CHAPITRE 69

OOC : Bonjour à tous. Voici un nouveau chapitre. Si vous voulez laisser un review, cela me fera toujours plaisir. Sinon, c'est comme vous voulez. Cela ne change rien pour moi.

PS : La backstory de Tesarus ne vient pas de moi. Elle vient du comic accompagnant le jouet Tesarus/Tortor de MMC.

« …Ils nous encore ré-activés… ? »

Adossée contre le mur de sa cellule, Nickel contempla les chaînes qui lui serraient les chevilles et les poignets d'un air vide. Des chaînes qui l'empêchaient de se déplacer, encore moins de ramper jusqu'à la porte pour tenter de l'ouvrir, si tenté que cela soit possible.

Heureusement, elle avait de la chance dans son malheur. Sa cellule n'était pas située trop proche de celle de Tesarus, puisqu'elle pouvait l'entendre. Quand ils étaient ré-activés, ils pouvaient échanger quelques mots. Cela ne durait pas plus de quelques minutes, le temps d'écouter les sélections au prochain match.

Puis après, ils étaient désactivés.

Et ainsi de suite.

La réactivation, la désactivation…tel était devenu leur quotidien depuis qu'ils étaient à Ataglan, enfermés dans des cellules. Mais c'était toujours mieux que rien. Ils ne pouvaient pas établir de communication ici. Le système était brouillé.

Aux dires de Tesarus, il avait pu entendre Helex de l'autre côté. Mais hormis lui…Nickel n'avait aucune nouvelle de Tarn, ni du Chien.

Elle ignorait où ils étaient…

Avaient-ils déjà été sélectionnés pour un match ?

Si c'était le cas…avaient-ils gagné ou perdu ?

Nickel demeurait dans l'ignorance et cela était insupportable. Juste…insoutenable. Pourtant, elle ne voulait pas jeter l'éponge. Elle ne voulait pas penser que Tarn ou le Chien ou ses autres camarades étaient morts avant de l'avoir vu de ses propres optiques.

Mais à chaque réactivation, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir de plus en plus découragée.

« Le match est déjà fini… » soupira Nickel d'un ton vide.

Elle entendit Tesarus grogner de l'autre côté.

- Helex a dû tous les massacrer.

- Tu crois ?

- J'en suis sûr.

- Donc, cela signifie que ce sera bientôt notre tour.

Nickel se recroquevilla sur elle-même.

Elle n'avait même plus son téléphone pour se défendre en cas de danger…Même cela, ils lui ont retiré.

- Je ne comprends pas l'intérêt de nous réactiver. Même pour entendre ne serait-ce que la sélection d'un autre.

- Pour nous rendre fous, je crois, grogna Tesarus. Et pour nous montrer ce qui nous attend, dans le cas où on est sélectionnés. Si on perd ou on gagne…Je pense que pour des traîtres, on ferait la même chose si on nous en donnait les moyens.

Nickel ne tiqua pas.

Un visage occupait ses pensées. Un seul visage.

Celui de Valak…le leader de la Black Block Consortia…

Depuis qu'elle l'avait aperçu, même de loin, elle était devenue obsédée par lui. Elle ne pouvait pas s'empêcher.

Son sourire narquois, sa condescendance, ses ordres…

- Dans tous les cas, on doit trouver un moyen de se sortir de là, déclara Tesarus.

Il marqua une pause.

- Et je le trouverais.

- Tu ne fais que répéter cela depuis notre emprisonnement. Tu as une idée ?

- Non.

- Nous voilà bien.

- Quoi ? J'essaie !

Tesarus marmonna à nouveau.

- Tess. Je t'ai déjà dit de ne pas marmonner, le réprimanda-t-elle.

- Quand ce sera mon tour, souffla Tesarus, je regarderais attentivement l'arène. Il y a sûrement un moyen de s'échapper d'ici. Et si je pouvais hacher des organiques au passage…

Oui.

Tesarus reviendrait. Elle était certaine que s'il était placé dans une arène, en compagnie d'autres robots, il gagnerait à coup sûr.

- Je crois que c'est le rêve de tous les mécaniques présents ici.

Tesarus soupira à son tour.

- Tu as peur ?

- Non, déclara Nickel amèrement. Enfin…je crois que je n'ai pas peur. C'est vague…je ne sais pas vraiment comment qualifier ce que je ressens.

- Cela m'étonnerait qu'ils te choisissent. Tu es une Minicon. Ils ont sûrement d'autres plans pour toi.

