Disclamer : Rien ne m'appartient
Titre : Child of the Dark Moon
Auteur : Sw-0608
Traducteur : Ange Phoenix
Bêta : Antidote
Résumé : Fuyant Dudley et les "chasseurs de Harry" durant la pleine lune, Harry Potter sauva son détesté cousin d'un loup géant et manque d'être tué. Severus Snape découvrit le corps ensanglanté moins de dix minutes plus tard et accueillit l'enfant chez lui, contre son gré. Snape parviendrait-il à accepter la vulnérabilité du garçon et à l'aider à s'adapter à son statut de loup-garou ? (Dumbledore manipulateur)
Child of the Dark Moon
Chapitre 1
La chasse au Harry n'était jamais amusante, sauf pour les chasseurs. Les cris et les railleries des plus grands garçons étaient sur ses talons alors que Harry s'enfuyait comme un lapin dans le parc au bout de Privet Drive. Ses jambes étaient courtes, mais il était très doué pour échapper à ses chasseurs, surtout parce qu'il faisait ça depuis des années. Il remonta ses lunettes sur son nez en sueur et il augmenta la cadence de ses bras maigres, en respirant par à-coups. S'il pouvait éviter Dudley et ses sbires quelques secondes de plus, son gros cousin se fatiguerait et arrêterait la poursuite. Harry serait alors libre de retourner au numéro 4 de Privet Drive, où il vivait avec son oncle et sa tante, et leur fils.
Le petit garçon de huit ans, maigre et brun, avait été envoyé pour appeler son cousin Dudley pour le dîner, mais ce dernier, beaucoup plus grand, avait lancé une partie de chasse au Harry avec ses camarades. Le cœur battant la chamade, la respiration haletante, Harry grimpa par-dessus le petit mur de briques du parc et traversa une rue sans regarder où il allait. De l'autre côté, il s'écrasa contre une haie d'épineux qui déchira ses vêtements et sa peau. En se frayant un chemin, Harry était tombé dans une herbe hirsute qui avait grand besoin d'être tondue et arrosée. Il se redressa, essoufflé et déconcerté, se retrouvant derrière la haie, face à une rangée de maisons minables qu'il n'avait jamais vues auparavant. Le petit garçon hésita à se remettre sur ses pieds, se demandant soudain de quel côté se trouvait sa maison. Il ressentit un étrange sentiment de panique en réalisant qu'il était perdu. La chasse au Harry dans la cour de l'école n'était pas un problème en soi, parce que le bâtiment de l'école était si grand qu'il ne pouvait pas le manquer. Mais ici, la haie épineuse lui avait bloqué la vue sur la rue qu'il venait de traverser et sur tout ce qui se trouvait au-delà, et ces maisons minables avec leurs clôtures en grillage n'avaient pas l'air très jolies. Il frissonna, espérant que ses chasseurs ne le surprendraient pas ici. Il pensait qu'aucun de ces voisins ne se soucierait que Dudley et ses copains le trouvent et commencent à le tabasser. Le plus probable était qu'ils apprécieraient le spectacle, comme la plupart des autres enfants de l'école.
Essuyant le sang des égratignures sur son visage, Harry se tourna vers le petit trou qu'il avait percé dans la haie et s'y faufila lentement, en faisant attention cette fois à ne pas se faire griffer. De l'autre côté, il jeta un premier coup d'œil pour s'assurer que la voie était libre. Dudley et ses copains n'étaient nulle part, ce qui était une bonne chose. Tant qu'il se cachait assez vite, ils étaient généralement trop stupides pour le trouver. Qui savait où ils étaient maintenant. Harry soupira et se tortilla tout le long de la haie, frissonnant lorsqu'une brise glaciale lui donna la chair de poule sur ses bras osseux. Il faisait un peu froid pour cette époque de l'année, le milieu du printemps, alors que la nuit tombait. Harry se leva et se nettoya avant de lever les yeux et de vérifier la rue. Il n'était pas assez stupide pour se précipiter sans regarder des deux côtés. Il n'y avait aucune voiture alors il retourna en courant vers le parc.
La partie arrière du parc était constituée d'arbres et de pistes de jogging, contrairement à la partie qui donnait sur le quartier. Ce côté était beaucoup plus joli avec l'aire de jeux, les fleurs et les bancs. Mais il y avait plus d'endroits où se cacher parmi les arbres et les petits sentiers. Harry se hâtait prudemment sur le chemin jonché d'écorces craquantes, tout en gardant un œil méfiant sur son cousin ou les autres chasseurs qui pourraient arriver. La nuit tombait rapidement, et la lune brillait déjà de tous ses feux, même s'il était encore tôt. Un vent beaucoup plus froid souffla soudainement, et Harry frissonna, serrant fortement ses bras fins. Avait-il seulement pris le bon chemin ? La pleine lune éclairait tout, rendant les ombres effrayantes et la lumière étrange. Tout semblait si différent.
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Le Loup était en colère. Cela faisait des années que l'Homme avait fait l'erreur de les enfermer dans une structure fragile gardée par une faible magie incapable de contenir la fureur du Loup. Enfin libre, le Loup se déchaîna entre les arbres, ravageant un lapin et un hibou juste parce qu'il le pouvait, ce dernier étant attrapé par pure chance alors qu'il plongeait sur un mulot. L'Homme était impuissant en cette nuit, la nuit de la lune bénie. La belle face argentée brillait, offrant au loup une vue pure et une force puissante. Il pouvait sentir l'Homme se débattre au fond de lui, mais le Loup riait. Tu t'es amusé à nous contrôler pendant des années, pensa férocement le Loup. Cette nuit est ma nuit. Punis-moi demain si tu veux, mais tu sais que nous ne faisons qu'un. Punir l'un inflige de la douleur à l'autre. Cela m'est égal. J'ai l'intention d'être un Loup ce soir, et tu ne pourras pas m'arrêter !
