Le lendemain, lorsque les quatre sorciers ressortirent de la Salle sur Demande, ils se redirigèrent directement vers la salle commune de Gryffondor. Là-bas les accueillirent les filles et Peter, curieux de savoir pourquoi leurs amis avaient découché. James sortit une excuse passable et ils remontèrent rapidement se changer dans leurs dortoirs respectifs. En redescendant, Peter les attendait toujours. Hermione le salua rapidement avant de descendre dans la Grande Salle, mais les Maraudeurs restèrent avec leur ami, qui ne comprit pas la mine grave qu'ils affichaient.

- Vous étiez où ?

- Avec Hermione, répondit Sirius.

Le blond se renfrogna, vexé d'être mis à l'écart.

- Je ne sais pas ce que vous faites tous les trois avec elle, mais j'en ai assez d'être exclu. Nous sommes censés être les Maraudeurs. Mais depuis des mois, vous disparaissez sans raison, et je me retrouve seul avec les filles.

- Je croyais que tu aimais passer du temps avec Sage…

- Sirius, tais-toi.

Le ton sans appel de Peter les déconcerta. Ils avaient rarement été témoins de son énervement, lui qui laissait passer beaucoup d'incartades de la part de ses amis, quitte à rester en retrait.

- Je veux savoir ce qu'il se passe.

- Pete, avança Remus, on ne peut pas. Hermione nous a partagé quelque chose de son passé, et ce n'est pas à nous d'en parler. Je suis désolé qu'elle soit peut-être moins proche de toi, mais on ne peut pas.

- D'accord.

L'accent de maturité qui perça dans la voix de Peter les étonna tous. Ils essayaient encore de séparer le Peter du récit d'Hermione de celui qu'ils connaissaient, et se retrouvaient avec une nouvelle facette de sa personnalité.

- Vous avez raison, c'est à Hermione de m'en parler si elle le souhaite. Mais je ne pense pas qu'elle le fera de sitôt, elle n'a pas l'air de me porter dans son cœur… C'est comme ça, ajouta-t-il en voyant les faibles protestations de ses amis, et je ne peux pas lui en vouloir, on a tous des affinités avec certaines personnes plus que d'autres.

James et Sirius hochèrent la tête solennellement, pensant certainement à Rogue.

- Mais il va falloir qu'on fasse une nouvelle blague ensemble dans un futur proche, ou Poudlard va finir par croire qu'on devient vieux.

- Jamais de la vie ! s'écria James, un sourire machiavélique aux lèvres.

- Les Serpentard vont nous oublier à ce rythme, ajouta Sirius. Réunion après le petit-déjeuner !

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Hermione s'attendait à recevoir un grand nombre de questions après ses révélations de la veille, si bien qu'elle ne fut pas le moins du monde étonnée en recevant la visite de James dans l'après-midi, flanqué de Sirius et Remus. Cette fois, ils avaient été honnêtes envers Peter et lui avaient expliqué qu'ils devaient poursuivre leur discussion d'hier avec Hermione, lui promettant de revenir avant le dîner au dortoir.

Sans perdre de temps, ils refirent apparaître la Salle et s'installèrent rapidement, Hermione cette fois ne gardant plus de distance avec Sirius.

- Je me doutais que vous auriez des questions. James, tu dois certainement être celui qui en a le plus, mais ironiquement je ne t'ai jamais rencontré, je ne te connaissais que par les quelques récits que j'ai entendus.

- Je viens de découvrir que j'aurai un fils. Dans à peine deux ans.

- Oui.

- Avec Lily.

- En effet, acquiesça-t-elle.

- Tu as parlé d'une prophétie… En quoi concernait-elle Harry ?

Elle souffla, ayant torturé son esprit à propos de cette prophétie pendant des années, avant de leur en livrer le contenu.

- Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois...

- Mais les prophéties sont extrêmement incertaines, fit remarquer Sirius. Des millions restent stockées au Département des Mystères pendant des siècles, sans qu'elles ne soient réalisées…

- Celle-là concernait un enfant né fin juillet. Il aurait également pu s'agir du fils de Frank et Alice Longdubat, mais Voldemort a choisi Harry pour son statut de sang : sang-mêlé, comme lui l'était.

- Mais comment a-t-il fait pour survivre à un Avada ?

- Lily, en voulant empêcher Jedusor de s'en prendre à Harry, a étendu un sortilège de protection de sang, qui l'a maintenu en vie. Voldemort s'est donc reçu en retour le rayon vert et a disparu, mais a pu être regénéré des années plus tard grâce à un de ses partisans.