- Ouah. Merci de me rassurer, Tess.

Nickel releva la tête vers la porte. Elle crut entendre des bruits de pas. Mais personne ne venait à sa cellule.

- Alors, que ressens-tu ? l'interrogea Tesarus avec curiosité, depuis sa cellule.

La Minicon n'hésita pas.

Autant être sincère. A quoi bon le cacher ?

- …Je suis en rage, si tu veux savoir.

- On est deux, alors. Je rêve juste de les écraser. De tous les anéantir. Cette race visqueuse d'organiques…

Elle, elle voulait juste anéantir Valak…

Plus elle y pensait, plus la colère et la haine montaient, prenant progressivement possession de son corps. Un jour ou l'autre, elle serait entièrement possédée.

Etait-ce si mal ? Vu leur situation ?

Et par rapport à Prion…

Nickel referma ses poings, réprimant un soupir tandis qu'elle fermait les optiques.

- Sauf que ce n'est pas seulement à cause de leur matière visqueuse que je veux les anéantir, prononça-t-elle lentement.

- Pourquoi ?

- …Tu sais très bien pourquoi.

La Minicon baissa la tête.

- Ce sont eux. Eux qui ont massacré ma colonie.

- Tu penses que c'est Valak qui en a donné l'ordre ?

- Qui d'autre ? Et même si Valak n'a pas donné l'ordre, il a sûrement approuvé. Ils l'acclament tous comme un dieu alors…sa volonté doit être toute puissante ici.

Oui…Il y était pour quelque chose.

Non…Pas que lui. La Black Block Consortia toute entière…

Pour elle, ils étaient tous coupables.

- …C'est lui…lui qui m'a pris mes proches. Tous ceux que j'aimais. J'en suis persuadée, déclara-t-elle, le ton sourd.

- Oui. Je comprends que tu désires sa mort.

Un bruit lourd provint de la cellule de Tesarus. Nickel devina qu'il s'était laissé tomber à son tour.

- Et moi…j'espère aussi que cela ne sera pas la dernière fois que je verrais les miens. Mes camarades…Helex…et bien sûr…tu l'as deviné.

- Tu parles de Zamak ?

- Oui. Mais il n'y a aucune raison que cela arrive, se reprit-il rapidement. Je suis bien plus fort qu'eux ! Nous sommes tous bien plus forts qu'eux !

Nickel ne put s'empêcher de sourire. Un sourire qui masquait ses véritables émotions, par contre.

- Oui. Il n'y a aucune raison que cela arrive. Tu es un grand gaillard, Tess. Tu l'as toujours été…

Elle n'entendit plus rien de l'autre côté.

Nickel fronça les sourcils.

- Tess ?

Aucune réponse.

Un bruit. Comme un pschit.

Du gaz…

Tout s'assombrissait autour d'elle. Elle ne tarda pas à comprendre.

- Ce n'est pas vrai, souffla-t-elle alors qu'elle luttait pour garder les optiques ouvertes.

Elle se laissa aller à l'inconscience tandis que le gaz la désactivait progressivement.

Valak…


Il le suivait. Puis, brusquement, il s'était mis à courir.

Dans les rues, il le pourchassait. Tesarus avait l'intention de le traquer, de le tuer.

Ce traître avait marmonné des excuses vaseuses quand il l'avait enfin trouvé. Et il avait profité que l'attention de Tesarus soit détournée pour s'éclipser.

Tesarus retenait un sourire amusé mêlé à une légère rage. Tant mieux, cela le divertissait. Cela lui donnait quelque chose à faire. Autrement, il s'ennuierait trop vite.

« Tu ne peux pas m'échapper. »

Il l'avait enfin coincé dans une ruelle. A l'abri des regards, dans son alt-mode, Tesarus s'approcha lentement, tel un prédateur face à sa proie.

Le traître tremblait de tous ses membres.

« Allons…allons. On sait tous les deux que tu ne veux pas faire cela. Je peux vous payer la semaine prochaine ! Je le jure ! »

Tesarus ne répondit pas. Il se contenta de se transformer, dévoilant sa turbine prête à le hacher en morceaux.

« On peut garder cela secret ! Entre nous ! Tu es bon, hein ? Il n'a pas besoin de le savoir… »

Tesarus plongea sur lui.

« C'est trop tard pour cela, traître ! Il est temps de mordre la poussière ! »

Tesarus le plaqua contre le mur, l'un de ses bras autour de sa nuque, prêt à le placer dans sa turbine dont les lames s'étaient déjà activées.

