Bonjour !

C'est parti pour un nouveau chapitre next-gen de l'Autre. J'espère qu'il vous plaira !

En tout cas, je suis vraiment super contente et très touchée de voir que certain-e-s d'entre vous sont encore là pour suivre la fin de leurs aventures. Plein de coeurs sur vous !

Bonne lecture :)


RARA :

Advitam1 : Je suis super contente de te retrouver ici. Ce "oh, ils m'avaient manqués !" je l'ai ressenti en reprenant l'écriture, donc je suis contente (aussi) de lire que c'est un sentiment partagé à la lecture. J'ai beaucoup aimé écrire sur Wendy, j'aurais voulu approfondir plus le perso mais bon, y a déjà bien assez de monde ici... J'espère que la suite te plaira, en tout cas, et merci beaucoup pour ta review :)

Guest : Heureuse que ça te plaise !

Plurielle : En effet, les soucis de communication entre Albus et Scorpius semblent s'aggraver... Et à distance, communiquer est primordial. Wendy est cash, c'est ce qui m'a amusée chez elle. Les autres ont parfois tendance à être un peu trop sages :p Je suis aussi très contente de te retrouver ici et merci beaucoup pour ta review ! (y a effectivement eu des soucis de synchronisation de chapitres, mais ça devrait être réglé à présent).

Pour rappel : j'ai répondu aux autres reviews en MP, comme d'habitude (à ouvrir sur navigateur, pas de synchronisation des mp avec l'application).


Merci à Damelith, Kar Ine, Keichi et Mery-Alice Gilbert pour leur relecture, leurs conseils, leurs corrections et leur soutien.

Merci à J.K. Rowling pour toute son œuvre. Sans elle, rien de tout cela n'existerait.


L'Autre

2026 - Scorpius/Rose

Juin - Scorpius

Scorpius était installé dans le parc du Manoir et dégustait une glace que Bonaryen lui avait préparée. La journée était chaude et ensoleillée et ça lui faisait du bien de prendre un peu l'air, allongé sur un transat.

Il avait eu pas mal de boulot, dernièrement, vu que la sortie du prochain Nimbus d'entrée de gamme approchait à grands pas, et il avait décidé de profiter du beau temps pour souffler un peu. Scorpius était à présent autonome dans la confection de ces balais, mais ses collègues et lui devaient redoubler d'efforts pour tenter de suivre les précommandes qui arrivaient sans interruption. Cependant, c'était vraiment très enrichissant de participer au lancement d'un tel projet, même si ça lui rappelait à quel point il avait été idiot de croire qu'il aurait pu le faire seul, sans la moindre expérience.

D'ailleurs, il en avait parlé avec Stephan, un collègue un peu plus âgé qui œuvrait sur l'établi à côté du sien, et il s'était bien moqué de sa naïveté. Stephan travaillait pour Nimbus depuis trois ans, déjà, et d'après lui, il était encore loin d'avoir les connaissances nécessaires pour créer son propre modèle, même s'il reconnaissait volontiers que Scorpius semblait avoir un talent inné en la matière.

Un mouvement sur sa gauche attira son attention et Scorpius fut surpris de voir Rose le rejoindre.

- Bouge, Roussette, lança-t-il en mettant une main par-dessus ses yeux pour mieux la voir, tu me fais de l'ombre !

- Dis-donc, t'es vachement aimable, toi, lui fit-elle remarquer en s'installant sur le transat qui se trouvait à côté du sien. En plus, c'est pas comme si t'avais la moindre chance de bronzer !

Scorpius se contenta de lui tirer la langue en réponse, conscient qu'elle avait parfaitement raison. Rose s'empara ensuite de sa cuillère pour lui voler un peu de glace.

- Hé ! protesta-t-il vivement. T'as qu'à appeler Bonaryen, si tu en veux, au lieu de me piquer ma glace !

- Non ça va, répondit-elle en haussant les épaules. Je voulais juste t'embêter un peu.

