Bonjour !

Bienvenue et merci de vous être arrêtés sur cette fanfiction ! Il s'agit de la première Dramione que je publie. J'espère que celle-ci vous plaira suffisamment pour rester jusqu'à son point final. Ça sera une mini-fanfiction de 5 chapitres. J'ai souhaité écrire une histoire que j'aurai aimé lire. Je n'ai pas eu l'occasion de lire beaucoup de Dramione lorsqu'ils sont plus âgés alors j'avais envie d'explorer cette piste ! Vous y trouverez une dose d'humour, de l'amour (ben oui, on est là pour ça hein ahah) et un peu de drama aussi. Je mets un Rating M pour la présence de caractères sexuel explicite à certains passages.

Les personnages et l'univers appartiennent à J.K Rowling.

Et je tiens à remercier Audelie pour sa patience et son super travail de relecture !

Bonne lecture !

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Chapitre 1 :

Une lettre se faufila dans l'interstice de la fenêtre, profitant que cette dernière soit entrouverte. Hermione Weasley découpait soigneusement de la menthe pour son infusion, lorsque la missive se posa sur son plan de travail. Interpellée par le cachet adossait à l'enveloppe, la brune fronça les sourcils. Elle l'ouvrit sans attendre, les doigts quelque peu tremblants.

COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE

Chère Mrs Weasley, Cher Mr Weasley,

Je tiens à vous informer que vous êtes convoqués le lundi 13 janvier 2020 à 14h dans le bureau de la directrice, suite au comportement inapproprié de votre fille, Miss Rose Weasley.

Veuillez croire, Chers Parents, en l'expression de mes sentiments distingués.

Minerva McGonagall

La directrice de Poudlard

Hermione relut les dernières italiques de la lettre pour s'assurer qu'il s'agissait bien de sa fille. Mais il n'y avait aucun doute. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour que Ron et elle se retrouvent convoqués dans le bureau de la directrice ?

Rose était une bonne élève, comme elle-même l'était à son âge. Et même si son caractère était très affirmé, Hermione n'arrivait pas à imaginer la bêtise que sa fille avait bien pu faire. Mais après tout, les enfants sont une source intarissable de surprise.

La journée d'Hermione passa aussi rapidement que Josef Wronski poursuivant le vif d'or pendant la coupe du monde. Les nombreuses affaires du Ministère lui demandaient tout son temps et son énergie. Mais, outre un épanouissement personnel, son travail était un excellent moyen de ne pas ruminer ses broutilles familiales. Et en l'espace de quelques heures, elle ne pensait déjà plus à cette lettre.

Le soir même, lors du repas, la brune fit part à Ron de cette nouvelle inattendue. Il fut tout aussi surpris qu'elle. Tous deux s'interrogèrent sur ce qu'il avait pu se passer au collège pour leur valoir une telle convocation, mais ce qui ennuyait le plus Hermione, c'était de savoir qui se présentera devant McGonagall. De son côté il était évident qu'elle ne pouvait pas y assister, son agenda était complet jusqu'à la fin de l'année !

– Tu pourras y aller s'il te plaît ? demanda poliment Hermione.

– Ma chérie, il y a beaucoup de travail au magasin en ce moment. En plus, George s'est blessé à la main et je dois pratiquement tout faire ! Je me vois mal le laisser seul une après-midi entière…

Hermione faillit s'étouffer avec ses petit-pois, elle ne s'était pas attendue à cette réponse. Elle ne lui demandait que très peu de chose et sur ce coup, il lui rendrait un immense service s'il pouvait y aller.

– Ron, je ne peux pas. Ce jour-là je suis en déplacement.

– Tu ne peux pas reporter ? demanda Ron en se grattant le sommet de la tête. Nous devons préparer tout le réassort du magasin. Ça m'embête vraiment de laisser mon frère seul.

– Je… très bien, si nous n'avons pas d'autres choix alors j'irai, souffla Hermione, résignée.

– Tu es la meilleure, merci !

Visiblement, le rouquin n'avait pas senti que cette décision était prise avec dépit. Pourquoi n'y avait-elle pas réfléchi plus tôt ? La vie était si simple, il suffisait de tout reporter ! Cette insouciance ne fonctionnait pas dans le monde où elle travaillait. Épuisée par sa journée, la sorcière n'avait pas la force de lutter ce soir. Elle finit son assiette et s'éclipsa rapidement dans leur chambre pour se reposer.

