SOUS COUVERTURE
- Non, non, hors de question ! s'écria le Capitaine Hélène Bach
Elle regarda tour à tour son collègue, le Lieutenant Jérôme Delgado et le juge d'instruction avec un air décidé et intransigeant : il n'en était pas question.
- Capitaine, poursuivit le juge, je pense que le Lieutenant Delgado a raison, c'est ce qu'il y a de mieux. C'est le fait que ce soit un civil qui vous bloque ?
- Non ! Enfin si ! Elle soupira, il n'y avait pas que ça mais elle ne pouvait décemment pas expliquer le reste … Pourquoi je n'y vais pas avec Delgado plus tôt ? Tenta t'elle.
- Parce qu'il est médecin et pas moi Hélène, il a plus de connaissance sur le sujet ! Allez tu sais que c'est la meilleure solution.
Evidemment que d'un point de vue pratique et professionnel, c'était la meilleure solution, elle le savait très bien. Mais l'idée de se retrouver en mission sous couverture, avec Balthazar, en se faisant passer pour un couple marié qui plus est, ne l'emballait absolument pas… Leur relation était suffisamment ambigüe comme ça, inutile de mettre de l'huile sur le feu.
- Vous penserez qu'il acceptera ? Demanda le juge en regardant les 2 flics.
Avec un peu de chance il ne voudra pas songea Hélène sans trop vraiment y croire. Connaissant le bonhomme elle l'imaginait plutôt sautant de joie dans son IML…
—
- Si j'accepte ? Vous plaisantez ? J'ai toujours rêvé de partir en mission sous couverture ! C'est génial ! Oh Capitaine ça va être génial vous allez voir ! S'exclama t'il, plus qu'enjoué.
Bon ben voila. Il sautait de joie dans son IML.
- Calmez vous Balthazar on ne part pas en vacances, c'est une enquête de police je vous signale. Il va falloir être discret, c'est pas franchement votre genre ajouta t'elle légèrement agacée par le comportement enfantin du légiste.
- Vous avez raison Capitaine répondit il. Mais ne vous inquiétez pas, je sais être pro ajouta t'il en essayant d'afficher un regard sérieux qui ne masquait pas vraiment son excitation.
Hélène soupira et leva les yeux au ciel, ça allait être un enfer cette mission sous couverture …
- Alors vous me briefez ? Je suis qui ? Un tueur à gage ? Un agent secret ? Ah je sais, un espion qui …
- Un médecin le coupa Hélène.
- Un médecin ? Ah… répondit il un peu déçu. Je suis moi quoi ? Bon ça aurait pu être pire je suppose. Et vous, vous êtes qui ?
Elle le fixa l'air un peu gêné, puis elle ferma les yeux et lui répondit:
- Votre femme répondit elle en grinçant des dents.
- Ma… ma femme ? Wahou. Ok ! Bon. Très bien. Parfait.
Elle rouvrit ses yeux et le regarda. Il était à court de répartie! Ça c'était extraordinaire! Serait-il un peu gêné lui aussi…?
- Ça va aller ? Lui demanda t'elle. Vous allez y arriver ?
Il la regarda avec un grand sourire
- Ne vous inquiétez pas Capitaine, je vais prendre mon rôle très au sérieux. Lui répondit il avec un petit sourire en coin.
- Parfait. Rdv demain à 8h à la DPJ qu'on vous explique la situation. Soyez à l'heure.
Et alors qu'elle tournait les talons pour partir il lui lança :
- Je serai là, vous pouvez compter sur moi Mme Balthazar ! Rigola t'il
Elle s'arrêta, ferma les yeux, souffla un grand coup mais ne prit pas la peine de lui répondre. Un enfer. Ça allait être un enfer.
—
Le lendemain matin, lorsque Hélène arriva au bureau, toute l'équipe était déjà réunie en salle de briefing. Balthazar était assis au premier rang, un paquet de gâteau à la main.
- On attendait plus que vous ma chère et tendre ! Balança t'il devant tout le monde avec un grand sourire.
Hélène le fusilla du regard. Qu'il se permette ce genre de plaisanterie lorsqu'ils n'étaient que tous les 2 était une chose mais devant son équipe au complet, sur son lieu de travail, ça la mettait hors d'elle.
- Balthazar si vous n'êtes pas capable de garder votre sérieux, je vous suggère de rentrer finir votre petit déjeuner chez vous. Rien ne me ferait plus plaisir que de devoir vous remplacer sur cette affaire, c'est clair ? Lui asséna t'elle cinglante.
- Très clair, désolé Capitaine lui répondit-il penaud en se tassant dans sa chaise.
- Parfait. Delagado tu peux démarrer.
- Voici Gabriel et Hélène Dubourg commença Jérôme Delagado en se levant et en affichant à l'écran la photo d'un couple. Médecins biologistes tous les 2, mariés, spécialisés dans la fabrication de méthamphétamine ! Ils ont été arrêtés il y a quelques semaines pour complètement autre chose, ils avaient 2kg de métamphétamines sur eux. En les interrogeant, on a découvert qu'ils faisaient partie d'un gros réseau de trafic de drogue. Ils ont accepté de collaborer pour faire tomber l'homme à la tête de ce réseau, en échange d'une remise de peine. Depuis ils étaient sous surveillance.
