We are infinite as the universe we hold inside
Disclaimer : La franchise Stargate (univers, personnages, etc.) ne m'appartient pas et je ne suis pas payée pour écrire cette fic. Cependant, la totalité de cette fan fiction est la propriété de son auteur (ne pas publier, en totalité ou en partie, sur quelque support que ce soit, sans l'accord de l'auteur)
Auteur : Pumpkinspy
Pairing: Shweir.
Saison : 3 à partir de l'épisode 6.
Note : Cette histoire est pour tous les fans de Science-Fiction et pour les amoureux et les nostalgiques de la franchise Stargate.
(-)
Voici plusieurs millions d'années, il existait une race appelée les Anciens. Ils créèrent un réseau de portes des étoiles à travers la galaxie, afin de pouvoir voyager librement entre différentes planètes. Nous ne savons pas exactement pourquoi ils partirent pour une autre galaxie, il y a de cela cinq à six millions d'années, en emportant avec eux leur ville toute entière. Cette ville avait pour nom Atlantis. Dernier bastion de la civilisation Lantienne, Atlantis fut submergée au fond d'un océan et les derniers représentants de la race des Anciens se réfugièrent sur Terre, laissant la cité en sommeil avec l'espoir qu'un jour, leurs descendants y reviendraient.
Un espoir qui ne resta pas vain.
L'exploration était un trait génétique laissé par les Anciens à leurs descendants humains. L'Humanité avait l'âme d'une voyageuse. De la simple conquête de l'espace, les Hommes avaient évolué vers d'autres horizons. L'exploration spatiale s'était muée en une exploration inter-dimensionnelle dans le plus grand secret.
L'expédition d'Atlantis était l'une des plus importantes explorations terriennes et cela faisait maintenant trois années que les membres de plus de douze pays travaillaient ensemble, sur la Cité Perdue d'Atlantis dans la galaxie de Pégase, avec à leur tête, un duo de dirigeants : le Docteur Elizabeth Weir et son Chef Militaire le Colonel John Sheppard.
Mais ce qu'Atlantis ne savait pas, c'était que l'espèce humaine risquait de subir une nouvelle fois, une mutation profonde de ses gènes. Ils ignoraient que ce changement les marquaient en profondeur et que cela commencerait par Elizabeth Weir.
(-)
_ Vos examens sont excellents, annonça le docteur Beckett avec un sourire soulagé sur les lèvres. Je ne vois aucune raison de vous garder en observation pour la nuit. Malgré tout, Elizabeth, je vais surveiller votre état de santé dans les jours à venir et je vous ai également programmé des séances avec le Docteur Heighmayer.
_ Les nanites ont totalement disparu ?
_ Pas exactement, non. Elizabeth, il est impossible de les retirer, elles ont fusionné avec votre organisme et votre esprit durant le laps de temps où elles vous ont plongé dans le coma. Néanmoins, elles ont été désactivées, McKay s'en est chargé lui-même.
_ Et le Colonel ?
_ Je doute que les nanites aient pu le contaminer quand il a brisé votre quarantaine, affirma Carson. Son gène A-TA est trop pur pour que la nano technologie réplicane puisse l'infecter. Il devrait sortir dans la soirée.
Elizabeth remercia Carson et quitta l'infirmerie, soulagée de quitter la surveillance presque maladive du médecin, pour se retrouver seule avec elle-même.
(-)
Un silence paisible régnait dans la salle de contrôle pratiquement déserte à cette heure avancée de la nuit. Elizabeth caressait avec nostalgie la montre à gousset de son père. Cet objet était le seul vestige qui lui restait de son père, un souvenir qu'elle avait toujours chéri. Elizabeth l'avait toujours eu à portée de main sur son bureau, avec l'impression que son père veillait toujours sur elle. Alors quand elle avait revu cette montre durant la manipulation de son esprit, Elizabeth avait senti son cœur se briser une nouvelle fois. Elle s'était mise à douter de son univers, incapable de gérer une seconde fois la douleur que la perte de son père avait suscité en elle. Le doute s'était installé durant les heures où elle s'était retrouvée plongée dans le coma et avec lui, le deuil, la douleur mais par-dessus tout, l'incertitude.
