(Lucette prend un micro) Un deux… un deux… y'a quelqu'un ? (écho dans la pièce) Mince je crois que je suis partie trop longtemps y'a plus personne (Lucette pleure)
Oui 3 mois d'absence… quelle honte vraiment mes loulous… je suis désolée et le pire c'est que j'ai même pas de véritables excuses pour ça hormis une mauvaise gestion des cours et de la vie en général.
Mais l'avantage c'est que cette trad aura des updates plus régulières avant ma pause habituelle de l'été !
Donc je reviens avec un UA complet cette fois-ci, écrit de nouveau par DiscontentedWinter qui m'a donné son autorisation pour traduire (c'est lui/elle qui a écrit Painted wooden letters et Promise you'll look after him)
Pairing : Sterek
Disclaimer : TW est à Jeff Davis et cette histoire est à DiscontentedWinter
Mention de handicap
Derek Hale apprit trois choses importantes lors de son premier jour en tant qu'adjoint nouvellement transféré du poste de police de Beacon Hills. La première chose c'est que le café du poste était merdique et que les adjoints avaient tracé un chemin bien fréquenté vers un endroit en bas de la rue qui ouvre tôt, ferme tard et offre une ristourne à toute personne en uniforme. La deuxième chose c'est que Mme Lambert, une femme de 89 ans qui marche en déambulateur, passe à l'accueil tous les jours pour se plaindre de ses voisins. Elle possède une liste de griefs qui remonte à des décennies et dont elle aime faire la discussion chaque matin. Et la troisième chose que Derek apprit est que le fils du shérif Stilinski était vraiment un connard impoli.
Derek était à l'accueil en train d'essayer de désapprendre sa façon d'écrire des rapports d'arrestation depuis 2 ans à New York pour faire en sorte qu'il ne fasse pas de la merde lors du premier qu'il doit écrire en Californie. Soudainement la porte du hall s'ouvrit et un gars entra. Il était jeune. Il ne devait pas avoir plus de 18 ou 19 ans. Il portait un jean, une veste à capuche rouge et des écouteurs de couleur chromé qui étaient reliés au téléphone qu'il fixait. Il était mignon. Il avait la peau pâle, les yeux sombres et des cheveux qui étaient artistiquement ébouriffés ou bien il avait oublié de les peigner ce matin. L'un ou l'autre, ce look lui allait bien.
« Hey » dit Derek « Je peux… »
Je peux vous aider ? Vérifier que vous êtes bien censé être là ? Vous faire attendre une seconde pour que je puisse bien vous regarder ?
Mais peu importe ce que Derek allait dire, le gars se contenta de le dépasser pour aller vers le bureau du shérif sans même faire attention à lui.
Un moment plus tard, Jordan Parrish suivit le gars à travers la porte du hall et la ferma derrière lui. Jordan était le nouveau partenaire de Derek. Il était ouvert, amical et tellement généreux que Derek ne savait pas encore comment le prendre. Il était aussi en train de fredonner une musique pop que Derek ne connaissait pas.
« C'était qui ce gars qui est entré avant toi ? » lui demanda Derek alors qu'il approchait.
« C'est Stiles » dit Jordan « Le fils du shérif. Hey, tu veux aller manger ? »
Derek regarda sa montre « Ouais » dit-il « Ca serait sympa »
Ils sortirent par la porte de derrière, passèrent devant le bureau du shérif et Derek pouvait entendre le murmure grave des voix à l'intérieur et puis le shérif rit à quelque chose que dit le gars.
Derek secoua la tête et suivit Jordan dans le parking.
Est-ce que les personnes des petites villes n'étaient pas censées être plus amicales ?
Connard impoli.