[...]

Le jour venu, Hermione atterrit dans l'âtre du bureau de la directrice. Elle passa ses mains sur ses cuisses d'un geste sec pour lisser sa jupe de tailleur qui avait été froissé durant son voyage.

– Veuillez m'excuser pour ce retard. Ron n'a pas pu se libérer, mais…

Les dernières paroles de la brune moururent dans sa gorge lorsqu'elle releva son regard ambré vers quatre paires d'yeux. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'un autre élève, accompagné de son père, ne soit convoqué en même temps que sa fille. Et quel père ! Drago Malefoy se tenait à côté de son héritier, dos bien droit sur son siège et les yeux rivés sur Hermione.

Cela faisait longtemps que la sorcière ne l'avait plus aperçu au Ministère. Son teint était plus cireux que dans ses souvenirs, avec des traits beaucoup plus marqués. Ses cheveux parfaitement tirés sur le côté n'avaient plus leur brillance d'autrefois. Et ses prunelles d'un gris orageux étaient éteintes, ne reflétant plus cet air supérieur. Toute aura de vie semblait l'avoir quitté. La principale cause était le décès de sa femme, Astoria. Cette annonce n'avait laissé personne indifférent, pas même Hermione. Elle ressentit un pincement au cœur en rapportant cette situation à son foyer. Il était inconcevable pour elle de perdre un membre de sa famille. Si cela devait arriver un jour, elle ne s'en remettrait pas.

La voix de son ancienne professeure de Métamorphose la fit sortir de ses sombres pensées.

– Mrs Weasley, nous n'attendions plus que vous. Je vous en prie, asseyez-vous, déclara la directrice en lui montrant d'un geste de main le dernier siège vide.

Hermione s'assit sans un bruit et lança un regard interrogateur à sa fille qui lui répondit en lui montrant du menton son camarade de classe. Ce dernier avait la tête baissée et tentait de se faire tout petit.

– Bien, maintenant que tout le monde est là, nous pouvons commencer. Je vous en prie jeunes gens, contez vos exploits à vos parents.

– F'est de fa faute ! balbutia Rose en dirigeant un doigt accusateur vers le plus jeune Malefoy.

– Je ne souhaitais pas ces conséquences... répondit Scorpius en grimaçant.

– Et bien tu aurais dû réfléfir à deux fois afant de fouer à l'idiot !

– Rose ! l'interpella Hermione en fronçant les sourcils.

Le comportement de sa fille la mettait dans l'embarras. Elle paraissait affreusement furieuse contre le blondinet. Mais Hermione hoqueta de surprise en voyant l'horrible denture de l'adolescente. Elle comprenait mieux pourquoi celle-ci avait du mal à parler. Ses dents étaient complètement désordonnées et d'une couleur jaune oscillant vers l'orange. Quelle horreur. Il était certain qu'un ogre était bien mieux loti que cette pauvre Rose. La jeune fille posa ses deux mains sur sa bouche, honteuse, et papillonna des yeux pour s'empêcher de pleurer.

La directrice tinta sa baguette contre le vieux bureau pour demander le silence.

– Suite au regrettable incident causé par Mr Malefoy, Miss Weasley a tenté de le métamorphoser en lampe de chevet. Fort heureusement, le sortilège a atterri sur un cahier. Mais si je vous ai convoqué aujourd'hui, c'est parce que ce n'est pas la première fois que cela se produit. Je prends en compte ce qu'a traversé Scorpius, cela peut le rendre...

– Ne mentionnez pas sa mère, Madame la directrice, la coupa sèchement Drago, le visage impassible.

– Mr Malefoy, ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère.

– Je suis le mieux placé pour savoir comment se porte Scorpius. Si vous désirez remettre en question la manière dont mon fils fait son deuil, alors je n'ai plus de temps à perdre ici.

Le sorcier se leva de sa chaise et lança un regard glacial à la directrice. Il lâcha un sec « Mesdames » et sortit du bureau sans un mot de plus. Une gêne s'installa dans la pièce et personne n'osa prendre à nouveau la parole. Hermione frotta ses mains entre elles et fixa la porte par laquelle Malefoy était sorti. À sa place, elle aurait sûrement réagi pareil. La situation était suffisamment compliquée pour qu'un tiers se permette de rajouter son grain de sel.

