Yo !

Je ne suis pas fan des monologues d'auteur en début de chapitre, alors je vous laisse lire tranquillement et je vous retrouve à la fin.

Bonne lecture !

CHAPITRE UN

Le rencard

Nick

Fait rare chez Nick Wilde : il était perplexe. Il doutait en contemplant les deux tenues étalées sur son lit.

D'un côté, un long short noir à poches cargo et une chemise ample, dont il avait renoncé exceptionnellement aux motifs floraux pour une profonde teinte anthracite. De l'autre un uniforme de police flambant neuf auquel était encore accroché l'insigne doré qu'une certaine lapine avait épinglé.

Lui qui avait passé la majeure partie de sa vie à jouer un rôle auprès des autres ne savait plus sous quel jour il voulait se montrer. C'est à peine s'il parvenait à comprendre la Série d'évènements qui l'avait conduit à méditer plusieurs minutes en caleçon.

Le matin même avait eut lieu la cérémonie d'introduction de la nouvelle promotion du ZPD, dont Nick était sorti Major. Il avait écouté non sans émotion le discours qu'avait fait Judy, et s'était perdu dans ses yeux améthystes lorsqu'elle lui avait remis sa plaque. Lorsque la fête avait commencé il fut happé par la foule de ses camarades de l'Académie, prenant photos après photos entre deux verres. Il ne manqua pas cependant de leur présenter à tous son amies la plus proche dont, bien sûr, il leur avait sans cesse parlé. Ce n'est qu'en milieu d'après midi qu'enfin Judy et lui purent s'éloigner pour échanger quelques mots.

-Alors, Officier Wilde, lui avait dit Judy, prêt à rendre le monde meilleur ?

-Affirmatif, Officier Hopps. À condition de le faire avec le bon partenaire pour couvrir mes arrières, lui avait-il répondue avec son sourire charmeur.

La lapine lui avait adressé son plus beau sourire avant de se serrer contre lui dans un élan d'affection.

-Tu sais déjà que je ne veux pas d'autre partenaire que toi, Nick. Je suis si fière de toi, avait-elle ajouté en se détachant lentement de lui.

-Tu en doutais ? Dit-il en levant un sourcil.

-Je n'ai jamais douté de toi.

-Je sais, Carottes. Tu sais, je n'y serait pas arrivé sans toi, avait-il ajouté en ne lâchant pas son regard.

-Ne soit pas si modeste, avait dit Judy en rougissant légèrement. Bon, Nick, c'est ta journée. Que vas-tu faire ? Ton…Notre service ne commence que la semaine prochaine, demanda-t-elle pour briser le léger silence qui s'était installé.

-Je pensais commencer par aller prendre une bière bien méritée. Après tout, ce n'est pas tous les jours que j'ai quelque chose à fêter. Je devrais peut-être demander à Finnick s'il a un truc de prévu, ce soir.

Il remarqua les oreilles de la lapine s'affaisser légèrement, bien qu'elle tentait de garder son franc sourire.

-Oui, ça a l'air d'une bonne idée, dit-elle d'une petite voix en se tordant les mains.

Nick voyait la déception dans les yeux de Judy, et ne put se résoudre à la torturer plus longtemps. Il lui adressa un grand sourire en posant sa patte sur son épaule.

-À moins que l'incroyable Lieutenant Peluche ne daigne accepter un verre en mon humble compagnie ? fit-il non sans un sourire malicieux.

Judy redressa une oreille avant de lui jeter un regard narquois en comprenant qu'il s'était moqué d'elle, mais entra tout de même dans son jeu.

-Et que proposerait tu à cette incroyable policière pour qu'elle accepte ?

-Dans l'hypothèse où mon charme légendaire ne suffirait pas, je lui dirait de me rejoindre ce soir, au OldPawney, vers 19h, pour une soirée en ma compagnie.

-C'est un rencard, Officier Wilde ?

-Ça dépend. Tu veux que c'en soit un ?