Derek avait un appartement sur Lake Street qui, malgré le nom, ne se trouvait pas du tout près d'un lac. Ce nom était seulement dû à la vue sur le nid de poule dans le parking qui se remplissait quand il pleuvait. C'était un endroit sympa mais Derek regrettait de plus en plus de ne pas avoir accepté l'offre de ses parents et de s'être installé dans la maison de vacances au bord de la réserve. Les souvenirs d'enfance de Derek de ses vacances idylliques passées à la réserve étaient en grande partie la raison de son retour à Beacon Hills. La maison était dans la famille depuis trois générations et il y avait une sorte d'accord qui disait que n'importe qui pouvait l'utiliser à tout moment. Et Derek n'aimait pas vraiment l'idée d'avoir oncle Peter et son armée de minions diaboliques qu'il appelait ses enfants, troubler son calme comme une horde de démons. Pourtant, il se dit que ça aurait été mieux que les étudiants du rez de chaussé qui écoutaient du Skrillex (1). Derek avait l'intention de les croiser accidentellement en uniforme, ce qui devrait régler le problème sans avoir recours à une plainte officielle mais l'occasion ne s'était pas encore présentée. Et c'était toujours plus silencieux que son appartement de Brooklyn donc il pouvait vivre avec ça.
Il aimait Beacon Hills. Sa sœur Laura n'arrêtait pas de tenter de l'amadouer pour qu'il revienne dans la grande ville comme si elle avait peur qu'il disparaisse et meurt dans une petite ville mais Derek aimait être ici. Il sentait qu'il pouvait respirer ici. Quand il ne travaillait pas, il allait courir dans la réserve et il n'avait pas à respirer les gaz d'échappement à chaque fois qu'il était là.
Il aimait son travail. Le shérif Stilinski était un bon patron et Jordan était un bon partenaire et Derek commençait doucement à savoir gérer la paperasse. Lui et Jordan passaient aussi beaucoup de temps à faire en sorte que Derek se familiarise avec Beacon Hills et il le mettait à jour sur le savoir local qu'il devait connaître. Comme Harper Road. Elle ne s'appelait pas comme ça sur les cartes officielles mais tout le monde la connaissait sous ce nom là parce que la ferme des Harper était ici depuis les années 1960. C'était ces petites bizarreries de la géographie locale que Derek devait apprendre. Il se demandait s'il se sentirait comme un gars de la région une fois qu'il connaîtrait tout ça.
Il pouvait se voir rester à Beacon Hills, peu importe ce qu'en pensait Laura et il commença à prêter attention aux annonces accrochées aux fenêtres de l'agence immobilière située à côté du café. Tout le monde disait que le coût de la vie en Californie était important mais peut être que tout le monde n'arrivait pas de New York.
Il aimait le fait qu'il ne se passe pas grand chose à Beacon Hills.
Ce qui ne voulait pas dire qu'il ne se passait rien. De temps en temps, ils recevaient un appel urgent parce que les êtres humains que ce soit à New York ou à Beacon Hills, avaient toujours cette capacité à être affreux les uns envers les autres.
C'était l'heure du déjeuner. Enfin, il était 18h mais Derek était d'après midi donc c'était l'heure du repas. Derek était à son bureau, en train de triturer sa salade de pâtes, en souhaitant presque ne pas en avoir acheté tout un lot parce que maintenant il allait devoir les manger, quand sa radio s'alluma et c'était l'adjointe Graeme, Tara, qui appelait pour une demande d'aide urgente.
Derek et Parrish avaient parcourus la moitié du couloir menant au parking quand Derek vit le fils du shérif qui bloquait la voie. Il leur tournait le dos et il ne portait pas ses gros écouteurs mais sa tête était baissée comme s'il était scotché à son putain de téléphone comme d'habitude.
« Bouge ! » lui cria Derek « Dégage du passage ! »
Et puis tout ce qu'il entendit ce fut la voix paniquée de Tara dans la radio donc il attrapa Stiles par son tee shirt et le tira hors de son chemin.
Il ne remarqua même pas le bruit du téléphone de Stiles qui tomba et s'éclata au sol.
Tara allait bien. Bon elle avait des ecchymoses et des abrasions mais elle était en meilleur état que le connard qui l'avait agressée. Le gars était en ce moment même à l'hôpital avec Parrish et était en train de voir un médecin parce que Tara avait réussi à le toucher au niveau de l'abdomen avec son taser alors qu'il tentait de prendre son arme. Et Derek…
Derek était debout devant le bureau du shérif Stilinski en train de regarder les morceaux du téléphone de Stiles. Il n'y avait aucun signe de Stiles mais le visage du shérif était dur.
