Hey ! Le printemps est là, ainsi qu'un nouveau chapitre.
Bonne lecture !
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Qui dit que ce n'est pas de l'amour…
31 Décembre, 1943
Enfin, 1943 toucha à sa fin; dix-sept ans s'étaient écoulés pour le voyageur temporel venu dans cette époque, tandis que ses amis, en 2001, gardaient un œil sur l'horloge depuis près de quarante jours.
Au début, les longues années n'avaient pas inquiété le jeune homme qui était alors certain et assuré de son succès. Cependant, lorsqu'il se réveilla ce jour-là, il fut pris de court par le peu de temps qui lui restait.
Si peu de temps… et pourtant, la situation n'avait pas changé. Qu'importent les détails, les évènements suivaient leur cours comme ils le devaient.
Harry Potter était impuissant; réduit à attendre avec désespoir que la mort vienne le chercher.
Toutefois, le Destin ne comptait pas se limiter à ce qui était écrit : il allait accélérer le rythme.
Comme à présent.
Tom était en train de travailler sur ses rédactions de Noël. L'écriture du jeune serpentard était élégante: fine et délicate, elle conférait une beauté indéniable à ses lettres.
La pointe de sa plume était légèrement tordue. Posée sur un coin de la feuille, l'extrémité en métal reflétait la lueur orangée du feu de cheminée. Le son des grattements contre le parchemin emplissait la salle commune.
Le Sept est un nombre magique, rédigea le serpentard, laissant transparaître son fanatisme dans les courbes de ses lettres, comme le prouve l'astronomie primaire.
Les anciens sorciers ont établi un système de sept jours en se basant sur la rotation des sept planètes. Parmi les constellations observées, la Grande Ours est la plus brillante et la plus importante. Même d'une perspective magique, l'étoile à sept pointes est considérée comme le symbole le plus puissant et difficile à contrôler. Les processus et matériaux de nombreuses potions sont liés au chiffre sept tel que, par exemple, la potion de Polyjuice, qui nécessite sept ingrédients.
Etrangement, les communautés moldues considèrent également le chiffre sept avec une certaine déférence. La Bible fait mention de sept jours, de sept péchés, et est remplie d'heptagrammes. Cette obsession est cohérente avec les conclusions auxquelles sont parvenus les sorciers. Les grecques anciens croyaient que le monde était formé de rectangles, triangles et cercles, et que la somme de tous ces angles était exactement égale à sept…
Cela peut sembler un peu aléatoire, mais nous pouvons formuler une hypothèse. Sept est un chiffre magique. Les effets des sorts, potions et symboles magiques pourraient-ils donc être amplifiés par l'usage du sept ?
Tom fit une pause, calme et composé, avant de terminer :
Ceci reste à confirmer.
Tom ne pouvait pas s'empêcher de devenir Voldemort.
Même s'il avait promis à Harry de rester "juste Tom Riddle" dans la Chambre des Secrets, même s'il avait promis de ne plus dépasser les bornes, personne ne pouvait réellement l'arrêter dans sa quête de pouvoir.
Cela faisait déjà longtemps que le compte-à-rebours s'était enclenché pour Harry.
Noël, cette année-là, fut extrêmement calme et pauvre en évènements.
Tom ne comptait pas passer ce noël avec Harry et avait demandé à pouvoir rester à l'école, faisant fi du jugement silencieux de son gardien.
Le préfet des serpentards ne serait pas seul cependant: selon ses désirs, il pouvait aisément trouver quelqu'un pour lui tenir compagnie ou l'accompagner s'il en avait besoin... comme lorsqu'il souhaitait visiter le Ministère, par exemple.
Bien que ce soit les vacances de noël, de nombreux sorciers travaillaient encore au Ministère de la Magie.
« Voici le directeur du département judiciaire du Ministère. »
Abraxas, jeune diplômé, état devenu encore plus éblouissant; un grand sourire aux lèvres, il présenta son collègue à l'adolescent aux yeux sombres avant de se retourner vers le fonctionnaire qui était flatté par l'introduction. « Voici Tom Riddle, mon junior. »
« Bien le bonjour! »
Tom répondit avec un sourire.
Bien que Malfoy l'ait relégué au statut de son "junior", le serpentard avait conscience de ce qui se jouait dans cette présentation. Pour quel type de « junior » le nonchalant Malfoy prendrait-il du temps ?
En outre, ce n'était pas la première fois qu'ils entendaient le nom de Tom Riddle. Un addition surprenante à la maison de Serpentard, qui avait fini par devenir préfet et qui serait probablement le premier de sa promotion. Leurs enfants leur avaient déjà rapporté à quel point ce jeune homme était intelligent. Ils étaient donc contents de faire sa connaissance, ouvrant avec diligence les voies de la politique à l'ambitieux serpentard et prêts à trahir leurs anciens amis et supérieurs sans états d'âme si le nouveau venu s'avérait plus intéressant.
