• Encore une idée de One-Shot inspirée d'un prompt que j'ai trouvé sur Tumblr : "coupure d'électricité". Et comme j'en ai vécu une pendant deux jours, disons que j'étais bien inspirée.
(+) Note : Lily-Rose m'appartient, les autres personnages appartiennent bien évidemment à Hajime Isayama.
One-Shot 02 :
Quiétude
« Tiens, voilà de quoi te sécher.
- Oh, merci. »
Avec son sourire familier et une serviette de toilette, Marco la sortit de sa torpeur. Elle venait de mettre les pieds dans l'appartement que Jean et lui partageaient, pour la première fois. Néanmoins, elle aurait préféré une invitation sous d'autres circonstances. Surpris par une pluie torrentielle alors qu'ils s'étaient donné rendez-vous, ils trouvèrent refuge chez Marco qui habitait à quelques minutes de là. Malheureusement, la pluie ne les avait pas épargnés, et c'était trempée de la tête au pied que Lily-Rose attendait, figée dans l'entrée, alors qu'elle épongeait ses cheveux et son visage. Elle ne voulait pas risquer de tremper le parquet, et préférait attendre -non sans un certain embarras-, que les gouttes ne se répandent pas plus loin. (Elle se savait ridicule pourtant, car Marco n'avait évidemment pas pris cette peine). Et comme lisant dans ses pensées, il l'interpella :
« Je t'en prie, entre. Fais comme chez toi !
- Tu es sûr ? Je ne suis pas encore tout à fait sèche…
- Ce n'est rien, je suis déjà entré de toute façon. Et puis tu risques d'attraper froid si tu restes là. »
Elle sourit, acquiesça, et se décida bon gré mal gré de pénétrer dans ce lieu inconnu. L'appartement dégageait une atmosphère chic et cozy, avec une décoration simpliste mais efficace. Elle pouvait sentir l'influence de leurs deux personnalités distinctes, des livres de cours de Marco ouverts sur la table de la cuisine au cendrier en cuir de Jean sur la table basse. Ses yeux se posèrent sur les murs, et elle fut surprise d'y voir quelques croquis encadrés que ce dernier lui avait montrés alors qu'ils étaient encore lycéens. Il continuait de dessiner, elle en fut soulagée. Lily avait toujours loué son talent et son travail avec beaucoup d'enthousiasme.
Tandis qu'elle se perdait dans sa contemplation, Marco quitta la pièce pour se changer. Il ne lui fallut que quelques minutes avant d'être de retour, finissant de passer un t-shirt sec. Lorsque la jeune fille tourna la tête dans sa direction, et qu'elle capta brièvement un aperçu du bas de son ventre finement dessiné (bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé), ses joues s'empourprèrent aussitôt. Sa raison la maudissait d'avoir été si indiscrète, son coeur de ne pas en avoir vu plus.
Heureusement, Marco méprit ses rougeurs pour les signes d'un rhume à venir, et lui tendit un sweat bleu marine.
« Je me suis dis que tu voudrais sûrement être au sec. Il sera un peu grand, mais je n'ai rien de mieux, désolé.
- Oh, non c'est parfait. Merci Marco ! »
« Il sent bon… »
Comme elle s'y attendait, ce vêtement s'avérait bien trop grand pour elle, mais elle trouvait la sensation agréable. Quelque peu honteuse, elle ne put s'empêcher d'enfoncer son menton dans l'encolure, et renifla son odeur. Il sentait comme lui.
Secouant la tête comme pour reprendre ses esprits, elle disposa ses vêtements sur le rebord de la baignoire, et sortit finalement de la salle de bain.
« Ah Lily, tu veux quelque chose à… »
Au bout du couloir, le jeune homme mena un combat titanesque pour garder son sang-froid. Difficile de ne pas piquer un fard en voyant son amie flotter dans son sweat, à peine trop long pour elle. Il ne s'attendait pas non plus à ce qu'elle enlève ses collants et sa jupe.
