Bien le bonjour,

Je reviens un siècle après une longue période du syndrome de la page blanche et autres joyeusetés psychologique. C'est un petit texte sur Sarada Uchiwa, directement inspiré par l'ending 15 de l'animé. Je vous conseille fortement d'écouter Answer de MOL-74 qui m'a réellement aider à l'écriture de cette histoire, simple, sans fioriture, sans prise de tête. Je vous souhaite une bonne lecture !


Dans un râle de soulagement, Sarada retira son casque audio avant de le jeter négligemment sur son bureau. Sa journée venait enfin de se terminer et elle était exténuée ; les neurones grillés par le cours de marketing stratégique ainsi que par le projet de groupe avec Denki et Sumire, sans oublier son dos en vrac d'être resté aussi longtemps assise. Tout en se massant les cervicales, elle se dirigea vers la cuisine pour se servir un verre de jus d'orange quand elle réalisa que le soleil s'était couché depuis bien longtemps. L'horloge de la cuisine indiquait 1h48 et sa mère n'était toujours pas rentrée. En effet, avec la pandémie qui faisait rage dans l'ensemble des Cinq Continents, tous les hôpitaux se retrouvaient débordés par l'afflux de nouveaux cas liés à ce virus inconnu malgré la mise en place d'un confinement total, décidé par l'Hokage. Ainsi le seul contact social qu'elle avait, se résumait à une conversation Instagram avec Boruto et Mitsuki ainsi qu'avec Chocho et franchement, elle n'en pouvait plus ! Elle étouffait d'autant plus que son avenir semblait de plus en plus compromis et obscure ; cette pandémie lui avait arraché sa jeunesse et sa joie de vivre puisque tout était devenu incertain. Son portable vibra et machinalement, elle le récupéra de sa poche arrière de son jean, elle venait de recevoir un sms de sa mère qui lui indiquait qu'elle ne rentrerait pas ce soir ; encore une fois.

Dépitée, elle fit réchauffer les restes de la veille avant de s'installer dans le canapé pour zapper à la recherche d'un programme intéressant quand soudain elle tomba sur un documentaire sur la Corée du Sud et c'est ainsi qu'elle se mit à rêver de pouvoir retrouver sa vie d'avant où les sorties shoppings étaient possibles, où les restaurants étaient ouverts et les soirées Netflix entre amis étaient faisables sans avoir peur d'être malade ou de risquer la santé de ses proches. Lentement elle se mit à rêver éveillé de leur voyage familial quand son père rentrait d'une OPEX mais la Terre était à l'arrêt depuis plus d'un an et Sasuke venait de repartir en mission pour une durée minimum de 4 mois.

La vie devenait longue, chiante et carrément anxiogène.

Devant l'écran, son esprit qui l'avait quitté, s'emballait, accentuant le début de sa crise d'angoisse et cette sensation d'étouffer devenait de plus en plus présente. Elle avait besoin d'air, besoin de sortir sinon la crise allait éclater alors dans un élan de désespoir elle prit son portable, ses écouteurs puis chaussa ses rollers et sortit en claquant la porte de la maison.

L'heure tardive et le confinement aidant, il n'y avait pas une seule âme qui vive. Ses rollers glissèrent sur le bitume lisse de la grande avenue, illuminée par les néons des enseignes tandis que le vent frais d'une nuit de mai, venait s'engouffrer dans sa chevelure de jais. Ses écouteurs sans fils diffusaient en boucle Answers de MOL-74, qui s'accordait étrangement à l'ambiance générale de la ville. Elle fit plusieurs kilomètres de la sorte, emmenée par la musique mélancolique et pourtant si rythmée, cependant elle se retrouva vite essoufflée et dû s'arrêter afin de faire une pause au bord de la route déserte où elle prit le temps d'observer le ciel étoilé et nuancées de couleurs vives. L'air frais lui faisait du bien et lui permettait de faire abstraction du chaos qui faisait rage à l'intérieur. Son regard se perdit quelques minutes dans l'immensité de l'espace quand soudain, son téléphone vibra de nouveau.

"3h38 de Boruto : Sarada, on s'inquiète là.. Pourquoi tu ne réponds pas ?! On t'a kidnappé ? T'es où ?"

Étonnée par la nature du message, elle remonta la conversation et se rendit compte que les garçons tentaient de la contacter depuis plus d'une heure ! Elle pianota rapidement sur l'écran en leur indiquant que tout allait bien, qu'elle s'était enfuie de la maison à la recherche d'oxygène, de paix et qu'elle allait bientôt rejoindre leur coin habituel.

Leur repaire était plus précisément une jetée en béton qui menait loin vers l'océan, les rambardes rouillées par les embruns salés et un seul banc en bois qui les avait vu faire les quatre cent coups. C'était leur endroit et aucun de leurs parents ne connaissait l'existence de ce ponton, ainsi ils pouvaient être eux, discuter de leurs vies, de leurs problèmes, de leurs rêves d'avenir mais tout s'était arrêté avec l'arrivée du virus. Sans plus attendre, elle resserra ses rollers, rangea son portable, remit ses écouteurs et repartit tranquillement vers l'océan.

