Bienvenue à la SHINRA
Chapitre 277)Nael et sa réalité se dévoilent au grand jour
Pendant que les TURKS faisaient le tour de la propriété, et mettaient les gardes et employés hors d'état de nuire, même si tous étaient inconscients, ils préféraient ne prendre aucun risque et sécuriser les lieux avant qu'un seul d'entre ceux qui gisaient là reviennent à eux, Angeal, Genesis, Zack, Johnny et Nael visitaient chaque salle en compagnie de la jeune femme.
Les patients étaient eux parfaitement conscients, ce qui les étonna, que s'était il donc passé pour que seuls les membres du personnel soient dans cet état ? Ils avaient pensé dans un premier temps que tous avaient été victimes d'un gaz soporifique, mais le fait que tous ceux qui se trouvaient dans le domaine ne soient pas touchés écartait cette hypothèse. Il devait y avoir une autre explication.
Les seuls qui ne soient pas du personnel à avoir été trouvés endormis étaient Cloud, Sephiroth et un homme âgé qui était très certainement Salomon.
Un rapide examen avait rassuré tout le monde, les trois hommes avaient été drogués, mais leurs jours n'étaient pas en danger pour autant.
Rassurés les deux groupes s'étaient réunis dans l'une des pièces les plus grandes, pendant qu'Aven, Reno et Arkady montaient la garde auprès des trois dormeurs, le reste des personnes présentes commencèrent à faire le point sur la situation.
- Les renforts ne devraient pas tarder à arriver, affirma Nael, j'ai donné le signal convenu pour indiquer que la situation est sous contrôle.
- Quel signal convenu ? Questionna Legend en fronçant les sourcils.
Nael se tourna vers lui. Il s'était déjà préparé à cette question, il l'attendait depuis qu'il avait rejoint les deux groupes.
- J'avais pour mission de vous rejoindre, d'organiser votre action et de m'assurer que tout était en ordre avant de prévenir ceux qui vont prendre la suite qu'ils peuvent venir.
Les TURKS le regardèrent avec méfiance. Même s'ils avaient suivi ses ordres jusqu'à cet instant, être informés après coup de ce qui avait été prévu bien avant son arrivée ne leur plaisait pas du tout.
Nael soutint leurs regards accusateurs sans broncher.
- Je sais ce que vous pensez, mais je n'ai pas fait cela pour vous cacher quoi que ce soit, j'ai seulement retardé le moment de vous en informer pour ne pas risquer que vous soyez distraits. Je vous connais tous bien, je sais que si je vous en avais parlé avant que ne débute l'action, certains d'entre vous auraient commencé à réfléchir à ce que cela impliquait. Je ne pouvais pas prendre ce risque et vous le savez tous parfaitement. Ni Veld, ni Tseng n'aurait agi autrement.
- Je t'interdis de parler de ce que eux auraient fait ! Lui cria Reno indigné. Jamais ils ne nous ont caché quoi que ce soit ! Ce ne sont pas des sournois dans ton genre !
Nael lui lança un regard froid. Il n'était pas surpris de la réaction, Reno et lui ne s'étaient jamais entendu, cela ne risquait pas de débuter soudainement.
- Si je suis un sournois, toi tu n'es qu'un idiot qui ne réfléchit pas assez. Bien sur qu'ils vous ont caché des choses. Ce ne sont pas des saints. Diriger une équipe implique parfois de faire des choses qui ne nous plaisent pas ou vont à l'encontre de nos convictions. En ce qui me concerne, j'estime avoir fait le bon choix, dans l'intérêt de tous. Quoi qu'il en soit, mon rôle auprès de vous est terminé, vous n'avez plus besoin que quelqu'un vous dirige. Faites comme bon vous semble.
- Depuis quand es tu si mature ? Questionna Artemis d'un ton fasciné.
Elle considérait Nael d'un œil nouveau.
Même s'il avait encore le corps d'un adolescent, son maintien et son regard avaient changé. Il se tenait bien droit, l'air sur de lui et son regard n'avait plus rien de craintif ou d'angoissé. Elle qui était parmi les TURKS les plus anciens, elle le connaissait depuis son arrivée au sein des TURKS, elle l'avait vu grandir, elle était de ceux qui s'étaient occupé de lui dans son jeune âge. Elle pensait le connaître à la perfection, mais en cet instant, il lui semblait très différent de celui qu'elle avait connu.
