la créature, qui finit par fondre sur lui tel un oiseau de proie, ou un.e empli de tendresse.

La lune, les étoiles et la forêt ne sont que des témoins muets des dernières minutes de vie du jeune et infortuné Florim, l'air du soir porte des feuilles déjà mortes et l'odeur métallique du sang de l'apprenti jadis prometteur, dont le corps est désormais détendu mais pâle tant il est exsangue, avec des yeux clos et un visage à jamais tourmenter par la terreur.

A quelques mètres de là, la grand-mère du défunt grommelle sur le retard déjà important de son petit-fils, qui doit encore traînasser dans le coin : elle sait bien que son petit Florim est parfois rêveur, mais tout de même, le dîner l'attend sur la table et elle a faim après cette journée bien remplie ! Elle sourit d'un air attendri en pensant à ce petit garçon devenu adulte.

Il lui tarde tellement le mariage ! Elle adore la jeune fiancée, elle sait d'avance que ces deux jeunes gens seront heureux l'un avec l'autre et qu'ils accompliront de grandes choses dans leur vie d'adultes elle attend avec une certaine impatience d'être arrière-grand-mère, elle est encore jeune et a une bonne hygiène de vie.

Mais tout de même, il lui tarde que son petit-fils rentre afin qu'ils puissent se restaurer et discuter de leur journée respective, de plus Florim doit nourrir leurs poules et allumer le feu pour chauffer les bouillottes de la maisonnée – les nuits sont encore un peu fraîches et avec ce petit vent, ils peuvent prendre froid.

La vieille dame, qui a tout juste 65 ans 'donc pas si vieille que ça' dirait-elle, pose alors un pot-au-feu de taille honorable sur la table, avant d'allumer la lumière de la cuisine et d'éteindre la radio qui passait de la musique classique bien agréable à ses vieilles oreilles. Elle prend mentalement note de demander à Florim de lui lire le journal – ses yeux ne sont plus aussi performants qu'avant !

Bien sur, elle pourrait bien acheter une télévision car beaucoup de gens dans le village en sont pourvus, et elle sait bien que son petit-fils aimerait bien avoir l'engin afin que lui et Katerina puisse regarder des films et autres programmes, pour se divertir le soir et s'instruire un peu.

Mais à son âge et avec sa maigre retraite, ainsi qu'avec ses occupations habituelles et nombreuses, que ferait-elle d'une telle machine ? Pas grand-chose, de plus le cinéma du village – qui diffuse toutes sortes de films - et le café dont il est pourvu (où sont raconter moult nouvelles nationales), de même que son cercle d'amies, suffisent à la tenir informer et à la détendre.

En plus elle a sa fidèle et bien-aimée radio, de même que ses multiples romans et de quoi peindre, franchement elle n'a pas besoin de cet engin qui prendrait de la place inutilement, qui demanderait de l'entretien et solliciterait des réparations … non pas du tout !

Soudain, un bruit de pas interrompt ses pensées, de même que l'enclenchement de leur petit portillon de fer et le caquètement perturbé des poules familiales, la vieille soupire d'un air à la fois agacé et soulagé. La nuit est tombée et sans lumière on peut se prendre un piège à animaux dans les jambes – gaiement utilisé par les chasseurs du village.

Son petit Florim est enfin rentré, elle en est heureuse et même si elle a envie de le sermonner, la vieille dame n'a jamais pu restée fâchée longtemps contre son unique petit-fils, tout en fredonnant une chanson de son époque, elle retire son tablier en tissu fleuri, tandis qu'elle entend avec un sourire le jeune homme frotté ses chaussures avant d'entrer dans leur maisonnée.

Et elle sent également l'odeur de transpiration d'ici, mais qu'est-il allait faire encore ce chenapan ?! Sans doute qu'il a prit le temps de passer dans son futur-foyer afin d'arranger quelques petites choses, ou bien il est allé traîné avec ses futurs beaux-frères pour jouer à la pétanque ou papoter au café.

« Tu es enfin rentrer jeune homme ! Cela fait bien deux heures que je t'attends, je commençais à m'inquiéter. Va te laver les mains, t'asseoir enfin et manger, j'ai fais ton plat préféré ce soir ! Ensuite tu iras nourrir les poulets, puis il faudra nous faire un feu et chauffer nos bouillottes : il va faire un peu froid cette nuit. » dit-elle avec énergie, sortant une bouteille de vin.

Mais elle est rapidement surprise par l'étrange comportement de Florim, car du coin de l'œil la vieille dame voit que le jeune homme n'a pas bougé d'un poil depuis son entrée dans l'humble cuisine, il reste parfaitement immobile et droit – presque raide – comme un manche à balai et aussi, absolument silencieux lui qui est bavard d'habitude !