Scorpius soupira, mais ne put masquer le sourire amusé qui étirait ses lèvres pour autant. Mine de rien, il était content de la voir, vu que cela faisait un moment qu'ils ne faisaient que se croiser.

- Comment ça se fait que tu es déjà là ? s'enquit-il ensuite. D'habitude, tu ne rentres jamais avant 19 heures, au mieux…

- J'ai fini mon dossier sur la potion de mémoire, donc Stevenson m'a laissée partir, lui expliqua Rose.

Scorpius la dévisagea, un sourcil relevé par scepticisme.

- Oui bon ok, avoua-t-elle. Il m'a ordonnée de partir, prétendant qu'il m'avait assez vue pour le reste de sa carrière… Non mais franchement, quel genre de supérieur se plaint d'avoir des personnes assidues sous ses ordres ?

- A ton niveau, Roussette, ce n'est plus de l'assiduité…

- Tu ne vas pas recommencer ! le menaça-t-elle de son index.

- Oh non, j'ai abandonné depuis longtemps l'espoir de te faire entendre raison à ce sujet, se défendit Scorpius en la menaçant de sa cuillère, même si je n'en pense pas moins…

- En parlant de sujets qui fâchent, le coupa-t-elle, dis-moi que tu as enfin répondu à Albus !

Scorpius se rembrunit aussitôt tout en lançant à Rose le regard le plus noir de sa collection. Tout de suite, elle lui manquait nettement moins.

- Tu veux qu'on se dispute, ou quoi ? gronda-t-il en se redressant pour poser sa glace sur le guéridon qui se trouvait entre leurs deux transats.

- Tu es ridicule, c'est tout ! riposta-t-elle en se redressant également pour le regarder dans les yeux. Tu sais très bien qu'Al' s'inquiète, je t'ai montré les lettres qu'il m'a envoyées. Pourquoi refuses-tu de lui écrire ?

- Déjà, j'ai été assez occupé, expliqua-t-il en levant son index. Tu n'es pas la seule, Roussette, à avoir des journées assez longues. Ensuite, que veux-tu que je lui dise ? Tout ce qu'il m'a écrit est, je cite "Je suis conscient que tu aurais sans doute aimé que je rentre avec Rolf pour te voir, mais je pense qu'il est préférable que je reste sur place pour observer les ronflaks". Il ne me demande pas mon avis, ni rien, il m'informe juste, et franchement, à part répondre "ok", tu veux que je lui dise quoi ?

- Je ne sais pas, moi ! s'emballa Roussette en agitant ses mains dans tous les sens. Que tu respectes son choix, qu'il te manque, mais que l'opportunité que ça représente est tellement…

- Sauf que je n'en pense pas un mot ! la coupa Scorpius. Si Rolf Dragonneau, qui est quand même l'un des plus grands magizoologistes de notre époque, a estimé qu'il pouvait revenir au pays pendant trois semaines, je ne vois pas pourquoi Albus Potter, simple assistant, n'aurait pas pu en faire autant ! Il le dit lui-même : il a préféré rester sur place. Eh bien qu'il y reste, au Zimbabwe, mais qu'il ne s'attende pas à ce que je le comprenne !

Roussette soupira longuement à côté de lui, mais s'abstint de tout commentaire. Scorpius était conscient que sa rancune était puérile, même si le peu de considération qu'Albus avait pour lui dès qu'il était question de créatures magiques commençait à le saouler. Raison pour laquelle il préférait ne rien dire plutôt que prendre le risque d'être désagréable, même s'il savait que, de toute façon, Roussette expliquerait les raisons de son mutisme à Albus dans sa prochaine lettre.

- Et toi, alors, tu sors toujours avec Shield ? Ça fait quoi de ravaler son vomi ?

- N'importe quoi ! souffla-t-elle, visiblement agacée par sa remarque. Déjà, on ne sort pas ensemble, on va juste boire un verre de temps en temps…

- Tu as quand même déjà couché avec lui, l'interrompit Scorpius, amusé par l'idée de la tourmenter un peu après le sermon qu'elle venait de lui faire.

