Hello !

Et hop, voici le chapitre du dimanche, en espérant qu'il vous plaira ! Enjoy :)


AOMINE

Il n'est pas vraiment sûr de lui en entrant dans le ressac. Il réalise qu'il aurait dû demander une leçon privée à Taiga avant, il aurait été plus à l'aise si c'était lui qui l'avait épaulé pour sa première fois. Décidément cette journée n'est pas des plus simples et pour l'instant c'est bien loupé pour le côté "c'est le week-end, on se détend" ! Enfin au moins, avec Ryota et Satsuki, il n'a pas l'impression d'être tout seul au milieu des potes de Taiga qui n'étaient pas tellement ses potes et finalement le sont.

Sam lui fait signe que c'est le bon moment pour tenter sa chance et essayer de garder son équilibre sur sa planche, il se met donc debout et essaie de choper une vague, mais il finit presque aussitôt à la flotte et boit la tasse. Évidemment, ça ne pouvait pas être aussi simple ! En sortant la tête de l'eau, il s'aperçoit que Satsuki et Ryota n'ont pas été beaucoup plus brillants.

Ils réessaient donc sous la supervision de leur prof improvisé, et c'est Ryota qui s'en sort le mieux et parvient le premier à prendre une vague. Il l'observe filer et se dit que s'il peut le faire, lui aussi, et se prépare à retenter sa chance.

CYNTHIA

Elle sourit à Satsuki et s'approche pour l'aider, elle lui indique deux emplacements sur la planche.

« Tes pieds doivent être à peu près là... Tu dois garder les genoux fléchis pour rester bien souple. Et tu te concentres sur ton point de gravité ici... »

Elle lui montre en posant sa main sur son ventre.

« Et surtout tu n'hésites pas à utiliser tes bras pour garder ton équilibre. »

KAGAMI

Il rejoint le groupe des apprentis et s'approche de son homme. Tandis que Sam rejoint Kise pour lui donner quelques autres conseils particuliers.

« Un peu d'aide ? »

Le brun lui adresse un petit sourire.

« Ouais... C'est pas vraiment évident... Hors question d'équilibre... J'pense qu'il faut un peu comprendre comment fonctionnent les vagues... Et j'crois que y a des trucs qui m'échappent un peu. »

Taiga sourit et le rejoint. Il tapote la planche.

« Assieds-toi là. Une jambe de chaque côté. »

Il s'exécute et Taiga vient s'assoir derrière lui sur la planche. Il pose ses mains sur ses hanches et lui dit de fermer les yeux.

« Ok... Maintenant... Juste écoute les vagues... Ressens leurs mouvements. »

Taiga continue et lui explique ce qu'il a besoin de savoir. Pour certains comme Kise ça n'est pas important, pour Daiki ça semble l'être alors il prend le temps de l'aider à comprendre ce nouvel environnement. La différence entre les vagues, comprendre pourquoi et comment on peut les utiliser. Il lui explique ce qu'il doit chercher dans une vague et comment reconnaître celles qui pourront l'emmener loin.

« Et... Le reste love... Laisse-toi guider par ton instinct. Comme au basket. »

AOMINE

Ces quelques instants l'aident à se recentrer et à retrouver sa concentration. La présence de Taiga derrière lui, ses mains sur ses hanches, l'apaisent, et il est plus à l'écoute de son environnement et de son propre corps. Il hoche la tête doucement.

« Ok... J'pense que je comprends, love. Merci.

— Good. A toi de jouer alors. »

Taiga pose un baiser sur sa nuque et libère la planche, avant de s'écarter pour le regarder faire.

Il essaie de suivre les conseils de son homme et d'être plus attentif à l'océan et de se servir davantage de son instinct. Il a l'impression de percevoir un peu mieux les mouvements marins, et ne cherche pas à les contrôler mais à s'y intégrer. Il parvient à prendre une vague et gagne rapidement en vitesse, mais ne perd pas sa concentration et réussit à la surfer presque jusqu'au bout. La sensation est plutôt grisante, mais il était trop concentré pour en profiter pleinement.

Non loin de là, Ryota lui fait signe :

« Hey ! Alors elle était comment cette vague ?

— Plutôt sympa ! Tu te débrouilles bien.

— Ouais ! J'étais sûr que c'était fait pour moi, le surf ! Allez, on réessaie ?

— Ok, let's go ! »

CYNTHIA

Elle caresse doucement la main de Satsuki et lui sourit. Elle a envie de l'embrasser, mais elle s'écarte finalement.

« Prête à y aller ? J'ai l'impression que Daiki et Ryouta ont déjà abandonné leurs instructeurs.

La Japonaise suit des yeux ses deux amis et sourit :

« Ouais, on dirait qu'ils apprennent vite. Ok, on essaie encore ! »

MOMOI

Ça lui semble surréaliste d'imaginer qu'elle est sur une plage de L.A., à apprendre le surf avec... sa petite amie ? Parce que c'est bien ce qui est en train de se passer, n'est-ce pas ? C'est encore confus dans sa tête et après tout... Elles n'ont pas eu beaucoup de temps encore juste pour elles. La discussion de la veille les a menées à un baiser, puis à une nuit passée dans les bras l'une de l'autre. Et ce matin, elle n'en était pas gênée, mais troublée. Elle sociabilise facilement et n'a pas de difficultés à faire de nouvelles rencontres, mais son tempérament réservé et sa prudence naturelle l'incitent à ne pas se livrer facilement et à réfléchir ses actes. Parfois, elle en a assez de pondérer ses décisions et s'autorise des sorties de route, elle suit simplement son instinct et ses envies, comme elle l'a fait hier soir. Maintenant, elle ne sait pas où ça va la mener, mais... elle est plutôt curieuse de le découvrir.

Elle se prépare à une nouvelle tentative, gagnant peu à peu en confiance avec l'aide de Cynthia. Et cette fois, elle réussit à surfer sa première vague et en se retrouvant à l'eau à la fin, elle éclate de rire.

« Wow, ça va super vite !

— Yeah ! Tu t'en sors super bien ! »

Cynthia la regarde faire assise à califourchon sur sa propre planche.

KAGAMI

Il a rejoint Sam sur le rivage et lui indique la mer d'un mouvement de tête.

« Vas-y si tu veux... Je pense qu'ils n'ont plus vraiment besoin de nous. »

Sam sourit.

« Et toi ? Elle est où ta planche ?

— C'est Daiki qui l'a j'en avais que deux. Mais t'inquiète. Je prendrai mon tour après. Ils vont se fatiguer rapidement... Surtout après la soirée d'hier.

— Ah ouais forcément. Elle est célibataire Satsuki ? »

Il rigole.

« Direct...

— Bah... Elle est mignonne. Très charmante.

— Et t'as échangé trois mots avec elle... Non désolé. Je crois qu'elle est pas célibataire. Mais Kis— Ryouta lui est célibataire si tu veux.

— Il est gay ?!

— Non. Mais bon faut jamais dire jamais.

— Oh... Hm... T'es déjà sorti avec une fille ?

— Jamais.

— Faut jamais dire jamais.

— Sauf... Que j'ai dit toujours à Daiki... Alors si je peux dire jamais. »

Il fait un clin d'oeil à Sam qui s'étire un peu.

« Pas intéressé par les mecs vraiment. Bon du coup, je vais y aller alors. Je te dis à tout à l'heure.

— Yep. »

CYNTHIA

Elle observe Satsuki, elle voit vaguement les deux autres garçons surfer, mais elle regarde surtout la jeune femme. C'est assez drôle de la voir sur une planche. Même si cette aura gracieuse ne la quitte pas. Même si son visage est toujours aussi doux et son regard aussi pétillant. Ses cheveux mouillés et la simplicité de la combinaison, ne lui enlève rien de son attrait, mais la fait paraître plus vulnérable, peut-être aussi moins inaccessible et incroyablement sexy. Et la maladresse dont elle fait preuve parce qu'elle débute est juste mignonne et drôle. Elle ne peut s'empêcher de rire un peu quand Satsuki se retrouve une nouvelle fois à l'eau.

« T'inquiète... ça va venir. Tu te débrouilles très bien !

— Tu dis ça mais je vois bien que tu te moques ! » s'indigne faussement Satsuki avant de remonter courageusement sur sa planche.

La Japonaise tente encore quelques vagues, puis déclare forfait.

« J'en peux plus ! Je crois que c'est assez pour aujourd'hui !

— Ouais. C'est crevant les premières fois. Mais t'as bien géré. On pourra revenir de toute façon ! »

Elles ressortent de l'eau et passent à côté de Taiga. Elle rigole doucement.

« Tu surveilles ?