– Veuillez m'excuser, dit précipitamment Hermione en sortant à son tour du bureau.

Elle descendit l'escalier en colimaçon avec agilité et marcha d'un pas rapide pour rattraper son ancien camarade de classe.

– Malefoy !

Ce dernier s'arrêta net et se retourna vers elle d'une manière nonchalante. La sorcière arriva à sa hauteur et reprit avec mal son souffle.

– Je n'ai pas pu te le dire avant, tu sais avec la campagne pour le poste de ministre et la prise de fonctions, enfin bref. Je suis vraiment désolée pour toi et ton fils. Toutes mes condolé...

– Garde ta salive pour tes beaux discours au Ministère, l'arrêta brusquement Drago.

Les traits de Malefoy, déjà bien fermés, se durcirent un peu plus et il s'en alla. Hermione laissa un petit soupir s'extirper d'entre ses lèvres et observa la longue silhouette du blond s'effacer au détour d'un couloir. Ils n'avaient jamais été proches, bien au contraire. Ils s'étaient détesté une bonne partie de leur vie. Et même si au gré des années leur relation était devenue plus cordiale, elle comprenait qu'il ne veuille pas de sa compassion et de sa pitié. Mais, ils avaient grandi et elle ne souhaitait à personne ce que Malefoy venait de vivre, pas même à son pire ennemi.

Après cette entrevue dans le bureau de la directrice, Hermione n'avait pas reparlé de cette histoire à sa fille. Elle voulait la laisser gérer seule son amitié avec le jeune Malefoy. De plus, un important trafic d'œufs de Dragon avait été découvert, ce qui menaçait grandement l'ordre public. Sans compter les nombreuses révoltes de vampires contre les producteurs d'ail. Ces derniers avaient décidé d'en cacher partout pour les repousser, infestant les villages d'une odeur nauséabonde. Alors, s'occuper des histoires de garçons de sa fille n'était pas dans ses priorités actuelles.

Lorsqu'elle raconta à Ron le rendez-vous avec McGonagall, il s'était contenté de lever les yeux au ciel et de lui rappeler qu'ils avaient fait bien pire à son âge. Son mari avait sûrement raison, Rose était une gentille fille qui ne leur avait jamais posé aucun problème, cette dispute avec Scorpius Malefoy n'y changerait rien.

[...]

Un mois plus tard, assise dans le fauteuil en cuir de son bureau, Hermione relatait à son époux les événements qui venaient de se produire au sein du Ministère. Lorsqu'une lettre s'infiltra dans l'espace entre la porte et le sol et se posa dans les mains de la brunette.

Ron lui lança un regard interrogateur et l'invita à l'ouvrir, bien trop impatient de savoir son contenu. La sorcière fronça machinalement les sourcils et s'exécuta avec contenance.

COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE

Chère Mrs Weasley, Cher Mr Weasley,

Nous vous informons que vous êtes convoqués le jeudi 13 février 2020 à 15h dans le bureau de la directrice, suite au comportement inapproprié de votre fille, Miss Rose Weasley.

Veuillez croire, Chers Parents, en l'expression de mes sentiments distingués.

Minerva McGonagall

La directrice de Poudlard

Hermione relisait une énième fois les mots qui étaient similaires à ce qu'elle avait reçu le mois précédent.

– C'est pas vrai, quel Scroutt à pétard l'a encore piquée ?

– C'est Rose ? demanda Ron en grimaçant.

– Oui... je ne sais pas ce qu'il lui prend. Pourquoi est-elle aussi dissipée ?

La brune tendit la lettre à son mari et elle s'enfonça dans son fauteuil en fermant les yeux.

– J'ai peut-être loupé quelque chose, je ne suis pas assez présente pour elle... Hermione souffla de lassitude et rouvrait les yeux pour observer Ron.

– Cela doit peut-être y jouer. C'est vrai que tu es beaucoup moins disponible maintenant que tu as été élue ministre et...

– Ah, donc c'est de ma faute ? le coupa sèchement Hermione.

– Non ! Enfin si, ça doit bien y contribuer un peu...

– Très bien. Tu peux le dire que je suis une mauvaise mère !

– Mais ne le prends pas comme ça. Hermione... Hermione reviens !