Les paroles du renard avaient dépassées sa pensée logique, et il remarqua que Judy s'était figée. Il avait retourné son manège contre elle, et elle rougit sans savoir quoi répondre, se tordant nerveusement les mains.

-Écoute, Carottes, dit-il en venant à son secours. Je veux juste partager un bon moment avec toi dans un endroit sympathique. Ça te semble correct ?

-Je…Oui, j'en serai ravie, Nick.

Elle lui adressa un sourire affectueux lorsque, par-dessus l'épaule de Nick ses camarades le rappelèrent pour une dernière photo de groupe. Lui ne la quittait pas des yeux.

-Tu devrais y aller, dit-elle d'une petite voix en sentant le regard du renard sur elle.

-À ce soir, alors, fit-il en s'éloignant non sans laisser lentement sa patte descendre lentement le long du bras de la lapine, sa griffe effleurant à peine son épiderme.

Le contact électrisa Judy de la pointe de ses oreille au bout de sa queue, et elle rougit sans oser le regarder le temps qu'il s'éloigne.

« Et voilà, Wilde, t'as encore fait le malin. Tu vas faire quoi maintenant, Renard Crétin ? » se demanda-t-il.

Les deux ensembles continuaient de le narguer. Choisir l'uniforme lui ferait se présenter comme son collègue et partenaires et serait parfait pour clore cette journée particulière. Prendre la tenue civile afficherait une ambiance plus décontractée, sa franche amitié, et ferait comprendre à la lapine comment il voulait que la soirée soit particulière.

Nick entendit Finnick pester contre son jeu vidéo, dans le salon de l'appartement qu'ils partageaient. Le fennec ne lui serait d'aucune utilité dans son dilemme, hormis pour se foutre de lui face à un « choix de gonzesses ». Mais pour Nick en connaissait les conséquences.

« Bordel, Wilde, fais un choix et arrête de te mentir à toi-même ! »

Il serra les dents et entreprit d'aller s'habiller dans la salle de bain, laissant son uniforme soigneusement plié.

Judy

« Calme-toi, ma fille ! » se houspilla-t-elle en laissant l'eau ruisseler le long de sa fourrure.

Encore émoustillée par le contact de la griffe de Nick, elle était rentrée directement chez elle et avait immédiatement sauté dans une douche froide pour calmer ses émotions à vif.

« Tu vas juste boire un verre avec ton ami Nick. » se répéta-elle en baissant encore un peu le thermostat. « Juste un verre. Avec ton ami renard. Un renard très sexy… »

Elle étouffa un gémissement en sachant pertinemment que même l'eau la plus froide ne changerait rien à la chaleur qui envahissait son bas-ventre.

Ce n'était pas la première fois que Nick lui faisait cet effet.

Durant les six mois qu'avait duré sa formation à l'Académie le renard était venu lui rendre visite aussi souvent que faire ce peu. Leur relation était lentement passée de la simple amitié à l'intime complicité, si bien qu'un soir ils avaient fini pas d'endormir lovés l'un contre l'autre sur le canapé. Si lui n'en laissait rien paraître, la lapine s'était surprise à conserver le T-shirt qu'elle portait alors, simplement pour sentir l'odeur du renard sur sa peau, et avait dû se rendre à l'évidence que ses sentiments à son égard avaient évolués. Judy n'avait pas osé en parler, ne voulant pas le perturber dans son apprentissage, et se contentait de renifler le vêtement le soir en rêvant de s'endormir dans sa fourrure orangée.

Tout s'était cependant accéléré le dernier week-end avant la cérémonie.

-Salut, Carotte, avait-il dit en se présentant à l'improviste à la porte du nouvel appartement qu'elle occupait, bien plus spacieux que sa chambre au Grand Pangolin.

-Nick ! Qu'est-ce que tu fais ici ?! Tout va bien ?demanda-t-elle avec anxiété sans se soucier de sa tenue.

Elle était en train de mater la télé, et portait le fameux T-Shirt jeté négligemment sur un jogging rose, presque la seule touche féminine de sa garde-robe. Il s'était contenté de lui sourire en entrant au milieu des cartons de déménagement, et ne ménagea pas son effet en lui tendant un papier soigneusement plié. Perplexe Judy le prit et commença à lire.

