Bonjour à tous

bienvenue dans ce recueil d'One-Shots concernant le caporal-chef Livaï . Il sera mis en scène dans ses relations avec d'autres personnages, certains étant dans le manga, certains sortent tout droits de ma tête. Je précise que je suis à jour sur l'animé, mais je n'ai pas lu le manga.

Généralement, je place ma situation initiale à un épisode de l'animé (qui sera précisé avant le début du chapitre) et je dérive hors canon ensuite. Certaines de mes histoires sont totalement hors canon, ce sera précisé aussi.

J'en ai quelques unes d'avances, donc j'espère pouvoir poster régulièrement, mais chacune des histoires est totalement déconnectée des autres.

N'hésitez pas a laisser des rewiews, même très courtes elle feront toujours très plaisir !

Bonne Lecture:)

Isa
Épisode 73

Ils étaient en mission depuis longtemps, maintenant, dans cette foutue forêt, à garder ce foutu singe.
Plus longtemps que prévu.

Rien ne se passait, leur prisonnier se montrait de bonnes volontés, et ils commençaient à se faire sacrément chier.

Alors pour se distraire, Livaï procédait à une revue de troupe, dans sa tête. Voir qui pourrait bénéficier de quel entraînement, qui il allait coller de corvée cette semaine, qui serait d'astreinte... Et un de ses soldats sortait du lot. Un tout petit bout de femme, encore plus petite que lui. Plus âgée que la plupart des recrues, elle était en vérité déjà un soldat expérimentée : elle était dans l'armée depuis une dizaine d'années, et avait demandé un transfert, de la garnison aux bataillons, suite à la bataille de Shiganshina.
Une dizaine de soldats s'étaient ainsi porté volontaire pour renflouer les rangs du bataillon, après qu'il eut été décimé par le titan bestial.

Livaï ne savait pas trop ce qu'il en pensait : à la fois il était reconnaissant du soutien , et à la fois il trouvait ça un peu facile, venir maintenant que la plupart des titans étaient éliminés.. Mais bon, au moins elle venait de la garnison, elle avait déjà eu à faire un vrai boulot contrairement aux autres transferts qui venaient tous des brigades.

C'était curieux d'ailleurs : pour intégrer les brigades, il fallait normalement avoir été dans les 10 premiers de sa brigade d'entraînement (vu que chaque brigade comportait entre 250 et 300 hommes, on parlait donc de l'élite) et pourtant, planqué à ne rien foutre dans les jolis quartiers à l'intérieur du mur Sina, ils manquaient tellement d'entraînement qu'il avait tout fallu revoir du début. Ils avaient été vexés comme des poux quand ils s'étaient aperçus qu'eux, censé être l'élite de toute l'armée humaine, se débrouillaient moins bien que des gamins vulgaires qui sortaient tous juste de leurs classes.
Elle, elle avait moins de boulot à faire, et elle avais moins râlé.

Il l'avait un peu observé pendant sa semaine d'intégration, honnêtement, il n'avait pas compris ce qu'elle foutait dans les bataillons d'exploration : elle était physiquement à la bourre, elle avait l'air intelligente et réfléchie, c'était typiquement le genre de matériel dont on fait des officiers. Lors des entraînements en 3 dimensions, elle excellait en déplacement et rapidité, mais son maniement des lames était carrément naze, elle n'osait pas aller au contact. En combat au corps-à-corps, elle était minable. Assez logique compte tenu de son précédent poste.

Elle était auparavant spécialisée dans la création, réparation et ajustement des équipement de tri-dimensionnalité, et avait occasionnellement servi au niveau de l'avant-garde : autre fois, lors des sorties du bataillon, des soldats se plaçaient en haut des murs pour appâter les titans et dégager la porte. C'était un boulot peu prisé car assez risqué : il fallait se placer bas pour attirer les titans les plus crétins, et ils avaient quelques fois à faire des manœuvres assez risquées pour les emmener ou ils voulaient. Rien à voir avec la dangerosité du bataillon, évidemment, mais bon, c'était mieux que rien. Au moins, elle avait fait un vrai boulot utile.

Lors d'une séance particulière, il l'avait envoyée se poster en hauteur pour diriger les troupes et elle avait fait un excellent boulot : bonne stratégie, son équipe avait atteint toutes leurs cibles avec des pertes minimales et un meilleur temps que les autres équipes.

Bon, de toute façon, l'entraînement anti-titan était moins important aujourd'hui que l'île eût été purgée, et il avait en ce moment plus besoin de cerveaux que de fines lames, alors il s'était dit qu'elle rattraperait son niveau avec le temps.

