Disclaimer : Les personnages de la série Teen Wolf ne m'appartiennent pas.

Bonjour les amis,

Je vous retrouve aujourd'hui pour le post annuel de la session défi à laquelle je participe avec Miss Tagada, qui est la créatrice de ce challenge d'écriture depuis plusieurs années. Cette année, j'ai été la première à lancer les festivités.

Vous pourrez découvrir la version de ma collègue et amie sur son profil. Elle a choisi l'univers de la série sud-coréenne Playfull Kiss, qui s'intitule Et un jour, une femme.

Moi, j'ai décidé d'écrire ma version sur Teen Wolf, et de m'épancher sur le couple Scott / Malia.

Vous avez l'habitude désormais, durant les sessions défis, que rien ne reste comme l'œuvre original dans lequel nous décidons d'écrire. Ce qui veut donc dire changements de personnalités pour certains etc…

Bref, bonne lecture !

*La teneur du défi est divulguée à la toute fin de l'O.S !


Beacon Hills !

Le réveil afficha 6h30. Malia fit taire le son strident qui lui cassa les oreilles, et repoussa les couvertures sans perdre de temps. Elle quitta son lit pour aller prendre une douche, qui eut pour effet de la réveiller partiellement. Elle irait mieux après un bon petit-déjeuner pour pouvoir affronter sa journée. Elle sécha et coiffa en chignon ses cheveux châtains, puis, revêtit un jean noir, un chemisier kaki et une paire de bottines plates. Satisfaite de son apparence, Malia descendit à la cuisine et commença à préparer le petit-déjeuner pour son père et elle. Âgée de dix-huit ans, elle avait quitté le lycée – sans interrompre son cursus scolaire – pour pouvoir subvenir aux besoins de son père malade. Quelques semaines seulement après avoir fêté son anniversaire, son père avait été pris de vertiges ainsi que de douleurs en bas du dos. Des douleurs qui avaient persistés, ce qui avait conduit Malia à emmener son père à l'hôpital. Après plusieurs tests, le diagnostic était clair. Sclérose en plaques. Ce jour-là, après avoir longuement parlé avec ses professeurs et les membres de sa famille, Malia avait pris la décision de s'occuper de son père. Elle travaillait au restaurant familiale la journée, et s'occupait de la maison et des tâches ménagères, tout en étudiant, le reste du temps. Plusieurs fois, sa tante et son père avaient tenté de l'en dissuader, mais elle était plus têtue qu'une mule. C'était même un trait de caractère commun chez tous les Hale. Peter avait cédé, à la seule condition qu'une femme de ménage s'occupe du grand nettoyage une fois par semaine.

« C'est ça, ou je te renvoie au lycée à coup de pieds aux fesses. » lui avait dit son père.

Malia esquissa un sourire en y repensant. Elle avait une relation avec son père plus fusionnelle que la plupart des parents n'en avaient leurs propres enfants. Il l'avait élevé seul après que sa mère les avait abandonnés lorsque la jeune fille avait à peine trois mois, et elle n'avait plus donné le moindre signe de vie.

« Bonjour, ma chérie ! »

Peter Hale prenait appuie sur une canne en bois d'acacia, faite sur mesure quand son équilibre avait commencé à devenir précaire. Malia alla à sa rencontre et l'aida à s'asseoir sur une chaise. Il mesurait dans les 1m80, les cheveux bruns et une mâchoire carrée. Ce matin-là, il portait un jean souple et un pull à col roulé marron.

« Bonjour, papa. Je vois que tu t'es rasé. » dit-elle en désignant ses joues imberbes.

« Il était grand temps. » dit-il en souriant.

« J'aurais pu le faire pour toi. » dit-elle en déposant une tasse de café devant lui.

« Je sais, et je t'aurais appelé si je ne m'étais pas senti bien, mais ce n'est pas le cas. » la rassura-t-il. « Profitons des bons jours. »

« Tu as raison ! »

Elle apporta une assiette de toasts grillés sur la table, qui comportait déjà des fruits frais, un pot de miel, du beurre riche en Oméga 3 et un pot de confiture d'abricot faite maison par la tante de Malia.

« Tu viens au diner avec moi, aujourd'hui ? » demanda-t-elle, badigeonnant un toast de miel.

« Oui, je dois m'occuper de la compta. » répondit-il. « Et toi, tu vas me faire le plaisir de repartir avec moi quand j'en aurais terminé. Mieux, je vais demander à tes cousines de t'emmener au centre commercial. »

« Papa… »

« Tu travailles trop. » la coupa-t-il. « Il faut que tu sortes. Tu t'occupes suffisamment de moi la semaine. Le week-end doit être consacré à tes études mais aussi à tes sorties. Il faut que tu t'amuses, Malia. Je ne veux pas que tu sacrifies ta jeunesse à cause de ma stupide maladie. »

« M'occuper de toi n'est pas un sacrifice, et je refuse d'en rediscuter avec toi. » dit Malia, qui croqua dans le toast qu'elle avait à la main.

« J'arrêterais d'en parler quand tu prendras du temps pour toi. » dit-il.

Il prit une myrtille dans un des bols sur la table et la lança sur sa fille. Le petit fruit violet rebondit sur la joue de Malia, qui protesta. Mais très vite, ils éclatèrent de rire. Après le petit-déjeuner, Malia rangea et nettoya la cuisine avant d'aider son père à sortir de la maison et à monter dans la voiture.

Hale's Diner !

Le restaurant familial se situait à cinq minutes à peine du lycée de Beacon Hills, ce qui était pratique pour Malia quand elle devait rendre ses devoirs en début de semaine. Les murs étaient peints d'un rouge sombre, avec de grandes fenêtres. Des tables étaient installées près d'elles, ou au milieu de la salle. Les clients pouvaient aussi dîner au comptoir, perchés sur des tabourets blancs. Au mur, des affiches de films et de joueurs de baseball étaient accrochés. Le panneau Ouvert fut tourné juste après que Malia et Peter soient entrés. L'adolescente salua sa tante, et aida son père à s'asseoir à une table près de la porte de service avant d'aller troquer ses vêtements contre sa tenue de serveuse.

« Je m'inquiète pour elle. » dit Talia, qui s'asseya face à son frère.

« Et moi dont ! » soupira Peter « Cette fille est têtue, mais je ne peux pas le lui reprocher. Elle tient ça de moi. »

« Tu veux que je demande à Cora et Laura de s'occuper de la distraire un peu ? » proposa Talia.

« J'y ai pensé tout à l'heure, mais je ne veux pas forcer Malia à faire quoi que ce soit. » dit-il. « Dire qu'elle va avoir dix-neuf ans, et qu'elle devrait penser aux garçons et sortir avec ses copines, et qu'au lieu de ça elle s'occupe de son vieux crouton de père. Elle ne devrait pas avoir à faire ça. »

« On a tout tenté, Peter, mais Malia refuse que des inconnus s'occupent de toi. » dit Talia. « Elle est même présente quand la femme de ménage arrive et repart de chez vous pour s'assurer que les choses ont été bien faite. »

La porte du diner s'ouvrit, signalant les premiers clients de la journée. Talia laissa son frère, poussant devant lui le dossier de comptabilité avec les documents nécessaires pour son travail.

« Je t'apporte du café. » lui dit-elle en s'éloignant.

Malia émergea de la salle des employés, vêtue de sa tenue de serveuse. Une robe short bordeaux sans le moindre bouton ni fermeture aux manches courtes. Le bustier de la robe était simple. La tenue était complétée par un tablier doré. L'adolescente se mit au travail et alla prendre la commande des deux clients qui venaient d'entrer. Peter observa sa fille. Elle allait avoir dix-neuf ans le mois prochain. Sa petite fille qui avait peur des soirs d'orages et qui s'accrochait à lui comme un koala quand elle était fiévreuse, avait bien grandi. Quand il s'était retrouvé seul avec elle, après le départ de sa compagne, il avait paniqué. Comment pouvait-il élever une fille tout seul ? Mais grâce à sa sœur, ses doutes avaient tôt fait de s'envoler. Oh, il n'était pas un père parfait, mais avec le soutien des siens, il avait réussi à faire en sorte que Malia devienne celle qu'elle était aujourd'hui. Une jeune femme forte, indépendante, intelligente et avec en prime un caractère bien trempé. Depuis près d'un an que sa maladie avait été diagnostiqué, elle prenait soin de lui malgré qu'il eût tout tenté pour l'en dissuader. Ils avaient fait un compromis qui fonctionnait plutôt bien. Malia avait de très bonnes notes, et Peter ne pouvait pas être plus fier d'elle, mais il avait espoir qu'elle ne consacre pas toute sa vie à se tuer à la tâche pour lui. Il espérait qu'elle irait à l'université, et qu'elle mène sa vie de son côté. Talia lui apporta une tasse de café avant de repartir en cuisine. Quand elle passa près de lui pour passer derrière le comptoir, Peter sourit à sa fille. Un sourire qu'elle lui rendit. Il avala une gorgée de café et se mit à éplucher la comptabilité de l'affaire familiale.

A l'heure du déjeuner, alors que Malia s'occupait à préparer les tables, un rire reconnaissable entre tous se fit entendre. La jeune fille sourit en reconnaissant le petit-ami de son cousin, mais son sourire se fana parce qu'en relevant la tête, elle vit qu'il n'était pas seul, ce dont elle aurait dû se douter, car Stiles n'était jamais seul.

Scott McCall !

Depuis qu'elle était partie du lycée pour pouvoir s'occuper de son père, Malia croisait ses camarades au diner, mais sans plus de contact que ça. Elle avait ses priorités, et c'était clair pour beaucoup de monde. Personne ne réussissait à la faire sortir le week-end pour passer du temps à s'amuser comme les jeunes de son âge. C'était peine perdue, et encore plus lorsque lesdites soirées impliquaient Scott McCall. Elle savait qu'il avait célébré son anniversaire la veille. Avec le trio qu'il formait avec Stiles et Isaac, ils étaient venus dîner ici-même et le chant habituel des anniversaires avaient été chanté haut et fort par les deux garçons pour leur ami. Malia était derrière le comptoir à ce moment-là, et elle avait noté l'embarras de Scott. Il n'était pas mal à l'aise, mais il n'aimait pas être le centre de l'attention. Un malaise qui avait disparu très vite après une vanne de Stiles et remplacé par un rire qui avait réchauffé le cœur de la jeune fille.

Respire, Malia ! Elle se remit au travail, et avança vers leur table dès qu'ils furent assis, le visage ne trahissant aucunement l'attirance qu'elle éprouvait pour le jeune homme. Une attirance qui n'était sans doute qu'à sens unique, ce qui l'aida à afficher une mine joviale qu'elle servait à tous les clients.

« Bonjour ! »

« Salut, Malia ! »

Son cœur manqua un battement à la façon dont elle percevait le simple Salut Malia de Scott. Est-ce qu'elle se faisait des idées ?

Quand elle avait décidé de quitter le lycée pour pouvoir s'occuper de son père, Scott avait à la fois était admirable de sa décision, mais aussi triste. Il avait toujours eu un faible pour Malia Hale, mais il n'avait jamais eu le courage de l'inviter à sortir. Quand il a tenté de prendre son courage à deux mains, il avait entendu Malia dire à Cora qu'elle n'avait pas le temps pour les distractions, alors il avait laissé tomber. Plus les mois passaient, plus il tombait amoureux d'elle à distance. Il se rendait au Hale's Diner tous les jours après les cours ne serait-ce que pour la voir quelques minutes. Son petit manège n'était pas un secret pour ses deux meilleurs amis. Stiles et Isaac connaissaient tous des sentiments qu'il avait développé pour Malia, et même si ça ne l'amusait pas toujours d'être la cible de cancan sur son attirance pour elle, il savait qu'il n'y avait qu'un seul moyen pour que ça s'arrête. Mais comment aborder une fille qui n'avait que la santé de son père comme objectif ? Lorsqu'il vit Malia s'approcher de la table où il était assis, son cœur manqua un battement. Elle était vraiment superbe.

« Bonjour ! » les salua-t-elle, souriante et joviale.

« Salut, Malia ! » souffla Scott, sans réussir à la quitter des yeux.

« Je prends votre commande tout de suite ? » demanda-t-elle.

« On attend Isaac. » dit Stiles. « Mais on veut bien à boire. »

« Comme d'habitude ? » leur demanda-t-elle.

« Yep ! » dit Stiles.

« Oui, merci ! » réussit à dire Scott.

Elle les laissa, et Scott la suivit du regard alors qu'elle alla derrière le comptoir.

« T'es désespérant, tu le sais ? »

« Hum ? » fit Scott, en se retournant vers son meilleur ami. « Quoi ? »

« Tu comptes attendre le déluge pour l'inviter à sortir ? » demanda Stiles. « Non parce qu'à ce train-là, ta vie sera un remake de 40 ans toujours puceau. »

« Ah ah, très drôle. » railla Scott. « Tu sais très bien ce qui me retient. »

« Et je t'ai déjà dit à plusieurs reprises que t'étais juste débile. » dit Stiles. « Derek se retient de vous enfermer tous les deux dans une pièce et de jeter la clé. »

Scott leva les yeux au ciel. Malia revint avec leurs boissons, un thé glacé pour Stiles, et un Coca pour Scott. Elle repartit aussi vite après les avoir déposés devant eux.

« Sérieusement mec, fonce. » lui dit Stiles.