-« Monsieur Nicholas P. Wilde…Académie de Police de Zootopia…les résultats de votre épreuve…accepté au sein des force de Police » ! Nick, c'est fantastique !dit-elle en quittant ses yeux enthousiastes du document.

-Continue la lecture, Carotte, dit-il en affichant un petit sourire.

-« Les résultats de votre admission…classement général…Major de Promotion » !

Avant qu'elle n'eut le temps de sauter au plafond, il lui tendit un second document en élargissant encore son sourire. Judy avait la main tremblante, ne sachant pas ce qu'il pouvait encore lui réserver.

-« Monsieur Wilde…selon votre demande…votre ordre de mutation au Commissariat Central de Zootopie ».

-Si tu es toujours à la recherche d'un coéquipier…, dit-il en feignant la timidité.

Avant qu'il eut terminé sa phrase elle lui avait déjà sauté au cou, l'étouffant à moitié.

-Bien sur que je veux de toi !

Elle avait alors posé instinctivement ses lèvres sur celles du renard. Un baiser chaste et fugace qui ne dura que le temps qu'elle se rende compte de ce qu'elle faisait. Elle avait rougit jusqu'aux oreilles en sentant Nick se crisper, et s'éloigna rapidement de lui.

-Désolée…avait-elle murmuré, confuse. C'est l'émotion…

Le renard hésita plusieurs secondes avant de réagir à la Wilde.

-Vous les lapins…beaucoup trop émotif, avait-il rit. Bon, Peluche, c'est pas tout ça mais une douche s'impose. J'ai roulé d'une traite jusqu'ici, et il est tard.

Judy regardait encore ses pieds lorsqu'il lui déposa un baiser sur la joue, son souffle dans les oreilles, avant de repartir. Elle était encore restée sans voix quelques instants tandis que ses émotions valsaient entre son cœur en chamade et son bas-ventre où perlait son désir .

Pour la première fois elle avait ressenti le besoin de le sentir en lui, et n'avait résisté à la tentation de se toucher elle-même qu'avec toute la force de sa volonté.

Ce soir-la, en revanche, elle sentait ses défenses vaciller, et elle avisa la pendule. Voyant qu'il lui restait encore deux bonnes heures avant de rejoindre le renard, elle se résigna en glissant sa patte le long de sa poitrine jusqu'à son entre jambe.

Elle se savait humide, et cela n'avait rien à voir avec la douche. Elle commença à gémir dès qu'elle commença à se caresser, alors même que ses doigts touchèrent ses lèvres trempées d'excitation. Ses gémissements montèrent en puissance a mesure qu'elle accélérait ses va et vient, et la lapine sentit ses jambes trembler quand le désir montait. Sachant ce qu'il allait suivre, Judy attrapa une de ses oreilles et la mordit, tant pour stimuler une autre de ses zones érogènes que pour couvrir sa voix. L'orgasme explosa à l'instant où elle laissa deux doigts entrer dans son intimité, et elle cria le nom de Nick entre ses dents en se laissant glisser le long de la paroi de douche.

« Je viens de jouir en pensant à Nick !» se dit-elle en reprenant peu à peu son souffle. Elle gémit une dernière fois en retirant ses doigts, voyant ses fluides corporel ruisseler sur sa patte. Jamais elle n'avait ressenti un tel plaisir, même lorsqu'elle devait se résoudre à se masturber durant ses périodes de chaleurs. Ses jambes refusèrent de la soutenir pendant encore plus d'une minute, tandis qu'un grand sourire de béatitude s'affichait sur son visage.

Elle n'en revenait pas de l'effet qu'avait eut une simple griffure sur elle, et bientôt une légère boule d'angoisse naquit au creux de son estomac.

« Merde. Je viens de jouir en pensant à Nick. Mon ami. Le même que je suis supposé voir seule à seul ce soir…Comment je vais faire pour le regarder en face, maintenant ? ».