- Et une fois qu'on aura récupéré tous les horcruxes… On pourra le tuer définitivement. Plus de prophétie, tout le monde reste en vie, Voldy nourrit les asticots.

Ils laissèrent échapper un gloussement à la formulation de Sirius, détendant l'atmosphère. Hermione se repositionna pour prendre place dans ses bras et il l'accueillit avec joie, déposant un baiser sur son front alors que Remus et James protestaient contre leurs effusions indécentes.

- Tais-toi, Cornedrue, personne ne dit rien quand tu explores les amygdales de Lily. Et Lunard, tu as beau être plus discret, tes mains ne le sont pas forcément avec Mary, toute la salle commune a pu en profiter l'autre jour.

Si le premier afficha un regard béat, le second rougit en grommelant. James reprit la parole rapidement, avide d'en savoir plus sur le futur.

- Comment est Harry ?

- James… Encore une fois, le Harry que je connaissais ne sera pas ton fils. Au contraire, tes enfants vivront entourés de leurs parents, de leurs oncles Moony et Padfoot… Mais Harry était… incroyable. Drôle, doué, surtout en DCFM, loyal, attentionné… Absolument nul avec les filles, ria-t-elle.

- Comme son père !

- James, il n'y pas de quoi être fier… se lamenta Remus.

- Il était amoureux de Ginny, la sœur de Ron. Une rousse… ajouta-t-elle avec malice.

- Décidément, c'est de famille…

- Le peu que je connaissais, Remus et Sirius l'ont raconté à Harry. Mais ils ont eu si peu de temps ensemble… La mort de Sirius l'a véritablement changé. L'année suivante, notre dernière à Poudlard avant notre fuite, il était beaucoup plus renfermé. Et plus il découvrait de secrets sur Voldemort, plus il se résignait sur son sort. Dumbledore lui montrait différents souvenirs concernant Jedusor, c'est comme ça qu'il a appris l'existence des horcruxes.

- Et vous les aviez tous détruits.

- Oui… Y compris le dernier, à savoir le morceau d'âme dans la cicatrice d'Harry. Mais il faut que vous vous rappeliez que la prophétie n'a pas encore été faite. Elle le sera en 1980 seulement, ce qui nous laisse du temps, même si je compte bien en avoir terminé avant.

- Et on sera là pour t'aider, lui assura son petit-ami.

- J'ai une autre question, intervint James après un instant, à l'anniversaire de Sirius, tu avais avoué être déjà montée à dos de dragon…

- C'était en cambriolant Gringotts. Mais il nous faudra quand même les cheveux de Narcissa, la manière dont nous étions entrés reste… exceptionnelle.

- A savoir ? demanda prudemment Remus.

- J'ai… Lorsque nous avons été capturés et emmenés au Manoir Malefoy, j'ai récupéré un cheveu de Bellatrix Lestrange. J'ai pris son apparence pour entrer.

Elle sentit la main de Sirius serrer fermement la sienne, l'assurant de son soutien.

- Mais les gobelins ont remarqué que nous tentions une effraction et nous avons dû nous enfuir en libérant le dragon gardant les coffres. Le pauvre, ils le gardent dans l'obscurité et le torturent avec des crécelles pour le tenir tranquille… En tous cas, nous n'aurons pas à reproduire cette évasion si tout se passe comme prévu. Mais au moins, on a un plan catastrophe…

- Et pour le journal ? Comment sais-tu qu'il est au Manoir Malefoy ? interrogea Remus.

- Lucius Malefoy l'a glissé dans les affaires de Ginny en début de deuxième année. Il voulait s'en débarrasser à cause d'une série de perquisitions par le Ministère et a saisi l'occasion. Elle aurait pu en mourir, elle a été possédée par l'horcruxe pendant des mois…

- Cet enfoiré. Il était préfet quand on est entré en première année et on ne l'aimait déjà pas. Et il a épousé ma cousine, devenant encore plus arrogant et insupportable que jamais grâce à son alliance avec les Black. J'aimerais bien lui faire bouffer les plumes des paons de son manoir à la noix.

La hargne de Sirius n'étonna personne.

- Cissy est intelligente. Je ne sais pas comment elle a pu épouser cet imbécile. Son père Abraxas est décédé il y a deux ans, le laissant à la tête de la fortune familiale et de tous ses titres, et il n'a pas perdu de temps avant de reprendre sa place au Ministère.

- Lors de la première guerre, il a plaidé l'Imperium pour échapper à Azkaban, indiqua Hermione. Mais il y a passé quelques mois après la bataille du Département des Mystères, si ça peut vous rendre le sourire. Beaucoup trop de personnes sont restées impunies.