Elizabeth s'était crue folle. Folle de croire qu'elle avait été contactée pour diriger l'expédition Atlantis. Folle de croire que les Hommes avaient développé la technologie pour voyager à travers les galaxies. Star Trek n'était qu'une série télé qui avait bercé son enfance mais qui ne reflétait certainement pas la réalité de ce qu'elle croyait vivre depuis ces dernières années.
Elizabeth n'avait plus eu confiance en elle et peinait maintenant à reprendre pied dans la réalité.
_ Encore debout !, s'exclama John en s'arrêtant à ses côtés.
Elizabeth lui offrit un mince sourire. Le militaire avait pris le risque de briser sa quarantaine pour pouvoir la sauver, elle lui devait la vie une fois de plus, si tout ceci était réel. Et c'était le plus dur actuellement pour Elizabeth, la dirigeante ne parvenait plus à faire la différence entre la réalité et le monde virtuel dans lequel elle s'était retrouvée enfermée. Vivait-elle sur Atlantis ou Atlantis était-elle l'œuvre d'une machination mentale ?
_ Je n'ai pas vraiment envie d'aller me coucher, confia Elizabeth, en caressant toujours la montre de son père et en évitant soigneusement le regard du militaire posé sur elle. J'ai l'impression d'avoir suffisamment dormi pour les prochains jours à venir.
_ Cela vous a paru long ?
_ Le temps d'une vie...
John garda le silence en observant attentivement Elizabeth. Que pouvait-il répondre à cela ? Elizabeth allait plus mal qu'elle ne le laissait vraiment paraître mais John ne se laissait plus duper par l'impassibilité de son amie et collègue. Le militaire était passé expert dans l'art de déchiffrer Elizabeth Weir. Il devrait se contenter d'être aux côtés de la jeune femme dans les moments où il la sentirait défaillir, parce qu'Elizabeth était plus qu'une amie pour lui. Prendre soin d'Elizabeth Weir était une des missions les plus importantes pour le militaire.
_ Ça fait du bien de vous revoir dans le monde réel, ici avec moi, confia John avec de la tendresse dans la voix.
Il avait bien conscience de dépasser les limites établies entre eux mais c'était sincère. Elle était là à ses côtés, partiellement brisée mais en vie. A cet instant, il désirait bien plus qu'une phrase soufflée à demi-mot, il voulait la prendre dans ces bras, la serrer contre lui pour ne plus jamais la lâcher. Elizabeth l'observait avec un regard trop profond pour qu'il y reste insensible, John le savait, l'avait toujours su, c'était un de leurs moments. Et Dieu seul savait à quel point, il pouvait les aimer ces moments d'après mission, quand l'adrénaline retombait doucement, qu'ils étaient tous les deux, yeux dans les yeux avec une tension tellement palpable qu'elle en était douloureuse.
_Enfin, si je suis vraiment dans le monde réel, plaisanta John pour détendre l'atmosphère.
_ John..., sourit Elizabeth en levant les yeux au ciel avec amusement.
John offrit un dernier sourire à Elizabeth avant de quitter la salle d'embarquement. C'était toujours lui qui mettait un terme à leurs moments. Elizabeth n'avait jamais tenté de faire disparaître ces moments d'intimité, elle n'avait même jamais mis fin à leurs échanges, c'était toujours John qui partait en premier. Comme une règle implicite.
(-)
John venait de quitter l'infirmerie, après son bilan médical de retour de mission d'exploration, quand le Docteur Heighmayer l'interpella au détour du couloir de l'infirmerie.
_ Colonel Sheppard, auriez-vous du temps à m'accorder ?, s'enquit la jeune femme.
_ Bien sûr Doc, Carson vient de donner son feu vert à l'équipe. Ma journée est officiellement terminée.
_ Comprenez bien Colonel, que cela va à l'encontre de mes principes de psychologue, mais au vue de la situation actuelle, requérir votre aide me semble être la seule solution à mon problème.