Elle sortit de la salle de bain, encore légèrement choquée, et hésita un instant entre renoncer à la soirée et appeler Finnick pour que l'ambiance soit moins intime.

« Judy Hopps, tu n'as jamais renoncé jusque-là, c'est pas maintenant que tu vas te dégonfler. C'est juste un verre, bon sang ! »

Elle s'habilla rapidement et sortit de son appartement pour rejoindre leur point de rendez-vous.

Le OldPawney, a 19h tapantes

Le pub état plein à craquer en ce vendredi de début d'été, et malgré le système climatique impressionnant de Zootopia chaque mammifère sentait le temps se réchauffer. La petite taille de Judy l'aida grandement à jouer des coudes pour atteindre le comptoir où elle savait que le renard l'attendait. Nick pensait qu'une bière ne s'appréciait réellement qu'accoudé à un zinc.

Comme elle s'y attendait le renard avait déjà une pinte de bière brune devant lui et regardait son téléphone en patientant. Elle fut soulagée de le voir dans sa veste en cuir et en tenue civile, craignant quelque peu de le voir débarquer en uniforme pour marquer le coup. En le voyant de dos elle ne put s'empêcher de remarquer à quel point son corps avait changé avec l'exercice physique imposé par l'Académie. Le renard un peu chétif avait laissé place à un mammifère musclé bien que svelte qu'elle prenait plaisir à regarder.

-Hey, Nick !dit-elle pour attirer son attention.

Le renard leva un sourcil de son écran et elle fut ravie de le voir écarquiller les yeux de surprise.

Elle portait une longue robe échancrée dont le haut laissait voir une de ses épaule dénudée, exposant le discret tatouage qu'elle portait sur le bas de son cou. Elle avait longtemps hésité pour le montrer en public, et ni ses parents ni Nick n'étaient au courant de son récent passage sous l'aiguille. Cependant, et même si cela ne lui ressemblait pas vraiment, elle avait décidé d'aller faire les boutiques pour l'occasion, et ne put résister à la robe rouge dont la couleur faisait ressortir ses yeux et la coupe mettait en valeur ses quelques courbes.

Si elle ne se considérait pas comme une femelle particulièrement attirante, elle fut satisfaite du regard que Nick posait sur elle en cet instant.

-Ce que tu vois te plaît ?demanda-t-elle autant pour se payer sa tête que pour mettre un terme à son propre embarras.

Le renard dégluti, ne s'étant pas rendu compte qu'il avait le gueule légèrement entrouverte, et il se retint de baver in extremis. Il se senti ridicule d'avoir autant hésité sur sa propre tenue alors que la lapine était si époustouflante.

-Tu es magnifique Judy…ne put-il se retenir d'avouer.

-Merci Nick, répondit-elle en rougissant légèrement avant de s'assoir à ses côtés.

-Qu'est-ce que sera ?demanda l'ours derrière le bar.

-La demoiselle prendra une pinte de Outfang, s'il vous plait, dit Nick avant que Judy n'ait le temps de répondre. Fais-moi confiance, Carotte, tu vas adorer.

-Je t'ai déjà dit que je n'aimais pas la bière ?

-Vu que tu ne bois que de la Despauwrados, je dirai que tu ne sais pas ce qu'est une bonne bière, Carotte.

Judy lui fit une petite moue boudeuse, que le renard trouva craquante. Elle prit son sourire pour de la moquerie, ce qui la fit rire et détendit nettement la légère tension sexuelle qui s'était installée.

-Elle est délicieuse !it Judy après avoir prit une gorgée.

-Tu vois, toi aussi tu peux avoir du goût quand tu veux, fit le renard moqueur en levant lui aussi sa choppe. À la notre, Carotte !

Il avala d'une traite la quasi-totalité de sa choppe, sous le regard ahuri de Judy. Il se senti gêné de s'afficher ainsi en sa présence, mais la lapine leva un sourcil avant de relever son verre comme pour le défier. Ils s'affrontèrent du regard, un sourire en coin, et eurent terminé la boisson cul-sec sans même s'en rendre compte. Ils posèrent violemment leur verre vide sur le comptoir, et Nick éclata de rire en voyant la lapine.

