Bonjour !
Ça faisait un sacré bout de temps que je n'avais rien posté, et aujourd'hui me revoilà sur le fandom de Free ! , avec un petit OS qui j'espère vous plaira. Pour ne pas changer, j'ai choisi d'écrire du HaruRin, mon OTP pour ce fandom, mais... Quand je relis, je me dis que c'est peut-être centré un peu plus sur le SouMako que prévu. Couple qui n'était même pas vraiment prévu à la base, mais j'ai eu une idée pour ces deux-là que j'ai absolument voulu introduire, donc... Au final, que vous soyez ici pour le HaruRin ou le SouMako, je pense que vous y trouverez votre compte. :) Enfin, j'espère.
Bref, bonne lecture !
La plupart du temps, Makoto pouvait se targuer de comprendre Haruka sans le moindre problème, là où d'autres se heurtaient à un visage inexpressif et une voix monotone. Nulle vantardise déplacée ici, c'était la plus pure vérité, ils se connaissaient depuis la maternelle, et se considéraient l'un l'autre comme meilleurs amis, il aurait donc été étonnant que Makoto n'arrive pas à comprendre Haruka. Et dans 99% des cas, il n'avait aucune difficulté à déchiffrer son ami. Sauf que... il y avait le 1% restant. Et ces 1% étaient toujours une horreur à gérer. Bon, après, par définition, qui dit 1% dit événement particulièrement rare, donc pas de quoi fouetter un chat, pas vrai... ?
Urgh. Si seulement. La situation présente rentrait parfaitement dans les 1%, et Makoto sentait déjà une migraine pointer le bout de son nez. Il fixa Haruka, oubliant de fermer sa bouche, figé qu'il était dans une expression de surprise grotesque.
—Makoto. Ferme ta bouche, les gens te regardent bizarrement.
Manquant de sursauter, il obéit, essayant de reprendre contenance rapidement. Puis il reposa son regard sur Haruka de l'autre côté de la table, se demandant s'il avait bien entendu. Est-ce que Haruka venait vraiment de lui demander... ça ? Est-ce qu'il venait vraiment de l'interroger sur une question d'ordre romantique ?!
—Heu... Haru-chan ? Je suis désolé, mais tu pourrais répéter ta question ?
Le nageur lui lança un regard ennuyé traduisant aussi bien son agacement sur l'ajout du « chan » à son prénom que sur le fait que Makoto l'oblige à se répéter, mais il obtempéra néanmoins – non sans soupirer.
—J'ai dit, comment peut-on savoir si ce que l'on ressent envers quelqu'un relève d'une affection amicale ou bien d'une affection romantique ?
Ah. Donc, il avait bien entendu. Et merde.
—D'accooord. Et tu me poses la question à moi, parce que... ?
—Parce qu'il n'y a qu'à toi que je peux demander ça. Tu es mon meilleur ami...
Makoto ne put s'empêcher de sourire et attrapa sa tasse de café pour en boire une gorgée.
—... et en plus tu sors avec Yamazaki.
Il manqua de recracher la gorgée qu'il avait commencé à prendre, sursautant si fort que ses jambes frappèrent la table, et s'attirant à nouveau les regards curieux des clients du centre-ville.
—Q-Quoi ?! Attend, non, on n'est pas... ! Ce n'est... !
La manière dont Haruka haussa les sourcils fit comprendre à Makoto que c'était parfaitement inutile de nier. Bon sang, mais comment l'avait-il appris ? Ils s'étaient toujours montrés extrêmement prudent ! Non pas qu'ils aient honte ou quoi que ce soit, mais Makoto préférait restait discret à ce sujet pour le moment, attendant la bonne occasion pour l'annoncer (si tant est que ce genre d'occasion existe), et Sousuke avait respecté son choix.
—Heu, si je peux me permettre, comment tu as su... ?
Haruka haussa les épaules.
