Bonjour à tous,
Je publie tard, mais il se trouve que j'ai écrit ce chapitre d'une traite aujourd'hui. Ca a été dur. Très dur. Parce que décrire un combat, une ambiance est ce qui est le plus difficile, mais en plus, ce chapitre marque tout de même un tournant pour mon histoire.
Lisez cependant sans crainte. Enfin. Sans trop de crainte... Bref. Mouchoirs ?
J'espère sincèrement que mon travail sera à la hauteur. J'attends beaucoup de vos retours cette fois, chapitre important pour moi !
Sur ce, enjoy...(enfin enjoy enjoy...c'est vite dit...)
Chapitre XXXVI
… Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendrai, et même si j'avais perdu toute confiance en Dumbledore, j'ai suivi la piste… Le premier indice était ce fichu livre et ce conte… "Les Reliques de la Mort"
Il traversait le champ de bataille comme au ralenti. Il pouvait voir les silhouettes s'entrechoquer avec violence. Il entendait les cris de rage ou de douleur s'élever des sorciers se battant pour leurs camps.
Juste là, à droite, se tenait Neville. A ses pieds une forme menue, immobile. De longs cheveux blonds maculés de terre et de sang se mêlant à la boue. Luna. Le sorcier avec le visage déformé par la haine, ses traits encore accentués par les lumières violettes et dorées sortant du bout de sa baguette.
Il se tenait droit, et murmurait sortilège sur sortilège, semblant animé par quelque chose de bien plus grand que lui.
Détournant lentement son regard de la scène, refusant de s'attarder sur le corps au sol, il tomba alors sur Seamus et Dean. Ils se battaient côte à côte. Il vit un sort toucher Dean en plein ventre. Il le vit écarquiller les yeux de surprise alors qu'il posait sa main sur son abdomen, la relevant pour en admirer le rouge sombre qui, maintenant, la tâchait.
Il le vit blêmir avant de vaciller dangereusement. Seamus se jeta in extremis sur lui, le rattrapant et hurlant à un médicomage de venir les aider. Se relevant, il glissa sur la terre humide et serait tombé avec son fardeau si un Aurore ne les avait pas retenu tous les deux, un autre créant un bouclier pour les protéger d'une nouvelle attaque.
Trébuchant, il posa un regard vide sur le sol et frémit. Un bras. Il n'y avait que le bras. Arraché apparemment violemment. Il allait reculer quand il vit deux loups s'écraser avec violence juste devant lui, le premier arrachant la gorge du second dans un gargouillis immonde. Greyback s'en donnait à coeur joie. Éventrant, mutilant et démembrant ses victimes.
Levant sa baguette, il n'eut pas le temps de réagir alors qu'un centaure furieux débarquait à sa droite et piétinait le loup, enfonçant sa lance dans son flanc, le faisant hurler d'agonie, l'animal s'affaissant en quelques minutes alors que l'autre créature se jetait avec fureur sur un troll.
Et lui, il était au milieu de ce chaos.
Elle entendit à peine le hurlement de Ron alors qu'une nouvelle explosion lui vrillait les tympans. Ils devaient absolument rejoindre l'école. Monter au bureau de Dumbledore. Elle était certaine que l'épée s'y trouvait. Que Fumseck les y attendait. Évitant habilement un sort, elle ne se retourna que le temps de lancer la riposte, évitant ainsi à l'autre Gryffondor de se prendre un sortilège en plein dos.
Sans la moindre émotion, elle vit un Mangemort s'écrouler, étouffant lentement alors qu'un lien invisible écrasait sa trachée. Elle penserai à tout ça plus tard. Quand ils auraient le temps.
Sautant au-dessus d'un des blocs de pierre lancé par les géants,une fois de l'autre côté elle manqua, cette fois, vomir, trébuchant et tombant à genou. Non.
Elle sentit Ron atterrir à ses côtés et le son étranglé qu'il produisit alors que son regard croisait celui à présent mort de Pansy Parkinson. La serpentard avait les yeux tournés vers le ciel, une expression d'horreur sur le visage, la gorge déchiquetée. Elle avait encore les doigts crispés sur sa baguette.
Retenant de justesse un sanglot, la brune se releva en titubant et détourna les yeux du cadavre.
- Ron on y va ! Dépêche-toi !
- O...ouais...je...je viens…
Il balbutiait. Il était ébranlé. Tout comme elle. Mais ils ne pouvaient pas se permettre la moindre faiblesse. Là, plus loin, quelque part, Harry jouait sa vie.
Prenant une grande inspiration, elle tourna les talons et fonça en direction de la grande porte, la franchissant sans embûche. Le problème était cependant que les escaliers étaient endommagés. Impossible de relier le premier étage au rez-de-chaussée.
- Acio Balais !
Une seconde plus tard, Ron, le visage fermé, lui tendait la main, l'obligeant à monter devant lui sur le balais, décollant pour monter au troisième étage.
Le baron sanglant passa à toute allure devant lui, monté sur un sombral, il était suivi de toute une horde de fantômes déchaînés, se mêlant à la bataille et faisant tomber de nombreux sorciers à terre, en paralysant d'autres, leurs cris furieux perçant les camps.
Grimaçant alors que sa cuisse était horriblement douloureuse, il allait bifurquer à droite quand il aperçut ses parents.
Sa mère était au sol, elle semblait chercher à protéger quelqu'un. Son père, furieux, faisait rempart entre elle et plusieurs Mangemorts apparemment prêts à en finir.
Il sentit son sang ne faire qu'un tour alors qu'il se précipitait dans leurs directions, prenant les sorciers ennemis à revers, souriant lentement alors qu'il lançait à nouveau un impardonnable.
Il avait abandonné toute morale il y avait bientôt une demi-heure. Quand il avait vu Zabini pratiquement se faire saigner sous ses yeux. Il n'avait pas réfléchi et avait lancé son premier Avada Kedavra de la bataille. Il avait ensuite enchaîné les Doloris et le sortilège interdit, dégageant son chemin sans la moindre pitié.
Il avait vu son meilleur ami s'effondrer à ses pieds, le sang coulant de ses lèvres et son regard se voiler. Il s'était pratiquement jeté sur sa gorge pour arrêter l'hémorragie, sortant des potions de soins rapide, les lui faisant ingurgiter avant que Nott ne se pointe et ne lui vienne en aide.
Ils s'étaient battus contre les Mangemorts cherchant à les approcher jusqu'à ce que deux sorciers ne viennent évacuer le métisse en direction d'une des unités de soins.
Surgissant brusquement sur sa droite, il eut à peine le temps de lever sa baguette qu'il vit Nott Senior se faire trancher la gorge par son propre fils. Il le vit écarquiller les yeux alors que le sang débordait de la plaie béante sur son cou. Il le vit tourner la tête vers son meurtrier et une lueur de pure trahison illuminer son regard presque vide alors que Theo le fixait, sans la moindre émotion, s'effondrer à ses pieds.
- Une bonne chose de faite.
- Draco, Monsieur Nott, ne restez pas planté là comme des imbéciles !
Lucius, l'air toujours aussi hautain, venait de sèchement les apostropher, essuyant une trace de sang sur sa joue avec une moue de dégoût. Revenant sur terre, le blond, lui, se précipita sur sa mère avant de bloquer.
- Mère…?
- Draco ! Par Merlin sais-tu où sont les médicomages ?
Sa mère, échevelée, les habits brûlés par endroits, pressait de ses mains nues une plaie béante sur le flanc de Nymphadora Tonks. La sorcière, pâle comme la mort, respirait à peine.