Le bruit de crissement répété couvrait leurs dialogues, mais Tesarus put malgré tout l'entendre :

- Pitié, non ! hurla le traître. Je te paierais le double ! Pitié…Ne me donne pas en pâture à ce monstre, Mors…

Tesarus vit rouge.

Il le frappa à nouveau contre le mur, sa bouche montrant les dents tandis que le diable lui prenait au corps.

- MORS ? Qui est ce PUTAIN DE MORS, BORDEL ? JE SUIS TESARUS ! ON M'APPELAIT AUTREFOIS TORTOR ! TU VEUX UN INDICE ? IL EST DANS MON NOM !

Il se mit à le secouer frénétiquement tandis qu'il laissait exploser sa rage.

- C'EST DE MOI DONT TU DEVRAIS AVOIR PEUR, PAS DE LUI !

Alors qu'il se calmait, (Tarn n'aimerait pas qu'il perde son calme durant les missions et que cela soit inscrit dans son rapport d'évaluation), il s'abaissa à la hauteur du traître, lui soufflant doucement à l'audio :

- Parle-moi de lui et je te laisserais vivre.

Cela avait attiré sa curiosité…

Le traître saisit la perche qui lui était tendue et se mit à déblatérer, terrorisé à l'idée d'être torturé :

- Tout le monde parle de lui, se justifia-t-il, augmentant le débit de sa parole sous le coup de la peur. Personne n'a survécu pour raconter l'histoire…il vient le soir…il se nourrit de ses proies…Est-ce que cela vous aide ?

Ah. Intéressant.

Oui. Cela l'aidait.

- Tu peux partir maintenant ! cria-t-il avant que son poing ne traverse la tête du traître, l'energon gisant sur ses lames et sur le mur.


« …Toi. »

Tesarus avait été choisi.

Pour être franc, Tesarus s'y était attendu. Il savait que son tour viendrait, tout comme Helex et Tarn avant lui.

Autour de lui, dans la salle d'attente dans laquelle ils étaient tous attachés, le gaz les désactivant prêt à être déversé dans la pièce, furent désignés les autres mécaniques qui figureraient dans la prochaine arène.

Tesarus les toisa, un par un. Juste de la chair à canon. Un numéro de cirque. Rien de plus. Il savait qu'il triompherait.

Mais avec les organiques, on n'était jamais sûrs de rien. Si on leur avait vraiment implantés une puce dans le processeur pour qu'ils explosent au moindre refus, Valak pouvait décider à tout moment de mettre fin au combat et de tous les réunir pour les faire exploser en même temps, parce que le public se sera lassé.

Il fallait qu'il se libère…Qu'il libère ses camarades et qu'ils massacrent ces organiques qui profitaient de lui. Quand l'un des organiques le toucha, Tesarus tira sur ses chaînes pour le blesser d'une manière ou d'une autre. L'organique lui indiqua le gaz et lui rappela froidement que la puce pouvait s'activer à tout moment.

Pff. Il fallait qu'il se calme…Au moins, tenir jusqu'à ce qu'il soit placé dans l'arène pour obtenir des indices.

L'organique murmura quelque chose dans une espèce de talkie-walkie. Puis, après avoir adressé un sourire presque désolé à Tesarus, le gaz fut déversé.

Ils l'auraient déversé quand même, peu importe si Tesarus avait agi ou non…

Quels enfoirés…Il aurait dû le tuer. Au moins, cela lui aurait donné satisfaction.

Tesarus s'écroula une nouvelle fois, inconscient.

Quand il se réveilla, les bruits de huée, d'applaudissement, de musique lui vrillèrent les audios.

Tesarus observa autour de lui, sans voix.

Il n'y avait plus que lui et les autres mécaniques désignés par l'organique en charge. Il n'avait plus ses chaînes. Valak prononçait un discours de haine qui leur était destiné.

Alors que ce dernier récitait les mots, Tesarus se rappela du plan et balaya son environnement du regard.

Des gradins…des gardes organiques à tous les coins…Valak en hauteur, en compagnie d'un autre organique sur un trône…

Aucune sortie possible de l'arène…Aucune porte de secours lui permettant de fuir. Et quand Tesarus leva la tête, cela fut pour apercevoir des drones balayer le ciel. Des drones armés, prêts à tirer.

Tout était surveillé…

« Je déclare le combat…ouvert », entendit-il.

Un coup de canon fut tiré.