John fronça les sourcils face aux paroles de la jeune femme, intrigué. Le Docteur Heighmayer, de par sa profession, était l'une des femmes les plus puissantes au sein de la cité, après le Docteur Weir. Kate suivait tous les membres de l'expédition, durant des sessions hebdomadaires ou mensuelles suivant les besoins, pour veiller à ce que les hommes et les femmes qui vivaient dans une autre galaxie ne se sentent ni isolés, ni rejetés. Il était rare qu'Elizabeth ou lui-même aient à intervenir auprès des membres de l'expédition pour qu'ils aillent consulter la psychologue, ils y allaient en général de leur propre chef, John était donc légitimement surpris par la demande de la psychologue.
_ Cela concerne le Docteur Weir, confia Kate avec une légère crispation sur son visage.
_ Les séances se passent mal ?, interrogea John en s'effaçant pour permettre au docteur d'entrer dans une des nombreuses salles de briefing que comptait la cité.
_ Je ne saurais vous dire Colonel, pour la simple et bonne raison que le Docteur Weir ne s'est présentée à aucun des entretiens prescrits par le Docteur Beckett.
_ Je vois, souffla John, finalement peu surpris par la révélation de la psychologue.
_ Il est impératif qu'Elizabeth vienne à nos séances Colonel Sheppard, l'épreuve qu'elle a vécue était traumatisante. Il faut qu'elle puisse mettre des mots sur son ressenti.
_ J'en ai conscience, le Docteur Weir se présentera à votre bureau demain.
Kate garda le silence durant quelques secondes, semblant prendre en compte les paroles du militaire. Finalement, la psychologue hocha la tête, satisfaite.
_ Je suis venue à vous, parce que je sais que vous êtes celui qui peut obtenir ce qu'il veut du Docteur Weir mais Colonel, sachez-bien que si Elizabeth s'obstine à refuser nos entretiens, je me verrai dans l'obligation de lui retirer le commandement d'Atlantis pour vous le confier.
_ Nous n'en arriverons pas là, assura John.
Kate acquiesça une nouvelle fois avant de prendre congé, laissant le militaire seul et pensif.
(-)
John avait longuement hésité sur la manière d'aborder Elizabeth. Il connaissait suffisamment le tempérament de la dirigeante pour savoir qu'elle se braquerait en cas d'attaque frontale. La leader était une diplomate hors pair, qui maniait les mots avec subtilité, mais quand il s'agissait de se protéger, Elizabeth érigeait des boucliers imprenables autour d'elle. John l'avait suffisamment vue à l'œuvre pour le savoir, il lui avait fallu du temps pour gagner la confiance de la dirigeante, plus encore pour percer ses défenses et devenir son ami.
John était l'une des rares personnes à connaître et comprendre Elizabeth. Il était rare qu'il ait besoin de mots pour comprendre la jeune femme, un simple regard suffisait la plupart du temps. Cela était d'ailleurs un atout quand ils rencontraient de nouveaux peuples, ils étaient capables de communiquer sans se parler et bien souvent, cela pouvait les sortir de situations périlleuses. Explorer de nouveaux mondes, former de nouvelles alliances était loin d'être aisé, principalement parce qu'Atlantis connaissait mal les mœurs et coutumes de la galaxie de Pégase.
Il était tard quand John se présenta aux quartiers d'Elizabeth. L'appréhension nouait l'estomac du militaire, il était impératif qu'Elizabeth entende raison, John était plus qu'apte à diriger l'expédition mais Elizabeth était l'âme de la cité, celle qui les maintenait soudés, Atlantis était la mission d'Elizabeth.
_ John ?
_ Hey !, sourit John. Je peux ?
Elizabeth acquiesça et s'effaça pour permettre au militaire d'entrer.
_ Tout va bien ?, s'enquit la jeune femme en refermant la porte de ses quartiers. Il s'est passé quelque chose ? Vous avez l'air particulièrement inquiet.
_ Il faut qu'on parle, Elizabeth, annonça avec gravité le militaire.
_ Tu commences à m'inquiéter, John, souffla Elizabeth en oubliant le vouvoiement professionnel qu'ils s'imposaient en compagnie des autres membres de l'expédition.
_ J'espère bien, répliqua le militaire avant d'inspirer profondément pour se donner le temps de peser ses mots. Je sais que tu n'as assisté à aucune des séances préconisées par Carson avec le Docteur Heighmayer.
