Nous avons décidé de poster la suite un peu en avance cette semaine parce 1. (elle est prête!) et 2. comme vendredi est saint, il sera dédié à notre famille, de même que ce weekend.
Enfin! Nos héros entrent dans la septième et dernière porte du Manoir Oblivion! La forme de la porte a été inspirée de Harry Potter pour Nsperis, qui voulait faire à nouveau l'ambiance très "jeu vidéo" qui avait plu avec la 5ème.

Sora se passa une grande main sur le visage, pour tenter de rester le plus serein possible face à la situation actuelle: comment… comment diable Eraqus pouvait-il leur imposer un tel choix?! Avec amertume, l'Élu de la Keyblade se laissa tomber au sol et, en tailleur et bras croisés sur le torse, il réalisa qu'il avait à nouveau atteint le sommet du même Manoir dans lequel il avait déjà choisi d'abandonner de précieux souvenirs… Néanmoins, comme ses amis faisaient de même, il commença à fouiller dans sa mémoire quel "moment heureux" il pourrait bien offrir à cet espèce de lieu complètement détraqué… Pour tenter de se concentrer, le jeune homme ferma ses paupières et fronça ses sourcils bruns au-dessus sur son front, cherchant une faille à exploiter… un souvenir avec lequel tricher… n'importe quoi, mais pas un souvenir trop "récent"...

"Sora...Mickey...Anniversaire…"

Les murmures réflexifs de Riku le tirèrent de ses réflexions et Sora posa un œil bleu océan sur son meilleur ami, se demandant ce qu'il venait de trouver dans sa tête alors qu'il regardait avec un clair dépit trois de ses doigts levés devant son visage altier. Tandis qu'Iwako soupirait d'abandon face à une réalité qu'elle venait sans doute de trouver au fond de sa mémoire, et qu'elle commençait à se masser les tempes de deux doigts fins, Hayate demanda à la cantonade, d'une voix étrangement peu sûre d'elle:

"Nous sommes unanimes sur la nature du souvenir, le bonheur. Mais doit-il vraiment être le plus heureux pour fonctionner comme contresort?"

Iwako posa un éclat d'iris améthyste sur sa meilleure amie, se recentrant sur la question, avant de préciser, incertaine également:

"Le souvenir devrait en toute logique être la "source" de tout le bonheur qui en découle… Mais je trouve étrange de résumer le bonheur à un seul souvenir… c'est tout bonnement impossible! C'est une émotion bien plus complexe qu'un moment précis figé dans le temps…"

"Ah moins que cette émotion ne touche plusieurs souvenirs…" supposa Riku, qui cherchait également une explication logique.

Une image heurta brutalement l'esprit de Sora, qui ouvrit de grands yeux, l'air possédé. Abasourdi, il baissa le menton pour observer son collier et souffla:

"Une chaîne…"

Alors que ses trois compagnons le dévisageaient avec stupeur, l'Elu de la Keyblade sauta sur ses jambes et expliqua, tout en tirant sur son pendentif pour leur montrer les mailles qui le retenaient à son cou :

"La mémoire, c'est comme une chaîne de souvenirs! C'est Naminé qui me l'avait expliqué comme ça. Donc un souvenir correspond à un maillon, que tu peux enlever…"

"Mais c'est bien sûr! réalisa Iwako. C'est techniquement ce qui a dû arriver avec Sora: Naminé a effacé toute la chaînede ses souvenirs depuis sa découverte du Manoir Oblivion. C'est pour cela qu'il avait oublié toutce qu'il c'était passé dans ce lieu…"

"Ok, résuma Riku avec une claire froideur. Donc peu importe le souvenir qu'on va choisir, il va forcément y avoir des répercussions sur l'ensemble de notre mémoire…"

Un silence dérangé répondit au jeune Maître de la Keyblade… Le « sacrifice » paraissait bien pire à présent… À nouveau, ce fut Hayate qui intervint la première, pragmatique:

"Il nous reste une alternative à explorer: rebrousser chemin et quitter le Manoir Oblivion."