—Un soir où Yamazaki t'a raccompagné. Je vous ai vu depuis ma fenêtre, quand il t'a embrassé.
Makoto se retint de se frapper la tête sur la table. Le fait que Sousuke respecte son choix d'être discret à ce sujet pour le moment ne signifiait pas qu'il montrait le même degré de prudence que lui. Parfois, son petit-ami l'attaquait en traître, comme ce soir-là. Sérieusement, il fallait vraiment qu'ils aient une petite discussion à ce sujet. Makoto n'allait pas laisser passer ça, et comptait bien faire payer son insolence et insouciance à Sousuke. Ce serait peut-être l'occasion de tester la paire de menotte en fourrure qu'il avait achetée secrètement il n'y a pas longtemps ? Il verrait ça plus tard, pour le moment, il fallait qu'il gère un problème plus urgent. Ce n'était pas de sa vie amoureuse dont il était question ici, mais de celle de son meilleur ami. Enfin, peut-être. Il fallait d'abord s'en assurer.
—Ok, soupira Makoto. Passons outre le fait que je ne suis pas certain que le fait d'être en couple fasse de moi un expert en matière de romance. Je comprends plus ou moins pourquoi c'est à moi que tu poses la question, maintenant peux-tu me dire pourquoi tu te poses cette question ?
Cette fois, Haruka sembla un peu hésitant avant de répondre, et cette simple hésitation fut suffisante pour que Makoto ait sa réponse avant même que son ami ne parle.
—Je me demande... si je ne suis pas amoureux de quelqu'un.
Et voilà, la migraine commençait. Makoto était déjà suffisamment pris de court avec le fait que Haruka lui pose une question inhabituel, sans parler qu'il était confus, quoique rassuré, en voyant que son ami était au courant pour sa relation avec Sousuke et ne semblait aucunement dérangé ou choqué par le fait qu'ils soient deux hommes. Rien qu'avec ça, c'était le bordel. Mais en plus, il fallait que Haruka en rajoute une couche en annonçant très clairement la possibilité qu'il soit amoureux.
Haruka. Amoureux. Deux mots que, très honnêtement, Makoto n'avait jamais vraiment pu imaginer ensemble dans une même phrase. Pas quand son ami ne laissait que rarement une quelconque émotion passer sur son visage, exception faite des moments où il était question de natation, et qu'il faisait preuve d'une rationalité, pour ne pas dire froideur, et d'un manque d'empathie incroyable devant les films ou séries romantiques. Makoto se souviendrait toujours du jour où il avait commis l'erreur de vouloir regarder Titanic avec Haruka... Les remarques simples mais logiques et implacables de son meilleur ami avait suffi à définitivement briser le mythe de ce film pourtant culte, que Makoto n'avait jamais pu visionner à nouveau de la même manière.
L'adolescent retint donc un profond soupir, et commença à se masser les tempes en anticipant une conversation qu'il devinait longue et éprouvante.
—Je vois. Mais, Haru-chan, tu ne penses pas que tu devrais plutôt demander conseil à Rin ? Après tout, c'est un grand romantique, il pourrait sans doute mieux t'aider que moi, et...
Makoto se tut envoyant qu'à l'évocation de Rin, Haruka avait détourné les yeux, un léger rougissement à peine perceptible apparaissant sur ses joues. Il n'en fallut pas plus pour que Makoto comprenne. Et pour qu'il sente sa migraine empirer. Il allait vraiment avoir besoin d'aspirine...
Quand Haruka rentra chez lui dans la soirée, il était... à moitié satisfait, de sa conversation avec Makoto. Son ami l'avait écouté calmement, comme à son habitude, et avait effectivement fait de son mieux pour l'aider à faire un peu d'introspection sur ses émotions – exercice auquel Haruka n'était définitivement pas habitué, et qui s'était révélé pour le moins étrange. Par contre, Makoto avait également tenté plus ou moins subtilement de lui faire avouer à voix haute qu'il s'agissait de Rin dont Haruka était potentiellement amoureux, et ça, le nageur s'en serait bien passé.