« T-Tu veux quelque chose à boire ? »
A la fin de sa question, un bruit retentit, et en un claquement des doigts, l'appartement fut plongé dans la pénombre. Lily étouffa un couinement de surprise, tandis que Marco soupira. Une coupure d'électricité le jour où il accueillait une invitée. Génial.
« Merde, j'ai laissé mon téléphone dans le salon ! Attend Lily, je vais, euh… »
Sans la lampe torche de son téléphone, il allait être difficile de la retrouver. Amusée par cette situation incongrue, Lily laissa échapper un éclat de rire, et annonça d'une voix guillerette :
« Ne bouge pas Marco, je vais essayer de te retrouver ! »
Les bras tendus devant elle, la blonde avançait par tous petits pas. Son entrain s'effaça bien vite lorsqu'elle percuta le sac de sport posé contre le mur, face auquel Marco s'était plaint de son colocataire un brin envahissant. Malgré leur lente allure, lorsque ses pieds heurtèrent l'obstacle, Lily trébucha en avant. Son petit cri alerta le jeune homme qui se retourna près de ce qui devait être sa direction, les bras ouverts tant bien que mal, prêts à l'accueillir autant que possible dans le noir.
Dans un réflexe pour garder son équilibre, Lily s'agrippa à la première chose avec laquelle ses mains entrèrent en contact, à savoir le T-shirt de celui qu'elle tentait de rejoindre. Son visage percuta son torse, alors qu'on enveloppait son petit corps pour la maintenir debout. Cette agréable proximité inopinée la fit rougir jusqu'aux racines, et elle bénissait l'obscurité de la dissimuler parfaitement. Marco, lui, fut surprit de ce contact soudain et de peur de se laisser aller à des caresses inappropriées, il coupa rapidement court à son étreinte, et leva les mains bien haut, comme s'il venait de toucher quelque chose de brûlant.
« L-Lily !
- On dirait que je t'ai trouvé. »
Son ton amusé ne laissait en rien paraître son malaise, et elle se surprenait à enfoncer son visage dans son vêtement, humait son odeur. Jamais ô grand jamais elle n'aurait osé faire une chose pareille en pleine lumière, mais juste pour cette fois, elle s'autorisait cet écart. Marco lui, ria nerveusement, et gardait les mains toujours bien en l'air, loin de son corps, de peur de la toucher à nouveau.
« Bon, je ferais mieux d'aller voir le disjoncteur. »
« Aïe !
- Marco ! Tu ne t'es pas fait trop mal ?
- Ah non, ça va, ce n'est rien. »
Il massait l'arrière de sa tête, priant pour qu'une bosse pas trop proéminente ne s'y forme, et se releva. Rien dans les placards du bas. Il soupira.
Le disjoncteur ne répondait plus, et après avoir mis la main sur son téléphone, Marco lut le message reçu de la part de son propriétaire. Une panne généralisée s'était déclarée dans son immeuble, et le problème devrait être réglé d'ici une heure ou deux.
Ainsi, Marco et son hôte étaient partis à la recherche d'une source de lumière. Le garçon avait mis la main sur un vieux briquet appartenant à son colocataire, mais il leur fallait désormais des bougies. Dans la cuisine, Lily tenait son téléphone et dirigeait la lumière de l'appareil dans sa direction pour l'aider à fouiller les placards.
« Oh, je crois que j'en ai trouvé ! »
En prenant soin d'éviter le coin du plan de travail cette fois-ci, le brun tourna la tête dans sa direction, face à une Lily qui dirigeait la lumière vers l'un des placards en hauteur ouverts. Elle se mit sur la pointe des pieds et tendit sa main pour les attraper, mais ce geste contribua à faire remonter dangereusement le sweat sur le haut de ses cuisses. Un risque qu'elle semblait avoir complètement oublié alors qu'elle se démenait pour atteindre l'étagère. Marco manqua de s'étouffer avec sa propre salive, mais lui apporta son aide en se saisissant avec facilité du sac en plastique.
