Salut les gens, me voilà de retour avec une petite romance !
Pas de prise de tête pour une fois : ni sangs, larmes ou désespoir, juste des garçons qui s'aiment (enfin qui essaient) :)
Je l'ai écrite en quelques jours à peine, ça m'a bien détendu des autres fics bien plus longues et sombres que j'écris en ce moment. Ce couple m'a inspiré un peu au hasard de mes lectures, et je me suis décidée à écrire ma version. En général, je préfère largement quand Charlie est asexuel et aromantique, dans les fanfics, mais aujourd'hui j'ai tenté autre chose de plus gris.
J'espère que ça vous plaira ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
Bonne lecture,
Yume u_u
Chapitre 1 : code rouge
Contrairement à ce que pourrait penser sa mère (ou la plupart des gens le fréquentant de près ou de loin), Charlie ne détestait pas les sorciers, ou les humains d'une manière générale. C'est simplement qu'il cherchait à les côtoyer le moins possible.
Pas par désamour, mais par prudence : Charlie était aussi mauvais en relation sociale qu'il était doué en dressage de dragons.
Le fait est que tous ceux et celles qui le connaissait un minimum savait qu'il était préférable d'éviter de venir l'embêter, même durant ses jours de congés. Surtout durant ses jours de congés, d'ailleurs.
Alors pourquoi Olivier Dubois se trouvait-il devant la porte de sa maison, au juste ?
— Charlie, il faut que tu parles à ton frère !
Voilà autre chose qu'il détestait : que quelqu'un évoque « son frère » comme s'il n'y en avait qu'un et sans donner le moindre indice contextuel pour qu'il puisse deviner duquel des cinq il était question.
— Lequel ?
Olivier souffla d'agacement et le poussa pour entrer à l'intérieur de la maison sans y avoir été invité.
— Duquel, à ton avis ? Au seul dont je parle. Enfin dont je parlais ! Percy bien sûr !
Bien sûr, oui. Qu'est-ce que Charlie pouvait bien en savoir, lui ? Il ne connaissait pas leur vie par cœur !
Sans lui demander la permission, Olivier alla s'installer sur l'unique canapé de la petite maison du dragonnier, croisant les jambes et les bras d'un air contrarié. Il ne laissa pas Charlie dire quoi que ce soit (cela tombait bien, il ne savait pas quoi dire) avant de lui expliquer à grand renfort de haussements de voix :
— Tu te rends compte que cela fait deux semaines que l'on ne s'est pas vu ? Môssieur est trop occupé par le boulot, soi-disant ! Môssieur doit racheter son image au ministère, me dit-il. Môssieur n'a pas le temps d'envoyer un hibou à son meilleur ami pour le féliciter de sa nomination au poste de gardien !
Charlie, qui ne savait même pas qu'Olivier avait été promu (non pas qu'il s'intéresse encore au Quidditch ces dernières années), ouvrit la bouche pour le faire, mais Olivier enchaînait déjà :
— je veux bien comprendre que c'est difficile pour lui, le travail, la reconstruction après-guerre, sa Penny chérie… Mais quand même !
Penny ? Ah oui, Pénélope, la fiancée de son petit frère. Elle avait été évoquée au dernier repas de famille qu'il n'avait pas réussi à éviter, mais il ne l'a jamais rencontrée. Il lui semblait qu'elle avait été à Poudlard dans la même année que Percy, peut-être préfète elle aussi, mais il n'était pas sûr de ce point.
Toujours survolté, Olivier continua à décrire la façon dont son meilleur ami le délaissait, en quoi il était inacceptable et malpoli, et tout un tas d'information dont Charlie ne comprit pas la moitié.
— Excuse-moi, se décida-t-il finalement à le couper, mais pourquoi tu viens me parler de tout cela ?
— Je te l'ai dit, pour que tu ailles lui parler !
Mais bien sûr.
— Pourquoi moi ? Olivier, tu es au courant que je ne suis pas du tout bon pour ça ? Pour parler aux gens.
— N'importe quoi, soupira le joueur de Quidditch. Tu as été capitaine et préfet, il faut savoir bien parler aux gens pour cela.
— J'étais le pire capitaine possible et personne ne respectait mon autorité quand j'étais préfet. D'ailleurs, j'étais tellement mauvais que je ne le suis resté qu'un an avant qu'on me vire.
— Tu as démissionné.
— C'est pareil. Écoute, tu ne t'adresses pas au bon Weasley pour aller sermonner Percy. Tu ferais mieux d'aller voir Bill, plutôt.
— Mais je ne le connais pas ! s'offusqua Olivier.
Charlie leva les yeux au ciel. C'était lui qui était censé être réticent à interagir avec les autres !
— Crois-moi, c'est facile : il est moi avec plus de classe et de sociabilité.
— Mais c'est toi que je veux !
Il y eut un long blanc alors qu'Olivier, pétrifié, faisait monter tout son sang au niveau de ses joues et de son front.