- Depuis que j'ai pris le temps de réfléchir à ce que mon frère et d'autres personnes m'ont dit. J'ai réalisé que je n'avais pas à avoir honte de ce que je suis. Je n'ai pas eu le choix, contrairement à certains d'entre vous. Je fais partie de ceux à qui on n'a pas demandé son avis pour le transfert. Je veux bien admettre que cela m'a sauvé la vie, mais je ne veux plus courber la tête avec remords parce que j'ai été placé dans le corps d'un bébé. Je n'étais qu'un jeune garçon lorsque le transfert a eu lieu, je n'ai donc eu à revivre que quelques années avant d'atteindre l'âge que j'avais au moment où j'aurai du mourir. Je ne vais plus me taire et baisser les yeux lorsque vous vous en prendrez à moi pour la simple raison que j'ai eu une enfance. Vous tous, vous en avez vécu une dans votre précédente existence, vous l'avez vécue en entier, même si vous ne vous en souvenez pas. Moi, je n'ai pas eu cette chance... alors, je ne vais pas regretter et m'excuser d'avoir pu en vivre une en tant que TURKS. Je ne vais pas me sentir d'avantage coupable. Contrairement à vous, ma croissance a été stoppée à l'adolescence. Cela fait des années que je suis prisonnier de ce corps juvénile, m'avez vous entendu me plaindre de cela ? Non ! Je ne me suis jamais plains de cet état des faits. J'ai serré les dents, alors que j'aurai pu geindre. Vous n'avez jamais eu la moindre idée de ce que je pouvais bien ressentir ! Vous ne vous en êtes jamais soucié ! Pour vous, je n'étais qu'un intrus, un faux TURKS, quelqu'un qui n'avait pas sa place parmi vous.
Il se tourna vers Legend, puis vers Reno et pour finir vers Tanju, Howl et Doom.
- Vous m'avez toujours fait sentir que je n'étais pas l'un des vôtres, vous passiez vos nerfs sur moi parfois.. mais je ne me suis jamais plaint. Peut être que si je l'avais fait, les choses auraient été différentes, que cela se serait mieux passé pour moi, ou que au contraire, tout aurait empiré. J'ai choisi l'option la plus sécurisante. Je pouvais tenir bon face aux insultes et à quelques coups, mais je ne voulais pas faire face à de la haine.
- Tu as toujours été ainsi... murmura finalement Artemis. Mais tu te dissimulais à nous.
- Non, à force de réprimer ma nature, j'avais fini par oublier. Répliqua Nael. Mais je me suis retrouvé et je ne me perdrai plus.
Artemis le regarda gravement.
Elle comprenait qu'il se soit comporté de ce genre, mais elle était tout de même un peu triste de se rendre compte qu'il ne lui avait pas accordé plus de confiance qu'aux autres.
- Prévenez moi lorsque je dois applaudir. Ironisa Reno. Je ne voudrai pas plomber l'ambiance, mais tout cela est bien beau, mais on ne va pas tarder à voir débarquer des gus qui vont prendre les choses en main ici, donc on en a fini non ? On ferait pas mieux de ramasser ceux qu'on est venus sauver et de foutre le camps ? Les gars qui pourraient poser problème sont hors d'état de nuire, les autres sont tous bouclés dans leurs chambres et vu comment ils sont drogués, parce qu'excusez mes propos, le peu que j'en ai vu planaient si haut que sans la gravité et la présence d'un plafond, ils seraient sans doute en route pour les étoiles depuis un sacré bout de temps les gaillards.
- Vous pouvez partir, si c'est ce que vous voulez, mais je reste. Déclara Nael. Je tiens à les accueillir et à m'assurer qu'ils font ce qu'il faut pour le confort des patients. Nous ne savons pas si ces malheureux sont vraiment fous ou si ce sont des victimes de praticiens peu scrupuleux.
Reno secoua la tête avec irritation.
- Saint Nael dans toute sa splendeur... on te canonise tout de suite, ou on attend que le président le fasse ?
- Je me passerai bien de cet honneur, je ne suis pas emballé par la sainteté, les saints sont trop souvent des martyrs, je ne me sens pas fait pour le rôle, je ne colle pas aux critères de toute façon. Répliqua Nael.
Reno était sur le point de protester, mais Cissnei ne le laissa pas parler. Pour elle, qui était arrivée bien après Nael, elle ne l'avait pas connu enfant, il était déjà tel qu'il était à présent et elle n'avait jamais eu de soucis avec lui. Elle l'appréciait même assez.