- Hermione, avança prudemment James, je sais que le Peter de ton époque a causé beaucoup de mal, mais… celui qu'on connaît n'est pas comme ça. Il est notre ami. Je ne sais pas ce qui a pu se passer dans ton monde pour qu'il prenne la marque, mais on ne le laissera pas se perdre. Nous sommes les Maraudeurs, bon sang. Il a cherché à savoir ce que nous faisions hier, mais lorsqu'on lui a répondu qu'il s'agissait de ta vie privée, il a tout de suite accepté et a respecté cela. Tu devrais lui laisser une chance.

- Il a toujours été notre ami, il m'a soutenu sans faille pour mon problème de fourrure, ajouta Remus.

- Je sais que James, Sirius et lui êtes des animagi, je vous rappelle qu'il s'est transformé en rat pendant douze ans par lâcheté.

- Et ça ne compte pas pour rien, insista le lycanthrope.

- Et que dois-je lui dire ? Lui offrir une occasion de vous trahir encore une fois ?

- Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, répéta James, mais nous sommes encore à Poudlard. Toujours ensemble. Il ne parle jamais avec les Serpentards, ne partage encore moins leurs idéaux. Il n'est pas celui que tu as connu, comme mon futur fils ne le sera pas.

Cette phrase serra le cœur de la lionne.

- Vous savez à quel point c'était dur de devoir garder ce secret tout le temps, de devoir vous mentir sur absolument tout ? Je ne suis pas prête à lui offrir une demi-vérité qui nous mettrait tous en danger.

- Dans ce cas, dis-lui tout.

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- Peter, je peux te parler ?

Elle inclina la tête en direction des autres Maraudeurs, qui les laissèrent seuls dans le dortoir. Une fois qu'ils eurent clos la lourde porte en bois, elle ouvrit la bouche pour entamer la longue et pénible discussion qu'elle s'apprêtait à avoir, mais il la coupa avant qu'elle ne puisse prononcer un mot.

- Tu n'es pas obligée de m'en parler, Hermione, les autres m'ont expliqué. Il s'agit de ta vie privée.

Ces quelques mots confortèrent la jeune femme dans sa décision de tout lui avouer. Elle hocha la tête et s'installa sur le bord du lit de Sirius, en face de celui de Peter.

Le blond ne pipa mot durant toute la durée de son récit. Elle lui montra la photo qui l'avait trahie, lui expliqua sa venue à cette époque, ses aventures avec Harry et Ron, absolument tout. Lorsqu'elle en fut arrivée à l'épisode de sa trahison, il plissa le front, lui montrant sa confusion, mais ne pipa mot pour autant. Elle tenta de rester évasive sur son sort mais il ne fut pas dupe et elle finit par avouer sur son regard insistant.

Finalement, quand elle eut achevé son récit, il resta un instant plongé dans ses pensées, avant de plonger ses yeux dans ceux d'Hermione.

- Cet homme… Ce n'est pas moi. Je comprends maintenant pourquoi tu ne restais jamais longtemps avec moi, ou que tu t'isolais avec les autres. Ce qu'il a fait est ignoble. Et je ne serai pas comme lui. Tu as déjà changé beaucoup de choses en venant ici, j'en serai une de plus. Si tu veux bien me laisser une chance.

Elle acquiesça.

- Les Maraudeurs m'ont convaincue de te parler. Je ne pourrai pas être entièrement à l'aise avec toi avant un certain temps, je pense, mais je ferai des efforts. Tu n'es pas la même personne. Au contraire, je dois te donner l'opportunité de tout changer.

- Merci Hermione.

Il lui tendit une main déterminée, qu'elle secoua avec un sourire.

- Je vous aiderai. Quand tu en auras besoin, tu n'auras qu'à m'appeler. Je veux détruire cet homme autant que vous.

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Plus tard dans la soirée, Hermione était avec Sirius dans le repaire des Maraudeurs, agréablement surprise de la tournure des événements. Elle ne regrettait pas d'avoir donné sa chance à Peter, malgré ses doutes initiaux.

- Mione, je crois que pour la première fois, je n'ai plus de questions. Enfin, j'en ai un million, mais elles ne sont que secondaires. Tu aimais bien la moustache ? J'ai l'air absolument bien conservé sur cette photo.

- Sirius, dit-elle en levant les yeux au ciel, tu avais trente-cinq ans lorsqu'on s'est rencontrés et tu ressemblais à un cadavre. Je suis désolée de te dire que j'étais plus préoccupée par l'idée de survivre à un loup-garou qu'à assouvir mes fantasmes d'adolescente. J'avais treize ans, par Merlin.