- Du côté du lac Noir.
- Essaie de nous ramener quelqu'un, elle a déjà perdu trop de sang
- ….C'est trop tard Mère…
- Quoi ? non ! pas du tout ! Va me chercher un médicomage Draco !
La voix de sa mère, tremblante, montait dans les aigus alors que la mare de sang venait imbiber la terre tout autour d'elle, emplissant l'air d'une odeur nauséabonde de fer. Il croyait vaguement se souvenir que l'Aurore à terre était sa cousine… Et donc la nièce de Narcissa.
- Je suis désolé…
- Draco
- Cela suffit, Narcissa. Lève-toi. Nous devons nous mettre à l'abri, des géants arrivent par ici.
- Mais Lucius
- Elle est morte. Laisse-la ici.
Il vit les épaules de sa mère se raidir et son visage perdre toute expression, s'éteignant alors qu'elle lâchait finalement la pression sur le flanc de la sorcière… Une seconde plus tard, elle se faisait remettre debout par son mari.
- Draco… Je vais rejoindre Blaise. Voir comment il va.
- Mn. Père, Mère…
Il ne savait plus quoi dire. Plus le combat avançait, moins il croyait à une fin heureuse… Prenant une lente inspiration alors qu'il avait conscience qu'il les voyait, peut-être, pour la dernière fois.
- Prenez soin de vous.
Les quelques mots de son fils semblèrent ramener Narcissa à la vie alors qu'elle posait un regard grave sur lui.
- Va sauver Harry Potter
- Fils. Ne prend aucun risque inutile. Monsieur Potter…
L'homme ne termina pas sa phrase. Alors que son épouse lui envoyait un coup dans les côtes, son fils, lui, lui tourna le dos avant de s'enfoncer à nouveau dans les combats.
Je n'ai d'abord pas compris ce qu'était ce conte… trois frères… Des reliques… Peut-être as-tu compris maintenant…? Mais apparemment tout cela n'avait rien d'une légende. Dumbledore a fait de moi le propriétaire de la cape d'invisibilité lors de ma première année à Poudlard… Je ne sais pas si tu étais au courant mais je m'en suis même servi plusieurs fois pour entrer dans ton bureau…. Pardon… Je suis désolé pour ça…
Ensuite… Avant notre rencontre avec les Inferis, il a fait de moi le maître de la baguette de sureau… C'était lui qui l'avait… Et maintenant elle m'appartient depuis que je l'ai désarmé. C'est pour ça tu sais… Qu'il est mort. Qu'il n'a pas pu nous protéger complètement des inferis… Parce qu'il n'avait plus le pouvoir de le faire...Sa propre baguette ne lui obéissant plus…
Je suis donc aujourd'hui, en possession de deux des Reliques...Je n'ai aucune idée de leur utilité par contre…
Alors que je cherchais des pistes, je suis tombé, dans le livre, sur un nouvel indice…
"Le souvenir qui te guidera se trouve là où personne ne pense jamais à chercher. "
- Avada Kedavra.
Il ne regarda même pas la sorcière tomber raide morte à ses pieds. Il lançerait ce fichu sort jusqu'à en mourir lui-même s'il le fallait.
Traversant le champ de bataille, il s'approchait de plus en plus de la forêt interdite. C'était là que le Maître devait l'attendre. Là que son pupille se dirigeait.
Il entendit un cri à sa droite et se jeta au sol in extremis, le gourdin d'un Troll frôlant sa tête. Il roula sur lui-même et évita son pied qui tentait de l'écraser.
Se relevant agilement, il psalmodia une ancienne formule de magie noire et vit la créature prendre feu, brûlée vive. Soupirant, il repoussa ses cheveux de son visage et se tourna pour déterminer quelle serait la meilleure trajectoire.
- Oh Severus, quel plaisir de vous voir ici.
Se tournant d'un coup, il toisa la femme face à lui. Cybèle Zabini, souriante, tenait littéralement en laisse cinq Mangemorts. Ceux-ci marchant à quatre pattes à ses pieds, se frottant à ses jambes interminables et dévoilées par une robe largement fendue jusqu'au haut de sa cuisse.
- Madame Zabini.
- Oh trésor, appellez-moi Cybèle.
Elle le fixa et passa lentement sa langue sur ses lèvres carmin. Etait-ce du sang sur sa joue ? Il n'avait aucune certitude, mais cette femme, ça par contre il en était certain, était un vrai danger.
- Que faites-vous avec eux… ?
- Eux…?
- Vos...prisonniers
- Oh...je les promène.
- Sur un champ de bataille… ?
- Oui ! N'est-ce pas excitant ?
Il eut à peine le temps de répondre qu'elle sortait sa baguette et qu'un sort en fusait, frôlant son épaule. Jetant un coup d'œil derrière lui, il nota la présence d'une sorcière, se tordant au sol, les yeux révulsés, de la bave coulant de ses lèvres ouvertes sur un cri silencieux.
- Bien ! Vous m'excuserez cher Severus mais j'ai plein de choses encore à faire…
- Je vous en prie…
- Prenons un thé ensemble la prochaine fois…
- Certainement….
Jamais de la vie il ne boirait quoi que ce soit provenant de cette créature… Il la vit passer devant lui, marchant à desseins sur la sorcière au sol, enfonçant ses talons aiguilles dans son visage, se fichant complètement des dégâts provoqués, disparaissant dans la cohue.
Se tournant, il s'élança à nouveau parmi les combattants. Il devait le rejoindre. Quelque chose n'allait pas, il en était persuadé.
Il avait vu le regard de son filleul sur le survivant. Il l'avait entendu lui demander de ne pas y aller… Il avait senti son enfant se vider de toute émotion et arborer ce visage qu'il ne supportait pas.
Il avait alors la même expression que lorsqu'il l'avait tiré des griffes de son oncle. Froide détermination…
Et il avait marché comme s'il s'avançait sur l'échafaud.
Par Merlin. Pour une seule fois, si quelqu'un pouvait l'entendre et ne pas lui arracher cet enfant… Par les fondateurs de Poudlard, il ne voulait pas le perdre.
L'explosion le prit de court et il sentit son corps voler avant de s'écraser avec une violence inouïe contre le sol. Il entendit plusieurs de ses os craquer. Il entendit son crâne se fendre alors que le goût du sang emplissait sa bouche.
Il n'entendait plus rien. Sa vision était floue et il avait l'impression de flotter… Il ne pouvait pas perdre connaissance. Il devait le retrouver. Le sauver.
Mais son corps et sa conscience lui échappaient. Il sentait les filaments de son esprits s'enfoncer dans le noir alors que son corps était prit de frissons. Sous ses doigts le sol boueux et froid. Contre son visage, la pluie glaciale qui se transformait petit à petit en neige.
Et sans qu'il ne puisse rien y faire, alors que dans son esprit, il hurlait sa rage, son impuissance, son agonie, il sombra dans les affres de l'inconscience, là, au milieu d'un champ de bataille imbibé du sang des deux camps. Son corps brisé gisant parmi d'autres.
J'ai découvert la suite par hasard… Mais là où personne ne pense à chercher...sur une carte… Mon père, Sirius et Remus ont créé une carte magique de Poudlard tu sais… La carte du Maraudeur… On y voit chaque personne...chaque pièce… Et un jour, en l'examinant, j'y ai vu un nom… "Antioche Peverell"...
C'était le frère aîné…. Et de là, cela m'a conduit au prochain indice, dans la volière…
- Hermione !