— Je, je veux dire…
Charlie leva un sourcil, surpris, alors qu'Olivier rougissait encore plus.
— Ce que je voulais dire, c'est juste…
— Que tu préfères que je m'en occupe, c'est bon, j'ai compris.
Au lieu de le rassurer, cette phrase sembla le paniquer davantage :
— non, je, en fait, c'était bien ça que je voulais dire. Enfin… Que toi tu es… Que je te… Oh, laisse tomber !
Aussi rapidement qu'il était arrivé, Olivier bondit sur ses pieds et sortit de la maison en claquant la porte derrière lui. Charlie, qui n'avait même pas eu le temps de le retenir, cligna stupidement des yeux sans comprendre ce qu'il venait de se passer.
Puisqu'il n'avait pas réussi à clairement faire entendre son refus, il supposait qu'il était obligé de se rendre en Angleterre voir son petit frère, maintenant…
Quelle plaie.
.
Charlie débarqua au ministère de la Magie dès l'aurore, profitant de son dernier jour de congé du mois et se désolant de le gâcher ainsi pour une histoire d'amitié insatisfaite. Certes, il n'avait rien prévu de spécial ce jour-là, mais il aurait été bien plus heureux à ne rien faire chez lui, seul.
Après avoir demandé son chemin au moment de l'enregistrement de sa baguette, il se dirigea tant bien que mal dans les couloirs jusqu'à atteindre le bureau de son petit frère.
Comme s'il était devant sa chambre au Terrier, il ne prit pas la peine de toquer à la porte avant de l'ouvrir.
— Salut Percy.
Son frère sursauta si fort que la moitié des parchemins qu'il avait dans les mains tomba par terre.
— Charlie ! Je ne t'attendais pas aujourd'hui !
— Le temps qu'un hibou fasse le chemin pour te prévenir, je serais déjà arrivé, de toute façon. Je n'ai décidé de venir qu'hier soir.
— Oh très bien.
Percy ajuste ses lunettes sur son nez, reprenant son attitude de bon élève qui lui est habituelle. Il désigne la petite chaise faisant face à son bureau.
— Je t'en prie, assieds-toi. Que me vaut l'honneur de ta visite ?
Ce qui était rassurant, en entendant Perceval s'adresser si formellement à son propre frère, c'est que cela confirmait à Charlie qu'il n'était pas le seul Weasley à être généralement complètement à côté de la plaque.
— Olivier Dubois est venu chez moi, hier soir. Tu lui manques, apparemment. Il voudrait que tu libères un peu de ton temps pour le voir.
Il ne comprit pas l'apparition d'un sourire amusé sur les lèvres de Percy.
— C'est moi qui lui manque, vraiment ?
Charlie penche la tête sur le côté, perdu face à son ton ironique.
— Et bien oui. Il me l'a dit explicitement.
— Est-ce la seule chose qu'il t'ait dite ?
Il fronça les sourcils.
— Je ne comprends pas où tu veux en venir.
Percy soupira et leva les yeux au ciel.
— Charlie, tu es aussi aveugle qu'un morempli ! Olivier m'a utilisé comme excuse pour te voir, voyons ! C'était un code rouge.
Le dragonnier sursauta.
— Comment es-tu au courant pour ce code ?
C'était Bill qui l'avait inventé, durant ses années à Poudlard, pour le prévenir quand Charlie subissait des tentatives de séduction qu'il ne remarquait pas.
Percy haussa les épaules.
— Je suis ton frère, c'est mon rôle de connaître toutes les parties embarrassantes de ta vie.
Il n'avait pas tort.
Charlie croisa ses bras sur son torse, pensif.
— J'ignorais qu'Olivier s'intéressait à moi. Ou aux hommes en général.
— Olivier ne s'intéresse à personne « en général », lui répondit Percy sur un ton rassurant. Il est à peu près aussi peu doué que toi en interactions sociales, en dehors du Quidditch. Et encore, de ce que j'ai entendu des jumeaux, il était terrible en tant que capitaine.
— Mais alors pourquoi ?
— Parce que toi, il te veut.
« C'est toi que je veux », avait-il effectivement dit la veille, avant de rougir et de s'enfuir. Il fallait donc le prendre dans ce sens… Charlie n'aurait jamais deviné seul. Il secoua la tête.
— Bon, d'accord. Et bien, tu lui diras que moi, ce n'est pas mon truc.
— Lui en particulier ou les hommes ?
— Les gens. Tous les gens. D'ailleurs, j'ai eu ma dose, je retourne voir mes dragons. Passe le bonjour aux parents.
— Attends Charl…
Mais Charlie n'attendit pas. En quelques secondes, il était hors du bureau de Percy et en quelques minutes, il avait atteint la salle des portoloins. Il respira de nouveau calmement que lorsqu'il apparut, presque une heure plus tard, dans la campagne déserte où il avait installé sa maison.
Enfin un peu de solitude…
.