-Qu'est-ce qu'il y a?demanda-t-elle en leva un sourcil.

-Rien, Monsieur Hopps, hoqueta Nick entre deux éclats de rire, pointant son doigts sur le visage de son amie.

Judy loucha en remarquant la moustache de mousse sous son nez rose, et fronça les sourcils en l'enlevant d'un coup de patte, causant une nouvelle hilarité chez Nick.

-Parfait, Wilde, voyons ce que tu vaux, fit-elle avec un rictus de défi.

Quand Nick eut fini d'essuyer les larmes au coin de ses yeux, il interrogea la lapine du regard.

-Il faut fêter ton entrée dans le poste, n'est-ce pas, Rookie ?dit Judy avec malice. Alors voici ta première mission : boire avec ta partenaire.

-Tu es sure que tu veux jouer à ça, Lieutenant Toot-toot ? Très bien, mais ne te plains pas si tu as la gueule de bois, répondit-il avec un léger rictus.

-C'est un truc qu'on fait entre partenaires. Tu fais une affirmation sur moi. Si c'est vrai, je bois, si c'est faux, c'est toi qui boit. Une affirmation à la fois, à tour de rôle, lui expliqua-t-elle.

-On à le droit de dire n'importe quoi ?demanda Nick en levant un sourcil intéressé.

-C'est même conseillé ! Ça permets aux coéquipiers de mieux se connaître, pour éviter les frustrations sur le terrain. Il faut être honnête, et on ne doit juste pas tricher en affirmant ce que l'on sait déjà.

-On se connaît déjà par cœur, alors…

-Honneur au plus expérimenté, dit Judy en lui coupant la parole. Voyons voir…tu as déjà été ivre mort dans la rue !

Nick soupira avant de lever son verre.

-Si tu insistes…fit-il en se prenant au jeu. Tu as déjà été arrêtée pour excès de vitesse !

La lapine but à son tour de bon cœur, et heureuse du ton léger qui s'installait.

L'alcool aidant le petit rituel tourna rapidement à une avalanche de rires, les phrases devenant de plus en plus délirantes. Judy recracha sa bière par le nez en voyant Nick boire à « tu as déjà porté une robe ! », et exigea l'anecdote, tandis que lui-même eut droit à un regard glacial en la forçant à admettre qu'elle « a déjà été en sous-vêtements devant tout le monde ».

-C'est pas ma faute, ma sœur Johanna a voulu me faire une blague en prenant mes affaires dans mon vestiaire après mon court de gym, tenta-elle de s'expliquer face à un renard émèche et hilare. Si jamais tu répètes ça, Wilde, je te jure que je te fais manger ta queue avec des myrtilles !

Leur petit jeu durant encore une bonne heure sans que chacun n'ose s'aventurer sur le terrain glissant de l'intimité, jusqu'à ce que Nick demande ce dont il était le plus curieux.

-Tu as…au moins eu cinq petits copains.

Judy marqua un temps d'arrêt en rougissant légèrement.

-Raté, dit-elle finalement. Bois !

-Quoi ? Tu as bien dû en avoir au moins trois ?

-Nope, bois encore, Nick.

Le renard s'exécuta non sans darder sur elle ses yeux interrogateurs. Elle le fixa un instant avant de soupirer et de boire à son tour pour se donner de la contenance.

-D'accord… J'en ai eu deux, un au lycée, et un autre peu de temps avant mon entrée à l'académie. Tu es content ?

-C'était sérieux ?demanda Nick avec beaucoup plus de calme dans la voix.

-Pas vraiment. Ils étaient tous deux du même patelin que moi. Deux lapins. Autant te dire que l'on avait pas du la même conception du monde. Je les ai tous les deux lourdé en moins de deux mois. Et depuis, tu sais ce qu'il en est…

Voyant la lapine mal à l'aise sur le sujet Nick prefera en rester là. Le silence revint entre eux en même temps que leur sérieux.

