Dans ma quête ultime de caser Eaque avec tous les personnages possibles de Saint Seiya, je ne pouvais que participer au défi du printemps comme l'année dernière. Il s'agira encore une fois de petits textes très courts répondants au thèmes donnés
Jour 1: Bélier et Chèvrefeuille
Thèmes : un nouveau début, amour/affection dévoué.e
Bonne lecture !
OoOoO
Une branche de chèvrefeuille aux fleurs blanches commençant à sortir de leur enveloppe pourpre, c'est ce qu'Eaque venait de retrouver au bord de sa fenêtre ce matin, pas sur l'une de son palais aux enfers, sur celle de sa chambre d'invité au sanctuaire d'Athéna, au treizième temple, qui donnait vue sur une falaise de plus de cinquante mètres de haut. Aucun dénivelé ou surface plus ou moins plane n'était visible entre les deux, simplement un chute immédiate et une vue à couper le souffle.
Alors qui était l'énergumène ayant pris le temps d'aller mettre des fleurs à sa fenêtre, et surtout comment avait-il fait ?
Le garuda aurait été immédiatement réveillé si quelqu'un avait tenté de s'introduire dans ses quartiers en pleine nuit, il ne dormait toujours que d'un seul œil, sa position de juge et sa vie antérieure de roi lui avaient appris à être méfiant ainsi. Les tentatives d'assassinat à son égard nécessitaient plus que les doigts d'une main pour se compter. Autre point notable de ces fleurs étaient leur provenance, elles n'avaient rien à voir avec le chèvrefeuille des Baléares présent en Grèce et autour de la méditerranée en général. Non, il s'agissait de chèvrefeuille de l'Himalaya, une sous-espèce de la plante qui ne poussait absolument pas dans cette région du monde.
Quiconque avait déposé la branche à sa fenêtre s'était donc en plus amusé à aller la chercher en Asie du sud…
Il était là pour participer à la signature d'un traité de paix définitif entre son dieu et Athéna, pas pour que quelqu'un tente de l'assassiner avec du pollen provenant de son pays natal. Pour un peu le népalais en serait devenu nostalgique, le temps où il avait mis les pieds dans sa région d'origine pour la dernière fois commençait à atrocement remonter, et les enfers ne possédaient pas exactement la flore qu'il redécouvrait avec plaisir à chaque réincarnation. Peut-être Eaque se rendrait-il sur le bords du Karnali un jour proche si les négociations cherchant à permettre l'accès à la surface à Hadès et ses guerriers le lui permettaient. Voir les montagnes, les forêts vierges, les cours d'eau sillonnant le pays, l'architecture qui avait fini par le rendre bien plus nostalgique que les colonnes de marbre blanc. Il pourrait aussi y emmener Minos et Rhadamanthe à l'occasion, montrer à ces deux-là une autre partie du monde, qu'ils voyagent ensemble plus loin que les frontières de l'Europe dans un autre but que des missions sanguinaires. Arriveraient-ils ainsi à reformer leur famille après des siècles de dérive…
Il n'aura pas pu le voir lui-même mais un sourire optimiste étira ainsi presque les lèvres du juge, motivé par ces pensées positives pour la première fois depuis bien longtemps. Le garuda se ressaisit cependant bien vite, secouant la tête comme pour chasser ces idées parasites déclenchées par de simples fleurs. Il était un guerrier des enfers ayant vécu des siècles de conflit sans flancher, ce n'était pas son genre de s'attendrir ainsi sur des hypothèses. Et cela l'éloignait de son problème d'origine qui n'avait toujours pas été réglé.
Qui pouvait bien être l'individu ayant déposé le chèvrefeuille tout en ayant échappé à sa surveillance ? Et quelles étaient ses motivations saugrenues ?
On tapa à sa porte avec hésitation, le faisant immédiatement regagner son expression habituelle, petit rictus de supériorité qu'il se permettait d'offrir à l'élite de la déesse
protectrice de la Terre, ils avaient peut-être perdu la guerre, mais sa dignité restait intacte. Les chevaliers les plus forts observaient les spectres avec méfiance, les plus faibles reculaient sur leur passage, ils n'étaient pas vu comme des ennemis de seconde zone après depuis la défaite, leur puissance était toujours reconnue et crainte, de quoi remplumer quelque peu leurs egos froissés. Des frappements se firent de nouveaux entendre, cette fois accompagnés d'une voix cherchant à confirmer sa présence.
"-Eaque, les reprises des négociations ne vont pas tarder à recommencer, je vais vous y guider si vous êtes prêts."
Le manque total de respect de la hiérarchie d'Athéna, une chose qui le faisait bien grincer des dents, tout le monde se retrouvait tutoyé à tout va par les chevaliers, les simples gardes avaient encore la décence de les vouvoyer, mais cela se limitait bien à cela. Même Hadès avait fait les frais de leur impolitesse, les regards assassins des juges avaient cependant rapidement réglé ce problème.
''-Eaque ?''
Avec un soupir agacé, l'interpellé daigna finalement ouvrir le panneau de bois pour sortir de la pièce.
''-Jolies fleurs.''
Le garuda décida de faire fi du commentaire du garde et déposa presque brusquement l'ensemble floral sur le meuble le plus proche de lui pour s'en débarrasser.
''-Allons-y !''
Son ton ne laissa place à aucune réplique, et le garde, presque apeuré, commença à le guider vers le lieu de réunion, les pensées du népalais cependant étaient toujours tournées vers l'étrange présent.