L'ancienne rouge et or en avait assez entendu. Elle se dirigea vers la sortie et prit le soin de claquer violemment la porte pour faire savoir son mécontentement. Ses nerfs étaient bien trop fragiles en ce moment et un rien l'énervait. Elle ne supportait plus les remarques de Ron, même si ce n'était que sa maladresse habituelle, il avait le don de piquer là où ça faisait mal. Hermione avait conscience d'avoir mis de côté sa vie de famille ces derniers temps et elle détestait qu'on le lui fasse remarquer. Elle ne niait pas de rester très tard au ministère. Lorsqu'elle rentrait chez eux le soir, Ron sombrait déjà dans un sommeil profond. Leurs dernières soirées en amoureux remontaient à plusieurs années. Et les rares week-ends qu'elle s'octroyait, elle préférait écrire à leurs enfants. Mais c'était bref. Hermione préférait les rassurer, leur affirmer que tout aller bien à la maison. Il était inutile pour eux de savoir les disputes qu'elle avait avec leur attachant, mais idiot de père.

[...]

Hermione était une fois de plus en retard chez la directrice. Mais ça, ce n'était pas de sa faute. Le Directeur du Département des créatures magiques avait absolument tenu à lui montrer une horrible bestiole croisée entre un Strangulot et un Murlap... Quelle idée saugrenue.

Entrant avec rapidité dans une des cheminées de l'atrium, Hermione arriva quelques instants plus tard dans le bureau de McGonagall. Ron n'était pas venu, encore une fois. Il devait préparer le magasin pour l'arrivée d'un journaliste qui écrirait une critique. La brune avait rapidement mis court à la discussion et s'était réfugiée dans leur chambre. C'était bien connu qu'être ministre de la Magie ne demandait que très peu de travail. Malgré son agenda surbooké, elle faisait l'effort d'être là pour leur fille. Une petite rancœur piqua Hermione et elle expira par le nez. Ses nerfs étaient mis à rude épreuve.

– Qu'est-ce qu'il s'est ENCORE passé ? demanda la ministre de la Magie. Mais elle écarquilla les yeux en voyant cette fois-ci six paires d'yeux la contempler en silence. Dites-moi que je rêve, marmonna-t-elle entre ses dents.

La sorcière allait s'asseoir sur la chaise libre et toisa avec colère sa fille qui baissa la tête. Au moins cette fois-ci, elle éprouvait des remords.

Hermione observa Harry et son fils, Albus. Ce dernier fixa d'un œil mauvais sa cousine. Quant à Malefoy, il avait croisé ses bras sur son torse et surveillait son fils qui tapotait nerveusement ses doigts entre eux.

– Bien. Miss Weasley, souhaitez-vous expliquer pourquoi, vous, ainsi que vos deux camarades, se retrouvent ici ? demanda la directrice derrière ses lunettes baissées sur son nez.

– Nous nous baladions dans les couloirs du château après le couvre-feu, répondit Rose en fixant le sol.

– Et pourquoi ?

– Parce que...

– C'est à cause de moi ! affirma Scorpius. C'est de ma faute, je voulais montrer à Rose et à Albus quelque chose dans la tour d'Astronomie.

– N'importe quoi, je peux très bien assumer mes choix seule. Je n'ai besoin de personnes, Scorpius ! gronda la jeune Gryffondor.

Hermione contemplait silencieusement la scène qui se passait devant ses yeux. Sa fille paraissait déterminée à prendre la responsabilité de leur désobéissance. Un léger sourire s'afficha sur ses lèvres en se revoyant à son jeune âge, elle-même avait violé le règlement de Poudlard plus d'une fois avec Harry et Ron.

Jetant un coup d'œil sur son meilleur ami présent dans le bureau, la brune remarqua que Harry avait les yeux brillants. Après tant d'années à se côtoyer, Hermione était capable de déchiffrer le moindre éclat de malice dans ses yeux verts. Malgré son air renfrogné, le sauveur repensait lui aussi à leurs trop nombreuses sorties nocturnes.

L'ancienne rouge et or posa ensuite ses iris sur le petit blond qui s'évertuait à convaincre McGonagall qu'il était le responsable, mais cela crevait les yeux qu'il cherchait seulement à protéger Rose. Le regard désespéré que Drago posait sur son fils suffisait à comprendre que lui aussi ne croyait pas à cette version.