Le gros problème qu'il avait avec elle, c'était son intégration dans le bataillon. Il ne savait pas trop qui mais quelqu'un s'était foiré au recrutement, et l'avais affecté à une section de contact : la garde de Sieg en était un bon exemple. Ils avaient à garder un humain (qui ne courrait pas très vite) qui pouvait se transformer en un singe de 17 mètres de haut, qui ne courrait pas du tout. Elle était rapide, fluide, discrète, parfaite pour une traque ou une filature, mais pas grand chose à proposer pour la surveillance d'un criminel statique.

Cette section était composée de gros lourdaud, pas méchants, mais pas bien fins, tout en muscles et en force. Des combattants. Entre les gars et elle, la communication ne passait pas. Pas qu'il y avait de l'animosité, au contraire, la majorité essayaient de l'intégrer, et elle faisais des efforts aussi, tout le monde le voyait. Mais il ne venait pas du même monde, et ils étaient trop différents pour que ça fonctionne.

Quand il avait appris son prénom, ça l'avait fait sourire : Isa. Comme sa camarade de jeunesse.
Le hasard avait fait que, dans toute la section qui gardait Sieg, Livaï et Isa était les deux seuls à avoir plus de 20 ans. Alors tous les deux, ils commencèrent à papoter, sans rentrer dans les choses personnelles, mais ils papotent. Ça passe le temps, c'est agréable. C'est doux.
Une fois, ils avaient fait une course, lui, elle et une dizaine de membres de la section, en tri-dimensionnalité. Elle était la seule à avoir réussi à lui tenir tête, et l'avait même dépassé une ou deux fois. (mais évidemment, il avait gagné haut la main.)

En vrai, il l'aimait bien. Déjà, elle était adulte, avec ses 26 ans, et ça le changeait agréablement des ados qui sortait tous juste de leurs classes. Elle était agréable, calme, elle avait de la conversation.
Elles n'étaient pas beaucoup de femmes, dans cette mission, et pour être honnête son physique détonnait par rapport aux autres soldats féminins : elles étaient robustes, musclées, taillées pour l'action, tandis que la petite était beaucoup plus gracile.

Au bout de plus de deux semaines sur le terrain avec une équipe aussi grande, certaines choses devenaient délicates :on dormait dans des hamacs peu confortables à la longue, on commençait à s'y perdre un peu sur quel endroit était dévolu aux tranchées vouées à recueillir les selles (malheureusement, mission en forêt ou pas, on avait toujours des besoins physiologiques), on n'était pas toujours très bien ravitaillé niveau nourriture, les gens fatiguait de ne pas avoir de jour de repos et d'être constamment en tension, il fallait qu'ils aient une occasion pour se relaxer un peu.

Alors un soir, au campement, ce fut la fête : Livaï avait enfin accepté qu'on ouvre les bouteilles de vin qu'on avait trouvé sur le bateau Mahr. Lui se contenterait de thé, il n'aimait pas le goût trop sucré du vin. C'était un produit de luxe, auquel il n'avait jamais été habitué.

Ils étaient tous très prudents : pas plus de deux verres par personne par soir. Hors de question de se rendre ivre et donc d'être vulnérable en cas de combat.
Le caporal-chef avait déjà prévenu qu'il n'y toucherait pas et qu'il offrait de bon cœur sa part et, à sa surprise, avait était suivi par Isa, qui avait annoncé ne pas boire d'alcool, et qui demanda en plaisantant s'il elle pouvait emprunter une tasse de thé au caporal-chef. D'un coté, il trouvait étrangement plaisante l'idée de partager une tasse avec elle, mais de l'autre, ça n'était pas ça qui allait aider son intégration dans la section. Et puis il soupira de défaite : après tout, il n'allait pas la forcer à boire si elle ne le voulait pas. Alors il lui offrit un thé, pour la première fois.

Pour une fois, il eut un vrai rire, un qui s'entend, quand elle prit un thé pour la première fois avec lui. Livaï buvait son thé vert, très infusé, sans sucre, sans arômes, sans fruits pour adoucir. Autrement dit, c'était fort et âcre au possible, et ça empêchait de dormir. Quand on n'est pas habitué, ça pouvait surprendre. La tête qu'elle fit fut proprement glorieuse, il put suivre toutes les étapes sur son visage : la surprise devant ce goût si fort, le dégoût, la panique parce qu'elle ne voulait pas le vexer, et le faux sourire cachant très mal son dégoût pour tenter de le rassurer.