Au final, Haruka ne savait pas s'il était vraiment plus avancé que ça sur son petit problème personnel. Mais il devait reconnaître que ça lui avait fait du bien d'en parler avec son meilleur ami. Ça ne lui avait peut-être pas vraiment permis d'avoir une réponse sur ce qu'il ressentait, mais il se sentait plus détendu, les idées un peu plus claires. Il ouvrit la porte, notant au passage qu'il avait encore une fois oublié de la fermer à clé en partant de chez lui cet après-midi, et se dépêcha de rentrer. Même si le printemps était bien avancé et que les journées commençaient à se réchauffer, raison pour laquelle il avait invité Makoto à boire un café en centre-ville aujourd'hui pour discuter avec lui, les soirées restaient encore assez fraîches. Et vu qu'il n'avait pas pris la peine de prendre de veste en partant, il devait bien reconnaître que même lui, pourtant habitué aux températures glaciales de la mer quand il allait y nager malgré qu'il soit bien trop tôt, commençait à avoir un peu froid.
Une fois dans l'entrée, il remarqua tout de suite la paire de chaussure inconnue qui traînait pas terre, et l'absence des chaussons pour invité. Ce qui en soit laissait deviner que quel que soit la personne présente, ce n'était pas un voleur, ou alors un voleur excessivement poli. Des bruits provenaient de la cuisine, et Haruka s'y dirigea tranquillement, se doutant plus ou moins de qui il y trouverait – la paire de chaussure ne lui était après tout pas entièrement inconnue. Et effectivement, comme il s'y attendait, il retrouva Rin dans sa cuisine, en train de s'affairer au fourneau. En l'entendant, Rin se retourna, un grand sourire sur le visage.
—Yo, Haru !
—Rin.
Il jeta un coup d'œil au plan de travail, nota l'absence complète de maquereau, et lança un regard éloquent à l'autre nageur.
—Tu n'as toujours pas abandonné l'idée si je comprends bien ?
—Eh non ! s'exclama Rin d'un ton joyeux. Tu verras Haru, ce soir, j'arriverai à te faire oublier ton obsession pour le maquereau et à te convertir à la viande !
—Hm. Bonne chance.
Haruka se détourna simplement et commença à sortir la vaisselle des placards pour mettre la table. Dans le même temps, il s'efforça de calmer les battement de son cœur, qui comme à son habitude n'avait rien trouver de mieux que de s'affoler devant le sourire rayonnant de Rin, pour ne pas changer. C'était exaspérant de voir avec quelle facilité Rin arrivait toujours, par sa simple présence, à entraîner Haruka dans une montagne russe émotionnelle.
Une fois le couvert mis, il s'installa à sa place, observant de loin Rin encore occupé en cuisine. Il n'eut pas à attendre longtemps cependant, Rin le rejoignit assez rapidement en amenant les plats. Franchement, Haruka soutiendrait jusqu'à sa mort que rien ne valait un bon maquereau bien préparé, mais les talents de Rin en cuisine manquait de peu à chaque fois d'ébranler ses convictions à ce sujet. Haruka savait que Rin avait développé ses compétences en cuisine avec Lori, quand il avait vécu en Australie, et force était d'admettre que non seulement il était doué, mais en plus il ne perdait pas la main bien au contraire : il semblait continuellement s'améliorer ! Haruka pouvait bien le dire, après tout ce n'était pas la première fois (et sans doute pas la dernière) que Rin s'invitait chez lui le soir pour préparer le dîner. Tout ça sous le prétexte d'aider Haruka à diversifier son alimentation avec autre chose que du maquereau, même s'il lui était arrivé d'en cuisiner occasionnellement pour lui faire plaisir. Et même si Haruka savait bien qu'en l'occurrence, il se faisait un peu manipuler, il était toujours heureux de pouvoir passer la soirée avec l'autre nageur, et profitait bien lui aussi de la situation, donc...