L'odeur de l'humain était proche, ainsi que la puanteur de leurs routes et de leurs machines. La pensée du sang humain suffisait à rendre le Loup à moitié fou, et il courut vers l'odeur de l'installation humaine. Se faufilant entre les arbres, le Loup s'élança sur la route noire et dure qui sentait l'huile brûlée, et se glissa sur une autre route. Celle-ci semblait plus vieille, et il y avait des trous dont il devait se méfier. L'homme à l'intérieur essayait faiblement de l'empêcher d'aller plus loin, mais aussi fort que l'homme était, ce soir le Loup était cent fois plus puissant. Suivant son instinct, le Loup leva son nez et renifla la brise fraîche de la nuit. L'odeur de jeunes humains non loin de là dériva vers ses narines sensibles. À peine capable de contenir son excitation, le loup se tourna vers la lune et lança le cri de chasse de son peuple.
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Un son glacial dans l'air fit soudainement se figer le petit garçon, horrifié. C'était le hurlement clair d'un loup, et il semblait plutôt proche.
Mais c'était ridicule, pensa Harry, se demandant si ses oreilles ne lui jouaient pas des tours. Il n'y avait plus de loups sauvages en Angleterre. C'était probablement juste un chien. Juste un chien qui hurlait et dont la voix ressemblait beaucoup à celle des loups dans les émissions de télévision. Harry se mit à courir, suivant le petit sentier à travers les arbres qui devait le ramener à l'aire de jeux, et de là, il pourrait retrouver assez facilement le chemin de Privet Drive. Son cœur battait fort, mais Harry se grondait d'être aussi lâche. Pourtant, il se sentirait beaucoup plus en sécurité une fois enfermé dans son placard.
Lorsque Harry émergea des arbres qui s'assombrissaient, haletant et cherchant du regard Privet Drive et Magnolia Crescent, mais il se trouvait à nouveau dans un endroit inconnu. La rue était sombre, à l'exception de la pleine lune, et il n'y avait même pas de maisons de l'autre côté de la large route. Il s'arrêta, se mordant nerveusement la lèvre. Et s'il était vraiment perdu et ne trouvait jamais le chemin de la maison ? Il était déjà en retard pour ramener Dudley à l'intérieur, et il aurait eu des ennuis de toute façon, mais s'il était perdu toute la nuit et que la tante Pétunia ou l'oncle Vernon devaient venir le chercher... Harry frissonna. Il ne voulait pas penser à ce qui se passerait. Il n'aimerait pas les conséquences, ça c'était sûr. Il allait déjà être enfermé dans son placard sans dîner ; il ne voulait pas recevoir une autre correction par-dessus le marché. Il grimaça en pensant à celle qu'il avait reçue avant-hier. Sa bizarrerie l'avait fait apparaître en haut du gymnase de l'école, au cours d'une autre stupide partie de chasse au Harry, et l'oncle Vernon était l'une des rares personnes à savoir ce qui s'était réellement passé. Les pompiers qui l'avaient descendu pensaient qu'il était monté là-haut pour faire une farce. Il avait été vraiment battu cette fois-là, avec son pantalon baissé. En fait, ses fesses étaient encore assez douloureuses. Personne n'avait compris qu'il ne pouvait pas contrôler son pouvoir de monstre, et qu'il avait juste essayé de s'éloigner de Dudley, Piers et les autres. Il en avait vraiment assez que son cousin le poursuive toujours pour le frapper, et que ce soit lui qui ait des ennuis. Ce n'était vraiment pas juste.
Harry fut tiré de ses pensées effrayées par un cri horrifié provenant d'un endroit pas très éloigné. Plusieurs autres cris de garçons se superposèrent rapidement, et Harry réalisa que son cousin et le reste des chasseurs d'Harry étaient en fait juste en haut de la rue où il se trouvait. Il courut le long du trottoir qui bordait les arbres jusqu'à ce qu'il puisse les voir clairement. Les trois garçons essayaient d'escalader une très haute clôture en planches branlantes qui entourait un terrain abandonné. Mais Dudley était trop gros, et ses deux copains criaient et pleuraient trop pour s'entraider. La lune éclairait cette scène pitoyable, et Harry faillit crier lui-même. Entre lui et les trois garçons terrifiés qui tentaient d'escalader la clôture, se trouvait le plus gros chien qu'il ait jamais vu de sa vie. Il était hirsute et brun, avec une longue queue tout en fourrure, et des poils hérissés. Il grognait à voix basse et se dirigeait vers les trois garçons avec une grâce mortelle.
« À l'aide ! » couina Dudley, tombant sur le dos et agitant ses membres trapus comme une tortue tombée au sol. « Aidez-moi ! Aidez-moi ! »
L'énorme chien, ou le loup, comme Harry préférait l'imaginer maintenant, grogna bruyamment et s'élança en avant. Les deux autres garçons réussirent à se détacher et à courir dans des directions opposées, en hurlant tout le long du chemin. Ils laissèrent Dudley sur le trottoir, sanglotant de peur, hurlant et se débattant dans ses efforts pour se remettre sur ses pieds. Mais il était trop gros pour se relever facilement.