- Une seule fois et tu le sais ! Arrête de m'embêter avec ça !

- Et lui ? Il sait que ça ne se reproduira pas ?

- Bien sûr qu'il le sait, vu qu'il a un nouveau copain ! Donc même si moi j'en avais envie, il n'est plus vraiment dispo, tu vois ?

- Attends ! s'exclama Scorpius en levant les mains devant lui pour lui signaler de s'arrêter. Tu as bien dit un copain ? Howard est gay ?!

- Bi, visiblement, le corrigea-t-elle, vu que comme tu me l'as si gentiment rappelé, on a couché ensemble. Et ouais, ça fait quoi… Deux semaines maintenant qu'il sort avec Nelson, je crois bien.

- Nelson… Mon ancien camarade de chambrée ?!

- Tu connais beaucoup de Nelson ? rétorqua-t-elle, le regardant légèrement de travers. Tu savais pas qu'il était gay, lui aussi ?

- Tu crois que je réagirais comme ça, si j'étais déjà au courant ?!

- Bah écoute, je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre eux ou quoi, mais le fait est qu'ils sortent ensemble, donc oui, Howard et moi sommes juste amis.

- Ça alors ! s'exclama Scorpius, clairement surpris par toutes ces révélations.

- Tu es en train de réaliser que t'avais un choix plus large que mon cousin ? se moqua Roussette.

- N'importe quoi ! Albus n'a rien à voir avec les autres hommes ou je ne sais quoi. Al', c'est Al', c'est tout.

- S'il est tellement unique, pourquoi t'entêtes-tu à l'ignorer comme ça ? revint-elle à la charge.

Scorpius soupira, vaincu.

- Bon très bien, tu as gagné, je vais lui répondre. Mais compte pas sur moi pour lui envoyer des mots d'amour, je suis toujours fâché contre lui !

- Oh je crois qu'après plus d'un mois sans nouvelles, il s'en doute bien…, se moqua-t-elle, sous l'œil blasé de Scorpius.

.

Scorpius se trouvait aux Trois Balais en compagnie de Suzanne, Stephan et deux-trois autres collègues de chez Nimbus. Ils avaient tous décidé d'aller boire un verre après le boulot pour fêter le lancement officiel du modèle sur lequel ils travaillaient, vu que leurs supérieurs n'avaient pas jugé utile de les convier à la soirée officielle organisée par la société.

- C'est franchement dégueulasse, commenta Stephan après avoir vidé son verre de Whisky Pur Feu. On s'est cassé le cul pour fabriquer leurs balais ces derniers mois et même pas un merci !

- T'abuses, le contredit Nancy, une de leurs collègues. On a quand même reçu une jolie prime.

- Moui, commenta Suzanne, mais je serais bien allée à la soirée quand même… Ça ne leur aurait pas coûté grand-chose de plus de nous y inviter.

Scorpius se contenta de hausser les épaules, indifférent à l'humeur morose de ses collègues.

En même temps, il avait déjà la sienne à gérer. Il avait reçu une nouvelle lettre d'Albus la veille et celui-ci lui avait annoncé que, contrairement à ce que Rolf avait prévu, il ne serait de retour que le mois suivant, au mieux. Nouvelle qui lui avait purement et simplement plombé le moral.

Lui qui avait cru que rien ne serait pire que la Roumanie… Il s'était bien planté ! Au moins, avec la Roumanie, il avait eu une date limite précise à laquelle se raccrocher, alors que là, Albus ne cessait de reporter son retour. Il ne l'avait pas vu depuis des mois, ne savait d'ailleurs pas quand il pourrait le revoir et cela semblait n'avoir aucune importance aux yeux de son petit-ami.

Scorpius aurait cru que son silence l'aurait poussé à se montrer plus attentionné ou plus démonstratif dans ses lettres, mais il n'en était rien. Albus se contentait toujours de lui envoyer quelques platitudes, accompagnées de longues descriptions de ces fichus ronflaks qu'il en était venu à détester.