– Potter, quelque chose à rajouter ? demanda sévèrement la directrice.

– C'est moi le fautif, répondit Albus en haussant les épaules.

Ce nouveau trio avait l'air tout aussi soudé que celui dont Hermione faisait partie vingt ans plus tôt. Face à leurs dévouements respectifs, la directrice de Poudlard ne chercha pas plus loin. Des heures de colle avaient été programmées pour chacun des trois élèves, en espérant que cela leur serve de leçon. Mais Hermione savait que l'intrépidité de ces adolescents n'allait pas partir grâce à des heures de retenue.

À la fin du rendez-vous, les trois apprentis sorciers repartirent en cours. Harry, quant à lui, s'éclipsa rapidement laissant seuls Hermione et Drago dans le couloir.

– Cette fois-ci c'est ta gamine qui a causé du tort au mien, maugréa le blond platine.

– Si ma mémoire est bonne, ton fils tenait absolument à convaincre la directrice qu'il était l'auteur de tout ça.

Les mains enfoncées dans les poches de son manteau, Drago haussa les épaules en fixant un point invisible droit devant lui.

– Il est vaillant.

– C'est pourtant un Serpentard, pouffa Hermione.

– L'un n'empêche pas l'autre, Granger. Tu es aussi maline qu'un vert et argent et pourtant tu as porté un blason rouge et or.

Les paroles de Malefoy eurent pour effet de la stopper net. Avait-elle bien entendu ce qu'il venait de dire ? Venait-il réellement de la qualifier de maline ? Était-ce un compliment venant de sa part ? Par Merlin, cette situation était bien trop étrange. Hermione releva ses prunelles couleur miel vers lui et arqua un sourcil sous la surprise.

– Je suis maline selon toi ?

– Assez pour être à la tête du Ministère.

Le sorcier lui esquissa un bref sourire et sortit du champ de vision de la brune. C'est avec une curieuse et satisfaisante boule au ventre qu'Hermione quitta son ancienne école de magie.

[...]

Le printemps pointait timidement le bout de son nez, fleurissant les arbres du grand jardin. Une légère brise aux notes florales pénétra dans la véranda où Hermione servait le thé à son mari et à leur ami, Harry. Confortablement installés, ils discutaient des dernières nouvelles.

– Vous saviez que Pansy Parkinson a été promue au sein de la Gazette du sorcier ? demanda Harry entre deux gorgées de thé.

– Ça m'étonne qu'elle soit capable de faire autre chose que de se pomponner, se moqua Ron.

Hermione, qui s'apprêtait à tremper ses lèvres dans sa tasse, la reposa d'un geste sec et leva un sourcil.

– Qui es-tu Ronald Weasley pour juger de la capacité des personnes ?

– Rho mais Hermignonne... ce n'est rien ! Tu es beaucoup trop tendue en ce moment, dédramatisa le rouquin.

– Je ne suis pas tendue, répliqua froidement Hermione.

– Un tout petit peu...

– Je ramène des biscuits.

La brune le fusilla du regard et quitta la pièce sans un mot. Pendant ce temps, Ron s'était penché à l'oreille de Harry pour lui murmurer quelque chose.

– Ça doit être la ménopause ou un truc du genre, tu sais les hormones...

Ce que Ron n'avait pas envisagé, c'était l'ouïe fine de sa femme et la voix grave qu'il avait même lorsqu'il murmurait. La sorcière revenait dans la véranda avec un plateau de biscuits, mais au lieu de le poser, elle s'arrêta devant le rouquin et le toisa avec colère.

– Pour ta gouverne, je suis toujours en mesure d'avoir des enfants. Mais une chose est sûre, je n'en ferais plus avec toi de peur qu'ils héritent de ton incapacité à être intelligent.

La brune posa le plateau sur la table basse et s'adressa à Harry.

– Je t'en prie, sers-toi. Moi je m'en vais.

– Hermione... où vas-tu ?

– Travailler.

– Mais on est dimanche !

– La paix ne nécessite pas de jour de repos.