La jeune femme se jeta presque dans les escaliers en colimaçons derrière la gargouille, Ron jetant un sort au loup qui les poursuivait, le mettant hors d'état de nuire.
Essoufflé, le corps tremblant des efforts fournis et par l'adrénaline qui y circulait, il empoigna la main de la sorcière et la traîna derrière lui dans les escaliers.
Ils avaient dû se battre en arrivant au deuxième étage. Toute une meute de loups avait infiltré l'école et semait le chaos. Des elfes de maisons se battaient, les tableaux fournissant les localisations des ennemis. C'était d'ailleurs les elfes qui avaient mis les escaliers hors d'état de nuire. Peeves menait également une offensive, accompagné de Rusard qui s'était, apparemment, fourni auprès des frères Weasley en armes.
L'école était tout aussi chaotique que son parc. Par la fenêtre, ils avaient d'ailleurs aperçu plusieurs centaures jeter des Mangemorts au Calamar géant.
Crocdur était également arrivé, sortant à toute vitesse de la forêt interdite, déchiquetant les hommes sur son passage. Il était couvert de sang, une de ses pattes était brisée et il écumait de rage mais tenait tant bien que mal debout, sous les hurlements de Hagrid.
Arrivant au sommet des marches, il ouvrit la porte du bureau d'un coup de pied, ils n'avaient pas que cela à faire.
- Où est ce fichu oiseau Hermione ?
- Je...je sais pas…
- On fait quoi on l'appelle… ?
- Les jeunes !
Les deux sorciers s'étaient brusquement tournés vers le mur, là où était accroché le premier directeur. Celui-ci, échevelé, une baguette à la main, les fixait d'un air mauvais.
- C'est pas trop tôt ! J'ai un combat à mener et certainement pas le temps de vous attendre encore des heures !
- D..Directeur ?
- Alors ! La réponse ?
- La...la réponse ?
- Mais de quoi il parle Herm ?
Le roux fixait le vieux sorcier avec agacement, comme s'ils avaient le temps de jouer aux devinettes avec lui.
- Un mot de passe ! Ce que veut un portrait comme vous est un mot de passe !
La sorcière venait de fébrilement s'approcher du portrait qui soupira de soulagement et hocha la tête.
- Surtout, prenez soin de ce qui se trouve là dedans… Dumbledore a donné sa vie pour cela…
- O..Oui…
L'homme s'écarta alors, disparaissant de la peinture alors que le coffre s'ouvrait, laissant les deux étudiants seuls face au contenu.
- Qu'est ce que c'est… ?
- Je...je sais pas.
S'approchant, il tendit la main et avec précaution, sortit du coffre un rouleau de parchemin ainsi qu'un petit sac de velours.
- Une lettre ?
Ils n'eurent pas le temps de lire. Le cri du phénix emplit le bureau alors qu'il apparaissait enfin, s'approchant d'eux à toute vitesse, laissant tomber au sol le choixpeau magique.
- Enfin !
Il s'empara du chapeau et sourit. Il se rappellait de ce que Harry lui avait raconté. Comment, dans la chambre des secrets, l'oiseau lui avait donné la même chose...et ce qui en était miraculeusement sorti.
N'hésitant pas une seconde, il l'enfonçant sur son crâne et pensa de toutes ses forces au moyen de sauver Harry.
Une lettre. Il m'avait encore laissé une lettre… et l'énigme était-celle là :
"Préfères-tu les bonbons au citron ou la tarte à la mélasse…? "
Est-ce que vous saviez que je déteste ça...Le citron…?
- Zabini ?
- ça va…
Il avait la voix rauque et conserverait probablement une cicatrice sur sa gorge. Il se tenait, pour le moment, assis sur un lit de camp, un peu pâle, une médicomage lui faisant avaler potion sur potion.
- Malefoy !
Il n'eut pas le temps d'en demander plus, que quelqu'un l'interpellait. Se tournant, les sourcils froncés, il vit Londubat lui foncer dessus.
Il avait le visage couvert de sang, les mains aussi. Par merlin, il semblait même s'être baigné dedans. Et pourtant, il arborait un visage plein de hargne.
- Londubat ? Qu'est-ce que tu veux ?
- J'ai vu Snape se prendre une explosion. Je ne peux pas y aller tout seul, viens avec moi.
Il sentit son sang ne faire qu'un tour et écarquilla les yeux, son souffle se coupant une seconde, un froid glacial pénétrant son corps jusqu'à ses os. Non. Se secouant brusquement, il se leva d'un bond, ne notant même pas la présence de Zabini à ses côtés.
- Où ?
- Vers la forêt interdite, il a évité de justesse un Troll avant de se prendre l'explosion d'un sort de plein fouet… Je crois qu'il est inconscient…
Ou mort. Mais aucun d'eux ne le prononça à haute voix. Si jamais Snape mourrait, Harry lui en voudrait toute sa vie. Emboîtant le pas au Gryffondor, il le suivit. Ils se protégeaient les uns les autres, avançant parmi les opposants, évitants sorts et créatures pour se frayer un chemin jusqu'au professeur.
Quand il trouvèrent enfin son corps, il était à moitié écrasé par un cadavre de centaure. D'un sort de lévitation, il l'en libérèrent et purent enfin évaluer les dégâts.
Il n'était pas mort. Ou presque. Il respirait à peine, son visage était cireux et pâle, la douleur le déformait atrocement. Ils pouvaient deviner qu'une de ses jambes était brisée au niveau du fémur et qu'il saignait. La déformation ne laissait aucun doute là dessus.
Par ailleurs, son crâne semblait enfoncé à l'arrière et sa respiration laborieuse. Grimaçant, tremblant, il administra les premiers soins à l'aide de Londubat, Zabini les protégeant, Minerva McGonagall s'étant joint à eux et se battant comme une furie.
Quand ils arrivèrent enfin au premier camp de soins, un des sorciers de Saint Mangouste se rua sur eux pour s'occuper du blessé. Ils retrouvèrent également la mère de Blaise qui semblait maintenant aider à guérir les blessés. Elle avait étudié son fils de bas en haut, notant sa gorge et la fureur avait éclairé ses traits une seconde.
Puis un dragon avait atterri près d'eux, faisant trembler le sol. Il cracha furieusement un brasier infernal devant le camp, réduisant en cendre une dizaine d'inferis prêts à prendre d'assaut l'unité médicale.
- Ron et Hermione ont l'épée de Gryffondor ! Dès que le signal nous sera donné, nous déclencherons la seconde phase du plan ! Que tout le monde se prépare et rejoigne sa position !
Et dans un battement d'aile puissant la créature s'éleva à nouveau, des signaux sonores et lumineux apparaissant un peu partout autour du champ de bataille, informant le camp de la lumière du prochain changement.
Petit à petit, un mouvement de foule se créa.
Ainsi, c'était le début de la fin. De sa fin. De leur fin.
Ils allaient le tuer pour de bon. Le sacrifier définitivement. Figé, il observa vaguement son parrain et se tourna vers la médicomage qui le soignait.
- Remettez-le sur pied… Sans lui, tout le plan pourrait être compromis.
C'était un mensonge. C'était uniquement pour lui permettre d'être là. L'espoir infime qu'il arrive à faire quelque chose… l'espoir stupide que sa présence influencerai le survivant…
Il vit la femme hocher frénétiquement la tête et sentit l'angoisse tordre son coeur comme jamais.