Ce genre de personnes, qui privilégiaient la coquetterie à la force et ignoreraient les talents de certains afin de se concentrer sur leurs faiblesses… ce genre de personnes étaient terriblement ennuyeuses.
Mais celui qui désirait le pouvoir devait les amadouer, car ce genre de personnes pouvaient également leur ouvrir de nombreuses portes.
Le directeur du système judiciaire, par exemple. Les Malfoys en avaient besoin afin de pouvoir créer des failles dans le système est assurer leurs arrières, tandis que lui profitait des ressources financières des Malfoys afin de renforcer sa position.
C'était ainsi que les serpentards opéraient; en créant une situation où chaque parti en sortirait gagnant.
Ces règles n'avaient plus de secret pour Tom.
Abraxas guida Tom à travers le Ministère de la Magie, aussi détendu que s'il était dans sa propre demeure.
« Abraxas. » Après quelques instant, Tom ouvrit soudainement la bouche et pointa du doigts un homme tout juste sorti de la cheminée et qui se hâtait dans le hall, une pile de documents en main. « Qui est-ce ? »
Abraxas y jeta un œil et leva le menton. « Le père d'Ovidius Parkinson. Le père et le fils se ressemblent beaucoup. »
« La seule différence… » Le blond, qui appréciait hommes et femmes, sourit avec malice. « C'est que cette version-ci est plus âgée. »
Tom sourit en se remémorant le visage du jeune serpentard : des cheveux noirs, un menton pointu et fin, une peau pâle. Il était plutôt plaisant à regarder. Dommage qu'il soit si faible et tellement… agaçant. Tom n'oublierait jamais son air surpris lorsqu'Harry avait ignoré sa main levée et l'avait choisi à la place.
Tch, agaçant .
C'est pourquoi, Tom dit d'un air mauvais, « Il semblerait que tu fasses preuve de négligence envers ton jouet. Il s'est montré plutôt… assertif, ces derniers temps »
Abraxas haussa les épaules. « Quoi? T'aurait-il provoqué? »
Tom ne dit rien; il se contenta de regarder Malfoy en souriant.
« Je comprends. »
Une simple conversation entre deux personnes venait de déterminer le futur d'une autre.
Tel était le pouvoir que l'on avait, lorsqu'on côtoyait ceux qui se trouvaient au sommet de la pyramide.
« Pour être honnête, je ne m'attendais pas à ce que tu viennes me voir. » Abraxas pencha la tête et dit, le ton taquin, « Pourquoi ne pas passer noël avec ton cher Harry? C'est bientôt ton anniversaire, non? »
Les yeux de Tom se remplirent d'ombre. Il n'y avait qu'avec Abraxas qu'il osait révéler ainsi la monstruosité qui se cachait derrière son masque. En vérité, la seule personne que Tom considérerait jamais vraiment comme un ami serait Abraxas Malfoy.
« Tom, j'avoue avoir de plus en plus de mal à te suivre, » renchérit Abraxas, comme s'il ne l'avait jamais réellement compris. « En fin de compte, en ce qui concerne Harry… où te situes-tu? »
Tom allait lui répondre, mais Malfoy l'interrompit.
« Et ne me racontes pas de mensonge ou de bêtise. » Les serpentards ralentirent le pas. Tom lui demanda, les sourcils levés. « à quelle sorte de réponses t'attends-tu alors? »
« Dis-moi exactement ce que tu ressens pour lui. Ton comportement laisse suggérer que ce n'est pas qu'une question de désir. »
Tom plissa les yeux, dissimulant la teinte pourpre qui était apparue dans leur noirceur. « Il se peut… que je l'apprécie, mais je ne l'aime certainement pas. »
Ils continuèrent à marcher en silence. Tom n'avait rien à ajouter, tandis que Malfoy semblait réfléchir à ses propos.
Abraxas se mit à jouer avec un mèche de ses longs cheveux blonds. « Tom, tu as une conception assez extrême du mot "aimer"… Oh, ne t'inquiète pas, je ne cherche pas à jouer le rôle de ton meilleur ami et confident. »
Mais il ne comptait plus le nombre de fois que le plus jeune serpentard avait dit qu'il « n'aimait pas » son gardien.
Selon certains poètes, considérés comme des savants en ce qui concerne les sentiments, « ceux qui veulent pas parler d'amour… sont amoureux »,
Abraxas ignorait ce qui se passait dans le cœur de Tom. Il ne désirait pas particulièrement le savoir, d'ailleurs. Il y avaient des choses plus importantes sur lesquelles se concentrer :
« Tu te soucies trop de lui. Si quelqu'un se servait de lui afin de te faire chanter, que ferais-tu ? » Abraxas accéléra le rythme, ses longs cheveux platine dansant au vent. Il semblait presque resplendir. « Ton destin est lié à celui de la famille Malfoy; ta faiblesse pourrait nous affecter, moi et ma famille. »
Tom lui emboîta le pas, semblant acquiescer silencieusement.