Le cœur de Harry s'emballa et, sans même réfléchir, il courut vers le loup qui allait manger son cousin, en hurlant et en agitant les bras pour attirer son attention. Et ça fonctionnait ! La bête brune hirsute se retourna pour lui faire face, en grognant plus fort. Son visage balafré était terrifiant. Les yeux de la bête étaient d'un rouge vif, et sa gueule semblait quelque peu déséquilibrée, même avec les trois cicatrices en forme d'entailles sur son museau. Il y avait une sorte d'intelligence terrifiante dans le visage et dans les yeux qui fit que Harry s'arrêta, horrifié, au milieu de la rue défoncée, se demandant pourquoi il avait pensé que c'était une bonne idée de foncer sur un loup démoniaque géant sans arme ni plan.
Se préparant à l'impact, le petit garçon cria : « Cours, Dudley ! Cours ! »
Il ne regarda pas si son gros cousin obéissait. Au lieu de cela, il ramassa un morceau d'asphalte et le jeta dans la direction du loup pour le distraire. Malheureusement pour lui, il n'avait pas visé juste et le morceau de roche noire frappa la bête au visage au lieu de voler par-dessus son épaule. Les yeux verts du garçon s'écarquillèrent derrière ses lunettes alors que le canidé géant rugissait de fureur, faisant siffler ses oreilles, et s'élançait vers lui d'un bond fluide. Harry se mit à courir, mais il ne pouvait pas distancer le loup. Il fut sur lui en un instant, et ses griffes l'avaient attrapé, le faisant tomber sur le visage dans la rue. Ses lunettes s'envolèrent et l'agonie éclata dans son dos et sur ses côtés lorsque les griffes déchirèrent sa chair. Harry hurla de douleur et de terreur et se défendit de toutes ses forces, se tortillant et se débattant. Le loup ouvrit de nouvelles plaies en essayant de le maintenir au sol, et Harry faillit s'évanouir sous la douleur. Alors que le petit garçon se débattait et essayait de se dégager, l'énorme tête du loup descendit et sa gueule géante s'ouvrit. Harry hurla à nouveau lorsque les dents acérées se refermèrent sur son épaule, déchirant les muscles et faisant craquer les os sous la pression. Les blessures brûlaient comme si on y versait de l'acide, ou peut-être que la gueule du loup était pleine d'acide ; Harry ne savait pas ou s'en fichait. Tout ce qu'il savait, c'était que ça faisait très mal et qu'il voulait que ça s'arrête tout de suite ! Quelque chose de profond dans le corps du garçon se détacha dans une vague de chaleur et de pression, et le loup fut projeté inexplicablement en l'air. Il glapit en retombant durement, à plus de deux douzaines de mètres de la vieille route.
La bête n'était pas revenue, et Harry était resté allongé, tremblant à cause de la douleur, du choc et de la perte du sang. Il était raisonnablement certain que ses pouvoirs bizarres étaient enfin venus à son secours, mais il allait probablement mourir de ses blessures de toute façon. Il n'avait aucune idée de l'étendue de ses blessures, mais la douleur qu'il ressentait rivalisait avec la pire raclée de son oncle ou avec celle des chasses au Harry, et elle ne cessait de s'aggraver. Comme un poison se répandant dans son sang, il avait l'impression que son corps entier avait pris feu et brûlait de l'intérieur. Harry savait à peine qu'il continuait à hurler et à se tordre de douleur, et qu'une flaque de son propre sang se formait rapidement sous lui. Tout s'était effacé de sa conscience et il était tombé dans l'inconscience.
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Severus Snape n'avait pas l'habitude de s'enivrer. Cela dit, il lui arrivait parfois de trop boire, au point que le transplanage était une chose délicate qu'il ne devrait probablement pas tenter. Les nuits comme celle-ci, un anniversaire qu'il valait mieux passer dans la stupeur de l'alcool moldu (ils savaient vraiment comment rendre un homme ivre rapidement, n'est-ce pas ?), Snape fréquentait divers pubs du pays, jamais le même deux fois de suite, et jamais plus le même anniversaire. Traitez-le de paranoïaque, mais il préférait vraiment ne pas croiser quelqu'un qu'il connaissait vraiment lors de ces horribles nuits où il se laissait aller à une petite faiblesse. Little Whinging était une petite ville huppée, mais il y avait aussi des endroits miteux. Un pub peu recommandable, le Cloak and Dagger, situé dans l'une de ses rues les plus sombres, lui avait fourni un verre de ce qu'ils appelaient le Gullet-Torcher. Severus n'était pas certain d'avoir été en contrôle de ses facultés mentales lorsqu'il avait accepté une telle boisson, car elle avait fait honneur à son nom et l'avait enflammé de l'intérieur. Il brûlait encore de manière assez inconfortable. Mais elle avait bien fait son travail et l'avait plongé dans un état d'esprit flou assez rapidement. Après s'être battu avec un voyou belligérant qui avait essayé de le voler juste devant la porte (et après avoir gagné, bien sûr), il était retourné dans les rues sombres pour trouver un endroit désert où il pourrait invoquer discrètement le magicobus. Le Spinner's End l'appelait, ainsi qu'un verre de Whisky-Pur-Feu qui, malgré son nom, pourrait apaiser le feu qui faisait rage dans son ventre et achever son voyage vers un doux oubli. Mieux valait s'évanouir chez soi qu'en public. Il ne connaissait peut-être pas ces stupides Moldus, mais il n'était certainement pas prêt à s'humilier devant eux.