Il n'y a que lui qui adorait ces trucs… Alors… cela devait certainement se trouver dans son bureau non… ? Je me suis rappelé d'une conversation pendant ma deuxième année...Il m'avait dit qu'il en cachait une réserve derrière le portrait du premier directeur…
Alors j'y suis allé pour trouver une nouvelle énigme…
Ils couraient aussi vite que possible, dévalant les dernières marches pour pouvoir rejoindre le camp chargé d'informer les sorciers de la situation.
Épée en main, Ron était devant elle. Ils y étaient. Ils allaient devoir attendre le signal pour détruire les Horcruxes.
Trébuchant, elle se reprit rapidement, ignorant les corps autour d'eux. Elle gémit en reconnaissant Lupin. Il était couché sur le flanc, le regard vitreux ouvert sur le vide, l'expression pleine de tristesse.
Plus loin, des corps de loups, d'autres d'étudiants portant les couleurs de plusieurs des maisons de Poudlard. Il y avait du sang partout… Dehors, un géant était couché devant l'entrée, son corps massif et inerte leur bloquant le passage.
Une odeur nauséabonde manqua de la faire vomir. Sang. Chair brûlée. Décomposition et soufre. Fermant les yeux une seconde pour rassembler son courage, elle se concentra alors sur la voix de Ron qui l'encourageait à avancer.
Jamais elle n'aurait imaginé, un jour, se retrouver en plein milieu d'une guerre. Et jamais elle n'aurait imaginé avoir à piétiner le corps de ses camarades de classe pour sauver sa propre vie.
Les morts étaient partout. Bien trop pour que son propre esprit ne l'accepte. Aveugle aux scènes d'horreur, elle traversa le champ de bataille sans plus d'hésitation.
Quand elle arriva enfin à l'endroit où ils avaient installé leur base stratégique, elle soupira de soulagement. Les sorciers allaient et venaient dans tous les sens, échangeant informations et rapports, tous le visage sombre et grave.
Le souffle court, elle eut un maigre sourire pour Neville qui était aussi présent. Elle s'approcha de lui, et attendit les instructions des aurores.
Le survivant leur avait demandé d'attendre le signal pour commencer à détruire les morceaux d'âmes noires et c'est ce qu'il feraient.
Mais l'attente était infernale.
Et le premier directeur m' a alors dit que je devrais me servir de ma tête autrement… La pensine de Dumbledore… J'ai trouvé le souvenir de sa "rencontre avec Bertie Crochue" au milieu des bonbons au citron…
Il m'écrivait une lettre… Et j'ai récupéré le vif d'or comme ça… Mon premier vif d'or…
Sa tête lui faisait horriblement mal. Tout comme ses jambes d'ailleurs. Ouvrant lentement les yeux malgré tout, il sentit le sol trembler et fronça les sourcils.
Il avait du mal à se situer. La première vision qu'il eut était un plafond de toile grise. L'odeur ignoble du sang et de la sueur… La terre mouillée et la pluie. Puis l'ouïe lui revint, il pouvait distinguer les cris de souffrances de ceux de colère. Il entendait des ordres et leurs réponses.
Un combat. Il se trouvait en zone de combat. Se redressant avec précaution, il examinait ses jambes et c'est le goût caractéristique dans sa bouche qui lui donna le premier indice. Poussos.
Soupirant, il resta immobile et finit par regarder autour de lui, sa mémoire s'éveillant brutalement, entraînant son cœur dans une course frénétique.
Par Salazar.
- Severus !
- Narcissa…
La voix, parfaitement reconnaissable de la sorcière, lui arracha une grimace.
- Est-ce que ça va…? Draco nous a dit que tu avais été pris dans une explosion.
Alors c'était ça qui lui était arrivé…? Cela expliquait effectivement les multiples fractures…
- Ou est-il ?
- Avec Lucius… ils sont allés au camp stratégique pour obtenir plus d'informations… Apparemment Granger et Weasley ont enfin l'épée… Nous attendons le signal de Harry pour enclencher la seconde phase du plan.
Elle était pétrie d'angoisse. Son regard était dilaté alors que son teint, lui, était pâle. Elle présentait plusieurs blessures en voie de guérison.
- Les pertes…. ?
- … incommensurables…
Elle avait baissé les yeux alors qu'elle déglutissait avec difficulté.
- De ma vie, je n'ai jamais vu un combat aussi furieux Severus… Les créatures remontent des ténèbres pour se joindre à l'affrontement… Je…
- Des nouvelles de Potter ?
- ...Non...nous supposons qu'il est entré dans la forêt interdite au début de l'assaut… mais personne ne l'a vu depuis…
- Je vois…
Il n'était pas mort. Il ne les avait pas quitté pendant que lui, son tuteur, était cloué à un lit de fortune, inconscient. Bien.
- Parrain.
Il tourna la tête pour découvrir filleul et ami, deux blonds devant lui. La même expression gelait leur visage et le plus vieux ouvrit la bouche quand brusquement, un éclair doré illumina le ciel.
Le signal.
Je ne sais toujours pas à quoi il sert… Mais, entre-temps, j'ai compris que ce n'était pas le plus important...Non.
"J'espère que ce qui m'attend de l'autre côté sera à la hauteur de mes espérances… Peut-être, un jour, nous y retrouverons-nous ? Qui sait…?"
Je suis certain que tu penses à nos pérégrinations de ta première année, mais détrompe-toi. Il ne s'agit pas de la même pierre…"
Nous retrouver de l'autre côté… Et ma première année à Poudlard… C'est là que j'ai pensé au Miroir d'Erised… Alors je suis allé à la salle sur demande.
Au moment même où le signal illumina le ciel, il sentit brusquement le serment s'évaporer. Il sentit le sort le libérer de ses entraves. Alors Potter n'avait pas menti sur ça…
- Il va se faire tuer.
Les mots étaient sortis de sa bouche avant même qu'il ne s'en rende compte. Il vit son parrain et ses parents se tourner vers lui d'un même mouvement alors qu'il ne pouvait plus empêcher la vérité de franchir ses lèvres.
- Potter est le dernier Horcruxe. Il va laisser le Maître le tuer une fois que les autres Horcruxes auront été détruits par l'Ordre. Potter s'est lancé dans une mission suicide.
Il vit petit à petit le masque du Maître des Potions se fissurer. Il vit son visage devenir blanc comme neige… Il vit ses yeux s'écarquiller au-delà de toute mesure…
Il entendit le cri étranglé de sa mère et le son étouffé de son père. Il entendit Zabini et Nott qui étaient là aussi poussé un juron.
- Dr...Draco qu'est ce que tu racontes mon chéri…?
Sa mère, la voix agitée de tremblement, s'était approchée de lui.
- …. Potter m'avait mis sous Occulus Secretum… Je ne pouvais ni parler ni agir dans le sens de faire découvrir cela à qui que ce soit…
- Ce...c'est...impossible… I..Il a demandé...à ses amis...de détruire les Horcruxes…
- Je suis désolé…
Il sentit brusquement le découragement et la culpabilité l'écraser avec force, serrant les poings, il siffla de rage.
- Il m'a avoué ça il y a plusieurs mois… J'ai cherché… J'ai essayé de le convaincre de ne pas le faire… J'ai pas eu le choix… Il ne m'a pas laissé le choix là-dessus. Potter a décidé de mourir pour le Monde Sorcier.
Quand il releva les yeux sur les adultes présents, il nota à peine le visage de marbre de son parrain… Il vit juste les sorciers présents réaliser ce que toute cette guerre les avait amenés à faire.
Sacrifier un enfant.
- … Il a été élevé...comme un porc pour l'abbatoire…
La voix, chargée de tellement de haine de son tuteur, trancha le silence accusateur du blond avec fracas.
