Le temps… et bien, le temps passe. Loki récupère, Svadilfari continue à le surveiller de près – épaulé là-dessus par Tamamo, qui désormais considère la troisième épouse de son mari avec l'œil méfiant d'un chat échaudé face à une baignoire remplie à ras bord – Gerd persiste avec son habituelle humeur joviale, les enfants grandissent.

Pas de nouvelles en provenance de Midgard. Ce qui… bon. Thor n'est probablement pas mort, sinon Asgard serait sur le pied de guerre – un prince mort, surtout le prince héritier (le seul qui reste encore), ça ne passe pas sous le tapis, certainement pas. Planète arriérée ou pas, la Terre du Milieu aurait brûlée pour cette offense.

Pas de nouvelles, c'est sans doute bon signe. En tout cas, c'est ainsi que Loki décide de le prendre. Il ne veut pas consacrer plus que le strict minimum de ses pensées et de son attention à Thor et au Royaume d'Or.

Pour cela, les enfants sont merveilleux. Narfi braille pour un oui ou un non, réclamant du lait ou des câlins ou simplement l'attention de ses parents, tandis que ses frère et sœurs plus vieux comprennent rapidement que cette larve braillarde monopolisant les adultes leur donne le champ libre pour effectuer de fascinantes expériences telles que l'élevage d'un hérisson dans la chambre d'Einmyria ou le cambriolage de haute volée lorsque Vali décide que son père cache des papiers politiques importants dans son bureau et se met en tête de les consulter.

Loki court d'un bout à l'autre du zénana, pousse les hauts cris, sombre dans les profondeurs les plus abjectes de la confusion, s'étrangle de rire et éclate en sanglots frustrés. Ses émotions ne cessent de monter et de descendre chaotiquement, et peut-être que c'est étrange à dire mais il adore, ça le tranquillise.

Remarque, pour qui veut pratiquer l'arcane, il est souvent conseillé d'être un brin étrange. Ça aide à garder l'esprit ouvert. Et si vos voisins n'apprécient pas, il y a toujours la possibilité de construire une tour à l'écart.

Les voisins aiment les tours. Ça fait couleur locale.