« Expliquez moi Hale » dit le shérif d'un ton froid.
« Shérif je suis vraiment désolé pour le téléphone de votre fils » dit Derek « mais j'essayais d'aller à la voiture de patrouille le plus vite possible après que Tara ait appelé à l'aide et il était dans le passage »
Les yeux du shérif se plissèrent « Il était dans le passage ? »
Derek avait le sentiment d'être sur un pente très glissante et il ne savait pas trop pourquoi. Il n'avait rien fait de mal « Oui monsieur. Je lui ai crié dessus et … »
La porte du bureau du shérif s'ouvrit et Derek se tourna pour voir Stiles dans l'embrasure. Son visage était gonflé et ses yeux étaient rouges et tout ça à cause d'un putain de téléphone cassé ? Derek fit tout ce qu'il put pour garder son expression neutre alors que les yeux de Stiles s'écarquillèrent quand il le vit.
« Stiles pas maintenant » dit le shérif Stilinski.
Stiles ferma de nouveau la porte et Derek entendit ses baskets racler le sol alors qu'il partait.
Le shérif posa son regard noir sur Derek « Vous lui avez crié dessus ? »
« Je lui ai crié dessus pour qu'il bouge » clarifia Derek « Et il ne l'a pas fait. Donc je l'ai poussé pour passer après lui »
Quelque chose changea dans l'expression du shérif et il leva la main pour la poser sur sa tête. Il se frotta le front d'une manière que Derek connaissait comme le geste voulant dire qu'il était fatigué des conneries qu'il était obligé d'entendre « Est-ce qu'il était dos à vous ? »
Derek fronça les sourcils « Oui monsieur mais… »
« Hale » Le shérif prit une profonde inspiration et expira doucement « Je vais tenter ma chance et supposer que personne ne vous a dit que Stiles était sourd n'est-ce pas ? »
Sourd ?
Derek sentit sa mâchoire tomber et toutes ses suppositions sur Stiles s'écroulèrent dans une triste petite pile de regrets et de mortification.
« Stiles est sourd » répéta le shérif « et ce téléphone était plein d'applications qui l'aidait à fonctionner au quotidien »
Derek baissa les yeux sur le plastique et le verre éclaté.
Merde.
« Merde » dit Parrish et puis retint un sourire évident « Merde Derek je suis désolé, je devrais pas rire mais c'est vraiment drôle »
Ils étaient assis dans un bar à quelques pâtés de maisons du poste et Derek en était à sa deuxième bière. A ce rythme là, il devra prendre un Uber pour rentrer.
Derek lui lança un regard noir par dessus le goulot de sa bière « C'est vraiment pas drôle »
« Mais c'est pas grave » dit Parrish « Stiles va bien et le shérif sait que tu ne le savais pas et ok, ouais, tu as merdé mais c'était pas ta faute. Je suppose qu'on est tellement habitué à le savoir que personne n'a pensé à te le dire. Et Stiles… » Ses sourcils se ridèrent « Il n'aime pas attirer l'attention sur ça tu sais ? »
« Il porte des putains d'écouteurs » se plaignit Derek même si ça ne le fit pas se sentir mieux.
« Ecoute je ne suis là que depuis 4 ans » dit Parrish. Il attrapa un nacho détrempé de l'assiette qu'ils avaient commandé il y a un moment et le mangea « Je ne connaissais pas Stiles quand c'est arrivé mais j'ai l'impression qu'il a été beaucoup harcelé quand il était à l'école tu sais ? Parce que les enfants sont affreux et la plupart du temps les adultes ne sont pas mieux. Donc il aime pas se démarquer »
Derek voulait se sentir en colère pour avoir été induit en erreur mais il savait que ça le ferait se sentir un peu plus comme un connard qu'il ne l'était déjà. Ce n'était pas comme si Stiles avait délibérément essayé de le duper. Il aurait juste vraiment, vraiment souhaité que quelqu'un l'ait averti avant aujourd'hui.