Et lorsqu'elle se tourne enfin vers son petit-fils, la vieille dame porte la main sur son cœur en réprimant à peine un glapissement choqué à la vue qui s'offre à ses pauvres yeux : Florim est aussi blanc qu'un drap, trempe de sueur et de sang, qui s'écoule de ses oreilles, son nez et les coins de sa bouche, sabrant son cou et son torse de rouge.

Ses vêtements sont sales et déchirés par endroit, il a quelques bleus sur son torse comportant des griffures, le bout de ses doigts et ses lèvres sont de la même teinte, sa respiration est sifflante, son visage est inexpressif et ses yeux sont clos.

« Oh mon Dieu Florim ! Qui t'a fait ça, qui a osé te toucher ? T'est-tu bagarré avec quelqu'un ? As-tu fait une mauvaise rencontre ? Parle-moi Florim, je vais te soigner et appeler le gendarme ainsi que le médecin, viens, je vais t'aider à t'asseoir ! » halète la vieille dame, s'approchant du jeune homme avec une vitesse propre à ses préoccupations.

Mais soudain, elle est arrêtée nette dans son élan par le regard de Florim : les yeux jadis bleus-gris pétillants tel le cidre et doux comme le soleil du printemps de son petit-fils ne sont plus du tout les mêmes. Ils sont d'un rouge-écarlate, durs comme le fer et froids comme la glace, ses pupilles sont semblables à celles des chats et son regard est insondable.

Il la regarde fixement, comme s'il ne la connaissait pas, ou qu'elle n'était pas là avec lui, dans cette cuisine ou même dans cette maison. Son aura est telle un feu-glacé là où elle était chaude comme une couverture, quand ils se sont quittés ce matin après des paroles légères et pleines d'amour filial – une éternité !

Elle sait d'instinct que ce jeune homme à l'aspect sanglant, voire maléfique, n'est pas son petit Florim … car la main serrant son cou n'a pas une douceur ou une force humaine, loin de là et le regard démesurément lointain que lui lance l'être la tenaillant d'un air inexpressif, de plus la vieille dame sait que son petit-fils n'a jamais été aussi violent envers quiconque.

Pourtant, alors que sans se débattre – à quoi cela lui servirait-il ? Elle n'est pas assez forte pour résister à cet être ! - elle sent le voile de la Mort tomber doucement sur sa personne, la vieille dame arrive à caresser une dernière fois la joue de celui qui avait été son Florim, dont le regard semble se teindre de nouveau en bleu-gris et retrouver sa douceur d'antan.

Cette vision onirique l'apaise tandis que son corps tombe, inerte et avec une certaine douceur, sur le sol de la cuisine, tandis que le visage vole de l'assassin se peint d'un sourire désabusé avant de ricaner sombrement, cela est semblable au son d'une scie émoussée tranchant péniblement du bois, avant qu'il ne fasse craquer son cou bruyamment.

Lord Voldemort sourit d'un air plus victorieux : il est en Albanie, mais il lui reste encore du chemin à parcourir avant d'arriver à son ancienne demeure, qui est à 100 km d'ici plus au Nord, dans les profondeurs de la forêt. Il doit la rejoindre au plus vite, afin de contacter les rares Adeptes en liberté qui lui reste.

Ensuite il pourra regagner un substitut corporel qui peut accueillir son esprit sans mourir, mais il a dû lâcher le corps précédent – un homme de foi Moldu – car ce dernier fatigué par son âge et l'usure habituelle de la Possession, au moins ce nouveau « véhicule » a l'air beaucoup plus robuste, avec une santé de fer et une endurance convenable.

Même si la lecture des souvenirs ce jeune homme l'a attristé quelque peu : il a vu toute la vie du dénommé Florim, mais aussi ses rêves et les gens qu'il a aimé, il s'en veut de priver une personne de son âme-sœur (il se souvient de sa peine d'avoir perdu Enrik … il ne s'en remettra jamais!) et d'avoir tuer cette vieille dame innocente.

Mais malheureusement, il lui est nécessaire de faire cela, afin de pouvoir avoir la chance de renaître aussi tôt que possible, son Manoir dans le pays a beaucoup de ressources pour l'aider à survivre et à faire des recherches pour accomplir cet objectif il n'a pas énormément de choix à sa disposition ce qui le frustre !

Les sifflements de Nagini interrompent ses pensées, le Mage Noir décide alors de continuer son plan, mais d'abord il doit se restaurer – beaucoup – afin de gagner de l'énergie supplémentaire, heureusement la cuisine et la cour débordent de provisions qu'il va s'empresser de dévorer, ensuite il reprendra sa route avant l'aube.