Voyons…réfléchis, Tesarus. Il doit bien y avoir un moyen de fuir…il devait y avoir une issue qui permettrait aux organiques d'intervenir si la situation dégénérait.

Autour de lui, le combat commençait. Tesarus n'y prêtait même pas attention, trop occupé à scruter la moindre faille de cet endroit immonde.

« Battez-vous ! Battez-vous ! »

« Mort aux mécaniques ! »

« A mort ! »

Les seuls mots que Tesarsus entendait.

Non. Pas aujourd'hui.

Brusquement, l'attention de Tesarus fut attirée par quelque chose.

Quelque chose situé dans les gradins. Plus en hauteur, à proximité de là où était Valak…

Outre les deux organiques qui dominaient la foule, Tesarus put voir quelque chose se détacher dans l'ombre. Cela fut si discret qu'il aurait pu ne pas le remarquer…

Un téléporteur…

C'était difficile à distinguer en raison de la distance qui le séparait de Valak, mais Tesarus reconnaîtrait un téléporteur Cybertronien.

Ils avaient osé utiliser leur technologie…une nouvelle fois.

« Mort aux mécaniques ! »

Tesarus esquissa un léger sourire. Cela pouvait être leur porte de sortie…

Un robot voulut l'attaquer par-derrière en criant, armé d'une épée. Probablement l'avait-il ramassé quand quelqu'un l'avait lancé.

Tesarus se retourna d'un bloc vers lui et l'agrippa par les épaules, ignorant les coups portés qui le visèrent au visage, et activa ses turbines.

« A mort ! A mort ! A mort ! »

C'était vraiment les combats de gladiateurs…

Le robot fut broyé, hurlant jusqu'à ce que son spark s'éteigne.

Autant se débarrasser des autres. Rapidement…

Les murs étaient trop hauts…Mais peut-être que Tesarus serait en mesure de les escalader…Il était grand, il pouvait en profiter…

Il massacrerait les organiques, le public, les gardes, Valak…et il pourrait foncer vers le téléporteur.

Il l'activerait aux bonnes coordonnées. Il irait libérer Nickel, Helex, les autres…et ensuite, bye Ataglan.

Ouais. Cela pouvait marcher. Tesarus poussa un cri de guerre et se lança vers les autres combattants pour commencer à les décimer.

L'un après l'autre, les mécaniques tombèrent. Tesarus profita de ses quatre bras, de sa turbine, de sa grande taille pour tous les anéantir. Soit en les écrasant, soit en les coupant en morceaux…selon l'option qui venait à l'esprit de Tesarus.

Certains crièrent de souffrance…d'autres, non.

Peu importait. Quand le dernier mécanique rendit son dernier souffle, Tesarus le lança à l'autre bout de l'arène.

« Tesarus remporte donc la victoire ! » annonce Valak.

Tesarus n'entendit pas la suite.

Il se rua vers les murs. Usant ses quatre bras et ses pieds, il commença à grimper, quoiqu'avec difficultés.

« Je ne crois pas, non ! » l'avertit un garde.

Comme s'il allait…les laisser le capturer de nouveau…

Tesarus continua de monter, la mâchoire serrée. C'était bien plus difficile que prévu…

Cet horrible son…

Cet horrible son atteignit ses audios. Le son du gaz.

Scrap.

Pas question de les laisser faire. Tesarus continua. Il arriverait à la moitié…Quand il aurait atteint la moitié, il serait tranquille.

Il tomba en arrière et s'écroula.

Alors qu'il perdait connaissance, Tesarus se blâma. Il aurait dû en profiter durant le match…au moins, il aurait profité de la diversion.

Quelque chose se détacha sur le sol.

Au début, Tesarus crut qu'il s'agissait seulement de l'energon qui avait coulé, ayant formé des formes sans aucune signification…

Mais alors qu'il perdait connaissance, il réalisa que ces formes voulaient dire quelque chose. Quelque chose de concret.

Des symboles Cybertroniens…

A toute vitesse, tandis que le noir s'installait autour de lui, signe de la désactivation, Tesarus lut.

R-44.

Quoi… ?

Il sombra dans l'inconscience.


Le combat qui proclama Tesarus comme étant le vainqueur fut le dernier de la session pour ce soir.

Le lendemain, les combats reprendraient. Leviathan et Valak se levèrent de leurs trônes respectifs. Ils s'inclinèrent face à la foule qui les remercia sous un tonnerre d'applaudissement.