Et puis dans un éclat de culpabilité amère, il se demanda exactement à quel point Stiles avait été terrifié quand il avait été attrapé par derrière et bousculé hors du chemin avec, pour lui, aucun avertissement.
Derek prit une autre gorgée de sa bière et se détesta encore un peu plus.
Parrish eut la décence de paraître enfin compatissant « Ne te culpabilise pas, sérieusement. Ça aurait pu arriver à n'importe qui »
Derek souffla « Bien sûr »
Il apprécia la tentative de compassion de Parrish mais ça n'arrivait pas à n'importe qui n'est-ce pas ? Ca arrivait à Derek parce que Derek était un gros idiot.
C'était un idiot et il se sentait mal.
Sa troisième et sa quatrième bière étaient d'accord avec lui.
Derek avait son samedi de repos. On était deux jours après l'incident du téléphone et il était plus de 9h quand il prit son courage à deux mains et frappa à la porte du shérif. Il se sentait comme un homme qui allait à la potence alors qu'il attendait que quelqu'un ouvre la porte.
« Hale » dit le shérif quand il l'ouvrit. Il portait un pantalon de pyjama à carreaux et un vieux tee shirt estampillé Département de Police de Beacon Hills Jour d'Amusement en Famille 2008. Cependant il n'en demeurait pas moins intimidant mais c'était peut-être la culpabilité de Derek qui parlait « Qu'est-ce que vous faites ici en cette belle matinée ? »
Derek essaya de ne pas piétiner sur place comme un enfant qu'on était en train de gronder « Je voulais m'excuser monsieur » dit-il « Auprès de vous et de Stiles »
Le shérif l'évalua pendant un moment et puis recula pour le laisser entrer.
Derek resta maladroitement debout dans le couloir.
C'était une belle maison. Elle n'était pas neuve et était certainement usée mais elle avait l'air confortable. Il y avait quelques manteaux accrochés au mur près de la porte. La veste de travail du shérif était pendue à un crochet et il y avait une veste en jean usée sur le crochet d'à côté, tellement usée qu'elle avait l'air aussi douce que du coton. Et sur le sol, une paire de Converse rouge éraflée qui semblait avoir été jetée ici au hasard après avoir été enlevée.
« Par ici » dit le shérif.
Il conduit Derek à travers le couloir et vers l'arrière de la maison et la cuisine. Celle-ci sentait le bacon et les pancakes et l'estomac de Derek se mit à gargouiller. Et puis son regard se posa sur la petite table. Le petit déjeuner à moitié entamé du shérif était posé là dans une assiette. Et en face, Stiles était assis. Il leva les yeux quand le shérif et Derek entrèrent dans la cuisine et puis jeta un regard noir à ses pancakes comme s'ils lui avaient fait un affront personnel. Il en empala un avec une fourchette.
Stiles portait moins de couches de vêtements que ce à quoi Derek était habitué. Il portait encore son pantalon de pyjama et un tee shirt 'Stud Muffin' tellement fin qu'il collait aux courbes de son torse. Il n'était pas aussi maigre que ce que sa taille et ses mouvements le laissait penser. Il était finement musclé. Il mâchouilla méchamment sa bouchée de pancakes et Derek vit un éclat de couleur dans ses oreilles : ses appareils auditifs étaient bleus vifs.
« Stiles » dit le shérif « Tu te rappelles de Derek »
Le regard de Stiles se leva rapidement avant de baisser les yeux à nouveau « Ouep »
Le shérif leva les yeux au ciel et fit signe de Derek de commencer.
« Stiles » dit Derek « Je voulais vous dire que je suis désolé pour votre téléphone. Et de vous avoir poussé comme ça. Je ne savais pas »
La mâchoire de Stiles se contracta furieusement alors qu'il mâchait.
Derek regarda le shérif, gêné.
« Stiles » dit le shérif avant de soupirer.
Stiles céda. Il posa sa fourchette et avala. Puis, il leva les yeux en direction de Derek « Ok merci pour les excuses. Ca va être une grande consolation pendant que j'attends une semaine mon nouveau téléphone »
« Stiles » dit à nouveau le shérif.