« Bien joué Lily ! Je n'aurais jamais pensé qu'elles étaient là. »
Il parvint à dissimuler ses rougeurs derrière un sourire. Après avoir ouvert le sachet, il alluma deux petits cylindres de cire, et en tendit un à la jeune fille. Au moins, la batterie de leur téléphone n'aurait pas à payer le prix de cette coupure d'électricité.
« C'est drôle, j'ai l'impression qu'on va invoquer des entités de l'au-delà. »
En approchant la bougie de son menton, la lueur enveloppa son visage pour lui donner un aspect menaçant, bien vite éclipsé par son grand sourire rieur. Même le petit « ouh » qu'elle murmurait ne déclencha pas l'ombre d'une inquiétude chez Marco, qui décida d'imiter son geste.
« Entre nous, chère Lily, je préfère laisser les esprits reposer en paix.
- Tu crois aux fantômes ? »
Il prit quelques secondes de réflexion, et fixa la flamme de sa bougie comme pour y trouver une réponse.
« Je n'en sais trop rien. Je ne me suis jamais vraiment posé la question. Et toi ? »
Lily hocha vigoureusement la tête.
« J'y crois énormément. Enfin, pas comme ceux que l'on voit dans les films d'horreur, ceux-là sont vraiment trop terrifiants. Je dirais que les défunts ne sont jamais vraiment loin de nous. C'est rassurant. »
Elle aussi se prit à la contemplation de la flamme de sa propre bougie. Un voile traversait son regard, celui du souvenir d'un être cher disparu soudain revenu en mémoire. Le jeune homme aux tâches de rousseur l'avait remarqué, et voulut lui changer les idées. Trouver n'importe quoi, vite.
« C'est sûr que c'est plus rassurant que la chose qui se trouve juste derrière toi. »
La jeune fille le fixa sans comprendre, et cligna plusieurs fois des yeux. Qu'est-ce qu'il venait juste de dire ? Il regardait un point derrière elle, et d'une crédulité sans pareille, Lily tourna la tête dans cette direction pour confirmer ses dires. Une « chose », derrière elle ? Qu'est-ce que ça pouvait être ?
Tout ce qu'elle pouvait apercevoir en plissant les yeux, c'était l'ombre de l'un des cadres de Jean accroché au mur.
« Qu'est-ce que tu as vu Mar- »
Un « bouh » interrompit sa question alors qu'elle reprenait sa position initiale. Par instinct, elle ferma les yeux et poussa un petit cri de surprise, en plaçant la bougie devant son visage comme pour se protéger d'un danger à venir. Ce fut le rire de son ami farceur qui la ramena à la réalité, et la poussa à ouvrir les yeux. Confuse par sa propre naïveté, elle le suivit dans son rire.
« Je suis vraiment tombée dans le panneau ? Quelle froussarde je fais.
- Ou peut-être que je suis doué pour te surprendre ? »
Sa réponse et son sourire espiègle eurent une incidence sur son rythme cardiaque, devenu soudainement frénétique. Un frisson lui parcourut l'échine. La pensée qu'il pouvait la surprendre de bien d'autres manières lui traversa l'esprit.
Ils se dirigèrent vers le salon, et Lily imita le jeune homme en posant sa bougie sur la table basse. La lumière n'était pas bien vive, mais elle suffisait pour qu'ils puissent voir quelque chose. Un problème de réglé.
Assise sur son canapé, ses genoux rapprochés de son visage, Lily essayait de se réchauffer. Comme elle ne voulait pas déranger son hôte, elle préférait prendre son mal en patience. Pourtant, Marco remarqua bien vite les grelottements de la jeune fille, et se sentit soudain bien bête de ne pas pouvoir allumer de chauffage. Alors, il s'excusa un instant, s'enfonça dans l'appartement et revint avec un épais plaid dans les bras.
« J'espère que ça sera suffisant pour te tenir chaud.