Elizabeth se tendit instantanément face aux paroles du militaire avant de croiser les bras dans une posture évidente de défense.
_ Cela ne te regarde absolument pas John, répliqua avec froideur la dirigeante.
_ Je crois au contraire que cela me regarde quand Kate prend l'initiative de venir me voir pour m'en avertir !, cingla John.
_ Le Docteur Heighmayer a de toute évidence outrepassé ses prérogatives et brisé le secret médical.
_ Quel secret médical ? Tu ne vas même pas aux entretiens !
Elizabeth fronça des sourcils, mécontente par la tournure que prenait la conversation. Conversation qui se transformait doucement en dispute. Cela faisait un peu plus de quatre jours depuis qu'elle s'était réveillée de la réalité virtuelle créée par les Asurans, dans laquelle elle avait été plongée. Et Elizabeth ne parvenait toujours pas à savoir si elle imaginait le monde dans lequel elle vivait actuellement ou si au contraire, elle était bel et bien de retour dans sa réalité.
Fuir les séances du Docteur Heighmayer était pour elle un moyen détourné d'éviter de subir de nombreux interrogatoires menés par les Asurans. Si Elizabeth était toujours dans sa réalité virtuelle, elle ne voulait pas se risquer à donner des informations à ses ennemis et mettre en danger Atlantis.
Si Atlantis existait bien entendu..
Elizabeth en venait à se perdre elle-même dans les méandres de ses pensées.
_ Je suis une grande fille John et je suis parfaitement à même de prendre soin de moi.
_ Visiblement pas !
_ Je gère parfaitement bien la situation !
_ Non ! Tu es une personne égoïste et imbue d'elle-même si tu penses pouvoir traverser cette situation sans aide ! Tu es incapable de voir que tu ne gères absolument rien !
_ Qui crois-tu être pour prétendre savoir ce que je suis capable de gérer ou non dans ma vie !
_ Ton ami ! Une personne qui tient à toi !
_ Tu as fini ?
_ Non, Kate va te retirer le commandement d'Atlantis si tu persistes à refuser de la voir et tu sais qu'elle en a le pouvoir ! Tu vas être démise de tes fonctions Elizabeth, c'est vraiment ce que tu souhaites ? Ne plus diriger Atlantis ?!, hurla avec rage le militaire en effaçant la distance entre eux pour poser ses mains sur les épaules de la jeune femme. Je ne te laisserai pas détruire tout ce que tu as accompli durant toutes ces années ! Je refuse de te voir être démise de tes fonctions Elizabeth ! Tu es mon amie, ma partenaire et je serai toujours à tes côtés, toujours. Alors je t'en prie, laisse-moi t'aider, laisse Kate t'aider...
Elizabeth recula de quelques pas, laissant John les bras ballants et la respiration hachée après sa tirade. Sans un mot, la jeune femme rouvrit la porte de ses quartiers, bien décidée à ne pas montrer à quel point les mots du militaire l'avait touchée. Sa dignité était la seule chose qui lui restait à cet instant : sa dignité et son ego.
_ Veuillez sortir Colonel, lui ordonna Elizabeth avec froideur.
_ Elizabeth...
_ C'est un ordre Colonel Sheppard. Je suis encore votre supérieure.
Les épaules de John s'affaissèrent face à l'obstination dont faisait preuve Elizabeth. Le militaire avait voulu éviter une confrontation mais il n'avait, au final, pas su faire preuve de tact et de maîtrise pour convaincre son amie. John l'avait vue se braquer dès que le prénom du Docteur Heighmayer avait franchi ses lèvres, il avait su qu'Elizabeth nierait tout en bloc, même si elle savait pertinemment qu'elle était en tort.
John n'avait pas su se contrôler, parce qu'il avait vu derrière l'aplomb de la jeune femme sa détresse et son épuisement et les cernes sous les yeux d'Elizabeth étaient une preuve évidente que la leader devait peu ou pas dormir depuis son infection.
John avait voulu l'aider et avait échoué.