« Stiles, tu sais que je t'adore, mais arrête de me pousser à faire une chose dont je ne suis pas sûr de l'issue. » dit Scott. « Elle n'a pas la tête à sortir. »

« Bah, il faut que ça change. » dit Stiles.

« Si sa propre famille n'arrive pas à lui faire lâcher du lest, je ne vois pas comment moi, je pourrais y arriver. » répliqua Scott.

Il but une gorgée de son Coca pour mettre fin à la conversation. Il n'y avait rien qui lui plairait plus que d'inviter Malia à sortir, mais il savait qu'elles étaient ses priorités, et il les respectait. Il ferait la même chose si ça avait été sa mère qui avait été malade.

« Bon, il fait quoi Isaac ? » s'impatienta-t-il. « J'ai faim, moi. »

« Je n'en sais rien, mais mon mec vient d'arriver. » Stiles fit de la place sur son côté de la banquette pour laisser Derek s'asseoir. « Salut, beau gosse. »

Derek répondit en prenant le menton de Stiles dans sa main et en l'embrassant sans la moindre gêne. Scott détourna le regard en grimaçant lorsqu'il en vit un peu trop. Il décida de prendre son Coca et d'aller voir ailleurs. Il alla s'asseoir au comptoir, et croisa le regard amusé de Malia.

« Ils sont mignons. » dit-elle.

« Ouais, sauf quand ils ne font pas du tout attention à ce qui les entoure. » dit Scott.

Elle ne le contredit pas. Scott se tourna vers le couple qui continuait de s'embrasser. Ils se moquaient réellement du monde qui les entourait. Certaines personnes pouvaient trouver le tableau malséant, mais la réponse de Derek serait sans doute un regard blasé et un froncement de sourcils qui dirait je me contrefous de ce que vous pensez.

« Isaac est là. » dit Malia.

Scott eut à peine le temps de se tourner vers la porte qu'Isaac vint s'asseoir à côté de lui.

« Ils n'arrêtent jamais ces deux-là. » souffla le jeune homme.

« Dois-je te rappeler que t'es pareil, avec Cora ? » lui fit remarquer Scott.

« Excuse-moi, mais je n'embrasse pas Cora en public de cette façon. » rectifia Isaac.

« Tu veux boire quelque chose, Isaac ? » lui demanda Malia.

« Oui, comme d'habitude, s'il te plaît. » dit-il en souriant. Elle déposa une limonade devant lui. « Merci ! Bon, on fait quoi avec les deux tourtereaux ? »

Pivotant sur son tabouret, Scott dit à l'attention du couple :

« Hey vous deux, vous comptez vous embrasser encore longtemps, ou on peut commander à manger ? »

« T'es un vrai rabat-joie. » lui répondit Stiles.

« Et vous êtes dans un lieu public. » lui rappela Scott. « Et vous vous êtes vus hier soir. »

« Mais on n'a pas passé la nuit ensemble. » se justifia Stiles.

« Pitié, arrête avec ce genre d'allusions. » grommela Scott. Il regarda Malia et lui dit : « Comme d'habitude, s'il te plaît. »

« D'accord ! » sourit-elle en notant les commandes habituelles du quatuor sur son carnet.

Isaac et lui allèrent s'asseoir à la table, et heureusement pour eux, Stiles et Derek ne s'embrassèrent plus, mais Derek avait laissé son bras autour des épaules de l'adolescent.

« Ça fait quoi d'avoir dix-neuf ans ? » demanda Derek.

« Pas grand-chose. » répondit Scott. « Comment ça se passe, la fac ? »

Derek étudiait le Droit à Berkeley, et il rentrait tous les week-ends pour repartir le lundi matin.

« Oh, les cours, les révisions… La routine, quoi. » répondit-il.

« Et moins de Stiles. » marmonna le concerné.

« Je t'appelle tous les soirs, me semble-t-il. » dit Derek. « Et je me rattrape le week-end. »

« Si jamais vous vous embrassez encore, je dégage. » les prévint Scott.

« Mais il faut te détendre, Scotty. » lui dit Stiles, alors que Derek l'embrassait dans le cou.

« Ce qu'il lui faut c'est une copine. » dit Derek. « Je croyais que ma cousine te plaisait. T'attends quoi pour l'inviter ? »

« Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi ? » se désola Scott.

« Si ça ne tenait qu'à moi, je vous aurais enfermé dans une pièce depuis longtemps. » dit Derek.

« J'te l'avait dit. » sifflota Stiles.

La discussion se suspendit lorsque Malia déposa couverts et serviettes en papiers sur la table. Elle faisait plusieurs allers-retours entre les tables alors que le restaurant commençait à se remplir pour le déjeuner. Elle apporta un thé glacé à son cousin, prit des commandes, quand enfin elle apporta leurs assiettes à la table de Scott.

« Un burger au bacon pour Isaac sans oignon. » dit-elle en déposant l'assiette devant le jeune homme.

« Merci ! » lui sourit-il.

« Un burger au poulet avec supplément d'oignon pour mon idiot de cousin. »

« Trop aimable ! » pouffa Derek.

« Un burger double-bacon pour Stiles, sans cornichons. »

« Quel talent ! » la complimenta-t-il.

« Et enfin, un burger à la dinde pour Scott. »

« Merci ! » dit ce dernier, en souriant.

« Je t'en prie. » dit-elle en lui rendant son sourire. « Bon appétit ! »

Elle leur apporta ensuite un saladier de frites avant de s'éloigner vers une table un peu plus loin. Scott ne put résister et la suivit du regard.

« Tu deviens pathétique. » soupira Derek.

« Et personne ne t'a demandé ton avis. » répliqua Scott.

Si seulement les choses avaient été aussi simples… Il aurait déjà demandé à Malia de sortir avec lui, s'il avait été sûr de sa réponse. Mais il ne l'était pas. Il déjeuna en silence, ne répondant à ses amis que si la question ne portait pas sur Malia. Une fois l'addition payée, il quitta le diner, non sans faire un petit signe à la jeune fille, qui le lui rendit. Il était à peine sorti que Stiles le rejoignit.

« J'te dépose ? » proposa Stiles.

« Tu ne dois pas passer la journée avec Derek ? » s'étonna Scott.

« Si, mais je me suis dit que t'avais peut-être besoin de parler. » dit Stiles. Une fois dans la jeep qu'il avait baptisé Roscoe, il regarda son meilleur ami. « Ecoute Scott, il n'est pas trop tard pour te rapprocher de Malia. Invite-la à sortir. »

« Elle dira non. » dit Scott.

« Qu'est-ce que t'en sais ? » demanda Stiles. « On voit tous la façon dont vous vous regardez quand l'autre regarde ailleurs, et la famille de Malia n'attend qu'une chose, c'est qu'elle pense un peu à elle. »

« Tu veux que je fasse quoi ? Que je l'oblige à sortir avec moi alors que tout ce qu'elle veut, c'est de s'occuper de son père ? »

Scott ne pouvait pas faire ça. Il la respectait trop pour lui faire faire une chose à laquelle elle n'était sans doute pas prête.

« Et rien ne dit que Peter accepte que Malia sorte avec moi. »

« Tu plaisantes, hein ? » Quand Stiles n'obtint aucune réponse, il posa les mains sur le volant et le serra très fort pour ne pas se taper la tête dessus. Il respira un bon coup et desserra les mains. « Tu te souviens de ce que tu m'as dit quand Derek a commencé à s'intéresser à moi et que je pensais que ce n'était qu'une farce parce qu'il n'était pas possible que Derek Hale s'intéresse à un gars comme moi ? »

« Oui je m'en souviens, mais qu'est-ce que ça à voir avec moi ? » voulut savoir Scott.

« Ça a tout à voir, parce que c'est le même cas de figure. » dit Stiles. « Tu m'as dit que le seul moyen de savoir si c'était vrai, c'était de lui parler, et d'accepter le rendez-vous qu'il me proposait. Sauf que là, ce sera l'inverse. Il faut que tu parles avec Malia, et que tu lui demandes si elle accepterait de sortir avec toi. Le diner est fermé le dimanche, propose-lui quelque chose ce jour-là et en journée. Va même demander à Peter sa bénédiction si ça peut te rassurer, mais fais quelque chose. Si la famille de Malia est désespérée de la voir se tuer à la tâche comme elle le fait, imagine mon état quand je vois mon frangin avoir la trouille quand lui-même m'a dit de foncer il y a deux ans ? »

Scott ne dit rien de tout le trajet jusqu'à la clinique vétérinaire où il travaillait. Inviter Malia à sortir ? Il voudrait que ce soit si facile. Il n'avait pas la même assurance que Derek ou encore d'Isaac, qui malgré sa timidité, avait réussi à ravir le cœur de la jeune sœur de Derek.

« On est arrivé. » dit Stiles, sans couper le moteur. « Avant que tu ne sortes, réponds-moi franchement. Est-ce que tu as envie de sortir avec Malia ? »

« Oui ! » répondit Scott, sans la moindre hésitation. « Je suis tombé amoureux d'elle elle… Elle est tout ce dont je rêve. »

« Est-ce que c'est censé être le moment lacrymal de tes aveux et où je pleure sur ta stupidité ? » le taquina Stiles.

Scott sourit.

« Ah, un sourire ! » s'exclama Stiles. « Bon, petit conseil de tonton Stiles. Chaque fois que tu en as l'opportunité, parle avec Malia. Des devoirs, de son père, du dernier film Marvel, on s'en balance, le plus important c'est que vous discutiez et que dès que t'as une ouverture, tu lui dis qu'elle te plaît, et que tu aimerais l'inviter à sortir. »

« Si je te promets de faire de mon mieux, tu me ficheras la paix ? » demanda Scott.

« Je ne fais jamais de promesse à la légère. » répondit Stiles.

Sachant qu'il n'obtiendrait rien de plus de la part de son meilleur ami, Scott descendit de la jeep mais avant de refermer la portière, il lui dit :

« Merci Stiles, pour tes conseils et pour m'écouter quand j'ai besoin de parler. »

« Hey, à quoi ça sert les frangins si ce n'est pas pour s'entraider ? » dit Stiles.

De retour au diner, Stiles descendit de sa jeep et rejoignit Derek, qui était adossé contre sa Camaro.

« Il faut qu'on parle de… humpf… »

Derek l'embrassa longuement avant même qu'il n'ait pu finir sa phrase.

« Et si on parlait après que je t'aurai fait l'amour au moins trois fois ? » proposa Derek.

« C'est très, très tentant mais je préférerais éviter, parce que chaque fois que t'es tout nu j'oublie de quoi je voulais parler. » dit Stiles.

« Ok, je t'écoute. » dit Derek, un sourire en coin.

« On doit faire quelque chose pour Scott et Malia. » dit Stiles.

« A part les enfermer à double-tour dans une pièce… » dit Derek, sans finir sa phrase.

« J'ai parlé avec lui, et il pense que Malia va lui dire non. » expliqua Stiles. « On sait toi comme moi qu'elle lui plaît autant qu'il lui plaît, mais que ta cousine a hérité de ce magnifique trait de caractère commun à toute ta famille qui est l'entêtement, et quand Scott va enfin se sortir la tête du cul… » Il ignora le reniflement amusé de son copain. « … ta cousine va trouver une excuse minable telle que je ne veux pas laisser mon père tout seul ou bien je ne sais pas si c'est une bonne idée. »

« Ouais, t'as pas tort. » soupira Derek. « Ecoute bébé, on a tout tenté pour qu'elle souffle un peu, mais tu l'as dit toi-même, elle est plus têtue qu'une mule. »

« C'est pour ça qu'il va falloir qu'on la joue sournoise. » dit Stiles.

« Développe ! » dit Derek, les sourcils froncés d'intérêts.

« J'ai vu la façon dont tu le regardes. »

Il était près de vingt heures, et le père et la fille partageaient un plat de pâtes aux champignons du diner.

« Tu parles de qui ? » demanda Malia.

« De Scott McCall ! »

Malia tenta tant bien que mal de masquer sa stupéfaction et réussi à ne pas s'étouffer avec sa bouchée de pâtes.

« Je ne vois pas de quoi tu parles. » mentit-elle.

« Redis-moi ça en me regardant dans les yeux. » lui dit Peter, amusé.

« Je le regarde normalement. » dit Malia, qui fit de son mieux pour ne pas se trahir.

« Malia, tu n'as pas à être gêné, ma chérie. » la rassura son père. « Après tout, Scott est un garçon charmant, bien élevé, et il te regarde avec des étoiles dans les yeux et un sourire débile qui veut tout dire. »

« Un sourire débile ? » répéta-t-elle, amusée. « Tu peux préciser ? »

« Si tu veux un exemple, observe Stiles chaque fois que Derek entre dans la pièce. » répondit Peter.

Elle connaissait bien ce sourire, et elle l'avait vu sur Stiles pas plus tard qu'aujourd'hui.

« Scott n'a pas le même. » le contredit-elle quand même.

« Oh que si ! » affirma Peter. « Avoue-le, il te plaît ! »

« Tu veux vraiment parler des garçons avec ta fille ? » souleva-t-elle.

« Si ça peut faire en sorte que tu retrouves une vie sociale normale, alors oui. » répondit son père. « Et on ne parle pas de n'importe quel garçon. On parle de Scott McCall. Ce garçon tient à toi, ça crève les yeux. »

« Tu dis n'importe quoi. » dit Malia, en levant les yeux au ciel.