« Valak, notre dieu tout-puissant ! »

Valak les remercia avec dignité. Il embrassa doucement la joue de sa fille avant de faire un signe de tête aux gardes assignés à leur protection :

« Raccompagnez-la dans nos quartiers. »

Leviathan regarda tristement son père.

- Tu ne viens pas dîner avec moi ce soir, papa ?

Valak secoua la tête.

- Non, désolé, ma chérie. Je ne peux pas. J'ai à faire. Arranger les préparatifs du prochain combat par exemple. Notamment les discussions ennuyeuses avec le Conseil Galactique.

Leviathan baissa la tête.

Encore un soir où il était absent…oui. Elle le fréquentait durant les matches, mais les matches ne se produisaient que peu de fois dans le cycle.

La plupart du temps, son père…travaillait. Oui. Il travaillait.

Et Asmodée qui était absent aussi…Elle ne savait même pas quand il reviendrait.

Leviathan réprima un petit soupir désespéré.

- Je comprends, papa.

- J'en profiterais pour chercher ton cadeau, ma chérie.

Leviathan demeura silencieuse par rapport à cela.

Le garde assigné, qui s'appelait Xoos, lui fit signe de le suivre. Leviathan hocha la tête et, après un dernier regard suppliant en direction de son père, elle s'exécuta.

Valak était déjà en pleine discussion avec les conseillers…

Donc, elle mangerait encore seule ce soir.

Leviathan marcha derrière Xoos en traînant des pieds. Ce dernier lui ouvrit le chemin, ordonnant à ce qu'on laisse place à la fille de Valak.

Au fur et à mesure de ses pas, la foule s'inclina devant elle, en guise de respect.

Alors qu'elle contemplait son peuple, elle remarqua une mère de famille qui conduisit son enfant vers la sortie. Leviathan haussa un sourcil et s'arrêta.

- Mais maman ! Je veux voir le reste du match ! geignit le petit.

- Tu le verras demain. Il n'y en a plus pour ce soir.

- Mais je veux rester ! Je veux voir le roi ! Je veux voir la princesse !

Leviathan esquissa un petit sourire à cette remarque.

La mère se pencha vers son fils, lui caressant doucement la tête.

- Allez. Ce soir, je te cuisine ton plat préféré.

- C'est vrai ? s'exclama le petit, un grand sourire lui barrant le visage.

- Oui, approuva sa mère.

Le petit lui tira doucement le bras.

- Et on regardera un film ensemble ?

- On regardera un film ensemble. Tu choisiras, trésor.

- Super ! Merci, maman !

Leviathan laissa les bras retomber le long de son corps.

Sa maman trouvait toujours le temps pour regarder des films avec elle.

- Votre Altesse ? l'interpella Xoos. Où allez-vous ?

Sans réfléchir, Leviathan s'approcha de la petite famille. L'expression de la mère de famille changea subitement à l'arrivée de Leviathan, et elle plaça tout de suite son enfant derrière elle.

- Votre Majesté, fit la mère de famille en s'inclinant immédiatement.

- …Vous regarderez quel film ? l'interrogea innocemment Leviathan.

Xoos la rejoignit à grands pas.

- Votre Altesse…vous ne devriez pas…

- Je peux en être ? Je n'ai pas envie d'être seule ce soir.

La mère de famille ne sourit pas.

Elle paraissait…confuse. Gênée.

- Votre Altesse…bien sûr, lui répondit-elle, le regard ailleurs. Mais…ne vous embêtez pas. Notre maison…vous risquez de ne pas la trouver à votre goût.

- Mais c'est juste pour regarder un film.

Les lèvres de la mère de famille se pincèrent.

- …Oui. Très bien. Je cuisinerai votre plat préféré, dans ce cas. Et nous choisirons votre film préféré, votre Altesse.

- Hé ! s'écria le petit.

- Non ! le rabroua sa mère. Tu dois montrer du respect envers la princesse ! C'est elle qui décide !

…Ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait.

Elle ne voulait pas leur imposer quoi que ce soit.

Elle voulait juste…passer du temps avec une mère. Avec un frère.

Leviathan tourna les talons.

- …Laissez tomber.

- Votre Altesse ? Nous devrions rentrer, lui conseilla doucement Xoos qui l'entraîna en la tirant par le bras.

Leviathan s'éloigna de la petite famille qui se hâta de se diriger vers la sortie pour partir.

Une fois seuls, Leviathan s'adressa à Xoos, le regard vide :

- Je voulais juste…passer du temps avec quelqu'un.