Il était tard, et la lune était pleine, ce qui rendait sa marche plus facile, puisqu'il pouvait voir où il allait, et il pouvait également voir que deux des amis de l'idiot de voleur le suivaient. L'homme aux cheveux noirs caressa sa baguette dans l'étui de sa manche, se demandant s'il devait agir rapidement et facilement, ou s'il avait le droit de s'amuser un peu. Severus sortit de la rue sombre et s'engagea sur une route plus ouverte, visiblement en mauvais état. Des arbres bordaient l'autre côté de la rue, et une barrière en bois courait sur son côté. Il s'engagea sur le trottoir et jeta un charme discret par-dessus son épaule pour savoir si ces deux idiots le suivaient toujours. Ils le faisaient toujours, mais ils s'étaient arrêtés alors qu'ils étaient encore dans l'ombre relative de la rue sombre qu'il venait de quitter. Ici, à l'air libre, la pleine lune éclairait tout et ils discutaient probablement de l'opportunité de le suivre là où l'avantage de l'obscurité disparaîtrait. Snape haussa les épaules et décida que ces deux abrutis avaient de la chance. Il jeta rapidement plusieurs charmes de confusion derrière lui à l'encontre des deux agresseurs potentiels, ainsi qu'un rapide sort d'avertissement sur lui-même, et il s'éloigna sur la route éclairée, se dirigeant vers un endroit mieux caché des regards indiscrets. Le grand bus violet qu'il prévoyait de convoquer était plutôt visible.
Quelque chose au milieu de la rue attira son attention et il ralentit pour s'arrêter. Snape jeta un coup d'œil au petit paquet recroquevillé sur la route et se demanda s'il s'agissait d'un animal tué sur la route. Il s'agissait probablement d'un chien ou d'un chat malchanceux qui avait été renversé par une voiture, supposa-t-il. Avec un haussement d'épaules, il poursuivit son chemin, mais quelque chose le poussa à s'arrêter et à regarder de nouveau. Le petit paquet semblait si pitoyable et vulnérable, couché là, et il se dit qu'il avait l'air un peu gros pour un chat, alors que la forme ne correspondait pas du tout à celle d'un chien. Maudissant la curiosité avec laquelle il était né (et qui était infiniment pire lorsqu'il avait bu quelques verres), Severus Snape s'avança dans la rue déserte pour inspecter le sombre paquet.
Ce n'était pas un animal malchanceux enfin de compte. C'était un enfant.
Le grand homme blanchit d'horreur et s'accroupit immédiatement à côté de l'enfant inconscient, peut-être mort. C'était un petit garçon aux cheveux noirs, âgé de sept ans peut-être, couvert de sang. Ses vêtements étaient de couleur sombre, et trop grands pour lui, mais il pouvait voir qu'ils étaient déchirés et trempés. Le garçon était pratiquement couché dans une flaque de sang et il était si blanc et immobile. Était-il mort ? Snape toucha le cou de l'enfant pour trouver un pouls, sans en attendre un. Il se demandait pourquoi il était si soulagé lorsqu'il sentit un minuscule battement de vie à cet endroit, et le plus léger souffle des lèvres écartées de l'enfant. Severus Snape n'était pas censé se soucier des enfants, et il n'était pas censé implorer les dieux inexistants de lui épargner la tragédie embarrassante de découvrir un petit garçon mort et couvert de sang. Il reprocha à l'alcool son attitude larmoyante et se mit immédiatement au travail. Le professeur de potions retira sa cape sombre et fouilla dans ses poches à la recherche d'une bouteille de potion de dégrisement, qu'il emportait toujours avec lui lors de ces nuits déprimantes, au cas où il devait redevenir sobre rapidement. Il aimait être légèrement intoxiqué les soirs de souvenirs terribles, mais là, c'était une urgence. Il devait emmener cette pauvre enfant à l'hôpital, et cela exigeait qu'il soit pleinement conscient. Une fois qu'il eut avalé le breuvage visqueux et dégoûtant, sa tête s'éclaircit immédiatement et le feu dans son ventre s'apaisa considérablement. Il laissa tomber la cape autour de l'enfant, et se déplaça pour le soulever doucement. Alors que la tête du garçon s'inclinait et que son visage pâle et fin était éclairé par la lumière argentée de la lune, Snape remarqua une étrange marque sur le front blanc. Le visage de l'enfant était plutôt égratigné. On aurait dit qu'il s'était battu avec un buisson d'épines (et qu'il avait perdu, sourit Snape), mais ce qui se trouvait sur son front n'était pas une égratignure. Il fronça les sourcils, leva le bras et écarta l'épaisse chevelure noire, puis se figea. La « marque étrange » était une cicatrice, une cicatrice en forme d'éclair. Un seul garçon dans le monde entier avait une marque aussi parfaite et déterminante.
Harry Potter, bon sang. Littéralement.