- Ça va ? lui chuchota Stephan en se penchant vers lui tout en posant une main sur sa cuisse.

- Ouais, t'inquiète, rien de grave, répondit Scorpius. J'avais juste la tête un peu ailleurs.

- T'inquiète, je veillerai sur toi, lui susurra Stephan, tout en lui renvoyant un sourire en coin.

Sourire qui interpella Scorpius quelque peu, jusqu'à ce que Stephan lui tende son verre de Whisky. Jusqu'à présent, il ne buvait que des bièraubeurres, mais finalement, Scorpius se dit qu'une boisson un peu plus forte l'aiderait probablement à se changer les idées.

La soirée se poursuivit, agrémentée de toasts, de jeux à boire et de rires, puis ses collègues partirent un à un, au rythme des commandes, jusqu'à ce que Scorpius se retrouve seul avec Stephan. Il avait depuis longtemps perdu le compte du nombre de verres qu'il avait ingurgités, mais son envie d'aller aux toilettes, elle, était bien concrète. Il se leva donc pour s'y rendre, titubant légèrement sur le chemin.

Décidément, le Whisky lui retournait toujours la tête, mais force était de constater que ne plus penser à rien lui faisait le plus grand bien. Aux chiottes Albus et ses sales bestioles ! Aux chiottes Albus et sa putain de distance ! Qu'il profite bien de son expérience africaine, Scorpius n'allait pas se morfondre en l'attendant, comme il l'avait fait lorsqu'il était parti en Roumanie.

Une fois sa vessie vidée, il retrouva Stephan et sourit en constatant qu'il leur avait déjà commandé de nouveaux verres.

.

Lorsque Scorpius se réveilla le lendemain matin, il eut aussitôt l'impression que sa tête était prise dans un étau. Il papillonna des yeux, se demandant comment il avait bien pu rentrer chez lui en un seul morceau, lorsqu'il réalisa que, justement, il n'était pas chez lui.

Cette découverte eut le mérite de finir de le réveiller et il sortit vivement du lit dans lequel il se trouvait.

À sa plus grande consternation, il constata qu'il n'était vêtu que de son caleçon.

Par Merlin, mais comment avait-il fini sa soirée ?!

La réponse vint à lui en même temps qu'un peu de café, lorsque Stephan pénétra dans la chambre, deux tasses entre les mains.

Le cœur de Scorpius arrêta alors de battre lorsqu'il remarqua que, lui non plus, ne portait rien d'autre que son caleçon.


Juin - Rose

Rose se trouvait chez Fortarôme en compagnie de ses deux petits frères. Hugo venait tout juste de revenir de Poudlard et comme il séjournait pour l'instant dans le Durham, la jeune femme était allée chercher Stan chez leur père afin qu'ils passent un moment tous les trois. Même si Hugo et Rose étaient moins proches de leur demi-frère qu'ils l'étaient l'un de l'autre, ils aimaient beaucoup l'enfant qui le leur rendait bien.

Mais pour l'heure, le garçon, aujourd'hui âgé de près de huit ans, était surtout occupé à dévorer l'énorme glace que Rose lui avait commandée tandis qu'Hugo et elle se contentaient de bièraubeurres bien fraîches.

- N'empêche, déclara Hugo, je serai bien content de ne plus avoir Lily dans les pattes. Elle a passé ces dernières semaines à faire sa maligne avec ses ASPIC, s'amusant à me dire que j'allais vraiment en chier l'année prochaine…

- Tu sais comment elle est, l'excusa Rose, Lily a toujours aimé te provoquer et tu as toujours marché…

- Avec un peu de chance, je serai nommé Préfet-en-Chef et ça lui clouera le bec, à cette peste !

Rose se contenta de pouffer en réponse, amusée par l'amitié particulière qui unissait son frère à leur cousine. Ce n'était pas qu'ils ne s'aimaient pas, bien au contraire, mais Lily s'évertuait à maintenir une sorte de rivalité entre eux à laquelle Hugo n'arrivait pas à résister, ce qui impliquait qu'ils se provoquaient sans cesse l'un l'autre.