Iwako et Riku dévisagèrent la jeune femme aux cheveux roses avec étonnement; il était rare en effet de voir la téméraire Hayate vouloir faire marche arrière. Iwako émit derechef une hésitation:

"On pourrait très bien le faire, c'est vrai… mais je ne pense pas que les "salles" qu'on a traversées restent ouvertes. Donc si on décide de revenir plus tard, il nous faudra à nouveau réussir toutes les épreuves…"

"Oui et…ajouta Riku en posant un regard turquoise brillant sur Sora. On est en mission de sauvetage, après tout. Nous aurions fait tout ce chemin pour rien."

Sora le savait très bien. Mieux que ses trois amis: Ventus souffrait. Il sentait non seulement sa solitude et sa frustration dans son cœur, mais il savait également, depuis qu'il avait eu la possibilité de lui parler dans son dernier rêve, à quel point il avait envie de se réveiller et d'aider Aqua et Terra. Au fond de lui, Sora était terriblement partagé: bien qu'il détestât l'idée de devoir se séparer d'un précieux souvenir, il ne pouvait pas non plus abandonner Ven à son tragique sort. Cependant, l'Elu de la Keyblade réalisa également que si les quatre porteurs se trouvaient dans ce Manoir, face à ce choix inexorable, c'était en partie de sa faute. En effet, c'est Sora qui voulait réveiller Ventus à tout prix. Il aurait très bien pu passer toutes les épreuves seul, et ne pas les infliger conjointement à ses amis… Ce fut pour cette raison que le jeune homme avança d'un pas vers Riku, Iwako et Hayate et posa une main gantée sur son coeur, tout en relevant un visage décidé à leur encontre:

"Ecoutez les amis… Tout ça arrive parce que Ventus est… coincé en moi. On sait tous que je suis le seul à pouvoir le réveiller… et je sais pas comment l'expliquer, mais je sens que c'est ma responsabilité, d'aider Ven… donc je veux pas vous demander de faire le sacrifice à ma place: c'est moi qui donnerait un souvenir."

Sa tirade confiante terminée, Sora releva les yeux et fut dérouté de voir des sourires ironiques s'afficher sur les visages attendris de ses trois amis: pourtant, songea le jeune homme en levant un sourcil perplexe, il était sûr d'avoir été convaincant dans ses propos! Pourquoi se moquaient-ils de lui?

"Ca y est… lâcha Riku en croisant les bras sur son torse tout en le regardant avec amusement. Tu peux pas t'en empêcher hein?… de jouer au héros."

Sora leva un sourcil, ne comprenant pas où son meilleur ami voulait en venir, et se tourna vers la magicienne de leur groupe pour plus d'explications. Celle-ci leva les yeux au ciel avant de soupirer, d'un ton jovial, tout en posant ses mains sur ses hanches délicates:

"Ne me regarde pas comme ça: si tu crois que tu vas encore pouvoir remporter tous les lauriers, tu te mets le doigt dans l'œil! Moi aussi j'ai le droit de jouer à l'héroïne… Et tu penses pas que tu t'es déjà assez souvent sacrifié?"

La jeune femme ne laissa pas le temps à Sora de pouvoir se défendre qu'elle se tourna rapidement vers Hayate, faisant virevolter ses cheveux bleu nuit dans son dos, alors qu'elle intimait à sa meilleure amie:

"Et cette constatation va pour toi aussi! Je ne veux pas encore t'entendre dire que ce sera toi, Miss sacrifice. C'est bien compris?"

Hayate sourit timidement, sans doute touchée, puis jeta un rapide coup d'oeil en direction de Sora, avant d'admettre, ironiquement:

"Pour une fois, je passe volontiers mon tour…"

Sora, Riku et Iwako échangèrent un regard, profondément estomaqués, comme s'ils se demandaient qui était la personne qui venait de prononcer cette phrase. Hayate aurait dit qu'elle était fiancée à Xehanort que cela aurait produit le même effet. Avait-elle, pour la première fois, peur de quelque chose? Gênée par son aveu, la jeune femme se racla la gorge avant de subtilement dévier la conversation:

"Si je puis me permettre une proposition: trêve de bavardages. Et si nous passions cette dernière porte et avisions une fois derrière?"