Snape se demandait ce qu'il avait fait pour mériter une telle malchance, et souhaitait impulsivement ne pas avoir pris cette potion de dégrisement. Il préférait de loin être vaguement ivre en ce moment. Mais comme ce n'était pas une option, il jura dans cinq langues différentes avant de se lever avec l'enfant. Fils de Potter ou pas, c'était toujours un enfant en grand danger. Il était sur le point de disparaître, mais il hésita. Que faire de ce morveux ? Il avait besoin de soins médicaux, mais serait-il plus prudent de l'emmener dans un hôpital moldu ? Ou bien devait-il l'emmener à Ste Mangouste ? Ou encore l'emmener chez Mme Pomfresh à Poudlard ? La fin du trimestre approchant, son infirmerie devait être pratiquement vide. Mais Snape s'arrêta. L'enfant dans ses bras était si léger et si osseux. Il était trop mince et trop petit pour son âge, qui serait d'environ neuf ans dans quelques mois. Il devait le savoir puisqu'il fêtait aujourd'hui le vingt-huitième anniversaire de Lily, qui n'existait plus. S'il emmenait l'enfant dans une institution publique, Dumbledore ne manquerait pas de le savoir, et Snape voulait découvrir par lui-même pourquoi ses sens lui criaient de s'occuper lui-même de ce garçon. Il obéissait généralement à son instinct, et dans ce cas précis, il décida que si Dumbledore n'avait pas encore envoyé de l'aide au garçon, il ne le ferait jamais.
Mais s'occuper lui-même du garçon ! Severus Snape rit de ses pensées. C'était grotesque ! Fallait-il qu'il se rappelle qu'il détestait les enfants ? Surtout les enfants malpropres qui s'attiraient des ennuis, et qu'il détestait le morveux de Potter plus que tous les enfants du monde entier parce qu'il représentait tout ce qui avait foiré dans sa vie ! Avec un gémissement douloureux, Snape obéit finalement à la petite voix lancinante dans sa tête et il se contorsionna sur place, serrant l'enfant contre sa poitrine, disparaissant à Spinner's End. Il s'occuperait plus tard de cette petite chose stupide qu'il semblait avoir développée et qui s'appelait une « conscience ». Pour l'instant, il se contentait d'évaluer les dégâts, de voir s'il pouvait dire comment le garçon avait été blessé, et de prendre les choses en main. Si le garçon avait besoin d'un médicomage qualifié ou d'un médecin moldu, il ferait ce qu'il faudrait. Mais il était Maître des Potions, pour l'amour de Merlin, et il avait obtenu sa certification de médicomage l'année dernière. Il pouvait sûrement s'occuper de quelques petites coupures.
Snape arriva au point d'apparition désigné de sa maison, qui se trouvait dans le jardin arrière donnant sur la rivière boueuse et polluée qui coulait le long de la vieille usine. Il se précipita vers la porte de derrière en marmonnant ses charmes de déverrouillage. N'étant pas en mesure d'attraper sa baguette, il rassembla une certaine quantité de magie sans baguette en lui et le dirigea vers la maison pour alerter les gardiens qu'il avait un invité et que le garçon serait désormais protégé par les mêmes gardiens que le propriétaire (lui-même bien sûr). La porte s'ouvrit plus violemment qu'elle ne l'aurait fait s'il avait simplement utilisé sa baguette, mais il s'en fichait. Un autre coup de magie sans baguette fit tomber le tissu de la table à manger et il déposa doucement l'enfant inconscient sur la table en bois brillant. Il sortit sa baguette, alluma les lumières, ferma la porte arrière et évalua l'état du garçon. Sa baguette lança des charmes de diagnostic jusqu'à ce qu'un parchemin surgisse de nulle part et se mette à griffonner tout seul. Snape saisit le parchemin et lit les résultats de son rapide examen. Comme il le soupçonnait, l'enfant était dangereusement proche de la mort à cause de la perte de sang, sa température corporelle était basse et ses blessures... laissaient échapper de l'énergie magique ?
Snape se renfrogna. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout. Si les blessures du garçon étaient de nature magique, cela pouvait signifier une douzaine de choses différentes, toutes horriblement mauvaises. Il pensait que les supposés gardiens du sang du garçon étaient censés le protéger du danger et des menaces magiques. Peu importe. Il le découvrirait plus tard. Pour l'instant, le garçon avait surtout besoin que son taux sanguin soit stabilisé. Severus Snape laissa l'enfant sur la table et courut à son laboratoire au sous-sol. Il retroussa ses manches et se nettoya les mains pour les rendre aussi propres que possible avant de prendre une bouteille vide qu'il transforma en boîte à potions. Il passa une minute à rassembler des pommades antidouleur et cicatrisantes pour panser les blessures, de l'essence de dictame pour refermer les blessures elles-mêmes, des potions pour reconstituer le sang, des réducteurs de fièvre, des analgésiques, des antibiotiques, et une bouteille rare de reconstituant de noyau magique. Il était très cher à fabriquer, extrêmement rare, et c'était l'une des quatre bouteilles qu'il possédait, mais un enfant de la taille de Potter ne survivrait pas longtemps avec ces blessures qui drainaient son noyau magique. Severus poussa un soupir nostalgique en prenant le liquide argenté sur l'étagère, mais il ne se permit pas de se complaire dans les sentiments alors qu'un enfant avait besoin de lui en ce moment.