- Vous savez que votre père essaie vraiment d'être là pour vous, Votre Altesse, lui rappela Xoos, l'expression gênée. Vraiment. Mais il est notre dieu. Il a des responsabilités pour protéger son peuple. Tout comme votre frère. Le général Asmodée.

- …Je le sais.

Leviathan marqua un temps.

Le ton vague, elle lui demanda :

- Vous pourriez regarder un film avec moi ce soir, Xoos ? Ou dîner en ma compagnie ?

- …Votre Altesse. J'adorerais. Vraiment.

Xoos hésita à prononcer les mots suivants.

Cela voulait dire non.

- …Un autre garde prendra ma suite dès que mes heures seront faites. Mais…vous ne resterez pas seule ce soir, Votre Altesse.

- Même juste…regarder un film ?

Xoos lui murmura vaguement une réponse avant d'ordonner aux habitants de se pousser pour céder la place à la Princesse.

Désemparée, Leviathan reprit le chemin de ses quartiers, suivant Xoos sans prononcer aucun autre mot.

Ce soir, comme beaucoup de soirs, elle dîna seule. Mais elle ne regarda aucun film. Elle alla se coucher sans discuter.


« R-44 ? Mais c'est quoi enfin, R-44 ? » hurla Tesarus depuis sa cellule.

Lorsqu'ils furent à nouveau réactivés, il s'agissait de la première question que posa Tesarus. Nickel, déjà lasse, lui répliqua sèchement qu'elle n'en savait rien.

- Mais ça a bien une signification !

- Je t'ai dit que je ne le savais pas, Tess ! Comment veux-tu que je le sache ? Je ne suis pas sortie de cette cellule !

Cela réduisit le géant au silence.

Nickel poussa un soupir dépité. Elle se laissa tomber contre le mur.

Le prochain match allait commencer.

- …C'est le numéro du garde, murmura une voix au-delà des murs.

Tesarus et Nickel se figèrent.

- Helex ! Tu es vivant ! s'écrièrent-ils en chœur.

Nickel ne put contenir son soulagement.

Au moins…Helex et Tesarus étaient en vie.

Mais en y repensant, ils étaient forts. Bien sûr qu'ils survivraient aux combats…tout comme Tarn…tout comme le Chien…

Tu es responsable. Prends soin de lui pour moi, s'il te plaît.

Dire qu'elle avait promis à Kaon de s'occuper du Chien en son absence…

Nickel secoua la tête.

Ce n'était pas le moment de penser à cela.

- Comment cela, « le numéro du garde » ? l'interpella Tesarus. De quel garde tu parles ?

- Le R-44, répondit Helex, le ton bas au point que Nickel dût se concentrer fortement pour pouvoir comprendre ce qu'il disait. Il a une télécommande.

- Une télécommande ?

- Je ne suis pas sûr de moi…expliqua Helex. Mais je crois qu'il s'agit de la télécommande qui servirait à activer la puce qui est implantée dans le processeur. Son numéro est le R-44.

Elle put deviner que Tesarus grimaça à ce constat.

- Et comment le saurais-tu ?

- Parce que je l'ai entendu parler avec quelqu'un par talkie-walkie. Avant que je ne sois désactivé et mené aux arènes. J'ai inscrit le numéro avec l'energon de l'un des combattants pour que quelqu'un comprenne.

Nickel acquiesça.

- Donc, on a une piste pour désactiver les puces ? Et les empêcher de nous exploser ?

- Je crois, ouais, le confirma Helex.

- Oui ! Mais tu n'es pas sûr ! cracha Tesarus.

Nickel grogna.

Oh non, ce n'est pas vrai.

- Je vais faire sortir tout le monde ! gronda Tesarus. Si quelqu'un sort tout le monde du pétrin, je te garantis que cela sera moi.

- Et comment tu vas faire ?

- Il est hors de question que tu me voles la vedette…encore une fois !

Maintenant, quoi ?

Maintenant…dans un moment pareil, ils se disputaient ? Ils osaient se disputer ?

- Encore une fois : comment vas-tu faire ? lui signala Helex, le ton devenant plus grincheux.

- J'ai voulu escalader les murs ! Valak a un téléporteur. On peut l'utiliser.

- Ouah. Et tu penses qu'ils vont te laisser y accéder aussi facilement ? Tu n'as pas remarqué les gardes ou quoi, Tess ? se moqua Helex.

- Moi au moins, j'ai un plan !

