Disclaimer : Les personnages utilisés et lieux sont la propriété de la MGM, nullement pour du profit, juste pour le bon plaisir des Gaters !
?ème confinement, ? jour…
Base de Cheyenne Moutain, Mess, 13h P.M…
Deux plateaux vinrent rejoindre le plateau à peine entamé sur une des tables carrées drapées de nappes bleues. Une femme blonde aux cheveux courts tombant derrière ses oreilles et un homme incroyablement musclé s'installèrent aux côtés d'un homme plus vieux à la chevelure grisonnante et aux traits tendus.
-Quelque ne va pas, mon Colonel ? Interrogea Sam en s'asseyant.
Jack fit le sourd d'oreille. A quoi bon entamer une conversation avec eux ?
Furtivement, il jeta un coup d'oeil discret à la trentenaire. Souriante, Sam enfournait des cuillerées de sa coupe de Jelly'O'blue, ses joues gonflant de temps à autre avant qu'elle n'avale le contenu en une déglutition silencieuse. De son côté, Teal'c, avec son air imperturbable, s'empiffrait.
« Cela ne m'étonne pas ! Carter est heureuse de jouer avec son nouveau joujou technologique et le goinfre sur pattes se repaît de son plateau… Regardez-moi ça... »
Tenant à bout de doigts, le filet de raisins, Teal'c les goba, sa mâchoire devenant subitement une broyeuse alors qu'il mâchait les fruits verts, un filet de jus coulant sur son menton, qu'il nettoya d'un revers de sa serviette.
-O'Neill, vous n'avez plus faim ? Enonça- t -il gravement, ses yeux explorant méticuleusement le plateau désordonné.
-Lâchez – moi la grappe, non d'un Goa'uld, T ! cracha – t -il de mauvaise humeur en attirant son plateau contre sa poitrine en un geste désespéré, de protection.
-Mon Colonel, vous n'allez vraiment pas bien, murmura doucement Sam.
-Pourquoi croyez- vous qu'il n'y a que moi, « qui ne se sent pas bien » ? Interrogea-t -il, agressif, en mimant la question avec de gros guillemets de ses mains tremblantes.
-Vous faîtes une drôle de tête, O'Neill. J'ai vu dans une émission Tau'ri, que garder ses problèmes pour soi, rend la personne agressive. Elle vieillit prématurément aussi.
-Dans quelle émission débile avez – vous été cherchée de telles inepties ?
-Je ne m'en souviens plus mais elle reposait sur des fondements scientifiques, d'après l'expert qui était invité sur le plateau.
-Pouvez – vous exposer ses arguments scientifiques, Teal'c, questionna Sam, son esprit rationnel ayant beaucoup de mal à accepter de telles sornettes provenant d'un «scientifique ».
-Il n'a pas réellement expliciter son argumentation, Major. Il présentait juste son livre.
-Je vois. Teal'c, dans la culture terrienne, il ne faut pas croire tout ce que l'on voit ou entend. Il existe des personnes portant le nom de « médecins » ou de « scientifique ». Dans la majorité des cas, ces individus sont malintentionnés et véhiculent de fausses informations pour de l'argent ou faire parler d'eux. Parfois, les deux sont liés. Vérifier toujours vos informations auprès de personnes plus compétentes en la matière, argumenta la scientifique.
Après un bref moment suite à son discours, le Jaffa inclina la tête, comprenant.
-A l'avenir, j'essaierai de faire plus attention, Major.
L'éclatant sourire de Sam revint et elle reporta son attention sur Jack, qui avait suivi leur conversation -selon lui inutile – d'un œil morne.
-Mon Colonel, confiez -vous à nous. Teal'c n'a pas tord, garder trop de choses pour soi peut nuire à notre santé mentale et physique.
Jack soupira et posa sa tête sur sa main, son coude sur la table.
