Larmes
Harry sortit de sa chambre et fit bien attention à ne pas tomber dans les escaliers, descendant les marches une à une en se tenant fermement à la rambarde. Il entendait du bruit en bas. Dehors il faisait très noir. Il n'y avait pas de soleil ni de lune. Mais il pleuvait pas non plus. Il faisait juste noir.
Il avança lentement vers la cuisine. Il entendait des pleurs étouffés et des reniflements. Son papa pleurait. Enfin… il savait que ce n'était pas son vrai papa. C'était papa Severus. Il le voyait assis sur une chaise de la cuisine, le visage enfoui dans ses mains. Sur la table, il y avait une vieille boîte en métal ouverte avec de nombreuses photos et autres papiers. C'était des photos de sa maman. Harry le savait. Son papa les lui montrait parfois.
Mais jamais Harry ne l'avait vu une seule fois pleurer. Il approcha alors et glissa ses petites mains derrière celles de son père pour pouvoir voir son visage.
« Harry…, » murmura l'homme en se frottant les yeux, surpris de le voir encore debout. « Tu devrais être au lit à cette heure, » le réprimanda-t-il sans colère.
« J'arrive pas à dormir, Papa. Je t'entends pleurer. »
L'enfant vint sur ses genoux pour lui donner un câlin. Severus le serra contre sa poitrine et posa son menton sur le haut de sa tête. Il se balança un peu comme il en avait pris l'habitude ces quelques dernières années. Mais il n'arrivait pas à faire totalement taire ses sanglots. Il avait toujours mis un point d'honneur à ne pas craquer devant lui. Mais là, Harry l'avait découvert tout seul.
« Pourquoi tu pleures ? »
« Parce que je suis triste, Harry. »
« Tu es triste pour maman ? »
« Oui. »
« Mais tu as dit qu'elle était au paradis. Elle doit être très bien là-bas, non ? »
« Oui, sûrement. »
Harry se redressa et frotta le visage de son père de ses petites mains pour effacer les larmes. Severus ne put que faire un petit sourire triste et il lui embrassa le front. Son petit garçon ne pouvait pas tout comprendre. Il était encore bien trop jeune, du haut de ses quatre ans. Mais un jour, il comprendrait. En attendant, il apprécia la tentative maladroite d'Harry de le consoler.
« Allez, Harry, il est largement temps pour toi d'aller au lit. »
« Toi aussi, Papa. »
« Oui, moi aussi. »
« Je peux dormir avec toi ? »
« D'accord, mon grand, » accepta Severus. « Tu peux dormir avec moi cette nuit. »
Il souleva son fils et il monta avec lui pour se coucher.