Elle glissa en chantonnant des brides de la chanson sans se rendre compte qu'elle avait été rejointe par Boruto sur son skateboard et Mitsuki sur son longboard, déambulant à ses côtés, sans le moindre mot. Ces derniers avaient décidé de rejoindre leur amie quitte à enfreindre le confinement et toutes les lois émises par le gouvernement. Le soleil commençait à se lever, faisant rougeoyer les quelques nuages présents tandis que les premiers rayons du soleil vinrent se refléter sur les baies vitrées des buildings ; ils touchaient au but, le ponton n'était plus très loin et pour la première fois en trois mois, ils pourront voir l'océan qui leur avait tant manqué.

Ils roulèrent encore un long moment dans un silence apaisant avant d'atteindre le port. Il regagnèrent la jetée et s'accoudèrent à la rambarde pour observer le soleil se lever, venant colorer la surface mouvante d'une couleur chatoyante. La lumière douce et chaleureuse vint les envelopper comme pour apaiser leurs cœurs et calmer leurs peurs. Ils restèrent là, à observer la vie reprendre son cours où les mouettes planaient gracieusement tandis que le les vagues s'écrasaient sur le bitume dans une mélodie qui leur était propre.

"Vous m'avez manqué les garçons" dit simplement la jeune fille, le regard toujours tourné vers l'océan.

"Toi aussi." répondirent en chœur les deux garçons avant que Boruto n'aille s'asseoir sur le banc rongé par le sel.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu décides de partir comme ça en pleine nuit ?" demanda le blond en se frottant la nuque, raidie par les cours en distanciel.

"J'avais besoin de respirer.." lui répondit Sarada. "Maman n'allait pas rentrer de la nuit et Papa est parti en OPEX, donc j'avoue que me retrouver seule dans la maison, avec pour seule compagnie la télé, ce n'était pas trop envisageable." continua-t-elle tout en rejoignant son comparse sur l'assise, omettant ouvertement son début de crise d'angoisse. Elle avait commencé à faire ce genre de crise à la suite du premier confinement, son esprit ballotté entre les doutes, les incertitudes de son futur, l'absence répétée de ses parents et ces cours qui n'en finissaient pas.

La première fois, elle n'avait pas compris ce qu'il se passait car malgré une respiration saccadée, elle avait l'horrible sensation d'étouffer et que sa fin allait arriver. Ses amis avaient bien vu que quelque chose n'allait pas à travers la caméra de l'ordinateur et Mitsuki eut l'intelligence d'esprit de contacter les secours à distance ainsi que la mère de son amie. Bien qu'il n'y ait eu aucune séquelle, les garçons, mais surtout Boruto, restèrent traumatisés par cet événement et ne cessèrent de surveiller leur amie. Le fils de l'Hokage avait pris ce rôle un peu trop à cœur et la surprotégeait un peu trop au goût de la jeune fille qui s'était promis de ne plus mentionner ses crises afin qu'il la laisse en paix. Mais Mitsuki savait déceler dans le regard de son amie chaque changement d'humeur et ce soir-là, il vit une lueur terne teintée de tristesse, signe d'une grande lassitude.

"Je reviens." déclara-t-il alors que Sarada et Boruto se chamaillaient sur les deux nouvelles consoles next-gen. X-BOX Série X vs PS5, le combat était rude.

"Hun ?! Où vas-tu ?"demanda Sarada tout en remontant ses lunettes sur le nez.

"Ne vous inquiétez pas, je n'en ai pas pour longtemps." ajouta le garçon aux cheveux bleutés avant de rejoindre la grande avenue.

Intrigués, ils le regardèrent disparaître alors qu'un silence apaisant enveloppa le ponton tandis que le soleil s'éleva au-dessus de l'eau pour illuminer leurs visages juvéniles. Sarada aimait la musique, les sorties en ville entre copines, les sessions de League Of Legend mais à cet instant, elle ne pouvait qu'apprécier ce silence doux et confortable que lui offrait la présence du blond. Grâce à l'amitié qui liait leur famille respective, ils avaient grandi ensembles et avait pour unique but de toujours être là pour l'autre. Pour le meilleur et pour le pire pourrait-on dire et encore une fois, Boruto lui avait prouvé qu'il serait toujours à ses côtés.

Ils ne dirent rien jusqu'au retour de Mitsuki, qui à leur plus grande surprise, avait en sa possession un sac en plastique blanc arboré du logo d'un konbini. Sans un mot, il s'assit à leur côté et sortit du sac des pots de glaces qu'il distribua, un léger sourire aux lèvres quand il vit le regard pétillant de joie de ses amis.

Ils restèrent là, à déguster leurs glaces tout en observant le soleil se lever, discutant de tout et de rien, de leur vie d'avant et des rêves d'avenir qu'ils espéraient atteindre un jour.


En espérant que cela vous ait plus et que l'on puisse se rencontrer au détour d'une nouvelle histoire.
MU.