Note de Traduction : Ceci est une traduction de la fanfiction Mastermind: Strategist for Hire de myheadinthecoudnotcomingdown, aussi disponible sur Ao3
Je tiens tout d'abord à préciser que je n'ai pas fait parti du fandom français de mha depuis des années, je suis donc très peu familière avec les traductions officielles du manga, n'hésitez pas à me faire remarquer toute erreur! Et si quelqu'un souhaite se porter volontaire pour être mon.a beta, je suis preneuse.
Merci beaucoup à Clouds pour m'avoir autorisé à faire cette traduction et à ma sœur pour avoir fait la relecture de ce chapitre.
Chapitre 1 : Tentation
Izuku Midoriya avait essayé d'aimer les héros. Il avait vraiment essayé. Mais c'était difficile lorsqu'il ne s'était écoulé qu'un mois depuis que le premier héros avait réduit son rêve en miette comme un biscuit rassis, puis qu'il s'était contenté de regarder Kacchan se faire attaquer. Izuku se demandait ce qui aurait pu arriver si au dernier moment Bare Handeath ne l'avait pas empêché de se précipiter pour l'aider. Peut-être aurait-il impressionné All Might, que celui-ci l'aurait pris sous son aile et lui aurait appris comment devenir un héros. Izuku ricana de l'absurdité de sa propre pensée. Lui, un raté sans-alter, impressionner All Might ? Mais bien sûr.
En fin de compte, All Might avait fini par se ressaisir, Kacchan s'en était sorti, bien que inconscient, après avoir été extrait du corps du Gluant, et Izuku avait passé son mois à revendre en silence toute sa collection All Might et à développer un ressentiment croissant envers la société des héros. Ce qui l'avait mené à la situation actuelle : assis dans un cybercafé douteux, sur le point d'expliquer à une vague connaissance sur internet, très probablement un vilain, comment tuer un héros de bas étage.
Il avait trouvé la publication sur un forum très porté underground, le genre qui publie régulièrement à propos de vigilantes et de vilains en plus des héros. Izuku n'avait pas particulièrement envie d'être sur ce site, mais il s'accrochait encore à l'espoir qu'en continuant à faire ce qu'il aimait avant que tout ne dégénère il finirait par ressentir autre chose que de la colère. La publication en elle-même n'était pas très longue, juste une question :
Whyher0es301 :
Dans une situation complètement hypothétique, comment vous feriez pour tuer Mount Lady ?
Une telle publication n'aurait pas dû changer sa vie. Izuku aurait dû l'ignorer, peut-être même contacter la police, surtout après avoir parcouru les anciennes publications de l'auteur et avoir compris que même si cette personne n'était pas un vilain, c'en était définitivement un sympathisant. Il aurait dû ne pas y prêter attention et retourner sur des forums plus fiables pour tenter de s'extirper de sa dépression avant que celle-ci ne s'aggrave encore plus.
Il n'avait rien fait de tout cela.
Au cours de la semaine suivante, la question n'avait fait que se répéter en boucle dans la tête d'Izuku, l'esprit agrippé à tout ce qui pouvait réduire son apathie. Comment ferait-il pour tuer Mount Lady ? C'était une nouvelle héroïne, orgueilleuse et avide de l'attention des médias, ce qui expliquait peut-être pourquoi elle était l'une des étoiles montantes du monde des héros, mais Izuku savait qu'elle avait des points faibles. Au cours de cette semaine il s'était retrouvé à assister de plus en plus régulièrement à ses combats. Il avait essayé sans succès de se convaincre qu'il était là parce qu'il aimait Mount Lady et pas parce qu'il analysait ses points faibles. Il ne lui avait pas fallu plus de trois jours pour se rendre compte qu'avec un peu d'effort ses carnets d'analyse contenaient assez d'information pour qu'il puisse tuer n'importe quel héros. L'idée le rendait malade mais cela ne l'avait pas empêché de traquer les combats de Mount Lady, et son cerveau n'avait pas pour autant arrêté de se focaliser sur les moyens de la tuer.