— Ouais. Ils s'en sortent pas trop mal visiblement. »

Puis il regarde Satsuki.

« Tu as assuré aussi !

— Merci ! C'était pas évident, mais je sens que ça commence à venir ! »

AOMINE

Il prend encore quelques vagues, qu'il surfe avec plus ou moins de succès, avant qu'il ne commence à sérieusement fatiguer. Au moins, ça l'a défoulé et ça lui a rendu un peu de sérénité. En regagnant la plage, il a l'impression que la gravité a augmenté, et ça lui fait bizarre que tout soit fixe. Il détache sa planche, ouvre sa combi et se laisse tomber sur sa serviette.

« Bon, j'me suis pas noyé le premier jour, j'pense qu'on peut donc dire que c'est un succès. »

Taiga sourit en se relevant.

« Tu t'en es super bien sorti. »

Le tigre referme sa combinaison et récupère sa planche, il la fixe à sa cheville.

« Je vous dis à tout à l'heure. »

Il regarde son homme s'éloigner et retire totalement sa combinaison pour pouvoir mieux profiter du soleil. Il s'allonge sur sa serviette, son cœur pulsant encore vivement dans sa poitrine, et regarde d'un œil amusé Satsuki réclamer à Cynthia qu'elle la tartine de crème solaire.

KAGAMI

Impatient de surfer, il avance à grands pas sur la plage. Il s'immerge dans l'eau rapidement et file vers le large. Il ne retrouve pas ses amis mais peu importe. Il a besoin de se défouler, de savourer les vagues, de glisser. Il se laisse porter par la première vague avec délice. La sensation de vitesse est vertigineuse. Il glisse sans effort, comme s'il était en parfaite symbiose avec l'élément liquide. Il tient jusqu'au bout et sort du rouleau avec le sourire. Surfer, ça fait un bien fou. Alors il enchaîne les vagues espérant s'épuiser un maximum.

CYNTHIA

Elle glisse une main dans ses cheveux courts, un peu nerveusement. Mais bien-sûr qu'elle prend la crème solaire pour en étaler sur le corps de Satsuki. Elle s'assoit sur la serviette derrière elle et doucement commence par son dos. Elle se mordille la lèvre alors que son ventre se serre un peu de désir quand elle vient caresser la peau chaude de Satsuki. Elle prend le temps de bien mettre de la crème partout, de ses épaules en passant ses doigts sous la fine lanière de son maillot de bain et descend sur ses reins.

Elle demande un peu hésitante.

« Tu veux que je t'en mette partout ? Maintenant que j'en ai plein les mains… »

MOMOI

Elle hésite un petit instant, mais pas longtemps. Pourquoi se le refuser, si c'est Cynthia qui propose ? Elle sourit et se rallonge sur le dos.

« Je dis pas non ! Toujours agréable, un petit massage après le sport ! »

Son cœur se met à palpiter dans sa poitrine tandis que sa gorge se noue un peu. Jamais auparavant elle n'avait été si nerveuse et si consciente d'elle-même lorsqu'elle devenait intime avec quelqu'un, mais avec Cynthia c'est tout un territoire inconnu et bien qu'extérieurement, elle conserve son calme, en elle c'est un bouillonnement d'émotions.

CYNTHIA

Elle sourit et reprend de la crème et doucement elle en met sur un bras. Elle caresse sa peau délicate et douce, ses bras fins. Elle masse doucement. Puis elle fait de même avec son second bras. Finalement, elle vient glisser sa main sur sa poitrine et elle est presque surprise de sentir les battements du cœur de Satsuki sous ses doigts. Étonnée, elle regarde Sastuki, son rythme cardiaque est aussi affolé que le calme qu'elle affiche est olympien. Presque aussi affolé que le sien. Elle a terriblement envie de l'embrasser, de la caresser intimement, de la goûter, de... Elle détourne le regard rougissant un peu et continue son massage. Ses doigts descendent sur sa poitrine, au creux de ses seins. Elle dépose délicatement la crème solaire sur les zones découvertes glissant juste un peu ses doigts sous le tissu.

MOMOI

Elle ne manque pas la rougeur sur les joues de Cynthia et la devine aussi troublée qu'elle, alors que ses doigts découvrent délicatement son corps en lui donnant des frissons et en réchauffant son ventre. La sensation est à la fois très douce, et intense, et clairement érotique. Elle rougit un peu à son tour alors que Cynthia ne peut que sentir son cœur affolé sous ses mains, et pourtant ce n'est pas désagréable. Cela crée une sorte d'intimité entre elles, un secret partagé, alors qu'elles découvrent ces sensations, cette attirance qui les pousse l'une vers l'autre. Elle sourit à la jeune femme comme pour lui confirmer que c'est ok, que tout va bien, et profite simplement de sentir ses mains sur elle, éveillant une sensualité et un désir latent qu'elle laisse librement s'épanouir.

CYNTHIA

Elle continue son exploration, ses doigts glissent sur ses flancs sur ses hanches fines mais marquées, elle découvre son ventre plat. Elle se demande si Satsuki a le temps de faire du sport avec ses études.

« Tu fais du sport habituellement ?

— Un peu de natation... Ça me détend après les longues journées, ou bien ça me motive le matin, alors j'essaie d'aller à la piscine le plus souvent possible. Et j'ai de la chance, parce que ma fac en a une !

— Ah oui ça c'est top. C'est vrai qu'après une journée de boulot j'aime bien venir surfer ou nager un peu. »

Elle continue son œuvre patiemment et avec douceur, comme si elle modelait le corps de Satsuki. Elle glisse doucement ses doigts sous l'élastique de sa culotte, juste légèrement, vraiment pour éviter à Satsuki un coup de soleil sur une zone mal protégée. Son cœur se remet à battre un peu plus vite.

MOMOI

Elle soupire légèrement à ce contact, toutes sortes d'idées et d'images se mettant à fleurir dans son imagination. Elle ferme les yeux et se laisse aller à rêver à ces idées quelques instants, puis les rouvre le cœur battant. Elle déglutit et reprend la conversation :

« Tu travailles depuis chez toi, c'est ça ? J'imagine que ça peut avoir ses avantages... »

CYNTHIA

Elle redresse la tête vivement et se mordille la lèvre, l'espace d'un instant elle a eu envie d'aller plus loin et le désir réveille son corps, contractant son bas ventre.

« Ah... Pas tout le temps en fait. Je vais un ou deux jours par semaine au bureau généralement et le reste du temps je suis chez moi. Et oui c'est vraiment pratique... Plus facile de se concentrer, tu peux dormir plus longtemps le matin, plus de temps libre en fait. »

Elle descend sur ses jambes pour se calmer un peu et continuer son massage à la crème solaire. Elle commence par les chevilles et remonte doucement sur ses mollets.

« J'imagine... En plus, dans les grandes villes, on se retrouve vite à perdre son temps dans les transports... Moi, si je veux devenir procureure, j'ai pas encore fini les études, loin s'en faut ! » Elle ajoute en riant un peu : « Et clairement je pourrai pas travailler depuis chez moi ! »

Elle sourit et masse doucement ses genoux et commence à remonter le long de ses cuisses fines.

« Ça semble difficile en effet. Combien d'années d'études il te reste ?

— Cinq ans à peu près... Mais ça inclut les stages. La fin des études c'est de l'alternance, en fait.

— OK... Ah ouais quand même cinq ans. T'as pas terminé ! »

Ses doigts remontent sur l'intérieur d'une de ses cuisses.

MOMOI

Elle frémit à cette caresse sensuelle, son esprit repartant de nouveau à la dérive.

« Heureusement... J'aime bien les études. Même si j'avoue que j'ai hâte d'entrer dans la vie active et passer de la théorie à la pratique ! Mais en attendant, je profite... tant que j'ai pas de responsabilités.

– Et tu vis comment ? Tu as un boulot à côté ? »

Les mains de Cynthia sont prudentes alors qu'elle relève sa jambe pour continuer à la masser se rapprochant de son entrejambe avec précaution et frôlant légèrement son pubis. C'est très érotique et elle s'empêche de gémir, s'efforçant de se concentrer sur la conversation.

« J'ai obtenu une bourse d'études... Et mes parents m'aident un peu aussi, alors je suis pas obligée de travailler...

— Ah c'est une bonne chose ça. »

Les mains de Cynthia reviennent masser l'extérieur de sa cuisse et glissent sous le maillot sur ses fesses. Plus ça va, et plus ça semble naturel, ce qui est en soi perturbant, mais elle ne veut pas se laisser déranger par les doutes. Elle y pensera plus tard. Ceux du genre, je suis une fille, si je suis attirée par une fille, dois-je être lesbienne ? Non. Ce sont ses vacances à L.A. Et pour l'instant, c'est magique. Alors elle laisse les mains de Cynthia la parcourir sans porter de jugement sur la sensation, alors que le soleil réchauffe sa peau et qu'un doux sourire s'étire sur ses lèvres.