- Et moi, je dois redorer mon blason ! Notamment auprès de Tarn ! Après ce qui est arrivé la dernière fois-

- Si on ne sort pas maintenant, tu ne pourras jamais redorer ton blason !

Nickel leva les optiques.

Décidément, pas un pour rattraper l'autre. Surtout qu'ils avaient trouvé chacun une information importante.

Une télécommande…un téléporteur…

- Ça va ? Vous avez fini votre crise de mâle viril ? Je vous signale qu'on est enfermés, là !

Elle ne put en ajouter davantage.

Soudainement, la porte de sa cellule s'ouvrit.

Helex et Tesarus s'arrêtèrent de parler. Un silence de mort tomba alors que Nickel dévisageait l'organique qui se tenait face à elle.

Pas Valak…mais ils avaient tous la même apparence. Cela ne changeait presque rien pour elle.

L'organique portait un masque à gaz. Préparé à l'utiliser si elle faisait preuve de résistance.

- …Que me voulez-vous ? grogna Nickel.

Son geôlier marqua un léger temps avant de parler.

- Je savais que tu étais une Minicon. Tu es trop petite pour être un Cybertronien à la taille standard.

Nickel sentit ses poings se serrer.

Oui…le fait qu'il ne soit pas Valak ne changeait rien à la haine qu'elle arborait à l'encontre des organiques.

- Je ne savais pas que la DJD recrutait des petits Minicons, se moqua l'organique alors qu'il faisait un pas vers elle.

Nickel tira violemment sur sa chaîne en guise de réponse, les optiques se plissant tandis qu'elle montrait les dents.

Elle avait l'air d'un animal à l'heure actuelle…mais elle s'en moquait. Elle s'en moquait.

- La petite Minicon ne va pas se laisser faire. Elle se fera un plaisir de t'ouvrir les câbles à mains nues, lui rétorqua-t-elle sans aucune once de plaisanterie.

Pour elle, il s'agissait d'une promesse.

L'organique se mit à rire.

- Je demande à voir. Tu as l'air d'être aussi sadique que tes camarades mais…que peux-tu me faire, maintenant ?

- Tu ne sais pas qui je suis ? le questionna lentement Nickel.

- Je le devrais ?

La Minicon serra la mâchoire, essayant de garder son calme.

- Nickel. De Prion, répondit-elle. La colonie que vous avez massacrée.

- Cela ne me dit rien, souffla l'organique.

Cela amplifia la fureur de Nickel.

Comment osait-il ne pas s'en rappeler ?

- Cela ne vous dit rien ? Un génocide, un massacre de civils qui ne vous avaient rien fait ? gronda-t-elle, scandalisée par une telle réponse. Comment pouvez-vous vivre avec cela chaque matin ?

- Je trouve cela bien hypocrite de ta part. Provenant de quelqu'un qui approuve les actions de la DJD et qui tolère les massacres d'organiques.

L'organique ne souriait plus.

Il la méprisait. Elle le sentait. Mais tant mieux. C'était réciproque.

- Je ne serais pas venue à la DJD si vous ne m'avez pas enlevé ma colonie. Mes proches…ma petite amie ! hurla Nickel, la voix tremblante alors qu'elle luttait contre les sanglots quand elle imaginait ce type, cet organique, tirer une balle dans la tête d'Atone.

L'organique ne réagit pas.

- …On n'a jamais participé à votre conflit. On ne demandait rien à personne. On vivait. C'était tout ce qu'on faisait. A cause de vous…Vous avez enlevé l'une des personnes qui m'était le plus cher. Celle que j'aimais le plus. Si vous n'aviez pas été là, on serait devenues Conjunx. J'aurais élevé des étincelants avec elle.

« Tu as été ma première petite-amie…et je veux que tu sois la dernière. Accomplis tes rêves, reste en sécurité…et sois heureuse, chérie. Vis la vie que tu souhaites. Et sache une chose : je t'aimerai toujours. »

Elle secoua la tête.

- On ne demandait rien à personne, répéta-t-elle. Et vous osez oublier Prion. Vous osez oublier ces innocents. Et en plus…en plus…vous m'avez enlevée deux personnes de plus. Deux personnes de plus qui m'étaient chères.

Kaon et Vos…

Combien de personnes devrait-elle encore voir mourir à cause d'eux ?

Elle voulait lutter davantage…Mais elle ne put empêcher les larmes de rouler sur ses joues.

- Ce ne sont pas des innocents si ce sont des machines.