C'est là que j'ai appris ce que j'étais… et quelle était ma vraie mission… Le réel but de ma présence dans le monde sorcier… Là aussi que j'ai appris pourquoi il m'avait laissé chez les Moldus… et ce qu'on attendait de moi…
Je sais que tu es en colère… Je sais que tu me trouves irréfléchis… et je suis désolé…
Ah...et si jamais… J'ai menti à Malefoy.
Le choc du sort, l'envoya valser plus loin alors qu'il sentait les pierres râper douloureusement la paume de ses mains.
Il avait juste eu le temps de lancer le signal. A présent, ils allaient entrer en action. Il avait enclenché le compte à rebours.
Se relevant, boitant, il observa le mage noir en face de lui rire à gorge déployée.
- Oh Harry ! Harry ! Je sais que tu peux faire mieux… ! Amuse-moi ! Je t'en prie ! J'ai tellement attendu ce moment…
Dansant presque sur place, l'homme était extatique. Il lançait sort après sort, riant et jouant comme une enfant. Autour d'eux, la forêt avait été dévastée par leurs combats. Les arbres tombaient, d'autres brûlaient.
Des cratères jonchaient le sol, là où les sorts échouaient. Une fine pellicule de neige recouvrait maintenant certains endroits encore épargnés par la folie de leur affrontement.
A peine s'était-il décidé à le combattre que sa magie avait fusé hors de lui, attaquant avec hargne complètement déchaînée et incontrôlable. Elle avait littéralement ravi le Seigneur des Ténèbres qui ne cessait de vouloir en voir plus.
Et si, au fond, il savait qu'il devait se battre, son cœur n'y était pas. Il ne cessait de repenser à Malefoy… A Snape. A Hermione et à Ron.
Il leur avait tous menti. Il avait juré à Hermione que tout allait bien. Il avait envoyé Ron balader quand il s'était trop approché de la vérité, le traitant comme un chien… Il avait menti à son tuteur en lui cachant toute la vérité…
Et il avait menti à Malefoy. Il lui avait dit que le sortilège serait levé au signal et que de là, il pourrait solliciter qui il voudrait pour tenter de le sortir de là.
C'était faux. Il ne laisserait personne s'approcher d'eux.
Prenant une lente inspiration, il laissa sa tête retomber en arrière et observa la cime des arbres.
- Tom… ?
- Oui Harry… ?
- Combien d'Horcruxes as-tu créé… ?
Le rire du Mage Noir se stopa net.
- Rassemblez-vous ! Hermione ! Donne-moi l'épée !
Ron hurla sur son amie, tendant le bras alors qu'elle tentait de repousser un Troll. S'emparant de l'arme, il courut droit en direction de l'école.
Elle lui avait dit où ils étaient cachés. Seul un membre de l'Ordre pourrait y accéder. Déboulant à toute vitesse dans le hall d'entrée, il senti l'arrière de son crâne roussir alors que son frère, Bill, monté sur son Dragon, carbonisait littéralement ses poursuiveurs.
Il dérapa, glissa, avant de se rétablir et de cracher au visage du portrait le mot de passe, se glissant dans l'ouverture, descendant quatre à quatre les marches le menant à une salle secrète.
Entrant sans la moindre délicatesse, donnant un coup de pied à la porte de bois massif, il se rua dans la pièce et, sans un mot, s'empara du premier Horcruxe, y plantant l'épée avec rage.
- Ça ! C'est pour mon père !
J'aurais tellement aimé vivre. J'aurais aimé pouvoir être adopté. J'aurais voulu au moins, après tout ça, avoir une toute petite chance d'être en paix…
J'aurai voulu me reposer.
Un hurlement atroce déchira le ciel et une magie dégoulinante de haine envahit tout l'espace, rendant l'air difficilement respirable. Et alors que les sorciers s'écartaient vivement, ils virent une forme humaine traverser les airs avant de s'écraser violemment au sol.
Harry Potter venait de réapparaître, le Mage Noir émergeant des ombres de la forêt, écumant de rage, une de ses mains crispées sur sa robe, au niveau de son torse. Ses yeux rougeoyaient alors qu'il essuyait un filet de sang au niveau de son menton, pointant sa baguette sur le survivant.
- Toi….
Le Maître des Potions, figé une seconde, eut juste le temps de voir son pupille sourire avant qu'il ne se relève. Il vacilla une seconde avant de se planter face au Maître, le défiant du regard.
- Alors Tom…. Combien…?
- Tais-toi ! Tais-toi ! Tu n'es rien ! Tu penses pouvoir me vaincre mais tu n'es rien !
Le survivant haussa alors les épaules et sourit un peu plus. Le Mage Noir, quant à lui, poussa un nouveau hurlement, basculant la tête en arrière, les yeux écarquillés et le souffle court.
Tout autour d'eux, les combattants s'étaient figés, reculant chacun d'un côté, assistant au macabre spectacle.
Une lueur noire s'échappa du médaillon dans un sifflement immonde alors qu'il se saisissait déjà du deuxième objet. Posant la coupe au sol, il abaissa lentement la pointe de l'épée dans le centre du récipient.
- ça, c'est pour les parents de Neville…
Jubilant, il vit la coupe d'argent se fendre dans un hurlement.
Il lui ferait payer ses meurtres. Il lui ferait payer tout ce qu'il avait fait.
Levant lentement sa baguette, il haussa les épaules.
- Moi je sais Tom…. Il y en a six.
- C...C'est faux.
- C'est vrai… J'en sais même plus que toi à ce sujet…
Prenant une longue inspiration, il rassembla petit à petit ses forces. C'était le moment. Il avait vaguement entendu son nom… Et était à peu près certain qu'il s'agissait de son tuteur.
Il avait menti à Malefoy… Il lui en voudrait certainement à mort. Peu importe. Écartant lentement les bras de son corps, il laissa la magie l'envahir petit à petit, et une immense bulle prit forme autour du camp de la lumière. Les protégeant de toute attaque… et les empêchant de se mêler de son combat.
Je ne suis pas suicidaire. Mais personne ne m'a laissé le choix.
Il venait de briser les cinq horcruxes. Transpirant, tremblant, il contempla les morceaux éparpillés des artéfacts et lentement, prit une inspiration.
Maintenant… Au tour du serpent… Remontant les marches, épuisé, vidé, il poussa le tableau pour tomber sur Neville. Ils échangèrent un regard sombre.
- Neville… ?
- Ron… Je… Donne-moi l'épée…
- Quoi…? Pourquoi …?`
- R...Ron…
Il se tourna et écarquilla les yeux, Hermione, en larmes, se tenait là. A ses côtés, Zabini semblait hagard. Sans réfléchir, il donna l'arme à son compagnon de maison et ne remarqua même pas qu'il s'éclipsait discrètement.
- Ha..Harry…
Il sentit un froid glacial l'étreindre.
- Quoi Harry ?
- … Potter… est apparemment le septième Horcruxe…
Il fixa Zabini alors que la sorcière s'écroulait dans ses bras, hoquetant, incapable de respirer alors que les larmes l'étranglaient. Qu'est ce qu'il racontait….?
- Quoi…?
- Draco… a été libéré de son sort de secret. Apparemment Potter est un Horcruxe et il va se laisser tuer…
C'était une blague. Une très mauvaise plaisanterie. Lentement, remontant ses yeux du sommet du crâne d'Hermione à Zabini, il tenta de comprendre encore une fois ce qu'on lui racontait.
- Je...je comprends pas.