Atlantis allait perdre sa leader et John allait perdre Elizabeth, parce qu'il savait que le Docteur Heighmayer tiendrait parole à l'instant où Elizabeth ne se présenterait pas à son bureau. John avait échoué et cela faisait mal.
(-)
Il n'avait pas particulièrement envie de se retrouver seul, sachant qu'il passerait sa soirée à ruminer. Il avait besoin de se calmer avant de penser à un nouveau plan d'attaque pour convaincre Elizabeth. Il avait perdu une bataille mais cela ne voulait pas dire qu'il avait perdu la guerre.
Ses pas le conduisirent au laboratoire de Rodney. John savait que le scientifique serait encore dans son antre à étudier divers objets de la civilisation lantienne. Rodney McKay était le chef scientifique de l'expédition et un acharné du travail tout comme Elizabeth. Et John préférait passer sa soirée en compagnie de son ami plutôt que seul, même si cela voulait dire que Rodney lui ferait réinitialiser tout sortes d'objets pour les étudier et John ne protesterait même pas.
_ Tu as une sale tête, constata Rodney en décollant à peine les yeux de son PAD. Qu'est ce qui t'amène dans mon labo à une heure pareille ?
_ Tu veux que je réinitialise des trucs pour toi ?, esquiva John en se mettant à toucher à tout.
_ Ok, souffla le scientifique en repoussant les mains du militaire de son bureau. Qu'est ce qui s'est passé ?
_ Je me suis engueulé avec Elizabeth...
_ Ce n'est pas nouveau et d'habitude, tu ne viens pas bouder dans mon labo à vingt-deux heures.
_ Tu pourrais pas essayer d'être sympa pour une fois, grommela John en soufflant bruyamment. Je me suis vraiment engueulé avec elle et c'est grave !
_ Tout est toujours grave pour toi dès qu'elle hausse le ton.
_ Merde Rodney je suis sérieux ! J'ai un problème là !
Rodney délaissa sa tablette pour finalement poser son regard sur John. Le militaire avait une mine affreuse et semblait désemparé, il était rare que Rodney voit John dans cet état, son ami avait vraiment l'air d'aller mal.
Délaissant ses recherches, McKay ouvrit le tiroir de son bureau pour en ressortir une bouteille de tequila et deux shots. Cette soirée prenait la tournure d'une soirée confession alcoolisée. Personne n'avait besoin de savoir que les hommes possédaient la même passion pour la tequila. John était un de ses plus proches amis, son meilleur ami si Rodney devait se laisser à être sentimental et John n'était pas le style à confier facilement ses problèmes. Pour que le militaire vienne rechercher sa compagnie et ses conseils, c'est qu'il en avait vraiment besoin.
_ Elizabeth va être démise de ses fonctions, confia John avant d'avaler un premier verre cul sec. On va lui retirer Atlantis et je n'ai pas réussi à l'aider.
_ De quoi tu parles ?, hoqueta avec stupeur Rodney. Pourquoi Elizabeth se retrouverait soudainement virée de l'expédition ?
_ Parce que c'est qu'une tête de mule voilà pourquoi ! Elle s'est mise toute seule dans cette situation et au lieu de m'écouter, elle me fout à la porte !
_ John, si tu veux que je t'aide, j'ai besoin de toutes les infos, je sais que je suis un génie mais je suis pas omniscient non plus.
_ Kate est venue me voir pour me prévenir que si Elizabeth ne venait pas aux séances prescrites par Carson, elle la relèverait de ses fonctions parce qu'Elizabeth refuse son suivi psychologique. Je suis allé la voir pour lui faire entendre raison mais on s'est disputé à la place.
_ Et qui dirigerait ?
_ Moi, temporairement du moins et si la situation devait s'éterniser, un étranger serait nommé à sa place.
_ Kate peut vraiment faire ça ?
_ Ouais... Rodney... Cette femme est la meilleure chose qui me soit arrivée ces dernières années. La rencontrer en Antarctique... Ça a changé ma vie. Elle a changé ma vie ! Je ne peux pas la laisser se détruire, je ne peux pas.
_ John, on ne sait pas ce qu'elle a vécu quand elle était dans le coma, on ne sait pas ce que les nanites lui ont fait.