Le maître des potions se précipita à l'étage et lança un sort sans magie pour augmenter un peu plus les lumières du plafond. Il ressentit un malaise dans l'estomac lorsqu'il vit que sa cape noire, enroulée autour de l'enfant emmitouflé, était encore plus tachée de sang et qu'il pouvait voir d'autres taches de sang sur la table. Snape n'avait même pas pris la peine de regarder sa chemise. Il savait qu'elle était également tachée de sang. Il fit apparaître une petite table et posa sa boîte de potions avant de prendre la première : un reconstituant sanguin rouge foncé. Pendant plusieurs minutes, il versa soigneusement des reconstituants sanguins dans la gorge du garçon inconscient. Heureusement, son réflexe de déglutition fonctionnait encore, et Severus maîtrisait suffisamment la technique pour le faire sans trop de problèmes. Bien qu'inconscient, le garçon coopérait à merveille, ce dont il lui était reconnaissant. Une fois que Snape fut certain que Potter ne mourait pas d'une hémorragie, il monta à l'étage pour chercher d'autres fournitures médicales. Il revint avec un rouleau de gaze et des bandages sous un bras, et des ciseaux, une éponge et un bol pour nettoyer les coupures dans l'autre. Les blessures infligées par la magie ne guérissaient pas très rapidement, et bien qu'il puisse sceller les blessures et prévenir l'infection avec des potions, il était obligé de les traiter comme le ferait un moldu. Il devait nettoyer les plaies très soigneusement, puis utiliser des bandages jusqu'à ce qu'elles se guérissent d'elles-mêmes.
Avec précaution, Severus déshabilla l'enfant mou. Couche par couche, il enleva les vêtements trempés de sang, utilisant quelques coupes prudentes avec les ciseaux pour enlever la chemise rigide de la poitrine du garçon. Quand il put enfin voir les dégâts, il s'arrêta, horrifié. Même s'il avait vu la quantité de sang, il n'avait pas vraiment cru que c'était si grave. L'enfant avait apparemment été malmené par une sorte d'animal. Les marques de griffes sur ses côtes et tout le long de son côté gauche, et les horribles marques de morsures sur son épaule étaient profondes et saignaient abondamment. Qu'est-ce qui avait bien pu attaquer le garçon dans un petit quartier moldu tranquille ? Severus secoua la tête. Première chose à faire : sauver la vie de l'enfant. Après cela, (s'il reprenait conscience) il pourrait demander au garçon lui-même. Rapidement, il se mit au travail, donnant au garçon une autre potion de reconstitution du sang et un analgésique puissant. Il savait par expérience à quel point le dictame pouvait brûler. Mais cela arrêterait le saignement de toute façon, et surtout cela scellerait les blessures jusqu'à ce qu'elles guérissent d'elles-mêmes. Il remplit le bol avec un aguamenti rapide, et il prit l'éponge. Il nettoya doucement les entailles profondes avec de l'eau fraîche, et le garçon tressaillit quelques fois, mais il ne bougea pas beaucoup autrement. Snape prit la fiole de dictame et soupira en regardant le coûteux liquide vert. Il allait utiliser la quasi-totalité du flacon sur le garçon ; quarante galions jetés par les fenêtres. Mais bon.
Snape fit couler le liquide avec précaution sur les plaies. Le garçon se tortilla légèrement et un léger bruit sortit de sa gorge. La potion fumait au contact de la chair exposée, et l'odeur particulière du dictame et du sang brûlé emplissait la cuisine. Lentement, à contrecœur, les entailles se refermèrent et cessèrent de saigner si abondamment, mais elles ne se cicatrisèrent pas complètement. Il finit par le front du garçon et étala une pommade apaisante à base de murtlap sur les blessures qui sillonnaient encore la poitrine et le côté du garçon. L'enfant gémit doucement au contact de l'homme tandis que sa gorge semblait bien sèche. Snape secoua la tête et se demanda combien de temps Potter avait crié avant de s'évanouir. Et comment pouvait-il bien être encore en vie, d'ailleurs ? Et où était passé son agresseur ? Le professeur de potions secoua à nouveau la tête et se rappela qu'il devait être patient. Le garçon lui dirait quand il se réveillerait, et pas avant. De toute façon, il devait encore soigner les blessures sur le dos de l'enfant.
Severus retourna soigneusement le garçon sur le ventre d'un rapide mobilicorpus, et examina les entailles sur ses épaules et son côté osseux, ainsi que les marques sur son épaule. La morsure était plutôt méchante, et il se renfrogna en poussant doucement l'épaule gauche du garçon. L'omoplate semblait cassée, ainsi que certains des autres os de la région. Ce qui l'avait mordu avait des mâchoires très puissantes. Il aurait besoin d'un peu de poussos de son laboratoire, mais il pourrait aller le chercher plus tard. Pour l'instant, il devait nettoyer les entailles sur le dos du garçon. À en juger par les éraflures sur les paumes et le visage de Potter, il avait été plaqué par derrière. La morsure semblait également provenir de derrière et se trouvait du même côté que les pires entailles qui partaient des côtes du garçon et descendaient le long de son côté gauche jusqu'à sa cuisse. Il coupa soigneusement le reste des vêtements du garçon et s'arrêta, fronçant les sourcils de consternation. Les fesses du garçon et l'arrière de ses cuisses, et même le bas de son dos, étaient assez lourdement meurtris et douloureux à regarder, et cela n'avait rien à voir avec les autres blessures. En fait, les bleus et les zébrures gonflées semblaient avoir au moins un jour, peut-être plus. On aurait dit qu'il avait été battu brutalement avec une ceinture. Les longues zébrures noires et bleues sur la peau pâle et sanguinolente du garçon lui rappelaient de lointains souvenirs désagréables de moments où son propre derrière était décoré de la même manière. Snape frissonna et chassa ces souvenirs. Le morveux l'avait sans doute mérité. Parfois, tout ce dont un enfant avait besoin, c'était d'une bonne raclée pour le remettre dans le droit chemin. Mais le fantasme de l'enfant arrogant, pourri gâté, qui viendrait à Poudlard l'année prochaine avait disparu. Au moins, ses tuteurs disciplinaient le garçon, même si cela semblait un peu dur pour la peau. Malgré tout, il étala de la pommade murtlap et de la pâte cicatrisante sur les plaies, ce qui atténua un peu le gonflement et la douleur. Le garçon avait assez de douleur sans avoir à s'occuper en plus d'un derrière zébré.