- Il… Il va mourir ! Il a menti ! Il va se laisser tuer pour nous ! Pour le monde sorcier ! Et il le sait depuis des mois !
Non. Décidément, il ne comprenait pas. C'était...ridicule n'est-ce pas…? Harry ne pouvait pas avoir pris cette décision sans en parler à personne… ? Malefoy ne l'aurait jamais laissé faire… Il aurait...cherché un moyen…
Et tout s'emboita d'un coup. Les heures à la bibliothèque, son humeur massacrante, l'air coupable de Harry… L'angoisse parfois visible chez le blond… Et le comportement provoquant du brun. Sa manière de vivre comme s'il allait mourir...De brûler la chandelle par les deux bouts…
La vérité lui éclata en plein visage avec tellement de violence qu'il vacilla, ses jambes transformées en coton. Il sentit son souffle se couper. Un chagrin incommensurable lui écraser la poitrine...Comme quand il avait vu son père se faire trancher la gorge…
Non. Non c'était impossible.
- Il...Il a dressé...u..un bouclier...o..on ne peut pas...l'atteindre…
Il allait les laisser assister à sa mort, impuissants, à quelques mètres de lui.
Est-ce que tu pourrais expliquer tout ça aux autres… ?
Leur dire que si j'avais eu le choix je serai resté… Je ne sais pas si vous comprendrez… Ce que c'est d'être un obstacle à sa fin…
Il vit le corps s'écraser violemment au sol et avant même de comprendre, il s'était rué en direction du survivant, les Malefoy sur ses talons.
- Severus ! Attends !
Son filleul l'appela et il marqua un temps d'arrêt, son regard pourtant rivé sur la scène plus loin. Harry semblait discuter avec le Maître.
- Qu'est ce qu'il y a encore Draco ?
- Il faut le sortir de là
- Merci mais je n'avais certes pas besoin de toi pour deviner cela.
Il allait reprendre sa route quand une main le retint. Se tourna à moitié, il tomba dans un regard bleu glacial. Lucius. Tirant lentement sur son bras, il plissa les yeux et le dévisagea.
- Lâche-moi.
- Monsieur Potter a fait son choix. Si ce que nous a dit mon fils est vrai alors il a prit la bonne décision
- Lucius !
- Père !
Si sa femme et son fils semblait indignés par ses paroles, lui, de son cotél, n'était pas surprit. Lucius était pragmatique, froid et calculateur. Ainsi, quand il avait compris qui était le survivant, il était devenu une évidence pour lui que sa disparition serait inévitable.
- Je ne me répéterai pas une fois de plus Lucius. Lâche mon bras.
Mais il ne s'y résoudrait pas de son côté. Il ne pourrait pas juste abandonner sans rien tenter. Arrachant son bras de la poigne du blond, il se détourna pour reprendre sa route, hurlant le nom de Potter.
Il vit le survivant frémir de loin. Il le vit fermer les yeux. Il vit le Seigneur des ténèbres porter sur lui son regard de sang et lui faire un sourire glacial.
De son côté, le jeune homme écarta lentement les bras et un brusque courant magique parcourut la plaine ensanglantée et boueuse. Un courant brûlant balaya tous les sorciers et alors il fut stoppé net dans sa course.
Il venait de se heurter à une des bulles du survivant. Sauf que celle-ci était immense. Elle englobait tout le camp de la lumière, brillant doucement d'une lueur verte. Et alors qu'il restait figé, il poussa un hurlement de rage en réalisant que le gosse venait de lui interdire de le rejoindre.
- Q...qu'est ce que…
Il se tourna pour observer le visage de son filleul. Il fixait, incrédule, la bulle de magie… Il semblait...chercher une logique à tout cela...Et quand elle le percuta, il sembla cesser de respirer avant qu'une rage folle ne déforme son expression. Il se jeta sur la barrière magique pour y frapper de ses poings.
- Potter ! Potter ! Retire ta bulle ! Retire-la tout de suite ! Bordel Potter ! Fais pas ça ! Arrête !
Et dans son sillage il vit les membres de l'Ordre se rassembler. La rage le consumant, il laissa lentement retomber ses mains, réalisant que si cette bulle était si résistante c'était grâce à lui. Grâce aux entraînements qu'il avait fait subir à Potter… Il avait précipité sa propre déchéance. Encore une fois…
Il eut à peine conscience de l'arrivée de Granger et Weasley. Tout comme il ignora la présence de Narcissa aux côtés de son fils, tentant de calmer sa crise de rage sans succès. Il hurlait à s'en briser la voix.
Lentement, il se concentra alors sur le combat qui se jouait face à eux.
De se dire, que si jamais, je ne le laisse pas me tuer, il continuera à tuer ceux qui comptent pour moi…
Je ne veux plus voir de gens mourir…
Il entendit leurs cris. Il les entendait même parfaitement. Et de manière tout à fait égoïste et ridicule, cela le fit sourire. Il n'était pas seul.
Il n'allait pas mourir tout seul, dans la boue et le sang. Crispant la mâchoire pour ne surtout pas laisser les larmes couler, il sentit son nez le piquer alors que sa gorge se serrait.
Il se tourna une seconde. Observa Draco frapper comme un forcené contre la bulle… A sa droite se tenait son tuteur. Immobile. Son regard d'encre posé sur lui. Il ne bougeait pas. N'avait pas la moindre expression. Il attendait. Figé.
Narcissa pleurait, essayant de contenir son fils. Lucius observait la scène avec un air sombre.
Hermione était à genoux au sol, Ron à ses côtés. Elle fixait ses mains alors que le roux caressait ses cheveux.
Plus loin, derrière eux, il voyait des visages connus. Des étudiants. Des aurores. Des professeurs. Des partisans de l'ordre. Et des créatures. Tout le monde s'était arrêté de se battre, un silence macabre régnant sur la scène.
Il décrocha tant bien que mal ses yeux des deux personnes importantes pour lui, et se tourna vers le Lord.
L'homme le fixait, il parlait, lançant menaces et insultes, jouant avec sa baguette, insinuant toutes sortes de choses salaces, lui promettant l'enfer sur terre quand il aurait vaincu le survivant.
Il lui décrivait le sort destiné aux traitres. Torture par torture. Lançant des sorts à n'en plus finir, le forçant à se mettre sur la défensive, esquivant les maléfices. La terre explosait à ses pieds alors qu'un sort l'atteignait à l'épaule, lui arrachant un cri de douleur atroce. Il sentit l'odeur de sa propre chair brûlée et eut un haut le cœur.
Mais il n'écoutait rien, ne sentait rien. Il attendait le dernier signal.
C'était Neville qui devait s'en charger. Il lui avait parlé, juste avant de quitter le champ de bataille. Lui avait demandé de retrouver Ron et Hermione et de les aider. Il lui avait demandé de trouver Nagini pour s'en débarrasser.
Et maintenant, il lui suffisait de tenir assez longtemps pour qu'il y arrive. Incapable de lancer un sort puissant à cause de l'énergie mise pour la barrière magique, il ne faisait que fuire.
Et les pensées se bousculaient dans sa tête. Il voyait tous ses souvenirs remonter sous ses yeux. L'enfer des Dursley… L'arrivée à Poudlard. Et puis la dégradation de tout ce qui avait constitué sa vie jusqu'à ce que Snape ne le sorte de là in extremis, lui sauvant probablement la vie.
Il se souvenait de Draco. De la tour d'Astronomie. Des discussions. De l'évolution de leur relation… Cette scène dans la bibliothèque du Square Grimmaurd quand il lui avait dit pour la première fois qu'il lui appartenait.