D'ailleurs, si Hugo était effectivement désigné Préfet-en-Chef, ça calmerait sans doute les ardeurs de Lily pour un moment, vu que elle, elle n'avait même pas été nommée Préfète - ce que, bien évidemment, Hugo n'oubliait jamais de lui faire remarquer.

- J'espère aussi qu'elle ratera un ou deux ASPIC, poursuivit-il, ça lui ferait les pieds…

- C'est pas très gentil, ça, le reprit Rose. Je comprends qu'elle puisse t'énerver, mais souhaiter qu'elle échoue n'est pas très sympa.

- De toute façon, intervint Stan, Papa a raconté à Maman qu'elle avait été acceptée pour commencer sa formation chez Tissard et Brodette, donc je crois que Lily s'en fiche, de ses résultats !

- Merci pour l'info, jeune homme ! répondit Rose en lui ébouriffant légèrement les cheveux, ce qui le fit râler, à son plus grand amusement.

- J'aime pas quand tu fais ça, Roussette ! s'écria-t-il, fâché.

Rose s'excusa aussitôt avant de reporter son attention sur son autre frère.

- Et toi, alors ? Tu la sens comment, ta dernière année ?

- Bien, j'espère… J'ai un peu galéré lors des exams, là, heureusement que Coco était là pour me motiver.

Rose savait pertinemment que Corentin, le meilleur ami d'Hugo, se débrouillait mieux que lui en cours et n'hésitait jamais à lui donner un coup de main, ce dont elle lui savait gré. Elle-même l'avait aidé à réviser pendant qu'elle était encore à Poudlard, mais il avait dû apprendre à se débrouiller sans elle, depuis.

- Tu sais, le principal est de les passer, le rassura-t-elle. Que tu obtiennes un A ou un O n'a aucune importance, au final, quand tu dois travailler…

- Dit celle qui n'a eu que des O aux innombrables ASPIC qu'elle a passés. Tu sais que c'est ultra-chiant de passer en cours après Maman et toi ? Ils sont tous là à soupirer chaque fois que j'ouvre la bouche et donc, que je prouve que je suis loin d'être aussi malin que vous deux.

Rose ne put s'empêcher de ricaner à cette remarque, tout en reconnaissant qu'il avait plus que probablement raison.

- Ce qui prouve que je sais justement ce que je dis, reprit-elle. J'ai fait pas mal de sacrifices, pour obtenir ces résultats, et parfois, je me demande si je n'aurais pas dû profiter un peu plus des… des à-côtés.

- Tu veux dire avoir un copain, par exemple ?

- Par exemple, oui, confirma-t-elle en souriant tristement.

Rose ne regrettait absolument pas de s'être autant investie dans ses études, mais force était de constater qu'en définitive, elle avait les mêmes responsabilités que ses autres camarades qui avaient obtenus de moins bons résultats. Mais bon, elle voyait plus loin que ces premières années à Ste-Mangouste et était toujours autant déterminée à changer les choses, elle ne devait donc pas relâcher ses efforts.

- Tu sais, commenta son frère, même si les affaires de cœur semblent apporter leur lot d'emmerdes, ça vaut quand même le coup…

Rose fut interpellée par son ton morose et lui demanda donc des nouvelles de Kelly. Cela faisait plus d'un an qu'ils sortaient ensemble, mais il était vrai aussi que son frère ne lui en avait pas parlé dans sa dernière lettre.

- On a cassé y a un mois, lui annonça Hugo juste avant de prendre une gorgée de sa bièraubeurre.

- Oh mer… credi ! s'exclama Rose en s'accompagnant d'une petite grimace, face à un Stan amusé par le gros mot qu'elle avait failli lâcher. Comment ça se fait ? Pourquoi tu m'as rien dit ?

- Bah y avait rien à en dire, en fait, lui expliqua son frère en haussant les épaules. On n'était plus vraiment amoureux, donc on en est resté là. C'est tout.