Sur ces paroles, l'ancienne rouge et or monta les escaliers pour parvenir à sa chambre. Elle n'avait pas envie de voir la tête de Ron qui l'énervait bien trop ces derniers temps. Depuis qu'elle le connaissait, leur relation avait toujours été explosive. Dès leurs débuts à Poudlard, il l'exaspérait à parler sans réfléchir, mais savait toujours se faire pardonner par sa gentillesse et sa bienveillance. Et au fil des années, elle avait même fini par craquer pour ce manque de tact. Pourtant, ce trait de caractère commençait à l'agacer de plus en plus...

Et aujourd'hui l'univers semblait na pas en avoir fini avec elle. Dans la seconde qui suivit son entrée dans la chambre, elle aperçut une lettre sur sa commode. Hermione l'ouvra d'un geste qui démontra son agacement.

COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE

Chère Mrs Weasley, Cher Mr Weasley,

Nous vous informons que vous êtes convoqués le mercredi 18 mars 2020...

Elle ne prit même pas la peine de lire la suite de la phrase, elle en connaissait déjà la fin. Furieuse, elle chiffonna le bout de parchemin et l'envoya à l'autre bout de la pièce. Par Merlin, qu'avait-elle fait pour que la vie lui rende cette pareille ?!

[...]

Cette fois-ci, la lionne n'était pas passée par voie de cheminette. Elle avait préféré marcher pour se changer les idées avant de devoir écouter un énième sermon de McGonagall. Ces histoires la mettaient vraiment dans une position délicate. Et ce qui la chagrinait le plus, c'était qu'elle devait, une nouvelle fois, faire face seule à cette situation.

Mais outre cette contrariété, ce qui taraudait la sorcière était de savoir si Malefoy serait là. Comme disait le dicton moldu, « jamais deux sans trois ». Allait-elle croiser ce regard gris-perle une nouvelle fois ? Sans véritable raison, son cœur s'accéléra au fur et à mesure qu'elle approcha du bureau de son ancienne professeure de métamorphose.

La brune annonça son arrivée et pénétra dans la pièce qu'elle connaissait comme le bout de sa baguette. Elle lorgna sur les personnes présentes et une petite déception lui pinça le cœur. Seule sa fille et la directrice étaient là. Hermione alla s'asseoir à côté de l'adolescente, mais au même moment quelqu'un se manifesta dans la cheminée et y sortit avec une élégance rare. Les prunelles d'Hermione détaillèrent avec minutie l'être qui était apparu devant elles. Une silhouette élancée, une carrure absolument bien épousée dans un costume noir, une tignasse d'un blond platine parfaitement ordonnée et des yeux d'un cristal pur. Cette mise en scène sonna comme un affront. Comme si Malefoy et sa perfection venaient déposer du sel sur la blessure qu'était son couple à cet instant.

Souffle coupé, la sorcière réalisa quelques secondes plus tard qui lui était nécessaire de respirer si elle ne voulait pas devenir aussi rouge que le blason de Gryffondor. Un étrange poids s'installa dans son estomac, la rendant soudainement très mal à l'aise à la présence de Malefoy. Elle détourna rapidement les yeux et observa ses chaussures, les pommettes légèrement rosies de s'être adonnée à une telle contemplation devant sa fille.

– Mesdames, veuillez excuser mon retard.

Drago s'assit à côté de la brune qui continuait d'inspecter attentivement le bout de ses chaussures en cuir, il lui était impossible de bouger le moindre muscle. Elle le sentit défaire un bouton de sa veste de costume et frôler son bras. Elle s'immobilisa instantanément sous ce contact et coupa sa respiration pour ne pas laisser le parfum musqué de Drago chatouiller ses narines. Hermione ne comprenait pas ce soudain accès d'émotions. Il fallait qu'elle pense à quelque chose d'autre, à n'importe quoi d'autre, mais pas à Malefoy.

Quelqu'un frappa à la porte et Scorpius s'assit à côté de son père. Hermione remit une mèche de cheveux derrière son oreille et releva ses prunelles mordorées vers la directrice qui l'examinait à travers ses petites lunettes rondes. Et merde, elle s'était fait repérer comme une débutante.

– Bon, qu'ont-ils encore fait ? bredouilla Hermione, tentant de lancer le sujet pour masquer sa gêne occasionnée par son voisin aux cheveux blonds.

N'attendant pas une seconde de plus, Minerva McGonagall commença sa tirade. Hermione l'écoutait d'une oreille distraite, ne percevant que quelques mots-clés comme sortilège, explosion, balais et lac. Malgré elle, ses pensées étaient focalisées sur l'homme qui se trouvait à côté d'elle. La brune luttait pour le faire sortir, mais il y revenait sans cesse.