Et Snape. Sa chambre. Les elfes de maison. Noël. Le sapin, les cadeaux. Sa manière de corriger ses devoirs… de vérifier qu'il mange. Ses gestes tendres et sa manière un peu froide de prendre soin de lui. Ce moment au tribunal ou encore cet instant si particulier où il avait pleuré des heures entières contre son torse.
Sa main sur son crâne. Immobile. Il sentit à nouveau son nez le piquer alors que, malgré lui, les larmes coulaient sur ses joues. Il regrettait tellement de devoir les abandonner.
Zabini et Nott… Qui étaient devenus des amis. Ou Parkinson qui s'était subitement prise d'amour pour lui… Hermione qui avait petit à petit changé ou encore Ron qui avait grandi… Neville et Luna… Dean et Seamus…
Il ne savait même pas qui était encore vivant… Il avait vu des corps. Du sang.
Il repensa aux membres de l'ordre. Tonks, Lupin, Maugrey… Et les Weasley. Fred, Georges, Ginny… Leurs aînés et Molly…
Il tomba au sol alors que le Mage Noir lui lançait un Doloris, lui arrachant hurlements et cris, le faisant se tordre de douleur au sol alors que l'autre cherchait à le rallier, encore une fois, à sa cause.
Il le sentit s'approcher, et, haletant, cherchant à se relever, grattant la boue de ses ongles, rampant aussi loin du Mage que possible, crachant du sang alors qu'une quinte de toux secouait son corps.
Il se redressa, tituba et se crispa alors qu'il se rendait seulement compte qu'il était trop proche de la bulle… Il n'osa pas se retourner. Il entendait Malefoy l'appeler. Lui hurler dessus de le rejoindre. Il entendait Hermione le supplier.
Et c'était trop difficile.
Il se sentait craquer. Il tremblait et la douleur était à peine supportable. Et alors qu'il allait manquer de courage, de force, il écarquilla doucement les yeux.
Le Seigneur des ténèbres venait de se figer. Il hoqueta et posa une main sur son ventre, se pliant brutalement en deux, vomissant ses tripes, posant un genou à terre alors que son front se couvrait de sueurs froides.
- N..Non...Nagini…
Incrédule, le survivant fixait le Maître sans bouger jusqu'à ce qu'il entende, de loin, son prénom. Neville se tenait là, contre la barrière, hurlant à plein poumons pour attirer son attention. Il levait bien haut, devant lui, le cadavre d'un serpent. Dans son autre main, l'épée de Gryffondor.
Il avait réussi. Il avait détruit le dernier Horcruxe. Un immense soulagement l'envahit alors. Et sans même qu'il ne s'en rende compte, un immense sourire éclaira son visage ravagé par le sang et par les larmes.
Un sourire qui resterait gravé dans la mémoire du camp de la lumière qui, à sa gauche, bien à l'abri derrière la barrière magique, assistait à la scène irréelle du survivant souriant de tout son cœur alors que Draco Malefoy hurlait de plus belle, frappant si fort la barrière qu'il y laissa des traces de sang.
Et alors qu'une paix incroyable l'envahissait, il se tourna avec lenteur vers l'homme qui avait fait de sa vie un enfer.
- C'est finit Tom… Nous avons détruit tous tes morceaux d'âme…
Haletant, affaiblis, le Mage Noir se releva avec peine, une colère sans nom s'inscrivant sur ses traits.
- Harry… Potter… Jusqu'à quand me défieras-tu ?
- Jusque dans la mort Tom.
Il savait ce qu'il devait faire. Brusquement, il leva sa baguette et d'une voix parfaitement calme, il prononça les mêmes mots que son opposant.
- Avada Kedavra.
Les deux sorts partirent à une seconde d'intervalle… et alors que le Seigneur des ténèbres cherchait à éviter celui du survivant, le jeune homme lui, laissa lentement tomber sa baguette au sol, ouvrit grand les bras et, sans que la moindre expression ne vienne perturber ses traits, il se fit percuter par le sort interdit de plein fouet.
Il hurlait. Il hurlait de toutes ses forces, s'acharnant sur la barrière, la frappant, la griffant, au point d'en avoir les mains en sang. Mais ce fut encore pire quand il vit cette expression sur son visage.
Il le connaissait. Il savait ce que cela voulait dire. Alors il hurla de plus belle, il le supplia, oubliant toute fierté. Jusqu'à ce que sa voix ne s'éteigne. Sans qu'il ne sache pourquoi, il se sentit vidé de ses forces.
Devant lui, Potter venait de sourire. Il souriait comme s'il vivait le moment le plus heureux de sa vie. Le soulagement brillait dans ses yeux alors que les larmes ravageaient son visage.
Il avait une épaule en sang… Le corps couvert de plaies, de brûlures et semblait à bout de force. Mais il se tenait là, droit, et souriait comme jamais à Neville qui brandissait le cadavre de Nagini.
Une seconde plus tard, il levait sa baguette et la pointait sur la Mage Noir. Et les deux sorts partirent simultanément. Le temps s'arrêta.
Ou plutôt, il ralentit. Il ralentit assez pour que le blond ne voie le survivant lâcher sa baguette et écarter les bras. Il le vit littéralement accueillir la mort.
Elle le frappa de plein fouet. En plein cœur. Il vit sa tête être projetée en arrière alors que, lentement, son corps venait s'effondrer dans un bruit mat sur le sol.
Il vit son regard vert s'éteindre. Il le vit lâcher une sorte de dernier soupir et l'entendit résonner comme un coup de tonnerre. Il entendit sa respiration s'arrêter. Et c'était comme si son propre cœur s'arrêtait de battre également.
Il n'entendit pas les hurlements d'agonie du Mage Noir. Lui, il ne voyait plus rien. Rien d'autre que son corps allongé là.
Je t'ai aimé comme un père… J'aurais été très fier de porter ton nom. Et j'adore ma chambre. Celle de la maison, comme celle de l'appartement à Poudlard…
Merci pour tout Severus
C'était impossible. Impossible que le survivant ne soit mort. Un froid glacial courait parmi les rangs du camp de la Lumière alors qu'il restait là, Hermione dans les bras, sentant les sanglots incontrôlables la secouer avec violence, elle faisait une crise de panique.
Il ne sentit pas Zabini la lui prendre des bras et ne le vit pas la secouer assez fort pour qu'elle respire à nouveau. Il était là. A genoux. Dans la boue glaciale. Et ne savait pas quoi faire.
Pas quoi penser. Il voyait le corps de son ami giser à quelques mètres et ne pouvait concevoir ce qui s'était passé. Et brusquement, il releva les yeux. Le cri déchirant qui venait de briser l'hébétude des combattants avait de quoi glacer le sang de n'importe qui.
Plus loin, le Seigneur des ténèbres se tenait la tête entre les mains. A genoux, il semblait complètement fou. Il balbutiait des propos sans queue ni tête alors que devant lui, se tenait une espèce de...fantôme.
Harry Potter se tenait devant lui. Intangible. Il lui parlait alors que l'homme semblait au comble de la douleur. On pouvait voir sa peau partir en morceau et tomber en cendre. Son corps se désagrégait petit à petit dans une odeur de viande pourrie atroce.
Le camp des ombres, après une minute de stupeur, se mit alors brusquement en mouvement, comprenant à qui revenait la victoire. Les créatures s'enfuyant dans la forêt dans l'espoir de ne pas finir condamnées à mort par la chasse des Aurores. Les Mangemorts, quant à eux, eurent tôt fait de suivre l'exemple, disparaissant du champ de bataille pour les plus téméraires. D'autres, tombant à genoux, semblèrent vouloir se rendre. Certains, trop faibles, se contentèrent de se laisser tomber au sol.