Le sucre, produit raffiné demandant beaucoup d'effort coûtait atrocement cher, mais il y avait des alternatives. Alors le lendemain, quand les soldats chargés du ravitaillement partirent, il leur demanda de ramener un petit pot de miel, payé sur sa solde personnelle. Deux jours après, petit pot de miel en main, il se présenta devant Isa, pour lui proposer de redonner une chance à son thé.

Isa fut touchée de l'attention. Le miel était moins cher que le sucre, mais n'était pas donné non plus, et elle avait bien conscience qu'il l'avait fait venir spécialement pour elle. Évidemment, ça n'était pas un geste et un sacrifice immense, mais quand même, l'attention méritait d'être notée. Et le thé était délicieux, une fois sucré. Au bout des quelques jours, seulement, il n'y eut plus de vin. Après tout, ils étaient 28 soldats à en boire, et il n'y avait qu'une caisse. Mais il y avait toujours du thé.

Cela devint une habitude : régulièrement, ces deux-là se retrouvaient sur des hautes branches, toujours avec Sieg en vue, des mètres plus bas, et ils papotaient en prenant leur thé.
Il lui parla de ses précédentes missions, du temps ou sortie extra-muros rimait avec danger vital.
Elle lui dit vouloir demander sa mutation, au terme de cette mission, pour un poste plus en rapport avec ses compétences. Il approuva. Ils se rendirent compte que, d'une manière un peu masochiste peut être, tout deux regrettaient le temps ou ils pensaient que l'humanité entière était à l'intérieur du monde, et que tout le reste avait été éradiqué. Certes, les titans étaient incroyablement dangereux, mais à cette époque tout leur paraissait plus simple : ils étaient les gentils, les titans étaient les méchants, point. Maintenant, le monde était immense et rempli d'ennemis que de simples murs ne pourraient pas arrêter, fussent il de 50 mètres de haut.

Évidemment, l'armée étant l'armée, et les soldats n'étant pas réputés pour leur finesse, il y eut rapidement des rumeurs sur eux deux. Si lui n'en avait rien à foutre (Qui allait le virer de l'armée, honnêtement ? ), il se doutait que cela pouvait être plus compliqué pour elle. Il rassembla des trésors de délicatesse et de diplomatie, pour aborder le sujet, et il tomba des nues lorsque qu'elle lui répondit sans aucun complexe « eh, si les gamins veulent fantasmer des trucs sur vous et moi qui couchons ensemble, qu'ils s'éclatent ! J'aurais bien aimé, moi, mais la réalité est beaucoup plus décevante.» Puis, en levant son verre vers lui, elle porta un toast à la gloire du célibat.

Il en était resté très con. À aucun moment il n'aurait pensé qu'elle réagirait comme ça.
Un peu perturbé, il devait bien l'admettre, il passa la journée du lendemain à la surveiller du coin de l'œil tandis qu'elle faisait ses tâches. Et il remarqua chacun des petits coups d'œil qu'elle lui lançait, tout à coup. Elle était assez discrète, il devait bien l'admettre. Il ne l'aurait probablement pas repéré s'il n'avait pas été tout à coup aussi attentif.

Tout à coup, une nouvelle perspective s'ouvrait à lui : il ne l'avait jamais considéré comme une femme jusqu'ici, mais comme un soldat, un de ses hommes. On ne couche pas avec ses subordonnés, règle de base. Mais elle allait bientôt changer de section, après tout. Et puis elle était jolie. Isa était toute menue, genre demoiselle en détresse. Elle avait des cheveux châtain clair, qui s'arrêtaient au niveau des épaules, des grands yeux bleus, un tout petit nez perdu au milieu de son visage et plein de taches de rousseur. Et nom d'un chien, elle avait des fesses incroyables.

Ce soir-là, il s'assit plus près d'elle, pendant le thé. Et alors qu'il l'observait, se demandant, comment aborder les choses, ce fut elle qui entama la conversation. Elle lui dit qu'elle n'aimait pas ce regard, et lui demanda si elle avait fait une bêtise. Il hésita un instant, puis se laça franchement. Il avait envie de l'embrasser, alors il le lui dit. Comme ça, sans artifice. Et comme elle ne sembla pas contre, il passa à la pratique.

Tandis que ses mains glissaient sur les cuisses de la jeune femme et que leurs lèvres faisaient connaissance, il se félicita d'avoir choisi une branche aussi haute ce soir : personne ne pouvait ni les voir, ni les entendre.