« Tu crois ça ? » Peter n'attendit pas sa réponse. « On l'a tous vu, et j'étais aux premières loges aujourd'hui. Tu lui plais, et je sais que c'est réciproque. »

« Même si c'est vrai, je n'ai pas le temps pour ça. » dit Malia. « Entre mes études et toi… »

« Encore une excuse. » soupira Peter. « Malia, ma maladie ne se guérit pas, tu le sais aussi bien que moi, et je ne veux pas que tu passes ta vie à t'occuper de moi. »

« Je refuse d'avoir une nouvelle fois cette discussion. »

Malia se leva de sa chaise et commença à débarrasser les assiettes vides.

« Il faut que tu penses à toi, ma fille. Je veux que tu penses à toi, au moins de temps en temps. » continua Peter, qui se leva de sa chaise puis, s'aidant de sa canne, fit le tour de la table pour faire face à Malia. « Que tu sortes avec tes cousines au centre commercial, ou bien le soir avec tes amis en allant au cinéma ou bien au bowling. Je veux que tu aies ton premier rendez-vous avec un garçon que tu apprécies, un garçon comme Scott. »

« Papa je… » Elle ravala un sanglot. « Comment veux-tu que j'aille m'amuser en te laissant tout seul ? Il pourrait t'arriver quelque chose en mon absence et… »

« Et rien, Malia. » la coupa-t-il d'une voix emplie de tendresse paternelle. « Tu es une jeune femme merveilleuse, et je suis fier de toi, mais il n'est pas question que tu sacrifies ta jeunesse et ta vie pour moi. Nous ne sommes pas tout seul, et on peut facilement se permettre que j'engage une infirmière ou une aide à domicile permanente lorsque je ne pourrais plus marcher. Fais plaisir à ton vieux père, et vis. Réfléchis à tout ça, d'accord ? »

Elle hocha la tête, les joues ruisselantes de larmes. Posant sa canne sur le côté, Peter prit sa fille dans ses bras. Ressentant une douleur au niveau du dos, Peter laissa échapper une plainte qui fit reculer Malia.

« Papa ? » Elle était inquiète quand elle le vit fermer les yeux quelques secondes. « Est-ce que ça va ? »

« Oui, ça va. » dit-il. « Aides ton paternel à aller dans sa chambre, tu veux ? J'ai besoin de m'allonger. »

Elle lui prit un bras et le passa par-dessus ses épaules. Doucement, ils remontèrent le couloir du rez-de-chaussée jusqu'à la chambre du bas qu'occupait Peter depuis la découverte de sa maladie.

« Heureusement que j'ai pris ma douche et que je me suis mis en pyjama dès qu'on est rentré. » dit-il. « Je ne crois pas que j'en aurais eu la force à cet instant. »

Après un passage aux toilettes, Peter gagna son lit, toujours aidé de Malia qui avait patiemment attendu. Une fois qu'il fut allongé, bien au chaud sous les couvertures, Malia retourna à la cuisine chercher la canne et le téléphone de son père, ainsi qu'une bouteille d'eau, qu'elle déposa sur et contre la table de nuit.

« Ça va aller ? » demanda Malia.

« Oui, merci ma puce. » répondit-il en lui prenant la main. « Je me sentirais bien mieux demain matin. Quant à toi, ne te couche pas trop tard. Le diner est peut-être fermé le dimanche, mais je te connais assez pour savoir que tu te lèveras aux aurores même si j'essaye de t'en dissuader. »

« La lessive ne va pas se faire toute seule. » dit-elle en souriant.

« Ce qui est bien dommage. » en convint-il. « Dors bien, ma fille. »

« Toi aussi, papa. » Elle se pencha pour l'embrasser sur la joue. « N'hésite pas à m'appeler si tu as besoin de quoi que ce soit. »

Elle éteignit la lampe de chevet, plongeant la chambre dans le noir et quitta la pièce en fermant la porte derrière elle. Malia termina de nettoyer la cuisine avant de vérifier que portes et fenêtres étaient bien verrouillés. Eteignant les lumières, elle monta dans sa chambre. Elle prit une douche, se mit en pyjama et se glissa enfin dans son lit. Elle repensa à la journée qui s'était écoulé, et tout ce qu'elle eut en tête, c'était Scott. Le voir était toujours source de joie, et son cœur battait toujours plus fort, chaque fois qu'il posait son regard sur elle, ou qu'il souriait. D'accord, oui elle pouvait bien se l'avouer, Scott avait bien un sourire… particulier, quand il la regardait. Elle n'allait pas dire débile, comme l'avait souligné son père. Ou peut-être était-ce vrai, et elle n'y faisait pas attention pour ne pas être déçu ? Tout le monde n'arrêtait pas de lui dire que Scott avait des sentiments pour elle, mais il ne faisait rien pour lui en faire part.

Les jours passèrent, et pendant un après-midi très calme, Malia s'asseya au comptoir pour avancer dans ses devoirs. Elle travaillait sur son devoir d'Economies quand Scott vint s'asseoir sur le tabouret juxtaposé au sien en soupirant.

« Est-ce que ça va ? » demanda-t-elle.

« Ouais, je suis juste… un peu fatigué. » répondit-il. « Je n'ai jamais vu le diner aussi tranquille. »

« On est proche du lycée, Scott. Forcément c'est calme pendant les heures de cours. » dit Malia. « Et ça me permet d'avancer dans mes devoirs. »

Scott hocha la tête. Malia se leva de son tabouret et alla derrière le comptoir, déposant quelques secondes plus tard un milkshake à la fraise devant Scott.

« Tiens, t'as l'air d'en avoir besoin. » lui dit-elle. « Comment ça se fait que Stiles et Isaac ne sont pas collés à toi ? »

« Ha, ha ! » railla-t-il, la faisant sourire. « Isaac a un entraînement de crosse, Cora y assiste en général donc je ne le verrais pas avant demain. Quant à Stiles, il est au téléphone avec Derek dans sa jeep, et tu sais bien qu'ils sont aussi chiants en vrais qu'au téléphone. Donc, me voilà, tout seul. »

« Moi, je suis là ! » lui dit-elle. « Tu… tu peux parler avec moi si tu veux. »

Il sourit, ce qui fit valser le cœur de la jeune fille. Il prit le milkshake, en avala une longue gorgée, puis, demanda :

« Je te dois combien ? »

« Cadeau de la maison. » dit-elle. « Excuse-moi ! »

Elle alla encaisser l'addition d'un couple, qui quitta le restaurant en la remerciant. Malia débarrassa et nettoya la table avant de retrouver sa place sur son tabouret. A côté de Scott.

« C'est le devoir qu'on doit rendre la semaine prochaine ? » demanda-t-il en pointant du doigt son travail.

« Ouais, mais j'aime bien m'avancer. » dit-elle. « Moins de retard dans mes cours c'est plus de temps que je peux passer à m'occuper de mon père. »

« Comment il va ? » demanda Scott. « J'ai appris par Cora qu'il n'allait bien, ces derniers temps. »

« Les douleurs s'intensifient par moment. » expliqua-t-elle. « Quand c'est comme ça, je reste avec lui à la maison et j'appelle son médecin qui envoie une infirmière quand il ne peut pas se déplacer lui-même. Ensuite c'est le kiné qui vient faire une séance à domicile, et le reste du temps il doit rester allongé. Plus la maladie progresse, plus vite approche le jour où il aura besoin d'une chaise roulante pour se déplacer. »

« Je suis désolé que tu doives traverser tout ça, et lui aussi. » dit Scott, sincère. « Ton père est quelqu'un de bien. Un peu flippant par moment mais quelqu'un de bien. »

« Oui, il est très doué pour faire fuir les gens qu'il n'aime pas. » admit-elle en gloussant. « Mais c'est un bon père. »

Là, elle vit le fameux sourire dont son père lui avait parlé quelques jours plus tôt. Un sourire qui lui était destiné. Un sourire qui réveillait les papillons dans son ventre, et qui la faisait rougir. Comme sauvé par le gong, la porte du restaurant s'ouvrit et une dizaine d'étudiants entrèrent et prirent place aux tables.

« Le devoir m'appelle. » dit Malia, qui rangea ses affaires.

« Pas de problème. » la rassura Scott. « Je fini mon milkshake et je file. Je bosse dans trente minutes. »

« A la prochaine, alors ! » dit-elle.

« Ouais ! » acquiesça-t-il.

Malia alla dans l'arrière-salle pour poser son sac, et revint avec son tablier noué autour d'elle, calepin et stylo en main. Elle prit les commandes des clients, et elle était en train de déposer des sodas à la table d'un groupe de filles quand Scott passa près d'elle.

« A plus tard, Malia ! » lui dit-il, d'une voix étonnement douce.

« Oui, à plus ! » répondit-elle en souriant.

Scott quitta le restaurant.

« Ce garçon en pince pour toi. » lui dit une des filles.

Elle haussa les épaules, faisant l'indifférente, mais quand elle retourna dans l'arrière-salle, elle prit quelques minutes pour souffler. Pourquoi est-ce que tout le monde me dit ça ? Un sourire ne voulait rien dire, peu importe ce qu'en pensait les autres. La porte de l'arrière-salle s'ouvrit sur Cora.

« Tiens, j'te croyais à l'entraînement d'Isaac ? » s'étonna Malia, qui reprit contenance très vite.

« C'était prévu, mais le Coach était d'une humeur massacrante alors Isaac m'a dit de filer en vitesse. » dit Cora. « Ça va, toi ? »

« Oui, pourquoi ? » demanda Malia.

Cora fronça les sourcils.

« Je ne sais pas, t'as l'air bizarre. » dit-elle. « Est-ce que ça aurait un rapport avec le beau Scott que je viens de voir partir au volant de sa voiture ? »

« Non ! » Mais Malia avait répondu trop vite, et d'une voix trop aigüe qui éveilla les soupçons de Cora. « Je… je ne veux pas en parler. J'ai du travail. »

Elle retourna en salle, et au bon moment puisque deux couples venaient de s'asseoir face à la même table. Elle les reconnut, car ils étaient tous les quatre au lycée de Beacon Hills. Ils ne venaient pas tous les jours au diner, comme le faisaient Isaac et Stiles, mais ils étaient des fidèles.

« Salut, qu'est-ce que je vous sers aujourd'hui ? »

« T'es toute rouge, est-ce que ça va ? » lui demanda une fille à la longue chevelure blond vénitien.

« Oui, j'ai juste un peu chaud. » dit-elle. « Alors, je vous apporte quoi ? »

Elle nota leurs choix, quand Cora, qui avait mis un tablier pour donner un coup de main, la rejoignit.

« Il faut qu'on parle de Scott, Malia. »

« Non, on ne va pas parler de Scott. » répliqua Malia en se tournant vers sa cousine. « Parce qu'il n'y a rien à dire. »

Et elle alla derrière le comptoir.

« Elle est toujours dans le déni ? » demanda l'autre fille, aux cheveux blonds.

« Et t'es encore loin du compte, Erica. » soupira Cora.

Derrière le comptoir, Malia préparait la commande du quatuor.

« Tu comptes faire l'autruche longtemps ? » lui demanda Cora. « Avoue qu'il te plaît ! »

« Je ne vois pas le rapport, mais puisque tu y tiens. » répondit Malia. « Oui, Scott me plaît. On peut parler d'autre chose, maintenant ? »

Elle servit la table du quatuor, qui la regardait étrangement.

« Quoi ? Vous aussi vous allez me bassiner avec Scott ? » leur demanda-t-elle. « Jackson, t'as quelque chose à me dire ? »

« Non, rien ! » répondit le jeune homme.

« Je te remercie. Je vous apporte le reste de votre commande tout de suite. » dit-elle.

Les minutes s'égrenèrent, et Malia débarrassait une table. Elle apporta la vaisselle sale en cuisine avant de se faire coincer par sa cousine.

« Quoi, encore ? » demanda-t-elle, perdant patience.

« Excuse-moi, je ne voulais pas te braquer. » dit Cora. « Je veux seulement que tu te rendes compte que tu passes peut-être à côté de quelque chose de super. Scott est quelqu'un de super. »

« Tu crois que je ne le sais pas ? » dit Malia.

Elle se sentit lasse. Abdiquant, elle alla s'asseoir sur le canapé et essuya les larmes qui coulaient sur ses joues.

« Oh non, ne pleure pas ! »

Cora alla la rejoindre, et la prit dans ses bras.

« Il t'aime, tu sais ? » lui dit-elle.

« Qu'est-ce que je peux lui offrir ? » demanda Malia. « Mon père est ma priorité. »

« Il le sait, crois-moi, mais ça ne doit pas t'empêcher d'avoir un petit-ami. » dit Cora. « Parle-moi, dis-moi ce que tu ressens chaque fois que Scott et toi vous vous parlez. »

« Eh bien, je me sens comme… apaisée, tu vois ? » fit Malia. « Quand il me sourit, j'ai des papillons dans le ventre. »

« C'est parfaitement normal. » lui sourit Cora. « Fais-moi plaisir, tu veux ? Le jour où Scott te proposera un rendez-vous, fonce. »

« Je ne peux pas le faire mariner un peu ? » demanda Malia, taquine.

« D'accord, mais pas plus de trois jours. » répondit Cora.

Elles rirent de concert. Malia se sentait mieux, même si avoir cette conversation avec sa cousine avait été aussi pénible qu'un arrachage de dent.