- Loup-garou ? Oh non…

- Le soir où nous nous sommes rencontrés à la cabane hurlante, Remus s'est transformé… Je ne lui ai pas menti, il n'a blessé personne. Mais on a quand même dû courir à travers la forêt pour éviter de finir en pièces. Heureusement, l'hippogriffe qu'on avait délivré, Buck, a repoussé le loup. Remus a fini avec une belle bosse… Je ne voulais pas l'accabler, tu sais ce qu'il pense de sa condition…

- Depuis que tu l'as poussé à accepter son loup, il parvient à concilier ces deux parties de lui. Les transformations restent très douloureuses, mais il nous reconnaît et on passe des nuits sous nos formes d'animagi à courir avec lui.

- D'ailleurs, Siri, je voulais te demander… Je peux voir Patmol ?

Sans attendre, il bougea du canapé et se changea, venant ensuite grimper sur les cuisses d'Hermione pour quémander des caresses. Elle lui en administra en riant alors qu'il agitait la queue, apparemment satisfait. Il se retransforma après quelques instants, la rassurant sur le fait qu'il tournerait plus fréquemment, maintenant qu'elle était au courant.

- Tu sais, je m'en veux de vous avoir menti pendant tant de temps… Surtout à toi, Siri. Tu as partagé tellement de choses avec moi que je me sens coupable de ne pas m'être livrée autant…

- Hermione.

Elle avait baissé la tête mais la redressa en entendant son ton ferme, croisant les orbes grises.

- Tu as fait ce que tu as dû. Tu ne m'as jamais menti sur qui tu étais au fond, et c'est ce qui compte. Pour moi, il n'y a pas de différence entre la personne que tu étais hier et qui tu es aujourd'hui. Hormis une sacrée dose de courage pour avoir traversé tout ça.

Elle l'embrassa sans hésitation. Lorsqu'ils eurent repris leur souffle, il lui sourit, ravi de sa réaction.

- Dis-moi quelque chose sur le futur.

- A propos de quoi ?

- Ce que tu veux, tant que ça concerne ma moustache ou celle de Remus.

Elle éclata de rire, lui donnant un coup de coude joueur dans les côtes.

- Tu sais, tu étais la famille qu'Harry n'a jamais eue. Lorsqu'il a découvert que tu étais son parrain, il a rêvé qu'il pourrait partir de chez les Dursley pour habiter avec toi. Malheureusement, tu étais en fuite… Il a trouvé un père en toi, même si tes conseils restaient souvent dangereux pour tous ceux qui écoutaient, s'amusa-t-elle, et il a tenu deux ans à Poudlard grâce à tes lettres.

- Les Dursley ?

- La sœur de Lily, Pétunia, et son mari Vernon. Ils l'ont maltraité pendant des années. On se doutait de beaucoup de choses, mais Harry n'en a jamais vraiment parlé, sans doute parce qu'il considérait ce qu'il vivait comme normal. Durant notre année de cavale, j'ai quand même compris un certain nombre de choses assez dérangeantes sur sa vie chez eux. Ils l'ont fait dormir jusqu'à ses onze ans dans un placard sous l'escalier…

Le juron s'échappa des lèvres de Sirius sans qu'il daigne le retenir.

- Tu représentais beaucoup pour lui et les quelques moments que vous avez passé au Square Grimmaurd, qui est devenu plusieurs années le quartier général de l'Ordre du Phénix, ont été merveilleux. La photo que Remus a trouvée date de notre cinquième année.

- Si c'était le quartier général de l'Ordre… où était Regulus ?

- Personne ne savait exactement à l'époque. Tu pensais qu'il avait péri dans les rangs des Mangemorts. Mais Harry, Ron et moi avons découvert bien plus tard qu'il s'était retourné contre Voldemort et avait volé l'horcruxe de la caverne. Il est mort en tentant de réparer ses erreurs, Sirius.

- Comment ?

- Les inferi.

Un masque douloureux s'installa sur le visage du brun.

- Le futur est déjà changé, Sirius, il ne mourra pas. Je ne le permettrai pas. Il sait que j'ai récupéré le médaillon.

- Je le protégerai. Je l'aiderai à s'enfuir du Square.

- Je sais. Tout ira bien.

Elle s'allongea sur les genoux de son petit-ami, alors qu'il passait une main distraite dans ses boucles brunes.

- Tout ça me paraît encore surréaliste…

- Je sais.

Il prit un air encore plus sombre, mais cette fois également hésitant. Elle remarqua son trouble et le poussa à parler en joignant sa main à celle qui reposait sur son ventre, appliquant une pression rassurante.