Faire une partie de jambes en l'air sur une branche, à 20 m de hauteur nécessitait un peu d'agilité, ce dont il ne manquait pas, et beaucoup de souplesse, qu'elle avait à revendre. Ils avaient tous deux de l'expérience et de l'imagination. Bien sûr, dans un lit, cela aurait été beaucoup plus confortable, mais bon, ils avaient déjà de l'intimité, ils n'allaient pas trop se plaindre.

Là où il la surprit, c'est quand il atteint la jouissance en premier. Il se retira de justesse et termina sur son ventre. Elle était habituée aux hommes qui arrêtait tout après l'éjaculation, et commença à se sentir frustrée parce que, merde, elle n'était pas loin de la délivrance, elle pouvait le sentir, quand tout à coup, après avoir repris quelques instants sa respiration, il plongea la tête entre ses cuisses. Il fut efficace, et elle atteint l'orgasme en à peine deux minutes supplémentaire.

De manière assez évidente, il n'y eut pas de moment gênant après le sexe. Il n'y avait pas de pression ni d'ambiguïté, alors il n'y eut pas de malaise. Isa le fit même ricaner en lui suggérant d'imaginer la tête de leurs collègues si jamais, entraînés par leurs mouvements, ils étaient tombés au sol en pleine action. Deux corps, à poil, imbriqué l'un dans l'autre, tombant de 20 mètres de haut, directement sur Sieg. Sieg tué par le pouvoir du sexe. Une mort bien trop glorieuse pour cette pourriture, selon eux.

Ils se rhabillèrent, se mirent d'accord pour remettre ça le lendemain (après tout, pourquoi se priver?) et il retourna au sol, prévoyant de passer un coup à la rivière pour se rincer, tandis qu'elle allait rejoindre son hamac.
Le lendemain, un peu gauche, il ne sut pas trop comment agir avec elle : il était parfaitement capable de donner le change et ne rien laisser paraître pour ne pas que le reste de la section s'aperçoivent de quoi que ce soit, mais d'un autre côté, il ne voulait pas non plus la blesser ou qu'elle le prenne pour un goujat qui ignorait une femme après avoir tiré son coup. Heureusement pour lui, elle vaqua à ses propres occupations et ils n'eurent pas tellement l'occasion de se croiser.

Le soir même, elle prit l'initiative de le rejoindre sur leur branche et lui demanda directement s'il pouvait remettre ça. « Ça » devient leur nouvelle routine. Ils étaient doués, ensemble, pour le sexe. Il était curieux, elle était créative, il était attentif, elle était attentionnée. Ils étaient généreux. Au bout de la 6e fois, pour plus de confort qu'une branche d'arbre, ils déplacèrent leurs hamacs respectifs pour les mettre côte à côte, à près de 30 m de hauteur, juste au-dessus de la tente de leur prisonnier.

Au moment où ils avaient décroché leurs hamacs de leurs emplacements initiaux, tous les deux, en même temps, ils eurent bien conscience que cela était un aveu auprès de leurs collègues, et ne tentèrent même pas de nier. Il fallait bien trouver un peu de bonheur où on pouvait, et de toute façon, toutes les féminines de la section s'étaient trouvées un partenaire. La fougue de la jeunesse.

Un soir, il surprit Sieg jeter des coups d'œil étrange sur Isa . Sur le moment, il ne se fit pas plus de soucis que ça : elle était mignonne, elle n'avait pas l'air dangereuse, et ça faisait près d'un mois qu'il était sous surveillance constante et qu'il n'avait pas pu toucher une femme, ni même se toucher lui-même, d'ailleurs. Quitte à fantasmer sur quelqu'un, il était logique que ce soit sur elle.
Livaï s'était contenté de prévenir Isa, qui avait pris un air dégoûté, et il était passé à autre chose.

Et puis un soir, où par miracle, Isa était partie se coucher tôt, Sieg lui demanda s'il restait du vin. Et l'enfer se déchaîna.

28 de ses hommes, les soldats sous ses ordres, sous sa responsabilité, tombèrent des arbres. 28 titans se relevèrent tout autour de lui. Douloureusement similaires à leur précédente forme. Il eut besoin de tous ses talents pour s'en sortir, et de toute sa concentration. Le plus rapidement possible, il remonta le long d'un arbre pour mettre le plus de distance entre lui et les monstres, mais ces enfoirés grimpait à sa suite, et ils étaient rapides.
Il usa de toute sa vitesse, mais tout à coup, une prise instable lui fit perdre son équilibre, et il retomba au milieu des géants.
Il fut obligé d'annihiler son escouade. C'était beau être de la légitime défense, ça lui laissa un goût amer dans la bouche. Il avait tué 28 de ses hommes.
Il n'avait pas été aussi enragé depuis longtemps. Eh bien, depuis la dernière fois qu'il avait combattu le même monstre, pour être précis.
La première fois, Sieg avait lapidé la quasi-intégralité de son bataillon et avait semblé y prendre beaucoup de plaisir. Cette fois, il avait forcé Livaï à tuer ses propres hommes. Pas moyen qu'il s'en sorte vivant cette fois, il allait le tailler en pièces.