L'ombre d'un sourire sur les lèvres, Haruka prononça l'habituelle formule de politesse :
—Itadakimasu.
—Itadakimasu, répéta également Rin.
Ce dernier observait Haruka d'un œil attentif, attendant de voir sa réaction au moment de goûter. Haruka retint un sourire, et se saisit de ses baguettes. Rin avait préparé du bœuf pour ce soir, selon une recette japonaise qui, Haruka en était sûr, avait été réarrangée selon les caprices du nageur. Il prit une première bouchée, et... bon sang, c'est exactement ce qu'il disait. Rin était à chaque fois à deux doigts de remettre en question son éternelle préférence pour le maquereau. Pas qu'il l'avouerait à voix haute, bien sûr. Mais quand même. La cuisson était excellente, l'assaisonnement parfaitement dosé, et Haruka devait se retenir de ne pas manger trop vite pour ne pas donner à Rin l'occasion de le charrier. Mais ça n'empêcha pas Rin de remarquer l'air de contentement qui apparut sur le visage de Haruka, et donc de lui lancer un sourire narquois. Mais heureusement, il s'abstint de faire la moindre remarque, préférant lui aussi commencer à manger tant que c'était chaud.
Aucun des deux nageurs ne parla beaucoup, ce qui amena le repas à être, comme d'habitude, assez rapide. Mais ce n'était pas gênant. C'était habituel pour eux.
Haruka appréciait vraiment ces soirées qu'il passait seul avec Rin. Sans doute autant que ses courses de nage libre contre lui, ou les relais qu'ils effectuaient ensemble. Non pas que les sensations ou l'atmosphère soient identiques à ces moments où ils nageaient ensemble, mais... Ici, chez lui, le soir, c'était peut-être l'un des rares moments où Rin était étonnamment tranquille et silencieux. Le calme qui régnait d'ordinaire dans la maison prenait alors une toute autre saveur quand, par sa simple présence, Rin semblait y apporter une chaleur toute nouvelle. Et ce silence convenait parfaitement à Rin et Haruka. Quelques brefs mots échangés, comme maintenant alors qu'ils débarrassaient la table et faisaient la vaisselle, et le plus souvent de simples regards, suivis d'un hochement de tête, voilà tout ce dont ils avaient besoin pour se comprendre.
Une fois le dernier plat nettoyé et mis à égoutter sur la paillasse, Rin se dirigea, comme à son habitude, vers le canapé du salon. Il s'y écroula de tout son long en poussant un soupir de contentement.
—Rien ne vaut le canapé après un bon repas !
—Hm. Je ne sais pas, tu le monopolises tout le temps quand tu viens, je n'ai donc jamais pu tester.
—Oh, allez Haru, s'esclaffa Rin tout en le regardant s'assoir devant le canapé en s'y adossant, son visage proche du sien. Je te prépare le repas, tu peux bien m'accorder ce petit privilège.
Haruka se contenta de lever les yeux au ciel en guise de réponse. Un comportement qui ne trompa nullement Rin, ayant bien remarqué le léger sourire qui flottait sur les lèvres du nageur. Il laissa glisser sa main à côté du visage de Haruka, effleurant machinalement quelques mèches noires au passage. Haruka retint un léger frisson qui n'avait rien à voir avec une quelconque baisse de température. Avant d'avoir pu y réfléchir à deux fois, il laissa sa tête pencher sur le côté jusqu'à ce que sa joue rencontre la main de Rin. Il n'y eut aucun sursaut de la part de l'autre nageur, qui se laissa simplement aller à caresser la joue de Haruka du bout de ses doigts.