- Oh merci beaucoup Marco ! Tu n'as pas trop froid toi ?
- Non, ça va. »
Il enveloppa la couverture autour d'elle, de manière à ce que seule sa tête dépasse. En la voyant ainsi, à la lueur d'une bougie, Marco sourit. Ravie, Lily s'enfonçait un peu plus dans les couvertures, lorsqu'un éternuement se fit entendre. La blonde releva la tête dans la direction du responsable, et se mit à rire.
« Il y a assez de place pour toi, Monsieur le blagueur. Je me ferais toute petite, promis ! Dit-elle en souriant, un pan de son cocon de couverture ouvert, prêt à l'accueillir. »
Surpris par cette demande, Marco pouffa de rire. Que faire ? Etait-ce une bonne idée d'accepter ? Elle avait froid, peut-être qu'il pourrait la réchauffer plus facilement. Et puis, ça semblait lui faire plaisir. Enfin, il hocha la tête, et s'installa à ses côtés sur le canapé, sous la couverture.
Jamais les deux jeunes gens n'avaient connu pareille proximité physique. Accolés ainsi, épaules contre épaules, Lily pouvait sentir la chaleur de son corps contre le sien. Une sensation agréable.
« C'est vrai que tu es toute petite.
- Tu trouves ? C'est peut-être toi qui es très grand. »
Elle posa nonchalamment sa tête sur son épaule, comme dans un geste habituel, et se surprit à fermer les yeux. Elle aurait pu s'endormir si sa raison ne lui intimait pas de rester bien éveillée. Le brun hésita un moment avant de s'autoriser à poser son menton sur le haut de sa tête, mais n'osait tout de même pas l'entourer de son bras. Or, lorsque les mains de la jeune fille effleurèrent les siennes, celle-ci eut un mouvement de recul et ouvrit brusquement les yeux.
« Tes mains sont glacées !
- Ah, désolé, j'ai un peu froid finalement.
- Tu ne devrais pas rester en t-shirt, tu risques de tomber malade. Attend, laisse-moi faire. »
Délicatement, Lily entoura ses mains des siennes, et les frotta doucement. Puis, elle les plaça dans la poche ventrale du sweat qu'elle portait, et fit le même mouvement mais pour ses bras nus. Cet acte lui demanda un certain courage, courage qui s'illustrait par le fait de ne surtout pas le regarder dans les yeux. Marco l'observait sans rien dire, et luttait de son côté pour ne pas céder à l'envie de la serrer dans ses bras. Il appréciait chacune de ses caresses qui n'en étaient pas vraiment, et savourait ses doigts qui s'attardaient discrètement sur ses biceps.
« Je connais un autre moyen de te réchauffer si tu veux. »
Il frôla la syncope, de très près.
Sans qu'il n'ait le temps d'analyser ces mots, Lily s'élança dans une attaque surprise de chatouilles. Elle comptait bien lui faire payer sa farce de tout à l'heure à sa manière. Leurs rires résonnaient dans le salon comme ceux de deux jeunes enfants. La blonde ignorait que son ami était si sensible, et profita de l'occasion pour prendre l'ascendant sur celui qui aurait pu facilement la dominer.
Quand il ouvrit enfin ses yeux remplis de larmes, il trouvait la jeune fille allongée sur lui, immobile, une émotion qu'il ne savait décrire plantée sur le visage. La bouche entrouverte, les joues roses et les yeux brillants, elle semblait figée, égarée, presque enivrée. Il voulait combler l'écart qui séparait leurs lèvres. Elle fut plus rapide.
Ce fut bref, aussi léger qu'une caresse. Ça n'avait pas duré plus de quelques secondes, juste le temps pour Lily de reprendre ses esprits. Quand elle s'éloigna quelque peu du visage de Marco, elle se sentait sur le point d'exploser face à la honte qui l'envahissait. Venait-elle vraiment de… ? Impensable. Elle voulait disparaître, et vite. Comment allait-elle oser le regarder en face maintenant ? Ses mains dissimulèrent sa bouche, et elle fixait le sol avec insistance.