Il massacra le titan Bestial. Et alors qu'il balança le corps de Sieg, à peine vivant dans une charrette, il réalisa soudain une effroyable chose. Si le vin était bien le responsable de la transformation de ses hommes, alors Isa était sans doute indemne. D'ailleurs, c'était sans doute la raison des regards étranges qu'il avait surpris vers elle !
Alors il attacha bien solidement Sieg, lui recoupa les jambes histoire que son corps soit trop occupé à se soigner, et redirigea la charrette vers le feu de camp ou ils avaient passé le mois.

Quand il arriva sur place, les cadavres de ses subordonnés terminaient de se dissoudre dans l'air, mais il ne vit aucune trace de son amante. Il vérifia que son prisonnier était bien hors d'état de nuire et activa son harnais tri-dimensionnel, monta à l'arbre ou leurs hamacs étaient suspendu et serra les dents lorsqu'il se rendit compte que le hamac était taché de sang. C'était une très mauvaise nouvelle. Le sang titan se serait déjà évaporé. Elle était blessée, au mieux.

Et puis il l'entendit haleter, le son venet d'un peu plus haut.

Il ne s'était jamais senti aussi soulagé. Pour la première fois, depuis qu'il était confronté à la mort de ses camarades, quelqu'un qui comptait avait survécu. Elle était là, juste au-dessus de lui. Il ne la voyait pas, mais elle était pas loin. Alors il grimpa pour la chercher, et il l'aperçut enfin. Et il déchanta rapidement. Elle était allongée sur une branche, très blanche, et elle était recouverte de sang. D'ici, elle n'avais pas l'air consciente.

Après l'avoir rejoint, et il détailla son corps à la recherche de la source du sang, quand il le vit : là, dans sa cuisse, une plaie béante, d'une forme familière. Il avait déjà vu des blessures comme ça, rarement sur le terrain, c'était plus souvent en entraînement a la tri-dimensionnalité. C'était une plaie causée par le grappin d'un équipement 3D qui s'était par erreur fichée dans la chair.

C'était lui qui l'avait blessée, lorsqu'il s'était élevé pour échapper au titan. C'était sa jambe, la dernière prise qui lui avais semblé si instable. Il lui avait arraché tout un lambeau de peau et de muscle, et elle saignait abondamment, malgré le garrot qu'elle avait réussi à placer. C'était foutu. Elle ne tiendrait jamais le temps du voyage de retour vers la ville, et il ne pouvait pas gérer un soldat mourant et un criminel ultra dangereux à lui seul.

Elle mourut par quelques dizaines de minutes plus tard, dans ses bras. Il se retrouva à nouveau avec une dépouille qu'il ne pouvait ramener aux murs, il devait s'occuper de Sieg.
Cette fois-ci, plutôt qu'un insigne qui n'aurait représenté qu'un soldat parmi d'autres, il lui trancha une mèche de cheveux, qu'il tressa pour la conserver.
Peu de gens le savaient, mais Livaï était doué en couture. Sur sa veste d'uniforme de cérémonie, il avait ajouté, caché dans la doublure, les insignes des soldats proches qu'il avait perdu. À chaque fois, il avait brodé leur nom derrière. Cette fois, il dégrafa précautionneusement son propre insigne, glissa la tresse entre le tissu et la fabrique du manteau, et reforma proprement. Elle était là, avec lui, contre son cœur. Ça lui semblait être une place adaptée : qui sait, s'ils avaient eu le temps, peut-être aurait-elle pu l'annexer, son cœur ? Dans le doute, il lui offrait cette place.

Il avait perdu beaucoup d'amis. Mais en portant leur mémoire, et en continuant de se battre, il s'assurait qu'aucune mort n'avait été vaine. Le jour où les titans disparaîtront, il rangera cette veste et ne la portera plus jamais. Mais il ne s'en débarrassera pas. C'est le seul souvenir qu'il ai de tous ceux qui lui ont été proches.