_ Je crois que j'ai une idée de ce qu'ils ont voulu lui faire croire et quelque part, ils ont réussi. Quand j'ai brisé la quarantaine d'Elizabeth et que je l'ai touchée, je suis entré dans sa tête, j'ai vu ce qu'elle a vu durant quelques secondes. Elle était au SGC face à une copie du Général O'Neil. Je pense qu'ils ont voulu lui faire croire qu'Atlantis n'était pas réelle et même si elle est revenue, je pense qu'elle le croit encore.
_ Pourquoi tu ne lui as pas dit ça au lieu de t'énerver ?
_ Je ne veux pas la perdre, Rodney...
_ Laisse-lui du temps, John, Elizabeth a juste besoin de temps et si tu dois diriger Atlantis à sa place pour qu'elle prenne le temps d'aller mieux alors fais-le.
(-)
John se stoppa à l'entrée de la salle de contrôle, non loin des escaliers qui menaient au bureau d'Elizabeth. Le militaire voulait profiter des dernières secondes de calme qui lui restait avant d'affronter son amie. Il était rare qu'il obtienne le dernier mot avec Elizabeth et le militaire souffrait d'une légère anxiété à l'idée de se retrouver face à la jeune femme après leur dispute de la veille. Qu'il est que peu dormi la nuit dernière ne lui donnait pas non plus l'avantage sur la joute verbale matinale qui allait se jouer d'ici quelques minutes.
Alors le fait que le bureau d'Elizabeth soit vide laissa John pantois. Il était rare qu'Elizabeth quitte son bureau. Il était encore tôt pour que la dirigeante ait été appelée par un quelconque département, la Cité s'éveillait à peine. Peut-être Elizabeth était-elle encore dans ses quartiers ?
_ Colonel Sheppard !, l'interpella Chuck l'un des techniciens qui terminait son quart de travail nocturne. Le Docteur Weir m'a demandé de vous transmettre son PAD de commandement. Elle m'a aussi demandé de vous dire qu'elle était indisponible pour la journée mais qu'elle restait tout de même joignable sur son oreillette personnelle en cas de réel problème grave.
_ Merci Chuck, souffla John passablement sous le choc, ayant encore du mal à comprendre qu'Elizabeth venait de lui confier la direction de la cité.
_ J'ai déjà informé l' équipe de jour qu'elle devrait traiter avec vous pour la journée, j'ai aussi envoyé une note à tous les départements.
_ Vous avez bien fait. Votre quart est terminé, allez vous reposer.
_ Permission de parler librement Monsieur ?, demanda le technicien avec un mélange de gêne et de détermination dans la voix.
_ Accordé, approuva John.
_ Est-ce que le Docteur Weir va bien ? Nous sommes inquiets pour elle dans l'équipe de nuit, ces derniers jours, elle ne quittait son bureau qu'au petit matin pour aller se chercher du café. La voir regagner ses quartiers hier nous avaient tous soulagé.
_ Le Docteur Weir va bien, rassura John. Elle a juste besoin de temps pour se reposer.
_ Transmettez-lui nos amitiés Monsieur et dîtes-lui qu'on a hâte de la revoir. Le Docteur Weir avait un briefing de prévu avec SGA-2 à 8h30.
_ Je vous remercie Chuck, vous pouvez y aller.
(-)
John poussa un soupir de soulagement en refermant le dernier dossier de sa journée. Sa nuque était raide, son dos lui faisait mal et le militaire avait l'impression d'avoir perdu l'usage de sa fesse droite tellement il ne la sentait plus. Comment faisait Elizabeth pour faire ceci quotidiennement ? John comprenait mieux maintenant pourquoi elle fronçait des sourcils quand il lui rendait ses rapports en retard. Bon Dieu, John était prêt à jurer devant toutes les divinités de toutes les galaxies qu'il ne rendrait plus jamais ses rapports en retard. Il était le second d'Elizabeth, son co-équipier, son partenaire mais Elizabeth faisait le plus gros. John avait la partie la plus simple dans leur duo : les missions d'explorations et la sécurité de la cité. Elizabeth gérait tout le reste.
Et elle le faisait avec brio et aisance.
A suivre...