Dans le silence de la pièce à peine perturbé par le tic-tac de l'horloge, Haruka resongea un peu à sa conversation de l'après-midi avec Makoto. Il avait été honnête avec son meilleur ami. Il n'avait omis aucun détail, parlant donc aussi de cet étrange jeu du chat et de la souris qui s'était instauré entre lui et Rin, comme maintenant, où chacun recherchait le contact de l'autre sans le demander explicitement. À ce stade, il avait alors eu droit à un regard mi-blasé mi-désespéré de Makoto. Et avant qu'ils ne se quittent en fin d'après-midi, après une longue conversation somme toute assez gênante sur ce que ressentait Haruka, son ami d'enfance lui avait donné un dernier conseil.
Arrête de réfléchir. Laisse-toi aller, et agis, tout simplement. Tu devrais alors obtenir une réponse.
Arrêter de réfléchir... et se laisser aller... Pourquoi pas après tout ? C'est ce qu'il faisait à chaque fois qu'il nageait, et ça lui avait plutôt bien réussi jusqu'à maintenant, alors... Sur cette pensée, il tourna la tête vers Rin, tout en attrapant doucement sa main dans la sienne. Posant sa tête sur bord du canapé, il observa Rin, qui semblait surpris par ce changement d'attitude. Pendant quelques secondes, il n'y eut rien d'autre qu'un simple échange de regard, puis un doux sourire naquit lentement sur les lèvres de Rin. Il entremêla ses doigts à ceux de Haru, serrant simplement sa main dans la sienne, comme s'il n'y avait rien de plus naturel. Et peut-être que c'était le cas. Assez, en tout cas, pour que Haruka rapproche par instinct son visage de celui de l'autre nageur. Rin en fit de même, sa main libre revenant caresser la joue de Haruka.
—On arrête de jouer, donc... ? murmura Rin.
Face à ce commentaire, Haruka se demanda s'il n'avait pas commis une erreur, mais avant qu'il ne puisse y réfléchir davantage, Rin combla la distance entre eux, ses lèvres venant rencontrer les siennes d'une pression étonnamment tendre et innocente. Sur le coup, Haruka appliqua à la lettre le conseil de Makoto, arrêtant de réfléchir, et se laissant aller pour profiter du moment présent. Quand Rin recula, il se rendit compte qu'il avait inconsciemment fermé les yeux. Il les rouvrit, seulement pour rencontrer ceux de Rin. Deux rubis étincelant, brillant d'une émotion nouvelle. Il n'en fallut pas plus au nageur pour se pencher à nouveau, prenant l'initiative. Et alors qu'ils s'embrassaient, Haruka songea assez distraitement qu'il comprenait mieux pourquoi Makoto avait semblé hésitant dans son explication, quand il lui avait demandé ce que signifiait vraiment l'amour, au sens romantique du terme.
Ce n'était pas quelque chose qui s'expliquait par des mots, ou même qui s'expliquait tout court. C'était quelque chose qui se ressentait. Qui se vivait.
Ce fut avec un sourire plutôt heureux sur le visage que Sousuke sonna à la porte des Tachibana. Son petit-ami l'avait appelé pour lui proposer de passer la nuit chez lui, car ses parents et frères et sœurs étaient absents pour le week-end. Une occasion rare pour eux de passer une soirée tranquille en tête à tête.
La porte s'ouvrit sur le visage de Makoto, et Sousuke fronça légèrement les sourcils. Son petit-ami affichait un sourire innocent, voire même trop innocent, et en général ça cachait quelque chose.
—Bonsoir Sousuke ! Entre, je t'en prie !
—Ah, oui...
Le nageur entra prudemment dans la maison, gardant un œil sur son petit-ami qui gardait son effrayant sourire innocent de plaqué sur ses lèvres. Et allez savoir pourquoi, les lunettes qu'il portait actuellement rendaient le tout encore plus flippant.
—Je te laisse aller poser ton sac dans ma chambre, je t'y rejoins dans une seconde, le temps de récupérer un truc.