-Alors, Officier Hopps, suis-je apte à être votre partenaire ?

-Si tu l'es ? Oui, je crois que tu feras l'affaire, dit-elle en retrouvant le sourire. Tu vois, Nick, toi aussi tu es capable de devenir quelqu'un de bien, dit Judy avec affection.

-Au risque de me répéter, Carotte, j'ai pas eu vraiment le choix. Une certaine lapine m'as quelque peu forcé la main, dit il d'un ton narquois .

-Hey !maugréa-t-elle faussement affectée, c'est toi qui a choisit de devenir flic, je te signale.

-Qui donc aurait surveillé tes arrières ? Je n'allait pas laisser ta mignonne queue touffue dans le pétrin sans être là pour toi.

Elle fronça un instant les sourcils avant de rire de bon cœur avec lui. Même si elle détestait être qualifiée de « mignonne » ou de « peluche », elle savait que Nick ne pensait pas à mal. De plus elle aimait à penser que le renard pouvait réellement la trouver mignonne.

-Nick, reprit-elle plus sérieusement, je suis fière de toi. Tu te souviens du jour où l'on s'est rencontré ?

Nick grogna en plongeant le museau dans sa choppe. Il s'en souvenait parfaitement, en particulier la manière qu'il avait eut de tenter de briser ses espoirs après avoir abusé de sa gentillesse. Il s'était déjà excusé plusieurs fois, mais continuait à se sentir coupable chaque fois qu'ils en reparlaient.

-Regarde-moi, Nick, dit-elle en posant sa patte sur sa joue pour qu'il la regarde dans les yeux. Il y a moins d'un an, tu traînais dans la rue en vendant des Pattes Glacées à la sauvette, pour dormir dans un van miteux avec Finnick. Maintenant tu es un Officier de

police, tu vis dans un appartement au centre-ville, et tu es sorti premier de l'examen. Il y a de quoi être fier, tu ne crois pas ?

-C'est autant ton mérite que le mien. Tu as réussi à faire de moi un meilleur mammifère, et c'est toi qui m'as fait réviser mes tests.

Judy ria a l'évocation de ses examens. Il est vrai que ils avaient passé nombre de nuit blanches à réviser les procédures et les textes juridiques, mais c'est ce qu'elle appréciait chez lui. Comme elle il ne renonçait pas facilement.

-Tu était déjà quelqu'un de bien, Nick. Je n'ai fait que disons…croire en toi suffisamment pour que tu y crois aussi. Mais tu avais déjà tout pour réussir. Tu es intelligent -un peu trop parfois- tu es malin, rusé, et par-dessus tout tu as un grand cœur, même lorsque tu joues les durs, dit-elle avec tendresse.

Le flot de compliments troubla quelque peu le renard. Même en fréquentant Judy, l'enthousiasme incarné , depuis plusieurs mois, il ne s'était toujours pas habitué à entendre parler de lui en ces termes. Il savait que la lapine l'appréciait, mais pas qu'elle le tenait en si haute estime.

-La flatterie n'est pas ton fort, Carotte, tenta-il de s'esquiver. Écoutes le maître en la matière, petit scarabée.

-Je suis sincère, Nick, dit Judy en la regardant dans les yeux sans une once de moquerie.

-Tu le penses vraiment ?

Judy soupira, exaspérée. Le passé difficile et solitaire de Nick lui avait perdre toute confiance en lui, une ironie quand on savait quel beau parleur il pouvait être. Il en venait à mettre sa patience à rude épreuve.

-Je pense chaque mot, Nick. Franchement, tu pense que je tomberai am…heu...que j'accepterai d'être la partenaire de n'importe quel mammifère ?

Elle rougit immédiatement, se rendant compte de ce qu'elle avait faillit dire, et espérait que son rattrapage maladroit avait suffit à contenir ses paroles.

