Bienvenue à la SHINRA

Chapitre 280)Réunion familiale improvisées

Reno se figea brusquement, le vent lui apportait les odeurs de deux hommes, qui visiblement se rapprochaient de l'endroit où il se tenait.

Il fut immédiatement sur ses gardes, l'un des deux individus n'était pas totalement humain, il en était persuadé, son odeur ne trompait pas.

- Inutile de vous préparer à une lutte que vous n'avez aucune chance de remporter monsieur Sinclair. Lança une voix calme. Nous ne venons pas pour nous battre, vous n'avez rien à craindre.

Reno vit les deux hommes dont il avait senti l'approche sortir de l'ombre. Il les détailla avec méfiance, une méfiance que le masque blanc qui couvrait le visage du plus petit des deux hommes ne fit pas diminuer.

Le plus grand, celui qui n'était pas totalement humain avait quelque chose de familier... il ne le voyait pas clairement, l'ombre ayant envahi les environs, mais son allure générale avait quelque chose de vraiment familier.

- Cela, c'est vous qui le dites. Si vous ne venez pas pour vous battre, alors pourquoi êtes vous ici ? Questionna t'il.

- Nous venons retrouver nos familles. Affirma le plus grand des deux hommes. Ou plus exactement, je viens retrouver mon fils et lui les siens ainsi que son père.

Reno fronça les sourcils avant d'écarquiller les yeux.

Il fixa l'homme au masque blanc, puis son compagnon avec ébahissement. Il comprenait mieux pourquoi le plus grand des deux lui était curieusement familier.

- Sans blague ? Vous êtes vraiment les pères d'Angeal et de Cloud ? Vous avez pas l'impression d'abuser un peu tout de même ? Vous débarquez comme ça, après des années d'absence... vous croyez vraiment qu'ils vont être contents de vous voir ?

- Nous ne savons pas. Répondit Seymour avec un calme qui n'était qu'apparent. Nous ne tarderons pas à être fixés à ce sujet je pense, enfin, si vous nous laissez les rejoindre bien entendu.

Reno hésita, il n'était pas tranquille à l'idée de laisser les deux hommes entrer dans le bâtiment, mais il n'avait pas le droit de les retenir non plus.

Ne parvenant pas à trancher, il opta pour la ruse.

- Et si vous me racontiez comment vous avez su qu'ils étaient là ? C'est tout de même curieux que vous débarquiez ainsi, juste après nous...

- En vérité, nous étions là les premiers. Rétorqua Seymour. Qui croyez vous être responsables du sommeil de ceux qui tenaient cet endroit ?

Reno grinça des dents, il n'aimait pas du tout la tournure que prenait la discussion.

- Vous dites que c'est vous ? Mouais, c'est une affirmation gratuite d'après moi. Vous avez des preuves de ce que vous avancez ?

- Il vous suffira de consulter les images des vidéos surveillance. Affirma paisiblement Seymour. Nous n'avions aucune raison de les effacer, elles vous apporteront toutes les preuves que vous voulez. Je suis surpris que vous ne les ayez pas déjà étudiées.

- C'est pas mon job de le faire. C'est celui du nouveau chef des TURKS. Affirma Reno. Félicitations monsieur Strife, celui de vos fils qui est un TURKS a eu une promotion. Bon, c'est sans doute provisoire, Tseng finira bien par revenir, mais en attendant, il est à la tête de l'unité. Si ça se trouve, il est en train de visionner ces fameuses vidéos. Je me demande si cela lui fera plaisir d'y voir son père.

L'ironie qui vibrait dans sa voix n'échappa pas à Seymour, ni à Clay, mais ni l'un ni l'autre ne se donnèrent la peine de relever. Ils avaient assez bien cerné Reno pour deviner comment réagir face à lui.

- Pouvons nous entrer à présent ? S'enquit courtoisement Seymour. Nous avons assez patienté je trouve et vous n'avez plus aucun argument valable à présenter pour retarder encore notre venue.

- Je n'ai peut être plus d'argument valable, mais j'ai tout de même une question.

- Nous vous écoutons. Soupira Seymour. Posez votre question, qu'on en finisse.

- Et le directeur, il est où ? Ne me dites pas que vous l'avez laissé filer... vous vous comportez comme si vous aviez tout maîtrisé, mais si c'est le cas, pourquoi n'est il plus là ? Qu'est ce que vous en avez fait si c'est vous qui l'avez fait disparaître ?

Seymour et Clay échangèrent un regard, puis Clay inclina la tête en signe d'assentiment.