Nickel ne vit plus rien.

Elle entendit seulement les mots de l'organique atteignant ses audios.

- Ce n'est pas un génocide si ce ne sont pas des êtres naturels. Vous êtes des machines. Des machines construites, manufacturées. Rien de plus. Vous n'avez aucune âme.

Nickel se serait volontiers laissée glisser dans l'inconscience.

Mais elle continua de lutter. Elle releva lentement la tête vers l'organique.

- Vous n'avez aucune âme. Donc…ne dites pas que vous savez aimer. Personne ne vous croirait. Votre soi-disant amour pour Prion, pour vos proches…et par-dessus tout, votre supposé amour pour votre petite-amie…tout cela, c'est juste une blague inventée par les mécaniques.

Nickel ne se contrôla plus.

Elle hurla. Elle hurla aussi fort qu'elle le put tandis qu'elle prit son élan pour se jeter sur l'organique.

Les chaînes l'arrêtèrent de plein fouet, mais elle les ignora et continua de se débattre violemment.

Elle ne souhaitait plus qu'une chose : les briser et arracher les yeux de l'organique qui se trouvait en face d'elle !

Sa réaction ne parut pas laisser l'organique indifférent, puisqu'il recula de deux pas pour éviter d'être davantage à proximité de la Minicon.

Mais elle s'en fichait. Un désir violent de le tuer s'était emparé d'elle. Elle voulait juste une chose : le voir crever.

- Tut-tut-tut.

Il tourna les talons, prêt à se diriger vers la porte. Mais avant cela, il lui annonça froidement :

- Tu es choisie pour assister au premier combat de la journée.

La nouvelle lui fit l'effet d'une bombe.

Nickel s'arrêta de se débattre. Elle ouvrit la bouche. Aucun son n'en sortit.

Ils…ils la choisissaient ? Elle ? Elle était sélectionnée ?

Immédiatement, depuis leur cellule, elle entendit Helex et Tesarus réagir de manière véhémente.

- Sale vermine ! Laissez Nickel tranquille ! gronda Tesarus.

- Prenez-moi à sa place ! renchérit également Helex.

L'organique effectua un signe de tête en direction d'une personne située hors champ, que Nickel ne vit pas.

Ils cessèrent de protester alors que l'envoi du pschiit se fit entendre depuis leurs cellules respectives.

Helex…Tesarus…

Ils venaient à nouveau de les désactiver…

- Vous ne survivrez pas une seconde dans l'arène.

- …Je vous tuerai, gronda Nickel.

- Vous rejoindrez votre petite-amie…Enfin. La machine que vous appelez « petite-amie ».

Le gaz piqua les optiques de la medic de la DJD.

Elle les tuerait…elle les tuerait tous…

Elle ne mourrait pas…Non. Elle ne mourrait pas sans avoir vengé Prion…

Sans avoir vengé Atone…

Nickel ferma les optiques, une dernière larme roulant sur sa joue avant de tomber au sol.


Quand elle se réveilla, elle se trouva dans l'arène.

La première fois qu'elle était sélectionnée…

Tout était flou autour d'elle. Tout était si…grand…si brouillé dans son processeur…

Elle ne voyait même pas les visages dans les gradins.

Elle n'entendait même pas les applaudissements, les cris, la musique, les coups de canon…

Non. Elle n'entendait rien de tout cela.

C'était comme si son spark avait quitté son corps. Qu'elle était spectatrice à la scène entière.

Elle observa lentement autour d'elle.

Helex avait évoqué un agent nommé R-44.

Elle ne savait même pas de qui il s'agissait.

Et son processeur était trop embrué pour repérer un quelconque téléporteur…même en se concentrant autant qu'elle le pouvait, elle n'aperçut rien de tel.

D'autres mécaniques avaient été sélectionnés, se tenant tous dans l'arène, en ligne, chacun arborant une expression à la fois de terreur et de résignation…

Elle allait devoir se battre contre eux…n'est-ce pas ?

Mais l'un des mécaniques se démarqua des autres.

Nickel plissa les optiques, n'y croyant pas.

Un mécanique plus grand…dont la couleur était violette et dont le masque et la forme rappelaient l'insigne Decepticon qu'ils chérissaient tant.

Tarn…

Les derniers mots de Valak fut prononcés :

« Celui qui aura décimé les autres, celui qui sera le dernier debout, aura le droit de survivre jusqu'au match suivant. Que le meilleur gagne. Je déclare donc le combat…ouvert. »