Le raclement sonore de chaises que l'ont tiré fit sortir Hermione de sa rêvasserie. Elle fut surprise de constater que tout le monde fut levé, sauf elle. La réunion était déjà terminée ? Elle ne s'en était même pas rendu compte ! La ministre se leva à son tour sous les yeux curieux de son ancienne professeure de métamorphose et elle sortit du bureau. Elle n'avait tellement rien écouté, qu'il lui était impossible de restituer la moindre parole qui s'était dit durant cet entretien. Pensant être seule dans le couloir, elle sursauta en entendant la voix traînante de celui qui semait le trouble dans son esprit.

– Trois fois en trois mois. On va finir par avoir une carte de fidélité, s'amusa Drago.

– Je n'aurais jamais parié que nos enfants soient toujours fourrés ensemble.

– Nous l'étions aussi d'une certaine manière.

– Voyons Drago, ils ne se détestent pas comme nous nous nous détestions !

– Tu m'appelles par mon prénom maintenant ? lui fit-il remarquer.

– On... on est des adultes maintenant et... répondit Hermione, mal à l'aise.

– Je préfère que nos enfants ne se chamaillent pas comme nous le faisions. Et puis ça me fait mal de le dire, mais je crois que Scorpius aime vraiment bien Rose.

– Il va devoir se montrer patient, elle plutôt autoritaire et sait ce qu'elle veut.

– Un peu comme sa mère, commenta l'ancien Serpentard.

Était-ce un autre compliment ? Hermione sentit le rouge lui monter aux joues. Rien n'allait aujourd'hui. Elle devait sûrement avoir de la fièvre pour réagir ainsi. Son esprit devait être embrumé par la maladie, elle ne voyait pas d'autres explications à ses soudaines bouffées de chaleur et de rêverie. La brune releva ses iris vers Drago et observa son profil. Un petit nez pointu, des lèvres rosées et une mâchoire saillante qu'elle pouvait distinguer sous une barbe naissante. Elle ne se rappelait pas l'avoir déjà examiné de plus près et de constater que ses traits étaient loin d'être disgracieux. Mais Hermione sursauta lorsque l'objet de sa contemplation évoqua le nom de son époux avec amertume.

– Weasley ne t'accompagne jamais.

– Il… est très occupé, souffla Hermione.

– Occupé ? Je ne vois pas en quoi vendre de futiles babioles prend plus de temps qu'être à la tête de notre communauté, répondit Drago en levant les yeux d'un air dédaigneux.

– Eh bien… il faut croire que ça prend beaucoup de temps pour lui.

Hermione ne pouvait pas décrédibiliser Ron devant lui. Même si au fond, elle n'en pensait pas moins. Mais il était hors de question qu'elle sème des indices sur sa vie conjugale qui avait connu des jours meilleurs.

– Je resterais bien pour critiquer les choix de ton mari, mais j'ai des affaires plus importantes, dit Drago d'un ton désinvolte.

Le sorcier aux cheveux dorés lui fit un signe de tête et s'apprêta à quitter le couloir. Quoi ? Déjà ? Oh non, non, non. Il ne pouvait pas partir maintenant ! Sans réfléchir, la brune le héla.

– Attends Drago !

Il se retourna vers elle en levant un sourcil interrogateur. Réalisant ce qu'elle venait de faire, elle paniqua. Pourquoi avait-elle fait ça ? Et qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire ? Mais avant qu'elle ne puisse réfléchir convenablement, les mots sortirent d'eux-mêmes.

– Je... euh... bonne journée ?

– À toi aussi, Hermione.

L'ancienne Gryffondor le regardait partir, sans le retenir une seconde de plus. Elle se sentait idiote. D'une, parce qu'elle ne comprenait pas pourquoi elle avait agi de la sorte et de deux, la banalité de ses paroles l'embarrassait cruellement. À l'instant présent, elle rêvait de se cacher dans le terrier d'un niffleur pour y enfouir le peu de dignité qui lui restait.

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N'hésitez pas à me donner votre avis ! Je publierai le Chapitre 2 dimanche prochain, dans l'après-midi.

Merci de votre lecture et à la semaine prochaine ;)

Rosaël