Yo !

Donc voilà :

le pairing = Isaac/Jackson (pas commun je sais mais je kiffe bizarrement)

Note = Faut savoir que j'ai eu envie d'écrire cet OS après avoir lu la saga Argent-Hale de lovePEOPLEandCOWBOY donc dedans (pour resituer) Chris et Peter sont ensemble, ils ont Allison et ils ont récupérer Isaac vers l'âge d six ans et Isaac a eu (euphémisme) une enfance horrible. Allez voir c'est trop bien écrit !


L'air de l'été américain est lourd et on dort les fenêtres entrouvertes pour laisser passer la brise chaude entre les persiennes. On a repoussé un peu les couvertures et le silence de la nuit sans lune est agréable et à peine troublé par les bruits de la ville et les respirations lourdes des endormis.

Soudain, un hurlement déchire la nuit et quelques secondes plus tard, trois paires de pieds nus claquent sur le parquet poli. Ils sont sortis du lit avec précipitation et se lance un regard de connivence avant de repartir en file indienne jusqu'à la porte de bois sombre. Ils se dépêchent, se pressent en silence : on ne laisse pas Isaac seul après un cauchemar. Cela faisait longtemps songent-ils sans mélancolie. Comment regretter toutes ces fois où un cri les tirait de leur couche pour leur faire assister à la guerre que le gamin menait contre eux, se débattant dans les draps, le visage luisant de sueur ?

La porte est entrebâillée. Ils passent prudemment une tête avant de se figer. Dans le lit, Isaac. En larmes. C'était dans ces moments-là qu'ils intervenaient, à grand renfort de discussions murmuré, de câlins légers et de chocolats chauds qui les auraient presque ébouillantés. Sauf que quelqu'un a déjà décidé d'intervenir. Un long bras musclé s'était doucement enroulé autour de la taille tremblante d'Isaac et l'avait lentement attiré contre son torse. Et Isaac s'était retourné dans les bras tendres et s'était collé encore plus, comme s'il voulait se fondre dans sa chaleur, se perdre dans ce corps aimant qui l'attirait à lui. Parce que se blottir dans l'amour de ces mains lui faisait oublier la violence de celles de ses rêves. L'acte était intuitif, doux et semblait avoir été répété à l'infini. Allison, Peter et Chris se demandèrent combien de fois des rêveries obscures avaient été apaisées sans qu'ils aient le temps de les entendre, le cœur un tout petit peu serré mais soulagé tout de même. Et puis Jackson – parce que c'était lui- se mit à murmurer dans la pénombre, les yeux à peine entrouverts et les lèvres collés à l'oreille d'Isaac dans un souffle chaud :

« Ça va ?

- Hum.

- T'as loupé ton rendez-vous avec la psy aujourd'hui. »

Ce n'était pas une question. Isaac se terra dans les draps et voulut s'éloigner, comme pris en faute. Peter en fronça les sourcils mais déjà Jackson l'attirait à lui de nouveau.

« Hé... murmura-t-il. C'est pas grave pour cette fois. Tu voudras que je vienne à la prochaine séance ? »

Il y eut un long silence parcourut de reniflements tristes, de baisers amoureux sur les cheveux tempêtes d'Isaac et de propriétaires d'orteils froids qui ne voulaient rien rater et s'agitaient en silence sur le sol.

« C'est si important pour toi que j'y ailles ? finit par demander timidement le blond, d'une petite voix avant s'enfoncer son visage dans l'épaule de Jackson. Parce que c'était plus simple de ne pas lui faire face.

- Je pense surtout que c'est important pour toi chaton, ricana le lycéen, moqueur mais le visage infiniment sérieux. Isaac sans le regarder lui donna un petit coup sur le bras et ils rient un petit peu, tout doucement.

- Tu crois que j'irais mieux si j'y allais... régulièrement.

- Hum.

- Mais ça me fait peur.

- De lui parler ?

- Oui... Non ? J'ai peur que... Je ne sais pas. Que ça ne marche pas ? Que ce soit pareil.

- Tu sais, c'est pas un remède magique. Ça mettra beaucoup de temps même si tu y vas souvent. Et puis, sans vouloir te décourager, je pense pas que tout va... s'en aller. C'est normal que ça fasse peur. Et je suis là moi. Et si un jour je le suis plus, Allison, Peter et Chris ils le seront toujours. »

Jackson avait expliqué tout doucement, amoureusement et cela fit sourire de tendresse Allison. Ce qui fit sourire Chris ce fut la maturité du gamin. Et le fait qu'il ne les ait pas oubliés. Il n'avait pas cherché à se faire passer pour le héros solitaire qui allait tout arranger à la force de ses bras. C'est ce qu'il craignait le plus : que les relations que son fils pouvait avoir se détruisent parce que l'autre se rendait compte qu'Isaac n'était pas un jouet abîmé qu'on pouvait réparer à la va-vite avec deux coups de tournevis avant de jouer avec aussi sec. Peter lui se sentait un peu jaloux de ce blond qui lui volait son gamin et le rassurait avec des mots tout doux qu'il avait eu du mal, lui, à trouver. Et puis soudain Isaac parla, timide de nouveau :

« Pourquoi tu serais plus là ?

- Peut-être que tu vas te rendre compte que tu mérites mieux qu'un idiot qui t'harcelait en primaire parce qu'il était trop stupide pour te dire que tu lui plaisais déjà quand les séances auront fait leur effet ? »

Le ton avait été taquin et amusé mais un peu trop vulnérable pour qu'on ne comprenne pas que c'était une peur réelle. Et Chris l'en aima encore plus. Parce que c'était courageux de pousser l'homme que l'on aime à aller mieux même si cela pouvait signifier la fin de son couple. Peter lui sentit lentement sa colère l'abandonner. Il n'arriva même pas à se sentir gêné quand Isaac fit rouler Jackson au-dessous de lui et lui murmura à l'oreille qu'il « l'aimait bien cet idiot » avec petit sourire timide. Le sourire de l'autre était rempli d'émotions de toutes les couleurs. Il rit doucement et englouti le sourire d'Isaac contre ses lèvres et ses mains serrées contre sa poitrine large.

« Tu seras parti avant que mes parents se réveillent ? demanda-t-il la voix de nouveau brouillée par le sommeil. »

Cela sonna comme un coup de gong pour les 3 personnes derrière la porte qui voulurent partir. Sauf qu'au même moment, le blond bascula Isaac sur le dos et tourna la tête vers eux. Ils se figèrent tous sauf Isaac qui commençait déjà à dormir comme un bienheureux et Jackson paniqua pendant quelques secondes avant de sembler s'apaiser. Il murmura finalement « Bien sûr que je partirais » en les fixant. Et puis il ferma les yeux et embrassa la tempe de son petit-ami qui s'assoupissait avec lenteur dans un soupir de contentement.

Les Argent-Hale sourirent et s'éloignèrent de la chambre à pas de loups, complices. Il serait bien temps de parler de cela plus tard. Ils avaient le temps. Parce que derrière ces cinq mots il y avait « et je reviendrais » et « parce que je t'aime ».


Merci de votre lecture !