- Tant mieux si elle ne t'a pas brisé le cœur, alors, dit simplement Rose, contente de voir que son frère semblait bien prendre sa première rupture.

Même si elle était quand même triste pour lui, il semblait quand même bien accroché à cette fille !

- N'empêche que tu as raison, les cours, c'est sympa, mais j'ai quand même hâte d'en finir ! reprit Hugo. J'en ai marre d'étudier, j'ai envie de bosser, moi, et de profiter de la vraie vie !

- Dire que tu trépignais d'impatience à l'idée d'aller à Poudlard, se moqua-t-elle. T'as même essayé de dormir avec ta baguette, le jour où t'es revenu avec.

- J'ai réussi à dormir avec, tu veux dire ! rit-il. Ouais, c'était cool, mais j'étais encore petit, j'ai changé depuis, tu sais ?

Rose ne put qu'approuver en souriant. Son frère était vraiment devenu une chouette personne et elle était contente de passer ce moment avec Stan et lui.

- Vous êtes nuls, en fait, commenta d'ailleurs Stan, lui faisant froncer les sourcils.

- Pardon ?! s'exclamèrent Hugo et Rose d'une même voix.

- Bah ouais, ça doit être trop cool d'aller à Poudlard et vous, vous êtes là à vous plaindre. Quand mon tour viendra, je peux vous dire que je profiterai de tout autant que possible ! Poudlard, quoi !

Ses aînés rirent face à son air déterminé, ce qui sembla le vexer légèrement, si on se fiait au regard qu'il leur avait lancé avant de retourner à sa glace.

- Mais donc, reprit Hugo en plongeant ses yeux dans ceux de Rose, tu disais regretter de ne pas en avoir profité pour t'amuser un peu plus ? Tu sais qu'il n'est pas trop tard, hein ?

- Je sais pas si tu as remarqué, mais j'ai été diplômée il y a deux ans, le taquina Rose, avant de boire une gorgée de sa boisson.

- Arrête de faire ta grosse maligne, reprit-il en levant les yeux au ciel. T'as que 20 ans, Roussette, et parfois, j'ai l'impression que tu parles comme si ta jeunesse était terminée… Alors que t'es encore en plein dedans !

- Tu sais très bien que j'ai d'autres aspirations dans la vie que de trouver le grand amour, se défendit-elle.

- Je te parle pas de trouver un futur mari, la contra-t-il, juste d'avoir un copain. Tu sais, c'est sympa d'avoir quelqu'un à qui parler, avec qui sortir promener et tout… Sans parler du reste.

Il haussa ses sourcils d'un air suggestif et Rose protesta vivement !

- Bah ! Arrête ! J'ai pas envie d'avoir de telles images de toi !

- Ah, ah, j'étais sûr que tu réagirais comme ça ! N'empêche que j'ai totalement raison. C'est cool que tu saches exactement ce que tu veux faire, Roussette, et que tu te donnes les moyens d'y arriver, mais la vie ne se limite pas au boulot.

- Dit celui qui est encore aux études…

- Tu étais déjà comme ça à Poudlard, donc ton argument n'est pas recevable.

- Peu importe, tu l'as dit, je sais exactement ce que je veux et je ne laisserai rien ni personne m'éloigner de mes objectifs. Je sais que personne ne me comprend, mais c'est comme ça.

- Si tu veux mon avis, la contra son frère, tu te cherches juste des excuses parce que t'as grave la frousse.

- La frousse ? répéta-t-elle. Mais de quoi aurais-je peur ?

- D'avoir le cœur brisé, tiens ! T'as pas vu ta tête quand je t'ai dit que Kelly et moi avions rompu ? T'avais limite l'air plus triste que nous !

- N'importe quoi ! tenta-t-elle de nier.

Mais l'image de Jake s'imposa directement à elle. Cela faisait quatre mois qu'elle avait mis fin à leur accord, mais elle pensait toujours autant à lui… Et bien qu'elle soit partie pour éviter de souffrir, force était de constater que le résultat n'était pas vraiment concluant.