Joignant le geste à la parole, elle sortit de la poche de sa veste en cuir une grande carte blanche, que Sora n'avait pas encore pu découvrir: contrairement à toutes celles qu'ils avaient remportées tantôt, celle-ci ne comportait aucun dessin de créature d'aucune sorte. Seulement, en son centre, une belle pièce d'échec blanche surmontée d'une couronne. L'objet de quête se mit à luir plus intensément lorsqu'elle l'approcha de la cloison qui les séparait encore de leur dernière épreuve. Comprenant et acquiesçant tacitement, Iwako fouilla également dans son manteau avant de lever devant elle la jumelle obscure de la carte d'Hayate: si le design de la pièce d'échec était le même, l'intégralité de la carte était d'un noir d'encre. Les deux jeunes femmes approchèrent leurs artefacts de la septième porte, qui émit un claquement sourd et vrombissant, avant de s'entre-ouvrir, laissant entrevoir un éblouissant filet de lumière par sa fente. Les deux porteuses se tournèrent ensuite vers leurs deux compagnons masculins, attendant leur assentiment, bien que décidées, pour leur part, à franchir ce dernier pas de porte infernal.

Sans trop de remue-méninges supplémentaires, et aussi parce que le plan "agir puis improviser ensuite" lui convenait parfaitement, Sora alla promptement rejoindre le côté d'Hayate et glissa ses doigts entre les siens en lui souriant de toutes ses dents, pour lui indiquer qu'il partageait tout à fait son ressenti (et aussi, il devait se l'avouer, parce qu'il était absolument euphorique à chaque fois qu'elle lui laissait lui tenir la main). Riku, légèrement à l'écart, prit encore quelques secondes pour analyser la meilleure option. Après quoi il haussa ses larges épaules et maugréa:

"Eh bien… laissons le hasard décider, pour une fois."

L'accord du jeune Maître de la Keyblade donné, les quatre amis décidèrent donc de pénétrer dans la dernière salle du Manoir Oblivion, aveuglément, et ne comptant que sur leur courage.

...

La porte était si imposante par ses dimensions qu'ils purent entrer côte à côte, en ligne. Baissant presque simultanément leurs bras de devant leurs yeux éblouis, les quatre porteurs de Keyblade découvrirent alors ce qui les attendait de l'autre côté: la septième salle était rectangulaire, profonde et extraordinairement haute de plafond. Si ces murs et son sol étaient identiquement blancs et décorés de motifs à chaîne rappelant ceux de la Chambre cachée à Jardin Radieux, la majeure partie de la pièce était occupée par ce qui ressemblait à des murs translucides et grésillants… Sora fronça les yeux et finit par identifier la source du bruit qui ressemblait au bourdonnement de centaines d'abeilles: les étranges parois, qui mesuraient bien cinq mètres de haut, étaient constituées d'un fin entrelac de filaments électriques argentés, quasiment invisibles à l'œil nu.

"Un labyrinthe magique…" souffla Iwako, impressionnée.

Sora aperçut enfin une série de coudes et d'angles à l'intérieur de ce quadrillage géant et admit que le terme employé par sa meilleure amie était terriblement bien choisi.

"Il semble y avoir quelque chose au fond de la salle…" nota Riku qui, avantagé par sa grande taille, pouvait voir un peu plus loin que ses compagnons.

Comme si la salle n'était pas droite, où comme si il y avait différents niveaux, le mur opposé au leur semblait en effet un peu surélevé et laissait entrevoir une sorte d'îlot central devant deux hautes fenêtres longilignes. Une forme blanchâtre dépassait timidement des murailles ensorcelées, tel un sommet enneigé émergeant au-dessus de nuages d'orage.