Rien n'avait changé après ce petit tête-à-tête à cœur ouvert avec sa cousine. Les choses entre Scott et Malia étaient toujours au même point. Ils se disaient bonjour, se regardaient quand l'autre ne regardait pas, ou se souriaient quand leurs regards finissaient par se croiser, mais rien de plus. Un vendredi soir, alors que le restaurant venait de fermer, Malia avait fini de nettoyer les tables quand la porte s'ouvrit sur des éclats de rire. Derek, Stiles, Isaac, Cora et Scott entrèrent.

« Et elle est encore là. » dit Derek, en la voyant. « Comment tu fais pour tenir encore debout ? »

Malia leva les yeux au ciel.

« Les cuisines sont fermées depuis une heure, crétin. » rétorqua-t-elle.

« On a déjà mangé. » lui dit Cora.

« Evitez de salir les tables, je viens de terminer le ménage. » leur dit Malia, qui alla dans l'arrière-salle récupérer ses affaires.

Elle leur souhaita une bonne nuit en sortant du restaurant. Derek était passé derrière le comptoir et coupait des tranches d'un gâteau au chocolat, quand Malia revint.

« Quelqu'un a crevé les pneus de ma voiture. »

« Hein ? » fit Scott.

« Merde ! » souffla Cora. « Comment tu vas faire pour rentrer chez toi ? Il est trop tard pour appeler une dépanneuse. »

« Je sais, et je n'ai qu'un pneu de rechange pour deux pneus crevés. » soupira Malia. « Je suis bonne pour rentrer à pied. »

« Nan, y a une solution toute simple. » dit Stiles, qui sortit ses clés de voiture et les lança à son meilleur ami. « Scott, raccompagne-là ! »

« Quoi ? » s'étrangla ce dernier.

« Tu vas laisser ma cousine rentrer à pied, en pleine nuit ? » demanda Derek.

« A moins que tu préfères rester ici, avec deux couples à tenir la chandelle ? » demanda Stiles. « Tu sais ce qui se passe quand je suis avec Derek. »

Scott regarda Malia instantanément.

« Je te raccompagne. »

« Euh, d'accord. Merci ! »

« Ne prends pas la peine de me ramener ma jeep, Scotty. J'ai l'intention de passer toute la nuit avec Derek. » le prévint Stiles.

« Ah je n'entends rien ! » s'écria Scott en se bouchant les oreilles.

Dès que la jeep quitta le parking du diner, les deux couples restés à l'intérieur affichaient un sourire complice. De l'arrière-salle entra dans la salle principale Laura Hale, la sœur aînée de Derek et Cora, qui brandissait un tournevis.

« Mission accomplie ! » dit-elle.

« Espérons qu'on n'aura plus à s'en faire pour ces deux-là, sinon je fais un massacre. » dit Stiles.

« Je t'aiderais à cacher les corps. » offrit Derek, qui l'attira contre lui et l'embrassa.

Un certain malaise s'était installé dans l'habitacle. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient réellement seuls. Les autres fois, c'était toujours au lycée ou au diner, entourés d'autres personnes.

« Merci de me raccompagner. » dit subitement Malia.

« Oh, il n'y a pas de quoi. » dit Scott. « Je n'allais pas te laisser rentrer à pied, quand même. Et j'en profite pour conduire la jeep de Stiles. C'est bizarre, il n'aime pas quand quelqu'un d'autre que lui soit au volant. »

« Tu vas t'en plaindre ? » s'amusa-t-elle.

« Non ! » répondit-il aussitôt, avant de froncer les sourcils. « Tu crois que c'était un coup monté pour qu'on se trouve seul, toi et moi ? »

« Pourquoi ils auraient fait ça ? » demanda Malia. « Ce n'est pas comme si on s'évitait, toi et moi. On se parle chaque fois qu'on se voit. »

Scott ne répondit pas. Il se gara devant la maison de Malia, coupa le moteur. Les phares les plongèrent dans l'obscurité. Scott alluma la petite lumière au-dessus d'eux.

« Malia je… » Il hésita. Comment aborder ça, avec elle ? « Je respecte, et j'admire absolument tout ce que tu fais pour ton père, je t'assure, et jamais je ne te demanderais d'arrêter mais, tu me plais. »

A ces mots, le cœur de Malia se gonfla et se serra à la fois. Elle ne dit rien, elle le laissa poursuivre.

« La seule chose qui me ferait reculer, c'est que tu me dises que je ne te plais pas. Dis-le, et je laisse tomber. Même si je n'en ai pas envie, je le ferai. Pour toi. » lui dit-il.

« Oui, tu me plais aussi, Scott. » avoua Malia.

A quoi ça servait de nier l'évidence ?

« Est-ce que tu penses que, peut-être, tu pourrais me faire une petite place dans ta vie, et accepter de sortir avec moi ? » demanda-t-il. « Ne… ne me réponds pas tout de suite. Je sais que tu as beaucoup de choses à t'occuper alors, j'attendrais le temps qu'il faudra pour avoir ta réponse. »

« Tu… tu me proposes un rendez-vous, c'est ça ? »

« Oui, c'est ça ! » dit Scott. « Je ne te demande pas de répondre tout de suite, je peux patienter. »

Malia se sentait fondre à l'intérieur. Il était beau, gentil, intelligent, compréhensif… Elle pourrait s'étaler davantage sur ses qualités. Sans lui laisser le temps de parler, Scott descendit de la jeep et en fit le tour pour ouvrir la portière de Malia. Elle accepta sa main, et il la raccompagna jusqu'à la porte. Calme-toi Malia, respire.

« Merci de m'avoir raccompagné. » dit-elle. « Et jusqu'à la porte. »

« Je t'en prie. » dit-il, souriant. « Bonne nuit, Malia ! »

« Bonne nuit, Scott ! »

Prenant son courage à deux mains, et ignorant les battements frénétiques de son cœur, Malia se rapprocha de lui et l'embrassa… sur la joue.

Scott retourna dans la jeep une fois que Malia fut à l'abri et au chaud à l'intérieur de chez elle. Il n'en revenait pas de la tournure de cette fin soirée. Si on omettait le fait que ses amis avaient dû manigancer pour les amener à se retrouver rien que tous les deux, Scott avait enfin invité Malia à sortir. Oui, tu me plais aussi, Scott. Il sourit en repensant à ces mots qu'elle avait prononcé. Il allait patienter le temps nécessaire pour avoir une réponse. Il aimait Malia, il l'aimait vraiment, mais la balle était dans son camp à elle. Il avait pris sur sa timidité et sa crainte d'être rejeté et lui avait avoué vouloir sortir avec elle. Le reste, ce serait la décision de Malia, et il la respecterait.

La porte fermée, Malia se laissa aller contre elle. Que venait-il de se passer ? Scott l'avait invité à sortir, tout en lui assurant de façon très implicite, qu'il respecterait sa décision, quel qu'elle soit. Ah oui, et qu'elle pouvait prendre le temps d'y réfléchir. Il lui avait ouvert la portière de la voiture comme un vrai gentleman, l'avait raccompagné jusqu'à la porte, et elle l'avait embrassé sur la joue. Un sourire idiot se dessina sur son visage, quand elle entendit un bruit sourd venant de la chambre de son père. Laissant tomber son sac par terre, elle courut jusqu'à lui et le trouva appuyé contre le seuil de la salle de bain du bas.

« Papa ! »

Elle se dépêcha d'aller le soutenir pour qu'il puisse prendre appuie sur elle. Doucement, elle le ramena au lit et l'aida à s'allonger.

« Ce n'est rien, juste un vertige. » tenta-t-il de la rassurer.

« Tu en as eu d'autres, en mon absence ? » demanda-t-elle, rabattant les couvertures sur lui.

« Non ! » répondit-il. « Je te le promets. Explique-moi maintenant pourquoi tu es rentré si tard. »

« Quelqu'un a crevé les pneus de ma voiture et… »

« Quoi ? » s'écria-t-il.

« Et Scott m'a raccompagné. »

« D'accord, assieds-toi et explique-moi tout. » Il tapota le lit. « Allez, raconte ! »

Elle lui parla donc du retour de Derek et compagnie de leur soirée au diner alors qu'elle venait de finir de faire le ménage, au moment où elle avait décidé de rentrer à pied après la découverte de ses pneus crevés.

« Mais Stiles a donné les clés de sa jeep à Scott pour qu'il me ramène. »

En raconta tout ça à voix haute, elle se souvint des paroles de Scott. Tu crois que c'était un coup monté pour qu'on se trouve seul, toi et moi ? Se pourrait-il qu'il ait raison ?

« Quoi ? » demanda Peter.

« Rien, juste un truc que m'a dit Scott. Il pensait que c'était un coup monté et, je commence à me dire qu'il a raison. » dit Malia. « C'est vrai, Stiles n'a pas hésité une seule seconde avant de lancer les clés de sa jeep à Scott. Pourquoi ils auraient crevé les pneus de ma voiture pour nous obliger à n'être que tous les deux ? »

« Il… s'est passé quelque chose, avec Scott ? » demanda Peter, curieux.

« Euh, et bien, il m'a dit que je lui plaisais et euh, il m'a proposé un rendez-vous avec lui. »

« Je vois. » dit son père. « Et, que lui as-tu répondu ? »

« Rien, je n'en ai pas eu le temps. » dit Malia. « Il m'a dit de prendre le temps d'y réfléchir parce qu'il sait que j'ai des obligations et… »

« Tu n'as aucune obligation, Malia. Pas venant de moi. » l'arrêta-t-il. « Tu crois vraiment que je vais t'empêcher de sortir t'amuser ? Combien de fois a-t-on eu cette discussion ? Je serai plus que ravi que tu décides enfin de t'accorder du temps pour toi, et je n'ai rien contre le fait que tu aies un petit-ami. Encore moins s'il s'agit de Scott McCall. »

« Je sais, je sais, et c'est vrai qu'il me plaît. » dit Malia. « Ce que je ressens pour lui, je n'arrive pas à le décrire, mais ça me fait peur. J'ai peur de m'embarquer dedans et d'en souffrir. De le faire souffrir parce que tu es ma priorité. De souffrir si jamais je prends moins de temps pour toi. »

Peter soupira sans gêne. Que sa fille pouvait être têtue.

« Malia, ma fille… » dit-il. « Tu es plus intelligente que ça. Est-ce que t'as vraiment besoin de temps pour réfléchir à la demande de Scott ? »

« Je… je n'en sais rien. » avoua-t-elle.

« Bien, alors voilà ce qu'on va faire. » dit-il. « Tu vas rester avec moi tout le week-end, on va passer un bon moment père / fille à jouer à des jeux de société, à regarder la télé ou bien toi à finir tes devoirs pour la semaine prochaine, et lundi, quand tu verras Scott au lycée, tu accepteras ce rendez-vous. Je me suis bien fait comprendre ? »

« J'ai le droit d'avoir mon mot à dire ? » demanda-t-elle, un sourire en coin.

« Ose me dire que passer du temps seule avec Scott ne te tente pas ! » la défia-t-il.

« D'accord, t'as gagné. Ça me tente beaucoup. » abdiqua-t-elle. « Mais si j'accepte de sortir avec Scott ce sera parce que je l'aurais décidé, et non pas parce que mon père et toute ma famille veulent que j'aie une vie sociale. »

Il ravala le t'es désespérante qui lui brûlait les lèvres, mais Malia le devina bien. Elle embrassa son père sur la joue, lui souhaita bonne nuit et monta dans sa chambre. Elle prit une douche dans sa salle de bain, se mit en pyjama et une fois dans son lit, elle laissa son esprit vagabonder et l'image de Scott et de son sourire à la fois naïf et généreux la fit sourire. Tout au long du week-end, Malia « oublia » Scott quand elle était en compagnie de son père. Elle se concentra sur ses devoirs, et sur les besoins de Peter qui, durant la journée du dimanche, ressenti une extrême douleur qui contraint Malia à appeler le médecin qui le suivait. Un médecin qui se déplaça lui-même au domicile avec une infirmière et le kinésithérapeute de Peter. Malia restait en retrait tout en restant à l'affût, et discuta avec le médecin par la suite.

« S'il ressent de nouvelles douleurs demain, amenez-le à l'hôpital. » lui dit-il.

« Entendu, Docteur ! » acquiesça Malia. « Merci de vous être déplacé. »

Le médecin et l'infirmière s'en allèrent. La séance de kinésithérapie dura un peu plus d'une heure pendant laquelle l'adolescente appela sa tante pour la mettre au courant, puis, elle appela Cora qui sonna à la porte quelques minutes après le départ du kiné.

« Comment va Peter ? » demanda la jeune fille.

« Il va un peu mieux, et il dort pour le moment. » répondit Malia, qui guida sa cousine dans la cuisine. « Du thé ? »

« Oui, merci ! » dit Cora, s'asseya à la table.

Tasses de thé servis, Malia posa une assiette de cookie qu'elle avait fait le matin même, et s'asseya à son tour. Elle relata les propos du médecin.

« J'ai déjà dit à ta mère que je ne viendrais pas au restaurant demain. » dit Malia. « Je vais rester ici et m'occuper de papa. Est-ce que tu pourrais te charger de donner mes devoirs aux profs, demain ? »

« Oui, pas de problème ! » accepta Cora. « Alors, comment ça s'est passé avec Scott, vendredi ? »

Une sonnette d'alarme résonna dans la tête de Malia. Elle connaissait parfaitement sa cousine, qui n'aurait pas posé cette question s'il n'y avait pas eu autre chose que de la curiosité derrière cette simple question. Elle avait reçu un texto de Scott, la veille, lui apprenant qu'il n'avait rien dit de leur échange à Stiles, ni à quiconque. Il voulait que cela reste entre eux le plus longtemps possible. Puis, il lui avait souhaité de passer un bon week-end et de l'appeler si jamais elle avait besoin de quelque chose. N'importe quoi. Sentant son cœur se serrer d'une joie évidente, Malia avait répondu en le remerciant, lui expliquant qu'elle ne serait pas au diner du week-end, qu'elle passait avec son père. Malgré tout, malgré la chaleur qu'elle ressentait quand il la regardait, ou en lisant ces mots par texto, elle hésitait dans sa décision.