- Je voulais parler de ce qui s'est passé au Manoir Malefoy. Tu fais encore beaucoup de cauchemars, je voudrais t'aider, Mione.

Elle soupira, triturant ses mains, mais il lui laissa le temps de chercher ses mots, passant simplement un doigt sur sa lèvre inférieure pour qu'elle cesse de la maltraiter. Après plusieurs minutes, elle commença son récit d'une voix calme, mais quelques fois entrecoupée de tremblements.

- Nous campions dans la forêt. Par un concours de circonstances, Harry et Ron avaient récupéré l'épée de Godric Gryffondor dans un lac gelé, qui nous permettrait de détruire les horcruxes. Malheureusement, quelques jours plus tard, Harry a prononcé le nom de Voldemort, passé sous tabou, ce qui a permis à des rafleurs de nous localiser. Ils nous ont emmenés au Manoir Malefoy et nous ont confisqué nos affaires, mais j'ai eu le temps de jeter un sortilège cuisant à Harry, pour cacher sa cicatrice. C'est grâce à ça que les Mangemorts au manoir tardent à appeler Voldemort, n'étant pas certains de son identité. Mais Bellatrix a vu l'épée qui était apparemment censée être dans son coffre à Gringotts. Elle est entrée dans une rage folle et a envoyé Harry et Ron au cachot, me gardant pour m'interroger.

Sa voix se coupa à ce moment de l'histoire, appréhendant la suite.

- Mione, tout ce que tu pourras me dire ne fera que confirmer à quel point tu es incroyable. Ce qu'elle t'a fait est d'une cruauté sans nom, mais tu es plus forte. Une fois que tu auras raconté ça, elle n'aura plus de pouvoir sur toi.

- Tu es le premier à qui j'en parle réellement. Harry et Ron n'ont fait que m'entendre ce jour-là. Nous n'avions pas de temps à perdre, il fallait ensuite aller à Gringotts rapidement avant que la sécurité se renforce.

Il hocha simplement la tête, attendant respectueusement qu'elle reprenne son récit.

- Elle a commencé par des doloris. J'ai encore l'impression de les sentir, parfois, pendant mes cauchemars. Elle hurlait pour savoir où on avait trouvé l'épée, comment on était entrés dans son coffre, et surtout ce qu'on avait pris d'autre. C'est comme ça que l'on a suspecté qu'il y avait un horcruxe là-bas, elle semblait terrifiée. C'est la seule fois où je l'ai vue comme ça, sans son sourire sadique.

- Elle est à Azkaban maintenant, Mione. Elle ne te peut plus rien, je te le promets.

- Puis elle a sorti son poignard en argent. Et elle m'a marquée comme du bétail. La seule chose qui m'a faite tenir était de savoir que si je me taisais, les autres pourraient s'enfuir. Mais je n'aurais pas tenu longtemps. Elle était sur le point de me passer à Greyback, quand tout s'est passé très vite. Avec l'aide d'un ancien elfe de maison des Malefoy qu'Harry avait libéré des années plus tôt, ils se sont échappés de la cave. Elle m'a pris en otage, j'ai l'impression de sentir sa lame sur ma gorge parfois. La suite est relativement confuse pour moi, elle a lâché prise et nous avons transplané. J'ai perdu connaissance après.

- Tu as tant traversé…

- Harry est bien plus courageux que moi, sans lui nous aurions échoué depuis longtemps. Et Ron était prêt à prendre ma place.

- Hermione, tu es la sorcière la plus courageuse, la plus belle, la plus intelligente que je connaisse. Et je ne cesserai jamais de répéter que je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime.

- Je t'aime aussi, Sirius.

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Bonjour mes petits angelots en sucre,

Je m'excuse pour ce jour de retard, mais j'espère qu'il ne vous a pas empêché d'apprécier ce chapitre.

Par ailleurs, je suis dans une école supérieure qui trouve amusant d'étendre les examens de fin d'année d'avril à juin, je vais donc devoir ralentir sur le rythme de publication pour passer à un dimanche sur deux. Le prochain chapitre sera donc posté le 11/04.

J'espère que vous serez toujours au rendez-vous !

Je regrette moi-même de devoir lever le pied, mais j'aimerais avoir un métier après mes études. Intéressant, de préférence.

Nous avons donc un revirement de situation avec Peter ! Qu'en pensez-vous ? Aurais-je dû le laisser à l'écart ?

Un grand merci pour 11k lectures !

Je vous dis à dans deux semaines (ça passe vite, promis) !

Cassiopeia Von Black

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