Hélène se leva à son tour, appuya sur la télécommande pour afficher la photo suivante : elle montrait une voiture accidentée.
- Le problème c'est qu'ils sont morts tous les 2 dans un accident de voiture ce week end poursuivit elle.
- On est sûr que c'est un accident ? Demanda l'un des hommes.
- A priori oui lui répondit Delgado. Rien ne nous laisse penser le contraire en tout cas. Comme je vous l'ai dit, ils étaient sous surveillance permanente, les gars qui étaient sur le coup ce week end n'ont rien noté d'anormal. Un type bourré à griller un feu il s'est encastré dans la voiture des Dubourg, tout le monde est mort sur le coup.
- Laissez moi deviner Capitaine intervint Balthazar, on va se faire passer pour eux …. ?
- Bravo Sherlock lui répondit elle froidement. Ils avaient une réservation de 2 nuits dans un hôtel parisien à partir de ce soir. On a des raisons de penser que c'est au cours de ce séjour qu'ils allaient être contactés pour une livraison.
- Et comment sait-on que le contact en question ne les connait pas, qu'il ne va pas comprendre que ce n'est pas eux en vous voyant? Demanda un autre homme
- Bonne question, répondit Delgado. Les Dubourg nous ont raconté le mode opératoire, toujours le même. Ils reçoivent par mail une réservation dans un hôtel, ils s'y rendent et au cours du séjour on leur indique ou et quand déposer la came, en général une consigne dans une gare. Ils n'ont jamais rencontré personne, on suppose que le contact ne les a jamais vus, on pense que c'est juste un intermédiaire entre eux et les mecs à la tête du réseau.
La mission est simple, poursuivit Delagado, le Capitaine Bach et Balthazar se feront passer pour Gabriel et Hélène Dubourg. On a 2 gars qui vérifient en ce moment même que la chambre est cleen, qu'il n'y a pas de micro ni de caméra. On aura une collègue infiltrée en temps que femme de chambre qui fera le lien entre Hélène et Balthazar et nous.
Vous vous demandez sans doute pourquoi Balthazar; les Dubourd étaient médecins tous les 2, on ne veut prendre aucun risque. Merci Balthazar d'avoir accepté d'ailleurs ajouta Delgado en lui adressant un petit sourire de reconnaissance.
- On vous enverra des photos de toutes les personnes que l'on croisera, à vous de faire la totale, recherche d'identité, casier, relevés téléphoniques… Potentiellement chaque personne présente à l'hôtel en même temps que nous est suspecte. Ok pour vous ? Lança Hélène.
Un ok unanime retentit dans la salle.
- Parfait ! Balthazar, dans mon bureau. Ajouta t'elle sans le regarder en quittant le briefing.
Balthazar se leva, questionna Delgado :
- Elle s'est levée du pied gauche ou quoi ? Lui demanda t'il sur le ton de la plaisanterie mais légèrement inquiet tout de même.
Delgado sourit et hocha les épaules. Il savait bien que cette mission n'emballait pas vraiment Hélène, ou du moins que le partenaire qu'on lui avait affecté n'était pas son premier choix et il savait pertinemment pourquoi… Même si Hélène refusait catégoriquement de parler de ses sentiments envers le légiste, il n'était pas aveugle et avait bien remarqué le manège de ses 2 amis.
Balthazar rejoignit donc le bureau d'Hélène et prit même la peine de frapper à la porte.
- Entrez ! entendit-il.
- Balthazar ! Vous frappez ? Vous êtes malade ou quoi ? Lui asséna t'elle ironiquement.
- Ben vous avez l'air de si bonne humeur, je ne voulais pas vous mettre en rogne lui répondit il sur le même ton.
Elle le fixa l'air agacé.
- Votre remarque tout à l'heure était tout a fait déplacée.
- Je sais Capitaine, la coupa t'il, désolé mais c'était en rapport avec notre mission, c'était une plaisanterie. Il va falloir vous y habituer à partir de ce soir ajouta t'il taquin.
- Oui bon inutile d'en faire trop non plus maugréa t'elle.
- Bon Capitaine, c'est vous qui êtes venue me chercher je vous signale, je ne vous ai rien demandé. Si vous devez être exécrable mieux vaut partir avec quelqu'un d'autre hein. On est sensé être mariés il me semble et pas au bord du divorce! Si vous êtes incapable d'être aimable avec moi ça ne fonctionnera pas s'emporta t'il.
Hélène le fixa un court instant, prise de court par son énervement soudain. Il avait raison bien sûr, mais cette future promiscuité, le tutoiement qu'ils allaient devoir utiliser, les gestes tendres, le partage d'une chambre d'hôtel pendant 3 jours, ça allait être difficile à gérer … et s'il n'y avait qu'un lit dans la chambre songea t'elle affolée …
Bon il fallait qu'elle reste professionnelle, elle en était parfaitement capable. Cette mission sous couverture ne semblait pas poser le moindre problème de conscience à Balthazar, il en serait de même pour elle !
- Vous avez raison, je suis désolée, j'ai passé une mauvaise nuit c'est tout lui rétorqua t'elle en soufflant un grand coup.