« De quoi tu parles ? »

« Scott et toi, comment ça s'est passé vendredi quand il t'a raccompagné ? » dit Cora.

« Que veux-tu qu'il se soit passé ? On a discuté, c'est tout. » dit Malia en haussant les épaules. « Il m'a raccompagné devant la porte, on s'est souhaité bonne nuit, et il est reparti. »

« Tu… tu n'es pas sérieuse ? » souffla Cora.

« Si, pourquoi ? »

Malia but une gorgée de thé, jubilant intérieurement. Il était clair à présent que sa cousine, avec probablement Derek, Stiles et Isaac, avait manigancé le crevage de pneus pour qu'elle se retrouve seule avec Scott.

« Il ne t'a pas invité à sortir ? » demanda Cora.

« Non, pourquoi il aurait fait ça ? » demanda Malia, en retour.

« Laisse-moi réfléchir, euh… peut-être parce qu'il est amoureux de toi, bécasse. » répliqua Cora.

« Premièrement, tu vas baisser d'un ton, je ne veux pas réveiller mon père alors qu'il est fatigué. » dit Malia. « Deuxièmement, vous ne vous êtes pas demandés si Scott et moi on est vraiment intéressé ? »

« Ne me la fais pas à l'envers, Malia. » dit Cora. « Scott a avoué à Stiles que tu lui plaisais, et tu me l'as dit aussi, alors ton argument à deux balles tu peux le remballer. »

« Vous pourriez cesser de jouer les entremetteurs ? » demanda Malia. « Ce serait super. »

« On veut seulement que tu sois heureuse. » dit Cora.

« Qu'est-ce qui te fait croire que je ne le suis pas ? » s'attrista Malia.

Elle n'attendit pas de réponse de sa cousine, et se leva pour monter dans sa chambre récupérer la pochette où elle avait rangé tous ses devoirs à rendre pour la semaine. Redescendant, elle donna la pochette à Cora, qui avait remis sa veste et qui était en train de pianoter sur son téléphone.

« Tiens, tous mes devoirs sont là »

Cora s'en empara.

« T'es fâché contre moi ? » demanda-t-elle en faisant une moue adorable, et qu'elle devait servir à Isaac pour obtenir ce qu'elle voulait.

« Bien sûr que non. » la rassura-t-elle en souriant. Elle l'attira contre elle et les deux cousines s'étreignirent. « Merci de te soucier de mon manque de vie amoureuse. »

Elles rirent ensemble avant que Cora ne s'en aille.

« Pourquoi tu lui as menti ? »

Malia se retourna pour faire face à son père, emmitouflé dans un pantalon de pyjama en coton gris, et un pull épais noir qui le protégeait du froid, même si la maison était chauffée. Il s'aidait de sa canne et avançait dans le couloir à pas prudent.

« Pourquoi je lui dirais la vérité, alors qu'elle, et très probablement Derek, Stiles et Isaac, ont crevé les pneus de ta voiture que je conduis ? » exposa Malia, qui aida son père à s'asseoir sur le canapé. « Ils ont forcé les choses alors que Scott… il avait sans doute prévu autre chose pour ce que j'en sais. »

Elle se laissa choir à côté de Peter et poussa un soupir de résignation.

« Peut-être qu'il m'a invité à sortir avec lui parce qu'il se sentait acculé. » dit-elle. « Et tu connais Stiles. »

« Ce n'est pas la personne la plus patiente qui soit, c'est clair. » concéda Peter. « Mais, écoute, quoi qu'ils aient manigancé, je suis sûr que Scott t'a invité à sortir avec lui parce qu'il a vraiment envie d'être avec toi, et pas à cause de la pression des autres. Tu hésites encore à accepter, je me trompe ? »

« C'est normal d'avoir des réserves. » dit Malia. « Même si j'aime beaucoup, beaucoup Scott… » Elle laissa échapper un soupir d'aise. « Il est compréhensif, gentil, et quand il me sourit j'ai l'impression que mes jambes deviennent du coton. »

« Ouais, tu es amoureuse. » lui dit Peter. « Je suis content pour toi, et promets-moi une chose. Protège ton cœur, mais si tu as le sentiment que ça en vaille vraiment la peine, alors aime Scott de toutes tes forces. »

« J'ai peur de souffrir, même si je sais qu'il serait incapable de me blesser intentionnellement. »

Peter leva le bras et le passa autour de ses épaules. Malia se blottit contre son père, remontant les genoux sur sa poitrine.

« C'est normal d'avoir peur, mais tu ne dois pas la laisser guider tes choix. » lui dit-il.

« Merci papa, toi au moins tu m'écoutes sans me forcer la main. » dit Malia.

« Je ne veux que ton bonheur. » dit-il en l'embrassant sur le front. « Et si on se regardait un film ? »

« Je vais faire du pop-corn. »

Lundi matin, Scott, sac à dos sur l'épaule, retrouva son meilleur ami devant le casier de Cora, qui était collé contre Isaac. Pour changer, se dit-il.

« Salut ! »

« T'es un crétin ! » cingla Stiles.

« Wow, bonjour l'accueil ! » dit Scott, pris au dépourvu. « Derek ne t'a pas touché du week-end pour que tu sois d'humeur massacrante, ou quoi ? »

« Qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse pour que tu te décides à dire à Malia ce que tu ressens pour elle ? » demanda Stiles.

« Tu veux dire, à part crever les pneus de sa voiture et m'obliger à la raccompagner en pensant qu'on ne verrait pas votre manège ? » railla Scott. « Quoi ? Vous croyiez que je ne l'aurais pas deviné ? Stiles, tu ne laisses personne d'autre que Derek conduire ta précieuse jeep. Tu m'as lancé les clés sans sourciller. Tu me prends pour un imbécile ? »

« Visiblement, puisque tu n'as toujours pas invité Malia à sortir avec toi. » dit Stiles.

Oui, ils se « disputaient » au milieu du couloir du lycée.

« Stiles, t'es mon frangin et je t'adore, mais me faire un coup tordu comme ça tout simplement pour que je me jette à l'eau avec la fille qui me plaît, c'est carrément mesquin. » dit Scott. « J'ai prévu de parler à Malia, mais pas après qu'elle ait passé la journée à bosser comme une dingue. »

« Mais… »

« Non ! » le coupa-t-il. « On s'arrête-là. Je vais parler à Malia, mais en attendant, tu me fais plaisir et tu arrêtes de concevoir des plans aussi… pourris. »

Il tapota affectueusement le bras de son meilleur ami, et alla à son premier cours. Dos à ses amis, il afficha un sourire jusqu'aux oreilles. Il n'avait rien laissé paraître. Sortant son téléphone, il envoya un message à Malia et lui raconta ce qui s'était passé. Il savait qu'il ne la verrait pas au lycée ce matin, et qu'elle ne serait pas au diner de la journée, aussi profita-t-il du message pour prendre des nouvelles de son père.

Pendant ce temps, toujours près des casiers, Stiles, Isaac et Cora avaient le regard rivé vers la direction qu'avait pris Scott.

« On aurait dû écouter Derek, et les enfermer tous les deux dans une pièce. » dit Isaac.

« Ce n'est peut-être pas trop tard. » dit Cora.

« Laissez tomber, c'est mort. » dit Stiles. « Si ce qu'on a fait vendredi n'a eu aucun effet sur ces deux idiots, alors rien n'en aura. »

Scott et Malia ne se revirent que le mercredi, lorsque le jeune homme passa en début de soirée récupérer des plats à emporter. Le diner était presque vide, et Scott fut content de ne voir ni Cora, ni Isaac, ni Stiles. Ce dernier était sans doute au téléphone avec Derek comme tous les soirs. Quant aux deux autres, il n'en avait pas la moindre idée. Malia était derrière le comptoir, et quand elle l'aperçut, Scott la vit sourire. Il fit de son mieux pour ne pas paraître troublé, mais intérieurement il était aussi mielleux qu'un pré-ado.

« Salut ! »

« Salut ! Tu viens chercher ta commande ? » demanda-t-elle.

« Ouais, s'il te plaît. » dit-il en s'asseyant sur un tabouret au comptoir.

Il soupira, épuisé. Il avait passé tout l'après-midi à la clinique vétérinaire où il travaillait après les cours, et avec le rythme du lycée en plus, il n'avait plus qu'une hâte. Rentrer chez lui et s'écrouler dans son lit après avoir dîner.

« Tout va bien ? » demanda Malia, inquiète pour lui.

« Ouais, ça ira mieux une fois que j'aurais mangé et que je serai dans mon lit. » la rassura-t-il.

« Je t'apporte ta commande tout de suite. » Elle déposa quelques minutes plus tard, un sac cartonné sur le comptoir, devant lui. « Et voilà ! »

Il la remercia et glissa vers elle deux billets de vingt dollars.

« Comment va ton père ? » demanda-t-il, prenant le sac dans une main.

« Mieux. » dit-elle. « A ce stade ça ne dure jamais plus de quelques jours, mais on s'accroche. »

« Tu sais, je ne disais pas ça en l'air l'autre jour. Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi. » lui dit-il.

« T'es gentil, Scott, et je n'ai pas oublié. » lui sourit-elle.

« Bon euh, je ferais mieux d'y aller. » dit-il en se levant du tabouret. « Sois prudente en rentrant. »

Il quitta le diner, et c'est en arrivant à sa voiture qu'il entendit quelqu'un l'appeler. Et pas n'importe qui. Il se tourna pour voir que Malia l'avait suivi. Sa tenue de serveuse ne couvrait ni ses bras ni ses jambes. Il eut peur qu'elle attrape froid, surtout qu'il la vit grelotter.

« Hey, retourne à l'intérieur, tu vas tomber malade. » lui dit-il.

« Dans une minute. » dit-elle. « Scott, pour ce que tu m'as demandé l'autre soir, pour le rendez-vous… »

« Malia, je t'ai dit que je pouvais attendre que tu sois vraiment prête et… »

« C'est oui ! » le coupa-t-elle à son tour. Ce qui eut pour effet de faire taire Scott. « C'est d'accord, j'accepte de sortir avec toi. »

« Tu… tu acceptes ? » bafouilla-t-il.

« Oui, j'accepte. » dit-elle, avant d'émettre une condition. « Mais le dimanche, quand je ne travaille pas. Et pitié n'en parlons pas à Cora ou à Stiles. J'ai bien envie de leur faire payer encore un peu après le coup qu'ils nous ont fait. »

« Oh je suis pour. » dit Scott. « Super euh, tu me fais confiance ? »

« Oui bien sûr. Pourquoi ? » voulut-elle savoir.

« Je t'enverrais les détails dans la semaine. » Là, ce fut à son tour de se rapprocher et de déposer ses lèvres sur sa joue. « Je suis impatient. »

« Moi aussi ! » souffla-t-elle.

Scott avait un sourire béat lorsqu'il arriva chez lui, à tel point que sa mère en fronça les sourcils.

« Scott, est-ce que ça va ? » demanda-t-elle, lui prenant le sac de nourriture des mains.

« Oui, ça va super bien. » répondit-il.

« Mais encore ? » le pressa sa mère.

« Euh… » Il hésita devant le regard de sa mère, mais Melissa McCall n'était pas une femme à qui on cachait des choses. « D'accord, mais promets-moi de n'en parler à personne. »

« Si tu veux, je te le promets ! » promit-elle.

« Malia a accepté de sortir avec moi. » lui apprit Scott.

« Oh mon chéri, je suis heureuse pour toi. » Elle posa le sac du diner et alla embrasser son fils sur la joue. « Mais pourquoi est-ce que ça doit rester secret ? »

« Je vais tout te raconter. » dit-il.

Il attendit qu'ils soient attablés à la cuisine et devant leurs plats pour lui raconter le coup tordu de Stiles et compagnie, qui avait manigancé en crevant les pneus de Malia pour forcer le jeune homme à la raccompagner chez elle afin qu'il lui parle de ses sentiments.

« Quelle bande d'abrutis ! » soupira Melissa. « Mais au moins, ça a marché. »

« Je n'avais pas prévu de lui proposer un rendez-vous après qu'elle ait enchainé une journée aussi longue de travail. » dit Scott. « On commençait à peine à se parler vraiment depuis qu'elle a quitté le lycée, et ça me faisait du bien de simplement parler. J'allais au diner quand j'étais tout seul, je m'asseyais au comptoir et on parlait. Je voulais attendre un peu, et peut-être allé voir Peter pour lui demander, je ne sais pas, la permission de sortir avec sa fille. Mais ils ont tout gâché. »

« J'admets qu'ils ne s'y sont pas pris de la bonne façon. » dit Melissa, qui finit par sourire. « Bon, dis-moi, c'est quand le rendez-vous ? »

« Dimanche. Elle ne travaille pas ce jour-là vu que le diner est fermé. » dit Scott.

« Mais, tu vas au centre équestre le dimanche. » lui rappela Melissa.