« C'est vraiment agréable quand tu fais ça... »

AOMINE

De gré ou de force, il n'a pas pu manquer grand-chose des événements sur la serviette voisine. Il jette un coup d'œil à Ryota, qui est revenu depuis assez longtemps pour avoir été témoin de choses intéressantes. D'ailleurs, le blond se penche vers lui pour chuchoter :

« Tu savais tout, pas vrai ?!

— Tout, non. Et je sais toujours pas tout. Je savais juste qu'elles se plaisaient bien.

— Elle te l'a dit ?!

— Non. J'm'en doutais, c'est tout.

— Moi aussi ! Mais même si on est proches... Elle me dit moins de choses qu'à toi... Elle t'avait dit qu'elle était bi ?

— Elle me l'a dit pas comme ça. Elle se pose des questions. Et tu la vois présentement trouver des réponses à ses questions. »

Le blond ne dit plus rien pendant un moment, sourcils froncés, puis ajoute d'un ton prudent :

« J'ai toujours du mal à comprendre comment on peut ne pas être sûr de ce genre de trucs. »

Daiki hausse les épaules.

« Franchement, avec le recul, j'ai plus tendance à me méfier des gens qui en sont sûrs que de ceux qui le sont pas... J'veux dire... Maintenant, je suis sûr. Mais si j'ai douté pendant toutes ces années... Et c'est aussi...

— Quoi ? insiste Ryota en voyant qu'il hésite.

— Parce que je comprenais pas le lien entre le sexe et l'amour. Et ce que signifie vraiment une relation amoureuse. Je suis sorti avec des nanas... Et y en a que j'ai vraiment aimées, tu vois...

— Hm... Mais qu'est-ce que ça a changé alors de te mettre en couple avec un mec ? Un mec auquel t'es accro au point de le demander en mariage ?!

— Je... Je sais pas... Y a juste... comme un puzzle qui s'emboîte. Je suis gay, maintenant... Ouais, j'peux le dire. Peut-être que c'est pour ça, sûrement même, que c'est Taiga et pas quelqu'un d'autre. Mais... C'est juste que tout ce que je lui donne, tout ce que je lui dis, tout ce qu'on partage... J'peux pas l'imaginer avec quelqu'un d'autre que lui... même avec Satsu... »

Ryota hoche la tête, apparemment plongé dans une profonde réflexion.

« Ok,j'pense que je comprends, conclut-il. Et t'as vraiment de la chance. Et j'espère que Satsuki a la même chance maintenant.

— Moi aussi...

— Tu sais Daikicchi... Quand tu me dis ça... J'pense à des couples sûrs de leur sexualité et qui ont pas ce que toi tu as avec Taiga, et qui l'auront jamais. Alors ouais, pour se mettre en couple vaut mieux être attiré par la personne... Mais la qualité de la relation... C'est plus qu'une question d'attirance.

— Largement plus. Et faut en avoir envie... Faut... être prêt. Avec Taiga j'ai pas réfléchi. Le truc c'est... qu'il s'est pointé exactement au bon moment. Moi j'ai manqué de tout faire foirer. Je l'ai repoussé, j'ai été tellement en colère contre lui... juste parce qu'il était là, au bon moment, mais que j'étais pas prêt. »

Le blond regarde l'horizon, triturant distraitement une boucle d'oreille, et met du temps à répondre.

« Tu l'étais, Daikicchi, déclare-t-il finalement. Sinon ça aurait foiré. Tu croyais pas l'être, tu voulais pas l'être. Pour t'assurer un filet de sécurité si ça marchait pas. T'avais surtout peur que ça marche pas.

— Ouch... Depuis quand tu joues les psys ?!

— Depuis toujours, j'te ferais dire ! C'est juste que tu m'écoutes pas !

— Tss... facile de dire ça !

— Mais tu sais, reprend le blond d'un ton plus sérieux. ...Moi aussi, j'suis comme ça. Au fond, j'sais pas qui j'suis, j'sais pas ce que je veux. À part comme tout le monde, j'ai pas envie d'être tout seul. J'ai envie d'avoir quelqu'un sur qui m'appuyer et qui me soutienne au quotidien... Mais au-delà de ça... je sais pas. Je sais rien du tout.

— T'es pas pressé. C'est pas des trucs qu'on sait en se réveillant le matin. C'est des trucs qu'on découvre. Et souvent en se cassant la gueule. »

MOMOI

Alors qu'elle savoure son massage, elle ne peut s'empêcher d'écouter la conversation de ses amis en japonais, et son sourire s'élargit. Une conversation de ce style-là, le blond et le brun et leur amitié explosive n'en ont pas eu depuis un sacré bout de temps. Et ça la rassure de les entendre discuter comme ça. Et ça l'aide aussi à faire le tri dans ses propres pensées. Ce qu'elle doit savoir au fond, ce n'est pas si elle est compatible avec une fille... Mais si ça peut marcher avec Cynthia. Et elle a bien l'intention de le découvrir au cours de son séjour.

CYNTHIA

Elle ne sait pas ce que disent les garçons à côté, elle les entend vaguement, plus concentrée sur Satsuki, sur sa peau douce sous ses doigts, son parfum chaud et doux qui se mêle à celui de sa crème solaire et le désir latent au creux de son ventre.

C'est vraiment agréable quand tu fais ça...

Des bulles de bonheur pétillent dans son ventre. Satsuki apprécie de sentir ses mains sur elle et n'essaie pas de se cacher plus que ça de Ryouta. Elle sourit bêtement. Bon après tout, elle reste sage. Elle termine le massage à regrets mais elle n'a plus vraiment d'excuse pour continuer.

« Et voilà... Terminé. »

Elle se redresse pour s'installer sur sa serviette à côté d'elle et continue à poser des questions à la jeune femme, parce qu'elle a envie de tout savoir d'elle, d'imaginer sa vie à Tokyo.

« Et tu habites près de ta fac ?

— Oui, je suis dans le même quartier, comme ça je peux y aller à pied tous les jours !

— Ah oui c'est bien... Tu optimises ton emploi du temps en limitant les transports. »

Elle sourit et s'allonge, replaçant ses lunettes de soleil sur ses yeux et savourant la caresse du soleil qui réchauffe sa peau.

« Et... Qu'est-ce que tu aimes faire quand tu t'accordes du temps libre ?

— Je lis beaucoup... Je fais des jeux narratifs sur mon PC... Je nage... Et bien sûr je regarde des matchs de basket !

— Évidemment. »

Elle rigole un peu. Elle aime la simplicité de Satsuki et pourtant elle est si raffinée.

« J'ai cru que tu allais me parler de Shopping. Je suis presque déçue !

— Oh, j'en fais parfois aussi ! Mais ça c'est plus un truc que je fais avec Ryota que toute seule.

— Ah mais j'ai pas limité ma question aux choses que tu fais seules... Tu aimes sortir ? Aller danser ?

— J'aime bien aller voir des concerts... Et parfois oui, j'y danse !

— Quel genre de musique ? »

Puis elle rigole.

« Désolée... Tu me dis si je t'ennuie avec toutes mes questions.

— Non, t'en fais pas ! Mais faudra que tu me parles de toi aussi !

— OK. Ça me va. Je répondrai à toutes les questions que tu veux.

— La musique... Je suis plutôt hétéroclite. Ça va de la pop au métal. Chez moi j'aime bien écouter des musiques de jeux vidéo, plus dans l'instrumental. »

Les yeux clos, elle essaie de se figurer Satsuki évoluant chez elle. Mais il y a encore trop de choses qu'elle ignore.

« Daiki et Ryouta disent... Que tu travailles trop. C'est vrai ?

— Hm... Moi j'trouve que Daiki travaille trop ! Enfin... C'est pas comme s'il avait vraiment le choix ! Et Ryota... il a beaucoup bossé pour se payer ce voyage. Mais en général... J'imagine que je travaille beaucoup, oui. Mais c'est parce que j'aime me donner à fond dans ce que je fais...

— Ouais je comprends. Et c'est comme ici... Pour garder ta bourse tu dois avoir de bons résultats ?

— C'est ça ! Heureusement, c'est pas trop un problème pour moi. Alors et toi, raconte-moi ? À quoi ressemble une de tes journées lambda ?

— Hm... Quand je bosse de chez moi. En général je commence à bosser vers 9h... Je fais peu de pause et je m'arrête vers 18h30... Et je file à la plage. Je surfe environ une heure. Je rentre manger avec Lola. Et vers 21h je me calle généralement pour jouer ou pour mater un truc. Mais je suis plus jeu en ce moment. Et quand je vais au bureau... Je fais l'impasse sur le surf.