Elle passa derrière son bureau, ouvrit le tiroir et en sortit une petite boîte qu'elle lui tendit. Il l'ouvrit, elle contenait 2 alliances.
- Il faudrait mettre ça déjà lui dit elle un peu gênée.
Balthazar afficha un grand sourire, il prit la plus petite des 2 alliances et attrapa doucement la main d'Hélène afin de lui passer la bague au doigt.
- Hélène, acceptes-tu de ….. commença t'il
- N'y pensez même pas ! Le coupa t'elle en attrapant l'alliance et en la mettant toute seule à son doigt. Elle arborait néanmoins un petit sourire ce qui fit plaisir à Balthazar, elle avait l'air de se détendre un peu ! Il mit la sienne également et regarda sa main, il eut une brève pensée pour Lise évidemment. Il ne pensait pas remettre un jour une alliance, mais en même temps ça n'était qu'une mission hein … rien de sérieux …
- Alors on s'organise comment Capitaine ?
Elle lui expliqua quelques détails techniques supplémentaires puis le libéra.
- Vous passez me prendre ce soir vers 18h, la réservation a été faite à l'Hôtel Millennium à coté de l'opéra Garnier.
- Ok à tout à l'heure Capitaine. J'ai hâte ajouta t'il en lui adressant un petit clin d'oeil !
Elle leva les yeux au ciel, amusée, et le congédia.
Après avoir passé le reste de la matinée à mettre deux ou trois choses au point avec Delgado et son équipe elle rentra chez elle pour préparer quelques affaires.
—
Il était 18h tapantes lorsque la sonnette de la porte d'entrée d'Hélène retentit, Balthazar était ponctuel! Elle souffla un grand coup et alla lui ouvrir.
-Prête? lui demanda t'il avec un grand sourire.
Elle le fixa un court instant. Il avait l'air enjoué, presque excité par leur mission alors qu'elle se sentait stressée et peu à l'aise…
- Ça va Capitaine ? insista t'il devant son mutisme.
- Très bien ! Allons y. Répondit elle un peu froidement, en passant devant lui en sortant de chez elle.
Balthazar la regarda faire, à la fois étonné et quelque peu agacé, sa froideur commençait à l'irriter, mais il ne dit rien pour autant. Ils montèrent en voiture et roulèrent silencieusement jusqu'à l'hôtel.
—
Hélène s'arrêta net en entrant dans leur chambre d'hôtel. Un lit. Pas de canapé, pas de fauteuil un temps soit peu confortable. Juste un lit, une petite table et 2 chaises.
Balthazar qui n'avait pas vu qu'elle s'était arrêtée manqua de lui rentrer dedans et entrant dans la chambre.
- Oups, pardon Cap.. euh Hélène ! Qu'est ce qu'il vous … t'arrive ? Demanda t'il en jetant un oeil dans la chambre. Il comprit tout de suite ce qui embêtait Hélène. Cet énorme lit en plein milieu et rien d'autre.
- Ça ne te plait pas ma chérie ? Ajouta t'il pour détendre l'atmosphère, mais vu le regard que lui lança la jolie blonde il aurait mieux fait de s'abstenir.
- Arrêtez ça Balthazar, il n'y a personne avec nous, inutile d'en faire des caisses.
Bon il fallait mettre les choses au point. Il l'avait déjà fait le matin même mais elle ne semblait pas avoir compris.
- Bon Hélène, stop ! Si on veut être un temps soit peu crédibles, il faudrait arrêter le vouvoiement, arrêter le « Balthazar » et surtout arrêter de m'engueuler et d'être aussi distante ! Je ne vous demande pas de vous jeter à mon cou mais au minimum essayez d'être sympa !
- Mais ….
- Oui je sais la coupa t'il. Je ne suis pas aussi idiot que vous le pensez, j'ai vu. Le lit. Nous sommes 2 adultes, on va bien réussir à partager un lit pour quelques nuits sans que ce soit gênant. Je vous rassure, j'ai pris un pyjama ajouta t'il pour plaisanter. Et vous ? La questionna t'il un peu plus taquin.
Elle le fixa, ne sachant pas sur quel pied danser. Mais tout comme ce matin, il avait raison, il fallait absolument qu'elle se détende et qu'elle joue le jeu.
- Je ne mets jamais de pyjama Gabriel, tu le sais bien ! lui répondit elle simplement en attrapant son sac et en se dirigeant vers la salle de bain.
Balthazar ouvrit la bouche prêt à répliquer mais se trouva à court de répartie, elle l'avait bien mouché là. Il se tourna vers le lit, ferma les yeux et souffla un grand coup. Quand il les rouvrit, Lise était allongée dessus dans son pull blanc, un léger sourire aux lèvres.
- Ben alors mon caramel, stressé à l'idée de partager un lit avec le Capitaine Bach ? Tu en rêves depuis longtemps non ? Tu vas en profiter ? Ajouta t'elle taquine.
- Non Lise, je ne vais pas en profiter, c'est pas mon genre et puis on bosse là je te signale lui répondit il agacé par ses sous entendus.
- Oh t'es chiant Raph, je t'ai connu plus marrant !
