J'avais ce truc en tête pendant des jours et je n'arrivais pas à m'en défaire… Je voulais pas l'écrire à la base, mais maintenant que c'est fait…
Pourquoi Cersei Lannister a attendu dix-neuf ans avant de se débarrasser de son mari ?
Robert s'était fait éconduire par sa femme. Encore. Il était saoul comme cochon, et avait clamé son droit au devoir conjugal. Il se trouve que Cersei l'avait tancé si vertement qu'il en avait perdu l'intérêt de la chose. A quoi bon avoir une femme si belle et désirable si elle restait froide comme un glaçon et qu'il avait à la forcer ?
Mais dans son cerveau embué par l'alcool, il voulait Cersei Lannister.
Ou une autre version d'elle.
C'est sans doute pour cela qu'il se rendit devant la porte de la chambre de sa fille. Il ordonna aux deux gardes qui veillaient la princesse royale de les laisser.
C'est ainsi qu'en pleine nuit, Robert Barathéon, éméché comme à son habitude, trébucha contre un meuble dans la chambre de Myrcella et réveilla celle-ci.
-Qui est là ? demanda la toute jeune fille.
Elle se frotta les yeux avec ses petits poings et vit la figure rassurante de son paternel éclairée par la chandelle qu'il portait.
Le roi déposa tant bien que mal ladite chandelle sur la table de nuit et s'assit sur le lit. Son poids se fit sentir. Le matelas format un creux si énorme qu'il fit glisser Myrcella vers son père putatif. Elle s'arrêta quand ses pieds touchèrent les hanches de Robert. Sans plus que sa chemise de nuit pour la couvrir car toutes les couvertures avaient glissées dans la bataille.
-Mon petit Trésor, s'exclama Robert de sa grosse voix.
Et il attira à lui la jeune princesse pour lui poser deux baisers claquants sur les joues.
La jeune fille rougit mais sourit, encore dans les brumes de son sommeil d'enfant. Elle n'avait pas l'habitude de tant d'affection de la part de son père. Il ne venait jamais la voir dans sa chambre.
Robert caressait ses longs et luxuriants cheveux dorés qui encadrait son visage ravissant si semblable à celui de sa mère mais si différent pourtant. En Myrcella il ne retrouvait pas le mépris intense qui brillait dans les émeraudes vives de Cersei.
Tu ressembles vraiment à ta mère… murmura Robert.
La vision légèrement troublée par le vin accentuait encore ce fait : il manquait les détails, notamment la jeunesse de sa fille.
Myrcella prit ça comme à son habitude : comme un compliment. Elle n'aurait jamais pensé que ressembler à sa mère qu'elle aimait tant fut une chose qui puisse lui apporter du malheur.
-Tu es si jolie, Myrcella, continua Robert d'un ton bourru, sa main glissant sur la peau soyeuse de sa joue.
Puis soudainement il lui prit la main, un peu trop fort.
-Père, pourquoi me baisez-vous la main ? Je suis votre fille ! Vous me faites mal… Père, arrêtez !
La petite fille se débattait, mais contre son géant de père, il n'y avait rien à faire. Sidérée, elle le regarda monter dans son lit avec elle, et commencer à défaire son pantalon.
-Du calme, n'ai pas peur, ma petite… Je ne veux pas te faire de mal.
Mais Myrcella sentait bien que tout ceci n'était pas normal. Incapable de parler, elle se jeta hors du lit. Robert la rattrapa par la cheville et la traîna par terre. Il la prit à bras le corps et la rejeta sur le matelas avec une force colossale.
-Ah, non, tu ne deviendras pas comme ta mère !
Myrcella se mit à pleurer très fort en comprenant la mésentente du Roi. Elle arriva à se calmer assez pour parler alors que Robert l'écrasait sous lui :
-Je ne suis pas ma mère… Père, je ne suis pas Cersei, je suis Myrcella, votre fille !
Mais il ne semblait plus l'entendre. Ses sanglots redoublèrent, elle devint hystérique, hoquetant sans retenu, et à vrai dire, ne se souvint plus de grand chose à partir de ce moment-là, à part d'une douleur physique qui se grava en elle, enfant choyée et protégée, comme elle n'en avait jamais ressenti auparavant.
La prochaine chasse royale fut celle où Robert Barathéon finit éventré par un sanglier et agonisa pendant des jours.
Et ce ne fut pas le jeu du destin.
Fin.