Ce qui, bien sûr, ne fut pas le cas. Elle releva la tête pour s'apercevoir que le regard de Nick était fixé avec intensité sur elle. Elle plongea ses yeux d'améthyste dans ses émeraudes, et vit que l'affection du renard pour elle était à la fois vraie et puissante. Elle avança sa patte sur le comptoir, et ne fut pas surprise de sentir celle de nick, plus rugueuse, venir effleurer le dos de sa paume. Elle n'osait plus faire le moindre geste de peur de rompre l'instant, mais ne put se retenir un petit cri de surprise lorsqu'elle sentit une douce caresse sur son mollet. Elle ne baissa pas les yeux, comprenant que Nick venait de frotter sa queue touffue contre elle. Le renard remonta doucement jusqu'à son genou, la pointe frôlant sa cuisse avant de redescendre lentement, pour ne pas aller trop loin.

Elle avait apprit au contact de Nick que la queue d'un renard était à la fois une zone érogène mais aussi et surtout un organe d'affection. Comme chez les lapins, on ne devait jamais toucher la queue d'un renard sans son consentement, et ils ne le faisaient qu'auprès des mammifères avec lesquels ils entretenaient une relation profonde, comme leurs enfants ou, plus généralement, celui avec lequel ils partageaient leur vie.

Judy était sans voix.

Qu'il accepte de la toucher maintenant équivalait pour elle à une déclaration, et l'endroit où il la touchait ne faisait pas douter de ses intentions. Sa bouche s'assécha alors que ses sous-vêtements se trempèrent, et elle dût resserrer ses jambes pour cacher son émoi.

Nick prit ça pour une forme de refus car il l'enleva immédiatement, sans pour autant retirer sa patte, humant l'air autour de la lapine en écarquillant légèrement les yeux. « Il sait » comprit Judy. « Il le sent ».

Ils furent interrompus par une sonnerie électro venant du sac de Judy. La lapine sauta presque sur l'occasion pour retirer sa patte et farfouiller plus longtemps que nécessaire à la recherche de son téléphone. Elle voulait à toux prix cacher l'émotion qui lui tiraillait le bas du ventre.

Elle reprit la pleine possession de ses moyens en voyant une photo de ses parents à l'écran. On était un vendredi soir, jour auquel elle avait l'habitude de les appeler pour prendre de leurs nouvelles et raconter sa semaine.

-Nick, ça te dérange si…demanda-t-elle un peu gênée, ses oreilles tombant égarement dans son dos.

-Va-y, Carotte.

-Ça ne sera pas long, fit-elle avec un petit sourire avant de décrocher. Hey, mes parents !...

Lui aussi devait remettre de l'ordre dans ses émotions. Il s'était laissé allé moins d'une minute plus tôt, et en profita pour cacher son entre-jambes raide. Il l'avait touché de sa queue, symbole au combien sexuel, sans même s'apercevoir de ce qu'il faisait. Plus encore son odorat lui fit sentir les phéromones de Judy qui l'incitaient à continuer. Il avait même crut percevoir une odeur légèrement sucrée émaner de l'intimité de la lapine, qui l'excita comme rarement il ne l'avait été auparavant.

Il reprit sa concentration en vidant consciencieusement son verre, et ouvrit ses autres sens au monde qui l'entourait.

-…je suis occupée, la tout de suite…ne put-il s'empecher d'entendre Judy.

-Quelque chose ne va pas, Pumpkin ?entendit-il la mère de la lapine demander.

Le bar était bondé et elle avait dût mettre le son de son téléphone à fond pour entendre. Mais Nick avait les oreilles beaucoup plus affûtées qu'elle.

-Non Maman, tout va bien. Je suis juste sortie boire un verre, répondît-elle.

-Toute seule ? Judy, enfin ! Dit une autre voix, celle de son père.

-Mais non, je…je suis en rendez-vous, d'accord, fit-elle comme pour couper court conversation.

Elle aperçut que Nick la regardait, bouchée bée, et leva les yeux au ciel, exaspérée.

-Ha, je suis contente que tu aies pu trouver un gentil mâle dans un si grande ville ! Dit Mme Hopps non sans une voix soulagée.

-Oui, Maman. C'est un gentil lapin bien sous tous rapports. On peut en reparle plus tard, si tu veux bien ?fit-elle en serrant les dents.