Balthazar s'apprêtait à répondre lorsqu'Hélène sortit de la salle de bain.
- A qui vous … tu parles ?
- Personne ! On va dîner ? J'ai faim !
—
Ils descendirent au restaurant de l'hôtel et décidèrent pour commencer de prendre un verre au bar. Hélène s'apprêtait à commander quelque chose lorsque Balthazar lui coupa la parole et commanda 2 coupes de champagne. Elle leva les yeux au ciel, du champagne … était-ce vraiment bien nécessaire.
- Ben quoi, notre premier anniversaire de mariage ça se fête quand même ! ajouta t'il en faisant un clin d'oeil au serveur.
- Bien sûr, très bon choix Monsieur répondit le jeune homme. Tenez, offert par la maison poursuivit il en déposant les 2 coupes sur le bar. Vous séjournez pour un moment à Paris demanda t'il ?
- Merci dit Hélène. On est là pour 3 jours, petit break pour notre anniversaire de mariage poursuivit elle, entrant dans le jeu de Balthazar. On trinque ?
- Bien sûr ma chérie ! Répliqua Balthazar. A nous ! Depuis que je t'ai rencontré i ans, ma vie a changé, je t'aime tellement ! Ajouta t'il en l'embrassant doucement sur la joue.
Hélène se raidit instantanément, mais ne laissa rien paraître. Balthazar semblait tellement sincère qu'elle fut un peu troublée. Elle lui adressa néanmoins un petit sourire attendri et ils se fixèrent un moment. Ils furent interrompus par un serveur qui les avertit que leur table était prête s'ils souhaitaient diner.
Ils s'installèrent, leur table était au bout de la salle, à côté d'une fenêtre si bien qu'ils avaient vue sur l'ensemble du restaurant. Hélène sortit son téléphone et faisant mine de se prendre en photo avec Balthazar, elle filma brièvement les alentours, s'assurant d'avoir l'intégralité des personnes présentes sur sa vidéo. Elle l'envoya ensuite à Delgado pour que son équipe puisse identifier les personnes et éventuellement débusquer leur contact.
Ils dînèrent, parlant de tout et de rien. Hélène devait admettre que c'était finalement assez facile, Balthazar et elle se côtoyaient depuis un bout de temps maintenant et les sujets de conversation ne manquaient pas. Le tutoiement était, par contre, un peu compliqué pour elle encore et dès qu'elle pouvait elle usait de pirouettes linguistiques pour éviter le « tu » sans utiliser le « vous » ! Cela amusait Balthazar qui s'en était bien rendu compte mais se garda bien de le lui faire remarquer. Elle semblait se dérider un peu, inutile de la braquer !
Leur dîner terminé, ils prirent l'ascenseur en même temps qu'un monsieur alors Balthazar qui prenait son rôle très au sérieux se cola à sa Capitaine et la prit par la taille le temps d'arriver à leur étage. Leur contact pouvait être n'importe qui et pouvait les accoster à tout moment, il ne fallait rien laisser au hasard. Une fois de plus Hélène se raidit, surprise par la soudaine proximité du légiste mais elle se laissa faire. Il remplissait son rôle à merveille, bien mieux qu'elle !
Arrivés devant leur chambre Balthazar ouvrit la porte et laissa rentrer sa belle puis la suivit. Elle discuta brièvement avec Delagado par message, ils n'avaient rien pour l'instant. Elle fila ensuite dans la salle de bain pour prendre une douche. Pendant ce temps Balthazar s'affala sur le lit et alluma la télé.
Lorsqu'elle sortit de la salle de bain, Hélène avait enfilé un teeshirt et un petit short de nuit, elle trouva Raphael en caleçon et teeshirt devant la télé allongé en plein milieu de lit, les bras derrière la tête.
- Je croyais que tu ne mettais pas de pyjama ! Je m'attendais à te voir sortir de là en tenue d'Eve ! la taquina t'il.
- Je ne veux pas vous mettre mal à l'aise Balthazar répondit elle avec un clin d'oeil.
- « Te » mettre mal à l'aise Hélène ! Et je m'appelle Gabriel ici !
- Oui bon ça va, on est seuls dans la chambre je vous … te signale ! Ça te dérangerait, mon chéri dit elle avec un sourire exagéré, de te décaler un peu que je puisse me coucher ?
- Mais pas du tout mon amour lui répondit il avec un grand sourire et en se décalant un tout petit peu.
Hélène s'allongea dans le lit, à quelques centimètres de Balthazar. Ils ne se touchaient pas mais elle pouvait sentir sa chaleur corporelle tellement ils étaient proches. Elle était terriblement mal à l'aise, droite comme un piquet et n'osait pas bouger.
- Bonne nuit lui glissa t'elle en se tournant et en se décalant au maximum au bord du lit.
- Bonne nuit Hélène lui répondit doucement Balthazar en éteignant la télé et la lumière.
Un centimètre de plus et elle était par terre… elle allait passer une nuit affreuse c'était certain !