— Ah oui ! Alors tu travailles pas mal aussi... Mais ça doit être vraiment chouette d'aller à la mer après le boulot.

— Ouais... Je travaille un peu comme tout le monde je crois. » Elle rigole un peu. « Mais quand j'ai fini, j'ai fini ! Pas de révisions, de devoirs...

— Hm... C'est vrai, ça c'est un avantage ! Le droit, c'est beaucoup de par cœur... Heureusement que j'ai une bonne mémoire !

— Yeah... Je t'admire... Je ne pourrais tellement pas... J'ai horreur du par cœur. Et alors pour des études aussi longues. Mon dieu. Tu es incroyable ! »

La Japonaise a un léger rire.

« Tout le monde est différent. Pour moi, c'est pas si difficile. Et quand tu fais un truc qui te plaît... ça te donne toute la motivation dont tu as besoin.

— Certes... N'empêche que je t'admire pour ça. »

La voix de Kelly toujours pétillante se fait entendre comme elle se rapproche.

« Alors ?! Comment c'était le surf ? »

Ah... Fini le calme. Ne peut elle s'empêcher de penser. Elle adore Kelly mais elle sait être très envahissante quand elle veut, d'autant plus que ça fait deux semaines qu'elles ne se sont pas vues.

KAGAMI

Il croise Rachel et Tuan. Ils échangent quelques mots. Puis ils repartent ensemble à l'assaut des vagues. Il se sent bien sur l'eau. Ce qu'il apprécie particulièrement dans le surf c'est la solitude qu'il y trouve. Il peut se recentrer sur lui-même. Même s'ils surfent avec des potes, au final une fois sur sa planche à glisser sur les vagues le monde autour n'existe plus, il est en tête à tête avec l'océan et savoure le frisson et les sensations intenses qu'il lui offre. L'océan est égal à lui-même, il n'est jamais déçu quand il l'affronte. L'océan est immuable, parfois certes un peu lunatique, mais il y trouve toujours du réconfort et de la sérénité.

Sam, Kelly et Matt ont décidé de faire une pause et sont remontés sur la plage. Tuan et Rachel font encore quelques vagues avec lui, mais ils finissent par fatiguer aussi et retournent avec les autres à leur tour. Il a commencé après eux et contrairement à eux, le sport c'est son taf, il a bien plus d'endurance et besoin de s'épuiser plus longtemps pour soulager tout un tas de frustrations de ces derniers jours. Il continue à chevaucher les vagues avec délice.

AOMINE

Il garde un œil sur son homme qui file sur les vagues, admiratif comme toujours quand il le voit surfer. Il échange quelques mots avec les autres, s'efforçant de faire un peu connaissance. Ryota, lui, semble déjà adopté. Non que ça l'étonne, le charme naturel du blond lui rend les interactions sociales très aisées, même si son anglais laisse à désirer.

Kelly a installé sa serviette à côté de Cynthia et comme à son habitude parle très vite sûrement trop vite pour que Ryouta et Satsuki comprennent grand chose et elle raconte à son amie ses deux merveilleuses semaines de vacances avec son petit ami.

Sam essaie de communiquer avec Ryouta mais il ne comprend pas tout et s'appuie un peu sur Daiki pour comprendre ce qu'il dit.

Quand Tuan et Rachel reviennent ils se proposent pour aller chercher quelques bières.

« Qui en veut ?

— J'en veux bien. C'est le meilleur remède contre la gueule de bois, après tout, déclare Daiki.

— Le surf ça a aidé quand même ! J'en veux bien aussi, ajoute Ryota.

— Pareil pour moi ! » approuve Satsuki, qui étouffe un bâillement, toujours décalquée par le jetlag et encore plus après cette journée.

Cynthia lève la main.

« J'en prends aussi ! »

Finalement tout le monde en demande, Matt accompagne Rachel et Tuan pour pouvoir tout transporter. Ils reviennent quelques minutes plus tard et distribuent les bières. Tuan en tend deux à Daiki.

« On en a pris une pour Tai aussi... Il va bien finir par sortir de l'eau à un moment. »

Rachel rigole.

« C'est toujours le dernier à sortir. Je sais pas comment il fait pour surfer aussi longtemps. »

Il sourit.

« Être sportif de haut niveau ça joue je pense. Plus le fait qu'il a toujours plein d'énergie à dépenser, il a juste été fabriqué comme ça j'crois ! »

Il ouvre sa bière et en boit une gorgée, cherchant son homme du regard et ne tardant pas à l'apercevoir au creux d'une vague, filant à pleine vitesse.

« 'Fabriqué comme ça' ?! »

La jeune femme rousse rigole et tend sa bière à Daiki pour trinquer.

« Ouais c'est pas mal... Faut le suivre quoi. J'imagine que sortir avec un autre sportif de haut niveau c'est une bonne chose pour lui. »

Il trinque et rigole un peu :

« Ouais enfin... Moi j'suis vachement plus paresseux que lui ! J'aime faire des grasses matinées, des siestes et glander devant des jeux vidéo, alors...

— Alors que lui se lève aux aurores pour aller courir... Effectivement, vous avez pas le même rythme !

— Ouais par contre vu qu'on a le même taf... On peut difficilement faire autrement que d'avoir le même rythme en semaine !

— Ouais c'est sûr... Et c'est pas trop dur de bosser ensemble ? Je sais pas si je pourrais bosser avec mon mec...

— Franchement, nan, c'est pas dur... On s'est connus par le basket et c'est un truc qui a toujours marché pour nous... Sur un terrain, on se pose pas de questions. Ça fonctionne juste naturellement.

— Hm... C'est vrai que quand on vous voit en match c'est impressionnant vous faites vraiment une super saison !

— Merci, on fait de notre mieux !

— Ouais, et puis tout ça c'est un peu grâce à nous, intervient Ryota. Pas vrai Satsuki ?!

— Il paraît effectivement que la vidéo de ce vieux match qu'on avait fait au lycée contre une équipe américaine a intéressé votre capitaine, sourit la Japonaise.

— Ouais ! Vos coéquipiers pensaient même que j'étais pro moi aussi !

— Non, rigole Daiki. Ils t'ont demandé pourquoi t'étais pas passé pro, nuance !

— A peine ! C'est quasi pareil ! » s'indigne Ryota.

Sam rigole.

« Et donc ?! Pourquoi tu es pas passé pro Ryouta ?

— Hm... C'est super exigeant la vie de sportif pro... Ça demande pas mal de sacrifices, et un engagement à 100 %. Je crois pas que ça soit fait pour moi.

— Mais il a raison... Il aurait probablement pu passer pro.

— Pourquoi t'es gentil Daikicchi ? C'était un sarcasme ?!

— Rah, ça va ! Ça m'arrive d'être sympa ! De toute façon c'était juste la vérité. »

KAGAMI

Il ne sait pas depuis combien de temps il surfe, longtemps probablement. Il commence à sentir ses muscles tirer un peu. Il sait qu'il doit faire une pause. Il regarde l'océan assis sur sa planche. Il hésite et se décide à prendre une dernière vague. Il se positionne et guette le prochain rouleau. D'autres surfers épars font de même mais il ne leur prête pas attention. Il se laisse envahir par le mouvement de l'eau, il applique naturellement les conseils qu'il a donnés à son homme. Il laisse son instinct le guider et dès que la vague soulève légèrement sa planche, il se fait léger et commence à se redresser. Il prend de la vitesse et se met debout, il file dans le rouleau, le vent et l'eau fouettent son visage, l'adrénaline lui fouette le sang. Il savoure jusqu'à la dernière seconde cette vague et quitte le rouleau avec un sourire triomphant. Il s'arrête finalement et s'assied sur sa planche, haletant. Il reprend doucement sa respiration et enfin se décide à retourner sur la plage avec les autres.

Ils sont tous installés avec des bières vides pour la plupart. Il sourit en voyant que Cynthia a pratiquement collé sa serviette à celle de Satsuki même si elle semble présentement très occupée par Kelly. Elles ont toujours été proches et Kelly adore raconter sa vie, et Cynthia se laisse toujours prendre au jeu de l'écouter conter ses mésaventures. Il pose sa planche pour la faire sécher et ouvre sa combinaison. Daiki est bien entouré de Ryouta, Rachel et Sam. Il sourit et fouille dans un sac pour se prendre quelque chose à manger et un peu d'eau il est assoiffé et affamé.

Daiki lui tend sa bière :

« Je te l'ai gardée jusque-là... Mais si tu la bois pas, j'm'en charge !