Izuku s'était rendu compte qu'il aurait été ridiculement facile d'utiliser son goût pour les médias contre elle. Se faire passer pour un journaliste, l'attirer dans un endroit bondé aux rues étroites pour qu'elle n'utilise pas son alter, lui demander un selfie et la poignarder au cœur pendant qu'elle regarde la caméra, puis se mêler à la foule avant même que quelqu'un ne se rende compte qu'elle avait été tuée. Il avait essayé de s'arrêter là. Il savait maintenant comment la tuer donc il n'avait vraiment plus besoin d'y penser. Après la semaine qu'il avait passée, il aurait dû se douter qu'il n'arriverait pas à se débarrasser de ces idées. De toute façon, c'était entièrement hypothétique, non ? Quel mal y avait-il à envoyer un message personnel à l'auteur de la publication et à lui décrire son plan, ainsi que quelques plans de secours, juste au cas où ? Après tout, ce n'était pas comme si l'auteur était vraiment un vilain, juste un sympathisant. Mount Lady n'allait probablement pas finir morte. Et Izuku pouvait se créer un faux compte dans un cybercafé, juste au cas où, pour que personne ne puisse localiser son adresse IP, après quoi il n'aurait plus jamais à utiliser ce compte et il pourrait enfin arrêter d'y penser.
Un peu plus d'une heure après être entré dans le cybercafé, Izuku se déconnecta du compte qu'il avait créé, M4sterM1nd404, et sortit du bâtiment avec un étrange sentiment de soulagement.
Izuku Midoriya avait essayé d'aimer les héros.
Il n'avait pas réussi.
Étonnement, la vie d'Izuku n'avait pas changée après ses brefs peut-être mais peut-être pas débuts en tant que vilain. Il s'était à plusieurs reprises retrouvé au bord de la crise de panique, à se demander à quoi il avait bien pu penser en envoyant des notes pareilles. Il finissait toujours par se rassurer en se disant que la personne à qui il avait envoyé ce message le pensait probablement fou d'avoir pris sa publication au sérieux. L'auteur ne s'attendait même probablement pas à recevoir une réponse, il ne faisait sans doute qu'évacuer sa frustration donc rien n'en découlerait, probablement. Il se demandait, dans ces moments-là, si s'en attrister faisait de lui une mauvaise personne. Il savait que oui.
Cela faisait huit jours qu'Izuku avait envoyé le message, il venait tout juste de finir de se remettre des dernières tentatives de Kacchan pour le remettre à sa place. Les coups n'avaient fait qu'empirer depuis l'attaque du Gluant. De ce que Izuku avait compris des râles de Kacchan, au milieu du bruit de ses explosions, il essayait de prouver qu'il n'était pas une faible putain de victime ou quelque chose du genre. Le résultat étant que, dernièrement, Izuku passait la plupart de son temps seul et dans la douleur, mais en quoi était-ce si différent de sa vie depuis qu'il avait atteint l'âge de quatre ans ?
Izuku remettait sa chemise en place pour cacher ses bandages en quittant la salle de bain lorsqu'il entendit sa mère pousser un petit cri accompagné du bruit d'une poêle tombée au sol dans la pièce d'à côté. Il s'y précipita et la trouva la bouche grande ouverte et les yeux rivés sur la télévision. Le présentateur du journal télévisé se tenait dans une rue normalement animée, la scène illuminée par les sirènes de police.
« … Pour l'instant la police n'a que peu de pistes quant à l'identité de l'agresseur, ils pensent qu'il avait en toute vraisemblance un alter de furtivité en vue de la rapidité avec laquelle il s'est débrouillé pour disparaître après la mort de Mount Lady cette après-midi. Une veillée pour l'héroïne déchue sera organisée… »
« C'est vraiment affreux, Izuku ! Une toute jeune héroïne en plus. Qui ferait une chose pareille… ». Sa mère retourna dans la cuisine, essayant de se distraire en préparant le dîner. Izuku fixait la télévision, stupéfié. L'auteur de la publication avait été sérieux, finalement. Il l'avait vraiment fait. Ce qui voulait dire que lui, Izuku Midoriya, fanboy de héros, était maintenant complice du meurtre d'un héros. Izuku senti son souffle s'accélérer, il allait hyperventiler, puis une pensée soudaine mis court à sa crise de panique. Mount Lady était morte. Ce qui voulait dire que lui, un Deku sans-alter, avait battu un héros. Une chaleur inhabituelle monta dans sa poitrine et il retint un sourire. Il se demanda alors si cela faisait de lui une mauvaise personne.
Il savait que oui.