- Je t'assure que si ! insista son frère. Mais tu sais, Roussette, c'est pas une solution, hein…

- Tout le monde me le répète depuis des années, Hugo, donc bon, je pense que j'ai fini par comprendre que vous n'approuviez pas mes choix.

- C'est pas une question de les approuver ou pas, c'est parce qu'on veut pas que tu passes à côté d'une partie de ta vie. Tu flippes à l'idée de te perdre dans une relation, mais je connais personne d'aussi têtu que toi ! Honnêtement, tu es tellement à fond dans tes études depuis genre, tout le temps, que je vois pas comment qui que ce soit pourrait te détourner de tes objectifs. Et franchement, tu peux tout à fait combiner ambition pro et vie perso. Regarde Maman et ce qu'elle a construit avec tonton Harry… Regarde Hannah, regarde tata Ginny ! Elles ont toutes mené carrière et vie de famille de front. Donc tes excuses, là, comme quoi les hommes seraient de la distraction, tu peux te les mettre où je pense. Que t'aies pas envie de sortir avec quelqu'un, ok, mais sois pas hypocrite en t'inventant des excuses bidons !

Rose le dévisagea, surprise qu'il lui tienne de tels propos, surtout que ceux-ci résonnaient particulièrement en elle.

Exposées de cette façon, les choses semblaient tellement simples ! Elle avait intimement fréquenté Jake pendant plusieurs mois, tout en effectuant des sorties avec Howard, et ça ne l'avait pas empêchée d'être brillante lors de sa formation. Jake et elle s'entendaient à merveille, en vérité. Il était gentil, attentionné, compréhensif, mais aussi ambitieux, intelligent, patient… Hugo avait raison, seule sa peur qu'il lui brise le cœur si elle s'ouvrait à lui comme il s'était ouvert à elle lui avait fait mettre un terme à leur histoire et aujourd'hui, elle se demandait si elle n'aurait pas dû leur laisser une chance.

- Rose ? Rosie ? Ouh, ouh !

- Quoi ?! demanda-t-elle, réalisant que Stan était en train de l'appeler.

- On pourrait passer voir Maman, après ?

- Ça va, Roussette ? s'enquit Hugo, ayant visiblement perçu son trouble. Je suis désolé de t'avoir fait la morale, tu fais bien ce…

- Non, non ! le coupa Rose, ne t'excuse surtout pas ! En fait, tu as totalement raison !

- Ah oui ?! releva-t-il, clairement surpris qu'elle le reconnaisse si facilement.

- Oh que oui ! confirma-t-elle en se redressant. Je peux te laisser avec Stan ? Je dois aller voir quelqu'un…

- Évidemment, tu sais bien que j'ai eu mon permis de transplaner, mais…

- T'es génial, Hugo ! s'exclama-t-elle en l'embrassant sur les cheveux. Franchement, t'es le meilleur des frères !

- Hé ! protesta Stan à leur côté.

- Toi aussi t'es génial ! le rassura-t-elle en l'embrassant. Je… Je dois aller voir… Enfin, s'il n'est pas trop tard, ajouta-t-elle, en bredouillant, sous le regard interdit de ses frères. Désolée !

Sur ces derniers mots, Rose s'éloigna de chez Fortarôme à toute vitesse et se dirigea vers la ruelle où se trouvait l'appartement que louaient James, Daisy et Jake.


.


Et voilà pour cette semaine !

Petit ascenseur émotionnel, je présume, avec Scorpius qui a peut-être salement merdé de son côté (c'est ambigu, n'est-ce pas ? :p) et Rose qui réalise enfin qu'elle peut sortir avec Jake sans renoncer à ses ambitions (merci Hugo).

En tout cas, j'ai beaucoup aimé écrire tout ça, pour ma part ! Même si je risque de jouer avec vos nerfs, ah ah.

A mardi pour un nouveau chapitre Jake/Albus.

Merci encore mille fois de me lire :)