-Ho, ma chérie, je suis contente ! Bonne chance, Pumkin, tu me racontera tout ça demain !

-Oui, Maman, demain. Oui, bonne soirée à vous aussi. Bisous les parents, je vous aime !dit Judy avant de raccrocher.

Elle rangea son téléphone en poussant un petit soupir de soulagement, puis s'aperçut qu'en lieu et place de Nick se trouvait un billet de 50 et une petite trace de griffure sur le bois brut.

Avant qu'elle n'ait put s'interroger, l'ours au bar lui désigna la sortie en empochant son addition.

« Nick… »

Elle sorti presque en courant du pub, tournant la tête de tous les côtés, mais ne fut pas longue à voir un éclair orangé au coin de la rue. Elle rattrapa le renard alors qu'ils se dirigeait vers les quartiers pauvres de la ville où il résidait.

-Hé, Nick. Nick !dut-elle appeler après lui.

Il ne lui répondit pas, et elle dut le prendre par la manche pour qu'enfin il daigne se retourner vers elle.

-Nick, qu'est-ce qui te prend soudainement ?

-Ce qui me prend ?rugit-il presque. Je sais pas, Carotte. Peut-être ai-je comprit que je me suis trompé sur toute la ligne. J'ai cru que tu ressentais la même chose que moi. J'ai stupidement pensé que tu voulais de ce rencard. Manifestement je n'étais pas assez lapin.

-Nick, non, je…dit faiblement Judy, comprenant là où il voulait en venir.

Mais cela n'arrêta le renard pour autant.

-En même temps, c'est logique que tu ais honte de moi, un misérable renard qui…

-Nicholas Piberius Wilde !cria Judy, les larmes aux yeux mais forçant le renard a la regarder dans les yeux. Tu vas m'écouter maintenant !

Elle essuya une petite larme avant de reprendre plus posément.

-Nick, pour commencer, je n'ai jamais eu honte de toi, et je n'aurai jamais honte de toi. J'ai menti à mes parents parce que…parce que ce qui se passe entre nous est nouveau, et que je sais qu'ils auront du mal à comprendre que…que je puisse vouloir de toi. Rien qu'à l'idée qu'on se voyait ce soir j'étais excitée comme une adolescente, j'ai même couru faire les magasins pour acheter cette robe idiote, rien que pour que tu puisses me trouver jolie et féminine pour une fois. Tout ça pour te plaire. Parce que toi tu me plais, Nick ! Et j'ai encore trouvé le moyen de tout gâcher comme une stupide lapine.

Elle sentit la patte du renard se poser contre sa joue, touchant presque son tatouage. Elle releva la tête et il posa son front contre le sien. Il n'avait pas besoin de mots pour exprimer à quel point il était désolé de sa réaction, et soulagé d'entendre ces paroles.

Judy sentait son souffle chaud sur son nez. Elle attrapa le renard par le col de sa veste et le tira brusque vers elle en l'embrassant à plein bouche.

À la différence de leur premier baiser volé, Nick le lui rendit, passant ses bras dans son dos pour la serrer contre lui. Judy en eu le souffle coupé, et ne revint sur terre que lorsqu'ils s'éloignèrent de quelques centimètres.

-Cette robe te vas à merveille, dit Nick après un court instant.

Judy m'émit un petit rire avant qu'ils ne repartirent dans l'air nocturne la patte dans la patte.

Piuu, voilà, c'est écrit !

Ceci est la première fanfic que je publie. La raison est simple : je veux tester mes capacités d'écriture auprès d'un public plus large, et la fanfiction s'y prête bien.

J'ai déjà prévu les 5 chapitres suivants avant de publier le premier, et j'annonce que je ne m'attache pas ni à la longueur ni au contenu, simplement à l'histoire en elle-même.

Parallèlement je suis également en train de travailler à la traduction anglaise de cette histoire, de ce fait les chapitres peuvent être publiés aléatoirement, et je m'en excuse.

J'espère que vous avez appréciés et que vous attendez la suite avec impatience.