« Je sais, et comme ni Stiles ni les autres ne font de l'équitation, je pensais y emmener Malia. » dit-il. « Je vais m'assurer qu'elle n'a rien contre les chevaux, et si ce n'est pas le cas, je l'emmènerais là-bas et je lui ferais découvrir ce que j'aime. »

« Tu feras un excellent vétérinaire, mon chéri. » lui sourit sa mère. « Et un super petit-ami. Malia aura de la chance d'être avec toi. »

« Je veux juste… profiter un peu de Malia sans avoir les autres sur le dos. » avoua Scott. « Quand ils sauront la vérité, ils ne vont plus nous lâcher. »

« Tu devrais rappeler à Stiles et Isaac que tu n'as pas été aussi agaçant avec eux quand ils ont commencé à sortir avec Derek et Cora. » suggéra Melissa.

« Je devrais le dire à Stiles et Cora, oui. » marmonna Scott. « Isaac a peut-être approuvé le plan, mais il n'est pas… comme les autres. Tu vois ce que je veux dire ? »

« Ne te prends pas la tête avec ça. » lui dit Melissa.

Quand il alla se coucher, il prit son téléphone et envoya un message à Malia. Tu aimes les chevaux ? demanda-t-il sans préambule. Il attendit patiemment sa réponse, sachant qu'elle devait être encore en train de travailler. L'appareil vibra brièvement, signe que la réponse de la jeune fille était arrivée. Oui, je les adore. Le sourire de Scott s'agrandit. Cool. Pour dimanche, mets des vêtements qui te mettront à l'aise. Je passe te prendre à 10h. Il voulut ajouter un émoji mais c'était un peu trop tôt. Il envoya le texto. Ils ne sortaient pas encore ensemble. Elle avait accepté de sortir avec lui dimanche, et il devrait attendre l'issue de ce rendez-vous avant de mettre une étiquette sur ce qu'ils seront par la suite. Ok, je suis intriguée.

Ils s'envoyèrent des sms tout le reste de la semaine, et quand ils se voyaient au diner, ils ne laissaient rien échapper sur leur rendez-vous. Malia en avait parlé à son père, qui avait promis de garder le secret. Peter en parla tout de même à sa sœur Talia, qui elle aussi, jura de ne rien dire et proposa à son frère de passer le voir le dimanche afin de lui tenir compagnie. Ce que Malia ignorait, c'est que sa tante avait été furieuse auprès de ses enfants pour avoir piégé Scott et Malia de cette façon. Avec Stiles et Isaac, elle les avait non seulement obligés à payer pour réparer les dégâts sur la voiture, mais aussi à présenter leurs excuses aux concernés.

« Mais, maman, on a fait ça pour aider ces deux têtes de mules. » avait protesté Cora.

« Oui, et ça a brillamment fonctionné. » avait répondit Talia, la voix pleine de sarcasme.

Stiles, Isaac, Cora et Laura avaient donc présenté leurs excuses à Scott et Malia. Derek, qui était à la fac, avait appelé sa cousine, puis Scott, pour s'excuser à son tour.

Le dimanche arriva. Malia était nerveuse, c'était peu de le dire. C'était la première fois qu'elle allait à un rendez-vous galant. Scott lui avait demandé de s'habiller confortablement, afin de pouvoir bouger sans restriction.

« Et mets des baskets. » lui avait-il dit quand ils s'étaient parlé au téléphone, la veille.

Malia s'était donc habillé d'un legging noir épais mais moulant, d'un pull long beige qui dessinait ses formes. Aux pieds, une paire de baskets noirs. Elle avait relevé ses cheveux en une haute queue de cheval, puis, se maquilla mais très légèrement. Un peu de gloss discret sur les lèvres, une légère touche de fard à paupière marron et un rapide trait de mascara sur les yeux. Quand elle retrouva son père dans le salon, elle demanda :

« Comment tu me trouves ? »

« Très belle. » répondit Peter. « Mais, pourquoi des baskets ? »

« C'est Scott qui m'a dit d'en mettre. » dit Malia. « Il m'a dit de m'habiller de façon à être à l'aise. Et il m'a demandé si j'aimais les chevaux. Je n'en sais pas plus. »

« Tu es très jolie. » la rassura-t-il. « Aide-moi à me lever, je veux pouvoir être sur mes deux jambes quand il arrivera. »

Elle leva les yeux au ciel mais garda ses remarques pour elle, et aida son père à se lever. Et au bon moment, car on sonna à la porte. Malia attendit que son père ait la main bien mise sur sa canne, avant d'aller ouvrir la porte. Scott était là, dans un jean et des baskets. Sa veste était fermée et elle ne put voir ce qu'il portait en dessous.

« Salut ! »

« Salut ! » dit-elle avant de s'écarter. « Entre, je t'en prie. »

Elle referma la porte derrière lui, et le conduisit au salon, où se trouvait Peter.

« Scott, sois le bienvenu. » l'accueillit-il.

Il lui tendit la main, que Scott serra doucement.

« Merci, Monsieur Hale. »

« Oh, appelle-moi Peter. S'il te plaît ! » insista-t-il.

« D'accord, Peter. » dit Scott. « Comment allez-vous ? »

« Oh, tu sais ? Y a des jours avec et des jours sans. » dit Peter. « Et toi, comment se passe les cours ? Tu travailles toujours avec Deaton, à la clinique ? »

« Les cours, ça va. Et oui, je travaille toujours à la clinique. » dit Scott. « Deaton est le meilleur des mentors. »

Malia les laissa discuter avant de remonter dans sa chambre pour prendre le reste de ses affaires. Elle enfila une veste chaude, passa une écharpe autour de son cou puis, s'assura qu'elle avait son téléphone et ce qu'il fallait dans son sac, qu'elle passa en bandoulière autour d'elle, puis, rejoignit son père et son futur petit-ami, qui étaient toujours en train de discuter comme s'ils étaient de vieux amis.

« Je ne la ramènerais pas trop tard. » promit Scott.

« S'il te plaît, fais tout le contraire. » plaisanta Peter.

« Papa, il a cours, demain. » rappela Malia. « Et j'aurais mes devoirs à rapporter. »

« Dans ce cas, si ta mère est d'accord, tu restes dîner avec nous ? » proposa Peter au jeune homme.

« Oh euh, elle travaille jusqu'à demain matin, il n'y aura pas de problème. » dit Scott. « Mais je l'appellerais pour m'en assurer. »

« Parfait ! » dit Peter. « Allez, hors de ma vue tous les deux. Surtout toi. » dit-il à sa fille.

Malia embrassa son père sur la joue, mais ne s'en alla avec Scott qu'une fois qu'il se fut rassis sur le canapé. Elle lui alluma la télé, lui donna la télécommande et là, elle partit.

« Alors, où m'emmènes-tu ? » demanda Malia, dès qu'elle fut montée dans la voiture.

« Tu verras. » répondit simplement Scott, en mettant le contact. « Mais je peux te garantir que là où je t'emmène, il n'y a aucun risque qu'on tombe sur Stiles ou les autres. On ne sera que tous les deux. »

Il regarda Malia, qui souriait.

« D'accord, je te fais confiance. » dit-elle.

Le trajet jusqu'au centre équestre de Beacon Hills dura vingt bonnes minutes. Il était situé à quelques minutes à peine de la sortie de la ville. On y avait accès par un sentier qui partait sur la droite. Un sentier qui se poursuivait jusqu'au cœur de la forêt. Quand Malia aperçut l'écriteau indiquant le Centre Equestre Braeden, puis, la bâtisse plus loin, elle n'en crut pas ses yeux. Elle n'y avait pas remis les pieds depuis bien longtemps. Scott se gara, descendit de la voiture et en fit le tour pour faire descendre Malia, qui enroula ses doigts aux siens.

« Tu es déjà venu ? » lui demanda-t-il.

« Oui, je devais avoir huit ans. » répondit-elle. « Mais mon père travaillait beaucoup pour le restaurant, et pour ses autres employeurs, alors on a cessé de venir. Scott, comment tu as su que… »

« Je n'en savais rien, mais je viens ici tous les dimanches pour m'aérer la tête. » expliqua-t-il. Elle tourna la tête vers lui. « Je te raconterais plus tard. Ça te dit qu'on fasse une balade ? »

« Oui j'adorerais, mais je ne suis pas monté sur un cheval depuis longtemps. » le prévint-elle.

« Tu monteras avec moi. » dit-il. « Viens ! »

Ils furent accueillis par Braeden, la propriétaire des lieux. Elle salua Scott chaleureusement, qui lui présenta Malia. Elle les conduisit aux boxes, et Scott entraîna Malia vers l'un d'eux, où un magnifique Pur-Sang Arabe noir passa la tête hors du box.

« Il est superbe. » souffla-t-elle.

Scott lui lâcha la main et s'avança jusqu'à son compagnon, qui hennit joyeusement en reconnaissant l'odeur du jeune homme, tandis que ce dernier posa une main au-dessus de ses nasaux. Il le caressa, glissant sa main jusqu'entre ses oreilles dressées puis vers son encolure. Malia, restée en retrait, observait Scott avec admiration, et un sentiment étrange l'envahissait. Elle tombait de plus en plus amoureuse de lui.

« Tu veux le caresser ? » demanda-t-il soudain, la sortant de sa contemplation.

Elle hocha la tête. Scott lui tendit la main, qu'elle prit et l'approcha prudemment vers le cheval.

« Doucement, n'aie pas peur. Il peut le ressentir. » lui dit-il.

« Je n'ai pas peur, je suis juste impressionnée. » Malia posa sa main à plat sur sa tête. « Il est magnifique. »

« Toi aussi. » souffla Scott.

C'était trop tard pour revenir en arrière. Il vit Malia rougir.

« Tu… tu veux m'aider à le préparer ? » proposa-t-il.

« Euh, je crois que je vais plutôt te regarder faire. » dit-elle.

« Ok ! »

Malia s'écarta, et Scott ouvrit le box. Pendant plusieurs minutes, tout en caressant le cheval, il le para d'une scelle assez large pour deux personnes. Il avait tout prévu. Après avoir demandé à Malia si elle aimait les chevaux, un peu plus tôt dans la semaine, il avait appelé Braeden pour lui demander de lui mettre de côté une selle pour deux pour sa prochaine, lui expliquant qu'il emmenait sa copine ce jour-là. Une fois la selle et tout le reste installé, Scott tira sur les rennes et fit sortir le Pur-Sang de son box. Il tendit sa main libre à Malia, qu'elle prit. Sortit de l'écurie, Scott lâcha les rennes sans crainte. Braeden vint vers eux et leur donna deux casques. Scott mit le sien, puis, aida Malia à mettre le sien. Il monta sur le dos du cheval, puis, tendit la main à Malia pour qu'elle monte derrière lui. De façon surprenante, cela ne lui demanda pas d'effort. Elle se hissa avec facilité derrière Scott.

« Prête ? » demanda-t-il. « Accroche-toi bien à moi. »

Elle s'assura qu'elle avait bien les pieds dans les étriers, puis, enroula ses bras autour de la taille de Scott.

« Prête ! » dit-elle.

« Bonne balade, les amoureux ! » leur dit Braeden.

La propriétaire du centre équestre ravala un rire quand elle les vit rougir. Scott se racla la gorge et fit avancer le cheval jusqu'à un sentier de promenade propre au centre. C'était un sentier sécurisé que Scott parcourait chaque semaine.

« Alors, tu viens ici tous les dimanches. » dit Malia.

« Oui ! » dit Scott. « Quand j'ai commencé à travailler pour Deaton, il m'a emmené ici pour une de ses consultations. Je connaissais ce centre mais je n'y étais jamais venu. J'ai adoré cet endroit. J'ai observé Deaton ausculter les chevaux, et avant de repartir, j'ai demandé à Braeden si je pouvais revenir. Je revenais quelques dimanches par-ci, et je prenais des leçons d'équitations. J'ai commencé à venir chaque semaine quand Stiles et Isaac ont commencé à sortir avec Derek et Cora. Je me sentais… pas seul mais, ils étaient en couple et je tournais en rond certains week-end alors, j'ai décidé de venir ici tous les dimanches matin prendre davantage de leçons, et je suis devenu un expert en équitation. »

Il entendit Malia glousser derrière lui.

« Et je suis devenu bénévole. Je m'occupe des boxes, des chevaux, parfois je donne des cours à des enfants. » poursuivit-il.

« Tu ne reçois pas de salaire ? » demanda Malia.

« Ce que je gagne à la clinique me suffit, j'en mets la moitié de côté pour mes études, et le reste pour moi ou ma mère si jamais elle a besoin. » répondit-il. « Braeden m'a proposé de me payer, mais j'ai refusé parce que cet endroit est une sorte de jardin secret, pour moi. » Il déglutit, mais continua néanmoins. « J'emmenais mon cheval en balade, et on s'arrêtait dans une clairière où je le faisais asseoir, puis je m'asseyais près de lui et je lui parlais de toi, et à quel point je me sentais impuissant de ne pas pouvoir te venir en aide. »

« Scott McCall, mon héros. » le taquina-t-elle. « Tu es plein de surprise. »

Ils arrivèrent dans une vaste clairière. Scott tira légèrement sur les rennes pour stopper le cheval, puis, descendit et aida Malia à en faire de même.

« Tu n'as pas peur qu'il parte ? » demanda-t-elle.

« Non, je le dresse depuis un an et il n'y a aucun risque. » répondit Scott. « Il va aller brouter l'herbe un peu plus loin. »

Ce que fit le cheval.

« Cet endroit est magnifique. » dit Malia. « C'est calme, apaisant. »

Elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration.