"Un trône… laissa échapper Hayate en resserrant sa main entre les doigts de Sora. Un immense trône blanc…"

"Ventus… supposa Sora. Je crois… qu'on a trouvé la Chambre de l'Éveil…"

Les deux massifs battants de porte se refermèrent dans un claquement assourdissant derrière les quatre amis, scellant toute échappatoire potentielle, et activant sans aucun doute la dernière épreuve. Comme si le sol consistait en une grille particulièrement complexe, le dallage se mit en mouvement dans un bruit de pierres qui roulent. Sora sauta vélocement pour rester proche de Hayate, tandis qu'il voyait Iwako se mettre à léviter du coin de l'œil, et Riku faire un rapide bond de côté pour éviter de se retrouver emmené trop loin du groupe. Dans un un bruit proche de celui d'une détonation, le labyrinthe cessa finalement de se mouvoir et, au travers de la palissade électrique qui leur faisait jadis face, quatre entrées se firent visibles, fentes rendues accessibles par le coulissement des murs sur le dallage.

"Bon… ironisa Riku avec un sourire moqueur aux coins des lèvres. Je pense que cela règle notre problème de choix…"

Interdits, Iwako, Hayate et Sora tournèrent un visage perplexes en sa direction et le jeune homme argenté, tout en haussant les épaules, ajouta:

"Il me semble que l'on a pas vraiment le choix, non? On va chacun devoir entrer par une de ces portes et trouver notre chemin dans le labyrinthe… Je propose donc que le premier ou la première arrivé(e), soit la personne qui donne son souvenir."

Pour la première fois de sa vie, songea Sora, il n'avait réellement aucune envie de gagner une course...

"Cela me paraît équitable", trancha Hayate tout en nouant ses cheveux en une queue de cheval haute, révélant les jolis traits ronds de son visage tacheté.

"Attendez, les arrêta Iwako en observant les parois vibrantes de ses yeux améthystes brillants. Il y a un problème avec ces murs…"

Dans un élégant et puissant saut de ses longues jambes, la magicienne se propulsa dans les airs et resta un instant proche de la voûte de la salle, ses cheveux et son manteau voletant dans un vent inexistant, observant sans doute la pièce de là-haut. Elle ne tarda pas à venir se poser sans bruit devant Sora, ses sourcils arqués froncés d'inquiétude.

"C'est bien ce que je craignais… soupira-t-elle. Bien qu'on ne les voie pas d'ici, les filaments magiques vont jusqu'au plafond, pas moyen de tricher… De plus, il y a quelque chose qui émane de ses murs… ce n'est pas de la magie de Foudre, c'est...autre chose."

Riku l'observait avec attention et, lorsqu'elle se mit à parler de l'étrange forme de sortilège, il plissa ses yeux turquoise en deux fentes luisantes d'intelligence et de doute. Voulant sans doute vérifier par lui-même l'une de ses propres théories, le jeune Maître de la Keyblade s'avança vaillamment vers la paroi la plus proche et, après une seconde d'hésitation, passa tout son bras gauche à travers, sous les hurlements de Sora et d'Iwako. Si Riku ne parut nullement souffrir de sa dangereuse action, il regarda avec une réelle angoisse son bras de chair et de sang tomber mollement contre la paroi maudite, tandis qu'une forme translucide et bleutée de ce même membre restait figée dans l'air de l'autre côté, semblant toujours pouvoir se mouvoir au gré des pensées de son maître. Tandis qu'Iwako se plaquait une main effrayée devant la bouche, le jeune homme aux cheveux argentés retira précipitamment son avant-bras à l'aide d'un mouvement d'épaule et récupéra, au plus grand soulagement de Sora, presque immédiatement la capacité motrice sur ce membre.

"On est d'accord que passer à travers ce machin te fantomise?" résuma Sora en voulant valider sa conclusion auprès de ses amis.

"Oui… souffla Hayate en tentant de cacher sa nervosité. Et il semble que le corps soit comme "laissé à l'abandon" derrière nous…"

"Je n'ose pas imaginer… murmura Iwako pétrifié. Ce qui peut nous arriver si l'on ne peut trouver un moyen de remettre ce qui semble être...notre âme… à l'intérieur de notre enveloppe physique…"

"Ne tentons pas plus l'expérience, décida Riku en ouvrant et en fermant le poing devant son visage, pour vérifier la maniabilité de ses grands doigts. Et disons-nous seulement que quoi qu'il advienne...