Cependant, Malfoy, qui pensait avoir le dessus, ne vit pas les lèvres du jeune serpentard se courber.
Le blond se trompait sur deux points. Premièrement, Harry était d'une autre époque. Il pouvait partir à tout moment en cas de danger. Et si ce n'était pas le cas, les règles de l'univers le protégeraient. Autrement, comment aurait-il pu déclarer d'un ton si assuré qu'il ne "mourrait pas » au beau milieu d'un bombardement ? L'idée même que quelqu'un puisse se servir de lui afin de le menacer était donc impossible.
Ensuite, son destin n'était pas lié à celui de la famille Malfoy. Il n'était lié à personne. Au contraire, son objectif était que les Malfoys viennent à en dépendre de lui. Peu importe qu'il y parvienne grâce à une stratégie ou de la force brute, il voulait faire de Malfoy son serviteur. Leur prétendue codépendance n'était qu'une illusion invoquée par l'esprit du jeune et encore naïf Malfoy.
Abraxas Malfoy était de bonne humeur; alors qu'il menait son junior à leur prochaine destination, il se mit à réfléchir à la façon dont il réaliserait les ambitions de sa famille grâce à l'aide de son ancien camarade.
Bientôt, ils se retrouvèrent devant la porte des hautes pontes du Ministère. Il avait fourni à Tom un passe qui le mettrait directement en contact avec des gens puissants.
Le descendant de Serpentard sourit d'un air étrange.
Est-ce que Tom Riddle et Abraxas étaient amis? En quelque sorte.
Mais ses propres intérêts avaient la priorité.
Tout comme Dumbledore, qui avait poursuivi pendant de longues années son combat pour « Le Plus Grand Bien ».
Toutefois, il devait reconnaître qu'Abraxas faisait un bon ami.
« Et donc? As-tu besoin de mon aide pour organiser ta fête d'anniversaire? »
« Non. » Répondit Tom, sans hésitation.
Aurait-il déjà des projets?
Le 31 décembre se déroula comme il s'y attendait. Des serpentards lui avaient envoyé des cadeaux en avance et le paquet de Professeur Slughorn était apparu en matinée sur la table de Tom. Même Dumbledore lui avait fait parvenir une boîte de dégoutantes sucreries au citron.
Cependant, alors qu'ils examinait sa pile de présents, les yeux de Tom s'obscurcirent légèrement.
Aucun; aucun des cadeaux ne venait de lui.
Tom grimaça et, prit de colère, renversa la pile devant lui. Plusieurs boîtes tombèrent au sol, s'ouvrant accidentellement et révélant les joyaux et pierres précieuses qu'elles contenaient.
En dépit de leur valeur, l'adolescent ne leur accorda pas un regard.
Il connaissait les serpentards. La plupart d'entre eux avaient probablement chapardé un objet discret de leur coffre familiale avant de le laisser aux elfs de maison, qui s'étaient alors chargés de l'emballage et de l'envoi. Un cadeau n'était qu'une formalité à leurs yeux.
Pour eux, un anniversaire représentait surtout l'occasion de socialiser et de former des alliances. Rien de plus.
Tom enfila son uniforme; la coupe du vêtement flattait sa silhouette davantage que celles des autres. Une expression détachée sur le visage, il ouvrit la porte de sa chambre et sortit.
PAM! De minuscules feux d'artifices explosèrent au-dessus de la tête du serpentard et des rubans étincelants tombèrent sur ses épaules.
« Joyeux anniversaire ! » Dit la personne à côté de lui, lui présentant la boîte de gâteaux qu'elle tenait entre ses mains. Ses cheveux noirs ébouriffés recouvraient en partie une vieille cicatrice.
« Um… c'était… l'idée d'Andrew et ses amis. Ils ont cru… que l'on s'étaient disputés. » Dit Harry en se grattant le bout du nez, embarrassé. Se tenant là avec sa boîte de gâteaux en main, devant le grand et calme adolescent, un étrange sentiment de gène l'avait envahi.
Andrew et ses amis? Ces idiots de Gryffindors.
Tom relâcha sa prise autour de sa baguette et sortit ses mains de ses poches. « Merci, » répondit Tom, les dents serrées. Il suivit Harry dans le couloir – pour fêter son anniversaire autour d'une pâtisserie bon marché.
Loin d'être un chef d'oeuvre, le gâteau d'Harry semblait être fait de sucre et de crème. Tom faillit exprimer son dégoût à voix haute.
Mais il devait bien l'admettre… ces idiots avaient finalement eu une bonne idée.
….
Hello les lecteurs ! Petit avertissement : pour des raisons personnelles, je vais devoir ralentir la traduction de 47 (je ne peux plus garantir 1 chapitre/semaine). Cependant, je n'abandonne pas cette trad.. Vous aurez la fin de cette fic, je le jure !
À bientôt,
Yepmissis