« M-Marco ! Oh mon dieu, je suis tellement tellement désolée ! »
Incapable de dissimuler les rougeurs qui apparaissaient sur ses joues, le jeune homme préféra en rire.
« Ne t'excuse pas Lily, je te mentirais si je disais que je n'en avais pas eu envie. »
Surpris par sa réponse trop sincère, il afficha un sourire maladroit. Lily n'en crut pas ses oreilles. Ses mots furent plus rapides que sa raison.
« Tu… Tu as envie de moi ? »
Sa phrase ne sonnait pas aussi lourde en sous-entendus dans son esprit, elle déglutit. Prit d'une soudaine quinte de toux, Marco manqua de s'étouffer avec sa propre salive. Comment en étaient-ils arrivés là ? Est-ce qu'une occasion pareille se représenterait de sitôt ?
Après son calme retrouvé, il posa sa main sur la sienne, et hocha simplement la tête.
Le coeur de Lily bondissait dans sa poitrine. Elle ne voulait pas reculer, pas maintenant. Elle prit donc sa main, la posa sur sa propre joue, et sourit en se sentant fondre dans sa caresse.
« Alors, tu veux bien m'embrasser ? »
Cette fois, elle ne serait pas celle qui engagerait leur échange. Il lui fallait des preuves. Et Marco comptait bien répondre à sa demande. Leurs lèvres ne se trouvaient qu'à quelques centimètres l'unes de l'autre, et il murmura :
« Tu n'as pas besoin de me le demander. »
Enfin, ils s'embrassaient. Ce n'était plus une caresse timide d'écolier, mais le baiser passionné de deux êtres qui avaient franchis la ligne de non-retour. Comme si tout le contrôle dont ils avaient fait preuve c'était envoler en une fraction de seconde, leurs mains se firent aventureuse. Il fallait qu'ils comprennent que ce qui se passait était bien réel. Lily s'accrochait un temps à son t-shirt, puis à son cou, l'attirant toujours plus près. Marco caressait l'arrière de sa tête, sa main plongée dans ses cheveux encore humides, tandis que son autre main pressait le milieu de son dos pour répondre à sa demande, et l'attirer plus près de lui, pour sentir son corps contre le sien. Et lorsqu'il sentit la pointe de ses seins à travers son vêtement, il prit enfin conscience qu'il ne voulait pas que ça s'arrête.
« Fait chier cette pluie. Marco, t'es là ? »
La voix profonde de Jean résonna dans le hall d'entrée, et sonna comme un dur rappel à la réalité. La lueur de la lampe torche de son téléphone qui scannait les lieux aussi.
Mortifiés, Lily et Marco se fixèrent les yeux dans les yeux, une sueur froide coulait le long de leur dos. Plus réactif, le jeune homme se leva à contre coeur, et attrapa avec maladresse ses vêtements étendus au sol. Lily, elle, se camouflait sous les couvertures, alors que sa petite main tâtait le sol à la recherche du sweat prêté. Heureusement, il l'avait retrouvé avant elle, et lui avait discrètement donné.
En voyant une ombre agitée dépasser du canapé, Jean arqua un sourcil. Est-ce qu'il était en train de se rhabiller ?
« J-Jean ! Déjà de retour ?
- Ouais, j'suis rentré directement finalement. Mais tu fous quoi là, t'es à poil ou je rêve ? Oh bordel me dis pas que- »
Tout lui parut évident quand il aperçut la paire de chaussures féminines étrangères sur le pas de la porte. Lily ne pouvait pas le voir, mais elle pouvait bel et bien sentir le sourire narquois de Jean étirer ses lèvres quand il prit ce ton moqueur :
« J'interromps quelque chose ? »
Agacé par ce ton auquel il s'était un peu trop habitué, Marco finit de passer son t-shirt (il l'avait mis à l'envers) pour ensuite se précipiter vers son ami. Sans plus de cérémonie, il le poussa vers sa chambre.