Le Maître des Potions secoua la tête pour se libérer de ses pensées distrayantes et termina de nettoyer les entailles. Une fois que ce fut fait, il versa du dictame sur les blessures qui saignaient encore, en donnant un coup de baguette pour dissiper les vapeurs de potion qui s'accumulaient autour de sa tête. Après avoir refermé toutes les plaies, Snape se recula en soupirant. Il n'avait pas réalisé à quel point il était devenu tendu pendant qu'il travaillait, et ses muscles lui faisaient mal. L'enfant nu allongé sur la table à manger avait l'air si frêle et si mince. La peau du garçon était d'un blanc mortel, tendue de manière inquiétante sur son squelette, exposant chaque os. Il se demanda brièvement pourquoi le garçon était si maigre, mais écarta immédiatement cette idée. L'enfant était probablement un mangeur difficile qui avait trop d'énergie à dépenser. Le professeur tourna les talons et se dépêcha de retourner à son laboratoire pour y chercher des potions de reconstitution du sang et une fiole de poussos.
Lorsqu'il revint, il fut accueilli par les gémissements rauques de l'enfant et ses plaintes d'agonie. Se dépêchant d'aller chercher une autre potion de douleur dans sa boîte transfigurée, il essaya de retourner le garçon. Mais Potter hurla au contact et se tordit faiblement de douleur. Son corps était brûlant de fièvre et il tremblait comme une feuille. Snape grommela pour lui-même en considérant son dilemme. L'enfant était inconscient, bien que souffrant toujours horriblement, et craignait d'être touché, mais il avait besoin du garçon sur son dos pour pouvoir lui faire avaler des potions. Il jeta un charme d'immobilisation sur le garçon pour qu'il ne se fasse pas mal avant de faire léviter doucement le petit enfant pour le retourner sur le dos. Une fois Potter sur le dos, ses gémissements se calmèrent, mais il n'arrêta pas de gémir. Snape eut du mal à ouvrir la mâchoire bloquée du garçon pour lui faire avaler la potion anti-douleur, mais une fois qu'il y parvint, l'enfant retomba dans le silence. Il retira le charme d'immobilisation et fit boire au garçon deux autres reconstituants sanguins, un réducteur de fièvre, un puissant antibiotique et le reconstituant magique. Pour faire bonne mesure, il lui donna également une potion calmante avant de lui verser la fiole entière de poussos dans la bouche. Il utilisa sa baguette pour arranger les os de l'épaule du garçon afin qu'ils guérissent correctement, et recula à nouveau.
Que faire maintenant ?
Il était évident qu'il devait nettoyer le garçon, lui donner un semblant de vêtements et le mettre au lit. Nettoyer tout le sang sur la peau du garçon était plus facile à dire qu'à faire. Il frotta le sang avec son éponge et utilisa un sort de séchage au lieu d'une serviette. Il banda l'épaule de Potter et utilisa un sort complexe pour garder les os immobiles. Il banda le reste du torse de l'enfant et sa jambe après avoir mis une pommade apaisante sur les plaies enflammées. Il était heureux de pouvoir utiliser sa baguette pour le travail délicat consistant à enrouler la gaze et les bandages autour des côtes, de l'épaule et du flanc du garçon. Il avait utilisé presque tous ses bandages et il devait en trouver d'autres. Après plusieurs sorts rapides de nettoyage, le garçon avait l'air raisonnablement propre, et Snape le fit monter à l'étage. Pour l'instant, il n'y avait qu'un seul lit dans la maison (le sien, bien sûr), mais il semblait que Potter allait l'utiliser pendant un certain temps. Il pourrait toujours aller chercher son vieux lit au grenier, mais il faudrait qu'il trouve quelque chose pour le transfigurer définitivement en matelas et en draps. Ça pouvait attendre. Il se sentait trop épuisé pour tenter une magie aussi complexe pour le moment. Guérir était épuisant.
Il parvint à transfigurer l'une de ses chemises les moins appréciées en un vêtement de type blouse d'hôpital pour le garçon, et le glissa sous les couvertures. Le garçon tremblait toujours et gémissait très doucement. Snape toucha le visage du garçon et le trouva plutôt chaud. Sa fièvre n'avait pas beaucoup baissé. Avec un long soupir d'indulgence, le professeur descendit chercher une autre potion contre la fièvre, puis remonta pour la mettre dans la bouche du garçon. Il sortit un calmant pour l'estomac de sa poche d'urgence pour faire bonne mesure (cela ne servirait à rien si l'estomac du garçon se révoltait simplement à cause de toutes les potions qu'on lui faisait ingurgiter) et prit du recul, satisfait. Tout ce qu'il restait à faire maintenant, c'était d'attendre que le garçon commence à aller mieux par lui-même. Les potions l'aideraient, et il devrait être inconscient pendant au moins un jour ou plus, mais quant à sa survie, cela dépendait entièrement de Potter.
« Tu ferais mieux de te battre pour ta vie, morveux » marmonna Snape en regardant l'enfant inconscient. « Je ne serais pas content d'avoir gaspiller tant de potions coûteuses à cause de toi si tu meurs de toute façon. Alors tu ferais mieux de vivre. » Secouant la tête devant sa propre bêtise, (c'était les restes de l'alcool, il en était certain) il redescendit pour nettoyer le désordre.