« Je… » Derek sentit la culpabilité brûler dans son estomac « Je suis vraiment désolé »
« Tu l'as dit » lui rappela Stiles « Et devine quoi ? » Il fit soudainement un sourire grand et amer alors qu'il levait le bras pour enlever ses appareils auditifs « Je veux pas l'entendre ! »
Et Derek n'avait aucune idée de quoi faire ensuite.
Il regarda le shérif de manière désespérée.
L'homme le regarda de nouveau et haussa les épaules « Allez Hale, je vous accompagne vers la sortie »
Stiles était peut être sourd mais le shérif attendit qu'ils soient dans le hall pour de nouveau ouvrir la bouche « Ecoute, je sais que vous êtes venu ici avec les meilleures intentions et je suis désolé que Stiles soit si… » Il ne dit rien pendant un moment comme s'il essayait de soigneusement choisir ses mots et puis il secoua la tête « Tu sais quoi ? Non je ne suis pas désolé. Il est en colère et il a le droit de l'être. J'apprécie l'intention et le fait que tu sois venu ici et je suis sûr que lui aussi le sera une fois qu'il aura son nouveau téléphone mais jusqu'à ce que ça arrive, il a le droit d'être un peu amer »
Derek acquiesça, pas de savoir comment répondre « C'est quoi cette… um… attente pour le nouveau téléphone ? Est-ce que c'est un modèle spécial ? »
« Un modèle spécial ? » renacla le shérif « Non c'est juste 900 dollars que je peux pas me permettre de dépenser une semaine avant que ma paye ne tombe puisque que je viens juste de refaire ce satané toit. L'assurance va couvrir le coût de remplacement mais je dois fournir l'argent en avance pour le remplacer »
Et Derek sentit de nouveau une montée de culpabilité et ça devait se voir sur son visage.
L'expression du shérif s'adoucit « Hale, allez, sortez d'ici et profitez de votre weekend de repos. Vous n'en aurez pas d'autre avant un moment »
Derek hocha la tête et jeta un œil à la porte d'entrée. Et puis avant qu'il ait une chance de cogiter, il retourna dans la cuisine des Stilinski.
« Salut » dit-il quand Stiles leva les yeux « Encore »
Stiles plissa les yeux de manière suspicieuse.
« Um » dit Derek en regardant les appareils auditifs bleus vifs posés sur la table et se demanda si Stiles pouvait l'entendre là. Il mit sa main dans sa poche de jean et en sortit son téléphone. C'était un Iphone. Pas le modèle le plus récent mais il était en bon état « Tu veux emprunter mon téléphone jusqu'à ce que le tiens soit remplacé ? »
Les yeux de Stiles se plissèrent encore plus jusqu'à ce qu'il ressemble à un chat malveillant. Et puis il leva le doigt de sa main gauche et tendit la main droite vers l'un de ses appareils auditifs. Il le mit dans son oreille, bougea la mâchoire de gauche à droite et puis dit « Quoi ? »
« Vous voulez emprunter mon téléphone jusqu'à ce que le vôtre soit remplacé ? » demanda de nouveau Derek.
Quelque chose dans l'expression de Stiles flancha. Ses yeux s'écarquillèrent « Vraiment ? T'es sérieux ? »
Derek acquiesça « Est-ce que votre carte SIM fonctionne toujours ? On peut juste les échanger pour la semaine »
Pour la première fois, Derek vit un sourire sincère sur le visage de Stiles et ça illumina toute son expression. Il était magnifique quand il souriait et Derek voulait sourire en retour et… oh merde non, il était venu ici pour s'excuser auprès de Stiles, pas pour développer un béguin pour lui parce que ça ajouterai encore plus de bizarrerie et de gêne dans toute ce bazar n'est-ce pas ?
Le sourire de Stiles n'était pas comme l'aurore et Derek était un bien meilleur poète que ça de toute façon. Peut-être. Ca n'était jamais vraiment arrivé avant mais il aimait penser que c'était le cas.
« Ouais » dit Stiles. Les pieds de sa chaise raclèrent le sol quand il se leva « Je vais la chercher pour voir ! »
Et Stiles passa près de lui comme un ouragan. Derek se tourna dans son sillage et vit le shérif debout dans l'entrée.