- Cela suffit Reno. Je ne sais pas pourquoi tu as toujours Nael en ligne de mire, mais là, tu passe les bornes, en plus, tu n'es plus l'un des nôtres, et c'est uniquement parce que tu as merdé dans les grandes largeurs. Tu es mal placé pour venir prendre de haut qui que ce soit, pas après avoir volé du sang à un innocent. Si quelqu'un devrait avoir honte de lui, ce n'est pas Nael mais toi, alors merci de ne pas poursuivre dans la direction que tu es en train de prendre en ce moment.
Reno la regarda avec des yeux écarquillés par la surprise. Jamais encore il ne l'avait entendue lui parler de la sorte.
Artémis sourit et posa un bras sur les épaules de Cissnei.
- Félicitations, tu as réussi un vrai prodige, parvenir à laisser Reno muet plus d'une seconde, c'est un exploit sans précédent.
Un éclat de rire salua les propos malicieux d'Artemis.
Les TURKS riaient de bon cœur, Genesis et Zack en faisaient autant, Angeal réprimait un sourire, Johnny lui ne partageait pas leur hilarité. Il était gêné par la situation, le regard brillant de Reno ne l'était pas seulement parce qu'il était en colère, il en était persuadé. Il ne voulait pourtant pas prendre part à la conversation, redoutant de faire empirer les choses.
Il s'écarta un peu plus, pour cacher son malaise grandissant aux autres.
Il comprenait que ce rire n'était pas seulement une façon pour eux de se moquer de Reno, qu'ils riaient aussi pour se libérer de la tension accumulée au cours des dernières heures.
Lui même se sentait en proie à une certaine angoisse et avait hâte de quitter les lieux. De là où il se trouvait, il entendait un homme pleurer dans l'une des chambres voisines, tapant sur la porte avec acharnement, un coup, une plainte, un coup, une autre plainte.
Il tourna la tête en direction de la chambre en question, il avait très envie d'aller voir ce qu'il se passait là bas, mais n'osait pas le faire sans autorisation.
- C'est une mauvaise idée. Lui dit une jeune femme blonde aux cheveux coupés au carré et aux yeux d'un bleu limpide. Même si ce jeune homme semble très malheureux, nous ne savons rien de lui, et même s'il est gentil d'ordinaire, au vu de la situation actuelle, avec le stress, il peut se montrer violent.
Johnny se tourna vers elle, elle lui adressa un bref sourire.
- Nous n'avons pas été présentés, je suis Emma, et voici ma petite sœur Elena. Dit elle en désignant une jeune fille qui lui ressemblait beaucoup, mais dont les yeux étaient marron.
- Enchanté de faire votre connaissance Emma, Elena... les salua t'il. Vous vous y connaissez en gestion des patients de ce type ?
- Pas vraiment, nous sommes seulement formées pour gérer les prisonniers. Nous savons déterminer le niveau de stress et prévoir les réactions de gens captifs. Nous pouvons vous assurer que cet homme est vraiment très stressé. Si nous lui ouvrons maintenant, il va paniquer. Il faut attendre qu'il se calme un peu, ensuite quelqu'un pourra aller le voir. Fort heureusement, il reste ici une personne qui est familière aux personnes enfermées ici, sa présence les rassurera, si toute fois elle accepte de rester travailler dans cet endroit après ce qu'elle a vécu.
Johnny, Elena et elle tournèrent la tête vers la jeune femme qui se tenait à l'autre bout de la pièce et suivait avec une visible fascination les échanges entre Reno, Cissnei, Artemis et quelques autres.
Sentant leurs regards, elle tourna la tête et se rapprocha d'eux.
- Est-ce qu'il y a un problème ? Demanda t'elle avant d'entendre les pleurs du patient qui frappait à la porte de sa chambre.
Son regard se remplit immédiatement de pitié.
- Je vais aller le voir, je le connais bien, il a besoin d'avoir une routine très précise, à cette heure là on l'autorise à se promener dans le parc, cela doit l'avoir effrayé de constater que la porte ne s'ouvre pas. Il va continuer à frapper si personne ne lui ouvre et risque de se faire mal. Je peux le calmer, je sais comment lui parler.
- Je suis navrée, mais je ne peux pas vous autoriser à faire cela. L'arrêta immédiatement Emma. C'est contraire à la procédure.
La jeune femme la regarda avec reproche.
- Vous ne pouvez pas faire cela, c'est mauvais pour l'équilibre mental du patient.
- Je n'en doute pas, mais je maintiens ma position. Vous êtes la dernière personne qui soit encore en mesure de donner des indications à ceux qui vont venir prendre la relève concernant les patients, tous les patients, nous ne pouvons pas vous laisser prendre de risques avant leur arrivée. Persista Emma.
À suivre