-Je n'en peux plus. J'en ai marre de cette crise sanitaire ! De toute ce spectacle journalistique autour des mots « confinement », « déconfinement », «gestes barrières » et j'en passe. J'aimerai que l'on nous laisse vivre, respirer, cracha – t -il finalement, son visage révélant sa souffrance intérieure. JE VEUX VIVRE CARTER ! EST- CE QUE VOUS COMPRENEZ MES MOTS ? JE VEUX ALLER PASSER MES VACANCES TRANQUILLES SANS CE PUTAIN DE VIRUS QUI NOUS COLLE A LA PEAU DEPUIS 1 AN ! JE VEUX ALLER PECHER ET BOIRE UNE BONNE BIERE AU BORD DE MON PETIT LAC SANS ETRE ENTRAVER TOUS LES JE – NE -SAIS – COMBIEN – DE -MOIS ! V.I.V.R.E !
Lettre après lettre, le mot fut épelé. Ce simple mot lancé trahissait une terrible détresse, longtemps refoulée, qui jaillit, enfin, au grand jour, telle une bombe à retardement.
-Vous ne pouvez – pas savoir ce que je ressens, Carter ! Tout le monde dans cette base fait comme si de rien n'était ! Comme si cette crise n'impactait pas leur vie pendant que les autres payent le prix fort !
Un silence assourdissant tomba sans prévenir comme la pluie diluvienne frappant un merveilleux jour d'été ensoleillé.
Teal'c et Sam se regardèrent ne sachant comment réagir face aux propos de leur Colonel.
Jack ferma les yeux et se leva. Pas à pas, il se dirigea vers la sortie afin d'échapper aux regards tantôt désolant ou furieux, aux critiques chuchotées des plus jeunes officiers, qui pourtant, parvinrent douloureusement à ses oreilles.
«Il se moque du monde ou quoi ? La sœur de ma mère, ma tante est décédée il y a deux mois du Covid – 19… Elle est inconsolable… »
« Il est égoiste… Cela ne m'étonne pas de lui… Il est insensible aux pertes d'êtres chers… »
«C'est bien les gens de notre société, ça, à se soucier que de leur petite personne et à ignorer les sacrifices nécessaires de la collectivité. A vouloir vivre comme avant alors que la vie d'avant, on ne la récupéra probablement jamais... Un individu sans état -d'âmes, voilà ce qu'il est... »
Il accéléra sa marche rapide, courant presque dans le couloir en ignorant les cris de Sam qui avait tout entendu et menaçait de le rapporter au Général. Puis, sa douce voix, inquiétante, l'appelant.
-Mon Colonel, attendez ! Nous pouvons vous aid...
Les portes de l'ascenseur se refermèrent et Jack cacha son visage entre ses mains. Peu après, les portes se rouvrirent à l'étage de ses quartiers, qu'il s'empressa de rejoindre. La porte s'ouvrit rageusement et dos à elle, il s'effondra, ses épaules secouées de sanglots silencieux.
Ses aveux étaient les gouttes de trop qui éclaboussèrent ses joues creuses et ridées en larmes réelles.
Etait -ce réellement ses paroles qui avaient amplifiées sa douleur ou les paroles inhumaines essuyées sur son passage à la sortie du messe ?
Il ne savait pas. Il ne savait plus. Il baignait comme tant d'autres -s'ils existaient – dans cette incertitude constante et intemporelle.
Le temps n'existait plus malgré cette souffrance réelle qui le tourmentait et le rongeait à chaque instant de sa coquille de vie.
Il voulait crier «Aidez- moi ! ».
Mais qui l'aiderait ? Son équipe ? Ses prétendus amis ?
Non, on trouverait la réponse qu'il « fait semblent », qu'il n'a pas à souffrir sans être directement touché par l'Invisible…
Alors, il prendrait sur lui.
Seul un jour, seul toujours.
J'ai remarqué seulement en allant chercher mon pain que j'avais « sauté » le pas en postant mes OS ici voire en continuant ! Grâce à qui ? Le confinement ! Un an passe vite, tout dépend du point de vu auquel on se place, comme ce que j'ai voulu défendre ici. Ce n'est pas parce que des gens ont pire vous, que votre souffrance n'est pas légitime ! Mettez – vous cela dans le crâne.
Prenez – soin de vous en ce troisième confinement,
AtlantisUniverse