... il ne faut en aucun cas essayer de traverser un mur."

Sora leva un grand pouce affirmatif devant lui: errer à jamais dans le Manoir Oblivion avec Eraqus comme compagnon ex-Elu ne l'enchantait guère… Après quoi, il se tourna vers ses trois amis qui, chacun debout devant l'une des entrées du labyrinthe, n'osait faire un pas, une myriade d'émotions négatives glissant sur les traits de leurs visages. Peiné de les voir ainsi alarmés, Sora décida de leur adresser l'un de ses plus charmants sourires, combiné à des encouragements improvisés, bien qu'il ne fût lui-même pas bien rassuré:

"Allez les amis! C'est la dernière épreuve et après, fini les salles bizarres: on libère Eraqus, on réveille Ven et on sort d'ici au plus vite! On a passé les autres épreuves assez facilement, et vous avez entendu Eraqus? On a tous eu de super cartes, qui ont des pouvoirs, on a pu tester avec Haya!"

De timides sourires lui répondirent, ainsi que certaines mains levées, puis Sora vit Iwako et Riku disparaître derrière un mur de champ de force maudit. Hayate quant à elle, fit un pas en avant puis se ravisa en dévisageant Sora. Après quelques secondes d'hésitation, elle courut à lui, déposa un baiser sur sa joue, puis repartit en direction de son entrée tout en plaisantant:

"Second arrivé au bout doit un chocolat chaud à l'autre!"

Puis le jeune homme vit, à contre-coeur, la silouhette de la femme qu'il aimait s'engouffrer à son tour dans les méandres magiques de l'épreuve. Après une grosse inspiration, Sora se précipita, poings serrés, dans la dernière fente visible de la muraille grésillante. A peine eut-il pénétré dans le labyrinthe, que le sol sous ses pieds se mit à nouveau en mouvement. Telles les pièces d'un gigantesque puzzle, le Manoir Oblivion réajusta les couloirs de son terrible défi, de manière à ce que plus aucune porte de sortie ne soit désormais atteignable.

"C'est parti", déclara Sora en marchant droit devant lui, précautionneusement.

Il ne voulait pas courir, contrairement à son habitude, car les filaments électriques qui composaient les murs étaient trop difficiles à distinguer de loin et, à la manière d'un palais des glaces dans une fête foraine, il ne voulait pas entrer de plein fouet dans l'une des ces satanées palissades. Le premier croisement ne tarda pas à faire son apparition. Sora s'arrêta et mit ses mains sur ses hanches, hésitant entre la gauche et la droite. Il tenta de lever les yeux au ciel, mais impossible de se repérer avec le plafond, qui n'avait aucun motif particulier. Le jeune homme était en train de jouer solitairement à un am-stram-gram (en tentant de ne pas penser aux horripilants laquais d'Oogie Boogie), lorsqu'une ombre noire surgit de l'autre côté du mur devant lequel il se trouvait planté. Par réflexe, Sora fit jaillir sa Keyblade dans une gerbe d'étincelles et héla:

"Qui est là?!"

Un petit cri aigu lui répondit et le jeune homme abaissa son arme en reconnaissant la voix d'Iwako, dont la forme floutée par le mur magique semblait avoir fait un bond en arrière.

"Oh Sora c'est toi! Bon sang tu m'as fait peur!"

"Désolé… grommela le garçon en faisant disparaître son arme. Mais d'où tu viens? Je suis à un croisement, je peux peut-être essayer de te rejoindre?"

"Ça m'étonnerait malheureusement… ironisa la magicienne avec dépit. Je suis coincée."

"Comment ça?" s'étonna Sora perplexe.

"J'ai marché sans arrêt jusqu'à rentrer dans une espèce de carré… que je parte à droite ou à gauche, je reviens toujours à l'unique chemin d'où je suis venue."