— Ah thanks... Vas-y bois là. J'irai en chercher d'autres après. »

Il se laisse tomber sur une serviette et boit de longues gorgées d'eau avec soulagement, puis il dévore un sandwich.

« Tu gères, Kagamicchi ! le félicite Ryota. Y a encore d'autres sports où t'es super doué ?

— Merci, répond-il en rougissant un peu. Non. Je me limite au basket et au surf. C'est déjà bien. »

AOMINE

Il rigole un peu en se disant qu'il y a encore un autre genre de sport où Taiga excelle par sa technique et par son endurance. Puis, il reprend de la bière en regardant l'océan. La lumière a un peu décliné, l'après-midi a dû pas mal avancer. Avec la soirée alcoolisée de la veille et l'apprentissage du surf aujourd'hui, en plus du stress de la semaine, il est franchement fatigué et le sent passer dans ses muscles qui le tirent et son corps qui lui paraît bien lourd.

Taiga se lève et se propose d'aller chercher d'autres bières pour qui veut.

« Tu veux que je t'accompagne, love ?

— Ouais. Je veux bien. »

Taiga lui sourit et lui tend la main pour l'aider à se relever. Il la prend et se remet sur ses pieds en grimaçant un peu, puis renfile des fringues pour aller acheter à boire, et Taiga et lui s'éloignent en direction de la supérette.

« Courbaturé ? »

Taiga se rapproche de lui et glisse doucement sa main dans la sienne

Il lui lance un regard et esquisse un sourire.

« Ouais... et juste fatigué. C'était bien le surf ? T'es resté un petit bout de temps...

— Ouais. ça fait du bien... ça défoule. Hm... Ils t'ont pas laissé le temps de faire une sieste ? »

Taiga a remis ses lunettes de soleil pour éviter que les gens le regardent bizarrement. Il rigole un peu.

« Nan... Et puis la dernière fois que j'ai vu cette bande j'ai déjà dormi la moitié du temps, alors fallait quand même faire des efforts.

— T'inquiète... Ils t'en auraient pas voulu. Et je suis sûr que c'est plus Kise qui t'a occupé. »

Ils entrent dans la supérette et même si c'est un peu étrange, Taiga ne retire pas ses lunettes.

« Ouais on a un peu discuté. Pendant que Satsu avait droit à un massage intégral de la part de Cynthia ! »

Il prend deux petits packs dans un frigo et ils se dirigent vers les caisses.

« Intégral ? Ah ouais sympa ! »

Taiga rigole.

« Hm... Je te ferais bien la même... Mais ça risquerait de mal tourner alors j'réserve ça pour notre chambre. »

Il sourit.

« Ouais... Ça risquerait de se voir ! Et puis même si j'aime bien flirter avec les limites sur l'exhibitionnisme... Là y a quand même un peu trop de monde."

Ils paient le pack de bières, il frissonne dans l'atmosphère climatisée du magasin et n'est pas fâché de retrouver la chaleur du soleil dans la rue. Taiga prend un des packs et revient glisser ses doigts entre les siens et rigole.

« Je suis pas très chaud pour ce genre d'exhibitionnisme non plus. »

Il rougit un peu quand il glisse de nouveau sa main dans la sienne et regarde autour d'eux furtivement en se demandant si on va les reconnaître, puis se raisonne. De toute façon, ça finira par se savoir, et il est ok avec ça. Il doit juste se détendre un peu.

KAGAMI

Il réalise que ce n'est pas une bonne idée, que ce n'est pas le bon moment, que beaucoup trop de choses avaient été chamboulées dernièrement. Il avait juste une furieuse envie de toucher Daiki. Il libère sa main et vient se masser la nuque.

« Désolé... J'ai pas réfléchi.

— Ça va... t'excuse pas pour ça. »

AOMINE

D'autant que ça le fait culpabiliser en lui rappelant que c'est pour lui que Taiga prend ces précautions, pour lui qu'il s'excuse... Et en fait ça ne l'aide vraiment pas. Comme toujours, il a l'impression d'être à la source d'un truc négatif, de propager et d'entretenir un truc négatif, alors même qu'il essaie de faire des efforts. Et ça le déprime. Il réalise que ses pensées recommencent à tourner en rond, il a juste besoin de prendre un peu de recul et de se reposer. Le stress accumulé assombrit clairement ses pensées. Alors il essaie de chasser ça de son esprit tandis qu'ils retournent sur la plage.

Taiga se mordille la lèvre et finalement il souffle.

« Si je m'excuse parce que... On en a jamais parlé... Est-ce que t'es OK avec ça ? Est-ce que t'es prêt ? Est-ce que tu veux prendre le risque sachant que dans les médias actuellement c'est limite si ma sexualité est pas plus importante que mon basket et donc avoir droit à la même chose ? Et... Tout simplement... Est-ce que tu en as envie ? La moindre des choses c'est que je te demande... Et ce même si j'étais une fille, simplement parce que notre vie peut facilement s'étaler sur les réseaux sociaux et que t'as le droit de vouloir garder ta vie privée. »

Il s'arrête un instant et regarde son homme.

« C'est vrai on en a pas parlé. Mais c'est pas comme si on avait le choix, love. D'une on va pas se cacher toute notre vie, de deux, ça finira forcément par se savoir même en faisant attention.

— Oui. C'est probable... Mais il y a quand même une différence entre avoir envie de prendre son temps, d'être discret et d'être OK pour s'afficher... Et pas que pour toi. J'y ai pas réfléchi non plus... Mais honnêtement ça me foutrait vraiment la rage que notre prochaine conférence soit sur notre couple plutôt que sur nos performances sur le parquet. »

Il réfléchit quelques instants.

« Ok... Donc tu préfères qu'on soit discrets. Cela dit... Jake nous éviterait probablement la conférence si ça venait à se savoir. Enfin... Ouais faudra qu'on y réfléchisse.

— Ouais... Je préfère... Mais j'ai pas envie de me cacher non plus et... J'en ai marre de ces dilemmes alors ouais faut qu'on en parle parce que je sais pas ce que toi t'en penses... Et peut-être que ça vaut le coup de prendre le risque... »

Taiga hausse les épaules et poursuit :

« J'ai pas pensé à tout ça... Je... Je voulais juste te toucher...

— Ok... J'comprends. Moi aussi j'en ai marre de tous ces dilemmes. J'en ai marre d'avoir peur. Pour toi, pour moi, pour nous. »

Il soupire et ajoute : « C'est épuisant.

— Yes... »

KAGAMI

Il est content d'avoir ses lunettes pour que Daiki ne puisse discerner la lassitude dans son regard ou la tristesse. Il se retient de s'excuser encore, parce que ce serait comme s'excuser de l'aimer et il refuse de faire ça. Mais il est quand même désolé de vivre dans un monde où quand on aime quelqu'un du même sexe il est impossible de ne pas se poser des questions en permanence sur ce qu'on veut et peut afficher. Et comme le dit Daiki c'est épuisant. Il voudrait pouvoir dire merde à tout et pouvoir là au milieu de ce trottoir enlacer son homme comme il en a envie, surtout quand il voit ce regard là triste et blasé. Il regarde les bières.

« Allez viens... On a promis des bières aux autres... Et là j'ai vraiment envie d'en boire une... Et c'est ça ou t'embrasser au milieu de cette rue et je crois que ça ce serait quand même un peu excessif.

— Ok... Faisons ça. »

Le brun pose une main au creux de ses reins et caresse furtivement le bas de son dos alors qu'ils regagnent la plage où ils distribuent les bières et se réinstallent sur leurs serviettes.

Assis à côté de son homme, il tend sa bière pour trinquer et il se permet dans l'intimité de leur groupe et l'effervescence qui s'y joue de laisser sa jambe se presser contre la sienne. Il sourit à son homme et se penche doucement sur lui.

« Et si tu veux faire une sieste... Je te couvre et je les occupe si tu veux.

— Hm... Thanks love. Tu penses que tu vas retourner surfer ?

— Non... A priori personne n'est parti pour une seconde session. »

Daiki acquiesce et détourne le regard vers l'océan en buvant sa bière, caressant distraitement et discrètement sa cuisse.

« Moi c'est clair que j'y retourne pas aujourd'hui, en tout cas !

— Nop. T'es crevé et t'es à ta troisième bière. Je te laisse pas remonter sur une planche aujourd'hui ! »

Il lui sourit en ajoutant :

« Mais j'espère bien qu'on se refasse ça bientôt. »

Il déguste sa bière, appréciant la présence de ses amis autour qui discutent. Il participe aux conversations, rit avec eux et son homme est avec lui, près de lui sa main est sur lui. C'est peu et à la fois tellement.