- Nous ne l'avons pas tué, si c'est ce que vous imaginez, nous l'avons conduit dans un endroit parfait pour lui. Expliqua finalement Seymour.

Reno haussa brièvement les sourcils.

- Il est en prison si je comprends bien... dans un lieu gardé secret je présume.

- Il est bel et bien dans un lieu gardé secret, mais ce n'est pas une prison. Affirma Seymour. Après avoir dirigé si longtemps un établissement psychiatrique, nous avons jugé qu'il était plus que temps pour lui de faire un long séjour dans un établissement du même type, mais en temps que patient.

Un long silence suivit son affirmation, Reno assimila et apprécia l'ironie du choix qu'il salua d'un long sifflement admiratif.

- Vous êtes redoutables les gars... mais vous n'avez pas peur qu'il ne parvienne à convaincre ceux à qui vous l'avez confié qu'il n'est pas à sa place dans leurs locaux ?

- Cela ne risque pas de se produire, ceux qui l'ont en charge sont incorruptibles. Ils savent qu'il a commis des actes répréhensibles, d'une gravité certaine, ils ne le laisseront pas s'en aller.

- Parfait alors, j'imagine que si vous êtes revenus, c'est que vous voulez vraiment rencontrer vos fils... vous n'avez pas besoin d'un guide je pense. C'est bien pour eux que vous êtes revenus, pas vrai ? Questionna Reno d'un ton neutre.

Seymour et Clay échangèrent un regard. Ils n'aimaient pas l'insistance du TURKS.

- Nous n'avons pas à vous répondre. Nous allons entrer à présent. Vous pouvez continuer votre promenade ou nous suivre. Déclara finalement Clay, prenant la parole pour la première fois.

Sa voix était sèche, il était fatigué, contrairement à Seymour il n'était qu'un humain normal, un humain qui se ressentait de plus en plus des missions difficile qu'il devait mener.

Il n'avait plus envie de continuer, il avait passé des années à aller d'endroit en endroit, après avoir guéri de ses blessures, il n'avait plus jamais cessé de se battre pour des gens dont il ne savait pas grand chose, pour ne pas dire rien.

Il en avait parlé avec Seymour, au terme de cette intervention. Cela avait été une discussion douloureuse, mais nécessaire. Contrairement à son partenaire, il vieillissait, ses réflexes, ses capacités se réduisaient peu à peu, il finirait par devenir une gêne pour Seymour, il valait mieux qu'il se retire. Mais il ne voulait pas laisser son partenaire affronter seul d'autres missions. Il avait bien l'intention de tout faire pour lui trouver un nouvel associé à la hauteur.

Il jaugea Reno d'un œil critique. L'homme était agaçant, nerveux, remuant, il ne lui ressemblait pas du tout, du moins il ne le croyait pas semblable à lui, mais il était également quelqu'un d'assez solide, sur qui on pouvait compter, si l'on était en mesure de lui fixer des limites. Maintenant qu'il n'était plus un TURKS, puisque le président l'avait renvoyé après son écart de conduite, et qu'il n'était visiblement plus un humain normal non plus, serait il le candidat idéal pour prendre sa suite ?

Il préféra ne pas en parler pour le moment, ce n'était ni le lieu ni l'heure pour le faire, aucun d'entre eux n'était prêt pour cela, mais il aborderait le sujet avec Seymour et ensuite, si son partenaire était de son avis, ils pourraient en parler avec le principal intéressé.

Pendant un bref instant, il avait songé que peut être Matière serait la personne idéale, mais le jeune homme avait été appelé sur une autre mission et éloigné d'eux avant même qu'ils ne puissent vraiment le connaître. Ils ignoraient s'il reviendrait. Ils n'avaient pas le temps de l'attendre. Clay n'avait pas le temps, maintenant qu'il avait retrouvé son père, il pouvait retourner à une vie normale, auprès de son épouse, et si ces derniers étaient d'accord, auprès de leurs fils.

Il avait hâte de se construire une nouvelle vie, peut être pourraient ils s'installer à Midgar Claudia et lui, il ne se voyait pas retourner vivre à Nibelheim. Il ne pouvait pas dire qu'il y avait de très bons souvenirs...

Lui qui ne s'était jamais vraiment à sa place, ni dans cette région, ni dans la famille de ceux qui l'avaient élevé enfant, comment pourrait il se résoudre à retourner là bas ? Même si le temps avait passé, que ceux qui lui avaient servi de parents n'étaient plus, que le domaine devait être vide à présent, il n'avait nul désir d'y séjourner encore. S'il l'avait pu, il aurait oublié jusqu'au souvenir de ce lieu.

