Harry se tenait là, face à Voldemort, dans la cour de Poudlard. Il avait retrouvé son physique d'antan, charismatique et splendide. Les Mangemorts se tenaient droits et fiers, derrière lui, comme seuls des sang-purs sauraient le faire. Lucius Malfoy se tenait à droite du Lord Noir, magnifique avec ses cheveux presque blancs noués en catogan et sa canne posée devant lui, un air impassible affiché sur le visage. Severus Rogue, lui, était posté à gauche du Lord. Il ne portait pas ses éternelles robes d'enseignant, mais un pantalon noir avec un col roulé de la même couleur. Mais le plus impressionant était sans conteste de regarder ces trois hommes côte à côte en même temps. On aurait dit qu'ils étaient prêts à se sacrifier les uns pour les autres.

Ron coupa l'observation presque malsaine d'Harry, regarda ce dernier et s'exclama :

« - Qu'est-ce que tu attends ? Tue le ! ».

Harry l'ignora, sortit sa baguette mais ne la leva pas. Il observait calmement la camp adverse où chacun le regardait presque avec curiosité. Le Gryffondor planta son regard dans celui de sa némésis et dit :

« - Tom, je peux t'appeler Tom n'est-ce pas ?,

- Si cela te fait moins peur, ricana le lord,

- Je voudrais te poser une question, je peux ? demanda Harry, toujours calmement,

- Mais je t'en prie, fit le Lord en plissant légèrement les yeux,

- Si, ici et maintenant, je renonçais, déposais ma baguette, me mettais à genoux devant toi et te demandais de me tuer, quelle serait ta réaction ? questionna le jeune homme. »

Tout le monde le regarda avec stupeur ; même le masque d'impassibilité de Lucius et Severus vacilla. Le Lord regardait son ennemi, sans vraiment le voir, en réfléchissant, puis il opta pour l'honnêteté et dit :

« - Je ne sais pas, mais comme cela n'arrivera jamais, la question ne se pose pas. »

Harry le ragarda dans les yeux et le Seigneur des Ténèbres ainsi que tous ses fidèles, furent surpris de voir de la résignation et une tristesse infinie dans les beaux yeux verts émeraudes de l'adolescent. Ce dernier avança lentement en gardant les yeux dans ceux du meurtrier de ses parents. Arrivé devant lui, il posa sa baguette dans la main que Lord Malfoy avait tendue par réflexe. Il se laissa tomber à genoux devant son ennemi de toujours, tandis que des larmes salées dévalaient sur ses joues. Il écarta les genoux, baissa les yeux, posa les mains sur ses cuisses, paumes ouvertes vers le ciel. Il continua de pleurer et supplia :

« - Tuez-moi, je vous en prie, je vous en supplie, s'il vous reste une seule once de pitié, de compassion ou que sais-je encore, en vous, je vous en prie, tuez-moi ! »

Le Lord le regardait, tout comme ses fidèles, en se demandant pourquoi le grand Harry Potter voudrait-il mettre fin à ses jours. Hermione commença à devenir rouge de colère et cria :

« - Espèce de lâche ! Tu n'es qu'un salaud ! Comment peux-tu lui demander ça ?! Toi, l'élu ?! »

Le Gryffondor regarda le Lord debout devant lui en relevant doucement les yeux et demanda :

« - Puis-je lui répondre, Monsieur ? »

Le Lord hocha la tête, tout en se demandant ce qui se passait dans la tête de sa némésis. Harry se releva, se retourna et sa voix, froide, vide et sans émotions claqua dans l'air, glaçant le sang de toutes les personnes présentes dans la cour :

« - Lorsque mes parents sont morts, Dumbledore m'a placé dans la famille moldue de ma mère, les Dursley. Ils haïssent tellement la magie qu'il ma voient comme un monstre. J'ai grandi dans le placard sous l'escalier. Durant mes onzes premières années d'existence, j'ai été traité comme un elfe de maison, j'ai été battu, marqué au fer, violé et torturé. Mais le directeur m'y renvoyait chaque été pendant mes années à Poudlard. J'ai appris l'existence de la magie la veille de ma rentrée en première année, avant, je croyais que mes parents étaient morts dans un accident de voiture parce que mon père était un ivrogne et ma mère une junkie. Je ne connaissais rien de votre monde, alors j'ai refusé la main tendue de la seule personne qui voulait réellement faire ma connaissance. Pas pour mon nom de famille, mais juste pour moi. Toutes les personnes de mon entourage actuel sont à mes côtés uniquement pour l'argent ou la célébrité, dont je me passerais bien, au passage. Les seule spersonnes que je veux à mes côtés me haïssent et veulent me tuer. Je suis insulté de fou et de futur mage noir le lundi et le mardi, la société sorcière me demande de tuer un mage noir surpuissant alors que je sors à peine de l'adolescence et que je n'ai pas terminé mon cursus à Poudlard. Je suis fatigué, physiquement et émotionnellement. Je fais des cauchemars, j'ai des sautes d'humeurs et je ne contrôle plus rien, que ce soit ma magie, mon esprit ou mon corps. J'ai besoin que quelqu'un ou plusieurs personnes prennent le contrôle à ma place pour que je puisse en fin être en confiance, et en offrant à Tom le droit de me tuer, je ne prends pas de décision, mais lui oui, je lui laisse le contrôle, finit Harry en pleurant. »

Les trois Serpentards au devant des Mangemorts le regardaient avec de l'effarement dans leurs yeux, mais un visage toujours impassible. Le jeune homme se tourna à nouveau vers eux et dit :

« - Je vous en supplie… »

Le Lord Noir le regarda sombrement, leva doucement sa baguette, tandis qu'Harry fermait les yeux en sanglotant :

« - Avada Kedavra… fit le Lord. »