AOMINE

Il écoute les conversations autour de lui, s'amuse un peu des difficultés de Ryota avec l'anglais, mais ses deux amis ont l'air de passer un bon moment et de s'entendre avec tout le monde alors ça lui fait plaisir. L'après-midi tire sur sa fin et il demande finalement à Cynthia :

« Au fait y a un truc de prévu ce soir ?

— Tout dépend de vous. Si vous êtes motivés je pensais qu'on pourrait aller manger dans un des restos sur le bord de la plage et ensuite migrer dans un bar de nuit. »

Il regarde Satsuki et Ryota :

« Vous êtes motivés ? Pas trop sur les rotules ?

— Oh on tient par les nerfs, nous ! Tout est trop nouveau et excitant pour avoir envie d'aller se coucher ! s'enflamme Ryota.

— Je suis globalement d'accord, acquiesce Satsuki. »

Il se tourne donc vers Taiga :

« Et toi love ?

— I'm fine... Toi ?

— Ouais... Même si j'vais sans doute pas tenir jusqu'à pas d'heure, mais bon j'pense pas que je serai le seul. »

En réalité, il est un peu en pleine contradiction, car il a envie de passer du temps avec ses amis qui restent peu de temps, mais en même temps, il est vraiment fatigué, le genre de lassitude qui assombrit l'humeur. Il a besoin de calme et simplement envie de rentrer chez lui. Mais comme tout ça n'est pas compatible, il prend sur lui.

« Quand j'y pense on n'a même pas encore pris le temps de manger dehors depuis qu'on habite ensemble...

— Normal... T'as le meilleur cuisinier à la maison ! »

Taiga lui adresse un clin d'oeil en rigolant et hausse les épaules.

« On aura d'autres occasions... Plein d'occasions. »

Puis il se tourne vers les autres, en se relevant.

« Puisque c'est décidé. Je propose qu'on rentre pour se doucher, se préparer... A quelle heure le resto ?

— Pas trop tôt... Euh... Vingt-heure trente ? J'appelle et je vous envoie un texto pour voir où on peut avoir de la place. » répond Cynthia en se levant à son tour.

Tout le monde rassemble les affaires et Taiga en profite pour lui souffler quelques mots.

« On a deux bonnes heures devant nous... Je vais en profiter pour montrer à Kise et Momoi l'appart de Tuan tu pourras te reposer un peu le temps qu'ils s'installent et se préparent.

— Ok, thanks... »

Ils remontent sans tarder à l'appartement, et il se pose dans le canapé pendant que ses amis se préparent à déménager dans leur nouvel hébergement, regardant la télévision d'un œil.

KAGAMI

Il pose un rapide baiser sur les lèvres de son homme.

« A tout à l'heure love. »

Il aide Momoi avec sa valise et ils redescendent rapidement dans la rue.

« C'est pas très loin. On repassera vous chercher un peu avant l'heure du resto... Vos téléphones fonctionnent ici ?

— Oui, on a prévu le coup, répond Momoi. Et c'est sûr que ça dérange pas Tuan alors ?

— C'est Cynthia qui a tout arrangé avec lui. Il m'a dit que c'était ok. »

Ils marchent tranquillement et arrivent finalement au pied d'un immeuble un peu plus loin de la plage que le sien, mais pas trop mal situé, le quartier est plutôt calme. Il n'a pas eu souvent l'occasion de venir chez Tuan sachant que son colocataire est souvent présent. Ils montent dans l'ascenseur et arrivent rapidement au troisième étage.

Il ouvre la porte sur un appartement, cosy clairement masculin mais propre et rangé. Il va entrouvrir la fenêtre et leur fait le tour du propriétaire. Il les aide à faire les lits avec des draps propres qu'il a prévu.

« Je vous propose qu'on aille faire quelques courses histoire que vous ayez de quoi petit déjeuner cette semaine et comme ça je vous montre où est la supérette la plus proche.

— Ok ça marche ! approuve Ryota. On va être trop bien ici !

— Carrément, on se moque pas de nous ! »

Les deux amis le suivent à l'extérieur de l'immeuble jusqu'à la fameuse supérette, juste un peu plus haut dans la rue, donc pas de risque de se perdre. À l'intérieur, Kise et Momoi inspectent tout avec curiosité, ne cessant de lui poser des questions sur les aliments présentés, comment ça se mange, si c'est bon, etc. Ce qui l'amuse beaucoup et il prend le temps de leurs répondre et de leur indiquer où trouver ce qui devrait à peu près leur permettre de cuisiner un petit déjeuner à la japonaise, s'ils en ont envie.

« Oh d'ailleurs... J'espère que vous savez cuire le riz sans autocuiseur... »

Les deux amis échangent un regard et Momoi répond :

« On en a entendu parler, jamais pratiqué ! Mais ça devrait pas être si compliqué que ça. Au pire, on demandera son aide à Internet. »

Il rigole.

« C'est pas compliqué effectivement, mais ça se devine pas. Je vous expliquerai. »

Quand ils ont fait le plein de victuailles et de beaucoup de cochonneries typiquement américaines, ils passent en caisse et Taiga insiste pour payer leurs premières courses afin qu'ils gardent leur argent pour se faire plaisir plus tard dans la semaine.

« T'es toujours aussi gentil Kagamicchi ! s'illumine Ryota en passant un bras autour de ses épaules. Merci ! J'me demande ce qu'on va s'acheter... Qu'est-ce qu'on va s'acheter Satsuki ?!

— Du calme, on a le temps pour décider quoi s'acheter ! On vient d'arriver !

— C'est vrai... mais t'es pas curieuse de visiter les boutiques ?!

— Mais si, mais si. On fera ça quand Cynthia bossera, je crois qu'elle va nous en vouloir si on l'emmène en tournée shopping.

— Clairement ! Pauvre Cynthia. »

Ils remontent à l'appartement, rangent les courses et il leur explique rapidement comment faire pour le riz, en précisant bien que tout est écrit sur le paquet et quoiqu'il arrive qu'ils n'hésitent pas à l'appeler.

« Bon... Ben je vous laisse les clés. »

Il pose un trousseau sur le plan de la cuisine puis se dirige vers l'entrée.

« Et je vais rentrer pour prendre ma douche et me préparer aussi.

— Ça marche ! À plus Taiga ! »

KISE

Une fois la porte refermée, il regarde autour de lui, toujours aussi étonné et ravi d'être enfin arrivé, d'avoir pu s'offrir ses vacances aux États-Unis... Il a envoyé un message à sa mère en débarquant de l'avion, mais a promis de l'appeler plus tard, alors il honore sa promesse pendant que Satsuki va prendre sa douche. Il lui raconte sa première journée de surf et elle l'écoute, miracle, presque sans l'interrompre une seule fois, ravie de découvrir ses aventures en terre étrangère. Par contre évidemment, elle profite de l'instant où il a terminé pour l'assommer de recommandations en tout genre. Et enfin :

« Tu passeras bien le bonjour à Daiki, hein ? Et, Ryota... Ça m'embête de te le dire, mais... Il paraît que sa mère s'inquiète. C'est Akane qui me l'a dit.

— La mère de Satsuki t'a dit ça ?! Comment ça, elle s'inquiète ? Daiki lui donne plus de nouvelles ?

— Je ne sais pas trop... Elle m'a dit ça en passant, au détour d'une conversation... Mais puisque tu es sur place... Tu pourrais peut-être enquêter ! »

Il réfléchit, sourcils froncés.

« En fait hier il a dit... » Il se mord la lèvre avant d'en dire trop et réfléchit à sa formulation. « D'après ce qu'il a dit, je pensais que ça faisait un bout de temps qu'ils se parlaient plus, en fait.

— Alors essaie d'en avoir le cœur net ! Tu veux bien Ryota ?

— Bien sûr, m'an... »

Ils terminent la conversation quelques minutes plus tard, puis il range ses affaires pensivement. C'est vrai qu'il n'a pas l'air au meilleur de sa forme, Daiki... Peut-être que cette histoire avec ses parents a aussi quelque chose à voir là-dedans. Enfin, comme dirait sa mère, il n'aura qu'à 'enquêter' ! Fort de cette résolution, il retrouve le sourire et finit de défaire sa grosse valise de vêtements.

KAGAMI

Il rentre dans l'appartement sans faire de bruit, ignorant s'il va retrouver son homme endormi. Il avait visiblement besoin d'une sieste. Il y a beaucoup de choses qui se bousculent ces derniers temps, il aimerait se poser pour pouvoir discuter avec son homme, mais ils n'ont pas vraiment le temps pour ça et même s'ils ont quelques minutes, il a l'impression qu'il ne saurait pas par quoi commencer.