- Je viens avec vous, je ne manquerai votre petite réunion de famille pour rien au monde. Déclara soudain Reno, tirant Clay des pensées douces amères dans lesquelles il était en train de s'égarer.

Se secouant avec un peu d'irritation, le père de Cloud se remit en marche. Il aurait bien le temps de réfléchir à l'endroit où ils vivraient lorsqu'ils se seraient retrouvés les siens et lui... il y avait aussi l'avis de son père à prendre en compte.

Son père... il avait le cœur qui battait un peu plus fort à penser à cet homme qu'il allait enfin découvrir.

Il avait laissé Seymour se charger de l'action lorsqu'il avait fallu diriger les insectes robots lors de leur intervention. Il ne voulait pas risquer de voir sur les écrans de contrôle à quoi pouvait bien ressembler celui dont il était issus. Il préférait le découvrir une fois que tout serait sous contrôle.

Maintenant, le moment était venu, il allait enfin rencontrer son véritable géniteur.

Il espérait qu'il serait différent de l'homme strict et dur qui lui avait servi de père pendant des années. Qu'il ne serait pas aussi prompt à voir en lui quelqu'un de décevant.

Enfant, il avait souffert du regard que celui qu'il pensait être son père posait sur lui, de ses exigences démesurées pour quelqu'un d'aussi jeune que lui.

Oui... celui qui l'avait élevé pendant des années n'était jamais satisfait de ses efforts, chaque fois qu'il réussissait à atteindre l'un des objectifs qu'on lui fixait, on critiquait ses actions et on lui en donnait d'autres, plus pénibles et difficiles encore. Alors que les autres enfants de la famille n'avaient pas à faire leurs preuves, lui se devait de le faire, jour après jour.

Une fois, une seule, il avait tenté de se révolter, et il avait été puni. On ne l'avait pas frappé, on lui avait juste pris le peu de choses qu'il possédait et il avait du faire des pieds et des mains pour obtenir le droit de les ravoir. On avait fini par les lui rendre, quelques mois plus tard, et celui qu'il pensait son père, lui avait affirmé qu'un jour il comprendrait pourquoi il endurait tout cela. Mais il n'avait jamais compris, et cet homme, qui n'était pas son véritable père, ne lui avait jamais plus rien expliqué sur ce qu'il attendait vraiment de lui.

La main de Seymour, se posant sur son épaule, le ramena une fois encore au présent.

Tournant la tête vers son partenaire il vit son regard brillant passer sur lui.

- Je sais à quoi tu es en train de penser. Lui murmura Seymour. Je sais pourquoi, mais il n'est pas temps pour cela. Une fois que tu auras vu ton père et tes fils, nous devrons parler. Il y a des choses que tu ignores encore et que je dois te révéler. J'ai connu celui qui t'a élevé, je sais pourquoi on m'a chargé de le tuer, et de tuer ses enfants, il est temps que tu l'apprennes également. Mais je te préviens, la vérité ne va pas te plaire, vraiment pas.

Clay le regarda avec surprise et angoisse. Jamais encore son partenaire ne lui avait tenu de tels propos. Que lui avait il donc caché toutes ces années ? Il n'était pas certain de vouloir le découvrir, il avait le sentiment que cela ne serait vraiment pas plaisant à entendre en effet, les choses dont on commence par dire que cela ne plairait pas, n'étaient jamais plaisantes. Mais si cela pouvait lui permettre d'y voir plus clair, d'enfin savoir ce que celui qui l'avait élevé voulait dire, alors, il était prêt à écouter, à entendre cette vérité déplaisante.

- Tu ne veux pas me le dire maintenant ? S'enquit il avec nervosité. J'ai patienté assez longtemps, tu ne crois pas ?

Seymour secoua la tête en signe de refus.

- Non. Tu as su attendre toutes ces années, me suivre, malgré ce que j'avais fait, ce que je t'avais fait. Tu t'es battu à mes côtés, tu as patienté pour ce jour, tu peux bien attendre encore un peu. Je te jure, une fois encore, que je ne te cacherai rien, une fois que tu auras rencontré tes proches, ceux liés à toi par le sang, alors je te dirai tout ce qu'il te reste à savoir.

Clay soupira, baissa la tête un instant, puis se redressa de toute sa taille et reprit sa progression en silence.

Reno ne disait rien, mais il ne perdait pas une seule miette de ce qu'ils disaient. Il était intrigué et alléché par ce qu'il venait d'entendre. Il y avait donc des choses cachées depuis des années qui allaient se dévoiler un peu plus tard ? Il se demandait s'il parviendrait à les entendre. Parfois, découvrir de vilains petits secrets était un avantage.

À suivre