Le shérif sourit et acquiesça et Derek ressentit une bouffée de chaleur (et de soulagement) pour avoir fait quelque chose de bien pour la première fois depuis des jours.
Derek acheta le téléphone le moins cher possible pour qu'il puisse passer la semaine et il se dit que ça serait bien d'en avoir un en réserve au cas où quelque chose arriverait à son téléphone actuel. Il s'attendait aussi à moitié à retrouver son Iphone dans le même état dans lequel il avait laissé celui de Stiles et il fut agréablement surpris quand un matin, Stiles se dirigea vers son bureau au poste et glissa son téléphone vers lui. Il n'y avait même pas une égratignure dessus.
« Merci adjoint Hale » dit-il. Il portait à nouveau ses gros écouteurs.
« C'est Derek » lui dit Derek et il fit un signe de tête en direction de l'autre téléphone que Stiles tenait dans sa main « Vous avez reçu le votre sans problèmes ? »
Stiles baissa brièvement les yeux vers son téléphone et puis lui fit cet incroyable sourire et remua le téléphone en face du visage de Derek « Super n'est-ce pas ? »
Derek vit brièvement l'écran et vit du texte dessus. Il tendit le bras pour doucement attraper le poignet de Stiles, immobilisant le téléphone pour qu'il puisse le lire :
- Vous avez reçu votre téléphone sans problèmes
- Super n'est-ce pas
Derek lâcha le poignet de Stiles et leva les yeux pour voir que Stiles le regardait avec les sourcils haussés. Il sentit un rougissement monter du col de son uniforme « Oh désolé »
La bouche de Stiles sourit. Il n'avait clairement pas besoin de son écran pour lire ces mots « C'est bon. Apparemment tu ne peux pas t'empêcher de m'attraper Derek »
Le rougissement de Derek ne faiblit pas. Pas du tout. Il se demandait s'il serait moins embarrassé s'il se contentait de glisser sous son bureau pour se cacher là pendant un moment. Probablement pas. Ca ne semblait pas être une chose qui passerait inaperçue.
Les yeux de Stiles étaient pleins de malice « Merci encore pour m'avoir laissé utiliser ton téléphone »
« Toi aussi » dit Derek parce que c'était un idiot fini.
Stiles regarda son écran, rit et se dirigea vers le bureau de son père.
Ce n'est qu'un petit peu plus tard que Derek trouva le temps de mettre sa carte SIM dans son téléphone et il cligna des yeux quand l'écran s'illumina. Il avait des pages et des pages d'applications nouvellement installées. Quelques-unes étaient clairement de technologie d'assistance mais quelques autres ?
Derek sentit ses sourcils se hausser.
Grindr. Scruff. Hornet. Taimi. Planet Romeo. Growlr. Jack'd. (2)
Stiles avait rempli le téléphone de Derek avec des applications de rencontres gay et Derek n'avait jamais entendu parlé de la moitié d'entre eux.
Il entendit un léger rire et se tourna brusquement dans sa chaise pour voir Stiles l'observer depuis l'entrée du bureau du shérif.
Connard impoli.
Mais cette fois-ci, Derek sourit quand il pensa à ça.
(1) DJ américain qui compose de la musique électronique.
(2) Je ne connais que Grindr de nom donc je ne connais pas les particularités de chacune des applications.
Alors mes loulous, vos retours ? (Lucette espère qu'il reste des lecteurs)
Alors j'ai un peu navigué avec le vouvoiement et le tutoiement. Vu qu'en anglais c'est pas du tout un truc flagrant, je ne peux que supputer sur la chose. Je pense que Derek vouvoie le shérif car ben c'est le patron ! Qu'il vouvoie Stiles car il le connaît pas mais qu'il le voit tout de même comme un « gamin » et qu'il tend aussi vers le tutoiement. Quant à Stiles je le vois direct tutoyer Derek à cause de ce qu'il s'est passé !
Le second chapitre arrivera bientôt mes loulous ça vous pouvez en être sûr ! En attendant je serais ravie d'avoir vos retours sur le début de cette histoire !