Qui offrait des fleurs à un juge des enfers sans raison et sans se manifester ?
Son regard se posa rapidement sur le guerrier de bas échelle devant lui, Ricardo s'il ne se trompait pas, péruvien au sourire charmeur qui semblait avoir une cœur d'artichaut et qui avait tenté dès le premier jour de le séduire.
Peut-être bien que le chèvrefeuille avait été une tentative comme une autre de le séduire… Non… Un simple garde n'avait pas les capacités nécessaires pour avoir pu le placer sur le bord de sa fenêtre. Mais alors qui ?
Il passa plusieurs arches et colonnes de marbre, quelques couloirs et portes, une première escalier, puis un deuxième, suivant automatiquement son guide sans trop porter attention à son parcours.
La branche fleurie provenait forcément de quelqu'un avec un cosmos, il n'y avait que cela de possible ? Un bronze ? Impossible, ils étaient tous bien trop jeunes.
La tête bourdonnante, Eaque alla s'asseoir à la même table que ses frères et sa divinité pour reprendre les négociations où elles avaient été arrêtées. Il écouta à peine Minos se plaindre de l'enfer qu'avait été de trouver la salle pour la réunion quotidienne.
Un chevalier d'argent alors ? Là encore, très peu probable, le spectre n'en connaissait que très peu et ceux-là ne le portait pas dans son cœur.
''-Bienvenue à toutes et à tous pour cette journée qui conclura, je l'espère, nos négociations et qui nous permettra à tous de repartir sur un terrain d'entente parfait pour que nous puissions tous enfin profiter de cette nouvelle chance ensemble.''
Différentes boissons chaudes furent servies aux participants alors que les conversations pour la paix reprennaient petit à petit, le népalais lui-même put profiter d'un thé au beurre salé le rendant une fois de plus terriblement nostalgique. Chacun intervenant lorsqu'il le jugeait nécessaire, et parmi eux les chevaliers d'or évidemment. Les spectres avaient d'abord été dubitatif de voir l'élite des douzes du sanctuaire au grand complet pour les débats, un nombre réduit de représentants aurait tout autant fait l'affaire, mais ils n'avaient rien dit en apprenant que Poséidon avait lui aussi emmener l'ensemble de ses généraux pour les discussions.
Et si l'individu à l'origine de sa plante à la fenêtre se trouvait parmi les saints dorés ? Après tout, eux avaient bien le niveau pour en déposer malgré la falaise grâce à de la télékinésie ou quelque chose du même goût. Mais lequel d'entre eux et pourquoi ?
''-Nous tenons autant que vous à ce que vous puissiez accéder à la surface, ils nous est évident que vous avez souffert d'être enfermés au enfers depuis tous ces siècles, cela doit changer.''
Le juge du garuda ne les écoutait plus, trop pris dans ses réflexions alors offreur de fleurs se trouvait non loin de lui.
Le scorpion et le verseau pouvaient déjà être rayés de sa liste des probabilités, dans la vie comme dans la mort, ils s'aimaient toujours autant l'un l'autre.
Le taureau semblait avoir une préférence pour une certaine femme chevalier et offrait plus certainement des compositions florales à celle-ci.
Penser que le poisson lui offrirait des roses paraissait très cliché mais plus logique que du chèvrefeuille provenant de l'autre bout du monde.
Le lion ne pouvait simplement pas voir les spectres en peinture et son aîné du sagittaire devait encore être beaucoup trop perdu par son retour à la vie après tant d'années pour penser sentiments.
Le plus vieux des gémeaux ne portait pas non plus les juges dans son cœur, surtout depuis que son cadet s'était mis à tourner autour de l'un d'entre eux.
Le cancer paraissait être quelqu'un de direct, pas du genre à s'embêter avec des petits présents anonymes.
Le capricorne était particulièrement à cheval sur le protocole et penserait sûrement qu'offrir des cadeaux à la partie adverse pendant des négociations représenterait une tentative de corruption.
La balance lui avait toujours paru s'intéresser à Kagaho depuis leur combat deux siècles plus tôt, hélas celui-ci n'avait pas été convié au sanctuaire.
Et le bélier ou la vierge alors ? Tous deux étaient originaires d'Asie du sud comme il l'était, et surtout comme les fleurs l'étaient, ils étaient les choix les plus probables !
Un petit sourire satisfait étira les lèvres d'Eaque alors qu'il pensait avoir enfin commencer à tirer cette histoire au clair en dardant son regard sur les premier et sixième gardiens.
''-Vous méritez autant que nous tous de pouvoir vivre à l'air libre.''
Ayant observé le visage du népalais passer par toutes les phases de la réflexion pour finalement crier victoire sur une hypothèse qui n'était pas la bonne, l'émetteur du chèvrefeuille se retint de rire légèrement. Avec tout ce qu'il avait arrangé pour que le juge passe le meilleur des séjours, il avait pensé qu'il aurait été démasqué bien avant. La branche fleurie, le thé, le guide, la chambre d'invité avec la plus belle vue du sanctuaire, il n'y avait que peu de monde qui pouvait contrôler tout ça. La détermination ne le quittait pas, au contraire il y avait une dimension amusante à voir Eaque se tromper et hésiter.
Shion n'aurait qu'à redoubler d'effort dans ses marques d'affections pour qu'il en comprenne l'origine.