—
Elle se réveilla le lendemain matin avec le sentiment d'avoir passé une excellente nuit! Elle était complètement reposée. Après ce premier constat des plus agréable, elle se rendit compte du pourquoi de la chose : elle était allongée sur le dos en plein milieu du lit, un bras chaud et bronzé en travers de son ventre et au bout de ce bras, une main glissée sous son teeshirt, à même sa peau. Elle tourna doucement la tête et tomba nez à nez, au sens propre, avec Balthazar, qui dormait encore, allongé sur le ventre la tête sur le même oreiller qu'elle et donc son bras qui la serrait contre lui.
Un vent de panique s'empara d'elle ! Comment avaient ils pu se retrouver dans cette position ? Elle n'était pas du tout du genre à dormir collée serrée en plus ! Et comment allait elle sortir de là ?
Elle décida de bouger légèrement, elle ne voulait surtout pas le réveiller, elle espérait qu'il la relâcherait. Manque de bol c'est l'effet inverse qui se produisit et il resserra sa prise, sa main remontant un peu par la même occasion et se retrouva à quelques centimètres de sa poitrine. Elle frissonna puis une douce chaleur s'empara d'elle, qu'est ce qu'elle était bien dans ses bras … Elle décida finalement d'attendre qu'il se réveille, elle ferait alors semblant de dormir et hop ni vu ni connu.
Raphaël ouvrit finalement un oeil un petit moment plus tard et un grand sourire s'afficha sur son visage quand il constata qu'il tenait fermement sa Capitaine contre lui. Il leva légèrement la tête, elle dormait encore, aussi en profita t'il pour déposer un petit baiser à la commissure de ses lèvres et retira doucement et un peu à contre coeur sa main en profitant quand même pour caresser le ventre de sa partenaire. Il fallait qu'il se lève car cette promiscuité inattendue avec Hélène avait pleinement réveillé une autre partie de son anatomie et il ne voulait surtout pas qu'elle s'en rende compte.
Il se leva et fila dans la salle de bain.
Hélène s'autorisa alors à relâcher son souffle, elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle avait arrêté de respirer dès qu'elle l'avait sentit se réveiller. Allez il fallait se remettre dans la mission, oublier ce réveil enlacée à son légiste, oublier son baiser, oublier sa main chaude sur sa peau … Ce réveil allait la hanter un long moment … Elle émergeait à peine de ses pensées lorsqu'il sortit de la salle de bain, torse nu et une serviette autour de la taille. Il ne lui facilitait vraiment pas les choses !
- Ah tu es réveillée ! Bonjour Hélène ! Bien dormi ? Moi j'ai dormi comme un bébé !
- Bof mentit elle. Elle n'avait pas aussi bien dormi depuis belle lurette mais elle ne pouvait décemment pas lui dire ça, il s'en attribuerait tout le mérite, c'était certain ! Il n'aurait pas tort ceci dit …
- Ah mince. J'espère que ça ira mieux cette nuit !
- Avec un peu de chance on identifie notre type aujourd'hui et il n'y aura pas d'autre nuit, croisons les doigts répondit elle en se levant.
- Euh oui, tu as raison sans doute répliqua t'il un peu décontenancé. Il aurait bien prolongé son séjour de plusieurs nuits si ça voulait dire se réveiller tous les matins collé à Hélène. Mais elle ne semblait pas de cet avis!
On frappa à la porte. Balthazar alla ouvrir et se retrouva nez à nez avec Delgado déguisé en garçon de chambre. Il le fit entrer en vérifiant qu'il n'y avait personne dans le couloir.
- Delgado ? Mais qu'est ce que vous fichez ici ?
- C'est qui chéri ? lança Hélène depuis la salle de bain. Elle en sortit en suivant, toujours en pyjama. Jérôme ? Mais que fais tu ici ?
- « Chéri » ? Bonjour à vous 2 aussi! La collègue qui devait être infiltrée dans l'hôtel a eu un empêchement, je l'ai remplacée au pied levé expliqua t'il en regardant autour de lui : un grand lit défait, Balthazar en serviette et Hélène en pyjama. Il haussa un sourcil et les regarda. Je vois que tout va bien s'amusa t'il. On a fait une petite grasse mat ?
- Oui bon ça va Jérôme. Tu as quelque chose pour nous ?
- Rien du tout, on a passé la nuit à identifier les gens qui apparaissent dans ta vidéo, personne ne sort du lot. Vous avez dormi dans le même lit ? enchaina t'il, passant du coq à l'âne.
- On a pas eu vraiment le choix maugréa Hélène, tu vois une autre solution toi ?
- Euh non… répondit il bêtement. Bon je vais vous laisser vous habiller peut être ajouta t'il avec un petit sourire. On reste en contact ? Il s'apprêtait à sortir de la chambre lorsque Balthazar l'interpela.
- Ben tant que vous êtes là vous voulez pas faire notre lit et vous occuper des serviettes sales ? Et vous prenez les commandes de petit déjeuner ?
Hélène étouffa un rire, quant à Delgado il riait jaune ! Il sortit de la chambre en marmonnant.
- Bon c'est pas tout mais j'ai faim moi ! Je commande, allez vous doucher !
—
Après un solide petit déjeuner, alors qu'ils se demandaient comment ils allaient occuper leur journée, le téléphone de la chambre sonna. Balthazar décrocha.
- Allo ?