—Hm, ouais, bien sûr, acquiesça Sousuke d'un ton prudent.
Il monta les escaliers, connaissant déjà le chemin vu que ce n'était pas sa première visite. Il devait bien avouer qu'il était un tout petit peu inquiet. S'il interprétait bien le comportement de Makoto, celui-ci lui en voulait pour quelque chose. La question était de savoir quoi. Mais il avait beau se creuser la tête, il ne voyait pas de quoi il pouvait bien s'agir. Ses réflexions furent de toute façon interrompues par l'arrivée de Makoto dans la chambre. Il avait dans la main un petit carton que Sousuke devina être un colis déjà ouvert. Mais ce n'était pas vraiment sa priorité pour le moment.
—Euh, Makoto ? hésita-t-il. Il y a un problème ? Est-ce que j'ai fait... une erreur, quelle qu'elle soit ?
—En fait, oui. Tu te rappelles la fois où tu m'as raccompagné chez moi, il y a quelques semaines ?
Là, Sousuke fronça un peu les sourcils, car ce n'était pas rare qu'il raccompagne Makoto. Pas parce qu'il se sentait le besoin de le protéger ou quoi que ce soit, non, juste pour allonger un peu leur temps ensemble dans une journée, même si ce n'était que de quelques dizaines de minutes. Alors de quelle journée précisément pouvait bien parler Makoto... ah.
—Tu parles du jour où je t'ai embrassé sur le seuil de ta porte ? osa-t-il demander.
—Oui en effet.
—Est-ce que... quelqu'un nous a vus ?
—Oui. Haru.
Oups. Voilà qui était légèrement problématique, en effet. Mais il ne pensait pas que ça ait pu poser problème à Nanase, Makoto était son meilleur ami après tout. Et puis, vu le manque d'intérêt flagrant que Nanase semblait porter aux relations amoureuses...
—Il l'a mal pris ? demanda néanmoins Sousuke.
—Oh, non, absolument pas, répondit Makoto en retirant ses lunettes pour les poser sur la table de chevet.
—Dans ce cas... ?
Makoto lui adressa un nouveau sourire aussi innocent que effrayant.
—Le problème, c'est que du coup, Haru a pensé que ce serait une bonne idée de venir me consulter pour un problème d'ordre romantique.
Sousuke écarquilla les yeux, plus que surpris. Ça, il ne s'y attendait pas, il devait bien l'avouer.
—Et donc, poursuivit Makoto, j'ai dû l'aider à faire un peu d'introspection sentimentale, exercice pour le moins ardu qui m'a laissé à la fin avec une migraine atroce et l'envie de me taper la tête contre les murs !
La voix de son petit-ami, qui paradoxalement était particulièrement joyeuse, fit craindre le pire à Sousuke pour la suite.
—Du coup, poursuivit ledit petit-ami en fouillant dans le colis, je me suis dit que tu avais besoin de réfléchir un peu mieux à ce que signifie « être discret à l'extérieur ». Et j'ai ce qu'il faut pour t'y aider !
Sur ces mots triomphants, Makoto sortit du carton l'objet qui s'y trouvait, et se révéla être... une paire de menotte en fourrure. De couleur noire, pas rose. Makoto avait le rose en horreur.
Sousuke déglutit, car bien qu'excité à l'idée de ce qui allait suivre, il savait aussi qu'il n'allait pas s'en sortir à si bon compte. Makoto avait beau se considérer comme bottom jusqu'au bout des ongles, il n'en restait pas moins très dominant dans le lit. Et même si Sousuke devait bien reconnaître qu'il adorait laisser la main à son petit-ami pour diriger leurs ébats, ça avait aussi parfois des côtés un peu effrayants. Plaisants, et souvent même délicieux... mais effrayants quand même.
—J'espère que tu n'as rien de prévu pour demain ! termina joyeusement Makoto.
FIN