Plus vite, il arrivera au Manoir des Serpentard, plus vite il pourra solliciter l'aide des elfes et de ses Adeptes, pour pouvoir enfin revivre et éliminer Dumbledore et toutes les personnes corrompues qui le suivent, quant au jeune Potter il n'avait pas vraiment envie de le tuer : Quirrell et lui ont ressentit cette aura sombre qui les ont grandement intrigués.

S'il regagne son corps, il confrontera Potter afin de lui proposer de le rejoindre, il ne sait pas pourquoi mais au fond de lui, le Mage Noir sent que le « Survivant » n'est pas si innocent et immaculée que ça, cela est étrange à constater pour l'Héritier de Serpentard, mais il préfère ne pas y penser maintenant !

Il a fort à faire là tout de suite, son plan doit être suivi à la lettre et à la minute près, de plus le défunt Florim est sale, ensanglanté et ses vêtements sont déchirés, sans compter la douleur musculaire et articulaire qu'il ressent un peu partout, ainsi que la faim et la fatigue nerveuse se répercutant dans son nouveau « véhicule ».

Lord Voldemort caresse la tête de Nagini, lui autorisant à manger la défunte vieille dame avec des sifflements rauques, tandis que lui-même se fait un brin de toilette pour nettoyer le sang et la saleté, dégustant la sensation de l'eau sur ce corps et finissant par s'installer à table pour festoyer et boire il peut bien se permettre de déguster la boisson écarlate !

Car il a réussit à échapper à Dumbledore et ses suivants, il n'est pas loin de son refuge et même s'il a dû tuer Quirell – afin de lui prendre l'entièreté de sa Magie pour survivre en permanence à l'état de Spectre -, son défunt Adepte a librement accepté de lui accorder cette ultime offrande pour qu'il puisse continuer son Œuvre.

« Je dédis ce verre à vous Quirinus, vous m'avez bien servi durant toutes ces années et ce, jusqu'à la fin de votre vie. Que Merlin vous accueille en son sein de manière bienveillante ! » trinque doucement le dernier des Jedusor, avec un fort accent Albanais roulant les 'R'.

Le lendemain, alors que tout le village s'étonne de ne pas voir le jeune Florim ouvrant la boutique, la jeune et belle Katarina pousse la porte de la petite maisonnée – afin de parler de la cérémonie à venir –, avant de hurler de terreur face au macabre spectacle s'offrant à ses yeux clairs.

La cuisine est couverte de sang sur le sol et la table de la cuisine, de cadavres de volailles jonchant par-ci et par-là, mais également des boites de conserves vides, des épluchures de légumes, de la vaisselle et par-dessus tout, les restes si reconnaissables de la grand-mère de Florim … mais du jeune fiancé, il n'y a aucune trace !

Ses affaires à lui sont toujours dans sa chambre – y compris un sac et un par-dessus de voyage -, de même que la réserve de monnaie et d'or du petit foyer, ainsi que le fusil et le couteau de chasse, mais aussi les papiers d'identité du jeune homme et même sa gourmette qui a été offerte par Katarina (qui est assez ouvragée pour rapporter de l'argent) sont dans sa chambre.

Un bandit sanguinaire et cruel ? Certainement conclurent les gendarmes du village, mais Florim a l'air d'avoir disparu : une battue est organisée pour retrouver le coupable et le jeune homme – mort ou vif ! - en vain, car à part la dépouille du prêtre rien ne fut retrouvé dans les bois épais et sombres entourant leur petite agglomération. Inutile de dire, chers , que ce sinistre mystère hanta le village plusieurs mois ...

Et voilà pour ce chapitre, comment l'avez-vous trouvé ? Pour ma part je trouve que j'ai été inspirer sur le coup hahaha ! Faut dire que j'ai vu un certain film se passant dans une foret avant d'écrire ce chapitre, ainsi qu'un autre qui a été produit par James Wan et qui se passe en Roumanie (je ne dis pas de nom, à vous de trouver ...)

Dites-moi ce dont vous en avez pensé dans les reviews : comment avez-vous trouver ces personnages tertiaires (coups de cœur pour Florim c'est certain !), comment avez-vous trouvé Voldemort - courte mais intense et terrifiante apparition - et globalement toute l'atmosphère horrifique de ce chapitre ^^

Sur ce, je vous à prochainement pour le dernier chapitre de cette fiction, qui sera bien sur en plusieurs parties (j'ai déjà fais le brouillon des deux 1ers chapitres), et en attendant prenez bien soin de vous ; faites attention à vous et à vos proches ... et je vous dis à bientôt ^^