« C'est bon maintenant, tu veux bien t'en aller ?
- Eh, attends un peu, c'est pas toi qui avais dit pas de baise dans le salon ? Tu te fouterais pas un peu de ma gueule ?
- Jean ! Arrête de parler et bouge de là !
- C'est bon j'ai pigé, me pousse pas comme ça ! »
Après avoir longuement lutté, Marco parvint à mener Jean jusqu'à la porte de sa chambre, sous les plaintes de ce dernier qui ne manqua pas de le taquiner une nouvelle fois. Il devait absolument tirer parti de cette situation incongrue et ô combien exceptionnelle (et il bénissait cette pluie d'avoir annulé son rendez-vous pour la peine).
« J'ai hâte d'appeler Lily pour lui dire comment tu t'occupes quand elle n'est pas là.
- Ne dit pas n'importe quoi.
- J'arrive pas à croire que t'es parti voir ailleurs. Ça fait combien de temps que j'te dis qu'elle t'aime aussi et que tu devrais aller lui parler, hein ? T'es juste trop con pour t'en rendre compte.
- Oh ferme-là. »
Pour illustrer ses mots, Marco referma la porte sur le visage de son colocataire. Lily devait certainement l'avoir entendu de là où elle était, et il se sentait rougir à vue d'œil à cette idée. Jean avait raison, il aurait dû lui dire ce qu'il ressentait depuis bien longtemps, mais avec ce qu'il venait de se passer, c'était tout comme, non ?
Une mélodie qu'il n'avait jamais entendu le tira de ses pensées, elle provenait du salon. Et en voyant Jean ouvrir sa porte, son téléphone collé à l'oreille et l'air ahuri, il comprit bien trop vite. Cet abruti l'avait vraiment fait, il venait vraiment d'appeler Lily. Les deux jeunes hommes se fixèrent dans les yeux pendant ce qui sembla être de longues minutes, jusqu'à ce que Marco, stoïque, brisa le silence.
« Jean. Non.
- Putain de merde.
- JEAN REVIENS-LA ! »
Le blond foncé fut plus rapide, et bouscula son ami pour atteindre le salon. Marco avait bien tenté de l'en empêcher en s'accrochant à son haut, mais il en fallait bien plus retenir une telle ardeur. Les deux déboulèrent en trombe dans la pièce. Debout près du bar où elle avait laissé son téléphone, Lily tenait l'engin dont elle venait de couper la sonnerie, et les dévisageait comme si elle venait d'être prise en flagrant délit. Elle déglutit, puis salua d'un geste timide de la main le nouvel arrivant.
« C-Coucou Jean… »
La mâchoire de l'interpellé se décrocha d'elle-même, et il manqua d'en faire tomber son téléphone. Le brun, lui, soupira de dépit. Il allait en entendre parler pendant longtemps.
« Lily ? Alors Marco et toi, vous… ? »
Son regard évasif et sa mine cramoisie fut sa seule réponse. Mais amplement suffisante pour Jean qui attrapa son colocataire par le col, et le secoua vivement.
« Bordel Marco enfin ! Je commençais à désespérer, mais c'est bon, t'es un homme, un vrai ! »
Excédé et rouge à son tour, Marco sentait sa patience s'amenuir. Cette soirée allait être bien plus longue que prévue.
→ J'ai voulu faire quelque chose de mignon tout plein, et ajouter Jean parce que j'adore ce personnage et la dynamique qu'il a avec Marco ! Promis, le lemon / smut (appelez-ça comme vous voulez) va bientôt arriver héhé. Je suis incroyablement rouillée pour ce qui est d'écrire ce genre de choses, donc j'ai besoin d'un peu de temps haha !
Merci à vous d'avoir lu ce petit OS, et si l'envie d'en savoir plus sur ma Lily vous prend, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à la fanfiction que je suis en train d'écrire :D
A bientôt et bonjour chez vous !