- Gabriel Dubourd ? Demanda une voix masculine
-Euh oui c'est moi, vous êtes ? Répondit Balthazar en faisant signe à Hélène de venir écouter. Il activa le haut parleur.
Hélène s'empressa d'appeler la DPJ pour qu'ils essaient de tracer l'appel.
- T'occupes ! Tu as ce que je veux? Poursuivit la voix
- Ça dépend, vous voulez quoi ? Plaisanta Balthazar. Hélène lève le foudroya du regard, agacée, c'était pas le moment de plaisanter.
- Joue pas avec moi Dubourg. Je veux récupérer 2kg aujourd'hui tu les as oui ou non ?
Hélène lui chuchota :
- Faites durer, ils n'ont pas encore tracé l'origine de l'appel. Il acquiesça.
- Oui c'est bon. Pour info elle est légèrement bleue parce qu'en fait j'ai utilisé de la méthylamine cette fois et non plus de la pseudoéphédrine, et c'est cette molécule voyez vous qui donne la couleur bleue aux cristaux. Je vous le dis pour que vous ne soyez pas étonné. Mais ça n'empêche pas qu'elle soit …..
- Ok ok arrêtez votre charabia. Le casier numéro 24 est payé pour la journée dans la consigne à bagages de la gare de l'Est. Le code c'est 2201. Vous déposez la marchandise dedans aujourd'hui avant 14h. C'est compris ?
- Compris répondit Balthazar. Et …
Il n'eut pas le temps de poursuivre que le type avait raccroché.
Hélène avait la DPJ en ligne, ils étaient entrain de tracer l'appel.
- Alors ? Demanda t'elle agacé. Pourquoi ça prend temps de temps ?
- C'est bon on l'a! C'est une ligne interne à l'hôtel Capitaine! Il appelle de l'hôtel.
La blanchisserie apparemment !
- Merde ! Balthazar magnez vous !
Ils descendirent en quatrième vitesse, se précipitèrent à la réception.
- Où peut-on trouver la blanchisserie svp ? Demanda Hélène au monsieur derrière le comptoir de l'accueil.
- C'est au premier sous sol mais l'accès est interdit au public. Si vous avez du linge à laver, dites le moi, j'enverrai quelqu'un s'en occuper Madame répondit aimablement le réceptionniste.
Hélène s'apprêtait à sortir sa carte de flic lorsque Balthazar l'interrompit.
- Le monsieur à raison ma chérie, on donnera ça au garçon de chambre, il n'y a pas d'urgence ! Allez viens ! Il l'attrapa par la taille et repartit en direction de leur chambre. Elle se laissa faire jusqu'à la chambre mais elle n'en pensait pas moins, comment osait-il ?
- Non mais Balthazar à quoi jouez vous ? Lui cria t'elle en se dégageant vivement de son emprise. Elle était furax.
- On ne va pas griller notre couverture comme ça Hélène ! Le mec qui nous a contacté c'était juste un intermédiaire non ? Bon ben on va faire ce qu'il a dit et vous interpellerez la personne qui vient chercher le sac gare de l'Est !
Il avait raison bien sûr. C'est juste qu'elle voulait en finir le plus tôt possible avec cette mission. Il était trop tactile, trop familier, trop envahissant, il y avait trop de baisers … bref c'était trop, trop de Balthazar! Elle n'aurait jamais du accepter, elle n'arrivait pas à faire la part des choses. Ses sentiments envers Balthazar lui faisait faire n'importe quoi, elle déraillait complètement !
- J'aimerais bien que vous cessiez de vous prendre pour un flic, c'est pas vous qui décidez c'est clair ? Je suis la flic en charge sur cette enquête alors vous m'obéissez Balthazar, compris ? Elle ne pu s'empêcher de le recadrer même s'il n'avait pas tort.
- Ok Capitaine. Mais j'ai eu raison et vous le savez très bien. Répliqua t'il en la regardant, sans sourciller, un petit air arrogant au fond des yeux.
- Vous me fatiguez Balthazar. Elle mit un terme au débat et attrapa son téléphone pour tenir Delgado au courant.
—
Ils s'empressèrent de remplir leur mission et allèrent déposer un sac contenant 2kg de méthamphétamine dans la consigne à bagages de la gare de l'Est en suivant les indications reçues par le type de la blanchisserie.
Une douzaine de gars de la DPJ était infiltrée dans la gare, au niveau de la consigne bien sûr et à toutes les entrées. Le type qui viendrait chercher le sac ne pouvait pas leur échapper.
Alors qu'ils venaient de rentrer à l'hôtel dans leur chambre, Hélène demanda à Balthazar :
- Au fait comment vous savez tout ça, sur la fabrication de la drogue et tout? Ne me dites pas que vous vous êtes déjà amusé à fabriquer de la meth dans votre labo … ? Demanda t'elle à moitié inquiète et à moitié amusée. Avec lui elle pouvait s'attendre à tout.
- Si ça m'était arrivé, vous pensez bien que je ne l'avouerais pas à une Capitaine de police lui répondit il mystérieux. Aussi aimable et jolie soit elle ! Ajouta t'il un brin taquin.
Elle le fixa, un air menaçant dans le regard.