Et brusquement, tout sembla se terminer. Voldemort disparut dans un hurlement strident, seul un squelette difforme et noirci restant là où s'était tenu un des plus grands sorcier noir du monde.
Le camp de la lumière vit alors la silhouette fantomatique du survivant se redresser doucement. Il se tourna vers eux et sembla hésiter une seconde. S'approchant doucement de son corps sans vie, il le regarda avec une infinie tristesse, arrachant des larmes à ceux qui l'avaient suivi.
Relevant son regard sur les rangs serrés de sorciers et sorcières encore hébétés, il désigna son corps du doigt et articula quelque chose.
Il fronça les sourcils en se rendant compte que sa voix ne sortait pas...et réitéra son geste. Il articula. Lentement. Avant que son visage ne se brouille.
Il grimaça et sembla s'évanouir sous leurs yeux. La bulle de magie disparaissant.
Est-ce que tu peux dire aux autres que je les aime aussi…?
Ah… et est-ce que quelqu'un pourrait prendre soin d'Hedwig…?
Il ne pouvait pas. Il refusait de…
Non. Il se tiendrait là. Avec lui. Il ne le laisserait pas mourir seul. Il allait regarder jusqu'au bout. Il ne se défilerait pas. Pas comme pour Lily. Il serait présent. Il ne fuierait plus ses sentiments.
Mais alors que le sort le frappait en plein cœur, qu'il voyait son regard vert s'éteindre, il sentit tout son être se déchirer. Il se remémora le même regard qu'il y a 17 ans… et eut du mal à ne pas s'effondrer.
Ils avaient gagné. Le Seigneur des ténèbres était mort. Détruit à jamais. Ils avaient vaincu son armée. Ils avaient réussi. Mais la victoire avait le goût écoeurant du sang qu'ils avaient sur les mains.
Le sang de ceux qui étaient tombés au combat. Le sang du gosse qui s'était sacrifié pour le Monde Sorcier.
Mais alors qu'il perdait tout espoir, il le vit. Il vit cette espèce de...projection astrale du gamin. Il le vit revenir vers son corps et le pointer du doigt. Il le vit lui articuler quelque chose.
Il plissa les yeux, le cœur frappant à toute vitesse contre son torse, s'approchant encore de la barrière, comme pour la traverser, dans l'infime espoir que cela l'aiderait à comprendre ce que le survivant tentait de lui dire.
Et brusquement il vit. Il comprit ce qu'il articulait.
" Sauvez-moi"
A l'instant même où il déchiffrait le message, la silhouette s'évanouissait et la barrière explosait en centaines de petits éclats brillants. Sans attendre une seconde, il se rua sur lui.
Alors que le reste du monde semblait figé, changé en statue, lui, il se rua sur le cadavre du gamin.
Tombant à genoux près du corps, il lança un sort de diagnostic avant de hurler. Il avait besoin d'aide. Toute l'aide possible. Maintenant.
Et dans un sursaut, tout s'accéléra et une frénésie s'empara des sorciers présents.
Chers Lecteurs,
Aujourd'hui est un jour historique. Après un combat titanesque, épique. Un combat que notre histoire relatera pour des siècles et des siècles, le camp de la lumière a vaincu.
Aujourd'hui, c'est dans la liesse générale que nous célébrons la victoire des nôtres sur les ténèbres.
Cependant, un immense chagrin nous accable également. Nombreux sont ceux tombés au combat pour la cause qu'ils défendaient.
Nous rendons donc hommage aux victimes de cette guerre ainsi qu'à leurs familles.
Nombreux sont les héros également. Quant à Harry Potter, l'enfant qui a vaincu Vous-Savez-Qui, nul n'est encore en mesure de nous donner de ses nouvelles.
Il aurait été frappé en plein poitrine par un sort interdit. Chers Lecteurs, laissez moi vous conter la vraie histoire qui se cache derrière cet acte héroïque.
Sachez, qu'aujourd'hui, le monde sorcier doit tout au jeune Potter. Celui-ci, semblait porter en lui l'arme ultime contre le Seigneur des Tènèbres selon nos sources et ainsi, en se laissant toucher par ce sort, il semblerait qu'il ait été l'instrument direct de la chute du Mage Noir.
En ce moment même, il semblerait qu'il soit entre la vie et la mort à l'hôpital de Saint Mangouste. Ses amis sont auprès de lui.
Moi, Rita Skeeter, votre Sorcière Reporter, mettrai un point d'honneur à vous tenir informé de la situation et de l'état de santé de notre Héros national.
Les présents et les signes de reconnaissance s'accumulaient sur les marches de l'hôpital alors que civiles et sorcier venaient y déposer fleurs, présents ou bougies.
L'hôpital quant à lui, ressemblait à un champ de bataille. Le personnel médical courait dans tous les sens, accueillant les blessés qui arrivaient à une cadence alarmante. Tous les volontaires avaient été réquisitionnés pour aider à prendre en charge ceux qui avaient combattu le Lord.
Des Aurores interrogeaient tout le monde, vérifiant les identités, alors que, dehors, une chasse à l'homme s'était mise en place afin de ratrapper les fuyards. Personne ne serait épargné.
Assis sur une chaise plus qu'inconfortable dans un des couloirs, il restait silencieux.
On l'avait déjà soigné et il se tenait maintenant à côté de Blaise et Granger. Weasley était auprès de sa sœur qui avait été blessée assez sérieusement et Nott, lui, était en train de recevoir des soins pour une brûlure au visage.
Ses parents s'étaient éclipsés un peu plus tôt pour rejoindre son parrain qui, lui, campait devant la pièce où se trouvait son pupille.
Et alors qu'ils attendaient là, il avait petit à petit appris le nom des victimes.
Luna Lovegood. Remus Lupin. Nymphadora Tonks. Pansy Parkinson. Cho Chang. Colin Crivey. Alastor Maugrey. Augusta Londubat. Firenz. Sybille Trelawney et bien d'autres encore.
La liste ne cessait de s'agrandir. Les victimes des deux camps séparées en deux groupes distincts.
Et eux, n'arrivaient plus à penser. Ils étaient là, assis, silencieux, détachés de tout ce qui les entouraient. Ils avaient l'impression de vivre une réalité altérée alors que tout semblait atténué.
Un médicomage avait utilisé le terme d'état de choc ou de SSPT, syndrome de stress post-traumatique. Il ne savait pas trop à quoi cela correspondait à vrai dire.
Tout ce qu'il voulait c'était avoir des nouvelles. C'était de pouvoir respirer. C'était de relâcher la tension de son corps alors que l'angoisse lui rongeait les entrailles.
Entre la vie et la mort. Voilà ce qu'on lui avait dit. Sa mère, la voix blanche, leur avait expliqué que, apparemment, l'Horcruxe s'était attaché directement à l'âme de Potter…
Qu'en se faisant détruire, une partie de l'âme du survivant avait été gravement touchée, cela, sans compter bien sûr, les dégâts physiques d'un tel sort.
Severus et Cybèle Zabini s'étaient associés aux médicomages afin de tenter le tout pour le tout, leurs connaissances en magie Noir bien utiles. Lucius avait également apporté son aide cette fois.
Mais malgré cela, après plusieurs heures, aucune nouvelle. Aucune information. Ni bonne ni mauvaise.
Se prenant la tête entre les mains, il se crispa un peu plus.
Potter ne pouvait pas mourir.