« Merci de m'avoir emmené ici, Scott. » dit-elle en rouvrant les yeux. « Ça me fait vraiment du bien. »

« Tu pourrais revenir chaque semaine. » suggéra-t-il. « On te choisirait un cheval, que tu apprivoiserais et avec lequel tu créerais le même lien que j'ai avec Tempête. Tu apprendrais à monter toute seule, et on ferait des balades côte à côte. »

« Oui, ça me plairait. » dit-elle.

« Malia… » Il se rapprocha d'elle et lui prit la main. « Je sais que tu t'inquiètes pour ton père, crois-moi je ne sais pas ce que je ferais si ma mère venait à tomber malade, mais tu as le droit de penser à toi de temps en temps. J'ai envie de passer du temps avec toi. »

« Tout le monde n'arrête pas de me dire que j'en fais trop. » dit Malia, les yeux pétillants de tristesse.

« Et ce n'est pas mon cas, Malia. » lui assura-t-il, en prenant en coupe son visage de son autre main. « Jamais je ne te reprocherais de prendre soin de ton père, mais tout ce que je redoute, c'est que tu ne fasses pas assez attention à toi. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose parce que tu es trop occupé à penser aux besoins de ton père. »

Incapable de dire quoi que ce soit, Malia se blottit contre Scott, enroulant ses bras autour de son cou et laissa ses larmes couler. Elle n'avait vu aucune trace de jugement dans son regard, ni entendu le moindre reproche dans sa voix. Juste de l'inquiétude pour elle. Oh, sa famille aussi, s'inquiétait pour elle, mais ce n'était pas la même chose. Elle ne se sentait pas juger par sa famille, mais aucun d'eux n'avait caché leur réticence quand elle avait décidé de quitter le lycée pour suivre ses cours à domicile et de travailler au diner familial tout en s'occupant de son père et de tout le reste. Scott referma ses bras autour d'elle, et le silence se fit.

« Tu te sens mieux ? » demanda-t-il enfin après plusieurs minutes.

« Oui. » Elle s'écarta et essuya les larmes sur ses joues. « Je suis désolée je… »

« Non, excuse-moi. » dit-il en caressant sa joue. « Je ne voulais pas te faire pleurer. »

« Ce n'est rien. » le rassura-t-elle.

Un vent léger mais froid, s'abattit soudain. Malia frissonna.

« Tu as froid. » dit-il. Il siffla, et le cheval revint vers eux. « On va retourner au centre. Braeden doit avoir fait du café, ou du chocolat chaud. »

Malia hocha la tête. Scott l'aida à monter en premier lieu, puis, monta à son tour mais… derrière elle afin de pouvoir la tenir dans ses bras. Si Malia remarqua le petit manège du jeune homme, elle ne dit rien pour autant. Au contraire. Scott fit un bruit de la bouche pour inciter le cheval à avancer, et ils firent le chemin en sens inverse.

« Combien de temps on va garder ça secret ? » demanda-t-elle.

« Oh, tu ne veux plus le leur faire payer, maintenant ? » s'amusa Scott.

« Je dois t'avouer que discuter tranquillement de notre petite sortie devant eux comme si de rien n'était, me tente beaucoup. » dit Malia. « Rien que pour voir leur tête. »

« Moi aussi, mais on modifie le moment où je t'ai demandé de sortir avec moi. » dit Scott. « On n'a qu'à dire que je t'ai appelé et que je t'ai proposé qu'on se voit, par téléphone. »

« Ils vont adorer. » pouffa Malia. « Ok, je suis pour. »

Elle se laissa aller contre lui, souriant tout en désirant davantage. De retour au centre équestre, Scott s'arrêta devant l'écurie, descendit puis, aida Malia. Cette fois, la jeune fille mit la main à la patte et à deux, ils délestèrent le cheval de son équipement, et le firent entrer dans le box qui avait été nettoyé en leur absence. Muni d'une brosse, Scott la fit glisser avec délicatesse sur le pelage du cheval, puis, Malia le vit faire un geste qui fit s'allonger l'animal. Là, Scott nettoya les sabots un à un.

« Tu as un don, avec les animaux. » dit-elle quand ils sortirent du box, que Scott referma.

« Merci ! » Il alla se laver les mains. « Tu as faim ? »

« En fait, oui. » acquiesça-t-elle, après s'être nettoyé les mains à son tour.

Scott alla saluer Braeden, s'excusant de ne pas rester plus longtemps mais elle le congédia en lui tendant deux gobelets de chocolats chauds.

« Va passer la journée avec ta charmante petite amie. »

Il rougit, ce qui la fit ricaner. Il lui avait souvent parlé de Malia, et Braeden a toujours écouté, sans juger sur son inaction. Non, elle lui donnait des conseils. Des conseils qu'il a toujours conservé dans un coin de sa mémoire. Scott rejoignit Malia, et lui tendit son gobelet de chocolat. Main dans la main, ils regagnèrent la voiture mais Scott ne démarra qu'une fois qu'ils eurent finit leurs gobelets.

« Je connais un endroit pas loin. » dit-il. « Ils font de supers sandwichs. Il n'y a plus qu'à espérer qu'on ne se retrouve pas devant les autres. »

Malia sortit son téléphone pendant que Scott conduisait, et alla voir sur Instagram. Elle ne mettait pas beaucoup de contenu, mais suivait ses proches avec soins.

« Alors, Isaac et Cora se font un marathon Lost, et Stiles vient de partager une photo de Derek torse nu et endormi. Je crois qu'ils sont dans la chambre de Stiles. » dit-elle.

Scott ralentit et jeta un rapide coup d'œil à la photo avec d'acquiescer. Oui, c'était bien la chambre de son meilleur ami.

« Parfait, on ne craint rien. » dit Scott.

Quelques minutes plus tard, il se gara devant un restaurant spécialisé dans les sandwiches. Ils rentrèrent vite se mettre au chaud, et choisirent une table loin de l'entrée. Ils passèrent leur commande.

« Alors, est-ce que tu serais d'accord pour revenir au centre équestre avec moi ? » demanda Scott.

« J'adorerais. » dit-elle en souriant. « Merci, de m'avoir fait voir ton jardin secret. »

Ils quittèrent le restaurant au bout de deux heures, après avoir ris et parlé, de tout et de rien. Quand il se gara devant chez elle, il était déjà quinze heures.

« Je rentre chez moi prendre une douche, et je reviens pour dîner. » dit-il après l'avoir 'aidé' à sortir de la voiture.

« D'accord. Merci encore Scott, j'ai passé un moment merveilleux avec toi. » lui dit-elle.

« Est-ce que tu penses que tu pourrais prendre ta soirée, samedi ? » demanda-t-il. « Toi, moi, au bowling, ou au cinéma ? »

« T'as déjà regardé un film en entier ? » demanda-t-elle en retour, sachant pertinemment que le cinéma n'était pas trop la tasse de thé de Scott.

« Euh… je dois vraiment répondre à cette question ? »

Malia rit sous cape.

« Le bowling m'ira très bien. Ça fait une éternité que je n'y suis pas allé. »

« Donc, on a un second rendez-vous. » dit Scott.

« Faut croire. » sourit-elle. « A tout l'heure. »

Elle se pencha et l'embrassa au coin des lèvres. Scott tenta le tout pour le tout, puis, se pencha à son tour et, plongeant son regard dans le sien, caressant sa joue du bout des doigts et posa sa bouche contre la sienne dans un léger baiser. Aussi léger que la caresse d'une plume. Ils se sourirent, avant d'échanger un autre baiser, plus appuyé mais tout aussi doux.

« J'attends ça depuis longtemps. » admit-il.

« Moi aussi. » dit Malia dans un souffle.

Malia referma la porte quelques minutes plus tard, en soupira. Heureuse.

« J'en déduis que ça s'est bien passé. »

Sa tante sortait de la chambre de Peter.

« Où est papa ? » demanda Malia.

« Au lit. » répondit Talia. « Il va bien ma chérie, juste fatigué. »

« Merci d'être resté avec lui, tata. » dit Malia.

« Oublie ça et dis-moi plutôt où Scott t'a emmené. » fit Talia, impatiente d'avoir les détails du premier rendez-vous de sa nièce.

« Il m'a emmené faire une balade à cheval. »

Alors elle raconta tout à sa tante, qui ne manqua pas de laisser échapper un couinement très jovial quand Malia avoua avoir embrassé Scott.

Après un excellent dîner préparé par Malia, Scott fut raccompagné à sa voiture par la jeune fille après avoir souhaité une bonne nuit à Peter.

« Je crois qu'il m'aime bien. » dit Scott.

« T'as réussi à faire en sorte que sa fille chérie s'amuse. » dit Malia. « Je dirais qu'il te vénère. »

« T'exagère un peu. » dit Scott.

« Merci encore, Scott. » Elle se hissa légèrement sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser. « Pour tout. »

Le lendemain matin, Scott irradiait de joie depuis son réveil. Il avait parlé avec Malia au téléphone jusqu'à plus de vingt-trois heures. Il était resté chez les Hale jusqu'à vingt-et-une heure, dînant avec Malia et Peter, qui avait été soulagé et heureux que sa fille se soit amusée pour la première fois depuis que sa maladie avait été diagnostiqué. A un moment donné de la soirée, alors qu'ils étaient entre hommes, Peter avait pris Scott à part pour lui demander de continuer de faire sourire Malia comme il le faisait depuis quelques jours.

« Je suis content qu'elle t'ait. Je sais que tu l'aimes, je le vois dans tes yeux, surtout n'arrête jamais. » lui avait dit Peter.

Puis, Malia l'avait raccompagné à l'extérieur où elle l'avait embrassé. C'était encore nouveau, innocent et parfois maladroit, mais ils s'en fichaient. Ils étaient heureux.

« Qu'est-ce que t'as à sourire comme ça ? »

Il ferma son casier pour faire face à ses amis.

« Salut ! » dit-il.

« C'est quoi ce sourire débile ? » demanda Stiles.

« Je n'ai pas le droit d'être heureux ? » demanda Scott.

« Pas un lundi matin. » répondit Cora en secouant la tête. « T'as fait quoi de ton week-end ? »

« Oh, je suis sorti. » dit Scott.

« Mais encore ? » insista Stiles.

Mais Scott ne les voyait plus. Tout ce qu'il vit, ce fut Malia qui sortait de la classe du Professeur Harris. Chaque lundi, elle était l'une des premières à arriver au lycée pour voir chacun des profs qu'elle avait pour leur rendre les devoirs de la semaine, récupérer ceux de la précédente ainsi que tous les cours à faire pour les prochaines semaines. Malia le vit à son tour, et le rejoignit, ignorant totalement sa cousine et les autres.

« Salut ! »

« Salut ! » dit Scott. « T'as rendu tous tes devoirs ? »

« Oui, Monsieur Harris était le dernier. » dit Malia. « J'espère que je ne me suis pas loupé sur ce devoir, il était difficile. »

« Ne m'en parle pas, j'ai passé trois heures dessus. » soupira Scott.

« Tu passes au diner après les cours ? » demanda-t-elle.

« Ouais, je ne commence mon travail qu'à dix-sept heures, aujourd'hui. Je viendrais directement. » dit Scott. La cloche sonna, annonçant le début imminent des premiers cours. Scott souffla. « Au secours, je ne suis pas du tout motivé. »

« Courage. » lui dit Malia, qui rompit la distance entre eux et l'embrassa sur les lèvres. « A tout à l'heure ! »

Elle s'éloigna, et parti en direction de la sortie. En se retournant, elle avait clairement vu une surprise non dissimulée sur le visage de Cora, Stiles et Isaac. Un choc que vit Scott. Son meilleur ami le regarda avec la bouche ouverte, la tête faisant la navette entre lui et là où était parti Malia.

« C'était quoi, ça ? » demanda Cora.

« C'était quoi quoi ? » demanda Scott.

« Ça ! » répéta Cora avec insistance. « Ce soudain… rapprochement, avec Malia. Ce petit bisou sur la bouche. »

« Oh, ça ! » fit Scott, qui remonta son sac à dos sur l'épaule. « On sort ensemble. »

La veille, ils s'étaient mis d'accord sur la petite scène qui venait de se dérouler, qui avait été préparé dans les moindre détails, mais qui n'en était pas moins réelle.

« Est-ce que je t'embrasse devant tout le monde ? » avait demandé Malia.

« A toi de voir. » avait répondu Scott. « Je te laisse décider. »

Ils n'en étaient pas encore aux baisers passionnés, langoureux et aux effluves publics sans gêne comme Derek et Stiles, mais ils avaient longuement parlé, et les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre étaient bien là, et aucun d'eux n'avait envie de les ignorer. D'autant plus qu'après le départ de Scott la veille au soir, Malia avait discuté avec son père, et avait fini par lui promettre de prendre plus de temps pour elle. Ça allait commencer avec Scott et quelques week-ends volés.

« Comment ça, vous sortez ensemble ? » demanda Stiles. « Mec, je croyais que tu ne l'avais pas invité ? »

« Oh, c'est le cas. » dit Scott. « Enfin, pas le soir où je l'ai raccompagné mais, le lendemain je l'ai appelé pour m'excuser encore une fois de la débilité profonde de nos potes avec leur plan à la con. On a parlé et une chose en entraînant une autre, j'ai pris mon courage à deux mains et je l'ai invité à sortir. Ce qu'elle a accepté de faire. »

« Tu as fait ça par téléphone ? » s'effara Cora.