- Je plaisante Capitaine ! Ce n'est pas parce que je connais la théorie que je l'ai forcément mis en pratique !
- On apprend ça en médecine ? Eh bien c'est du joli …
- Pas en médecine Capitaine ! Breaking bad !
Elle le regardait comme si elle n'avait aucune idée de quoi il parlait.
- Attendez, ne me dites pas que vous n'avez pas regardé Breaking Bad ? La série télé ? Ça ne vous dit rien ? Un prof de chimie qui apprend qu'il a un cancer et plus que quelques mois à vivre donc il va fabriquer et vendre de la meth pour se faire plein d'argent et mettre sa famille à l'abri ! Géniale cette série !
- Ah oui génial, belle leçon de moralité ! répliqua t'elle ironique. J'aime pas les séries télé, des enquêtes qui mettent 40 épisodes à être résolues avec les 2 héros qui se tournent autour ça me fatigue. Dites donc entre Miss France et ça, vos gouts télévisuels sont intéressants… J'aimerais pas passer mes soirées avec vous ajouta t'elle ! Elle se mordit les lèvres, elle n'aurait pas du dire ça parce que d'une part c'était faux, elle crevait d'envie de passer ses soirées avec lui même si ça voulait dire regarder des navets à la télé tous les soirs. Et d'autre part, il allait rebondir, c'était sûr …
- Vous ne pouvez pas dire ça avant d'avoir passer une soirée avec moi Hélène dit-il plus doucement en s'approchant d'elle. Je suis sûr que vous pourriez trouver ça sympa, je ne fais pas que regarder la télé, d'autant plus quand il y a une belle femme avec moi, ajouta t'il plein de sous entendus tout en replaçant une de ses mèches blondes derrière son oreille.
- Arrêtez ça Balthazar lui demanda t'elle sans grande conviction, se reculant légèrement pour s'éloigner de lui. Il était trop proche. Beaucoup trop proche.
- Arrêter quoi ? Demanda t'il doucement en laissant trainer sa main sur sa joue et en se rapprochant à nouveau d'elle.
Non non non, elle ne pouvait pas se laisser faire, le laisser faire !
- STOP Balthazar ! Cria t'elle, se reculant à nouveau. Qu'on joue au petit couple devant les autres pour la mission, ok mais là il n'y a que nous, alors arrêtez ! Arrêtez de me toucher et arrêtez de m'embrasser surtout !
- Mais enfin je vous ai à peine embrassée sur la joue hier devant le serveur, il ne faut pas exagérer non plus ! Si ça vous embêtait tant que ça de faire cette mission avec moi, il fallait choisir quelqu'un d'autre ! Il commençait à s'énerver lui aussi.
- Simplement hier devant le serveur ? Demanda t'elle incrédule. Et ce matin alors ?
Elle se mordit les lèvres. Merde ! Elle regretta ses paroles aussitôt, maintenant il savait qu'elle était réveillée …
- Vous étiez réveillée ? Mais … euh … bafouillait Balthazar un peu gêné. Il se racla la gorge et se reprit, elle ne l'avait pas repoussé … Pourquoi vous m'avez laissé faire sans rien dire si ça vous dérange tant que ça Capitaine, hein?
Hélène le regardait sans rien dire, toujours pleine de fureur mais un peu gênée également.
- Je sais pourquoi vous n'avez rien dit, poursuivit il en s'approchant.
Elle recula encore si bien qu'elle se retrouva dos au mûr, littéralement.
- Vous n'avez rien dit parce que ça vous a plu, lui dit il plein d'assurance, un léger sourire aux lèvres.
- Vous êtes bien sûr de vous Balthazar lui répondit elle, le défiant du regard. Elle était collée au mûr et Balthazar était juste devant elle, il la regardait dans les yeux avec son petit sourire charmeur.
- Alors, on en parle Hélène ou on continue à faire comme s'il n'y avait rien ? lui demanda t'il doucement. Il approcha sa bouche de son oreille et murmura : j'ai adoré me réveiller collé à toi.
Elle frissonna, posa ses mains sur son torse, elle s'apprêtait à lui répondre lorsque son téléphone vibra dans sa poche.
- Tu vibres lui glissa t'il doucement dans l'oreille puis il se recula et plongea son regard dans le sien. Elle était complètement figée, frustrée, c'était LE moment, celui qu'elle attendait et redoutait le plus depuis plusieurs mois maintenant et voila qu'ils étaient interrompus.
Balthazar attrapa son téléphone dans la poche arrière de son jean, ce qui n'améliora pas son état, et lui tendit. C'était Delgado.
Elle se racla la gorge et répondit :
- Oui Delgado qu'est ce qu'il y a ? Demanda t'elle un peu trop froidement. Balthazar sourit devant la frustration évidente d'Hélène.
- Euh je te dérange peut être ? C'est juste pour te prévenir qu'on attrapé le mec qui est venu chercher la drogue. On le ramène à la DPJ. Tu rentres l'interroger ?
- Euh oui, ok, j'arrive répondit elle, moitié satisfaite de cette arrestation et moitié déçue d'avoir été interrompue. Elle raccrocha et regarda Balthazar. Il était toujours très proche, il avait posé ses mains sur sa taille.