AOMINE

Au départ de Taiga et de ses amis, il a pris une douche rapide, changé de vêtement pour enfiler un vieux t-shirt sans manches qu'il doit avoir depuis le lycée, et un pantalon large relativement confortable. Puis il est retourné s'allonger dans le canapé et s'est mis à gamer, ce qu'il est toujours en train de faire quand il entend son homme rentrer.

« Hey love. Ça a été ?

— Ouais je pense qu'ils sont bien installés. »

Taiga le rejoint et embrasse tendrement ses lèvres.

« Ça va ?

— Yes... Et toi ? »

Il se redresse pour lui faire de la place dans le canapé, mais Taiga l'interrompt :

« Bouge pas... J'ai pas encore pris ma douche. Je reviens. »

KAGAMI

Il pose un baiser sur la joue de son homme et se relève. Il a besoin de se laver, le sel et le sable commencent à être vraiment désagréables sur sa peau. Il a envie de profiter du temps qu'il leur est accordé en tête à tête mais autant ne plus rien avoir à penser à ce moment que juste être avec Daiki. Il prend des fringues propres dans la chambre et rejoint la salle de bain pour se doucher très rapidement.

AOMINE

Il va se prendre une bière au frigo avant de se réinstaller dans le canapé, les pieds sur la table basse, et relance sa partie pendant que son homme prend sa douche.

Taiga revient, une dizaine de minutes plus tard, frais et propre, jean brut et débardeur blanc. Il se sort une bouteille d'eau gazeuse du frigo en boit quelques longues gorgées à même le goulot puis il la range et le rejoint sur le canapé. Il glisse une main sur sa cuisse et presse son épaule contre la sienne.

« Les potes qu'on a vus aujourd'hui... Tu les a rencontrés comment, en fait ? Tu les connais tous depuis longtemps ?

— Tuan je l'ai rencontré à la fac. Je le connais depuis... Quatre ou cinq ans. Et les autres, on les a rencontrés par Levi y'a deux ans et demi à peu près.

— Ah ouais ok... Donc je m'étais pas totalement planté sur ma première impression... Comme quoi à la base c'était plus des potes à Levi. Enfin, sauf Tuan apparemment.

— Ah oui... Non. Ouais... J'ai pas précisé pour Tuan parce que effectivement sur le lot... il est clairement en minorité si tu veux parler en termes de qui était pote avec qui avant qu'on rencontre Levi... Mais on les a rencontrés en même temps, et après la fac... On se voyait systématiquement tous ensemble. C'est hyper rare les fois où je voyais Tuan sans les autres. Celle que je voyais plus en dehors du groupe c'est Cy parce qu'elle est venue plusieurs fois me voir à New York et qu'on s'est croisé deux trois fois dans des bars qu'on fréquente en dehors du groupe de surf.

— D'accord… »

Il a toujours un peu de mal à saisir la nature des relations de Taiga avec les différentes personnes qui composent ce groupe, mais vu que son homme lui-même semblait confus à ce sujet, il n'insiste pas. Il pose sa manette et boit un peu de bière.

« En tout cas Satsu et Ryota ont l'air d'accrocher avec eux, c'est cool.

— Ouais c'est vrai. Ils vont sûrement en revoir certains dans la semaine... »

Taiga se tait et regarde l'écran rêveusement puis brise de nouveau le silence.

« Tu sais... Quand je dis que je suis nul pour interagir avec les gens... C'est vrai... J'ai l'impression que je suis pas assez intéressant, que je mérite pas leur amitié, qu'ils peuvent pas s'intéresser à moi pour autre chose que parce que je suis serviable... J'suis pas drôle, j'ai rien à raconter, je sais pas me confier et j'avais terriblement peur d'avouer que je suis gay... J'étais sérieux quand je t'ai dit qu'il y a qu'avec toi que j'avais besoin de tout déballer, que... je voulais pas laisser toutes mes putains de barrière m'empêcher de me rapprocher de toi... Alors ouais savoir que Tuan me considère vraiment comme un pote... J'ai un peu de mal à le croire, il sait rien de moi... Ou que les trucs que j'ai pas eu le choix de lui dire et à l'inverse... Il ne s'est jamais vraiment confié à moi non plus... Mais ça me fait plaisir qu'il me considère comme un pote et qu'il nous rende ce service de prêter son appart à Momoi et Kise...

— Ok... Bah... J'imagine que vous avez pas dû percevoir les choses de la même façon alors parce que même s'il a pas l'air très rancunier, il avait pas l'air très content non plus.

— Ouais... Visiblement...

— Enfin... C'est bien si c'est plus clair maintenant. C'est dommage de passer à côté d'un pote parce que tu crois qu'il t'apprécie pas !

— Ouais... Mais j'suppose qu'un vrai pote justement... C'est celui qui te laisse pas disparaître comme ça et s'accroche...

— C'est bien possible. Au moins t'as pu faire le tri. Trouver qui sont tes vrais amis. Et peut-être qu'à l'avenir... vous vous raconterez plus de trucs ou au moins passerez plus de temps ensemble !

— Yeah... Maybe... Il faut que j'apprenne à faire ça je suppose. »

Taiga appuie sa tête contre son épaule. Il caresse doucement sa cuisse et boit une autre gorgée de bière.

« Ça sera probablement plus facile maintenant que t'as plus peur que ton secret soit éventé."

— Oui. Probablement. Et parce que je sais ce qu'il pense vraiment maintenant... »

Taiga glisse sa main sur la sienne et mêle ses doigts aux siens.

« J'suis content que tu te sois trompé sur lui en tout cas. Et les autres du coup... tu les connais, mais genre... surtout en soirée ?

— Ouais... soirée et surf. Après en soirée, Sam et Kelly ont tendance à pas mal se confier quand ils sont bien bourrés... Ouais non attend... Kelly se confie tout le temps et raconte toute sa vie à qui veut l'entendre. Enfin... Je suppose qu'il y a des trucs qu'elle dit pas... Mais elle est très honnête sur le fait qu'elle a une relation open avec son mec. Matt est souvent plus sérieux que les autres et Rachel est une fille tranquille qui se prend pas la tête. »

Il hoche la tête, assimilant toutes ces informations, et sourit.

« Ok thanks, merci pour le briefing.

— De rien. »

Taiga sourit doucement et caresse sa paume de son pouce et vient presser ses lèvres contre son cou.

Ces caresses le font un peu frissonner. Il ferme les yeux et essaie de relâcher un peu la tension. Le pouce de Taiga continue à dessiner des cercles sur sa paume et ses lèvres se pressent régulièrement sur son épaule ou sa nuque et son nez vient respirer son odeur.

Un silence s'installe dans la pièce. Il ne bouge pas, apprivoisant les sensations, et se détend petit à petit, sa respiration se faisant plus lente et plus profonde.

KAGAMI

Il a l'impression de sentir Daiki s'apaiser comme s'il pouvait voir les tensions dans son corps lâcher une à une. Sa respiration plus calme le fait douter. Il se demande s'il s'est endormi. Il regarde l'heure. Ils ont encore un peu de temps. Alors il n'arrête pas ses légères caresses et ses doux baisers, le laissant prendre ce qu'il peut pour se reposer.

AOMINE

Il se sent dériver à mesure qu'il se détend. Il a pu se rendormir ce matin, mais il aurait bien fait une sieste plus tard, mais impossible de réussir à se relaxer assez pour ça. Il a l'impression d'être une boule de nerfs ces temps-ci, et pas grand-chose suffit à le faire monter en pression. Il s'appuie davantage sur le dossier du canapé alors qu'il sent le sommeil le gagner irrésistiblement.

Son homme reste parfaitement silencieux et calme à côté de lui, continuant à lui prodiguer ses douces caresses. Sentant toujours sa main et ses lèvres à travers sa torpeur, il somnole pendant un moment indéfini... Jusqu'à se réveiller en sursaut. Il se redresse et regarde son homme.

« Hm... Fuck... Désolé j'me suis endormi...

— Shhh... It's fine love... You can sleep... »

Il regarde son homme un peu hésitant, mais comme il n'a pas vraiment envie de résister, il s'allonge sur le canapé et cale sa tête sur ses cuisses, puis referme les yeux en espérant se rendormir un peu. Taiga glisse doucement ses doigts dans ses cheveux et reprend de doux massages légers sur sa nuque et sur son cuir chevelu.

La sensation apaisante le guide de nouveau vers le sommeil. Il a l'impression de dormir plus longtemps, cette fois. Et il se réveille plus calmement. Il caresse le genou de son homme et murmure :

« Il est tard, love ?

— Hm... It's OK. Cy s'occupe de Kise et Momoi. Tu as le temps de te réveiller. »

Les doigts de Taiga reviennent caresser doucement ses cheveux.