Sora se prit le menton, dubitatif, et tenta de se mettre à la place de Hayate: comment s'y prendrait-elle pour aider Iwako? Se prenant au jeu, Sora releva la tête et demanda à la magicienne:

"Est-ce qu'il y aurait un mécanisme en plus dans ton carré? Je sais pas genre… un levier ou un truc du genre?"

"Attends je refais le tour et je te redis…"

Sora attendit patiemment que la forme de la jeune femme, partie sur sa droite, revienne depuis sa gauche, confirmant effectivement l'aspect cyclique de sa section labyrinthique.

"Oui tu as vu juste! s'exclama Iwako avec enthousiasme. Il y a une sorte de socle avec un flocon de neige caché dans un des coins, par terre. Je pense qu'un bloc de Glacier peut faire l'affaire. Je reviens!"

Sora vit à nouveau l'ombre de sa meilleure amie disparaître de son champ de vision puis, après une bonne minute de profond silence, le labyrinthe se mit à nouveau brutalement en marche, forçant le jeune homme à mouliner des deux bras pour garder l'équilibre alors que le sol sous ses pieds l'éloignait de son initial croisement. Se retrouvant dans un environnement tout à fait étranger, Sora loucha sur le mur magique apparu devant son nez en trompette, avant de faire demi-tour et de poursuivre son chemin dans son couloir personnel. Il tomba sur deux croisements, où il finit par emprunter la voie de gauche à l'aide du plus pur hasard, sans s'arrêter. Ce défi n'avait véritablement aucun sens à ses yeux, alors autant en finir au plus vite! L'Elu de la Keyblade arrivait à un nouveau croisement lorsqu'il reçut un appel sur son commlinck:

"VRRRR- De Riku à Sora. Toi aussi t'as dû tourner une manivelle?-VRRR"

Sora appuya sur une touche de son appareil et avança ses lèvres vers le micro pour répondre à son meilleur ami:

"De Sora à Riku. Non rien du tout. Mais Iwako a dû lancer un sort qui a peut-être fait bouger le labyrinthe. T'as déjà tourné la manivelle?"

"VRRR- Non pas encore. Je vais tenter ça maintenant.-VRRR"

"VRRR- De Riku à tout le monde: cramponnez-vous, je vais activer un mécanisme. Terminé.-VRRR"

Comme redouté en effet, un nouveau raclement dans le sol suivit l'action de Riku, déclenchant une nouvelle configuration du piège à souris géant dans lequel ils se trouvaient tous. Cependant, en plus de la nouvelle perte de ses minces repères pour Sora, le labyrinthe lui réservait une autre surprise: comme jaillissant des profondeurs du sol, des dizaines de lianes verdâtres se jetèrent sur lui, enserrant en premier lieu ses cuisses et ses avant-bras, pour l'immobiliser. Quelque part au loin, au-delà des étranges murs translucides, un cri strident de frustration retentit dans la salle, suivi d'un autre hurlement de femme qui ressemblait à s'y méprendre à un juron sophistiqué.

"LES FILLES!" hurla Sora à pleins poumons, affolé.

Il n'eut néanmoins pas l'opportunité de demander de plus amples informations car une plante malveillante entourait à présent sa tête à la manière d'un serpent, et lui obstruait la bouche. Il perdit l'équilibre et chuta brutalement sur le côté, son crâne heurtant le sol dru. Le choc lui arracha un cri de douleur étouffé. Il rouvrit une paupière et un rapide coup d'oeil en direction de son buste lui indiqua très vite la source du problème: la liane magique l'avait à présent intégralement ligoté, continuant à former des anneaux autour de son corps dans le but certain de l'étouffer, à la manière d'un gigantesque boa constrictor.

Il tenta d'invoquer sa Keyblade, commençant à paniquer alors que la plante se plaquait contre son nez, l'empêchant de respirer…

Mais sa main était déjà bloquée dans le piège végétal.

Comment Sora va-t-il se sortir de cette situation?
Et avez-vous trouvé les références à Harry Potter?