- Il faut que j'y aille. Delgado a eu le type. Désolée ajouta t'elle doucement.
- Il n'y a pas de quoi Capitaine, le boulot d'abord, hein ? Je te raccompagne ?
- Ok.
Ils n'échangèrent pas un mot dans la voiture, gênés et frustrés tous les 2. Une fois de plus interrompus si proche du but.
Arrivés devant la DPJ, Balthazar se gara. Hélène murmura un merci, descendit de voiture et commença à se diriger vers son bureau lorsqu'elle fut pris d'un élan de courage. Ils ne pouvaient pas en rester là une fois de plus, elle n'allait pas le supporter. Elle fit demi tour, se baissa pour passer la tête à travers la fenêtre et dit simplement:
- 20h chez moi ?
Un large sourire éclaira le visage de Balthazar. Il ne voulait pas la brusquer, il attendait qu'elle revienne vers lui et elle l'avait fait.
- Avec grand plaisir Capitaine !
—
Hélène passa le reste de la journée à boucler l'affaire, le type interpellé à la gare avait parlé, il avait balancé le nom de l'intermédiaire qui travaillait à la blanchisserie de l'hôtel, et qui avait lui aussi été interpelé dans la foulée. Ils étaient tous en garde à vue et se préparaient à passer de longues années derrière les barreaux.
Hélène reçu les félicitations du juge d'instruction et du procureur pour ces arrestations et c'est sur cette note de fierté du devoir accompli qu'elle rentra chez elle. Une autre « affaire » l'attendait pour laquelle elle se sentait nettement moins à l'aise…
Elle arriva chez elle un peu avant 20h. Elle envisagea de se mettre aux fourneaux mais, d'une, elle était nulle en cuisine et de deux, le frigo était vide… Elle décida de se détendre et se servit un verre de vin. Elle s'installa sur le canapé et réfléchit à la marche à suivre. Comment allaient ils réussirent à se parler, sans tourner autour du pot ou pire, sans se crier dessus. Elle décida de la jouer comme un interrogatoire en fait, il fallait y aller subtilement, rester un peu vague au début, laisser l'autre parler. C'est alors que la sonnette retentit. Elle s'approcha de la porte d'entrée souffla un grand coup pour se donner une contenance et l'ouvrit.
Il était là, en jean et chemise et un sourire ravageur.
Elle lui fit signe de rentrer ce qu'il fit. En passant devant elle, il l'embrassa sur la joue en lui murmurant d'une voix douce et chaude :
- Bonsoir Hélène.
Et alors là, elle ne comprit pas ce qu'il se passa… elle tourna légèrement la tête alors que ses lèvres étaient encore posées sur sa joue si bien qu'elles atterrirent sur celles d'Hélène. En deux temps trois mouvements, elle était plaquée contre le mûr de l'entrée par le corps de Balthazar qui avait pris possession de sa bouche. Elle qui voulait discuter tranquillement et parler sérieusement de tout ça, la voila qui s'acharnait sur les boutons de sa chemise en même temps qu'il passait ses mains sous son pull heureux de retrouver la sensation qu'il avait éprouvé le matin même. Ils ne se séparaient que pour reprendre leur souffle. Elle lui retira sa chemise, il en fit de même. Il passa ses mains sous ses fesses, la souleva et lui glissa d'une voix rauque dans l'oreille :
- Ta chambre ?
Au ….au fond …. du …. du couloir , réussit elle tant bien que mal à articuler alors qu'il l'embrassait dans le cou, lui mordillant l'oreille.
—
Lorsqu'elle émergea quelques heures plus tard, ils étaient dans une position similaire à ce matin, excepté le fait qu'ils étaient entièrement nus ! Elle soupira de bien être ce qui le réveilla. Il releva la tête et plongea son regard dans le sien.
- Alors on ne fait pas semblant de dormir cette fois mon Capitaine ? Lui demanda t'il en l'embrassant.
- Très drôle …
- Je n'ai pas pu m'en empêché, désolé… s'excusa t'il en lui déposant un petit baiser dans le cou et en promenant sa main le long de son corps.
Elle frissonna, passa ses mains dans ses cheveux et l'attira sur elle.
- On en parle ? Demanda t'elle pas très sure d'elle
- De quoi tu veux parler ? Lui répondit il continuant ses explorations, feignant de ne pas comprendre ce qu'elle voulait dire. Il n'avait pas la moindre envie de parler de tout ça, de ce qu'ils venaient de faire impliquait, il avait juste envie de vivre le moment présent, il avait envie d'elle, encore et encore… Il l'embrassa pour la faire taire alors qu'elle s'apprêtait à répliquer. Puis il descendit doucement sa bouche sur sa poitrine, s'attardant sur un sein puis sur l'autre, la faisant gémir, puis il continua ses baisers le long de son ventre. Il s'arrêta d'un coup, releva la tête et rencontra le regard interrogateur et frustré d'Hélène.
- Alors avoue que je suis plutôt bon en mission sous couverture, non …?
Elle rit de sa plaisanterie. Sans attendre sa réponse il reprit ses baisers, disparaissant sous la dite couverture et l'embrassa exactement là où elle voulait.
- Excellent répondit elle en gémissant, le meilleur ….