« Ça t'a fait du bien ?

— Ouais... Thanks... J'aurais pas réussi à dormir sans toi. »

Il laisse les doigts de Taiga jouer dans ses cheveux un moment, puis se redresse et pose un baiser sur sa joue.

« Bon j'suis opérationnel pour le reste de la soirée ! »

KAGAMI

Il sourit doucement à son homme un peu rassuré. Il ne sait pas ce qui l'empêchait de dormir, mais il est soulagé d'avoir pu l'aider. Maintenant, est-ce que lui-même est opérationnel pour le reste de la soirée c'est moins sûr. En tout cas, il l'est un peu plus de savoir Daiki en meilleure posture.

« On va pouvoir y aller alors. »

La nuit est tombée dehors. Il se lève pour refermer la baie vitrée et déposer la bouteille vide de Daiki dans la cuisine, pendant qu'il éteint la console. Il en profite pour boire encore un peu d'eau. Il est assoiffé aujourd'hui et affamé aussi. Son estomac se serre un peu. Affamé. Comme toujours. Il sait que ce n'est pas uniquement parce qu'il est tard. Il referme le frigo et s'étire. Il récupère une chemise pour se couvrir un peu, il fera peut-être un peu frais dehors avec juste un t-shirt sans manche.

« Prêt love ? »

Daiki s'approche de lui dans l'entrée et l'entoure de ses bras pour le serrer contre lui.

« Presque prêt, love », murmure-t-il avant de resserrer un peu son étreinte, pressant doucement sa nuque entre ses doigts.

Son cœur se met à battre plus vite. Il est bêtement surpris par cette étreinte, qu'il n'a pas osé réclamer, prendre... Par peur d'en demander trop. Par peur d'en vouloir bien plus. Par peur... d'un refus peut-être ou d'un manque de répondant de Daiki. Il a tellement cette impression tenace qu'il y a une sorte de barrière entre eux, des mots qui devraient être dit mais il ne sait même pas lesquels. Il enroule ses bras autour de la taille de son homme et presse son visage dans son cou pour s'enivrer de son odeur, resserrant ses poings sur son t-shirt.

AOMINE

Il est soulagé de cette étreinte qui lui fait du bien. Parfois il est difficile de communiquer avec des mots, malheureusement il lui est aussi souvent difficile de communiquer autrement. Ces gestes ne lui viennent pas toujours spontanément, pas toujours au bon moment. Parfois il ne sait pas demander. Il reste juste comme un con sans savoir comment agir, comme perdu à l'intérieur de lui-même comme si une vitre le séparait de la réalité. Et là où il se perd, c'est un endroit froid et solitaire.

Il caresse tendrement la nuque de son homme. Il a envie de s'excuser mais ne le fait pas, parce qu'il n'est même pas sûr de savoir de quoi il devrait s'excuser. Peut-être de ne pas trouver les mots, ou tout simple s'excuser de l'existence de cette vitre sans tain à travers laquelle il voit tout en se soustrayant au monde extérieur. Il oublie parfois qu'il n'a pas besoin d'être seul, mais il oublie aussi comment faire pour être à deux.

Il se recule un peu et embrasse doucement les lèvres de son homme.

KAGAMI

Son coeur s'affole dans sa poitrine. Il répond à ses lèvres avec soulagement. Il a l'impression de ne pas l'avoir embrassé et enlacé depuis des jours. Il sait que ce n'est pas tout à fait vrai, mais cette barrière qui semble les éloigner doit distordre le temps et l'espace.

Il savoure, ses lèvres. Il les presse entre les siennes d'abord doucement, tendrement. Il frissonne sous ses doigts qui caressent sa nuque. La course folle de son rythme cardiaque accélère encore. Il n'a pas osé le prendre dans ses bras... Peut⁻être qu'il aurait dû. Mais cette barrière... Il ne sait pas quoi en faire, est-ce qu'il aurait dû la forcer ? Est-ce qu'il aurait dû l'ignorer ? Est-ce qu'elle n'est pas là pour protéger Daiki de lui ?

J'aurais pas réussi à dormir sans toi.

Peut-être que non. Peut-être que cette barrière n'est pas contre lui. L'espoir réchauffe son cœur. Il sépare quelques instants leurs lèvres et regarde son homme.

Puis il revient l'embrasser, approfondissant très vite le baiser, se montrant plus gourmand, plus affamé. Sa main remonte sur sa nuque quand l'autre le serre contre lui plaquant son bassin contre le sien et... forcément il a envie de bien plus, il a envie de son homme, de se perdre dans le plaisir entre ses bras, de se connecter à lui de la manière la plus primale possible, où les mots n'ont plus besoin d'être dit quand ce sont les corps qui parlent. Il sait que ce n'est qu'une utopie qu'il ne peut pas que se contenter de sexe pour tout régler. Peut-être que le sexe n'est qu'une fuite après tout.

AOMINE

Quand il sent son homme se presser ainsi contre lui, ça lui confirme son intuition qu'il en avait besoin, qu'il attendait ce geste de sa part. Son corps réagit puissamment, un flot de chaleur se répandant en lui, et une émotion profonde qui se réveille et lui serre la gorge et les tripes. Il réalise qu'encore maintenant il a toujours peur de le perdre, autant qu'il a peur de se perdre lui-même. Depuis ce match, depuis qu'il a trouvé Taiga dans ces foutues chiottes, il ne cesse de prendre sur lui sans savoir comment évacuer les émotions qui écrasent sa poitrine. Et plus il essaie, plus il a l'impression de faire n'importe quoi. Ce trop-plein d'émotions, c'est peut-être ça qui constitue la vitre sans tain qui le sépare de la réalité. Et il a la sensation que s'il la brise, il va tomber dans un gouffre sans fond. Et il a encore une soirée à passer, des amis qu'il ne veut pas laisser tomber. S'il craque maintenant, pas moyen qu'il soit opérationnel dans une heure, dans deux, de toute la soirée. Alors il s'écarte un peu de son homme et murmure d'une voix un peu étranglée avec un demi sourire :

« Love... On... on va finir par vraiment être en retard... »

KAGAMI

Il regarde Daiki surpris un instant.

En retard ?

Et il réalise. Il a envie de hurler. Un étau serre son cœur. Il s'écarte doucement de son homme. En s'efforçant de ramener les pensées cohérentes dans son esprit. La soirée. Il avait oublié. On les attend. Beaucoup de monde. Leurs amis. Ils ne peuvent pas s'enfermer ici ce soir. Mais en cet instant, il a l'impression que le temps lui manque oublié la sérénité de la vie commune, de l'avenir qui les attend ensemble. Il se sent oppressé.

C'est rien. Il faut juste... Qu'il reprenne le contrôle. Il se recule et se passe une main sur le visage. Il se reprend et sourit doucement.

« Ouais... T'as raison faut qu'on y aille... »

Il presse ses lèvres contre la tempe de son homme et récupère ses lunettes de soleil et une casquette derrière lui.

« Go. J'commence à avoir faim de toute façon.

AOMINE

Il acquiesce le cœur serré, sentant son homme sur la réserve, tendu dans un effort pour se contrôler. Il n'aime pas ça, mais il fait la même chose, alors... Ils ne peuvent rien régler pour le moment de toute façon. Il enfile le sweat capuche qu'il a gardé à la main, puis ils sortent rejoindre le resto où les attendent leurs amis.

La nuit est un peu fraîche, il a l'impression qu'elle s'insinue sous ses vêtements. Il reste près de son homme tandis qu'ils remontent la rue longeant la plage. Des gens passent autour d'eux sans faire attention à eux, occupés dans leur propre soirée et leur propre vie. Et ce soir, ça a quelque chose de réconfortant. Ne pas être remarqué, déambuler anonymement... Ça lui convient très bien pour aujourd'hui.

KAGAMI

Il ne dit rien. Il laisse les bruits de la nuit et de la mer occuper la bande son de leur trajet jusqu'au restaurant. Il se concentre sur cette musique pour apaiser ses pensées et reprendre définitivement le contrôle. Il sait combien de temps il a avant d'arriver au restaurant et quand il y sera, il sera en totale maîtrise. L'air frais l'aide à se ressaisir.

Il regarde son téléphone, ils n'ont que dix minutes de retard. Il se relaxe doucement. Toute trace d'anxiété à quitté son visage. Seul son estomac, sa faim et peut-être la nervosité de son bras ou de sa jambe pourront trahir son envie de fuir et de rentrer.

« C'est celui-là. »

Il ouvre une porte et laisse entrer son homme avec un sourire. Maintenant, il faut profiter de la soirée et de leurs amis et laisser leurs état d'âme à la porte.