« Et alors ? Le résultat est là, non ? » dit Scott. « On va être en retard. »

Et il les planta là, lorsque la sonnerie retentit une nouvelle fois comme un dernier avertissement aux retardataires.

« C'est moi ou j'ai l'impression qu'il se fout de notre gueule ? » dit Stiles.

« C'est bon. » souffla Isaac. « Ils sont ensemble alors, la façon dont ça s'est passé n'est pas importante. »

Il embrassa Cora et partit rejoindre Scott, avec qui il avait cours d'Economies.

Scott retrouva Malia au diner directement après les cours. Il fit un crochet par son casier pour prendre quelques affaires, puis, profita du soleil pour aller rejoindre sa copine à pied. Il récupèrerait sa voiture en allant travailler. Malia était assise au comptoir, à faire ses devoirs. Il savait que le calme ambiant de l'après-midi n'allait pas durer, alors il saisit l'occasion de pouvoir passer quelques minutes tranquilles avec elle, et s'approcha d'elle.

« Hey ! » dit-il en s'asseyant sur le tabouret à sa droite.

« Hey ! » dit-elle en retour, levant la tête de ses cours. « Alors, cette journée au purgatoire ? Mince, je commence à parler comme Jackson. »

Scott ricana.

« Ça a été. » dit-il. « Mais t'aurais dû voir leurs têtes quand je leur ai dit que je t'avais demandé de sortir avec moi par téléphone. J'ai cru que Stiles allait faire un malaise vagal. »

« Ils l'ont bien cherché. » dit Malia.

« Je ne vais pas te contredire. » dit Scott. « Tu commences déjà tes devoirs pour la semaine prochaine ? »

« Oh euh, pas encore. Je lis les cours pour commencer. » Elle reboucha son surligneur jaune et le posa. « J'ai débuté par le cours de Monsieur Harris, et faut croire que ça l'amuse de nous en faire baver. »

« Je crois que c'est le cas. » souffla Scott. « Il est sadique. »

« Tu veux manger quelque chose ? » demanda-t-elle, en rangeant ses affaires.

Ça ne servait à rien de continuer à étudier maintenant. Scott là, d'autres élèves n'allaient pas tarder à franchir les portes du diner.

« Oui, s'il te plaît ! » dit-il. « Est-ce que ta tante aurait fait un de ces fameux gâteaux ? »

« Oui, y en a toujours. » dit Malia. « Je t'apporte ça. »

Elle alla dans l'arrière-salle poser son sac de cours, puis, revint derrière le comptoir et déposa un milkshake à la fraise devant Scott, puis, coupa une tranche d'un gâteau à la meringue et au chocolat. Scott prit une première bouchée.

« C'est vachement bon. » dit-il. « Tu la complimenteras de ma part. »

« Sans faute. » s'amusa-t-elle. La porte s'ouvrit, et un groupe de quatre élèves s'installa à une table. « Je reviens. »

C'était toujours le même quatuor composé de deux couples. Lydia Martin, Jackson Whittemore, Vernon Boyd et Erica Reyes. Elle prit leurs commandes, quand Jackson, appela Scott. Malia alla en cuisine.

« Hey, McCall ! » Scott se retourna sur son tabouret, et les salua de la main. « Pourquoi Stilinski t'a regardé bizarrement aujourd'hui ? Je vous croyais super copain ? »

« Oh, ce n'est rien. Un léger désaccord sur ma façon d'inviter une fille à un rendez-vous. » dit Scott.

Malia, qui était de nouveau derrière le comptoir, gloussa.

« On a raté un épisode ? » demanda Boyd, un jeune homme noir à la carrure impressionnante.

« Laissez tomber. » répondit Scott, d'un geste de la main. « Hey, vous n'avez pas entraînement, aujourd'hui ? »

« On aurait dû, mais le Coach a remis ça à demain matin avant les cours. » dit Jackson. « Je ne comprends toujours pas pourquoi t'as quitté l'équipe. »

« Je préfère me consacrer sur mes cours si je veux intégrer l'école vétérinaire après le lycée. » dit Scott.

Milkshakes, hamburgers, salades, boissons furent déposés devant chaque membre du quatuor. Pendant une bonne demi-heure, Malia servait les clients, débarrassaient les tables etc… Scott fini par se lever après avoir raccroché avec Deaton. Il coinça un billet de dix dollars sous le verre à milkshake, puis, se leva et passa son sac à dos sur l'épaule. Il attendit que Malia ait déposé deux verres de sodas à la table de deux ados de première année avant de s'approcher d'elle.

« Faut que j'y aille, Deaton a besoin de moi plus tôt. Je t'appelle ce soir ? »

« Oui, d'accord. » dit Malia.

Il l'embrassa sur les lèvres, et quitta le diner au moment où Stiles, Isaac et Cora y entrèrent. Il ne les calcula pas et se mit à courir jusqu'au lycée pour récupérer la voiture.

Cora laissa son copain et Stiles s'asseoir à une table, et attira sa cousine dans l'arrière-salle.

« Ok, finit les cachoteries. » décréta Cora. « Dis-moi la vérité, maintenant. »

« De quoi tu parles ? » fit mine de demander Malia.

« Oh ne joue pas à ça avec moi. » la prévint Cora. « C'est impossible que Scott t'ait demandé de sortir par téléphone et que t'ai accepté comme ça. »

« T'as raison. » dit Malia, qui refroidit très vite les ardeurs de Cora. « Il m'a bien demandé de sortir avec lui par téléphone, et il m'a laissé le temps d'y réfléchir et, un soir qu'il passait au diner pour prendre sa commande, je l'ai suivi jusqu'à sa voiture et je lui ai dit que j'acceptais de sortir avec lui. Voilà, tu sais tout. »

« Je n'y crois pas une seule seconde. » dit Cora.

« Cora, laisse Malia tranquille. Elle a du travail ! » fit la voix de Talia Hale depuis les cuisines.

Et Malia retourna en salle. Cora entra dans la cuisine pour parler à sa mère.

« Par téléphone, maman. Non mais tu te rends compte ? » dit-elle, outrée.

« Cela ne te regarde pas. » rétorqua Talia. « Et ce serait bien que tu nous donnes un coup de main de temps en temps. »

Cora leva les yeux au ciel mais alla tout de même se changer, et quand elle alla voir Isaac, ce dernier failli s'étrangler. La tenue moulait ses formes…

« Désolée mon chéri, ordre de ma mère. » dit-elle en l'embrassant.

« Je suis presque certaine qu'elle te faisait une simple suggestion. » railla Malia, en passant près d'elle.

« Toi, je ne t'adresse plus la parole. » dit Cora.

« Génial, ça me fera des vacances. » sourit Malia.

La table de Jackson étant tout près et ayant suivi l'échange entre les deux cousines, rigola.

Les jours, semaines passèrent jusqu'à l'anniversaire de Malia. Si Stiles et compagnie avaient toujours des doutes sur la manière dont Scott et Malia avaient commencé à se fréquenter, ils n'en firent plus une affaire d'état. Le plus important était que les deux adolescents étaient enfin ensemble. Et ils purent noter le changement chez la jeune fille. Malia ne se tuait plus à la tâche. Certes, elle faisait toujours passer son père en priorité, mais elle ne faisait plus la fermeture quotidienne du diner. Scott et elle continuèrent de se voir en tête-à-tête les week-ends, et il la ramena plusieurs fois au centre équestre où elle prit ses premiers cours d'équitation avec une splendide jument alezane à la robe d'un magnifique marron clair. Le lien entre Malia et la jument s'était vite crée.

Son anniversaire arriva très vite, et Malia ne voulait pas fêter ses dix-neuf ans, mais c'était sans compter sur l'obstination de sa famille, et elle avait abdiqué. Au petit-déjeuner, son père lui offrit un équipement tout neuf d'équitation et la tenue de cavalière qui allait avec.

« Comme ça, tu seras vraiment parée pour tes leçons. » avait-il.

A ça avait été rajouté une paire de boucles d'oreilles en or, que Malia avait aussitôt accroché à ses lobes. Elle les adorait. Elle reçut de ses cousines un appareil photo numérique dernier cri. De Derek une veste en cuir blanche, qu'elle portait quasi tous les jours. De Stiles et Isaac une montagne de livres via sa liste Amazon. Et sa tante lui avait fait un énorme fraisier, et offert un magnifique sac à main beige.

Scott, était passé en coup de vent après les cours pour lui promettre de passer la voir avant la fermeture du diner, et qu'il l'emmènerait dîner le samedi soir pour se rattraper d'avoir manqué sa fête d'anniversaire. Quand il entra en trombe par la porte, il était près de vingt-deux heures, et elle était seule, en train de mettre les chaises sur les tables et les tabourets sur le comptoir.

« Pardon, pardon je suis vraiment désolé. » s'excusa-t-il en s'approchant d'elle. « Je serais venu si j'avais pu. »

« Arrête Scott, ce n'est rien. » le rassura-t-elle d'un immense sourire. « Et, dois-je te rappeler que je n'ai pas fêté ton anniversaire ? Ok t'étais ici avec Stiles et Isaac mais, je bossais et à part te souhaiter bon anniversaire, je n'ai pas vraiment participé. »

« Mais on n'était pas ensemble, ce jour-là. » lui rappela-t-il. « Je m'en veux tellement je… »

Elle le coupa d'un baiser.

« Tout va bien, Scott. » dit-elle d'une voix douce.

Il l'aida à finir de relever les chaises sur les tables, puis, elle éteignit les lumières et ferma à clé en sortant. Scott glissa sa main dans la sienne, nouant leurs doigts, tout en se dirigeant vers leurs voitures. Il avait fait exprès de se garer non loin de celle de Malia.

« Je vais te suivre jusque chez toi, et je te donnerais ton cadeau là-bas. » dit Scott.

Et une fois arrivée à destination, Scott se dépêcha de sortir de sa voiture pour aller ouvrir la portière à Malia.

« Tiens ! » dit-il en lui tendant une boîte. Un écrin. « Bon anniversaire ! »

Malia ouvrit l'écrin, et son souffle se coinça dans sa gorge. C'était un collier en argent, et le pendentif représentait un coyote hurlant à la lune.

« J'ai pensé à toi en le voyant. » admit Scott. « Ne me demande pas pourquoi, même moi je l'ignore. »

Elle rit avec lui.

« Il te plaît ? » demanda-t-il, un peu nerveux.

« Oui, il est magnifique. » répondit-elle. « En plus, j'adore les coyotes. Merci. »

« Je peux ? » dit-il en prenant le collier.

Malia lui tourna le dos. Elle n'eut pas besoin de remonter ses cheveux, les ayant attachés en un chignon. Scott passa le collier devant elle, le fit glisser sur son cou et attacha le fermoir.

« Voilà ! » dit-il.

N'y tenant plus, Malia se retourna et se jeta sur la bouche de Scott. Surpris par cette audace, il répondit rapidement au baiser et l'approfondit. Portant sa main sur la joue de sa petite amie, il mordilla à peine sa lèvre, et glissa sa langue dessus afin de demander l'entrée de sa bouche. Ce que Malia lui accorda, et leurs langues se caressèrent. Les seules fois où ils s'embrassaient de cette manière, étaient dans l'intimité de la clairière près du centre équestre après leur balade sur leurs chevaux. Scott et Malia étaient du même avis, que les affections de ce genre devaient rester entre eux. Ils échangeaient des baisers en public, mais c'était toujours doux et affectueux. Contrairement à cet instant, où le baiser passionné qu'ils partageaient les laissa à bout de souffle.

« Wow ! » souffla Scott, leurs fronts collés l'un à l'autre.

« Je t'aime, Scott. » avoua-t-elle pour la première fois.

Les lèvres du jeune homme s'étirèrent en un merveilleux sourire. Elle venait de le dire la première.

« Je t'aime aussi, Malia. » Il frotta son nez contre le sien. « Plus que tu ne le crois. »

Elle se blottit contre lui, et ils restèrent ainsi, se moquant du froid de cette fin novembre !

FIN !


Alors, pensez-vous que j'ai réussi mon défi ? En tout cas, même si j'ai mis du temps à démarrer [et avec le boulot en parallèle ce n'est pas toujours évident], j'ai adoré l'écrire. C'était mon premier Scalia, et ça m'a bien plu.

Je vous fais de gros bisous les amis *-* Ce sont vos commentaires et votre fidélité qui me donnent toujours plus la force d'écrire.

Bisous, Aurélie !

Défi :

Contexte : Elle vit avec son parent malade dont elle prend soin [Père ou mère au choix] / Il la remarque, sait ce qu'elle traverse.

Conditions :

- Elle mène ses études et travail en même temps [Dernière année de lycée ou université]

- Ils ont tous les deux quelqu'un à qui se confier sur son attirance pour l'autre.

- Ses proches trouvent qu'elle s'oublie un peu trop et font tout pour qu'elle lâche du lest.

- Il finit par lui proposer un rendez-vous, elle hésite mais fini par accepter quelques jours après.

- La maladie du parent est au choix. Mortelle ou pas.

Mots à placer :

- Juxtaposer

- Arrachage

- Cancan

- Lacrymal

- Malséant

- Koala

Phrases à placer :

- "M'occuper de toi n'est pas un sacrifice, et je refuse d'en rediscuter avec toi."

- "La seule chose qui me ferait reculer, c'est que tu me dises que je ne te plais pas. Dis-le, et je laisse tomber. Même si je n'en ai pas envie, je le ferai. Pour toi."