Il jeta sa cape dans la buanderie, et les vêtements de Potter étaient plutôt bien abîmés. Il ne pouvait pas les réparer, peu importe ses efforts. Cela le convainquit plus que tout qu'un monstre magique l'avait attaqué. La magie ne pouvait pas réparer les dégâts causés par la magie. C'était un simple fait. Il nettoya sa table, le sol où le sang avait coulé et sa chemise où le sang de l'enfant l'avait trempé. Mais rien ne se passa. Fronçant les sourcils, Rogue se concentra un peu plus sur sa magie et jeta un sort pour nettoyer le sang nouveau. Encore une fois, il n'y avait aucun effet. Le sang de l'enfant ne résistait sûrement pas à un simple sort de nettoyage. Le seul type de sang humain qui faisait cela était...
Snape s'assit durement sur sa chaise, son corps tout entier frissonnant d'horreur. Comment n'avait-il pas pu le voir ? ! Tous les signes concordaient ! La lune était pleine ce soir, les blessures magiques du garçon résistaient à la guérison, son noyau magique s'était presque complètement vidé... Mais Severus devait en être certain. Une telle chose ne pouvait pas être laissée à la spéculation. Il prit une bouteille de potions vide et se tourna vers l'évier. Après avoir nettoyé le petit récipient, il y introduisit par magie un peu du sang de la table. C'était un travail laborieux, mais il avait réussi à gratter assez de liquide pour faire des tests et boucha le flacon. Il mit la bouteille dans sa poche et nettoya le sang à la manière des moldus.
Une fois le nettoyage terminé, il ramena le reste des potions inutilisées dans son laboratoire et les rangea. Il installa son chaudron et récupéra plusieurs ingrédients sur ses étagères. Il n'avait jamais effectué ce test sanguin en particulier auparavant, mais il savait quand même comment le faire. Après avoir fait un bon brassage, il fixa la bouteille de sang qu'il avait posée sur sa table de travail. Si le sang était infecté par ce qu'il pensait être, le verser dans la vase blanc cassé de son chaudron transformerait le mélange en une nuance verte nauséabonde. Il prit une profonde inspiration et attrapa la bouteille avant que le mélange ne soit trop cuit.
Les quelques gouttes de sang coagulé firent violemment bouillonner le mélange et Snape retira le chaudron de la flamme pour attendre la réaction. Mais il ne pouvait pas rester à regarder, car à ce moment-là, il fut surpris par un cri à glacer le sang provenant de l'étage et il courut pour voir son patient, empruntant les escaliers deux par deux. Potter se tordait dans le lit, hurlant à l'agonie. Il tremblait de partout et s'agrippait farouchement aux draps avec des mains blanches et tremblantes. Snape poussa un juron et attrapa le garçon avant qu'il ne se tortille hors du lit. Son petit corps tremblait violemment dans une crise d'épilepsie et brûlait d'une fièvre encore plus élevée. Après avoir lutté un peu avec le garçon, il réussit à le séparer du drap et le porta dans la salle de bain. Sa fièvre était trop élevée, et si le garçon avait ce qu'il pensait avoir, un autre réducteur de fièvre ou une potion contre la douleur ne serait pas d'un grand secours de toute façon. Dans la nature, les victimes cherchaient souvent des ruisseaux pour calmer leur douleur et leur fièvre, si elles vivaient aussi longtemps, bien sûr. Il fit entrer le garçon dans sa baignoire et ouvrit le robinet, remplissant la baignoire d'eau tiède et trempant ses vêtements et ses bandages. Heureusement, l'eau calma immédiatement les cris de douleur frénétiques du garçon, soulageant sa douleur et refroidissant la fièvre. Bientôt, le garçon ne faisait plus que gémir. Ses yeux ne s'ouvrirent pas et il ne semblait pas se rendre compte que Severus Snape le tenait encore pratiquement pendant que l'eau coulait. L'homme retira délicatement son bras de sous les épaules du garçon et arrêta l'eau. La quasi-totalité de ses blessures étant sous l'eau fraîche, Potter était plus calme. Snape donna silencieusement un coup de baguette pour sécher sa manche et descendit chercher une potion pour adoucir la gorge. Le garçon perdait sa voix à force de crier et sa gorge devait être à vif à présent.
Il entra dans son laboratoire au sous-sol et se dirigea vers l'étagère de ses potions médicinales. Il avait presque oublié le chaudron qu'il avait abandonné ici et quand il y jeta un coup d'œil, il se figea.
Le liquide à l'intérieur était d'un vert citron vif et nauséabond. Snape s'appuya sur la table pour calmer le violent frisson qui lui traversait le corps. Plusieurs pensées horribles se bousculaient dans son esprit normalement ordonné, mais la première d'entre elles était qu'il n'avait plus aucun doute. Harry Potter avait été attaqué par un loup-garou. À la prochaine pleine lune, la transformation serait complète.
Le-garçon-qui-avait-survécu. Un loup-garou. Il ne supportait presque pas d'y penser.
L'autre chose inquiétante à laquelle pensait Severus était qu'il allait tuer Dumbledore. Quand le vieux découvrirait la disparition de son enfant chéri, bien sûr. Il attendrait de voir combien de temps il faudrait au vieux fou pour dire quelque chose.
Et voici le premier chapitre de cette nouvelle fanfiction. J'étais trop pressée de vous le partager !
